Bill Clinton : Une Présence Dangereuse.

Bill Clinton : Une Présence Dangereuse.


Par Yves Roy




Considérant les implications de la nouvelle conjoncture haïtienne, et le leadership qu’elle requiert, je crois que l’ONU ou les Américains ont fait un choix inapproprié dans la personne de M. Bill Clinton comme Envoyé spécial en Ayiti. Ils se trompaient grandement ! Car, la présence de l’ex-Président des Etats-Unis au pays de Dessalines et de Toussaint, comme vedette et sauveur, pourrait causer plus du mal que du bien—ca dépend comment M. Clinton s’y prend.

Jugeant du passe de M. Clinton, de son influence médiatique et politique, de sa crédibilité, et du « outside influence » qu’il pourrait attirer en Ayiti, certains medias Américains ont déclaré avec ostentation que sa présence dans la Perle des Antilles est la plus grande chose qui puisse arriver à un pauvre petit pays. Beaucoup d’Haïtiens sensé-avises, tant de la Diaspora que de l’intérieur, commencent déjà a se faire une maladie sur l’événement—il y en a qui agissent comme des plébiscites sans portefeuille de M. Clinton ; d’autres qui réfléchissent ; qui s’interrogent. Les yeux braques vers le ciel, des pères et mères de famille qui ne travaillent pas depuis dix, quinze ans poussent des soupirs de soulagement et d’espoir. On s’imagine déjà la création des travaux, la mise en chantier des projets qui pourrissent dans les tiroirs depuis Dartiguenave, la construction des routes, des hôpitaux-- en bref, la résurrection d’Haïti des entrailles de l’enfer. Pourtant, si l’on consacrait un peu plus d’attention a l’événement; si l’on prenait un peu de temps pour réfléchir et jeter un coup d’œil rétrospectif sur le passe, on verrait que la présence de cet personnage remarquable pouvait aussi aggraver la situation haïtienne.

J’ai dit que cette présence complique la conjoncture parce qu’elle vient jeter une lumière crue sur l’incompétence et l’irresponsabilité de nos leaders. Et l’on se demande avec souci, s’il ne s’agit pas d’une trahison ou de l’abandon de la souveraineté nationale pour un plat de lentilles. Car, ce n’est pas entre les mains de l’ONU ou de M. Bill Clinton que le peuple a remis sa destinée, mais a M. René Préval et ses sénateurs et députés, qui devraient s’acquitter honorablement de leurs missions.

M. Clinton a trop d’éclat pour Haïti. J’ai l’impression que deux Chabraks—le président et l’Envoyé special—auront à partager le même espace politique : d’ailleurs c’était hier qu’on a vu cette foule d’enthousiastes qui venait saluer l’arrivée de ce grand acteur. Bon ! Ce serait tant mieux si M. Clinton pouvait influencer positivement la politique haïtienne—les enseigner comment les choses se font dans les pays organises. Mais, ne me dites pas, Mesdames et Messieurs, que c’est le déchainement des cyclones sur Ayiti qui nous a valu ce grand honneur ! Ca me rappelle Franklin Delanoë Roosevelt et l’occupation Américaine de 1915. Et cela me fait tressaillir et me donne des trouilles ! Vous savez, quand on est nerveux on peut commettre toutes sortes de stupidités. Enfin, la lumière aveuglante de cette personne constitue une gifle aux politiciens haïtiens et nous dit très silencieusement que ces Haïtiens sont des primitifs incapables de se gouverner, d’avoir une vision viable pour leur pays. Qu’on se figure des pères et mères de famille qui ne peuvent nourrir leurs enfants, ni les protéger contre le froid et les brigands, a qui l’on se voit oblige de porter secours.

Malgré ses misères, le peuple haïtien voulait retrouver sa souverainete pour laquelle il a trop souffert. Cependant, la présence de Clinton en Haïti suggère que l’ONU n’a pas l’intention de laisser Haïti tantôt. L’histoire nous enseigne que les occupations n’aboutissent à rien. Parfois il vaut mieux de laisser peter l’abcès ; que la pue éclabousse ces politiciens amateurs; et que le malade soit sauve.

Le choix de M. Clinton est un risque politique pour les Etats-Unis et Haïti parce que, si Clinton échoue, et échoué il sera s’il compte s’immiscer dans la politique haïtienne, le peuple ne dirait pas que l’ONU a échoué, mais il dirait que « les Américains sont venus encore bêtiser avec nous » ; et cela envenimerait le malaise qui existe deja dans la relation haitiano-américaine. Car, il y a une suspicion dans l’air-- les Haïtiens ne savent pas si ce sont les Américains ou l’ONU qui les occupent.

Echouer, ai-je dit ? Certainement. Mais comment échouer ?

Haïti est semée d’écueils. Depuis plus de trente six ans, personne ne pouvait diriger Haïti, la rendre prête pour affronter les grands défis du millenium ; et ceci malgré les promesses des soit-disant amis d’Haïti. Pourquoi penserait-on aujourd’hui que M. Bill Clinton va faire quelque chose pour Haïti quand les conjonctures socio-politiques économiques mondiales sont en dérives ; quand les Américains eux-mêmes ont leur panier plein de problèmes ? Quand le capitalisme ne semble plus être trop sur de lui ?

La problématique haïtienne comporte trois éléments à étudier : économique, structurelle, et politique. Pour sortir de son impasse, Haïti a besoin d’une politique non-traditionnelle. D’où viendra l’argent a M. Clinton ? Des multi corporations, des bailleurs de fonds, ou du gouvernement Américain ? Je ne suis pas contre ces institutions. Mais, pour autant que la politique haïtienne soit axée uniquement sur ces sources de revenues, Haïti restera dans la boue. Car il y a tantot plus d’un siècle depuis que nous nous adonnes a cette pratique, et rien n’a marche. « Se menm penpenp lan. »

Haïti a grand besoin des structures éthiques. Aujourd’hui n’importe qui peut être acheté : un sénateur, un député ; une faveur, etc. On ne sait a quel saint se vouer dans un pays ou l’on parle souvent de la corruption des élites ; ou la démocratie fornicate avec l’autocratie. Notre constitution a encore besoin du travail ; le peuple a perdu confiance dans ses leaders ; c’est la division, des rancunes accumulées, des règlements de comptes, la discorde… Comment peut –on construire quelque chose de solide et durable sur de tel chaos ? Aujourd’hui, en Haïti, aucune politique cohérente n’est possible.

Quoiqu’il soit un homme tres intelligent, M. Bill Clinton aurait performe malement, si il n’avait joui d’un bon encadrement ; des structures administratives pour le conditionner ; pour l’aider dans sa gouvernance. Ayi n’est pas les Etats-Unis. Il faudrait à M. Clinton la mise en place des structures ; et ca prend beaucoup d’argent et du temps. A moins qu’Haïti soit occupée par les Américains et qu’ils veuillent faire du développement à plombs gailles comme d’habitude !

Yves Roy

Ce n'est pas la présence de Clinton qui est dangereuse c'est la passivité haitienne qui cause problème. Comment va-t-on utiliser la présence de Clinton en Haiti ? Qu'est-ce qu'on veut faire avec Clinton ? Quand vous avez un produit, vous avez une stratégie pour le distribuer au marché n'est-ce pas ! Et bien considérant que Clinton est un bon produit et qu'il faudra mettre en place une stratégie pour obtenir des résultats escomptés. Quels sont les objectifs ? (1) L'OJECTIF GÉNÉRAL (2) LES OBJECTIFS SPÉCIFIQUES (3) LES MOYENS POUR LES RÉALISER.

Je crois finalement que ce n'est pas à Clinton de définir son objectif . Il revient donc aux dirigeants haitiens de profiter de la présence de l'ancien président des USA pour demander par exemple la levée des restrictions de voyage des ressortissants étrangers en Haiti. On peut faire plusieurs choses avec Clinton. Il nous faut des penseurs, n'est-ce pas !

Marc-Henry a écrit:Ce n'est pas la présence de Clinton qui est dangereuse c'est la passivité haitienne qui cause problème. Comment va-t-on utiliser la présence de Clinton en Haiti ? Qu'est-ce qu'on veut faire avec Clinton ? Quand vous avez un produit, vous avez une stratégie pour le distribuer au marché n'est-ce pas ! Et bien considérant que Clinton est un bon produit et qu'il faudra mettre en place une stratégie pour obtenir des résultats escomptés. Quels sont les objectifs ? (1) L'OJECTIF GÉNÉRAL (2) LES OBJECTIFS SPÉCIFIQUES (3) LES MOYENS POUR LES RÉALISER.

Je crois finalement que ce n'est pas à Clinton de définir son objectif . Il revient donc aux dirigeants haitiens de profiter de la présence de l'ancien président des USA pour demander par exemple la levée des restrictions de voyage des ressortissants étrangers en Haiti. On peut faire plusieurs choses avec Clinton. Il nous faut des penseurs, n'est-ce pas !

Jean Charest avait fait un discours pareil en parlant de l'aide canadienne en haiti...

TOUT NASYONALIS NOU YO DISPARET DEJA ! DE SEL KI TE RETE YONN AP PRATIKE LA SOSELRI AN aFRIK DI SID LOT LA AP BAFLE CLAIRIN NAN PALAIS NATIONAL !

LI LE LI TAN POU NOU GENYEN YON GOUVENE ! FOK NOU REYALIS ! FOK NOU GENYEN KOURAJ KONSTATE ECHEK KOLEKTIF NOU...AK PARES AK LACHETE PATIKILYE NOU !

MARC RIEN DE PERSONEL ! JE SUIS TOUT SIMPLEMENT FACHE CONTRE CE MODELE DE NATIONALISTE ! KI RIVE YON TI JAN TRO TA !