Les profiteurs de la catastrophe.
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Les profiteurs de la catastrophe.
Haïti: Ils sont eux aussi, les vendeurs, terrassés par la pire des catastrophes naturelles, malgré tout dès le lendemain du drame leur premier acte est de verser dans la spéculation. Etonnant ! Ils ne renoncent pas au gain facile. Au point que Digicel, compagnie de téléphonie, exhorte à ne pas ajouter sur les prix. Cependant, on a vu des gestes conciliants, comme des records à signaler : la distribution gratuite de l'eau. Bien sûr, des arrangements ont été passés en ce sens. Lesquels arrangements ont été respectés. Parce qu'il pourrait en être autrement.
Le désir de profiter d'une situation désastreuse persistait tant après le drame que, le vendredi 22 janvier, le gouvernement a dû émettre une mise en garde pour décourager le marché noir, autre appellation de la pratique spéculative. Quand, le lendemain du séisme, apparurent les premiers signes de la spéculation (exemple : un sachet d'eau à boire passant de trois à cinq gourdes, le seau d'eau de six à sept gourdes...), je surpris un commentateur mettant le mauvais réflexe du relèvement des prix de produits de base sur le compte de la loi de l'offre et de la demande, je ne fus guère convaincu. Dans le malheur qui frappait la nation, comment ne pas penser que certains biens (de consommation) devaient échapper à la spéculation ? La correction allait venir des pouvoirs publics et des organismes humanitaires (reconnaissons-le) qui conclurent des accords avec les distributeurs d'eau pour la distribution gratuite du précieux liquide dans les quartiers. Il est vrai que le geste, l'attention touchait l'eau potable pendant que, pour l'eau d'usage courant, les prix étaient soit stables, soit à la hausse.
Toujours préoccupé, je relevai, au matin du jeudi 28 janvier, à l'écoute d'un entretien entre Michel Soukar et Roosevelt Jean-François, que des économistes, alarmistes, prévoyaient qu'il faudra 25 ans pour le pays de retourner à sa situation de pauvreté d'avant le 12 janvier 2010. Comme s'il y avait des degrés dans la pauvreté. En tout cas, de la même source l'on apprenait que le P.i.b. (Produit intérieur brut) reculerait jusqu'au quart de son niveau d'avant la catastrophe (durant l'embargo dévastateur entre 1991 et 1994, le même constat avait été fait, ici il s'agit d'une hypothèse). Mais une économie ne meurt jamais, les initiatives entrepreneuriales reprendront, pas au même rythme, il est vrai. Et puis le gouvernement de l'État ne se croisera pas les bras, il s'activera pour encourager la relance de l'activité. Enfin ne me dîtes pas le pays est désormais entouré d'une méfiance au point que les entrepreneurs hésitent ou rechignent à placer leurs capitaux. Que dans la foulée de l'afflux massif de l'aide publique au développement, tant bilatérale que multilatérale, une véritable impulsion ne sera pas donnée à l'activité économique. Faut rester optimiste et garder l'espoir dans le redémarrage.
Revenons à la préoccupation initiale : sans retenue des fabricants, des offreurs, des vendeurs eurent tôt fait de pousser les prix à la hausse. Un sachet ordinaire de pain tranché est brusquement monté à 52 gourdes le lundi 24 janvier pour s'installer à ce niveau depuis lors. Un bon indicateur de la flambée des prix à la consommation. Et c'est ainsi trois mois après pour tous les biens de consommation courante : le riz (sac de 25 livres) de 950 gourdes fin décembre passant en mars à 1350 gourdes ; le sucre (5 livres) atteignant le pic de 175 gourdes ; la viande (sachet de poulet ti bout) de 375 gourdes à 500 gourdes. La poussée inflationniste va bon train. Pendant que les emplois sont détruits, aplatis, et conséquemment les revenus volatilisés. Malgré l'afflux massif de l'aide, on ne voit rien se dessiner pour la reconstitution du pouvoir d'achat (toutes catégories sociales confondues).
Jean-Claude Boyer
Jc2boyer@yahoo.com
Le désir de profiter d'une situation désastreuse persistait tant après le drame que, le vendredi 22 janvier, le gouvernement a dû émettre une mise en garde pour décourager le marché noir, autre appellation de la pratique spéculative. Quand, le lendemain du séisme, apparurent les premiers signes de la spéculation (exemple : un sachet d'eau à boire passant de trois à cinq gourdes, le seau d'eau de six à sept gourdes...), je surpris un commentateur mettant le mauvais réflexe du relèvement des prix de produits de base sur le compte de la loi de l'offre et de la demande, je ne fus guère convaincu. Dans le malheur qui frappait la nation, comment ne pas penser que certains biens (de consommation) devaient échapper à la spéculation ? La correction allait venir des pouvoirs publics et des organismes humanitaires (reconnaissons-le) qui conclurent des accords avec les distributeurs d'eau pour la distribution gratuite du précieux liquide dans les quartiers. Il est vrai que le geste, l'attention touchait l'eau potable pendant que, pour l'eau d'usage courant, les prix étaient soit stables, soit à la hausse.
Toujours préoccupé, je relevai, au matin du jeudi 28 janvier, à l'écoute d'un entretien entre Michel Soukar et Roosevelt Jean-François, que des économistes, alarmistes, prévoyaient qu'il faudra 25 ans pour le pays de retourner à sa situation de pauvreté d'avant le 12 janvier 2010. Comme s'il y avait des degrés dans la pauvreté. En tout cas, de la même source l'on apprenait que le P.i.b. (Produit intérieur brut) reculerait jusqu'au quart de son niveau d'avant la catastrophe (durant l'embargo dévastateur entre 1991 et 1994, le même constat avait été fait, ici il s'agit d'une hypothèse). Mais une économie ne meurt jamais, les initiatives entrepreneuriales reprendront, pas au même rythme, il est vrai. Et puis le gouvernement de l'État ne se croisera pas les bras, il s'activera pour encourager la relance de l'activité. Enfin ne me dîtes pas le pays est désormais entouré d'une méfiance au point que les entrepreneurs hésitent ou rechignent à placer leurs capitaux. Que dans la foulée de l'afflux massif de l'aide publique au développement, tant bilatérale que multilatérale, une véritable impulsion ne sera pas donnée à l'activité économique. Faut rester optimiste et garder l'espoir dans le redémarrage.
Revenons à la préoccupation initiale : sans retenue des fabricants, des offreurs, des vendeurs eurent tôt fait de pousser les prix à la hausse. Un sachet ordinaire de pain tranché est brusquement monté à 52 gourdes le lundi 24 janvier pour s'installer à ce niveau depuis lors. Un bon indicateur de la flambée des prix à la consommation. Et c'est ainsi trois mois après pour tous les biens de consommation courante : le riz (sac de 25 livres) de 950 gourdes fin décembre passant en mars à 1350 gourdes ; le sucre (5 livres) atteignant le pic de 175 gourdes ; la viande (sachet de poulet ti bout) de 375 gourdes à 500 gourdes. La poussée inflationniste va bon train. Pendant que les emplois sont détruits, aplatis, et conséquemment les revenus volatilisés. Malgré l'afflux massif de l'aide, on ne voit rien se dessiner pour la reconstitution du pouvoir d'achat (toutes catégories sociales confondues).
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