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Production nationale: Defis de la relance de l'agriculture

2 participants

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Message  gwotoro Mer 31 Jan 2007 - 18:14

PRODUCTION NATIONALE: Le paysan un absentéiste malgré lui...

EDITORIAL

PORT-AU-PRINCE, 28 Janvier
- Le gouvernement vient d'engager des dépenses considérables pour relancer la production dans la vallée de l'Artibonite, principal bassin vivrier du pays : équipements lourds pour le réaménagement du système d'irrigation et de drainage et projets d'entretien des fermes et routes agricoles. Etc.

La production nationale redevient une des priorités de l'Etat haïtien.

La dernière fois c'était sous le premier mandat d'un certain président-agronome nommé René Préval.

Tout en applaudissant à cette initiative, nous ne saurions aujourd'hui en prédire l'issue. Les temps ont bien changé depuis la réforme agraire introduite en 1996 au pas de charge dans cette région du pays. Beaucoup d'eaux bien différentes (et indifférentes) ont coulé sous les ponts. Négligence des successeurs au projet lancé, et en général à l'égard de la production nationale, crise politique et coup d'état déguisé débouchant sur un régime de transition totalement soumis au dictat économique extérieur.

Et coup de grâce : migration massive de la paysannerie principalement vers la République dominicaine voisine. Plus celle-ci rapatrie nos clandestins par centaines, plus il en arrive.

C'est un peuple totalement désespéré, entendez qui n'a plus confiance en personne ni dans son pays qui se précipite de lui-même vers les pires misères qui l'attendent en territoire voisin.



Un pays ne meurt jamais...

La réforme agraire des années 90, quoi qu'on dise et pas toujours à tort, a représenté dans son esprit une des rares chances de bâtir une Haïti plus équitable, c'est-à-dire une nation où l'effort est récompensé. En commençant par ceux-là qui depuis l'indépendance en 1084 supportent l'édifice à la base : le petit producteur.

Peut-on remettre aujourd'hui la machine sur les rails? Certainement. Un pays ne meurt jamais, comme on dit.

Cependant un autre dicton veut aussi que ce sont toujours les meilleurs qui s'en vont.

Une visite dans le nord du pays montre des villages abandonnés en grande partie de leur population masculine. Ça et là quelques petits projets sous le patronage d'ONG internationales (fabrication de cassave, porcheries, tissage et poterie) employant presque uniquement des femmes. Les vieux mendient. Et une marmaille d'enfants. Le plus on s'approche de la frontière haïtiano-dominicaine, le plus se reproduit ce paysage de désolation.

En 1996, la réforme agraire avait pour adversaires les grands dons absentéistes (détenteurs de grands domaines de l'Etat peu cultivés ou pas du tout).

Aujourd'hui elle risque d'avoir un adversaire plus redoutable : l'indifférence du paysan. Sinon son absence tout court...



Chat échaudé craint l'eau froide...

Une nouvelle catégorie est née : le paysan absentéiste malgré lui.

Chat échaudé craint l'eau froide. L'Etat haïtien n'a pas tenu ses promesses :

- d'encourager la production en assurant un entretien constant des infrastructures et un tarif raisonnable pour l'achat des intrants et engrais (c'est la première assurance que le ministre de l'agriculture François Séverin a donnée en revenant la semaine dernière dans les rizières) ;

- mais surtout de protéger leur part du marché local.

Aussi révoltant que cela puisse paraître, c'est sous le gouvernement populairement élu du président Jean Bertrand Aristide revenu au pouvoir en février 2001 que les importations de riz vont crever tous les plafonds. Aux importateurs habituels s'étaient joints en effet des barons du régime lavalas.

Les importations arrangent tout le monde : banquiers, spéculateurs et intermédiaires politiques. Et l'Etat n'a pas à se casser la tête car on ne peut ignorer que des initiatives comme la réforme agraire constituent un terrible casse-tête pour les gouvernants en régime néo-libéral. Les institutions internationales de crédit veillent jalousement au respect scrupuleux des lois du marché. Or en termes de calcul brut des coûts, le riz haïtien revient normalement à plus cher que celui de Miami.



Le seul salut est dans la fuite...

Tout le monde y gagne, sauf le paysan producteur qui n'a plus ni emploi, ni revenu, ni les moyens de nourrir sa famille.

Ni désormais la moindre illusion sur les promesses de changement. Son seul salut est dans la fuite. Quitte à se constituer esclave en territoire voisin.

Tout le monde y gagne. Mais l'absence de production nationale condamne l'Etat à la mendicité internationale et à n'avoir plus aucun contrôle des prix sur le marché local, tandis que la grogne populaire qui en résulte nourrit un perpétuel état d'instabilité.

Même le grand don qui doit regretter de ne s'être pas mieux entendu autrefois avec ses locataires. En dehors de certains mégalos qu'on soupçonne de rêver de leurs anciens domaines comme on adore le veau gras.

Mais au fur et à mesure ce n'est pas seulement des rizières mais du processus démocratique tout court qu'on regrettera l'absence de celui qui, par son poids démographique, constitue le pays réel.

En un mot, ce ne sont pas tant les gros équipements qui devraient constituer aujourd'hui le premier pas dans toute tentative de relance de la production nationale. Mais c'est d'abord redonner confiance dans son pays au producteur natif-natal, qui a été floué par tous. Tous sans distinction.

Editorial, Mélodie 103.3 FM, Port-au-Prince

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Message  Rodlam Sans Malice Sam 3 Fév 2007 - 7:35

Il faut applaudir quand le gouvernement s'occupe des besoins essenteils du pays.Nous disons bravo et nous esperons cette fois -ci que ces efforts seront poursuivis apres le depart du president Preval.

il faut relancer la reforme agraire pour qu'elle soit une réalite au pays de Dessalines ;il est mort pour cette reforme.Nous lui devons l'integrité,la bravoure pour entrprendre tout ce qui est nécéssaire pour que les fils de ceux dont les pères sont restés en Afrique beneficient une fois pour toutes les fruits de son sacrifice.Vive la reforme agraire, Vive la politique de la terre, la seule la vraie.Haiti doit pouvoir nourrir ses enfants, il n'y a pas ni si ,ni mais; toute autre consideration est du bavardage.
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