Haiti en Marche: Qu'est-ce que les Etats-Unis ont contre nous?
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Haiti en Marche: Qu'est-ce que les Etats-Unis ont contre nous?
Qu'est-ce que les Etats-Unis ont contre nous?
MIAMI, 21 Février - Les messages qui nous viennent de Washington sont tous négatifs? Est-ce pure coïncidence ou non?
Les autorités de l'immigration américaine viennent d'annoncer leur intention de déporter 30.000 sans-papiers haïtiens et que seul le refus du gouvernement haïtien de leur délivrer les documents nécessaires (sauf-conduit) empêche cette opération de se réaliser. En attendant, ces immigrants clandestins croupiront en prison, menacent les responsables américains.
Les journaux de Floride, Miami Herald et Orlando Sun Sentinel, rappellent que le président haïtien René Préval avait demandé l'automne dernier aux officiels américains de suspendre les déportations, le temps de permettre à Haïti de reprendre son souffle après le passage de 4 ouragans coup sur coup.
L'administration Bush marqua une courte pause. Puis en décembre dernier, sans préavis, les déportations ont repris. Ainsi que la chasse aux sans-papiers à travers tout le territoire des Etats-Unis.
Mais le fait que le Service d'immigration ait besoin d'en faire une annonce solennelle, dévoilant en même temps un durcissement des mesures (ou la détention pour un temps indéterminé ou la résidence surveillée avec port de bracelet électronique), c'est cela qui surprend.
En effet, dans l'océan des résidents illégaux aux Etats-Unis, les Haïtiens ne représentent même pas une goutte d'eau. Les clandestins s'élèvent à plus d'un million au moins alors qu'on parle de 30.000 Haïtiens au maximum.
Quoique la crise économique ne permet pas au grand voisin d'être aussi tolérant à ce niveau qu'il a pu l'être dans le temps, mais pourquoi cet acharnement vis à vis des Haïtiens?
Un comble dans la sévérité...
Or peu auparavant nous arrivait une autre mauvaise nouvelle. Le site du Département d'Etat, dans le renouvellement de ses mises en garde aux voyageurs, affichait Haïti comme pays à éviter en priorité. Voici qu'aux critères précédents viennent aussi s'ajouter les conséquences des derniers ouragans, ce qui est un comble dans la sévérité. Haïti classée avec l'Irak et l'Afghanistan alors que le chef de la mission onusienne de maintien de la paix (Minustah), Hedi Annabi, indiquait peu auparavant que Haïti est beaucoup plus sécuritaire que la plupart des pays de la région.
Qu'est-ce donc que les Etats-Unis ont contre nous?
Pourtant il y a quelques jours le président René Préval était reçu au Département d'Etat par la nouvelle Secrétaire d'Etat Hillary Clinton, elle-même une amie de longue date. Mme Clinton a visité Haïti après le rétablissement démocratique suite au renversement du gouvernement militaire putschiste en 1994 grâce à une force militaire dépêchée par le président Bill Clinton.
Cependant on apprend que le président Préval avait voyagé à Washington dans l'espoir de rencontrer le nouveau président américain Barack Obama.
Après toute une semaine passée dans la capitale fédérale, cette rencontre n'a pu avoir lieu.
Les conseillers du chef de l'état haïtien en la matière avaient peut-être parié sur le symbolisme d'une rencontre du président de la première nation noire du monde et du premier président noir de la plus puissante nation du monde.
Haïti " se trouve à un tournant "...
Mais par ailleurs le Miami Herald a révélé que René Préval était venu solliciter une aide spéciale de 75 à 100 millions de dollars pour " créer des emplois ", expliquant que Haïti " se trouve à un tournant (...). Nous pouvons tout gagner ou tout perdre. "
Mais Hillary Clinton a répondu sans faire de promesse précise: " Nous voulons travailler avec (les Haïtiens) pour construire une démocratie viable et une économie florissante. "
D'autre part, le président haïtien en avait profité pour rendre visite aux grandes institutions internationales de financement (Fonds Monétaire International, Banque mondiale, Banque interaméricaine de développement/BID).
La semaine dernière (vendredi 13 février), le FMI a accordé un prêt de 36,6 millions de dollars supplémentaires à Haïti pour l'aider à faire face à la crise mondiale et aux dégâts des derniers ouragans qui ont fait 800 morts et au moins 1 milliard de dollars de pertes.
Selon les conditions accompagnant ce prêt, Haïti pourra prétendre à un allégement de sa dette d'ici la fin du premier semestre 2009, à condition de remplir les objectifs économiques fixés.
On a toujours considéré jusqu'ici que l'un des points forts du gouvernement Préval est son respect rigoureux des dits objectifs économiques, communément appelés politique macro-économique (contrôle de l'inflation, des dépenses publiques, du taux de change etc).
Comme s'il était un fils du pays...
Alors qu'est-ce qui n'irait pas dans les relations avec Washington? Pourquoi celui-ci semble s'obstiner à nous envoyer des signaux négatifs depuis quelque temps?
Alors qu'on se serait même attendu à tout le contraire avec l'arrivée d'un président américain qui a été salué en Haïti comme s'il était un fils du pays.
Tout cela se passant avant l'actuel problème du rejet par le Conseil électoral provisoire (CEP) de tous les candidats aux prochaines sénatoriales du parti de l'ex-président en exil Jean-Bertrand Aristide, une regrettable affaire où beaucoup s'obstinent à voir la main du Palais national. Et ce n'est pas la présence du chef du clan Lavalas sécessionniste, l'ex-député Yves Cristallin, parmi les membres de la commission de réflexion sur la Constitution qui a été installée jeudi par le président Préval qui va les en dissuader.
On connaît aussi les protestations des Ambassades des Etats-Unis et du Canada, de l'Organisation des Etats-Américains/OEA et de l'ONU (via la Minustah) dénonçant l'élimination des candidats de Fanmi Lavalas, le parti le plus implanté dans les masses urbaines et rurales, comme une menace à la crédibilité des prochaines élections, et par voie de conséquence à la crédibilité des institutions haïtiennes.
Et ainsi de suite, à la crédibilité de l'œuvre accomplie par la communauté internationale en Haïti.
Et c'est là le hic.
Détruire des emplois au lieu d'en créer...
D'autre part, de sources combinées, les grands pays impliqués dans l'entreprise de stabilisation en Haïti reprochent à René Préval de faire, si l'on peut dire, beaucoup de politique mais pas assez autre chose.
Essentiellement pas de création d'emplois.
Le président haïtien vient solliciter une aide spéciale de 75 à 100 millions de dollars (en temps normal une bagatelle), mais qu'offre-t-il en échange?
La TELECO (compagnie nationale de télécommunications) est pratiquement fermée. Ni modernisée (l'Etat haïtien n'a pas un sou à investir). Ni privatisation. A force d'y avoir résisté, la TELECO ne trouve plus preneur.
Cependant 90 pour cent de son personnel a été renvoyé depuis deux ans.
Donc le gouvernement a détruit des emplois au lieu d'en créer car le processus s'est arrêté là.
Le port de la capitale, à force d'être sous-équipé et géré dans l'indécision, reste le plus cher de toute la Caraïbe, détournant une forte partie du tonnage vers ceux de la République dominicaine voisine. Mais le gouvernement Préval, après quelques velléités ici également, ne fait rien pour y remédier.
Après nombre de promesses...
Au plan développement, après nombre de promesses rien absolument n'a été accompli alors même qu'un minimum de mieux être est le complément indispensable à la stabilité des rues retrouvée bon gré mal gré grâce à la présence militaire internationale.
Grâce aussi à la sagesse d'un peuple dont les observateurs étrangers n'arrivent pas à comprendre qu'il soit aussi patient. Comparé à d'autres au sort beaucoup moins ingrat, comme nos voisins Guadeloupéens.
En tout cas, les visites de missions haïtiennes à l'étranger et de missions étrangères en Haïti qui se multipliaient ces deux dernières années, n'ont débouché sur rien.
On raconte dans les milieux diplomatiques que Mr. Préval s'est même opposé à des projets d'investissements déjà structurés. Comme la production d'éthanol ou bio-diesel à base de jatropha (plante sauvage poussant dans les zones arides) promue par les Etats-Unis et le Brésil. Notons que ce projet est également combattu en Haïti par des associations paysannes et des groupes altermondialistes.
Mais on parle aussi d'une proposition de l'Espagne pour implanter une relance de l'industrie touristique (visite récente dans le Sud-est d'Haïti de la reine Sophia d'Espagne). Le président Préval aurait répondu là aussi par un Niet!
Le gouvernement tient toutes ces informations secrètes. Outre qu'il n'offre aucune alternative pour suppléer au manque à gagner, en même temps que le pays s'enfonce toujours plus dans le chômage et la misère.
En un mot, on reproche au président Préval qu'il ne semble penser qu'à la réforme qu'il souhaite apporter à la Constitution et que tout y est aujourd'hui subordonné.
Tandis qu'aux Etats-Unis, victimes de la plus grande crise économique de leur Histoire depuis près d'un siècle, le mot d'ordre du nouveau président c'est se resserrer la ceinture.
Les officiels haïtiens ne renvoient peut-être pas assez cette image à Washington!
Haïti en Marche, 21 Février 2009
gwotoro- Super Star
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Nombre de messages : 3974
Localisation : Canada
Date d'inscription : 20/08/2006
Feuille de personnage
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Re: Haiti en Marche: Qu'est-ce que les Etats-Unis ont contre nous?
Yon lot keksion.
Ki sa Ayisien genyen kont tèt yo???
Invité- Invité
Re: Haiti en Marche: Qu'est-ce que les Etats-Unis ont contre nous?
Kestyon saa tou fok nou genyen kouraj pou nou pose li tankou Colo di ya:"ki sa ayisyen genyen kont tet yo.?fok nou bouke blame lot moun pou nou ka pran destine nou nan men.Syklonn pase kiba tou men kiben yo refize ke moun ba yo ed pou yo pa antre dyol yo nan zafè yo.Sispann kriye.se ti moun ki kriye.
Rodlam Sans Malice- Super Star
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Nombre de messages : 11114
Localisation : USA
Loisirs : Lecture et Internet
Date d'inscription : 21/08/2006
Feuille de personnage
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Re: Haiti en Marche: Qu'est-ce que les Etats-Unis ont contre nous?
Rodlam Sans Malice a écrit:Kestyon saa tou fok nou genyen kouraj pou nou pose li tankou Colo di ya:"ki sa ayisyen genyen kont tet yo.?fok nou bouke blame lot moun pou nou ka pran destine nou nan men.Syklonn pase kiba tou men kiben yo refize ke moun ba yo ed pou yo pa antre dyol yo nan zafè yo.Sispann kriye.se ti moun ki kriye.
Bien dit, Malice,
C'est mon plus grand problème avec les activistes. Pour s'assurer du boulot en permanence, ils nous induisent en erreur. Ils opèrent comme les ONG.
La faute est aux Haitiens, nous sommes les vrais coupables, point barre.
Invité- Invité
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