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Haiti en Marche: Notre message au president Obama

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Message  gwotoro Mar 27 Jan 2009 - 21:34

NOTRE MESSAGE AU PRESIDENT OBAMA

Notre Père qui êtes à Washington, donnez-nous la paix!


PORT-AU-PRINCE, 18 Janvier - Quatre présidents américains successifs nous ont apporté des bruits de bottes. Reagan a permis aux généraux haïtiens de commettre le massacre électoral de novembre 1987 qui changea totalement le cours du processus démocratique en Haïti. Bush père laissa se réaliser le coup d'état militaire de 1991 renversant le premier président démocratiquement élu d'Haïti alors qu'il aurait pu arrêter la machine infernale comme quelques années plus tôt (le 16 mai 1978) Jimmy Carter lorsque l'armée dominicaine voulut empêcher la victoire de Antonio Guzman sur le " trujilliste " Balaguer.

Clinton ordonna une invasion de plusieurs milliers de Marines pour " rechouquer " Aristide au pouvoir en 1994.

Et enfin l'administration Bush II manigança pour renverser à nouveau ce dernier et nous ramener en 2004 une force d'occupation militaire cette fois sous le drapeau onusien.

Ceci étant, notre première demande au président Barak Obama c'est de mettre fin à cette méchante blague consistant à rentrer les troupes d'intervention avant l'heure, sans que la tâche de stabilisation soit achevée, de façon à pouvoir revenir à la moindre occasion. Une sorte d'occupation éternelle et par télécommande.

Comme dit le créole, " nan mal nan mal nèt ". Le vin est tiré, il faut le boire. Le mal est fait, autant en tirer une bonne leçon pour l'avenir.

TPS: Bush nous a roulé...

Nos compatriotes aux Etats-Unis nourrissent de grands espoirs. D'abord ceux qui vivent en situation irrégulière. Bref, le " TPS ". Bush nous a roulé. Après avoir promis au président Préval lors d'une visite officielle de ce dernier à Washington, que le cas de nos sans papiers est en de bonnes mains, l'une de ses dernières décisions est de refuser à ces derniers le statut de protection temporaire pourtant concédé par son administration à des ressortissants d'autres pays dans le même cas (Honduras, Salvador après le passage de l'ouragan Mitch en 1998) et plus méchamment encore d'ordonner la reprise immédiate des déportations.

La plupart des " victimes " vivent depuis de nombreuses années aux Etats-Unis, travaillent, paient leurs taxes, ont enfants à charge. Mais n'ont jamais eu l'occasion de régulariser leurs papiers. Une question qu'un jeune avocat qui a travaillé avec les communautés pauvres de la banlieue de Chicago est plus à même de comprendre.

Très probablement une nouvelle requête TPS (appuyée par des commissions parlementaires floridiennes bi-partisanes) attend déjà le nouveau président dans la boîte aux lettres de la Maison blanche.

Toutefois il faut souligner que Obama ne pourra pas grand chose dans ce domaine de l'immigration. Ouvrir davantage les portes du pays aux étrangers n'est pas une cause populaire à l'heure où celui-ci traverse la pire crise économique de son histoire depuis près d'un siècle.

Cependant, justice oblige, le nouveau chef de l'Exécutif américain pourrait exiger que son administration respecte les quotas d'immigrants légaux alloués aux différents coins du monde.

Personne n'en a la moindre idée concernant Haïti alors que notre manque à gagner va gonfler très probablement les quotas des pays de l'Europe de l'est post-soviétique. On sait qu'avant 2050 la population blanche aux Etats-Unis sera minoritaire par rapport aux hispaniques...

L'aide comme une industrie...

Le citoyen Obama croit que les choses étant ce qu'elles sont, c'est l'éducation qui fait la différence. Nous aussi.

Le métis Obama en est la preuve parfaite. La communauté haïtienne aux Etats-Unis aussi. Sa présidence est déjà un motif de fierté pour nos jeunes gradués. Sa présence à la tête du pays peut améliorer davantage encore la situation.

Cependant, au plan économique, Obama en a trop sur les bras pour que nous puissions espérer une attention spéciale de sa part. Mais, toujours au nom de la justice et de l'équité, il doit ordonner à l'administration américaine de cesser de manipuler ou même politiser l'aide à des fins ou hégémoniques ou de simple clientélisme, aboutissant à une aide qui profite avant tout aux déjà plus favorisés, à commencer par les consultants étrangers payés à prix d'or. C'est l'industrie (sinon la mafia) de l'aide. Et ce n'est pas un hasard si elle est aujourd'hui la plus florissante en Haïti.

Que dit le site Internet du Département d'Etat?...

Oui, nous ne demandons que justice et équité, le reste viendra par surcroît. Par exemple, pourquoi le Département d'Etat n'écoute-t-il pas en Haïti la voix des experts chargés de le renseigner de première main? Or le numéro 1 de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah), Mr. Hedi Annabi, a déclaré la semaine dernière qu'aujourd'hui il y a beaucoup moins d'insécurité en Haïti que dans la plupart des autres pays de la région.

Est-ce que le puissant ministère où Mme Condoleezza Rice va céder la place à Mme Hillary Clinton va le refléter dans ses recommandations pour les voyageurs et les entrepreneurs?

Est-ce que le site Internet du Département d'Etat va cesser de déconseiller de mettre les pieds en Haïti parce que c'est le pays le plus violent de l'hémisphère?

Une fois nous avons voulu savoir comment Papa Doc avait fait pour pouvoir relancer le tourisme en Haïti.

Incroyable mais vrai, avant la mort de Duvalier père en 1971, il y avait tant de visiteurs étrangers qu'on demandait aux gens ayant de grandes habitations de les loger chez eux. C'est donc nous qui avons inventé le concept du tourisme chez l'habitant.

Une prime à la démocratie!...

Vous me direz, et les tontons macoutes? Le roman de Graham Green, " Les Comédiens ", qui avait causé au dictateur haïtien à vie tant de soucis. Tout ça.

Eh bien, on nous expliqua calmement qu'il a suffi de la visite en Haïti du vice-président de Richard Nixon, le magnat des affaires Nelson Rockefeller, pour que l'administration américaine acceptât de réviser la fameuse notice aux voyageurs qui nous fait aujourd'hui tant de mal, quelque effort que l'on tente.

Vous vous rendez compte, sous un régime qui fit au moins 40.000 morts civiles.

Evidemment Papa Doc avait donné comme garantie qu'on ne verrait pas un seul uniforme bleu denim dans les rues le jour de l'arrivée du paquebot Le France. Et qu'on le savait homme à tenir sa parole.

Peut-on aujourd'hui en dire autant?

Mais justement n'est-ce pas là le plus grand changement que nous pourrions attendre du président Barack Obama. Qu'avec lui commence une autre ère, celle où en Haïti la coopération américaine cessera d'être une prime à la dictature mais une prime à la démocratie.

Marcus, 18 Janvier 2009

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