Un parti majoritaire, pourquoi pas? Par Férère Coffy

La démarche n’est ni illégale ni anticonstitutionnelle. C’est une pratique courante dans les grandes démocraties que les parlementaires traversent la Chambre pour se retrouver dans le parti adverse. Ceux-là qui vont à l’encontre de cette proposition, que diraient-ils si un parti avait la majorité absolue après les dernières élections, et avant de former le gouvernement, la majorité s’est diluée par la défection de quelques parlementaires. Ce parti est-il toujours majoritaire? Si oui, on ferme le débat, mais, si non, la proposition mérite d’être discutée.

Il faut donner les raisons qui empechent la realisation d'un tel consensus entre les partis qui partagent la meme ideologie

Marc a écrit:Lecture et commentaires, svp.


Un parti majoritaire: la solution à la formation d’un gouvernement

On constate que l’inobservance des lois et des règles n’est pas l’apanage du commun des mortels mais bien des personnes haut placées dans la société haïtienne, en particulier, le président de la République. Comme on le sait, la règle est claire. Quand on ne détient pas la majorité au Parlement, on ne peut pas imposer un premier ministre, il faut négocier afin d’en trouver un consensus. Toute tentative de diviser ou de s’approprier des parlementaires en échange des avantages serait un acte de corruption. La négociation doit se faire dans la transparence. C’est cet exercice que le chef d’État n’a pas su faire depuis plus de deux mois afin de mettre en place un gouvernement. Il est temps qu’il laisse tomber l’argument : le peuple a voté pour le changement. S’il en était ainsi, le Président aurait au Parlement un minimum de 51 députés et 16 sénateurs. Ce qu’il ne peut pas prétendre puisqu’ il s’était présenté tout seul aux élections.

Vu les échecs répétés du Président et compte tenu de la possibilité d’un autre revers, il est à se demander si les parlementaires ne doivent pas se préparer, concerter entre eux en vue de prendre leurs responsabilités devant la nation et pour la nation.

Un parti majoritaire, pourquoi pas?

Si, encore une fois, les négociations s’achoppaient, les parlementaires devraient songer à constituer un parti majoritaire. D’aucuns pensent irréaliste une telle démarche. Pourtant, c’est faisable. Il suffit que certains parlementaires se joignent au parti ayant la majorité relative aux deux Chambres et le tour est joué. Dans ce contexte, on ne parle ni de coalition ni de bloc majoritaire, mais d’un parti majoritaire contenant au moins 51 députés et 16 sénateurs. Pour ce faire, les parlementaires issus des partis du même courant idéologique, par une déclaration publique à l’Assemblée nationale, abandonnent leur parti et rejoignent le parti pouvant plus facilement atteindre la majorité absolue.

La démarche n’est ni illégale ni anticonstitutionnelle. C’est une pratique courante dans les grandes démocraties que les parlementaires traversent la Chambre pour se retrouver dans le parti adverse. Ceux-là qui vont à l’encontre de cette proposition, que diraient-ils si un parti avait la majorité absolue après les dernières élections, et avant de former le gouvernement, la majorité s’est diluée par la défection de quelques parlementaires. Ce parti est-il toujours majoritaire? Si oui, on ferme le débat, mais, si non, la proposition mérite d’être discutée.


Férère Coffy, M.A.P.

fercoffy@hotmail.com Montréal, Canada, 5 août 2011