Et pourtant,il est loin d'etre un social-democrate
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Et pourtant,il est loin d'etre un social-democrate
Le libéral Institut Montaigne pique une crise d’altermondialisme
Le think tank français propose une régulation accrue des activités spéculatives.
NICOLAS CORI
Dans l’establishment financier, la crise provoque deux types d’attitudes. Il y a d’un côté ceux qui, tel Daniel Bouton, le président de la Société générale, continuent à vouloir s’en mettre plein les poches en pensant que l’effondrement des marchés n’est qu’un épiphénomène et qu’ensuite, tout repartira comme avant. Et de l’autre, ceux qui pensent que pour sauver le capitalisme, il faudra remettre à plat un système profondément déstabilisateur. Claude Bébéar, le fondateur d’Axa, est de ceux-là.
Et, à vrai dire, on n’attendait pas sur ce terrain celui qui a été le parrain du capitalisme français et qui a fait fortune grâce aux stock-options et aux OPA agressives. A sa retraite, en 2000, Bébéar avait créé l’Institut Montaigne, un think tank ultralibéral financé par le gratin du capitalisme français. Et voila qu’à l’approche du G20, cet institut publie des recommandations au gouvernement que ne renierait pas un militant d’Attac.
Maux. Dans une note intitulée «Reconstruire la finance pour relancer l’économie», l’Institut Montaigne place sa réflexion sous le haut patronage de Joseph Stiglitz, Paul Krugman et Maurice Allais, des économistes pas vraiment de droite, et plaide pour une réglementation accrue du système financier. Plusieurs maux sont pointés du doigt : les paradis fiscaux, le court-termisme des opérateurs, le manque de transparence des produits financiers et le manque de contrôle des agences de notation.
Et l’institut n’hésite pas à proposer des solutions provocatrices. Comme la «nationalisation de pans entiers de l’industrie financière mondiale», coordonnée entre Etats, tant «le niveau de pertes» du secteur «est abyssal». L’idée fait hurler les banquiers qui, depuis des mois, déploient un lobbying d’enfer, en France ou aux Etats-Unis, pour ne pas passer sous la coupe des Etats.
Mais Montaigne ne s’arrête pas là. Il demande un nouveau Glass-Steagall Act, du nom de la loi américaine qui, dans les années 30, avait séparé les activités de banque de détail et de banque d’investissement. Et surtout, il demande que les activités spéculatives des banques soient taxées à 80 %, dans la mesure où elles sont «devenues dangereuses pour nos économies et nos sociétés». A l’intérieur de cette liste infamante seraient placés les produits dérivés, la titrisation, le financement des hedge funds…
Taxe. Plus innovant encore, l’idée de créer une sorte de taxe Tobin sur les produits financiers les plus spéculatifs. «Cette contribution Montaigne, d’un montant de 1 %, aurait d’abord pour objectif de stabiliser le marché des produits dérivés de crédits», indique l’Institut. Elle passerait par l’instauration d’une Bourse, ce qui rendrait transparentes les transactions sur ces produits échangés de gré à gré. Et l’argent récolté, évalué à 300 milliards de dollars (225 milliards d’euros), pourrait servir à financer l’action du FMI. Notamment à destination des pays émergents. Conclusion du think tank : «L’ensemble des marchés mondiaux de dérivés pourraient contribuer à l’intérêt général et non plus seulement à l’intérêt de quelques grappes de traders sans supervision rigoureuse.»
Ces derniers jours, ces propositions ont été présentées au gouvernement et aux professions financières, lors de rencontres informelles. Le ministère des Finances a plutôt apprécié. Certains, comme les banquiers d’affaires ou les patrons de banque universelle, ont été horrifiés par ce qu’ils ont entendu. Un bon signe ?
(LIBERATION)
Le think tank français propose une régulation accrue des activités spéculatives.
NICOLAS CORI
Dans l’establishment financier, la crise provoque deux types d’attitudes. Il y a d’un côté ceux qui, tel Daniel Bouton, le président de la Société générale, continuent à vouloir s’en mettre plein les poches en pensant que l’effondrement des marchés n’est qu’un épiphénomène et qu’ensuite, tout repartira comme avant. Et de l’autre, ceux qui pensent que pour sauver le capitalisme, il faudra remettre à plat un système profondément déstabilisateur. Claude Bébéar, le fondateur d’Axa, est de ceux-là.
Et, à vrai dire, on n’attendait pas sur ce terrain celui qui a été le parrain du capitalisme français et qui a fait fortune grâce aux stock-options et aux OPA agressives. A sa retraite, en 2000, Bébéar avait créé l’Institut Montaigne, un think tank ultralibéral financé par le gratin du capitalisme français. Et voila qu’à l’approche du G20, cet institut publie des recommandations au gouvernement que ne renierait pas un militant d’Attac.
Maux. Dans une note intitulée «Reconstruire la finance pour relancer l’économie», l’Institut Montaigne place sa réflexion sous le haut patronage de Joseph Stiglitz, Paul Krugman et Maurice Allais, des économistes pas vraiment de droite, et plaide pour une réglementation accrue du système financier. Plusieurs maux sont pointés du doigt : les paradis fiscaux, le court-termisme des opérateurs, le manque de transparence des produits financiers et le manque de contrôle des agences de notation.
Et l’institut n’hésite pas à proposer des solutions provocatrices. Comme la «nationalisation de pans entiers de l’industrie financière mondiale», coordonnée entre Etats, tant «le niveau de pertes» du secteur «est abyssal». L’idée fait hurler les banquiers qui, depuis des mois, déploient un lobbying d’enfer, en France ou aux Etats-Unis, pour ne pas passer sous la coupe des Etats.
Mais Montaigne ne s’arrête pas là. Il demande un nouveau Glass-Steagall Act, du nom de la loi américaine qui, dans les années 30, avait séparé les activités de banque de détail et de banque d’investissement. Et surtout, il demande que les activités spéculatives des banques soient taxées à 80 %, dans la mesure où elles sont «devenues dangereuses pour nos économies et nos sociétés». A l’intérieur de cette liste infamante seraient placés les produits dérivés, la titrisation, le financement des hedge funds…
Taxe. Plus innovant encore, l’idée de créer une sorte de taxe Tobin sur les produits financiers les plus spéculatifs. «Cette contribution Montaigne, d’un montant de 1 %, aurait d’abord pour objectif de stabiliser le marché des produits dérivés de crédits», indique l’Institut. Elle passerait par l’instauration d’une Bourse, ce qui rendrait transparentes les transactions sur ces produits échangés de gré à gré. Et l’argent récolté, évalué à 300 milliards de dollars (225 milliards d’euros), pourrait servir à financer l’action du FMI. Notamment à destination des pays émergents. Conclusion du think tank : «L’ensemble des marchés mondiaux de dérivés pourraient contribuer à l’intérêt général et non plus seulement à l’intérêt de quelques grappes de traders sans supervision rigoureuse.»
Ces derniers jours, ces propositions ont été présentées au gouvernement et aux professions financières, lors de rencontres informelles. Le ministère des Finances a plutôt apprécié. Certains, comme les banquiers d’affaires ou les patrons de banque universelle, ont été horrifiés par ce qu’ils ont entendu. Un bon signe ?
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