Article: Democrtatie et mythes de la democratie
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Article: Democrtatie et mythes de la democratie
Haiti : Démocratie et mythes de la démocratie
samedi 2 décembre 2006
Par Roland Belizaire, professeur à l’Université d’État d’Haiti [1]
Tout a commencé à Athènes sixième et cinquième siècles avant Jésus-Christ, se complique au dix-huitième siècle et se détériore davantage depuis la fin du vingtième siècle. En effet, l’expérience d’Athènes très loin d’être « démocratique », lègue à la postérité comme héritage que le pouvoir et la gestion de la cité doivent être entre les mains des sur-hommes et non des sous-hommes (esclaves, femmes, enfants et étrangers). Et les délices de cette société dite démocratique sont savourés par les premiers au détriment de la seconde catégorie. En ce sens, s’il peut être erroné ou relativisé de considérer Athènes comme la première démocratie, il peut être vrai de postuler qu’elle serait la première dictature instaurée par « une classe sur une autre classe ». C’est partant de cette dictature que les hommes de tous les coins de la terre qui vivaient comme à Athènes iront à la quête de la démocratie ou d’une vraie société démocratique.
Le contrat social athénien, tel qu’il était conçu par ses doctrinaires, établissait des liens volontaires et consentis entre les différents membres de la classe des sur-hommes et des liens d’appropriation (domination) entre cette classe et celle dite des sous-hommes. Les premiers étant également reconnus comme citoyens et les seconds non, n’ayant aucun droit de participer à la vie politique dominante de la cité. Quoique, « Athènes n’a connu de son temps ni révolte servile sérieuse, ni révolte féminine. La logique de la démocratie ne lui inspirait pas moins de très remarquables inquiétudes : Le dernier excès où atteint l’abus de la liberté dans un pareil gouvernement, c’est quand les hommes et les femmes qu’on achète ne sont pas moins libres que ceux qui les ont achetés […] » [2]
Toutefois, la lente et longue lutte de libération des esclaves de la chaîne dictatoriale en vue d’améliorer leurs conditions de bien-être va en élargissant le concept de peuple, de citoyens, de démocratie et des institutions y relatives [3]. Mais de génération en génération, les fils des anciennes oligarchies historiques et les nouveaux intellectuels du statu quo récupèrent à leur compte l’histoire et anticipèrent sur le futur.
En ce sens, le grand mérite des philosophes du siècle des Lumières est de formuler des théories, de jeter les bases « non scientifiques » mais idéologiques de la démocratie dite moderne. Ces philosophes par leur contribution ont permis une meilleure institutionnalisation de la démocratie et donc du politique. Hampson [4] a souligné que « […] des lettres persanes de 1721 à de l’Esprit des lois de 1748, dans son contexte historique, on a le droit de considérer que l’importance accordée dans ses premières œuvres aux valeurs naturelles universelles et le besoin de conserver l’ordre politique européen sont caractéristiques de la société dont ces idées venaient et à qui elles étaient destinées. »
Suite de l'article: http://www.alterpresse.org/spip.php?article5421
samedi 2 décembre 2006
Par Roland Belizaire, professeur à l’Université d’État d’Haiti [1]
Tout a commencé à Athènes sixième et cinquième siècles avant Jésus-Christ, se complique au dix-huitième siècle et se détériore davantage depuis la fin du vingtième siècle. En effet, l’expérience d’Athènes très loin d’être « démocratique », lègue à la postérité comme héritage que le pouvoir et la gestion de la cité doivent être entre les mains des sur-hommes et non des sous-hommes (esclaves, femmes, enfants et étrangers). Et les délices de cette société dite démocratique sont savourés par les premiers au détriment de la seconde catégorie. En ce sens, s’il peut être erroné ou relativisé de considérer Athènes comme la première démocratie, il peut être vrai de postuler qu’elle serait la première dictature instaurée par « une classe sur une autre classe ». C’est partant de cette dictature que les hommes de tous les coins de la terre qui vivaient comme à Athènes iront à la quête de la démocratie ou d’une vraie société démocratique.
Le contrat social athénien, tel qu’il était conçu par ses doctrinaires, établissait des liens volontaires et consentis entre les différents membres de la classe des sur-hommes et des liens d’appropriation (domination) entre cette classe et celle dite des sous-hommes. Les premiers étant également reconnus comme citoyens et les seconds non, n’ayant aucun droit de participer à la vie politique dominante de la cité. Quoique, « Athènes n’a connu de son temps ni révolte servile sérieuse, ni révolte féminine. La logique de la démocratie ne lui inspirait pas moins de très remarquables inquiétudes : Le dernier excès où atteint l’abus de la liberté dans un pareil gouvernement, c’est quand les hommes et les femmes qu’on achète ne sont pas moins libres que ceux qui les ont achetés […] » [2]
Toutefois, la lente et longue lutte de libération des esclaves de la chaîne dictatoriale en vue d’améliorer leurs conditions de bien-être va en élargissant le concept de peuple, de citoyens, de démocratie et des institutions y relatives [3]. Mais de génération en génération, les fils des anciennes oligarchies historiques et les nouveaux intellectuels du statu quo récupèrent à leur compte l’histoire et anticipèrent sur le futur.
En ce sens, le grand mérite des philosophes du siècle des Lumières est de formuler des théories, de jeter les bases « non scientifiques » mais idéologiques de la démocratie dite moderne. Ces philosophes par leur contribution ont permis une meilleure institutionnalisation de la démocratie et donc du politique. Hampson [4] a souligné que « […] des lettres persanes de 1721 à de l’Esprit des lois de 1748, dans son contexte historique, on a le droit de considérer que l’importance accordée dans ses premières œuvres aux valeurs naturelles universelles et le besoin de conserver l’ordre politique européen sont caractéristiques de la société dont ces idées venaient et à qui elles étaient destinées. »
Suite de l'article: http://www.alterpresse.org/spip.php?article5421
gwotoro- Super Star
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Date d'inscription : 20/08/2006
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Re: Article: Democrtatie et mythes de la democratie
j'ai lu avec un immense plaisir cette analyse de Roland Belizaire.l'auteur a trouvé les mots justes pour decrire la situation du pays .Je lui presente tous mes compliments.Sans fanfaronade il a traité le sujet avec maestria .Bravo.
Rodlam Sans Malice- Super Star
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