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L'amitié Pétion - Bolivar

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Message  Invité Jeu 30 Sep 2010 - 20:56

LE ROLE DES HAITIENS DANS L'INDEPENDANCE DES PAYS DE L'AMERIQUE DUS SUD
LE ROLE DES HAITIENS DANS L'INDEPENDANCE DES PAYS DE L'AMERIQUE DUS SUD
Simon Bolivar, à la tête d'une petite armée, chassa ses ennemis aux environs du Rio Magdalena et au mois de février 1813, il prit la ville de Cucuta. En mai 1813, il entama officiellement la campagne de libération du Venezuela.

En 1815, Bolivar dut quitter le Venezuela, son armée étant en déroute. Il arriva à la Jamaïque le 13 mai 1815 et y resta pendant près de sept mois. Pratiquement mis à l'écart par les autorités britanniques, Bolivar n'était pas à son aise, il voulait reprendre la lutte mais se trouva menacé et dut faire face à une tentative d'assassinat. Il pensa alors à Haïti où se trouvaient des réfugiés de Carthagène ainsi que des membres de sa famille.

L'historien Paul Verna révèle l'Ordonnance 1374 enregistrée au Trésor public haïtien au numéro 1350 qui montrait l'attention accordée à la famille du général : « Au R. P. Gaspard pour la somme en livraison devant servir à la famille du général Bolivar arrivée en cette ville (Port-au-Prince) en conséquence des malheurs de la République de Caracas : 500 gourdes. » Malgré tout, Bolivar hésitait à cause de la réputation d'Haïti, considérée comme paria par la communauté internationale (puisque issue d'une révolution, d'une révolution nègre qui plus est).

Bolivar finit par se décider et dans la fameuse lettre datée de Kingston le 19 décembre 1815, il écrivait à Pétion :

« Les circonstances, Monsieur le Président, m'obligent, malheureusement pour moi, à me diriger vers l'asile de tous les républicains de cette partie du monde ... il me faudra faire escale dans celui de Votre Excellence... j'irai me présenter à elle aussitôt arrivé aux Cayes où quelques-uns de mes amis attendent pour discuter avec moi des événements concernant l'Amérique du Sud... J'ai le ferme espoir, Monsieur le Président, que notre affinité de sentiments pour la défense des droits de notre patrie commune me fera bénéficier de la part de Votre Excellence des effets de son inépuisable bienveillance comme à tous ceux qui jamais ne se sont adressés à elle en vain... »

Le jour même il quitta la Jamaïque et fit voile sur Les Cayes où il arriva la veille de Noël, le 24 décembre 1815. Il fut aussitôt touché de l'accueil chaleureux du général Marion, de l'hospitalité, de la courtoisie, de la bienveillance des habitants. Le 31 décembre, Bolivar était à Port-au-Prince et logeait au presbytère en compagnie du père Gaspard, curé de l'église paroissiale. Il fut reçu par le président Pétion le 2 janvier 1816.

Dans une seconde entrevue, Pétion promit formellement son aide à Bolivar qui, de plus, fut autorisé à recruter des volontaires haïtiens pour mener sa lutte de libération. Ce fut au cours de cette rencontre que Bolivar demanda : « Dois-je faire savoir à la postérité qu'Alexandre Pétion est le libérateur de ma patrie ? »

Pétion lui répondit : « Non, promettez-moi d'abolir l'esclavage des noirs là où vous commanderez. » Le président Pétion, à vrai dire, ne voulait pas se heurter à l'Espagne ; il avait demandé à Bolivar de ne pas le citer, ni de le remercier ouvertement, d'où l'absence de toute référence au président haïtien quand Bolivar prenait la parole. Pétion écrivit ensuite au général Marion, commandant de l'Arrondissement des Cayes, pour confirmer le soutien militaire à apporter à Bolivar.

Bolivar repartit alors pour les Cayes et retrouva quelque 400 réfugiés arrivés après la chute de Carthagène des Indes. Au mois de février 1816, il réunit les généraux Santiago Marino, Manuel Piar, Gregor Mac Gregor, Francisco Bermudez, Luis Brion, Carlos Doublette, Ducoudray-Holstein. Le commandement de l'expédition lui fut confié au cours de cette assemblée. Beaubrun Ardouin communique que Bolivar reçut du général Marion aux Cayes « 4000 fusils, 15.000 livres de poudre, autant de plomb, de pierres à fusil, une presse à imprimer et des provisions pour les hommes formant son expédition ».

Le 10 avril 1816, huit navires laissaient la rade des Cayes. La flotte était composée de 272 hommes au total dont 171 Vénézuéliens, 33 Néo-Grenadins, 20 Français, 5 Italiens, 6 Anglais, 2 originaires de Curaçao, 2 Espagnols dont 1 de Santo Domingo, 1 Ecossais, 1 Américain, 1 Polonais et 19 Haïtiens, selon Paul Verna. La rumeur se répandit aussitôt chez les Espagnols et la clameur publique voulait que Bolivar arrivât '' à la tête d'une armée haïtienne ''. Le 3 mai 1816, Bolivar débarquait dans l'île de Margarita.

Le 31 mai 1816, les manoeuvres militaires étaient en cours ; Bolivar et son armée étaient en campagne pour la seconde tentative de libération de l'Amérique latine. Le 10 juin, il fit un compte rendu au président Pétion de son quartier général Carúpano. Bolivar réitérait : « J'ai l'honneur d'informer Votre Excellence des détails de nos opérations militaires faisant suite à notre départ de la ville des Cayes... Durant la traversée, nous avons capturé divers bateaux espagnols et à notre arrivée à Margarita, les forces navales ennemies qui bloquaient le port au nord furent vaincues et nous les avons capturées après un combat sanglant qui dura deux heures, dans lequel nous perdîmes quelques braves ; le commandant Brion fut blessé dans la bataille mais il a été soigné. Les Espagnols abandonnèrent leurs positions à l'intérieur de l'île et se sont réfugiés dans le château de Pampatar... Alors avons proclamé la liberté absolue de tous les esclaves immédiatement dès notre arrivée...

J'ai l'honneur d'envoyer à Votre Excellence les proclamations que j'ai faites à Margarita et dans cette ville. Permettez-moi, Monsieur le Président, d'exprimer toute ma gratitude pour l'intérêt que vous avez manifesté à notre pays et les bienfaits avec lesquels vous nous avez favorisés, ce que nous n'oublierons jamais... »

En effet, en mai 1816, dans l'île de Margarita, Bolivar s'exclamait : « Il n'y aura plus d'esclaves au Venezuela que ceux qui veulent l'être : tous ceux qui préfèrent la liberté au repos prendront une arme pour défendre leurs droits sacrés et deviendront citoyens. » A Carúpano dans le cadre de sa Proclamación de los Derechos del Hombre, il proclamait le 2 juin : « ... je suis venu proclamer la liberté absolue des esclaves qui ont gémi sous le joug espagnol... ». Le 6 juillet, il affirmait : « La nature, la justice et la politique réclament l'émancipation des esclaves ; et dorénavant il n'y aura plus qu'une seule classe d'hommes au Venezuela, tous seront citoyens. »

En juillet 1816, l'armée expéditionnaire de Bolivar fut mise en déroute. Séparé de la majeure partie de ses forces à Ocumare de la Costa, Bolivar revint en Haïti. Peu avant ce retour, Bolivar tenta de se suicider pour ne pas souffrir une telle ignominie ; l'histoire rapporte que ce fut un mulâtre répondant au nom de Jean-Baptiste Bideau qui l'en empêcha et le conduisit à bord d'un navire. Toutefois, le 4 septembre 1816 en rade de Jacmel, Bolivar, désespéré, écrivit de nouveau au président Pétion : « ... j'attends la réponse de Votre Excellence comme le dernier décret de ma vie politique. »

Trois jours plus tard, le 7 septembre 1816, Pétion invitait Bolivar : « J'apprends avec une douleur que je ne puis exprimer, les tristes événements qui vous ont obligé à abandonner la terre ferme. Si la chance vous a abandonné deux fois, peut-être vous sourira-t-elle à la troisième. Pour ma part, j'ai ce pressentiment (souligné par nous), et si je peux faire quelque chose pour calmer votre douleur, vous pouvez compter sur moi pour faire tout ce qui est en mon pouvoir. Venez donc en toute hâte dans cette ville... ».

Pétion et Bolivar se rencontrèrent une troisième fois. Pétion lui réitéra son aide et le 5 décembre 1816, Bolivar retourna à Jacmel où fut déployé le drapeau des Indépendantistes. D'après la narration du lieutenant Biggs faisant partie de l'expédition : « Ce jour les couleurs Colombiennes furent déployées à bord pour la première fois. Ce drapeau est formé des trois couleurs principales qui prédominent dans l'arc-en-ciel. Nous fîmes une fête à cette occasion : un canon fit feu et des toasts furent bus sous les auspices d'un étendard qui est appelé à flotter pour le triomphe de la liberté dans un pays longtemps opprimé. »

Le 18 décembre 1816, avec des fusils et munitions issus en majeure partie des arsenaux haïtiens, Bolivar s'embarqua à nouveau. Huit navires faisaient partie de cette nouvelle et dernière expédition ; l'ami fidèle de Bolivar, l'amiral Luis Brion, commandait le navire La Diane, et Bolivar, avec l'épée offerte par Alexandre Pétion, entamait une troisième tentative qui fut celle de la victoire finale.

En effet, Bolivar retourna au Venezuela au début de 1817 et son armée marcha de victoire en victoire. Il établit un gouvernement révolutionnaire à Angostura, actuelle Ciudad Bolivar, et fut élu président du Venezuela. En 1819, Bolivar combattit les Espagnols à Boyáca, localité située autour de la Cordillère des Andes dans la région de l'actuelle Colombie. Après cette victoire, la république de Colombie, du Venezuela et la Nouvelle-Grenade, actuelle Colombie, furent formées. Bolivar en devint le président de cette dernière.

Dans sa marche conquérante, il prit encore d'autres localités ; en 1824, Bolivar conduisit les forces révolutionnaires du Pérou dans la guerre d'indépendance ; il fut élu président du Pérou en 1825. Un peu plus tard, il fonda au sud du Pérou une nouvelle république appelée Bolivie en son nom. Bolivar démissionna de la présidence de Colombie en août 1828, ne pouvant plus y maintenir l'unité politique. El Libertador, Simon Bolivar, mourut le 17 décembre 1830, à Santa Marta sur la côte colombienne. Les guerres de libération de l'Amérique latine, patronnées par la République d'Haïti, créèrent en définitive cinq républiques : le Venezuela, la Colombie, le Pérou, la Bolivie et l'Equateur.

Quand Bolivar apprit la mort du président Pétion le 29 mars 1818, il dépêcha le message suivant : « J'ai appris avec une profonde douleur la mort du Président Pétion : son patriotisme, sa générosité et les vertus qui le caractérisaient lui ont acquis mon admiration et celle de mes compatriotes. Cette vénération sera éternelle comme le nom de Pétion (souligné par nous) ».

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