COLOMBIE / L’affaire des liens avec les paramilitaires
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COLOMBIE / L’affaire des liens avec les paramilitaires
COLOMBIE / L’affaire des liens avec les paramilitaires ébranle la classe politique
LeMonde
Trois parlementaires sous les verrous, un ancien directeur des services de sécurité mis en examen et des chefs paramilitaires disposés à dire « toute la vérité » sur leurs liens avec la classe politique : le scandale qui secoue la Colombie depuis le 10 novembre n’a surpris personne.
Un « châtiment sévère » pour les hommes politiques coupables de liens criminelsLes complicités dont ont bénéficié les sanguinaires milices des Autodéfenses unies de Colombie (AUC, extrême droite) ont souvent été dénoncées. Mais la justice se faisait attendre.
Vendredi 17 novembre, le président Alvaro Uribe (droite) a demandé un « châtiment sévère » pour les hommes politiques coupables de liens criminels. Le 10 novembre, la Cour suprême avait ordonné l’arrestation de deux sénateurs et d’un député, accusés d’avoir « créé et financé des groupes armés » dans le nord de la Colombie.
Le sénateur Alvaro Garcia est en outre soupçonné d’avoir commandité le massacre de 20 paysans à Macayepo, en 2000. La saisie de l’ordinateur portable d’un chef paramilitaire, Rodrigo Tovar, dit « Jorge 40 », aurait fourni les indices de la complicité des parlementaires. Les quatre inculpés sont membres de la majorité présidentielle.
Le 15 novembre, le procureur a demandé la mise en examen disciplinaire de Jorge Noguera, directeur du Département administratif de sécurité (DAS, police secrète) entre 2002 et 2005. M. Noguera est soupçonné d’avoir entretenu d’étroits contacts avec les chefs des AUC et de s’être indûment enrichi.
Proche de M. Uribe, il avait été un des responsables de sa campagne présidentielle en 2002. À la suite de négociations engagées par le gouvernement Uribe, les 31 000 combattants des AUC ont été démobilisés. Depuis le mois d’août, leurs chefs sont reclus dans un centre social de la région de Medellin en attendant que soit définie leur situation judiciaire.
L’extradition de plusieurs d’entre eux a été sollicitée par les États- Unis pour trafic de drogue. Tous sont accusés de crimes atroces.
L’impunité dénoncée par Human Rights Watch
L’impunité dont ils bénéficient a été dénoncée par l’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch.
Le 15 novembre, l’un chef des AUC, Diego Vecino, a déclaré que le jour où les paramilitaires se présenteraient devant un tribunal « le pays saura la vérité et ce qui s’est passé dans les différentes régions ». Un autre, Salvatore Mancuso, a précisé : « Quand nous avons décidé de nous défendre (contre la guérilla d’extrême gauche), nous avons trouvé un appui social, politique et militaire. »
Dans les couloirs du Congrès, l’in- quiétude est perceptible. Personne ne semble douter que d’autres mandats d’arrêt vont suivre.
Le président Uribe, politiquement compromis ?
Certains se demandent si M. Uribe lui-même pourrait se retrouver politiquement compromis. Rapportés par ses collègues, les propos du sénateur Alvaro Araujo ont avivé les doutes. « Si je suis inquiété, ma sœur Maria Consuelo Araujo (ministre des relations extérieures) et le président seront inquiétés », aurait assuré le jeune parlementaire.
« Si l’un des 30 000 paramilitaires est en mesure de dire que le président a été complice, qu’il le dise », a lancé, vendredi, le chef de l’État.
mercredi 22 novembre 2006
LeMonde
Trois parlementaires sous les verrous, un ancien directeur des services de sécurité mis en examen et des chefs paramilitaires disposés à dire « toute la vérité » sur leurs liens avec la classe politique : le scandale qui secoue la Colombie depuis le 10 novembre n’a surpris personne.
Un « châtiment sévère » pour les hommes politiques coupables de liens criminelsLes complicités dont ont bénéficié les sanguinaires milices des Autodéfenses unies de Colombie (AUC, extrême droite) ont souvent été dénoncées. Mais la justice se faisait attendre.
Vendredi 17 novembre, le président Alvaro Uribe (droite) a demandé un « châtiment sévère » pour les hommes politiques coupables de liens criminels. Le 10 novembre, la Cour suprême avait ordonné l’arrestation de deux sénateurs et d’un député, accusés d’avoir « créé et financé des groupes armés » dans le nord de la Colombie.
Le sénateur Alvaro Garcia est en outre soupçonné d’avoir commandité le massacre de 20 paysans à Macayepo, en 2000. La saisie de l’ordinateur portable d’un chef paramilitaire, Rodrigo Tovar, dit « Jorge 40 », aurait fourni les indices de la complicité des parlementaires. Les quatre inculpés sont membres de la majorité présidentielle.
Le 15 novembre, le procureur a demandé la mise en examen disciplinaire de Jorge Noguera, directeur du Département administratif de sécurité (DAS, police secrète) entre 2002 et 2005. M. Noguera est soupçonné d’avoir entretenu d’étroits contacts avec les chefs des AUC et de s’être indûment enrichi.
Proche de M. Uribe, il avait été un des responsables de sa campagne présidentielle en 2002. À la suite de négociations engagées par le gouvernement Uribe, les 31 000 combattants des AUC ont été démobilisés. Depuis le mois d’août, leurs chefs sont reclus dans un centre social de la région de Medellin en attendant que soit définie leur situation judiciaire.
L’extradition de plusieurs d’entre eux a été sollicitée par les États- Unis pour trafic de drogue. Tous sont accusés de crimes atroces.
L’impunité dénoncée par Human Rights Watch
L’impunité dont ils bénéficient a été dénoncée par l’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch.
Le 15 novembre, l’un chef des AUC, Diego Vecino, a déclaré que le jour où les paramilitaires se présenteraient devant un tribunal « le pays saura la vérité et ce qui s’est passé dans les différentes régions ». Un autre, Salvatore Mancuso, a précisé : « Quand nous avons décidé de nous défendre (contre la guérilla d’extrême gauche), nous avons trouvé un appui social, politique et militaire. »
Dans les couloirs du Congrès, l’in- quiétude est perceptible. Personne ne semble douter que d’autres mandats d’arrêt vont suivre.
Le président Uribe, politiquement compromis ?
Certains se demandent si M. Uribe lui-même pourrait se retrouver politiquement compromis. Rapportés par ses collègues, les propos du sénateur Alvaro Araujo ont avivé les doutes. « Si je suis inquiété, ma sœur Maria Consuelo Araujo (ministre des relations extérieures) et le président seront inquiétés », aurait assuré le jeune parlementaire.
« Si l’un des 30 000 paramilitaires est en mesure de dire que le président a été complice, qu’il le dise », a lancé, vendredi, le chef de l’État.
mercredi 22 novembre 2006
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