Andresol 'sans étât d'âme' dans l'action contre les bandits
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Andresol 'sans étât d'âme' dans l'action contre les bandits
Haiti : Le chef de la police se déclare " sans état d’âme " dans l’action contre les bandits
lundi 9 janvier 2006
À
Interview avec Mario Andresol, Chef de la Police d’Haïti
Par Nancy Roc
Transcrit intégral soumis à AlterPresse le 9 janvier 2006
Cette interview, accordée à la consoeur Nancy Roc par le Chef de la police, Mario Andrésol, est réalisée dans un contexte d’aggravation de l’insécurité en Haiti, particulièrement à Port-au-Prince. La police parlait récemment d’une quarantaine de cas de kidnappings en trois semaines, mais dans cette interview, il est fait mention dune vingtaine de cas par jour.
Nancy Roc : M. Andrésol, après avoir pris vos fonctions en juillet dernier, vous aviez réussi à chavirer la situation et à maîtriser les kidnappings. Aujourd’hui la situation a empiré et du 1er décembre à date, on a enregistré 247 kidnappings dans la zone métropolitaine uniquement. Avez vous perdu le contrôle de la situation ?
Mario Andresol : Je ne dirais pas que j’ai perdu le contrôle de la situation. Il faut dire que la situation qui a prévalu après mon arrivée n’est pas la même qu’aujourd’hui. Du coté de la PNH, je pense que toutes les dispositions ont été prises pour sécuriser la ville. Comme vous le savez nous nous plaignons toujours du manque de moyens et autres mais il se trouve que jusqu’à présent ces plaintes ne sont pas été entendues. Nous n’avons pas obtenu ce dont nous avions besoin effectuer le travail que nous souhaitons faire. Je dois remercier le premier ministre pour tous les efforts qu il a consenti de faire pour nous donner au moins une partie de ce dont nous avions besoin mais malheureusement cela ne suffit pas pour pouvoir contrecarrer l’action des bandits sur le terrain. Il faut dire aussi que la PNH a toujours des problèmes d’effectifs : après février 2004 nous avons hérité d’une institution délabrée, il y avait même des membres de la police qui avaient abandonné la PNH. Aujourd’hui, nous essayons toujours de reconstituer la PNH et de l’institutionnaliser. En ce qui concerne la perte du contrôle de la situation, au début j’avais bien compris ce qui était arrivé : les groupes politico maffieux qui opèrent en Haïti étaient dans l’expectative c’est-à -dire qu’ils observaient le leadership que j’allais exercer pendant mon mandat. Je pense aussi que ces groupes là n’accepteront jamais le compromis et essaieront toujours de déstabiliser le pays dès que leurs intérêts seront menacés. Pour le moment nous avons effectivement une recrudescence de kidnappings dans la zone métropolitaine ce que j’avais craint puisqu’il y a certains secteurs liés aux groupes armés et ces secteurs sont liés à des troupes politiques. Dans les jours à venir, nous aurons à prendre des actions contre ceux qui tiennent la société en otage. Même si nous avons connu une importante recrudescence de kidnappings, notamment à Pétion Ville, la PNH a beaucoup travaillé pour contrecarrer ces rapts : nous avons procédé à des arrestations et avons démantelé des gangs nous essayons de garder le moral en déployant avec nos faibles moyens nos effectifs sur le terrain pour contrecarrer le phénomène.
N.R. : Aujourd’hui, selon le porte parole du FBI à Miami, Mme Judy Orihuela, nous dépassons le record de la Colombie avec 20 à 24 kidnappings par jour. Mercredi dernier, vous avez donné une conférence de presse où vous avez déclaré que la police haïtienne était aussi responsable des kidnappings et de l’insécurité qui prévaut dans la capitale. Vous avez estimé que le quart des 5600 policiers est impliqué à tous les échelons de la hiérarchie et vous avez dit que l’épuration de la police devait être une priorité contre les kidnappings. Mais cette opération M. Andresol, est une épuration qui doit se faire à moyen et long terme ; mais lorsqu’on enregistre entre 20 à 24 kidnappings par jour avez-vous un plan d’urgence ?
Mario Andrésol : Oui, nous avons une cellule anti-kidnapping et comme vous l’avez bien dit la vitesse des kidnappings a atteint 20 à 24 rapts par jour. Ce qu’il faut comprendre c’est que lorsque l’on kidnappe quelqu’un, nous faisons face à un autre cas deux heures plus tard. Il faut admettre que ce phénomène est nouveau pour la PNH qui n’était pas habituée à gérer ces cas et encore moins des négociations. Si nous disposons de cette nouvelle cellule anti-kidnapping, il faut reconnaître aussi qu’elle est peu connue du grand public qui n’ose pas s’adresser à nous lorsqu’il est victime. Il préfère en général négocier avec les kidnappeurs ce qui fait du tort à la police. Il y a également d’autres familles qui ne font pas appel à la police car elles ne lui font pas confiance. Ces familles se sentent délaissées et dans ce sens nous essayons de renforcer la cellule anti-kidnapping avec une collaboration entre la PNH et la Secrétairerie à la sécurité publique. Ceci aidera à renforcer le travail de la police sur le terrain. Mais ce n’est qu’avec la collaboration effective de la population que nous arriverons à démanteler les gangs. Il faut aussi reconnaître que la société haïtienne est une société en pleine déliquescence. Cela découle de toute l’impunité qui a existé durant ces quinze dernières années. Les valeurs se sont écroulées et il y a une tolérance envers le crime qui nous a conduit là ou nous sommes. En Haïti aujourd’hui tout le monde fait ce qu’il veut et il est difficile pour les Haïtiens et particulièrement pour certains secteurs de rentrer dans l’ordre. Il y a toujours du favoritisme, du clientélisme et quand vous voulez mettre de l’ordre on vous le reproche. Cet amalgame fait qu’aujourd’hui cette société est presque inexistante. C’est pour cela que la police est désormais à l’image du pays. D’autre part, même si nous avons mis des structures en place, elles sont toujours à l’étape embryonnaire or nous combattons un nouveau phénomène qui se développe à une vitesse accélérée. De plus, il est clair que la politique est également liée à ce phénomène. Les premiers cas ont été liés aux trafiquants de drogue qui avaient des policiers comme agents de sécurité et lorsque ces trafiquants devaient récolter leur argent ils envoyaient ces policiers le faire. De la même façon que lorsque ces trafiquants devaient kidnapper des gens qui leur devaient de l’argent, ils faisaient de même. Il faut se rappeler que cette police était politisée et malheureusement j’ai hérité de cette situation. Malgré nos efforts pour structurer la police le public reste donc sceptique quant à la volonté réelle et actuelle de la police de lutter contre ce phénomène, surtout lorsque l’on sait qu’effectivement, jusqu’à ce jour, des policiers sont impliqués tant dans les cas de rapt que dans l"insécurité qui prévaut dans ce pays.
A SUIVRE
http://www.alterpresse.org/spip.php?article3894&var_recherche=Interview%20avec%20Mario%20Andresol%2C%20Chef
lundi 9 janvier 2006
À
Interview avec Mario Andresol, Chef de la Police d’Haïti
Par Nancy Roc
Transcrit intégral soumis à AlterPresse le 9 janvier 2006
Cette interview, accordée à la consoeur Nancy Roc par le Chef de la police, Mario Andrésol, est réalisée dans un contexte d’aggravation de l’insécurité en Haiti, particulièrement à Port-au-Prince. La police parlait récemment d’une quarantaine de cas de kidnappings en trois semaines, mais dans cette interview, il est fait mention dune vingtaine de cas par jour.
Nancy Roc : M. Andrésol, après avoir pris vos fonctions en juillet dernier, vous aviez réussi à chavirer la situation et à maîtriser les kidnappings. Aujourd’hui la situation a empiré et du 1er décembre à date, on a enregistré 247 kidnappings dans la zone métropolitaine uniquement. Avez vous perdu le contrôle de la situation ?
Mario Andresol : Je ne dirais pas que j’ai perdu le contrôle de la situation. Il faut dire que la situation qui a prévalu après mon arrivée n’est pas la même qu’aujourd’hui. Du coté de la PNH, je pense que toutes les dispositions ont été prises pour sécuriser la ville. Comme vous le savez nous nous plaignons toujours du manque de moyens et autres mais il se trouve que jusqu’à présent ces plaintes ne sont pas été entendues. Nous n’avons pas obtenu ce dont nous avions besoin effectuer le travail que nous souhaitons faire. Je dois remercier le premier ministre pour tous les efforts qu il a consenti de faire pour nous donner au moins une partie de ce dont nous avions besoin mais malheureusement cela ne suffit pas pour pouvoir contrecarrer l’action des bandits sur le terrain. Il faut dire aussi que la PNH a toujours des problèmes d’effectifs : après février 2004 nous avons hérité d’une institution délabrée, il y avait même des membres de la police qui avaient abandonné la PNH. Aujourd’hui, nous essayons toujours de reconstituer la PNH et de l’institutionnaliser. En ce qui concerne la perte du contrôle de la situation, au début j’avais bien compris ce qui était arrivé : les groupes politico maffieux qui opèrent en Haïti étaient dans l’expectative c’est-à -dire qu’ils observaient le leadership que j’allais exercer pendant mon mandat. Je pense aussi que ces groupes là n’accepteront jamais le compromis et essaieront toujours de déstabiliser le pays dès que leurs intérêts seront menacés. Pour le moment nous avons effectivement une recrudescence de kidnappings dans la zone métropolitaine ce que j’avais craint puisqu’il y a certains secteurs liés aux groupes armés et ces secteurs sont liés à des troupes politiques. Dans les jours à venir, nous aurons à prendre des actions contre ceux qui tiennent la société en otage. Même si nous avons connu une importante recrudescence de kidnappings, notamment à Pétion Ville, la PNH a beaucoup travaillé pour contrecarrer ces rapts : nous avons procédé à des arrestations et avons démantelé des gangs nous essayons de garder le moral en déployant avec nos faibles moyens nos effectifs sur le terrain pour contrecarrer le phénomène.
N.R. : Aujourd’hui, selon le porte parole du FBI à Miami, Mme Judy Orihuela, nous dépassons le record de la Colombie avec 20 à 24 kidnappings par jour. Mercredi dernier, vous avez donné une conférence de presse où vous avez déclaré que la police haïtienne était aussi responsable des kidnappings et de l’insécurité qui prévaut dans la capitale. Vous avez estimé que le quart des 5600 policiers est impliqué à tous les échelons de la hiérarchie et vous avez dit que l’épuration de la police devait être une priorité contre les kidnappings. Mais cette opération M. Andresol, est une épuration qui doit se faire à moyen et long terme ; mais lorsqu’on enregistre entre 20 à 24 kidnappings par jour avez-vous un plan d’urgence ?
Mario Andrésol : Oui, nous avons une cellule anti-kidnapping et comme vous l’avez bien dit la vitesse des kidnappings a atteint 20 à 24 rapts par jour. Ce qu’il faut comprendre c’est que lorsque l’on kidnappe quelqu’un, nous faisons face à un autre cas deux heures plus tard. Il faut admettre que ce phénomène est nouveau pour la PNH qui n’était pas habituée à gérer ces cas et encore moins des négociations. Si nous disposons de cette nouvelle cellule anti-kidnapping, il faut reconnaître aussi qu’elle est peu connue du grand public qui n’ose pas s’adresser à nous lorsqu’il est victime. Il préfère en général négocier avec les kidnappeurs ce qui fait du tort à la police. Il y a également d’autres familles qui ne font pas appel à la police car elles ne lui font pas confiance. Ces familles se sentent délaissées et dans ce sens nous essayons de renforcer la cellule anti-kidnapping avec une collaboration entre la PNH et la Secrétairerie à la sécurité publique. Ceci aidera à renforcer le travail de la police sur le terrain. Mais ce n’est qu’avec la collaboration effective de la population que nous arriverons à démanteler les gangs. Il faut aussi reconnaître que la société haïtienne est une société en pleine déliquescence. Cela découle de toute l’impunité qui a existé durant ces quinze dernières années. Les valeurs se sont écroulées et il y a une tolérance envers le crime qui nous a conduit là ou nous sommes. En Haïti aujourd’hui tout le monde fait ce qu’il veut et il est difficile pour les Haïtiens et particulièrement pour certains secteurs de rentrer dans l’ordre. Il y a toujours du favoritisme, du clientélisme et quand vous voulez mettre de l’ordre on vous le reproche. Cet amalgame fait qu’aujourd’hui cette société est presque inexistante. C’est pour cela que la police est désormais à l’image du pays. D’autre part, même si nous avons mis des structures en place, elles sont toujours à l’étape embryonnaire or nous combattons un nouveau phénomène qui se développe à une vitesse accélérée. De plus, il est clair que la politique est également liée à ce phénomène. Les premiers cas ont été liés aux trafiquants de drogue qui avaient des policiers comme agents de sécurité et lorsque ces trafiquants devaient récolter leur argent ils envoyaient ces policiers le faire. De la même façon que lorsque ces trafiquants devaient kidnapper des gens qui leur devaient de l’argent, ils faisaient de même. Il faut se rappeler que cette police était politisée et malheureusement j’ai hérité de cette situation. Malgré nos efforts pour structurer la police le public reste donc sceptique quant à la volonté réelle et actuelle de la police de lutter contre ce phénomène, surtout lorsque l’on sait qu’effectivement, jusqu’à ce jour, des policiers sont impliqués tant dans les cas de rapt que dans l"insécurité qui prévaut dans ce pays.
A SUIVRE
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Re: Andresol 'sans étât d'âme' dans l'action contre les bandits
Si je ne me trompe, cette entrevue date du 9 janvier 2006.
gwotoro- Super Star
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Re: Andresol 'sans étât d'âme' dans l'action contre les bandits
Wi Gwotoro se pou Moun ki pa janm konprann relasyon MINUSTA AK LA LAPOLIS NASYONAL LA. YO TOUJOU FÈ REMAKE MOUCHE ANDRESOL PA GEN VOLONTE, ANTREVI SA BYEN ESPLISKE POLIS NASYONAL PA VREMAN KANPE SOU ANYEN MALGRE JEFO DE REYOGANIZASYON FLANKE 500 AK PLIS SANZAVE POLISYE CHIMÈ DEYO. GOUVENMAN PREVAL PA PLIS BAKOP ANDRESOL P KE SA. SE AK ZONG LAP TRAVAY, SE PONPYE LI TOUNEN NAN TOUYE DIFE KORIPSYON POLISYE CHIMÈ LAVALAS KITE POU LI. GOUVENMAN ALEXI-PREVAL LA PA PI CHO KE SA POU VEMAN EDE POLIS SA.
APRE YON LANE LI PA BOUJE YON YOTA, LI SOU MENM PWEN YO. ALOS SAKAP PASE LA MAGOUY, SABOTAJ, ESKE SE VOLONTE YON GOUVENMAN KANPE SAN REZOUD PWOBLÈM LAN. MUNISTA NAN TOUT ETA DE KOZ KOTE LI KANPE NAN JWÈT KOKEN SA.
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