CONTROVERSE/MANIGAT SUR L'EXPULSION DE CUBA DE L'OEA

Leslie Manigat, Cuba, et Punta del Este, par Daly Valet



Le
professeur Manigat a raison. Il n'était pas présent à la 8e réunion des
Ministres des Affaires Etrangères de l'OEA qui s'est tenue du 21 au 31
Janvier 1962 à Punta del Este, en Uruguay. Haïti y était représentée
par le Ministre René Chalmers. C'est ce dernier qui a littéralement
négocié et vendu le vote d'Haïti au Secrétaire d'Etat américain Dean
Rusk présent à la réunion. Kennedy avait donné mandat express à Mr Rusk
d'obtenir par tous les moyens l'expulsion de Cuba de l'OEA.



En
plus d'Haïti et des Etats-Unis, douze autres pays avaient voté en
faveur de l'expulsion: la République Domicaine, Venezuela, Uruguay,
Colombie, Costa Rica, Salvador, Pérou, Guatemala, Honduras, Nicaragua,
Panama, Paraguay. Six se sont abstenus: Argentine, Bolivie, Brésil,
Chili, Equateur, Mexique.



Le
vote d'Haïti, décisif, répondait à des nécessités politiques et
économiques. Le pays était quasiment sous embargo américain depuis
l'accession de Kennedy au pouvoir. Duvalier entendait aussi prendre
ses distances avec le communisme (avec lequel il flirtait de 1957 à
1961), et lancer une nouvelle ère de coopération avec Washington. Il a
gagné sur les deux fronts économique et politique. L'aide américaine a
été rétablie après le vote contre Cuba. Dans le même temps, Washington
a choisi de fermer les yeux sur les dérives du régime au nom de la
lutte anti-communiste. Realpolitik oblige.



Même
si Manigat avait été présent pour voter aux cotés des Américains contre
Castro, il n'y aurait eu rien de sorcier et d'immoral à cela. Nous
aurions été simplement en présence d'un haut fonctionnaire exécutant
les directives de ses supérieurs. Sans plus. Contrairement aux dires du
Che, les dirigeants Haïtiens d'alors ne furent pas plus putains, voire
criminels, que ne le furent ceux de Cuba et du reste de la planète
quand il s'agissait pour eux de défendre leurs intérêts ou de fomenter
des révolutions. Les intentions peuvent être nobles, mais les moyens à leurs services ne le
sont que très rarement. La politique internationale n'est pas une
affaire de saints. Il n'y a pas à "moraliser" la question du vote
d’Haïti. Il s'agissait de haute politique. Les choix et attitudes des
acteurs étaient cohérents par rapport aux exigences du moment et aux
grandes stratégies qu'ils poursuivaient. Duvalier aurait envoyé par la
fenêtre dix mille "Cuba" pour la survie de son régime. Les Américains
auraient soutenu et financé cent mille Duvalier pour freiner
l'expansion du communisme dans le sous-continent latino-américain.




A
noter que la quasi-totalité des pays d'Amérique Centrale à économie
d'enclaves ont voté contre Cuba. Des pays vraiment pauvres et
dépendants du capital yankee. A ne pas oublier non plus que la réunion
de Punta del Este de Janvier 1962 faisait suite à celle d'été 1961 qui
a vu le lancement du plan Alliance pour le Progrès de Kennedy.
Ce plan de développement prévoyait de substantiels soutiens financiers
américains (près de 10 milliards US) aux pays d'Amérique Latine. Des
dollars contre une orientation politique pro-américaine sur la scène
internationale, Haïti n’était pas la seule à opter pour le billet vert.



De
gros intérêts économiques et géostratégiques étaient en jeu. Chacun
défendait ses propres billes. Ce qui est loin d'être un crime en
matière de relations internationales.



De cette tranche d'histoire, il faut surtout retenir que notre pays savait quand même se faire entendre dans la région. Haïti n'était, certes, pas un acteur régional majeur. Mais elle ne fut pas non plus cette honte hémisphérique qu'elle est devenue.



kenbe la !



dalyvalet



Washington, DC

25 avril 2009

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NB.
Comme beaucoup d'autres, j'ai erré en maintes occasions sur la question
de la participation de L. Manigat à Punta del Este en 1962. Donc, la
vérité historique est rétablie. J'ai fait les recherches qu'il faut.
J'ai pu accéder aux archives de l'OEA ici à Washington. La fameuse
Résolution VI du 31 Janvier 1962 par laquelle Cuba avait été expulsée
de l'OEA ne fait mention d'aucun Manigat. René Chalmers serait à
stigmatiser. ..si vraiment il y a eu crime...



Ce
mécompte historique continue de plus belle sous la plume
d'universitaires américains. Qui a initié cette propagande contre Mr
Manigat, et pour quelles raisons? Je n'ai pas la réponse. Mais elle
persiste. Nuisible et troublante. Témoin l'article qui suit d'un prof
d'université. j'ai surligné en vert la référence à Manigat.


DV

Meme si Le Professeur Manigat etait le Chef de la délégation haitienne à cette reunion qu'aurait-il fait differement?Le docteur Duvalier avait-il tort?L'union Sovietique avait meprisé le discours de Jacmel.Duvalier fut obligé de negocier le vote haitien pour la survie de son regime.Avait-il un autre choix?

Je me demande si on aurait plutôt choisi les communistes ou l'ont seraient aujourd"hui. Malgré celà, les cubains ne sont pas des personnes ayant un coeur amer Aujourd'hui ils forment des centaines de médecins

Joel


Aviez-vous entendu le discours de Jacmel du Docteur Duvalier?la phrase qui a retenu mon attention et qui m'etonna est la suivante:le monde est divisé en deux poles ;je pourrai choisir l'un ou l'autre.Vous me demandez comment l'Union sovetique pourrait aider haiti.Comment a-t-il pu aider Cuba?

On peut critiquer le Docteur Duvalier pour sa megalomanie ,mais on doit reconnaitre sa perspicacité et son pragmatisme.D'accord Kennedy voulait se debarrasser de Duvalier ;est-ce pourquoi je condamne tant Aristide qui avait plus de partisans que le Docteur Duvalier qui avait pourtant resisté a l'embargo imposé par l'oligarchie haitienne et le gouvernement americain.Dieu sel sait quel role Duvalier a joué dans l'assassinat du president americain et je ne plaisante pas.

Ti neg

Vous demandez:" si on avait choisi le communiste ou serait-on aujourd'hui?"Une très belle question et vous trouverez la reponse dans la dernière publication du FMI qui classe le Nicaragua après haiti dans la liste des pays a faible revnu par habitant.L'allemagne de l'est avait choisi aussi le communiste.la Coree du Nord aussi.Notez que ces pays sont beaucoup plus grands et plus avancés qu'haiti.

Alors je vous conseille de comparer le revnu par habitant des pays satellites de l'Union Sovietique et ceux des Etats-unis pour bien comprendre la realité.Haiti serait pire que la Somalie.

[quote="Rodlam Sans Malice"]Joel


Aviez-vous entendu le discours de Jacmel du Docteur Duvalier?la phrase qui a retenu mon attention et qui m'etonna est la suivante:le monde est divisé en deux poles ;je pourrai choisir l'un ou l'autre.Vous me demandez comment l'Union sovetique pourrait aider haiti.Comment a-t-il pu aider Cuba?



Malis,
Duvalier avait prononcé ce discours parce qu'il se sentait menacé par Kennedy.
Kennedy appuyait les régimes de droite ,mais pas les dictatures dures qui ne délivraient rien à leur pays.
Il appuyait par example la dictature militaire en Corée du Sud .S'il y avait des dictateurs éclairés c'était ceux de la Corée du Sud .Pendant qu'ils réprimaient les sympathisants de la Corée du Nord ils investissaient massivement dans l'Education.
N'oubliez pas que Kennedy avit fait assasiner le président du VIETNAM ,NGO DINH DIEM.j'ai entendu l'embassadeur de l'époque HENRY CABOT LODGE dire qu 'il avit passé la consigne d'aller prendre DIEM au palais et il avait été assassiné.C'était sur HISTORY CHANNEL
Non l'union soviétique ne pouvait en aucun cas aider Haiti.Aux premiers contacts que Duvalier feraient avec l'Union Soviétique ,les Etats Unis monteraient une opération contre lui .
Cette fois ce ne serait pas des 300 exilés mal armés qui auraient traversé la frontière de la Dominicanie.Ce seraient des exilés ,des mercenaires appuyés par des avions de combat et avec grande probabilité que Duvalier n'aurait pas sorti vivant de cette opération.

LA CONSIGNE A WASHINGTON C'EST QU'IL N'Y AURAIT PAS UN SECOND CUBA.
Voyez comment ils avaient réagi ,2 ou 3 après ,en République Dominicaine.
Les Etats Unis avaient intervenu eux mèmes

Jojo,

Vous maitrisez l'histoire mieux que moi.

Par contre, je réalise que Malice a certaines difficultés pour bien retracer les événements historiques et les commenter convenablement.

C'est pourquoi je me suis proposé comme volontaire pour l'aider à combler cette difficulté en privé.

Kenbe di e si ou vle ede mouche, map di Tant Mieux.

Colo

Dois-je vous repeter l'histoire est un sujet qui m'interrese depuis mon enfance.je ne me contente pas seulement de divaguer je lis aussi.Meme en haiti, malgré ma pauvreté, je frequentais l'Institut francais et l'institut haitiano -americain quand je residais à Port-au-prince pour lire paris match, france football le Time, Newsweek etc.

L'Union sovietique n'avait pas entendu le cri de francois Duvalier; après que kennedy eut ordonné le demantèlement des missiles Nikita kruschev ne s'interressait plus a avoir des bases en Amerique ;est-ce pourquoi ni haiti ni la dominicanie n'interressait plus les soviets..Dès lors vu la précarité de nos ressources pourquoi Duvalier aurait-il commis ce suicide politique en votant contre les americains?pour plaire aux barbudos qui avaient leurs propres problèmes?

on doit se rappeler les paroles de Duvalier adressées à Rene Depestre:"je ne pourrai pas faire ce que vous desirez,peut-etre après moi vous pourrez le faire."Comme je l'ai dit au paravant on peut lui reprocher sa megalomanie et sa tolerance envers certains delinquants de son regime ,mais on ne peut pas nier son intelligence et son savoir-faire.S'il a pu resister à kennedy et à l'oligarchie haitienne ce n'est pas par chance.Juan Bosch l'un des rares intellectuels dominicians fut renversé par l'armée dominicaine tandis que Duvalier lui il fusillait les gendarmes haitiens.Oui il a commis des abus ,mais il avait juré qu'il ne connaitrait pas le sort de Dumarsais Estime.

colo, encore une fois vous n'avez rien à m'apprendre sur l'histoire de ces cinquante dernières années.je vous en prie.je vous contacterai quand j'aurai besoin de votre aide merci.

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Pour arriver à cet endroit, en ce temps, il fallait traversé des rivières en crues et des chemins impraticables. Le transport par excellence, pour ne pas dire l’unique, était les caravanes de mules qui transportaient les produits depuis et vers cette zone montagneuse.[/color]
En 1965 le commandant Ernesto Che Guevara arriva au congo avec une colonne de guérilleros et l’idée de former une armée révolutionnaire avec les simbas et d’autres ethnies de la région. Tatu , qui signifie trois en swahili, fut le nom de guerre qu’il adopta. Les noms étaient donnés par ordre d’arrivée et bien qu’il fût des premiers, il laissa les numéros antérieurs à ses compagnons Víctor Dreque et José M. Martínez qui l’accompagnaient.

Adrien s’incorpora à ce groupe révolutionnaire, approximativement, cinq mois après l’arrivé du Che. La raison principale de son incorporation fur sa condition de médecin, mais il alterna cette tâche avec celle de traducteur pour ses connaissances de la langue française.
[color=#c0c0c0]Le lac Tanganyika limite certain pays africains ; pour arriver au Congo, par la voie qu’utilisèrent les guérilleros il était indispensable de parcourir en premier de grandes distances, par terre en Tanzanie et ensuite arriver à l’important port de Kigoma. Là ils embarquèrent pour traverser quelques 70 kilomètres de l’immense lac, déjouant la vigilance ennemi, presque toujours de nuit, et avec le risque de naufrage dû à la fragilité de l’embarcation et aux tourmentes dont était sujet ce lac.
[color=#c0c0c0]Avant Kigoma, sur le territoire tanzanien, il y a un village appelé Kasulu, et sur l’autre rive, au Congo, il existe un autre village du même nom. Ce fut le nom de guerre assigné par le Che à Adrien Sansaricq : Kasulu dans la guérilla. Au début étaient utilisé les nombres par ordre d’arriver, mais ensuite ce fut les noms des villages, comme cela a été le cas de Fizi, le médecin Diego Lagomasino qui participa aussi à ces faits et qui nous relata ces détails.
[color=#c0c0c0]Il est probable que l’utilisation des noms de villages comme pseudonymes eu comme antécédent la Sierra Maestra, bien que dans ce cas fut pris en considération la provenance des combattants.
[color=#c0c0c0]Quelques mois avant, à la fin de la tâche qui lui fut assignée comme médecin dans la Sierra Maestra, Sansaricq avait été relevé par un autre jeune praticien. Il s’était connu durant une semaine et ils se séparèrent avec une forte accolade de fraternité ; la surprise a été réciproque, quand à son arrivée dans la base de la guérilla en Afrique, il fut reçu précisément par ce médecin, Rafael Zerquera Palacios, Kumi , selon son pseudonyme en swahili, et il fit parti de ses meilleurs amis.
A 150 mètres de la rive du lac Tanganyika, à la proximité de la montagne sur le territoire du Congo, s’établit une base de la guérilla dans un endroit nommé Kibamba, c’est dans celle- ci et dans la base principale, distante de quelques kilomètres, dans les montagnes sauvages, que Sansaricq s’employa comme médecin et traducteur de français.
A la fin de novembre, la situation se compliqua en Afrique comme résulta des accords pris par l’OUA en respect à la non intervention dans les affaires internes des pays africains. La Tanzanie demanda le retrait des internationalistes cubains et à cela s’unit la disposition des congolais de cesser la lutte. Le groupe révolutionnaire cubain retourna à Cuba. Les précurseurs de la lutte révolutionnaire ne fracassèrent pas, ils semèrent ; la récolte se produira postérieurement.
La décennie des années soixante du XX ème siècle fut particulièrement dramatique pour le peuple haïtien. Dès l’arrivée au pouvoir en 1957 du dictateur François Duvalier, la dictature déchira la vie d’hommes et de femmes honnêtes : les vagues d’assassinats, d’arrestations, de tortures et de persécutions fut constante durant les quatorze années de Papa Doc. Dès le début, tout ce qui paraissait opposition fut réprimé cruellement. Ainsi la famille d’Adrien Sansaricq fut annihilée dans sa presque totalité.
Il est évident que la participation à la guérilla renforça et prépara Sansaricq pour l’œuvre qu’il s’était donné comme révolutionnaire. Lors du peu de temps où il demeura en Afrique au coté du Che, il montra ses qualités exceptionnelles et l’on peut dire qu’il gagna la reconnaissance d’un homme tant exigeant comme Ernesto Guevara ; lequel dans une évaluation exprima :
J’aimerais laisser ici les noms de ces compagnons sur lesquels je sentais pouvoir m’appuyer, pour leurs conditions personnelles, leur foi en la révolution et la décision d’accomplir avec leur devoir quoi qu’il se passe. Certains d’eux, dans les ultimes minutes ont faibli, mais nous décompterons ces minutes finales, cette faiblesse a été en leur foi, non en leur décision de sacrifice. Il y eu certainement plus de compagnons de cette catégorie, mais n’ayant pas eu de contact personnel avec eux, je ne peux en certifier. Cette liste est incomplète, personnelle, très influencée par des facteurs subjectifs ; que me pardonnent ceux qui ne sont pas dans celle- ci et qui pensent être de cette même catégorie : Moja, Mbili, Pombo, Azi, Mafu, Tunaime, Ishirini, Tiza, Alau, Aziri, Agane, Hukumu, Ami, Amia, Singida Alaziri, Semori, Amnane, Angalla, Bodolo, les médecins Kumi, Fizi, Morogogo et Kasulu… (1)
Le Che ajouta dans une autre page de son journal : « … un médecin haïtien, Kasulu, qui nous fut d’une grande utilité (sans vouloir dénier sa science, il nous fut plus utile pour sa connaissance du français que par ses connaissances médicales) ».
Avec la ferme conviction de continuer la lutte en n’importe quel endroit du monde, Adrien retourna en afrique. Il ne resta que quelques mois à La Havane, où il se maria et, approximativement vers le mois de Mai il disparut.
La dernière fois que le Dr. Zerquera, Kumi, le vit, il ne parla pas de ses plans, mais l’intuition du médecin ami lui fit comprendre que cela n’était pas une simple visite de courtoisie. Il avait résidé dans cette maison, l’espace d’un mois, et il le connaissait bien. Peut- être il n’y eu pas de troisième accolade qui en plus d’être émotive serait délatrice. Il disparut simplement et sorti accomplir son devoir. En 1968 il retourna dans sa patrie.
[color=#c0c0c0]Nous ignorons les détails de ce qui se passa en Haïti. Il est facile de supposer que Sansaricq revint dans sa patrie pour organiser la lutte au coté d’autres révolutionnaires. Un jour qu’étaient réunis les dirigeants du Parti Communiste Haïtien, dans la clandestinité, dans une maison secrète non loin de Pétion ville, ils furent dénoncés par un traître qui en ce moment occupait la charge de responsable de la Commission Militaire du Parti. Cet individu, nommé Frank Eiesalen, qui avait été recruté par certain service d’intelligence plus puissant que les services secret de Duvalier

FRANCK EYSALEM