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La crise de choléra n’est pas un coup de tonnerre dans un ciel bleu

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La crise de choléra n’est pas un coup de tonnerre dans un ciel bleu  Empty La crise de choléra n’est pas un coup de tonnerre dans un ciel bleu

Message  Doub-Sossis Dim 31 Oct 2010 - 17:22

Haiti : La crise de choléra n’est pas un coup de tonnerre dans un ciel bleu

vendredi 29 octobre 2010



Débat

par Leslie Péan

Soumis à AlterPresse le 29 octobre 2010

Dans La danse sur le volcan [1] Marie Vieux-Chauvet montre qu’au moment où le rideau tombe, les contradictions explosent à Saint Domingue. Le volcan de la révolte des esclaves est entré en éruption répandant ses poussières toxiques dans l’environnement. Et ceux qui dansaient sur le volcan pendant plus de trois siècles ont été consumés par la lave. Depuis cette indépendance gagnée sur les champs de bataille en 1804, Haïti fait face à une autre éruption volcanique qui détruit progressivement tout son écosystème. Embargos, exportations de bois et ignorance de la population ont conduit à une destruction écologique sans précédent. Le système politique colonial qui obligeait à “se cacher pour apprendre à lire” a muté en une postcolonialité qui s’est attaquée à la nature. Le volcan aujourd’hui, ce ne sont pas seulement les failles qui annoncent les ruptures et les effondrements mais ce sont aussi les déchets matériels et humains qui risquent d’engloutir Haïti. L’État haïtien en réappropriant la politique coloniale de déshumanisation de l’Autre a laissé la grande majorité de sa population vivre dans des conditions infra-humaines sans accès à la nourriture, la santé, l’eau potable, le logement, l’éducation, l’assainissement et l’électricité. La politique est restée le lieu d’élection pour les prébendes de toutes sortes. Faute de conscience, elle n’est mue que par la recherche du pouvoir à des fins d’enrichissement illicite, la classe politique a assumé cette politique d’irresponsabilité et de propagation du vide existentiel. Passage de l’être au non-être. Pour assurer la continuité de ce non-sens, la classe politique a confisqué les libertés citoyennes, assassiné tous ceux qui veulent d’un autre ordre de choses et bâillonné la population sous le règne d’une terreur dont le duvaliérisme constitue la forme la plus avancée. Les trente ans de duvaliérisme concentrent la dégradation de l’âme haïtienne et constituent la culmination d’une catastrophe dont nous vivons en 2010 les effets délétères. Les semences de l’arbitraire qui ont été plantées au cours de ce régime d’enfer ont germé et ont donné naissance à une déréliction généralisée particulièrement dans le domaine de l’environnement. L’ethos de l’arbitraire du Nou fè sa nou pi a pito a gagné et est devenu irréversible. L’organisation du délitement de l’État dans les secteurs stratégiques de la société a été un acte délibéré des tenants du pouvoir pour chasser les opposants et avoir le champ libre pour organiser leur curée. Ce délitement de l’État s’est fait à travers la centralisation excessive de toutes les décisions à la capitale, sinon au Palais national, et l’exode des cerveaux, quand ce n’est pas leur élimination physique. Ces deux registres ont été jalousement gardés depuis février 1986, par-delà les incantations des nouveaux chercheurs de pouvoir, au point de se retrouver avec des parlementaires qui discutent de « deux kilogrammes de routes bitumées » pour leur circonscription. Telle est la triviale vérité de la mise à mort de la société haïtienne. Tout le reste n’est que la continuité, par vagues de variations et de répétitions modulées, de cette putrescence.

Le champ de ruines laissé par le duvaliérisme

L’acceptation résolue du pire se voit particulièrement dans le domaine de l’approvisionnement en eau potable, de l’environnement et de l’assainissement. Les décennies perdues ne se comptent plus. De 1990 à 2000, la population ayant accès à l’eau potable a diminué de 53% à 46% [2]. Les famines sont devenues récurrentes au point de provoquer des émeutes de la faim en 2008. Le commerce du charbon de bois organisé par les tontons macoutes a conduit à la quasi disparition de la couverture végétale qui n’est plus que de 1.5% aujourd’hui. Les continuateurs des tontons macoutes ont répété les mêmes pratiques. Tout comme ils le font avec le commerce clandestin des travailleurs haïtiens vers la République dominicaine, ils étendent leurs pratiques à d’autres secteurs dont celui du commerce de charbon de bois. En effet, plus de dix camions transportant 105 000 kilos de charbon de bois traversent la frontière haitiano-dominicaine chaque semaine vers Haïti [3].

Les déchets toxiques de la corruption

Le champ de ruines laissé par les Duvalier est systématiquement cultivé par ses successeurs. On sait comment en décembre 1987, la mafia haïtienne liée aux trafiquants internationaux a accepté que près de 4 000 tonnes de déchets toxiques soient placés sur le wharf de la SEDREN près des Gonaïves dans l’Artibonite. Ces 4 000 tonnes de déchets toxiques provenant de la ville de Philadelphie ont été amenés par le bateau Khian Sea. Les souffrances que les déchets toxiques créent aux Haïtiens sont le cadet des soucis des entrepreneurs de la Corporate America et de leurs associés mafieux haïtiens. Il y a un marché de produits toxiques avec des vendeurs et des acheteurs et c’est le plus important. Pour cette mafia, il faut vivre maintenant, ceux qui viendront après se débrouilleront. Malgré les protestations de nombreuses organisations haïtiennes et internationales, les autorités américaines ont refusé de rapatrier les déchets toxiques en Philadelphie.

Les Haïtiens responsables de ce crime odieux commis sous le gouvernment du général Henri Namphy n’ont jamais été poursuivis. Vive la corruption ! Il a fallu bien des protestations pour qu’enfin en mars-avril 1989, le gouvernement haitien finisse par construire un sarcophage de 1 250 mètres carrés en béton pour loger les 850 mètres cubes de déchets poisseux qui ont permis à quelques personnes de se faire des millions de dollars au détriment de la santé des populations haïtiennes du Bas-Artibonite. Les barils de déchets ont été enfouis mais la cendre toxique laissée sur les plages ne sera enlevée que quinze ans plus tard, soit en 2002. Les règles du marché basées sur les normes sociales qu’il y a des gens qu’on peut traiter comme des animaux ont fonctionné à merveille. Les produits toxiques chimiques ont affecté la santé de plus de 5 000 personnes vivant près du site où ils ont été placés. Également, ils ont causé la mort des poissons, cabris et autres animaux qui ont mangé l’herbe empoisonné par les toxines provenant des déchets. On peut enquêter pour savoir qui de la communauté internationale est persuadé qu’Haïti ne peut pas se payer le luxe d’un environnement sain ! Ce n’est pas assez que l’empire ait dévoyé la révolution haïtienne de 1804. Il doit surtout entretenir ce dévoiement de mille façons avec la complicité des Haïtiens. Assez pour devenir autiste ! En effet les Haïtiens semblent accepter l’interdiction de penser qui leur est faite, surtout sur la litanie des horreurs dont ils sont victimes depuis leur fameuse révolution d’indépendance.

La mécanique bouffonne de l’État marron

Les déconvenues sanitaires actuelles avec la crise de choléra ont donc des antécédents qu’on ne saurait ignorer. L’accès à l’eau potable demeure un privilège pour la grande majorité des Haïtiens qui se désaltèrent au petit bonheur. L’offre d’eau potable ne peut pas satisfaire une demande en hausse. Dans le secteur de l’alimentation en eau potable, les tontons macoutes en tant que gestionnaires des bornes-fontaines dans les quartiers populaires ont bâti des murs dans les cervelles qui résistent à toute chute [4]. La Centrale Autonome Métropolitaine d’Eau Potable (CAMEP) qui avait été créée pour servir une population de 250 000 habitants dans la capitale et ses environs n’a pas su s’adapter à la croissance exponentielle de la population à partir de 1980. La CAMEP n’a pas pu faire les investissements nécessaires pour couvrir une population de plus de deux millions d’habitants. Au cours de la dernière décennie, c’est grâce au financement de cinq millions d’euros octroyés par l’Agence Française de Développement (AFD), la KFW et l’Union Européenne que 500 000 habitant logeant dans 37 quartiers pauvres de la capitale ont pu avoir accès à l’eau potable à partir de bornes-fontaines.

La CAMEP n’a jamais pu avoir 40 000 branchements particuliers, soit 10% des ménages. C’est aussi le cas avec le Service National de l’Eau Potable (SNEP) qui sert le reste du pays et les zones rurales. En réalité, moins de 2% de la population sont desservies par ces deux entités publiques. La CAMEP et le SNEP font partie de la mécanique bouffonne de l’État marron qui prétend exister. Les conseils d’administration de ces deux entités ne se sont jamais réunis pendant une décennie. [5] Les comptes d’exploitation de ces deux entités ont été généralement négatifs. Dans le cas de la CAMEP, le compte d’exploitation a affiché des pertes annuelles qui ont atteint les montants records de 44 millions de gourdes en 2003 et 33 millions de gourdes en 2004. Ces compagnies publiques d’eau n’ont pas pu faire des investissements sur fonds propres et elles ont été obligées de recourir à des subventions pour couvrir leurs frais de fonctionnement. Les tontons macoutes qui contrôlaient les bornes-fontaines dans les différentes zones de la capitale ne voulaient pas de la CAMEP. La mafia de ces tontons macoutes a donc organisé l’incapacité du secteur public à subvenir à la demande en eau potable en donnant naissance à un commerce privé lucratif qu’ils ont alimenté avec leurs forages privés et leurs camions-citernes.

Le bokit dlo et la CAMEP

Le sort des populations rurales n’a pas été différent. 95% des populations rurales s’approvisionnent en eau dans les rivières et dans les puits individuels pollués à cause de leur proximité des fosses d’aisance. En 1999, la bokit dlo (soit 20 litres) se vendait une gourde alors que l’abonnement mensuel auprès de la CAMEP coutait dix gourdes par mètre cube (soit 50 bokits) [6]. Ces prix ont depuis grimpé et la bokit dlo est aujourd’hui à cinq gourdes tandis que le forfait mensuel est de 400 gourdes pour cinq heures de temps une fois par semaine, soit 2000 gallons. La bokit dlo coûte six fois plus cher le prix que payent ceux qui sont raccordés au réseau [7].

Mais en plus du prix fort payé par les gens à faible revenu et les pauvres, le risque de cette forme de privatisation sauvage du service public de l’eau vient de l’absence de tout contrôle de la qualité de l’eau vendue dans ces conditions. En effet, l’insalubrité s’est propagée à un tel rythme au point de devenir une situation normale. Avec l’accroissement de la population, les déchets solides qui étaient de 3 100 mètres cubes par jour en 1995 ont pratiquement doublé en 2010. C’est aussi le cas avec les déchets humains. De 2 000 tonnes par jour en 1996, ces déchets humains ont pratiquement atteint 4 000 tonnes aujourd’hui. Or ces déchets tant solides que humains ne sont pas traités car il n’existe pas une usine de traitement de déchets. 70% de ces déchets sont essentiellement évacués par les pluies. Dans le cas de la capitale, du fait que les réseaux de drainage sont obstrués, cela cause des inondations avec les conséquences négatives sur la santé des populations. Comme l’explique Gérald Holly, « ces inondations continuelles de la ville sont dangereuses sur le plan de l’hygiène vu que les eaux contiennent des ordures ménagères et des déchets humains qui s’infiltrent dans le réseau de distribution potable, soumis à une pression interne régulière du fait que les canalisations se trouvent en surface de nombreuses rues [8]. »

La politique excrémentielle

La politique du tout voum se do (tout se vaut) a produit un abime excrémentiel avec les constructions anarchiques et l’absence de dirigeants ayant un esprit positif pour permettre de remonter la pente. En 1966, selon la CAMEP, il y avait à la capitale 34 000 latrines, 13 000 WC et 50 fosses septiques. En 1976, il y avait 58 000 latrines selon la PADCO [9], soit 11 personnes par installation. Mais ces statistiques ne reflètent pas le fait « qu’une fraction importante de la population à faible revenu ne disposait d’aucune installation … et utilisait les champs en friche et les canaux de drainage pour se soulager [10]. » La descente dans l’abime avec la politique excrémentielle s’est poursuivie. La continuité de celle-ci est diabolique. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), de 1990 à 2002, le taux de couverture de l’évacuation des excréta en milieu rural est seulement 25 %. Mais il est encore plus alarmant de constater que de 1990 à 2008, selon le Fonds Monétaire international (FMI), le pourcentage de la population ayant accès à l’assainissement a diminué de 29% à 19% en Haïti [11].

Le problème fondamental avec l’État marron autoritaire faible haïtien est que l’abîme qu’il crée se creuse quotidiennement. La société est dévoyée avec le système d’apartheid qui considère la grande majorité des Haïtiens comme des déchets. La politique excrémentielle impose de vivre au milieu des matières fécales, dans une situation hygiénique déficitaire. Les excréments pullulent dans le sol, sur la chaussée et les dirigeants politiques semblent respirer leur odeur avec plaisir au point de se demander si cela n’a pas remplacé leur matière grise. La conscience du problème fait défaut. Il importe d’empêcher qu’Haïti devienne un réservoir à matières fécales en mettant de côté pour un certain temps les dirigeants qui persistent dans l’arbitraire du nou fè sa nou pi pito. La continuité n’est pas recommandée. Il faut même la contrecarrer.

Au sujet des matières fécales, il faudra attendre le temps que les germes coliformes meurent comme c’est le cas dans les fosses de dessiccation pour les excréments. C’est d’ailleurs la recommandation de l’OMS en ce qui concerne l’utilisation des eaux usées et des excréta dans l’agriculture [12].

L’économie politique de la crise de choléra

En clair, quatre Haïtiens sur cinq n’ont pas accès aux services d’assainissement. Et dans l’Artibonite où la crise de choléra a éclaté, le taux de couverture d’évacuation des excréta n’est que de 14.9% [13]. L’insuffisance de la préoccupation hygiénique que représente ce 14.9% doit retenir l’attention. La crise de choléra n’est pas un coup de tonnerre dans un ciel bleu. C’est l’absence de dirigeants à la hauteur qui explique qu’ils n’ont pas vu venir. Et l’état de mal se propage. C’est aussi le cas à Port-au-Prince où les matières fécales sapent les bases du système sanitaire. Comme le souligne Pascal Saffache en 2002, « les camions citernes qui alimentent les puits s’approvisionnent au forage de la Plaine du Cul-de-Sac, c’est-à-dire dans une zone où la nappe phréatique est en contact direct avec les fèces [14]. »

C’est un sort funeste auquel sont reléguées les populations haïtiennes et pas seulement les pauvres. Le sort du tombeau à ciel ouvert. La réalité de la condition haïtienne demande de sortir de ces égarements pour fonder une autre raison d’espérer. Et pour cela, il faut un autre gouvernement, un autre État. La continuité est une malédiction qui ne même qu’à la mort. La vulnérabilité sanitaire de la population est grande. Les bactéries continuent de vivre dans les excréments. Sur 40 à 50 milliards de bactéries coliformes excrétées par un homme en moyenne chaque jour, 50 % seraient encore vivantes [15].

Une dépendance carabinée L’eau consommée n’ayant pas été désinfectée et les sources n’étant pas protégées [16], il y a donc possibilité d’épidémie de choléra à tout moment. Tout en précisant la nécessité urgente d’activer les secours pour juguler l’épidémie actuelle et mettre fin au cauchemar de la désolation des victimes du choléra, il importe de pointer du doigt le gouvernement qui est responsable du calvaire qu’endure la population. Quand on ne fait pas cela, se lave men siye a tè. Nombre d’études ont tiré la sonnette d’alarme que des épidémies étaient possibles surtout après le 12 janvier. Mais le gouvernement ne gouverne pas.

Il faut aussi investiguer pour déterminer le rôle joué par les soldats népalais de la MINUSTAH dans le déclenchement de la crise. À ce titre, il convient d’attirer l’attention sur deux photos, pour le moins bouleversantes, qui circulent depuis quelques jours sur le réseau internet. On voit sur l’une d’elles un camion déversant des eaux usées dans la rivière Mireille sous la surveillance de casques bleus népalais armés. La seconde nous montre comment les blocs sanitaires et toilettes de la base des Népalais à Mirebalais sont installés à moins de deux mètres de la rivière [17]. On peut comprendre le haut débit de colère des Haïtiens devant de telles pratiques, mais en réalité elles demeurent la goutte d’eau qui a fait déverser le vase. Les conditions préalables à une action sérieuse en matière d’approvisionnement en eau potable et en assainissement n’existent pas dans le gouvernement actuel. Le champ de vision de ces dirigeants est trop limité et n’inclue pas de financement et de budget décentralisé, d’institutions autonomes et indépendantes, de charges d’effluents en rapport avec les prévisions démographiques.

Nous dansons sur le volcan, enchainés à notre pétrin. Prisonniers dans une terre de liberté que les appétits effrénés de pouvoir des dirigeants ont transformé en un no man’s land. La crise de choléra indique comment l’aide de la communauté internationale d’une moyenne annuelle de 300 millions de dollars, soit 30 dollars par tête, depuis 1980, n’a pas pu faire une grande différence [18]. La stratégie pour la reconstruction d’Haïti qui croit pouvoir faire sortir ce pays des ornières de la destruction, de la pauvreté et de l’instabilité en 2030, avec des investissements annuels de 350 dollars par tête, gagnerait à être revue. Les incohérences globales relevées dans les secteurs de l’eau et de l’assainissement ne sont que la pointe de l’iceberg d’un système qui fonctionne dans l’opacité. Pour le gouvernement haïtien, « le droit des citoyens à être informés de son action [19] », pour répéter Marc Bazin, est un anathème. Le pouvoir a besoin de l’asymétrie de l’information, cultivée à des fins de monopole et de prébendes, pour changer ses priorités comme il l’entend, et pour que les fonds attribués au financement de certaines activités spécifiques soient versés ailleurs.

De manière générale, on sait comment « en raison de l’absence de fosses septiques, les populations se soulagent en bordure de mangrove, dans les lits des rivières ou en bordure côtière [20] ». Cette situation a même porté l’Union Européenne à financer au Cap-Haitien en juin 2010 un programme éducatif pour dire à la population de ne pas déféquer en plein air dans les rues. Sur des affiches et sur le petit écran, on pouvait lire sur la bande passante : « Pa jete poupou nan lari, pa poupou bo lanme ak bo ravine. Poupou nan latrine. Moun paka viv nan sa. (Ne pas jeter des excréments humains dans la rue. Ne pas déféquer au bord de la mer. En cas de besoin aller dans une latrine [21].) Des comportements qui reflètent une dégradation de soi. Une destruction de ses racines.

Voilà le niveau de décrépitude auquel la politique kan kale des tontons macoutes et de leurs successeurs a conduit Haïti. Une politique excrémentielle d’hommes et de femmes au pouvoir qui sont toujours à l’œuvre dans la continuité pour manœuvrer les rouages pouvant assurer le apre nou se nou. Ces gens-là sont les responsables du malheur du peuple haïtien. La ficelle de la continuité qu’ils proposent est en fait la corde avec laquelle ils veulent ligoter le peuple haïtien pour le descendre dans la tombe. Nous sommes loin de simples grossièretés langagières de carnaval mais plutôt en plein dans une dépendance carabinée qui rend service aux courants racistes de la communauté internationale. Cette réflexion me ramène à ce dialogue des années 1980 entre Jacques Cousteau et un paysan qui abattait un arbre fruitier pour faire du charbon de bois.

— Qu’arrivera-t-il, demande Cousteau, lorsque vous auriez abattu tous les arbres du pays ?

— Ce sera la fin du monde, répond le paysan.

— Non, rétorque Cousteau ! Ce ne sera pas la fin du monde, mais la fin de ton monde.


[1] Marie Vieux-Chauvet, La danse sur le volcan, Paris, France : Maisonneuve & Larose et Emina Soleil, 2004.

[2] Rapport sur le Développement Humain, PNUD, New York, 2004.

[3] Nathanial Gronewold, HAITI : Environmental destruction, chaos bleeding across border, Washington, D.C., Environment & Energy Publishing, Greenwire, 12/14/2009.

[4] Bruno Valfrey, Les opérateurs privés du service de l’eau dans les quartiers irréguliers des grandes métropoles et dans les petits centres en Afrique Burkina Faso, Cap-Vert, Haïti, Mali, Mauritanie, Sénégal – Rapport Port-au-Prince, Hydro Conseil, 1997, p. 42.

[5] World Bank, Project Appraisal Document on a proposed grant in the amount of SDR 3.4 million (US$5 millions equivalent) to the Republic of Haiti for a Rural water and sanitation project, Washington D.C., December 21, 2006, pp. 28-29.

[6] Véronique Verdheil, “De l’eau pour les pauvres à Port-au-Prince, Haïti”, Paris, Mappemonde, numéro 55, 1999, p. 16.

[7] En considérant qu’un mètre cube est égal à 50 bokits et que le mètre cube est égal à 264 gallons, il faut à peu près 400 bokits pour 2000 gallons qui coutent 400 gourdes. La CAMEP vend donc la bokit d’eau à une gourde tandis que les vendeurs d’eau privés la vendent à cinq gourdes. Cette marge supérieure tient compte des coûts de production des forages privés, du transport par camion, du stockage en citerne et de la marge du porteur d’eau.

[8] Gérald Holly, Les problèmes environnementaux de la région métropolitaine de Port-au-Prince, Collection du 250e anniversaire, Port-au-Prince, 1999, p. 67.

[9] PADCO est une firme internationale de consultants basée à Washington ; D.C. et qui se nomme aujourd’hui AECOM.

[10] Gérald Holly, “Adduction d’eau, assainissement et santé : une relation étroite”, Montréal, Collectif Paroles, numéro 17, avril 1982, p. 13.

[11] « Haiti : Sixth Review Under the Extended Credit Facility, Request for Waiver of Performance Criterion, and Augmentation of Access—Staff Report”, IMF Country Report No. 10/35, Washington, D.C., February 2010, p. 28.

[12] Duncan Mara and Sandy Cairncross, Guidelines for the safe use of wastewater and excreta in agriculture and aquaculture, World Health Organization in Collaboration with the United Nations Environment Program, Genève, 1989.

[13] Paulo Texeira “Donnes sur le secteur de l’eau potable et de l’assainissement”, dans Actes de la Conférence-Débats Agir ensemble pour une gestion plus efficace de l’eau potable et l’assainissement en Haïti, Organisation Panaméricaine de la Santé, Bureau Régional de l’Organisation Mondiale de la Santé (OPS/OMS), Commission Économique pour l’Amérique Latine et les Caraïbes (CEPALC), Port-au-Prince, Haïti, 9 novembre 2005, p. 14.

[14] Pascal Saffache, “Eau potable et sous-développement : le cas de la région métropolitaine de Port-au-Prince (Haïti)”, Ecologie et Progrès, Givors, France, 2002.

[15] Ary Bordes et Andrea Couture, For the people, for a change : bringing health to the families of Haiti, Boston, Beacon Press, 1978.

[16] Daniele Lantagne, Farzana Mohamed, Peter Oates, and Nadine van Zyl, Haiti Group Report M. Eng. MIT, Boston, 2001, p. 17.

[17] Voir la photo et le reportage d’Al Jazeera dans les liens suivants : http://fr.news.yahoo.com/3/20101028... https://www.youtube.com/watch?v=lKu7... .

[18] World Bank, Haiti – Country Assistance Evaluation, Operations Evaluation Department, Annexe A, Washington, D.C., February 12, 2002, p. 26.

[19] Marc Bazin, Sortir de l’impasse – Démocratie, réformes et développement, Imprimerie Deschamps, 2006, p. 144.

[20] Pascal Saffache, “Le milieu marin haïtien : chronique d’une catastrophe écologique », Études caribéenes, décembre 2006.

[21] Réseau Citadelle, « Cap-Haïtien : L’U.E. finance une campagne contre les excréments humains », Cap-Haitien, 26 Juin 2010.

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Message  Le gros roseau Dim 31 Oct 2010 - 17:50

Merci Leslie pour ce constat combien judicieux de notre saleté et de nos manquements.Quand je decrivais la salete qui règnait dans la ville du cap dans les années 40 et 50 ce n'etait pas par manque d'amour pour ma ville natale.Voila qu'un autre nordiste nous informe qu'il aura fallu des etrangers pour apprendre aux capois de ne pas jeter leurs matières fecales dans les rues ni de ne pas satisfaire leurs besoins en pleine rue et au bord de la mer.Seule la verité nous affranchira de nos turpitudes et malfaisances.

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Message  ainsi ne soit-il Dim 31 Oct 2010 - 19:45

Cette réflexion me ramène à ce dialogue des années 1980 entre Jacques Cousteau et un paysan qui abattait un arbre fruitier pour faire du charbon de bois.

— Qu’arrivera-t-il, demande Cousteau, lorsque vous auriez abattu tous les arbres du pays ?

— Ce sera la fin du monde, répond le paysan.

— Non, rétorque Cousteau ! Ce ne sera pas la fin du monde, mais la fin de ton monde.

Attention! je me rappelle clairement ce segment d'un documentaire sur Haïti où le journaliste questionnait le pauvre paysan sur l'avenir. En effet, le paysan a bien dit que ce sera la fin du monde, une réponse qui m'a longtemps plongé dans une réflexion philosophique profonde. Mais je n'ai aucun souvenir de cette réplique sarcastique du journaliste ou de Jacques Cousteau comme Péan le prétend. Cela me surprend car Cousteau fut un avant-gardiste sur les problèmes écologiques planétaires. Et par simple politesse, je ne vois pas cet intellectuel, anthropoloque et humaniste ressentant le besoin d'écraser un pauvre paysan dont il a sans doute compris le désespoir, la détresse et la résignation.

Monsieur Péan exagère (ment) quand il parle du paysan en train d'abattre un arbre fruitier pour faire du charbon. Et c'est faux. Et quel arbre fruitier, s'il vous plaît? Non et non et non, cela témoigne d'un manque de charité, de respect et de considération envers le paysan haïtien. Les paysans ne coupent jamais d'arbres fruitiers pour faire du charbon. Arrêtez vos inepties, ces messieurs!

Gade mesye yo, fè atansyon a sa n'ap ekri. E sa n'ap rapóte menm si nou pa gen kouraj ou nou pa gen ase fós pou nou kritike sa nèg la ap rakonte. Motherfucker sa yo renmen jeneralize konsa.

Cela dit, je n'ai aucune objection à la dénonciation de l'insalubrité et la malpropreté des villes d'Haïti. Sauf dans le cas de ces charlatans d'écrivains qui ne comprennent rien à l'humour. Shit!

Ils inventent n'importe quoi. Doub-Sis, lui, fait pitié. Ineptie!



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Message  Le gros roseau Lun 1 Nov 2010 - 0:01

Je n'ai pas vu le documentaire ,mais un ami me raconte comment il a vu un cas similaire dans la plaine des cayes ou il a été réglé une affaire de revenus fonciers.Il m'a dit avoir vu un paysan qui coupait un manguier pour produire du charbon de bois.quand le guide de mon ami qui habite le meme endroit demanda au paysan pourquoi il coupe le manguier celui-ce repondit qu'il n'a pas le choix; il doit nourrir ses enfants.

Cela ne m'etonne pas.ce que j'ai vu en arrivant a la gonave en 1966 n'etait que le prelude à cette deforestation.Il ne s'agissait pas seulement des macoutes qui produisaient le charbon ,certains officiers de l'armée pratiquaient aussi ce commerce;est-ce pourquoi les gardes forestiers dans les endroits ou il y en avaient ne pouvaient rien faire car ce sont les autorités du pays qui faisaient ce commerce pour augmenter leurs revenus.

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Message  ainsi ne soit-il Lun 1 Nov 2010 - 0:44

Mon chè, gen eksepsyon se vre, men tout sa se di yo di. E lan ka yo di ke se te Cousteau, yon navigatè lan mè pou sa ki pa konen, m'ap sonje se te lan mitan yo teren w ta di kote ivè ap pase ke peyizan sila t'ap pale. Pa janm blye ke peyizan se soufdoulè tout nèg ki pa menm itil peyi yo anyen. Bwa mangye pa fè bon chabon e lan epók w t'ap viv an Ayiti bagay yo pat osi kritik.

Wi mwen admèt ke yo te plante yon ban pye bwa san konsistans sou rout PAP-Sid pou disuade moun yo, to ou ta yo te koupe vye pye bwa sa yo e sa pat koze oken domaj ekolojik tankou pye kanpèch ak bayawond ak kajou yo te fin vide peyi a pou eksportasyon. Se pa janm peyizan Ayisyen ki fini ak pye bwa lan peyi a. O kontrè se yo ki te konn asure regenerasyon flore peyi a. Se PAP ki la kos malè sa yo vin anpire. Fransè te deja fin piye Ayiti. Tout mèbl lan chato Versailles se ak bwa volè yo te fin vide Ayiti.

Mwen deja al fè promosyon rebwazman an Ayiti men mwen pa janm met lan tèt mwen ke se fót peyizan yo. Peyizan, se brindilles sa konn ramase pou l'al kuit manje. Pou ki sa nou pa admèt ke se lEta Ayisyen a ki aryere, ke se gouvènman nou yo ki iresponsabl ki la koz désastre écologique an Ayiti an pati.

Non e non e non, peyizan tout kote, lan tout peyi pa enbesil opwen pou yo chita ap koupe pye mango ou lot pye bwa ki ede vantr yo lè grangou mare yo. Sa se koze ti kreten agronom ou ti jounalis mal enforme k'ap jeneralize.

Tande. Mwen pase lan masif La Selle kote sa du pou moun yo menm si yo fè legim pou bay PAP ak PetionVille manje. Mwen p'ap met foto pou prouve sa m'te obsève. Lan pil morn sa yo gen ki rete fètil an èm tan a 2-3 kilomèt montay yo kale nèt, se kalkè blanch ke w wè. Mezanmi sa se pa erosyon ak debwazman ki la koz non. Sa ki pi rèd la, lan kote sa yo, se jis pye mango mwen te wè ki ret kanpe kom gwo pye bwa.

Mesye, si nou te al wè, nou ta konprand sa m'ap di nou la. Bagay yo relatif lè se se pa foste nèg ap rakonte. Ayisyen renmen bay tèt li manti. Li refize konprand ke se surviv li t'ap surviv sou moso tè a depi 1804. Sa vin agrave ankor lè PAP vin tounen yon dezod demografik.

O PAP, ma douloureuse. Kad jan yo vle valorize Cap-Haïtien kom yon bèl vil, men se tan pèdi. Menm lè PAP kraze, gen ki ap goumen pou rebati san sonje ke li pa sipoze reprezante santralizasyon lan peyi a ankor.

Han! mwen bouke ak nou. Mwen menm, mwen te al wè sa k'ap pase, e se anba kouvre fe. Sa vle di ke Namphy pat ka anpeche'm konprand ki jan de peyi nou genyen. Mwen te fè devwa'm pou ke se pa sa moun ap di ke m'ap repete lè se de sityasyon fizik peyi a y'ap pale.
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Message  Le gros roseau Lun 1 Nov 2010 - 9:16

Se bagay saa mwen toujou ap di ya wi;Nou paka genyen menm konseptyon paske nou pa fè menm eksperyans.Gade sa w ekri;"le w te an ayiti bagay yo pat pi kritik ke sa". sa w ekri la pa yon verite absolu non.depi an 1966 debwazman te komanse fè ravaj ;mwen sou lan mè ant Mont Roui et l'ile de la Gonave map gade komsi mwen wè se yon gwo roch ki kanpe sou lan mè ya.depi lè saa mwen te komanse inkyeté,pandan 2 zan ke mwen fè La Gonave la mwen ale tout kote di Nord au Sud de lwes a les nan zile ya tout kote ti moun ap mouri ak malnutrityon ,malere ap mouri swa ak malarya ou byen tuberkiloz epi ou dim sa pat pi mal.dlo se yon lix sa te ye pou moun la Gonave.se yon sel ti klinik ke legliz pentekostal te bati nan Anse A galet pout tou zile se te yon doktè ameriken;se te yon misyon katolik belj ki te mete yon ti lekol nan Anse a galet.epi pou dim sa pat pi mal .wi petet li pat ko rive yon lanfè tankou jodya moun ki te nan gouvenman te ka ap byen mennen vre. men majorite ayisyen se yon kalvè yo tap monte pa do ak yon kwa misè sou zepol yo.

moun ki dim sak te pase bò o Cayes la se pa politisyen non se yon moun mwen konnen depi preske 50 lane e ki kite ayiti depi an 1968 mwen pa kwè li genyen rezon pou bay manti.sim sonje byen Agronome economist lan te bay rezon ki fè abitan koupe pye bwa pou fè chabon wi li te di se pa malere selman ki sèvi ak chabon men genyen yon paket lot indistri ke se ak sa yo chofe fou pou fè pen e se ak chabon ke dry cleaning yo sèvi tou.wi abitan pa koupe pye bwa pou yo kwit manje men anpil nan yo ke se la Gonave ,ke se Fond parisien ke se O di cap mwen konn wè anpil abitan ki ap fè chabon.sa a ou pa kapab dim se moun ki dim.se bagay mwen wè ak 2 grenn je m.

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Message  ainsi ne soit-il Lun 1 Nov 2010 - 12:26

Gade sa w ekri;"le w te an ayiti bagay yo pat pi kritik ke sa"

Ki ès ki ekri sa?

Nou konen ke debwazman ap fèt lontan e se pou sa menm mwen di ke se surviv Ayisyen ap surviv depi lontan lan peyi sila. Donk, mwen pa'p janm lonje dwèt sou peyizan. W ka te wè anpil bagay pase'm, mwen pa gen anyen kontr sa, e sa mwen di pa gen anyen ki absolu. Chak moun fè konstatasyon pa yo e oboudikont sa ede'n plis konprand.

Sa m'pa renmen, se lè Ayisyen ap prete moun entansyon. Si yon nèg vle fè refleksyon pa'l, se byen men poukisa li bezwen atribye'l a yon lót ki pi wo pase'l? Sa vle di ke li pa kredibl, li pa fè prop tèt li lonfyans, li prefere met manti a lan bouch yon lót. Yo pa janm komanse yon bagay pou yo fini'l byen. Sa montre ke pawol yo pa senserite.

Mwen wè tout moun k'ap fè chabon an Ayiti, jiska prezan bwa ap koupe pou fè chabon pou al vand la vil. Se sa n'ap di, se pa fót peyizan, se yon cycle vicieux.

An pasan, mwen gen dwa defand pwendevi'm paske depi tout tan sa yo, agronom Ayisyen se jis chita konstate, inisyativ pepinye pa janm ka takle problèm debwazman lan peyi a. An verite, mwen pa janm sezi konsa lè m'ap tande kantite Ayisyen ki agronom lan zonn kote mwen t'ap viv aletranje. Tankou gen ki al aprand teknik agrikilti o Kanada pou al travay lan magazen k'ap vand compost ak azot lan PAP. Ha! ha! ha! Mwen pa janm wè yon pèp ki a lanvè tankou nou.

W konn tout eksplikasyon a problem debwazman lan peyi a, donk pa anpeche'm defand lide kote y'ap lage chaj la sou peyizan.
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Message  Le gros roseau Lun 1 Nov 2010 - 17:03

"e lan epók w t'ap viv an Ayiti bagay yo pat osi kritik."martine

Gen lè koulyè ya ou pa raple w menm sa w ekri ankò; martine tande non ki sa Leslie pean genyen poul ta mete pawol nan bouch jacques Cousteau ke li pat di.se pa peyisan Leslie Pean rann rsponsab de deforestatyon peyi ya non .Leslie pa yon moun bet li pa ta ka di yon bagay konsa e nanpren moun ki genyen bon sans ki konn ayiti byen ki ta ka di ke peyisan responsab.men tout bet jennen mòde.se dirijan ayisyen ki yon bann iresponsab.yon dega ekolojik ap fet devan je yo tout epi yo rete ap gade.nanpren yon gouvenman ki janm di fok nou jwen yon alternatif a chabon bwa a paske deforestatyon saa pa ka kontionye konsa.E se pa Preval selman ke Leslie Pean ap kritike.se depi 200 lane ke peyi saa ap debwase san ke pa genyen anyen ki fet pou frennen ravaj saa.Yon moun pat beswen ekspè nan anyen pou te konprann ke se nan desas saa ke nou wè jodya ke koupe pye bwa nan peyi ya te pral mennen nou.

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Message  ainsi ne soit-il Lun 1 Nov 2010 - 17:36

Ale, kontinye di ke m'te di. Si jame m'ta fe refleksyon konsa, se lan konteks.

Bon, setadi mwen pa gen anyen kontr Leslie Pean si rete lan verite. Li pa bon le neg ap vini ak atikl lot moun sanke yo pa gen opinyon, yo lan verite telman absolu ke yo pa gen sans kritik. Donk, si m'pran san'm pou m'li yon teks se pa tankou yon manje de tchaw mwen reaji.

M'pap fe kole paske sanble GNBIS yo gen le kwe ke yo pi Ayisyen pase'm. Abitid yo se toujou goumen pou byen ki pa pou yo. Tout te pwal mete kap yo an direksyon lEta. Mais le sort en a decide autrement. Fredi, froidure (lol) Kanada fin jele tout selil sevo yo.
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Message  Le gros roseau Lun 1 Nov 2010 - 17:53

se pa mwen ki di ou di non bagay la sou sit la blan sou nwa epi ou refize rekonet ke w te ekri sa.Ki kalite koze saa gen lè ou konprann mwen soufri alzheimer.se depi an 46 map swiv politik ayisyen e map tande sa gran moun ap di de politisyen.

si w genyen pwoblem politik ak Leslie Pean pou kritik li te fè kont Arsitide ou genyen dwa kritike l pou sa men sa li di nan atik saa se la verite. e ou pa ka demanti la verite.

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Message  Doub-Sossis Lun 1 Nov 2010 - 18:43

Femelle fauv an chale vre,

kaloj la two piti pou mastirbation intellectuelle nan pantalet ti-nana. Lo nou we mwen poste yon atik se si mwen vle mwen komentel.

Men semaine passey mwen te a Jean Eric, semen prochaine nan map avec Leslie pou lancement nouvo liv liya, si mwen vle ma discute avec yo an prive de atik yo. Kanta auteur "La danse sur le volcan" Marie Vieux Chauvet, se moun mwen grandi ti kat kat anba bouche li ap fe literati ak parents mwen avanl pran lexil.

Alos, Mwen pap chache relation sou forum nan ak kek ti fristre ki exile jis lan twou fon bo frontie kote yo pa we moun yap voye pwentt. Chak matin yap fe execis se pede kap aborde yo.

Alew laba, Madan DoDa

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Message  ainsi ne soit-il Lun 1 Nov 2010 - 19:47

Le gros roseau a écrit:se pa mwen ki di ou di non bagay la sou sit la blan sou nwa epi ou refize rekonet ke w te ekri sa.Ki kalite koze saa gen lè ou konprann mwen soufri alzheimer.se depi an 46 map swiv politik ayisyen e map tande sa gran moun ap di de politisyen.

si w genyen pwoblem politik ak Leslie Pean pou kritik li te fè kont Arsitide ou genyen dwa kritike l pou sa men sa li di nan atik saa se la verite. e ou pa ka demanti la verite.

Mwen pa demanti la verite e mwen pa konprand w soufri Alzheimer non pli. Men m' p'ap mande w presizyon ki kote mwen te ekri sa. Se pa enposibl men sa dwe te fèt lan yon lót kontèks.

Mwen pa gen abitid remèt an kestyon sa moun ki pi gran moun pase'm ap di lan sit la menm lè mwen pa toutafè dakor ak yo. E pi an jeneral, se de pwendevi sou kestyon Ayiti a: se swa yon moun sensè e ke w degoute ak eta peyi a e w ta vle l'chanje. Ou byen w lan kategori san nanm, san konsyans, ki jis anrime lè y'ap pase kote ki ensalibr, ki pi egoyis ankor lè y'ap pran kalot aletranje.

An pasan, dimanch maten mwen leve, tout do kay blan. Tout nèg k'ap kondui pa blye mete kaoutchou ivè yo a. Atansyon pa kapon. Sa k'ap viv lan Sud tankou an Floride, se bon pou yo. Men yo pa konn sa yo manke si yo pap viv lan nèj. Gad sa ki rive relayeur GNBIS la. El sèvo es JELLO...

Male mwen kite'n ak koze debwazman, rebwazman'n. Se domaj, yon sijè ki si preyokipan sa pa enterese anpil moun.

M'pwal gade sa k'pwal pase Ozetazini.

Sa pi rèd ankor, men m'frenk tande ke yon lót siklón deja met kap li sou Ayiti. Tout moun, pa blye mare douk nou.
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Message  Le gros roseau Lun 1 Nov 2010 - 23:05

Bwa mangye pa fè bon chabon e lan epók w t'ap viv an Ayiti bagay yo pat osi kritik.'Hier à 4.44 al reli teks la.

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Message  ainsi ne soit-il Mar 2 Nov 2010 - 0:12

So what? Pa enkyete w pou mwen. Gen fason pou modifye sa mwen ekri lan sit la san ke dat pa vle di anyen ankor. Nou p'ap sis mesye yo...

Pat ko gen ravaj sa yo an Ayiti. Yo te toujou ap pale de rebwazmnan an Ayiti anvan ke debwazman te atend estad kritik sa a. Vwazen'm se te anplwaye depatman agrikilti ki te plis obsève rejenerasyon plant ke sa ki te agronom yo. Misye se youn lan rezon ki fè m'renmen agrikilti.

An efè, se pa tout kote nou te ka obsève destruksyon erozyon an Ayiti. Mwen te toujou ap mande'm pou ki sa lanmè a vinn jón lè dlo te konn desand bor lakay mwen. Se pat a kos de debwazman men se te konsistans tè a ki te fè sa. Men se lan PAP mwen te vin konstate ke Gran-Ri ak bordmè te tounen kalfou pousyè lè lavalas fin pase lan Koridor Bwadchenn parekzanpl.

4.44? pou ki sa se pa 6.66? Nou pa janm moli bor isit. La Force est avec moi. Nou pa bezwen grad pou nou gran moun nou-menm. Ti bebe sila fèt ak tout dan'l. Han! mezanmi, kite moun distrè yo, nou pa mele lan okenn koze. Man-yè respekte sa. Too much!
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Message  Le gros roseau Mar 2 Nov 2010 - 0:32

"Ki ès ki ekri sa?"


se wou ki posem kestyon saa wi ki fè mwen ba w jou ak lè ou te ekril.Ou pa ka posem yon kestyon epi lè mwen reponn w pou dim :"So what?"nan tout analyz nap fè nou pa janm antre kantite moun ki vinn genyen nan peyi ya nan ekwatyon an.se normal lè se 4 milyon ayisyen ki te ap viv nan peyi ya pou kondityon malsite saa pat rive nan pwen saa ;jodya se 10 milyon moun ki genyen ki jan pou nou ta vle pou bagay yo ta rete menm jan.Mwen di nou ankò kwasans demografik saa se yon epe damocles ki sou tet nou ,pita ap pi tris si nou pa chache rezoud pwoblem saa.

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