Perejil no es un cuento : retour de l’histoire ?
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Perejil no es un cuento : retour de l’histoire ?
Editorial
Perejil no es un cuento : retour de l’histoire ?
Le meurtre d’abord. Francis, intercepté par une patrouille de police alors qu’il se rendait chez lui pour une diligence banale, a été abattu sans sommation ni inspection, sous le prétexte d’une confusion concernant son véhicule que les policiers auraient confondu avec une voiture volée. L’incident, le énième du genre en particulier sur la ligne frontalière, a soulevé un tollé (de plus) parmi la population haïtienne et d’origine haïtienne et donné lieu à des déclarations et protestations de la part des organisations de défense des droits de la personne en général et des migrants en particulier. Et, cette fois-ci, les choses sont allées plus loin. C’est que le cas de Francis présente une particularité par rapport à d’autres incidents récents parfois tout aussi graves. La policia nacional est directement et indiscutablement impliquée. Or la lenteur insigne mise par les autorités dominicaines à traiter le cas a donné lieu à de véritables émeutes du côté de Belladère : pneus enflammés, tirs, manifestations, avec toutes les conséquences que l’on devine sur les échanges commerciaux entre les deux pays. Pour toutes ces raisons et sans doute aussi pour d’autres moins habituelles et tout aussi importantes, comme la volonté pour une fois de démontrer un minimum de préoccupation d’État, une délégation haïtienne de haut rang, présidée par le ministre des Affaires étrangères en personne, s’est rendue à Elias Pina dans le but de faire valoir les droits de son ressortissant et d’obtenir justice, compensation pour la famille et – qui sait ? – des excuses de la part des autorités voisines. Mais une surprise de taille les attendait. Après avoir été accueillis « cordialement » dans une ambiance empreinte de « bonne volonté » de part et d’autre (je cite la presse), les honorables défenseurs de nos droits de nationaux se sont vu présenter un acte de naissance… dominicain pour la victime ! Le dénommé Francis, de son nom complet José Antonio Valdez, est né en république voisine et est d’origine haïtienne. Chou blanc donc pour notre délégation ministérielle dont la presse dominicaine n’a pas manqué de relever « le niveau très élevé » alors que « des faits antérieurs de plus grande portée n’ont pas (par le passé) donné lieu à une attention aussi spéciale » (traduit de Espacio Insular, 8 août 2008). Un « blow » donc, un impair qui souligne inévitablement le peu de savoir-faire de nos autorités en matière de gestion des intérêts de leurs ressortissants. Ont-ils même relevé l’ironie de la situation qui a fait écrire à Espacio Insular : « nationalité dominicaine pour un mort, pas pour un vivant », en évidente allusion à la gestion discriminatoire du jus soli par la République dominicaine lorsqu’il s’agit d’enfants de parents haïtiens ?
Par-delà le ridicule et le sarcasme, il reste l’indignation, la lassitude même que tout Haïtien ressent sans doute devant cette nullité d’État, cette absence de personnalité nationale que nous sommes obligés de subir à cause de l’incapacité de nos dirigeants à représenter et à défendre leurs ressortissants. Car, au fond, une mission correctement préparée aurait permis tout à la fois de calibrer la nature et le niveau de la démarche et de réaffirmer l’actualité de la question de la nationalité des enfants nés en République dominicaine de parents haïtiens. Car il ne fait pas de doute que c’est cette qualité qui est à l’origine sinon du meurtre de Francis en soi, du moins de l’absence de justice rendue dans son cas avant la gestion haïtienne.
Surtout que les vieux démons ne sont pas loin et que des incidents de plus en plus graves se multiplient ces derniers temps. Pour ne pas faire trop long, je ne citerai que le plus significatif à mes yeux. Récemment à l’occasion d’un contrôle d’identité dans un autobus, un jeune garçon a été enjoint par un militaire de prononcer le mot perejil pour attester de sa qualité de Dominicain. « Et je l’ai prononcé mieux que lui ! », a souligné, dans sa candeur, ce jeune Dominicain, fils d’un compatriote et ami. L’incident a été rapporté par la presse alternative du pays voisin. Il ne peut pas être passé sous silence, car sa banalisation ne ferait qu’accentuer l’horreur qu’il évoque et dont les relents sont, plus de 70 ans après, encore perceptibles, hélas.
Nous pratiquons une politique de l’autruche en guise de défense de nos intérêts bien compris. La problématique n’est pas nouvelle, mais elle est aussi douloureuse que récurrente : les marchés et le commerce en général, nos enfants, notre main-d’œuvre larguée bras ballants, tout est motif d’agressivité, d’injustice, de désobligeance dans nos relations avec le pays voisin, que dis-je, avec la plupart des pays avec lesquels nous sommes en relation. Or la coupe est pleine. Le bradage de la nationalité ne peut pas continuer dans l’impuissance quand bien même angoissée des citoyens. La société civile est limitée dans sa capacité de défendre et de réclamer. Le sursaut de la part des autorités nationales est impératif. La Première ministre a cité la récupération de la souveraineté nationale comme l’une de ses priorités. À la bonne heure ! Nous serons attentifs aux manifestations de cette volonté qu’elle a exprimée.
Par Sabine Manigat
lundi 11 août 2008
Perejil no es un cuento : retour de l’histoire ?
Le meurtre d’abord. Francis, intercepté par une patrouille de police alors qu’il se rendait chez lui pour une diligence banale, a été abattu sans sommation ni inspection, sous le prétexte d’une confusion concernant son véhicule que les policiers auraient confondu avec une voiture volée. L’incident, le énième du genre en particulier sur la ligne frontalière, a soulevé un tollé (de plus) parmi la population haïtienne et d’origine haïtienne et donné lieu à des déclarations et protestations de la part des organisations de défense des droits de la personne en général et des migrants en particulier. Et, cette fois-ci, les choses sont allées plus loin. C’est que le cas de Francis présente une particularité par rapport à d’autres incidents récents parfois tout aussi graves. La policia nacional est directement et indiscutablement impliquée. Or la lenteur insigne mise par les autorités dominicaines à traiter le cas a donné lieu à de véritables émeutes du côté de Belladère : pneus enflammés, tirs, manifestations, avec toutes les conséquences que l’on devine sur les échanges commerciaux entre les deux pays. Pour toutes ces raisons et sans doute aussi pour d’autres moins habituelles et tout aussi importantes, comme la volonté pour une fois de démontrer un minimum de préoccupation d’État, une délégation haïtienne de haut rang, présidée par le ministre des Affaires étrangères en personne, s’est rendue à Elias Pina dans le but de faire valoir les droits de son ressortissant et d’obtenir justice, compensation pour la famille et – qui sait ? – des excuses de la part des autorités voisines. Mais une surprise de taille les attendait. Après avoir été accueillis « cordialement » dans une ambiance empreinte de « bonne volonté » de part et d’autre (je cite la presse), les honorables défenseurs de nos droits de nationaux se sont vu présenter un acte de naissance… dominicain pour la victime ! Le dénommé Francis, de son nom complet José Antonio Valdez, est né en république voisine et est d’origine haïtienne. Chou blanc donc pour notre délégation ministérielle dont la presse dominicaine n’a pas manqué de relever « le niveau très élevé » alors que « des faits antérieurs de plus grande portée n’ont pas (par le passé) donné lieu à une attention aussi spéciale » (traduit de Espacio Insular, 8 août 2008). Un « blow » donc, un impair qui souligne inévitablement le peu de savoir-faire de nos autorités en matière de gestion des intérêts de leurs ressortissants. Ont-ils même relevé l’ironie de la situation qui a fait écrire à Espacio Insular : « nationalité dominicaine pour un mort, pas pour un vivant », en évidente allusion à la gestion discriminatoire du jus soli par la République dominicaine lorsqu’il s’agit d’enfants de parents haïtiens ?
Par-delà le ridicule et le sarcasme, il reste l’indignation, la lassitude même que tout Haïtien ressent sans doute devant cette nullité d’État, cette absence de personnalité nationale que nous sommes obligés de subir à cause de l’incapacité de nos dirigeants à représenter et à défendre leurs ressortissants. Car, au fond, une mission correctement préparée aurait permis tout à la fois de calibrer la nature et le niveau de la démarche et de réaffirmer l’actualité de la question de la nationalité des enfants nés en République dominicaine de parents haïtiens. Car il ne fait pas de doute que c’est cette qualité qui est à l’origine sinon du meurtre de Francis en soi, du moins de l’absence de justice rendue dans son cas avant la gestion haïtienne.
Surtout que les vieux démons ne sont pas loin et que des incidents de plus en plus graves se multiplient ces derniers temps. Pour ne pas faire trop long, je ne citerai que le plus significatif à mes yeux. Récemment à l’occasion d’un contrôle d’identité dans un autobus, un jeune garçon a été enjoint par un militaire de prononcer le mot perejil pour attester de sa qualité de Dominicain. « Et je l’ai prononcé mieux que lui ! », a souligné, dans sa candeur, ce jeune Dominicain, fils d’un compatriote et ami. L’incident a été rapporté par la presse alternative du pays voisin. Il ne peut pas être passé sous silence, car sa banalisation ne ferait qu’accentuer l’horreur qu’il évoque et dont les relents sont, plus de 70 ans après, encore perceptibles, hélas.
Nous pratiquons une politique de l’autruche en guise de défense de nos intérêts bien compris. La problématique n’est pas nouvelle, mais elle est aussi douloureuse que récurrente : les marchés et le commerce en général, nos enfants, notre main-d’œuvre larguée bras ballants, tout est motif d’agressivité, d’injustice, de désobligeance dans nos relations avec le pays voisin, que dis-je, avec la plupart des pays avec lesquels nous sommes en relation. Or la coupe est pleine. Le bradage de la nationalité ne peut pas continuer dans l’impuissance quand bien même angoissée des citoyens. La société civile est limitée dans sa capacité de défendre et de réclamer. Le sursaut de la part des autorités nationales est impératif. La Première ministre a cité la récupération de la souveraineté nationale comme l’une de ses priorités. À la bonne heure ! Nous serons attentifs aux manifestations de cette volonté qu’elle a exprimée.
Par Sabine Manigat
lundi 11 août 2008
Sasaye- Super Star
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Re: Perejil no es un cuento : retour de l’histoire ?
Rappel pour la memoire et pour l'histoire.
Perejil est le mot espagnol pour le mot francais Persil.
D'après les Dominicains, les Haitiens sont incapables de le prononcer comme les hispanophones.
Donc, c'était le test sur quoi les sbires de Trujillo se basaient pour massacrer les milliers d'Haitiens.
Quiconque ne pouvait prononcer ce mot correctement était exécuté.
L'utilisation de cette tactique, aujourd'hui, n'est qu'une insulte de plus dans nos relations avec ces gens.
Perejil est le mot espagnol pour le mot francais Persil.
D'après les Dominicains, les Haitiens sont incapables de le prononcer comme les hispanophones.
Donc, c'était le test sur quoi les sbires de Trujillo se basaient pour massacrer les milliers d'Haitiens.
Quiconque ne pouvait prononcer ce mot correctement était exécuté.
L'utilisation de cette tactique, aujourd'hui, n'est qu'une insulte de plus dans nos relations avec ces gens.
Sasaye- Super Star
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Re: Perejil no es un cuento : retour de l’histoire ?
oui c'est une insulte ,mais la plus importante est l'embauchage des haitiens pour la zafra dominicaine par les nouveaux negriers avec le consentement des gouvernements haitiens,alors que nous avons tant de besoins en haiti.oui nous devons condamner l'assassinat de nos concitoyens en Republique dominicaine ,mais il faut aussi faire notre mea culpa car nous meprisons trop nos frères et soeurs de l'arrière pays, Comment peut-on demander aux dominicains de les respecter si juisqu'a l'arrivée de jean bertrand Aristide au pouvoir nous ecrivions sur leurs actes de naissance "paysans."Comme dit le proverbe :'la charité bien ordonnée commence chez soi.
Rodlam Sans Malice- Super Star
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Re: Perejil no es un cuento : retour de l’histoire ?
Es la verdad ;perejil no es un cuento,mi abuela y mi madre me han hablado de la terror que nos hermanos y hermanas experimentadon en la republica dominicana en el ano 1937,pero si ellos son culpables de crimen y delitos contra la humanidad ,nosotros no somos sin culpa tambien. debemos amar y respetar mas nos hermanos por los dominicanos de comprender que los trabajadores haitianos no son tan differente de las mujeres dominicanas que se venden en haiti en el negocio de la prostitucion.Ellos (los haitianos y las mujeres dominicanas)son humanos que buscan la vida.
Dernière édition par Rodlam Sans Malice le Ven 15 Aoû 2008 - 22:56, édité 2 fois
Rodlam Sans Malice- Super Star
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Re: Perejil no es un cuento : retour de l’histoire ?
ET DIRE QUE PREVAL PARL ASISTE ENVESTITI LEONEL FERNANDEZ.PRAGMATIS OU SAN KARAKTE?
piporiko- Super Star
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Re: Perejil no es un cuento : retour de l’histoire ?
li blije ap fè diplomatu paske fernandez ka fout li anpil traka.ou kwè se la koubet li ta renmen fè,lè w pa respekte tet w ou pa ka vle ke moun respekte w.
Rodlam Sans Malice- Super Star
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