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Conference des bailleurs de fonds de Madrid (novembre 2006)

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Conference des bailleurs de fonds de Madrid (novembre 2006) Empty Conference des bailleurs de fonds de Madrid (novembre 2006)

Message  gwotoro Mer 29 Nov 2006 - 20:41

COOPÉRATION / Conférence des donateurs sur Haïti : le tour de Madrid

Par Rock André
rockandre@lematinhaiti.com

Une nouvelle conférence internationale des donateurs d’Haïti se tiendra jeudi à Madrid en présence du Premier ministre haïtien, Jacques Édouard Alexis, et de plusieurs membres du gouvernement haïtien. Cette réunion devra permettra d’assurer le suivi des promesses faites à la dernière conférence tenue à Port-au-Prince, le 25 juillet dernier. Elle sera l’occasion d’avancer dans le processus de coordination de la coopération dans la reconstruction d’Haïti.

Plus de 90 délégations de pays d’Amérique et d’Europe, de bailleurs de fonds et d’agences des Nations unies participeront à cette conférence qui sera présidée par le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, a indiqué son ministère dans un communiqué. La Banque mondiale (BM), le Fonds monétaire international (FMI), le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), l’Organisation de États américains (OEA), l’Organisation mondiale pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) et l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) seront également représentés.

La conférence de Madrid est la septième en date réalisée par la communauté internationale sur Haïti. En juillet 2004, les 19 et 20 juillet le rendez-vous se donnait à Washington D.C. pour le même exercice. Puis ce fut à Cayenne (Guyanne), en mars 2005, pour tenter d’accélérer le rythme des décaissements. Ensuite, les bailleurs se réunissaient à Montréal, en juin 2005 et à Bruxelles les 20 et 21 octobre de la même année. Récemment, après l’avènement au pouvoir du président René Préval, ils se réunissaient à Brasilia. En somme, il y a eu déjà six conférences en deux ans, soit une moyenne de trois conférences par an.

Le point de départ

En mai et juin 2004, avec le soutien de la communauté internationale, des experts nationaux et internationaux, et des membres de la société civile de concert avec le gouvernement haïtien avaient réalisé une évaluation des besoins à financer par les bailleurs de fonds. Ce document était baptisé « Cadre de coopération intérimaire (CCI) ». Le CCI avait identifié les axes prioritaires ainsi que les besoins de financement pour soutenir la relance économique, sociale et politique du pays pour la période 2004-2006.

Les résultats de ces travaux étaient présentés par le gouvernement et discutés à la Conférence internationale des donateurs les 19 et 20 juillet à Washington D.C. Le mardi 20 juillet 2004, au cours d’une conférence, les bailleurs de fonds s’engageaient à appuyer le programme de redressement économique, social et politique du gouvernement. Ils avaient promis d’aider à l’exécution du CCI à auteur de 1,3 milliards de dollars américains. La conférence était organisée conjointement par la Banque mondiale, la Banque interaméricaine de développement, les Nations unies, et la Commission européenne – les quatre organisations qui avaient coordonné l’appui de la communauté internationale au gouvernement d’Haïti pour la préparation du CCI.

Les engagements à concrétiser

Au terme de la dernière Conférence sur le développement économique et social (Cides), tenue à Port-au-Prince le 25 juillet dernier, la communauté internationale s’était engagée à accorder au gouvernement haïtien un financement supplémentaire de 750 millions de dollars américains pour la période allant de Juillet 2006 à septembre 2007. En revanche, aucun engagement formel n’a été annoncé pour la période du quinquennat de René Préval allant au-delà de septembre 2007. Le gouvernement avait présenté à la communauté internationale un document de travail dans lequel il souhaitait avoir des financements de plus de 5 milliards de dollars pour réaliser les grands chantiers de l’équipe au pouvoir.

Les espérances du gouvernement

Au mois de juillet dernier, le gouvernement haïtien a exprimé à la communauté internationale sa vision du développement d’Haïti pour les 25 prochaines années. Sortir Haïti de la catégorie des Pays moins avancés (PMA) à l’horizon de 25 ans, faire d’Haïti dans 10 ans l’une des économies les plus dynamiques de la région, reconstruire de façon substantielle le stock de capital humain d’Haïti d’ici 2011, tels sont les points saillants de la vision gouvernementale.

Pour mettre l’économie sur la voie de la relance, le gouvernement se fixe comme objectif de court terme un taux de croissance du PIB de l’ordre de 4 % pour 2006-2007. Parallèlement, il compte ramener le taux d’inflation à 10 %.

Sur la base de ces résultats macro- économiques anticipés pour l’exercice fiscal 2006-2007, le ministre de l’Économie et des finances, Daniel Dorsainvil a donné aux bailleurs la garantie qu’ « Haïti sera prête en 2008 à déployer effectivement sa stratégie de développement économique durable et à entamer une période de croissance économique soutenue et accélérée ».

mercredi 29 novembre 2006

Haiti sera-t-elle prete, effectivement en 2008, pour deployer sa strategie de developpement economique si on ne met pas un frein a l'insecurite et si l'international tarde a materialiser ses promesses, sans parler de l'accroissement des deportations de criminels des USA et de personnes de la Republique Dominicaine ?


Dernière édition par le Lun 4 Déc 2006 - 19:55, édité 1 fois

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Message  gwotoro Mer 29 Nov 2006 - 20:43

Haïti demande à gérer une aide internationale dispersée

MADRID, 29 nov 2006 (AFP)
- Le Premier ministre haïtien, Jacques Edouard Alexis, a estimé mercredi à Madrid que son gouvernement devait assumer la gestion de l'aide internationale qui afflue en ordre dispersé dans son pays.

"Nous pensons que le leadership de la coopération doit être assumé par la partie haïtienne parce que c'est elle qui définit les priorités de l'aide", a déclaré M. Alexis, à la veille d'une conférence internationale des donateurs dans la capitale espagnole.

"Aujourd'hui ce qui se passe c'est que chaque partenaire a son petit drapeau pour montrer à tout le monde ce qu'il est en train de faire en Haïti", a déploré le chef du gouvernement haïtien lors d'une conférence de presse, à l'issue de la réunion de la première commission mixte Espagne-Haïti.

"Nous sommes venus lancer un appel à l'ensemble de nos partenaires sur la nécessité d'une meilleure façon de coopérer et sur la nécessité de mécanismes beaucoup plus agiles pour parvenir à des résultats".

Une réunion internationale de donateurs se réunit jeudi à Madrid au chevet d'Haïti pour coordonner et s'efforcer de contrôler l'utilisation de l'aide financière au pays le plus pauvre du continent américain.

Depuis le renversement de l'ancien président Jean-Bertrand Aristide en 2004, la communauté internationale s'est engagée à verser plus d'1,85 milliard de dollars d'aide à Haïti, classé cette année pays à plus forte corruption au monde par l'organisation Transparency International.

Le commissaire européen au développement Louis Michel a annoncé le 22 novembre que la Commission européenne avait choisi Haïti comme "pays partenaire pilote" d'une nouvelle stratégie de programmation commune, afin de lui "éviter d'avoir à discuter avec chaque donateur et à suivre des règles propres à chaque donateur".

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Message  Rodlam Sans Malice Mer 29 Nov 2006 - 21:01

N'est-il pas tant qu'il nous montre l'argent.Est-ce une plaisanterie? Combien faut-il de conferences de ces bureaucrates pour que le gouvernement comprenne que nous devons compter sur nos propres ressources.quelques minimes soient-elles . Avec la perspicacité, la discipline et l'austerité gress koshon an ka kwit li.Il est temps que nous retroussons nos manches pour creer des biens et des services pour notre peuple.


Certains penseront que je plaisante ;et bien chers amis je suis persuadé qu'avec une equipe dynamique au timon des affaires nous pouvons sortir de ce bourbier par nos propres moyens.Il s'agit d'avoir la volonté et le desir d'eradiquer de la mentalité de nos dirigeants cette dependance des institutions internationales qui n'a jamais apporté aucun soulagement aux souffrances de nos frères et soeurs.Au contraire,il parait que ces aides derisoires font plus de mal que de bien au pays.Nous sommes devnus des mendiants professionnels qui pratiquent un psittacisme deprimant aux efforts nationaux.
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Message  gwotoro Lun 4 Déc 2006 - 19:53

Excellent article de reflexion sur les enjeux de la Conference de Madrid que je me devais de partager avec vous.

Bonne lecture!




Retour sur la Conférence de Madrid : Si les dirigeants haïtiens savaient...

Par Gary Olius [1]

Spécial pour AlterPresse, de Madrid - lundi 4 decembre 2006


Depuis plus de deux ans les dirigeants haïtiens portent, comme un deuil, l´espérance de voir le débours effectif des 1.3 milliards de dollars promis par les bailleurs de fonds internationaux dans le cadre du CCI [2]. Ils sont à la septième reprise d´un rituel franchement ennuyeux et qui les laisse croire que la sortie de l´auberge n´est pas pour demain. Les dictons « pwomès se dèt [3] » et surtout « Espwa fè viv [4] » les autorisent à espérer et à endurer jusqu´à la fin, d´autant plus que la communauté internationale a ravivé leur persévérance, jugée en berne, en augmentant la mise de 750 millions de dollars lors de la rencontre tenue à Port-au-Prince le 25 juillet 2006. Mais à en juger par les maigres récoltes effectuées jusqu´ici, ces conférences répétées tendent à s´apparenter, non à un parcours de combattant pour nos dirigeants, mais à un véritable chemin de croix, dont la dernière station en date est celle de Madrid.

Celle-ci est particulière à plus d´un titre car : (1) elle se déroule sous un format différent des autres qui l´ont précédée, (2) les enjeux ne se limitent pas seulement à une simple histoire de réitérer des promesses déjà faites à Haïti, mais intègrent des projets ou des velléités de repositionnement diplomatiques au sein même de l´Union Européenne et (3) l´Etat haïtien avait une occasion de plus pour s´affirmer en présentant une version revue, augmentée et mieux peaufinée du “document de travail” soumis lors de la dernière rencontre du 25 juillet, étant donné l´irruption spectaculaire des ONG internationales dans ces assises. Vous comprenez sans aucun doute que la conférence de Madrid a aussi la particularité d´être un des exercices les plus difficiles pour le régime en place, puisqu´elle servira aussi à l´évaluation de sa dextérité diplomatique, de sa capacité à s´adapter à de nouvelles donnes et de la compétence réelle de ses assesseurs en matière de coopération internationale. Alors, l´Etat et la délégation haïtienne se devaient de préparer minutieusement leur prestation au sein de cette conférence car elle aura des impacts non négligeables sur tout ce qui s´ensuivra, tant dans la célérité que le volume des enveloppes qui seront déboursées en faveur du peuple haïtien.

Suite de l'article: http://www.alterpresse.org/spip.php?article5427

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Message  Rodlam Sans Malice Lun 4 Déc 2006 - 20:31

"Mama may have ,papa may have ,God bless the child that has his own.Ki Lè ya bouke pase nou nan tenten.Ki lè nap mare senti nou pou nou mete men nou nan pat la pou nou ap bouke mande tankou adik ki ap mande drug?Mwen konnen sitiyatyon an penib vre , men si nou te pran mesi ki nesesè yo nou pa ta ap servi tranplen pou lot peyi pran posityon prestij nan mond lan sou tet nou.

Se ak yon gwo tristes ke yon moun ap gade ki jan ayiti rive nan yon pwen de mandisite perpetyel.Se komsi si kominote enternatyonal ta di yo pa gen lajan pou yo ba gouvenman ayityen an ,nanpren anyen yo ka fè pou yo ba pep la yon soulajman.Mezanmi mwen konnen ke mwen se yon presomptye .,mes eske se vre nou pov telman nanpren anyen ke nou ka fè pou kont nou si nou mete tet nou ansanb epi nou bouke gaspiye ti resous nou yo nan bagay ki pa raporte nou lajan.Kom yon moun dim mwen pa konnen sa ki ap pase an ayiti anko ,men lè mwen tande kombyen kob ya bay depite pou ashte mashinn, kombyen kob ki ap depanse nan misyon diplomatik yo,. konbyen kob ki ap depanse pou elktion fo mamit, kombyen kob yap bay malandren, ak politisyen, an verite mwen kwè ke si lajan sayo ak kotisatyon diaspora ki ta ap ashte bon treso natyonal ayityen an verite mwen ap mande si nou te ap beswen fè moun pase nou nan akra konsa.
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Message  gwotoro Mar 5 Déc 2006 - 23:25

MADRID / CONFÉRENCE DES BAILLEURS / Jacques Édouard Alexis : « Haïti n’est pas un État failli »


Dans une interview octroyée à l’un des principaux quotidiens espagnols, El Pais, durant sa visite à Madrid la semaine écoulée, le chef du gouvernement haïtien, Jacques Édouard Alexis, a déclaré qu’il veut mettre fin à l’image d’échec liée au pays. Il a indiqué que le pays le plus pauvre de l’hémisphère « a commencé à faire ses devoirs » avec la mise en place d’un plan de bonne gouvernance. « Nous ne sommes pas un État failli », a martelé M. Alexis. « Les dernières élections ont démontré que l’espoir est encore en vie ».

Le Premier ministre croit que les efforts de ses six premiers mois à la tête du gouvernement commencent à apporter des fruits. « La situation commence à se stabiliser. Nous avons déjà des institutions, le Parlement fonctionne, le gouvernement met la main à la pâte. Les défis sont énormes. Il faut mettre de l’ordre dans l’administration publique, mais également améliorer les conditions de vie de la population ».

Analysant les engagements des bailleurs de fonds d’Haïti, le chef du gouvernement a souligné que les fonds promis sont inférieurs aux besoins du pays. « Mais ce qui est primordial pour nous, ce n’est pas la quantité, mais le mécanisme de distribution de cette aide », a indiqué Jacques Édouard Alexis. Ceci a été l’une des principales réclamations faites par le gouvernement à l’occasion de la Conférence, à savoir que les autorités locales prennent le contrôle de l’aide reçue, a expliqué M. Alexis.

« Jusqu’à maintenant, l’essentiel des dons passaient à travers le circuit des ONG. Ce que nous cherchons est un appui budgétaire pour que nous puissions avoir le contrôle de la politique de développement. La communauté internationale doit comprendre que l’aide doit être liée aux priorités définies par le gouvernement », a-t-il dit.

« La première est la réforme de l’État pour atteindre la gouvernance politique administrative et économique. Il s’agit d’améliorer non seulement la capacité d’intervention sur le terrain des institutions telles que la Police, la Justice et d’autres ministères, mais aussi la capacité d’absorption de l’assistance internationale.

Notre seconde grande priorité est la création de conditions favorables à l’expansion des entreprises privées et des emplois », a ajouté le principal locataire de la Primature. M. Alexis a précisé que l’agriculture, le tourisme, l’industrie manufacturière et les technologies de l’information constituent les grands secteurs choisis par son administration qui veut « intégrer Haïti dans la globalisation ».

Le Premier ministre a reconnu que la corruption représente l’une des principales barrières au développement du pays. Il a fait savoir que son gouvernement a engagé une lutte sans merci contre ce mal. « Nous avons établi la déclaration de patrimoine pour les hauts fonctionnaires, la transparence des dépenses publiques et les concours pour l’acquisition des biens et services. Nous sommes en train de renforcer l’Unité de lutte contre la corruption et le Cour supérieure des comptes qui était en léthargie. Le rapport de Transparency International, fait à partir de perceptions, concerne le gouvernement précédent. Haïti vient de recevoir la certification du FMI et de la Banque mondiale qui ont donné crédit à la bonne gestion actuelle. Ce genre de déclarations, il faut les faire avec une certaine prudence, car il cause des dommages à un pays comme Haïti, qui fait de gros efforts pour sortir d’une situation difficile.

Face à l’autre grande barrière, la criminalité, M. Alexis prône une nouvelle réforme policières et la création d’une gendarmerie et d’un service d’intelligence. Il a souligné qu’Haïti vit un moment décisif pour sortir du cercle vicieux de la violence, la corruption et la misère. « La situation peut changer et est en train de changer », a-t-il conclu.

*Ce reportage a été rendu possible grâce à la courtoisie de la BRH et de Voilà/Comcel

mardi 5 décembre 2006

Lien a l'article de El Pais: http://www.elpais.com/articulo/internacional/Haiti/Estado/fallido/elpepuint/20061201elpepiint_19/Tes

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Message  gwotoro Dim 10 Déc 2006 - 12:50

Les leçons de la Conférence de Madrid

Par Kesner Pharel
kesnerpharel@lematinhaiti.com

Sept conférences en moins de trente mois pour réfléchir et trouver des solutions pour le cas critique que représente l’État haïtien. On peut parler de record battu par Haïti dans le cadre des réflexions et supports apportés par la communauté internationale aux pays faisant face à de sérieuses difficultés pour reconstruire leur nation (nation-building), un concept développé par des experts internationaux afin de remettre sur pied un État affecté par de grandes faiblesses institutionnelles. Il est à rappeler à ce sujet que le Premier ministre haïtien a déclaré dans la presse espagnole durant son séjour à Madrid que le pays n’était pas un « État failli ».

La toute première leçon à tirer de la Conférence de Madrid est l’émergence de l’Espagne parmi les principaux bailleurs d’Haïti. En effet, leader du groupe ibéro-américain, l’Espagne a démontré, à l’occasion de « sa » conférence sur Haïti, sa capacité de mobilisation d’institutions multilatérales ainsi que des partenaires bi-latéraux. En fait, plus de quatre vingt délégations étaient présentes à Madrid pour la rencontre. Une mobilisation locale et européenne a été également réalisée au niveau des ONG qui ont eu des activités parallèles pour réfléchir sur le cas haïtien. Des travaux de la première commission mixte haïtiano-espagnole ont eu lieu et ont permis à l’État haïtien d’obtenir du gouvernement espagnol un support budgétaire de dix millions d’euros sur une période de trois ans. Il convient de souligner que les autorités espagnoles étaient mobilisées au plus haut niveau pour recevoir le Premier ministre haïtien qui a eu l’opportunité de s’entretenir avec le Roi d’Espagne.

Les leaders espagnols auront, toutefois, à gérer les susceptibilités entre Haïtiens et Dominicains dans la relation tripartite qu’ils veulent mettre en place. Partenaire privilégié des Dominicains, l’Espagne souhaiterait un rapprochement entre les deux nations partageant l’île d'Hispaniola dans le cadre de sa coopération avec les gouvernements des deux pays. Invité par le ministre des relations extérieures de l’Espagne à prendre la parole au cours de la Conférence, le chancelier dominicain a profité de l’occasion pour défendre la position de son gouvernement sur l’épineux dossier de la migration des Haïtiens vers la République dominicaine. Un certain malaise a été ressenti dans la salle dans les échanges qui ont suivi entre les officiels dominicain et haïtien chaque partie ayant des positions bien différentes sur le dossier.

Une seconde leçon que l’on peut tirer de la Conférence de Madrid est que la stabilité macroéconomique, si elle est considérée comme une condition fondamentale pour la création d’un environnement propice au développement, ne garantit pas automatiquement de meilleures conditions de vie pour la population. En effet, les bailleurs d’Haïti n’ont pas cessé d’applaudir, au cours des dernières conférences, les efforts réalisés par les responsables haïtiens dans la recherche de la stabilité macroéconomique. Ils ont même indiqué à l’occasion de la rencontre de Madrid que ces efforts ont été récompensés avec les décisions des responsables des institutions multilatérales comme la BID, la Banque mondiale et le FMI d’alléger le poids de la dette externe d’Haïti. Tandis que la stabilité macroéconomique contribue à un meilleur contrôle des pressions inflationnistes limitant ainsi la perte de pouvoir d’achat des agents économiques locaux, l’économie nationale est incapable de créer un volume d’emplois nécessaire pour répondre à la forte demande d’une population croissant à un rythme soutenu. Ainsi, les leaders haïtiens devront se concentrer beaucoup plus maintenant sur l’amélioration de l’environnement microéconomique pour permettre aux entreprises existantes de trouver de meilleurs conditions de fonctionnement ainsi que pour faciliter l’émergence de nouvelles firmes. L’on reproche traditionnellement aux ministres de l’Économie et des Finances haïtiens de trop se concentrer sur la vocation financière de l’institution et d’ignorer l’aspect économique. Après que la discipline financière eut été établie durant les deux dernières années, ce qui a été certifié à Madrid par la communauté internationale, le grand argentier aura maintenant à adopter des mesures incitatives pour relancer l’économie à un rythme soutenable de façon à assurer une amélioration des conditions de vie de la population.

La dernière leçon de la Conférence de Madrid est que le gouvernement Alexis devra rechercher d’autres voies pour financer sur une période de cinq ans les grands chantiers qui ont été présentés lors de la Conférence de Karibe à Port-au-Prince en juillet dernier. Evalués par les autorités gouvernementales à un montant de 7 milliards de dollars américains, ces grands chantiers n’ont pas pu retenir l’attention des bailleurs multilatéraux et bilatéraux qui ont expliqué qu’ils ne peuvent pas prendre des engagements à long terme. Les responsables gouvernementaux devront donc se tourner vers d’autres potentiels investisseurs comme les membres de la diaspora et des acteurs de marchés de capitaux privés internationaux pour les convaincre à financer ces projets.

Ainsi, le Centre de facilitation des investissements (CFI) récemment mis en place par le gouvernement aura un important rôle à jouer avec la mise en place d’une caravane pour parcourir le monde et rechercher les fonds nécessaires.

Mais avant tout, le contrôle de l’insécurité, la stabilité politique et depuis deux jours la santé du président constituent des facteurs essentiels dans toute démarche visant à convaincre les investisseurs à prendre le risque sur Haïti.

Le Matin, vendredi 8 décembre 2006

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Message  gwotoro Dim 10 Déc 2006 - 12:51

Les leçons de la Conférence de Madrid

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Sept conférences en moins de trente mois pour réfléchir et trouver des solutions pour le cas critique que représente l’État haïtien. On peut parler de record battu par Haïti dans le cadre des réflexions et supports apportés par la communauté internationale aux pays faisant face à de sérieuses difficultés pour reconstruire leur nation (nation-building), un concept développé par des experts internationaux afin de remettre sur pied un État affecté par de grandes faiblesses institutionnelles. Il est à rappeler à ce sujet que le Premier ministre haïtien a déclaré dans la presse espagnole durant son séjour à Madrid que le pays n’était pas un « État failli ».

La toute première leçon à tirer de la Conférence de Madrid est l’émergence de l’Espagne parmi les principaux bailleurs d’Haïti. En effet, leader du groupe ibéro-américain, l’Espagne a démontré, à l’occasion de « sa » conférence sur Haïti, sa capacité de mobilisation d’institutions multilatérales ainsi que des partenaires bi-latéraux. En fait, plus de quatre vingt délégations étaient présentes à Madrid pour la rencontre. Une mobilisation locale et européenne a été également réalisée au niveau des ONG qui ont eu des activités parallèles pour réfléchir sur le cas haïtien. Des travaux de la première commission mixte haïtiano-espagnole ont eu lieu et ont permis à l’État haïtien d’obtenir du gouvernement espagnol un support budgétaire de dix millions d’euros sur une période de trois ans. Il convient de souligner que les autorités espagnoles étaient mobilisées au plus haut niveau pour recevoir le Premier ministre haïtien qui a eu l’opportunité de s’entretenir avec le Roi d’Espagne.

Les leaders espagnols auront, toutefois, à gérer les susceptibilités entre Haïtiens et Dominicains dans la relation tripartite qu’ils veulent mettre en place. Partenaire privilégié des Dominicains, l’Espagne souhaiterait un rapprochement entre les deux nations partageant l’île d'Hispaniola dans le cadre de sa coopération avec les gouvernements des deux pays. Invité par le ministre des relations extérieures de l’Espagne à prendre la parole au cours de la Conférence, le chancelier dominicain a profité de l’occasion pour défendre la position de son gouvernement sur l’épineux dossier de la migration des Haïtiens vers la République dominicaine. Un certain malaise a été ressenti dans la salle dans les échanges qui ont suivi entre les officiels dominicain et haïtien chaque partie ayant des positions bien différentes sur le dossier.

Une seconde leçon que l’on peut tirer de la Conférence de Madrid est que la stabilité macroéconomique, si elle est considérée comme une condition fondamentale pour la création d’un environnement propice au développement, ne garantit pas automatiquement de meilleures conditions de vie pour la population. En effet, les bailleurs d’Haïti n’ont pas cessé d’applaudir, au cours des dernières conférences, les efforts réalisés par les responsables haïtiens dans la recherche de la stabilité macroéconomique. Ils ont même indiqué à l’occasion de la rencontre de Madrid que ces efforts ont été récompensés avec les décisions des responsables des institutions multilatérales comme la BID, la Banque mondiale et le FMI d’alléger le poids de la dette externe d’Haïti. Tandis que la stabilité macroéconomique contribue à un meilleur contrôle des pressions inflationnistes limitant ainsi la perte de pouvoir d’achat des agents économiques locaux, l’économie nationale est incapable de créer un volume d’emplois nécessaire pour répondre à la forte demande d’une population croissant à un rythme soutenu. Ainsi, les leaders haïtiens devront se concentrer beaucoup plus maintenant sur l’amélioration de l’environnement microéconomique pour permettre aux entreprises existantes de trouver de meilleurs conditions de fonctionnement ainsi que pour faciliter l’émergence de nouvelles firmes. L’on reproche traditionnellement aux ministres de l’Économie et des Finances haïtiens de trop se concentrer sur la vocation financière de l’institution et d’ignorer l’aspect économique. Après que la discipline financière eut été établie durant les deux dernières années, ce qui a été certifié à Madrid par la communauté internationale, le grand argentier aura maintenant à adopter des mesures incitatives pour relancer l’économie à un rythme soutenable de façon à assurer une amélioration des conditions de vie de la population.

La dernière leçon de la Conférence de Madrid est que le gouvernement Alexis devra rechercher d’autres voies pour financer sur une période de cinq ans les grands chantiers qui ont été présentés lors de la Conférence de Karibe à Port-au-Prince en juillet dernier. Evalués par les autorités gouvernementales à un montant de 7 milliards de dollars américains, ces grands chantiers n’ont pas pu retenir l’attention des bailleurs multilatéraux et bilatéraux qui ont expliqué qu’ils ne peuvent pas prendre des engagements à long terme. Les responsables gouvernementaux devront donc se tourner vers d’autres potentiels investisseurs comme les membres de la diaspora et des acteurs de marchés de capitaux privés internationaux pour les convaincre à financer ces projets.

Ainsi, le Centre de facilitation des investissements (CFI) récemment mis en place par le gouvernement aura un important rôle à jouer avec la mise en place d’une caravane pour parcourir le monde et rechercher les fonds nécessaires.

Mais avant tout, le contrôle de l’insécurité, la stabilité politique et depuis deux jours la santé du président constituent des facteurs essentiels dans toute démarche visant à convaincre les investisseurs à prendre le risque sur Haïti.

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