Developpement touristique: Vision du gouvernement
Page 1 sur 1
Developpement touristique: Vision du gouvernement
DÉVELOPPEMENT TOURISTIQUE / Daniel Fouchard :« Haïti peut accueillir les touristes »
par Rock André
rockandre@lematinhaiti.com
En marge de la foire réalisée, le week-end écoulé, par l’Association touristique d’Haïti (ATH), le directeur général du ministère du Tourisme a accordé une interview exclusive au journal Le Matin où il parle des grandes orientations du ministère. Daniel Fouchard ne partage pas l’avis de ceux-là qui estiment qu’Haïti n’est pas encore prête pour accueillir les touristes. De son avis, « les poches d’insécurité » dans le pays ne saurait empêcher à Hatti d’être une destination touristique.
Monsieur Daniel Fouchard, vous êtes le directeur général du ministère du Tourisme. Y a-t-il une raison particulière qui explique votre présence à cette foire de l’ATH ?
La politique du ministère du Tourisme a toujours été de travailler en étroite collaboration avec le secteur privé. L’ATH ainsi que les associations touristiques régionales constituent des partenaires privilégiés pour nous. C’est ce qui explique notre présence à cette foire touristique réalisée pour la première fois par l’ATH.
Le ministère du Tourisme a-t-il aidé d’une façon ou d’une autre à la réalisation de cette foire ?
Certainement. Nous avons une participation financière et nous avons aussi une présence physique du ministère à cette activité.
Quelles seront les retombées probables d’une telle foire selon vous ?
Je crois que l’ATH avait pour but de créer une sorte de synergie entre les fournisseurs de services et l’infrastructure hôtelière et touristique, en organisant cette foire. Il y a des produits locaux très intéressants qui sont exposés. Je crois que c’est une initiative heureuse.
Sur un autre plan, est-ce que vous pouvez nous rappeler les grandes orientations du ministère du Tourisme pour le secteur ?
Depuis l’arrivée du ministre Patrick Delatour au ministère, on s’est penché sur le plan directeur du tourisme, qui a été élaboré en 1996, sous la direction de M. Delatour, alors coordonnateur général de cette vision du tourisme. Le plan porte sur 25 ans.
À présent, nous faisons la deuxième phase de la révision de ce plan directeur, avec un appui international assez intéressant de l’Organisation mondiale du tourisme et d’une agence des Nations unies qui finance l’opération. C’est un projet qui s’étale sur à peu près un an et qui va aboutir sur des plans régionaux de développement du tourisme.
Nous allons avoir des plans directeurs régionaux pour le Sud, le Sud-Est, le Centre (la Côte des Arcadins, Saint-Marc, Montrouis, Port-au-Prince), le Nord (qui va comprendre tout le grand Nord dont le Môle Saint-Nicolas, en passant par Port-de-Paix, jusqu’à Fort-Liberté) y compris l’île de la Gonâve. Ce qui fait quatre régions prioritaires identifiées. Ceci n’est qu’un début. Le ministère ne va pas s’arrêter à ses quatre régions.
Avec le projet de maillage routier du président Préval, ce pays va con- naître certainement un développement dans tous les départements. Actuellement, nous avons déjà commencé à ouvrir des bureaux régionaux, dont un à Jacmel et au Cap-Haïtien. Nous ferons de même à Saint-Marc et aux Cayes dans les prochains jours.
Le ministère du Tourisme a-t-il fait un bilan du plan directeur du tourisme pour la période 1996-2006 ? Si oui, quelles en sont les conclusions ?
Certainement, nous avons fait un bilan de ce plan. À partir de 1996, nous avions commencé à mettre timidement en place les bases nécessaires à l’exécution de ce plan. Le plan directeur du tourisme est un instrument qui donne des possibilités pour que le secteur privé investisse dans le secteur touristique, dans des zones bien déterminées avec des études assez complètes sur les possibilités d’avoir des ports, des aéroports, des marchés, dans la zone. Dans la nouvelle terminologie mondiale, on parle de tourisme durable. Le tourisme durable implique une certaine intégration des projets avec les populations locales.
Certains pensent qu’il est difficile de développer le tourisme en Haïti, à cause du phénomène d’insécurité. Quelles sont vos réactions ?
Si je dois parler du phénomène d’insécurité, je pourrai en parler à travers le monde. Actuellement, toutes les sociétés modernes sont sujettes à une certaine insécurité. Nous avons des poches d’insécurité à travers ce pays, comme cela existe dans tous les autres pays. Peut-être qu’on voudrait donner une certaine interprétation politique à l’insécurité en Haïti.
Mais je peux vous dire que, par exemple, à Labadie, la Royal Caribbean déverse chaque année, depuis plus de vingt ans, 300 à 400 000 personnes. Nous n’avons pas connu à date, aucun problème d’insécurité. Si nous développons le tourisme à Fort-Liberté, dans le grand Sud ou à Jacmel, je ne crois pas qu’il y aura de problème d’insécurité.
Le ministère du Tourisme a pris la décision d’inclure le Champ-de-Mars dans le circuit touristique d’Haïti. Pensez-vous que cette décision soit viable ?
Port-au-Prince a été dans le temps une destination touristique extrêmement intéressante. Dès les années 60 jusqu’aux années 80, il y avait quatre bateaux de croisière qui touchaient la rade de Port-au- Prince par semaine. On peut envisager de reprendre dans un délai beaucoup plus long, parce qu’il faut créer d’abord les conditions pour reprendre ces activités. Le Champ-de-Mars est un joyau. La cité de l’exposition est aussi un joyau. Les constructions qui y sont faites peuvent offrir un paysage différent aux touristes. On parle de bidonvilles, mais ceux-ci existent dans plusieurs pays du monde. Même aux États-Unis, il y a des endroits de pauvreté absolue.
À présent, le Champ-de-Mars et le Bicentenaire se trouvent dans un état déplorable. Qu’est-ce qui sera fait pour les récupérer ?
Le président Préval a identifié quatre secteurs prioritaires porteurs. Il a été formée une commission interministérielle entre les ministère du Tourisme, de la Culture et de la Communication, de l’Environnement et de l’Agri- culture auxquels s’adjoignent suivant les besoins, le ministère de la Santé publique et de la Population, le ministère de l’Intérieur et des Collectivités territoriales et le ministère de Travaux publics, Transports et Communications. Nous nous penchons sur ces problèmes, avec des spécialistes de la communauté internationale pour voir comment arriver à un plan réalisable et pour traiter les problèmes du secteur.
Quelle est la place du tourisme local dans les plans du ministère ?
Si je parle de régions, c’est parce que nous favorisons la destination pour le tourisme local. D’ailleurs, Haïti est un pays où les fêtes champêtres ont une très grande importance. Nous essayons de voir comment mettre des structures d’accueil dans ces destinations locales comme à Saut-d’eau, Cavaillon, Plaine du Nord, etc.
La majorité de nos sites historiques sont pratiquement en ruines. Existe-il un partenariat entre le ministère de la Culture et le ministère du Tourisme pour les remettre en valeur ?
À présent nous sommes en train de faire un inventaire pour voir dans quels états ils sont et pour voir les travaux à réaliser en vue de les mettre à la disposition des visiteurs. Nous sommes en train de former des guides aussi pour pouvoir bien informer les visiteurs.
Est-ce que le ministère peut donner la garantie qu’on ne restera pas au stade d’inventaire ?
Je comprends l’impatience de la population qui veut avoir des actions concrètes. Mais je crois qu’il faut planter avant de pouvoir récolter. Nous avons un budget en fonction de demandes de réalisation de projets concrets. À travers les quatre zones prioritaires qui ont été identifiées, nous voulons que d’ici un an, « La Citadelle » soit une destination touristique et que d’ici trois ans, Jacmel et les Côtes des Arcadins soient des destinations touristiques. Et comme il y a le projet de maillage routier du gouvernement, nous allons certainement bénéficier de ces travaux pour avancer dans nos différents projets.
mercredi 6 décembre 2006
par Rock André
rockandre@lematinhaiti.com
En marge de la foire réalisée, le week-end écoulé, par l’Association touristique d’Haïti (ATH), le directeur général du ministère du Tourisme a accordé une interview exclusive au journal Le Matin où il parle des grandes orientations du ministère. Daniel Fouchard ne partage pas l’avis de ceux-là qui estiment qu’Haïti n’est pas encore prête pour accueillir les touristes. De son avis, « les poches d’insécurité » dans le pays ne saurait empêcher à Hatti d’être une destination touristique.
Monsieur Daniel Fouchard, vous êtes le directeur général du ministère du Tourisme. Y a-t-il une raison particulière qui explique votre présence à cette foire de l’ATH ?
La politique du ministère du Tourisme a toujours été de travailler en étroite collaboration avec le secteur privé. L’ATH ainsi que les associations touristiques régionales constituent des partenaires privilégiés pour nous. C’est ce qui explique notre présence à cette foire touristique réalisée pour la première fois par l’ATH.
Le ministère du Tourisme a-t-il aidé d’une façon ou d’une autre à la réalisation de cette foire ?
Certainement. Nous avons une participation financière et nous avons aussi une présence physique du ministère à cette activité.
Quelles seront les retombées probables d’une telle foire selon vous ?
Je crois que l’ATH avait pour but de créer une sorte de synergie entre les fournisseurs de services et l’infrastructure hôtelière et touristique, en organisant cette foire. Il y a des produits locaux très intéressants qui sont exposés. Je crois que c’est une initiative heureuse.
Sur un autre plan, est-ce que vous pouvez nous rappeler les grandes orientations du ministère du Tourisme pour le secteur ?
Depuis l’arrivée du ministre Patrick Delatour au ministère, on s’est penché sur le plan directeur du tourisme, qui a été élaboré en 1996, sous la direction de M. Delatour, alors coordonnateur général de cette vision du tourisme. Le plan porte sur 25 ans.
À présent, nous faisons la deuxième phase de la révision de ce plan directeur, avec un appui international assez intéressant de l’Organisation mondiale du tourisme et d’une agence des Nations unies qui finance l’opération. C’est un projet qui s’étale sur à peu près un an et qui va aboutir sur des plans régionaux de développement du tourisme.
Nous allons avoir des plans directeurs régionaux pour le Sud, le Sud-Est, le Centre (la Côte des Arcadins, Saint-Marc, Montrouis, Port-au-Prince), le Nord (qui va comprendre tout le grand Nord dont le Môle Saint-Nicolas, en passant par Port-de-Paix, jusqu’à Fort-Liberté) y compris l’île de la Gonâve. Ce qui fait quatre régions prioritaires identifiées. Ceci n’est qu’un début. Le ministère ne va pas s’arrêter à ses quatre régions.
Avec le projet de maillage routier du président Préval, ce pays va con- naître certainement un développement dans tous les départements. Actuellement, nous avons déjà commencé à ouvrir des bureaux régionaux, dont un à Jacmel et au Cap-Haïtien. Nous ferons de même à Saint-Marc et aux Cayes dans les prochains jours.
Le ministère du Tourisme a-t-il fait un bilan du plan directeur du tourisme pour la période 1996-2006 ? Si oui, quelles en sont les conclusions ?
Certainement, nous avons fait un bilan de ce plan. À partir de 1996, nous avions commencé à mettre timidement en place les bases nécessaires à l’exécution de ce plan. Le plan directeur du tourisme est un instrument qui donne des possibilités pour que le secteur privé investisse dans le secteur touristique, dans des zones bien déterminées avec des études assez complètes sur les possibilités d’avoir des ports, des aéroports, des marchés, dans la zone. Dans la nouvelle terminologie mondiale, on parle de tourisme durable. Le tourisme durable implique une certaine intégration des projets avec les populations locales.
Certains pensent qu’il est difficile de développer le tourisme en Haïti, à cause du phénomène d’insécurité. Quelles sont vos réactions ?
Si je dois parler du phénomène d’insécurité, je pourrai en parler à travers le monde. Actuellement, toutes les sociétés modernes sont sujettes à une certaine insécurité. Nous avons des poches d’insécurité à travers ce pays, comme cela existe dans tous les autres pays. Peut-être qu’on voudrait donner une certaine interprétation politique à l’insécurité en Haïti.
Mais je peux vous dire que, par exemple, à Labadie, la Royal Caribbean déverse chaque année, depuis plus de vingt ans, 300 à 400 000 personnes. Nous n’avons pas connu à date, aucun problème d’insécurité. Si nous développons le tourisme à Fort-Liberté, dans le grand Sud ou à Jacmel, je ne crois pas qu’il y aura de problème d’insécurité.
Le ministère du Tourisme a pris la décision d’inclure le Champ-de-Mars dans le circuit touristique d’Haïti. Pensez-vous que cette décision soit viable ?
Port-au-Prince a été dans le temps une destination touristique extrêmement intéressante. Dès les années 60 jusqu’aux années 80, il y avait quatre bateaux de croisière qui touchaient la rade de Port-au- Prince par semaine. On peut envisager de reprendre dans un délai beaucoup plus long, parce qu’il faut créer d’abord les conditions pour reprendre ces activités. Le Champ-de-Mars est un joyau. La cité de l’exposition est aussi un joyau. Les constructions qui y sont faites peuvent offrir un paysage différent aux touristes. On parle de bidonvilles, mais ceux-ci existent dans plusieurs pays du monde. Même aux États-Unis, il y a des endroits de pauvreté absolue.
À présent, le Champ-de-Mars et le Bicentenaire se trouvent dans un état déplorable. Qu’est-ce qui sera fait pour les récupérer ?
Le président Préval a identifié quatre secteurs prioritaires porteurs. Il a été formée une commission interministérielle entre les ministère du Tourisme, de la Culture et de la Communication, de l’Environnement et de l’Agri- culture auxquels s’adjoignent suivant les besoins, le ministère de la Santé publique et de la Population, le ministère de l’Intérieur et des Collectivités territoriales et le ministère de Travaux publics, Transports et Communications. Nous nous penchons sur ces problèmes, avec des spécialistes de la communauté internationale pour voir comment arriver à un plan réalisable et pour traiter les problèmes du secteur.
Quelle est la place du tourisme local dans les plans du ministère ?
Si je parle de régions, c’est parce que nous favorisons la destination pour le tourisme local. D’ailleurs, Haïti est un pays où les fêtes champêtres ont une très grande importance. Nous essayons de voir comment mettre des structures d’accueil dans ces destinations locales comme à Saut-d’eau, Cavaillon, Plaine du Nord, etc.
La majorité de nos sites historiques sont pratiquement en ruines. Existe-il un partenariat entre le ministère de la Culture et le ministère du Tourisme pour les remettre en valeur ?
À présent nous sommes en train de faire un inventaire pour voir dans quels états ils sont et pour voir les travaux à réaliser en vue de les mettre à la disposition des visiteurs. Nous sommes en train de former des guides aussi pour pouvoir bien informer les visiteurs.
Est-ce que le ministère peut donner la garantie qu’on ne restera pas au stade d’inventaire ?
Je comprends l’impatience de la population qui veut avoir des actions concrètes. Mais je crois qu’il faut planter avant de pouvoir récolter. Nous avons un budget en fonction de demandes de réalisation de projets concrets. À travers les quatre zones prioritaires qui ont été identifiées, nous voulons que d’ici un an, « La Citadelle » soit une destination touristique et que d’ici trois ans, Jacmel et les Côtes des Arcadins soient des destinations touristiques. Et comme il y a le projet de maillage routier du gouvernement, nous allons certainement bénéficier de ces travaux pour avancer dans nos différents projets.
mercredi 6 décembre 2006
gwotoro- Super Star
-
Nombre de messages : 3974
Localisation : Canada
Date d'inscription : 20/08/2006
Feuille de personnage
Jeu de rôle: le balancier
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum