Obama et l'avortement

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Obama à l'Université Notre Dame: écoutez le reportage de nos collègues de CNN (en anglais).

Chicago(AFP) - La venue dimanche du président Barack Obama dans une prestigieuse université catholique américaine agite les opposants à l'avortement et aux recherches sur les cellules souches, qui ne reculent devant rien pour se faire entendre sur le campus.

Un avion tractant une bannière avec des photos de foetus avorté a survolé ces derniers jours le campus de Notre Dame, dans l'Indiana (nord), en signe de protestation à la venue de M. Obama pour la cérémonie de remise des diplômes.

Le président, qui a défendu le droit à l'avortement pendant la campagne, doit aussi prononcer un discours et recevoir un doctorat honoris causa de droit

Plus de 360 000 personnes ont signé une pétition demandant à la présidence de l'université d'annuler l'invitation.

Des responsables de l'Église catholique ont également protesté. «Il est clair que Notre Dame n'a pas mesuré ce que cela signifierait pour les catholiques lorsqu'ils ont lancé cette invitation», a affirmé le cardinal Francis George, président de la Conférence américaine des évêques catholiques, qui a qualifié l'événement d'«embarrassant».

La polémique intervient alors que le président des États-Unis s'apprête à nommer son premier juge à la Cour suprême et que l'opposition républicaine tente de resserrer les rangs.

Les militants antiavortement espèrent que les manifestations aideront à remotiver la base républicaine afin de regagner des voix, comme ce fut le cas du temps du démocrate Bill Clinton.

«Ce que nous faisons, c'est créer une crise (...) Car l'injustice sociale commence dans l'utérus», affirme Troy Newman, porte-parole de l'organisation Operation Rescue du Kansas (Centre).

La position adoptée par le président Obama s'apparente à «l'extrême gauche radicale, loin des voeux politiques et sociaux de la majorité des Américains», ajoute-t-il.

L'avortement demeure un sujet extrêmement polémique aux États-Unis. Un récent sondage du Centre Pew Research a montré que le soutien au droit à l'avortement était passé de 54% il y a un an à 46%.

Quelques jours après sa prise de fonctions, le président Obama a restauré la distribution de fonds fédéraux à des organismes qui pratiquent l'avortement, changeant la politique mise en oeuvre par George W. Bush huit ans auparavant.

En mars, la Maison-Blanche a aussi levé l'interdiction d'apport de fonds fédéraux à la recherche sur les cellules souches.

Toutefois, l'opposition à la visite de M. Obama à l'université Notre Dame ne semble cristalliser qu'une petite partie de l'électorat. Seuls 28% des catholiques interrogés y sont opposés et 50% estiment que c'est une bonne chose, selon un sondage du Pew Research Center.