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Reflexions de Castro sur la catastrophe du 12 janvier, émouvant hommage à Haiti

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Reflexions de Castro sur la catastrophe du 12 janvier, émouvant hommage à Haiti Empty Reflexions de Castro sur la catastrophe du 12 janvier, émouvant hommage à Haiti

Message  Rico Mar 16 Mar 2010 - 12:30

REFLEXIONS DE FIDEL

La leçon d’Haïti



Voilà deux jours, à partir de six heures de l’après-midi à Cuba, mais déjà de nuit en Haïti du fait de sa situation géographique, les chaînes de télévision ont commencé à informer qu’un violent séisme de magnitude 7,3 sur l’échelle de Richter avait sévèrement frappé Port-au-Prince, l’épicentre ayant été repéré dans une faille tectonique située en mer à seulement 15 km de la capitale haïtienne, où 80% de la population vit dans des maisons de pisé et de torchis.
Les nouvelles ont continué d’arriver presque sans interruption pendant des heures. Les images manquaient, mais on apprenait que de nombreux bâtiments publics, des hôpitaux, des écoles et des installations plus solides s’étaient effondrés. J’ai lu qu’un séisme de force 7,3 équivalait à l’énergie libérée par une explosion de 400 000 tonnes de TNT.

Les descriptions étaient tragiques. Les blessés en pleine rue réclamaient en criant des secours médicaux, au milieu des ruines sous lesquelles des familles étaient ensevelies. Personne n’a pu toutefois, après bien des heures, transmettre la moindre image.

La nouvelle a surpris tout le monde. Nous avions déjà eu connaissance d’informations sur des cyclones et de grandes inondations en Haïti, mais nous ignorions que notre voisin courait des risques de fort tremblement de terre. C’est alors qu’on a appris que le dernier grand séisme survenu dans cette ville remontait à 200 ans en arrière, quand elle ne comptait sans doute que quelques milliers d’habitants.

A minuit, l’estimation du nombre de victimes était encore approximative. De hauts fonctionnaires des Nations Unies et plusieurs chefs de gouvernement parlaient de ces événements bouleversants et annonçaient l’envoi de secouristes. Comme des troupes des Nations unies de plusieurs pays étaient déployées en Haïti dans le cadre de la MINUSTAH, des ministres de la Défense évoquaient des pertes éventuelles parmi leur personnel.

C’est réellement hier matin, mercredi, que des nouvelles attristantes ont commencé à arriver au sujet d’énormes pertes humaines dans la population, et des organisations comme les Nations unies signalaient que certains de leurs bâtiments s’étaient effondrés, une expression qui ne dit rien en soi ou qui peut au contraire signifier beaucoup.

Des nouvelles toujours plus bouleversantes au sujet de la situation dans ce pays frère ont continué d’arriver pendant des heures. Les estimations du nombre de morts variaient, selon les sources, de 30 000 à 100 000. Les images sont désolantes. Cette catastrophe a reçu une large divulgation mondiale, et de nombreux gouvernements sincèrement émus s’efforcent de coopérer dans la mesure de leurs moyens.

Toute tragédie bouleverse de bonne foi un grand nombre de personnes, surtout quand il s’agit de désastre naturel. Mais rares sont sans doute celles qui se demandent: pourquoi Haïti est-il un pays si pauvre? Pourquoi sa population dépend-elle à presque 50% des envois de fonds familiaux en provenance de l’étranger? Comment ne pas procéder à une analyse des réalités qui ont conduit à la situation actuelle en Haïti et à ses énormes souffrances?

Le plus curieux de cette histoire, c’est que personne ne rappelle à aucun mom
ent qu’Haïti a été le premier pays où 400 000 Africains victimes de la traite et de l’esclavage des Européens se soulevèrent contre 30 000 Blancs, maîtres de plantations de canne à sucre et de café, déclenchant la première plus grande révolution sociale sur notre continent. Ils écrivirent des pages d’une gloire insurpassable. Ils mirent en déroute le plus éminent général de Napoléon.

Haïti est le pur produit du colonialisme et de l’impérialisme, de plus d’un siècle d’utilisation de ses ressources humaines aux travaux les plus durs, des interventions militaires et de la ponction de ses richesses.

Cet oubli historique ne serait pas aussi grave que le fait réel qu’Haïti constitue une honte de notre époque, dans un monde où l’immense majorité des habitants de la planète continue d’être exploitée et mise à sac.

Des milliards de personnes en Amérique latine, en Afrique et en Asie souffrent de carences semblables, quoique toutes ne les subissent peut-être pas dans des proportions aussi élevées qu’en Haïti.

Des situations comme celles de ce pays ne devraient exister nulle part sur la Terre, et pourtant des dizaines de milliers de villes et de villages y connaissent des conditions semblables, voire pires, à cause de l’ordre économique et politique international injuste qu’on a imposé au monde. La population mondiale n’est pas seulement menacée par des désastres naturels comme celui d’Haïti, qui est un pâle reflet de ce que le changement climatique peut provoquer, bien que ces risques aient été vraiment tournés en dérision à Copenhague.

Il est juste de dire à tous les pays et à toutes les institutions qui ont perdu des citoyens ou du personnel dans le désastre naturel d’Haïti: nous ne doutons pas que vous ferez les plus grands efforts pour sauver des vies et soulager la douleur de ce malheureux peuple; nous ne pouvons vous rendre coupables du phénomène naturel qui vient d’y avoir lieu, bien que nous soyons en désaccord avec la politique qu’on a suivie vis-à-vis d’Haïti.

Je ne peux m’empêcher de le dire: il est grand temps de chercher des solutions réelles et véritables pour ce peuple frère!

Dans le domaine de la santé et d’autres, Cuba, bien que pays pauvre en butte à un blocus, coopère depuis des années avec le peuple haïtien. Environ 400 médecins et spécialistes de la santé lui prêtent des services gratuits. Nos médecins travaillent tous les jours dans 227 des 337 communes du pays. Par ailleurs, au moins 400 jeunes Haïtiens se sont formés comme médecins dans notre pays. Ils travailleront maintenant auprès des renforts que nous avons dépêchés hier pour sauver des vies dans cette situation critique. On peut donc mobiliser sans efforts spéciaux jusqu'à un millier de médecins et de spécialistes de la santé qui sont presque tous déjà sur place et prêts à coopérer avec n’importe quel Etat qui souhaiterait sauver des vies haïtiennes et soigner des blessés.

De nombreux autres jeunes Haïtiens font actuellement des études de médecine à Cuba.
Nous coopérons aussi avec le peuple haïtien dans d’autres domaines à notre portée. Aucune autre forme de coopération ne sera toutefois plus digne de porter ce nom que celle de la bataille dans le monde des idées et dans l’action politique pour qu’on mette fin à la tragédie sans borne que souffrent de nombreuses nations comme Haïti.

La responsable de notre brigade médicale a informé: «La situation est difficile, mais nous avons déjà commencé à sauver des vies.» Tel était le message laconique qu’elle a pu envoyer quelques heures après son arrivée, hier, à Port-au-Prince, à la tête de renforts médicaux.
Elle a fait savoir, tard dans la nuit, que les médecins cubains et les Haïtiens diplômés de l’Ecole latino-américaine de médecine (ELAM) de La Havane étaient en train de se déployer dans le pays. Ils avaient déjà soigné à Port-au-Prince plus de mille blessés, après avoir refait fonctionner d’urgence un hôpital qui ne s’était pas effondré et en recourant, en cas de besoin, à des tentes. Ils se préparaient à installer sans retard d’autres centres de soins d’urgence.
Nous sommes fiers à juste titre de la coopération que les médecins cubains et les jeunes médecins haïtiens formés à Cuba prêtent à leurs frères d’Haïti en ces moments tragiques!
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Fidel Castro Ruz
Le 14 janvier 2010
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(Traduction ESTI)
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Message  Rico Mer 17 Mar 2010 - 12:42

REFLEXIONS DE FIDEL
Nous avons envoyé des médecins, non des soldats !



• DANS mes Réflexions du 14 janvier, rédigées deux jours après la catastrophe qui a détruit Haïti, pays frère et voisin, j’écrivais:

«Dans le domaine de la santé et d’autres, Cuba, bien que pays pauvre en butte à un blocus, coopère depuis des années avec le peuple haïtien. Environ quatre cents médecins et spécialistes de la santé lui prêtent des services gratuits. Nos médecins travaillent tous les jours dans 227 des 337 communes du pays. Par ailleurs, au moins quatre cents jeunes Haïtiens se sont formés comme médecins dans notre pays. Ils travailleront maintenant auprès des renforts que nous avons dépêchés hier pour sauver des vies dans cette situation critique. On peut donc mobiliser sans efforts spéciaux jusqu'à un millier de médecins et de spécialistes de la santé qui sont presque tous déjà sur place et prêts à coopérer avec n’importe quel Etat qui souhaiterait sauver des vies haïtiennes et soigner des blessés.»[…] « La chef de notre brigade médicale a informé: «La situation est difficile, mais nous avons déjà commencé à sauver des vies.»

Les personnels de santé cubains ont entrepris de travailler sans trêve heure après heure, de jour et de nuit, dans les rares installations restées debout, sous des tentes ou sur des places et dans des espaces publics, parce que la population redoutait de nouvelles secousses.

La situation était encore plus grave qu’on ne l’avait imaginée au départ. Des dizaines de milliers de blessés réclamaient de l’aide dans les rues de Port-au-Prince, tandis qu’une quantité incalculable de personnes gisaient, vivantes ou mortes, sous les ruines des maisons de pisé et de torchis qui abritaient l’immense majorité de la population. Mêmes des bâtiments plus solides s’étaient effondrés. Il fallut aussi rechercher, au milieu des quartiers détruits, les médecins haïtiens diplômés de l’École latino-américaine de médecine (ELAM), dont beaucoup avaient été touchés directement ou indirectement par la tragédie.

Des fonctionnaires des Nations unies sont restés attrapés dans plusieurs de leurs édifices, et des dizaines ont perdu la vie, dont plusieurs chefs de la MINUSTAH, une force de l’ONU, et on ignorait le sort des centaines d’autres membres de ce personnel.
Le Palais présidentiel s’est effondré. De nombreuses installations publiques, dont plusieurs hôpitaux, ont été transformées en ruines.

La catastrophe a bouleversé le monde qui en a été témoin grâce aux images des principales chaînes internationales de télévision. Les gouvernements ont annoncé de partout l’envoi de secouristes, d’aliments, de médicaments, d’équipements et d’autres ressources.

Conformément à la position annoncée publiquement par Cuba, des personnels médicaux d’autres nationalités, dont des Espagnols, des Mexicains, des Colombiens, ont œuvré ardûment auprès de nos médecins dans les installations que nous avions improvisées. Des organisations comme l’Organisation panaméricaine de la santé (OPS) et des pays amis comme le Venezuela et d’autres ont fourni des médicaments et des moyens variés. Les personnels médicaux cubains et leurs chefs, faisant preuve d’une conduite dénuée de chauvinisme, ont absolument refusé de se mettre en vedette.

En des circonstances similaires, quand le cyclone Katrina fit d’énormes ravages à la Nouvelle-Orléans et y mit en danger la vie de milliers de citoyens étasuniens, Cuba avait offert de dépêcher une brigade médicale complète pour coopérer avec le peuple des États-Unis, un pays qui, on le sait, possède d’immenses ressources mais qui avait besoin à ce moment-là de médecins formés et équipés pour sauver des vies. Ainsi donc, plus de mille médecins cubains de la Brigade Henry Reeve étaient prêts à partir, dotés des médicaments et des équipements pertinents, à toute heure du jour ou de la nuit vers cette ville proche de Cuba par sa position géographique. Il ne nous a pas traversé l’esprit que le président de cette nation refuserait cette offre et condamnerait à la mort nombre d’Etasuniens qu’on aurait pu sauver. L’erreur de cette administration-là résulte peut-être de son incapacité à comprendre que le peuple cubain ne voit pas un ennemi dans le peuple étasunien ni ne tient pour coupable des agressions infligées à notre patrie.

Cette administration-là n’a pas été non plus capable de comprendre que notre pays ne mendie pas les faveurs ou les pardons de ceux qui ont tenté en vain, un demi-siècle durant, de le mettre à genou.

Dans le cas d’Haïti, notre pays a accepté aussitôt, à la demande des autorités étasuniennes, de permettre le survol de notre région orientale et d’offrir d’autres facilités nécessaires pour pouvoir prêter main forte au plus vite aux Etasuniens et aux Haïtiens touchés par le séisme.
Cette conduite morale de notre peuple, de pair avec son équanimité et sa fermeté, n’a cessé de sous-tendre notre politique extérieure. Tous ceux qui ont été nos adversaires dans l’arène internationale le savent pertinemment.

Cuba soutient résolument l’idée que la tragédie qui a frappé Haïti, la nation la plus pauvre de notre continent, est un défi pour les pays les plus riches et les plus puissants de la communauté internationale.

Haïti est un pur produit du système colonial, capitaliste et impérialiste imposé au monde. C’est de l’étranger que l’esclavage y a été introduit, ainsi que la pauvreté qui a fait suite à l’émancipation. Ce terrible séisme a eu lieu peu après le Sommet de Copenhague où les droits les plus élémentaires des cent quatre-vingt-douze Etats membres de l’Organisation des Nations unies ont été bafoués.

La tragédie a déclenché en Haïti une course à l’adoption hâtive et illégale de garçons et de filles, au point que l’Unicef a dû prendre des mesures préventives pour empêcher le déracinement d’enfants qui seraient séparés de parents proches.

On compte déjà plus de cent mille morts. Nombre d’habitants ont perdu des bras ou des jambes, ou ont subi des fractures, de sorte qu’ils doivent suivre une rééducation que leur permettra ensuite de travailler ou de mener leur vie.

Il faut relever 80% du pays et créer une économie assez développée pour satisfaire les besoins de la population dans la mesure de ses capacités productives. Il fut relativement aisé, compte tenu de leurs capacités productives et du niveau technique de leur population, de relever l’Europe ou le Japon, en comparaison des efforts à consentir en Haïti. Là, à l’instar d’une grande partie de l’Afrique et d’autres régions du Tiers-monde, il est indispensable de créer les conditions d’un développement durable. Dans seulement quarante ans, l’humanité comptera plus de neuf milliards de membres et doit faire face aux changements climatiques dans lesquels les scientifiques reconnaissent une réalité inévitable.

Or, au beau milieu de la tragédie, sans que nul ne sache pourquoi ni comment, des milliers de soldats de l’infanterie de marine, des troupes aéroportées de la 82e division et d’autres forces militaires des Etats-Unis ont occupé Haïti. Pis encore, ni l’Organisation des Nations Unies ni l’administration étasunienne n’ont offert à l’opinion publique mondiale une explication sur ce déploiement de forces.

Plusieurs gouvernements se plaignent que les avions qu’ils ont envoyés en Haïti n’ont pas pu y atterrir pour débarquer des ressources humaines et techniques.

Divers pays annoncent de leur côté qu’ils enverront d’autres soldats et équipements militaires. Ce qui, à mon avis, contribuerait à aggraver encore plus le chaos et à compliquer la coopération internationale, déjà complexe en soi. Il faut en discuter sérieusement et assigner à l’ONU le rôle dirigeant qui lui incombe dans cette situation délicate.

Notre pays remplit une mission strictement humanitaire. Il fournira les ressources humaines et matérielles à sa portée. La volonté de notre peuple, fier de ses médecins et coopérants dans des activités vitales, est grande et sera à la hauteur des circonstances.

Notre pays ne refusera aucune coopération importante qu’on lui offrirait, à condition toutefois qu’elle soit en accord avec l’importance et la valeur de l’aide qu’on exigerait des ressources humaines de notre patrie.

Il est juste de signaler que nos modestes moyens aériens et les importantes ressources humaines que Cuba a mises à la disposition du peuple haïtien n’ont eu aucun mal à arriver à destination.
Nous avons envoyé des médecins, non des soldats!
Reflexions de Castro sur la catastrophe du 12 janvier, émouvant hommage à Haiti Firma-25-ene

Fidel Castro Ruz
Le 23 janvier 2010
17 h 30

(Traduction ESTI) •

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