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Le créole - le Français : Un affrontement inutile

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Message  Invité Mar 20 Jan 2015 - 19:07





Dernière édition par K H L le Sam 31 Jan 2015 - 0:21, édité 3 fois

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Message  Joel Mar 20 Jan 2015 - 19:26

What in the world is that?

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Message  Invité Sam 24 Jan 2015 - 21:38

JOKE-R.


Dernière édition par De-louverture le Dim 25 Jan 2015 - 6:18, édité 6 fois

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Message  Invité Sam 24 Jan 2015 - 22:20

拿破崙說
“定量拉茅根本身.


Dernière édition par De-louverture le Dim 25 Jan 2015 - 6:21, édité 3 fois

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Message  Invité Sam 24 Jan 2015 - 22:31

La symbolique de la disparition du lion.

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Message  Joel Dim 25 Jan 2015 - 8:14

LOUVERTURE;

ELABOREZ!
Quant au choix entre le CREOLE et le FRANCAIS;il n'y a pas de choix.

Comme l'eminent linguiste MICHEL DEGRAFF le dit "FRANSE SE YON LANG ACHTE"

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Message  Invité Mar 27 Jan 2015 - 14:06

ELABOREZ!
Quant au choix entre le CREOLE et le FRANCAIS;il n'y a pas de choix.


Vous voulez le créole comme première langue. Je dis OK. C'est le français ou le créole. Mais permettez moi de vous faire observer que de New York à Paris, de Paris à Hong Kong, les écoles bilingues attirent les meilleurs éléments. Donc, il ne faut cracher sur le bilinguisme, quel qu'en soit sa binarité. ( Anglais- français,  Anglais-créole)

"FRANSE SE YON LANG ACHTE" 90% du Kréole est acheté.. Ce n'est pas le changement d'un K en C qui permet de résoudre l'équation de l'instabilité politique et de l'anal-phabétisation des enfants en Haiti.
J'aimerais bien que Monsieur Degraff factorise et développe. Il ne faut pas réduire sa pensée au plus grand reste. Je préfère retenir le plus grand dénominateur commun, celui qui a été développé dans la vidéo ci-dessus et qui ne divise personne.

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Message  Invité Mar 27 Jan 2015 - 15:42

J'ai oublié de soustraire l'idée de la violence "constance",  (ellemagnifique) tiré lawc'est un coefficient qui mine le développement du pays, du peuple entier et de la nation toute relative.

J'accepte que les pauvres apprennent english-créole ---(pigeon)  pour les pauvres on fait quoi?, j'accepte qu'on enseigne en créole... Dommage.. Mais Monsieur Joel, c'est une éducation à deux vitesses. Mais je préfère la langue vernaculaire.

Quelle est la solution.. les modalités?

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Message  Invité Mar 27 Jan 2015 - 18:19

Comment résoudre l'équation?  Joel. Rico fait fait parti de l'équation Marc, aussi $$$$ CAN, hUAN;; aussi.. nous sommes tous du même sang.. entendons nous sur un principe.. on avance ou quoi.. je vais parler français haïtien. JE VAIS ESSAYER. FRANCAIS WHELSH. LOL sans accent circonflêxe.lol C'est une blague, nous avons tous, mais nous nous chipotons sur des détails.





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Message  Joel Mar 27 Jan 2015 - 19:14

On n'est pas contre l'enseignement du francais LOUVERTURE.
On disait tantot que le CREOLE nous isolait .
Grand dieu ou grand diable ,est ce que le FRANCAIS ne nous isole pas?
Nous sommes les 10 millions d'haitiens et les 6 millions de Quebecois qui ont le FRANCAIS comme langue d'education.
Le Quebec avait choisi le FRANCAIS pour affirmer leur identite.
Quelle identite avons nous avec le FRANCAIS ,une langue que nous ne parlons pas?

Le grand probleme que nous avons LOUVERTURE et qui est rare au monde c'est que c'est a l'ecole que la grande majorite d'entre nous apprennent le francais et puis cette langue est usee comme langue d'education.

LE FRANCAIS n''est pas notre langue ,elle ne l'a jamais ete et puis le CREOLE ressemble au FRANCAIS autant que le PORTUGUAIS ressemble a l'ESPAGNOL mais ce sont 2 langues differentes!

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Message  Invité Mar 27 Jan 2015 - 19:22

je suis d'accord.. 10pUISSAN j

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Message  Invité Mar 27 Jan 2015 - 19:29

Joel stop the french bashing.. it does not help the cause.

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Message  Joel Mer 28 Jan 2015 - 3:12

LOUVERTURE;

The multiple pseudonyms you are using on this site don't help ;they confuse ,they even mislead.
You are "LOUVERTURE" ,stick to it.
No more of this "KHL","LOU-DES" etc.
I am not "french bashing".In my book ,this question of LANGUAGE is serious.
There is a whole scholarship developing on this question at the UNIVERSITY of CALIFORNIA.Go read professor ALLISON SEPINWALL on how the FRENCH LANGUAGE became the language of education in HAITI.
She is a specialist on "ABBE GREGOIRE" responsible for our predicament ,after 1804.
CREOLE was widely used ,even written BY the PLANTER CLASS before 1804.

And I don't give a rat's ass about what the FRENCH think if I am permitted to use this colloquialism .
French sensibilities are not my priorities;haitian sensibilities are.

FRENCH is not our language ;the FRENCH LANGUAGE has never been our LANGUAGE!
As the great LENGUIST (great in my view)MICHEL DEGRAFF say "THE FRECNH LANGUAGE IS A BOUGHT LANGUAGE"

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Message  Invité Ven 30 Jan 2015 - 14:11



The multiple pseudonyms you are using on this site don't help ;they confuse ,they even mislead.
Comme on you have my IP. It's irrelevant.

No more of this "KHL","LOU-DES" etc.
I am KHL. I am from the north.

She is a specialist on "ABBE GREGOIRE" responsible for our predicament ,after 1804.  ok. got ya...

What do you mean?

I don't give a rat's ass about what the FRENCH I do, I'm haitian french.

FRENCH is not our language ;the FRENCH LANGUAGE

Well your right. But my second language is english. But my primary communication language is ( English and French) I had no chance to communicate in my mother language for 37 years. Its' that bad? .Yes.. my bad.

Can I trust your honesty ahan you say you are haitian..? I do believe you?. But, pardon me I was ( could have been) flabbergasted.

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Message  Invité Sam 31 Jan 2015 - 21:18


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Message  Joel Dim 1 Fév 2015 - 1:09

La grande difference est que le FRANCAIS est la langue de la MARTINIQUE et de la GUADELOUPE et le CREOLE est une LANGUE REGIONALE comme le BRETON,L'OCCITAN etc.

On peut toujours continuer ,pour ceux qui veulent,a apprendre et enseigner le FRANCAIS.En HAITI

Comme Dr YVES DEJEAN qui sait beaucoup plus que vous et moi sur cette question se plait a dire.

Si on interdisait de parler CREOLE en HAITI ,le pays serait paralyse.
Si on interdisait de parler FRANCAIS ;presque personne ne s'en rendrait compte!

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Message  Invité Dim 1 Fév 2015 - 8:21

A lire ce texte JOEL Même s'il est long.. Vous allez voir les contradictions de nos professeurs issus de la Sorbonne, de Havard ou du Lycée Saint Louis de Gonzague en Haiti...Ils ont souvent un objectif purement politique. 

Important pour cerner les enjeux du bilinguisme haïtien. Il est important de comprendre également qu'il y a certes d'éminents linguistes spécialistes qui donnent leur avis, mais c'est le malheur de l'haitien que de toujours croire que seuls quelques professeurs linguistes travaillant à Havard ont le droit d'être entendus. C'est une aberration, surtout quand ils se gourent pour des raisons purement idéologiques et politiques. Les juristes, les médecins, les psychologues, les professeurs haïtiens n'ont-ils pas leur mot à dire. Je ne comprends pas comment un ou deux professeurs à MIT ou Havard auraient autorité pour faire la loi. Le recrutement de quelques haïtiens dans les grandes universités américaines fait partie de la stratégie de  la domination américaine. Cette stratégie vise à éradiquer le français. Permettez moi de vous dire que sur les 9 millions d'haïtiens, il y a pas une centaine d'haïtiens qui souhaiteraient la disparition du français dans les écoles. Joel, lisez ce texte, vous allez comprendre que le débat ne se porte plus depuis longtemps  sur la question de l'enseignement du créole, mais bien  sur les modalités de sa mise en oeuvre. 




Aménagement du créole et du français en Haïti
Le  «système» linguistique d’Yves Dejean
conduit à une impasse
Par Robert Berrouët-Oriol
Linguiste-terminologue
Montréal, le 31 juillet 2011
«...tu sembles ne pas arriver à te convaincre
et tu multiplies ton objection, toujours la même,
tu t'épuises dans la redondance

(Jacques Derrida, Le Monolinguisme de l'autre)
Dans sa thèse de doctorat soutenue à la Sorbonne le 9 décembre 1961, «La langue française en Haïti» (Paris, Institut des hautes études de l'Amérique latine (Travaux et mémoires, VII), thèse publiée en 1981 aux Éditions Fardin, à Port-au-Prince, et dans l’étude, trop peu connue, «Le problème linguistique haïtien» (Éditions Fardin, Port-au-Prince, 1985), l’éminent linguiste Pradel Pompilus nous a confié un legs d’une inestimable valeur. Il nous a notamment appris à travailler sur la configuration linguistique haïtienne par l’analyse, sans préjugés dogmatiques et sectaires, des deux langues du patrimoine linguistique du pays, le créole et le français. L’œuvre de Pradel Pompilus constitue un monumental édifice de la pensée haïtienne du XXe siècle tant sur son versant linguistique que sur l’archipel fécond de la littérature. On en mesurera l’amplitude en rappelant qu’il est l’auteur, avec le Frère Raphael Berrou, de la célèbre «Histoire de la littérature haïtienne illustrée par les textes» (volumes 1 et 2, 1975 et volume 3, 1977, Éditions Caraïbes, Port-au-Prince), ouvrage de référence de dizaines de milliers d’écoliers haïtiens depuis des décennies –et cette œuvre témoigne de l’étendue du patrimoine littéraire francophone haïtien depuis 1804. À propos de l’œuvre de Pradel Pompilus, le lecteur curieux lira avec intérêt le récent texte de  Hugues St-Fort, docteur en linguistique et chroniqueur réputé du Haïtien Times de New York, daté du 22 juillet 2011, «evisiter ‘La langue française en Haïti’»1 Le linguiste Hugues St-Fort est aussi l’auteur d’un livre fort instructif «Haïti: questions de langue, les langues en question» (Éditions de l’Université d’État d’Haïti, juin 2011), livre construit avec la passion de l’intelligence et une exemplaire maîtrise des sujets abordés.
Il est utile de rappeler à tous ceux qui s’intéressent à la «question linguistique haïtienne» qu’il existe un acquis majeur dans le système éducatif national: des milliers d’écoliers et d’étudiants haïtiens, ces quarante dernières années, se sont approprié à la fois notre patrimoine littéraire, l’histoire nationale et leur mode d’expression en langue française grâce aux travaux pionniers de Pradel Pompilus. L’œuvre écrite et l’exemplaire parcours de pédagogue de Pradel Pompilus  –à l’École normale supérieure, à la Faculté de linguistique appliquée, au Centre d’études secondaires et ailleurs en Haïti--, mérite donc d’être saluée notamment en ce qu’elle ne diabolise ni l’une ni l’autre des deux langues du patrimoine linguistique haïtien. Pradel Pompilus a certainement été le premier scientifique haïtien à exposer avec clarté la réalité de la «convergence linguistique», dans la Francocréolophonie haïtienne, entre le français et le créole, en dehors de toute myopie historique et de tout réductionnisme linguistique. Observateur impartial de la situation linguistique du pays, il a élaboré le trop peu connu «Lexique créole-français» qui est en réalité sa «thèse complémentaire», à l’Université de Paris, en 1958, suivi d’une volumineuse somme, sa «Contribution à l'étude comparéedu français et du créole» (volume I, phonologie et lexique (1973); volume II, morphosyntaxe(1976), Éditions Caribéennes, Port-au-Prince). Pradel Pompilus a également été un proche collaborateur de feu Pierre Vernet, linguiste de haute pensée et fondateur de la Faculté de linguistique de l’Université d’État d’Haïti. Et dans le  contexte de la publication de son fameux «Manuel d'initiation à l'étude ducréole» (Éditions Impressions magiques, Port-au-Prince, 1983), Pradel Pompilus nous instruit de sa vision pionnière en ces termes: «Le créole représente à mes yeux plus qu'un simple procédé pédagogique, mais un moyen d'opérer la réconciliation avec nous-mêmes, susciter le respect de nous-mêmes, gage du respect des autres... Ce que je défends dans ce livre, c'est, au-delà d’un vrai bilinguisme, l'unité et la solidarité nationale sans quoi il n'y a pas de vrai développement.»  Il n’est donc pas excessif d’affirmer que Pradel Pompilus a laissé au pays haïtien un immense héritage à travers lequel sa vision scientifique des deux langues haïtiennes est en parfaite adéquation avec son souci constant de coller au réel, en phase aussi avec sa pratique rigoureuse d’enseignant, d’éducateur passionné et d’éclaireur avisé en quête de consensus rassembleur. Loin d’être un idéologue au service d’un infaillible dogme, Pradel Pompilus demeure dans notre mémoire et dans nos cœurs un scientifique qui aborde la question des langues en Haïti en stricte conformité avec les sciences du langage.
Lorsqu’on étudie la situation linguistique haïtienne sous l’angle de l’accumulation des savoirs et du rôle des deux langues officielles dans la transmission des connaissances, on se rend compte que les idées défendues par le linguiste Yves Dejean se situent sur bien des points-clé à l’opposé de l’héritage de Pradel Pompilus. Yves Dejean est sans doute le plus érudit de tous les linguistes haïtiens de ce XXIe siècle, bardé des plus reluisants diplômes, de la philosophie à la théologie, de l’hébreu biblique au doctorat en linguistique. Ses connaissances, encyclopédiques, sont infinies et il a littéralement tout lu: de Martinet, Barthes, Hjelmslev, à Ruwet, Anzieu et Fònagi; de Todorov, Piaget, Langacker, Dolto à Halliday, Rey et Hagège; de Chaudenson à Valdman; de Firmin, Meschonic et Guillaume à Sartre, Bourdieu et DeGraff; de Delorme à Wambach, Hugo et Zola; de Freud à Lacan, Kristeva et Derrida; d’Aristote à Heidegger, Ricoeur et Foucault; d’Althusser, Balibar et Lévy-Strauss à Merleau-Ponty, Breton et Price-Mars… Il a certainement arpenté les grosses pointures du formalisme russe, Jakobson, Eichenbaum, Tynianov et Brik... Et je parie, foi de Poète!, qu’il a déjà lu les futurs et prochains développements de la grammaire générative et transformationnelle que le réputé linguiste américain du MIT, Noam Chomsky, sans doute informé de la question linguistique haïtienne, publiera en 2015 ou en 2020…
C’est donc fort de ce remarquable bagage érudit que Yves Dejean --ancien curé de l’Ordre des Oblats de Marie-Immaculée, traducteur biblique, corédacteur de la version créole --non officielle-- de la Constitution de 1987, enseignant à l’Université d’État d’Haïti et cofondateur en 1994 de la Secrétairerie d’État à l’alphabétisation--, a livré, sur le site de l’agence en ligne Alter Presse de Port-au-Prince, un compte-rendu critique de notre livre daté du 30 juillet 2011 «L’aménagement linguistique en Haïti: enjeux, défis et propositions» (Éditions du Cidihca, Montréal, février 2011; Éditions de l’Université d’État d’Haïti, juin 2011) sous le titre «Déménagement linguistique2». Yves Dejean est l’auteur d’ouvrages et d’articles scientifiques de grande valeur, entre autres de «Comment écrire le créole d’Haïti» (thèse de doctorat, Indiana University, 1977, Éditions Collectif Paroles, Montréal, 1980),«Yon lekòl tèt anba nan yon peyi tèt anba» (Éditions Deschamps, Port-au-Prince, 2006), ainsi que de textes de facture plutôt idéologique, dont «Fransé sé danjé», (revue Sèl, n° 23-24; n° 33-39, New York, 1975).
Il faut garder en mémoire que, du strict point de vue de la description grammaticale et phonologique du créole haïtien, et quant à la cohérence de la graphie actuelle du créole, le linguiste Yves Dejean est l’une des voix les plus autorisées et les plus rigoureuses des études consacrées à «la langue qui unit tous les Haïtiens», le créole. On l’en félicitera une fois de plus mais en lui rappelant, pour qu’il ne l’oublie surtout pas, qu’il y a également, en Haïti et hors d’Haïti, d’autres voix hautement autorisées dans le domaine de la créolistique…
Dans la sphère des débats publics, Yves Dejean, comme moi d’ailleurs, a le droit de formuler ses idées, au même titre que n’importe quel citoyen haïtien vivant en Haïti ou hors du pays, et au même titre qu’un linguiste dont la langue maternelle n’est pas le créole mais dont la rigueur attestée l’autorise à effectuer des recherches dans le champ de la créolistique. Mais il est aberrant, voire frileusement «diasporaphobe», de vouloir encore aujourd’hui exclure les intellectuels haïtiens de la diaspora du débat public sur la question des langues en Haïti. Ce n’est pas parce que l’on vit en Haïti que l’on disposerait à priori d’une «vérité» absolue, d’un infaillible dogme, pontifical et pontifiant, sur le créole haïtien…
Cela étant posé, la mention objective du haut savoir linguistique de Yves Dejean et le respect que j’ai pour mon aîné me portent, en une sereine et méthodique approche du débat d’idées, à exposer publiquement que plusieurs idées qu’il soutient sur la question linguistique haïtienne, depuis une cinquantaine d’années, ne parviennent toujours pas à rallier les chercheurs, les universitaires, les enseignants, les spécialistes de la didactique des langues, les concepteurs de manuels scolaires et les administrateurs du système éducatif national. Pire: en Haïti et outre-mer, elles servent parfois de caution académique et intellectuelle à l’une et l’autre de ces mini-sectes créolistes/fondamentalistes, mini-sectes de la soutane militante et dispensatrices d’anathèmes qui, paradoxalement, alimentent la minorisation institutionnelle du créole en Haïti.
Si je prends aujourd’hui la peine d’écrire le présent article, ce n’est même pas pour défendre un livre que j’ai eu la joie de coordonner et qui, le lecteur en conviendra à sa lecture page après page, se tient debout tout seul et est porteur à la fois d’une forte vision et de propositions en phase avec cette vision. Je le fais parce que nous sommes en présence, au prétexte du compte-rendu critique de lecture d’un livre, de la réitération du «système» Yves Dejean totalement opposé à toute vision non conflictuelle de la cohabitation des deux langues officielles d’Haïti, vision non conflictuelle que nous assumons et dont les lecteurs de Alter Presse sauront mesurer tous les enjeux à la lecture de notre livre «L’aménagement linguistique en Haïti: enjeux, défis et propositions». Argumenté et se voulant dialogique, notre ouvrage collectif traite non pas de «l’acquisition…» du créole par tous les locuteurs natifs du pays, mais plutôt de l’aménagement et de la didactique convergente de nos deux langues officielles dans l’espace public et dans le système éducatif national. Et pour passionnant et « éternel» qu’il soit, «Le débat inné-acquis et le développement du langage à l’aube du 21ème siècle» (Christophe Parisse, 2002)3 n’est pas l’objet de notre livre, et vouloir verbeusement y enfermer le lecteur n’est qu’un dilatoire détournement du sens de notre démarche.

Le «système» Yves Dejean: «tout en créole tout de suite»

Yves Dejean véhicule encore cette idée irréaliste du «tout en créole tout de suite» par l’excommunication et le radical bannissement, simpliste et fantasmé, il faut le souligner, de la langue française du système éducatif national. En effet, dans une pétition lancée sur le Net et trop peu connue, datée du 12 juin 2010, intitulée «REBATI»4, Yves Dejean dont la langue maternelle est le français et qui a effectué des études primaires et secondaires de qualité, en français, à Saint-Louis de Gonzague--,  synthétise comme suit son «système»:

  • «Tout moun ki fèt e ki leve ann Ayiti konprann kreyòl, pale kreyòl
  • «Pi fò moun ki fèt e ki leve ann Ayiti pa konprann franse, pa pale franse.»
  • «Lekòl ki fèt AN FRANSE ann Ayiti, depi plis pase 200 an, pa reyisi fè lang franse tounen lang pi fò Ayisyen.»
  • «Lè lekòl a fèt AN KREYÒL, sa vle di nan yon lang TOUT MOUN pale nan peyi d Ayiti, menm jan tout timoun ap etidye kalkil, jewografi, istwa peyi yo, eksetera, serye serye, se kon sa dwe genyen yon pwogram serye pou yo etidye franse—yon lang ki pran pye ann Ayiti depi sou tan lakoloni.»
  • «TOUT moun ann Ayiti pale Kreyòl. Sa klè kankou dlo kokoye. Ann fè lekòl an KREYÒL

Cette formulation extraordinairement simpliste de la problématique linguistique haïtienne a au minimum le mérite de confirmer ce que l’Unesco ne cesse de répéter depuis plus de cinquante ans: la scolarisation doit se faire dans la langue maternelle et usuelle des apprenants. Le rôle-clé de la langue maternelle dans l’enseignement est donc connu depuis de nombreuses décennies et fait unanimité chez la plupart des chercheurs, des linguistes et des didacticiens --et nous défendons ce rôle-clé à visière levée dans notre livre. «Dès 1953, un comité d’experts de l’UNESCO qui étudiaient certaines questions concernant la langue et l’enseignement ont trouvé de nombreux avantages à l’enseignement dans la langue maternelle: “II est évident que le meilleur support pour enseigner à un enfant est sa langue maternelle. Psychologiquement, c’est le système des signes compris qui marche automatiquement dans son esprit pour s’exprimer et comprendre. Sociologiquement, c’est un moyen de s’identifier aux membres de la communauté à laquelle il appartient. Sur le plan pédagogique, il apprend plus rapidement par son biais que par celui d’un support linguistique qui ne lui est pas familier. (UNESCO 1953 : 41)” (Centre for applied linguistics, 2004)5»
Par contre dans le «système» Yves Dejean, il est inconcevable de faire cohabiter le français et le créole dans l’apprentissage des connaissances en Haïti. En clair: contrairement à l’auteur de «Fransé sé danjé», nous assumons qu’il est indispensable de repenser/refonder le système éducatif haïtien en y introduisant systématiquement, méthodiquement et à  tous les niveaux, «la langue qui unit tous les Haïtiens», le créole, comme langue enseignée et langue d’enseignement, aux côtés du français et à parité statutaire avec le français. À contre-courant du «système» Yves Dejean, nous assumons que c’est le système éducatif haïtien dans toutes ses composantes qui doit être repensé et refondé dans la perspective rassembleuse de la «convergence linguistique» et dans le cadre plus large d’une future politique nationale d’aménagement des deux langues officielles du pays, le français et le créole. Il est erroné de vouloir faire croire que c’est la langue française en soi qui est responsable de l’échec et de la déperdition scolaires en Haïti: dans notre livre, nous avons rappelé que l’échec et la déperdition scolaires sont la résultante d’un ensemble de facteurs, parmi lesquels le sous-financement du système éducatif, la sous-qualification d’un grand nombre d’enseignants, etc. Et nous avons également montré comment et combien la question des langues d’enseignement a été et est au cœur de la sous-qualification généralisée du système éducatif haïtien.
Aussi, la sous-qualification d’un grand nombre d’enseignants dans le système éducatif haïtien est une conséquence directe de l’exode forcé de milliers d’enseignants et de cadres professionnels fuyant la répression sanglante déclenchée en Haïti par la dictature de Duvalier dès les années 1960. L’histoire des migrations subséquentes, de 1970 à 2010, a confirmé cette tendance lourde de «fuite» de la matière grise haïtienne au profit des économies des pays du Nord, notamment le Canada qui, a lui seul, reçoit un grand nombre d’immigrants haïtiens sélectionnés en fonction de leur niveau de scolarité. Les sources les plus fiables, y compris l’OCDE et le PNUCED, estiment qu’entre 60 et 80% de ce qu’elles appellent les «élites intellectuelles» haïtiennes ont émigré ces quarante dernières années vers les États-Unis, la France et  le Canada.
Aujourd’hui, en Haïti, malgré les trois «réformes» successives du système éducatif, l’enseignement du créole et en créole demeure très limité et s’effectue selon un rapiéçage de ‘méthodes’ diverses. Le matériel didactique de qualité pour l’enseignement du créole et en créole est dérisoire, peu diffusé et fait encore très largement défaut à l’échelle nationale. Et l’enseignement du français langue seconde demeure la plupart du temps traditionnel, lacunaire, inadéquat, sans lien avec la culture et les réalités du pays et, à terme, cet enseignement aboutit à la reproduction de la sous-compétence linguistique des élèves et des étudiants. Contrairement à Yves Dejean, la plupart des analystes du système éducatif haïtien s’accordent à dire qu’un grand nombre d’élèves qui parviennent à achever leurs études secondaires ne sont compétents ni en créole ni en français… Ce n’est pas parce que ces élèves sont des locuteurs natifs du créole qu’ils seraient, par l’onction bienveillante d’un linguiste, compétents dans la maîtrise du créole… Le «problème linguistique haïtien» est autrement plus complexe: faire de la langue française «l’essence» théosophique de tous les maux de notre système éducatif est donc une chimère et un aveuglement dilatoire… Ce qu’il faut rigoureusement prendre en compte, c’est que l’offre scolaire actuelle –que l’État, d’ailleurs, ne contrôle qu’à environ 10%--, est largement insuffisante, «rapiécée», inadaptée, essentiellement sous-qualifiée au plan de la didactique des deux langues officielles, et elle ne permet pas aux enfants haïtiens d’accéder à une scolarisation de qualité.
Par ailleurs, à notre connaissance, aucune enquête sociolinguistique, ces quarante dernières années, n’a démontré que les 8 millions d’unilingues créolophones d’Haïti auraient demandé à l’État de leur «interdire» l’exercice de leur droit constitutionnel à la possession de la langue française par une scolarisation adéquate et moderne. Ces 8 millions d’unilingues créolophones n’ont pas demandé à l’État, par référendum ou autrement, d’excommunier, de bannir, de se «débarrasser de» la langue française de notre système éducatif. De manière symptomatique, cette pulsion conflictuelle qui revendique l’exclusion de la langue française du système éducatif haïtien est le fait de quelques très rares bilingues français-créole ayant fait d’excellentes études... en français ou en d’autres langues régionales, y compris dans les meilleures universités nord-américaines et qui, revenus en Haïti, se sont donné le statut de croisés dont la mission est de «défendre» la langue créole contre tous les «apatrides», «anti-nationaux» et «hérétiques» qui ne professent pas la «foi»  catéchétique du «tout en créole».
Dans un système éducatif vétuste et sclérosé --financé et dirigé à 90% par le secteur privé national et international--, il est donc illusoire de vouloir faire croire que les familles haïtiennes renonceront à l’enseignement en français et du français au profit du «tout en créole tout de suite». Les parents, les familles, tous réclament une École haïtienne de qualité, davantage d’enseignants qualifiés, un enseignement moderne qui permet non seulement une maîtrise conséquente du créole, mais aussi une maîtrise effective du français pour leurs enfants. Il est également fantaisiste de croire que les parents haïtiens accepteront un jour le «système » Yves Dejean qui ne correspond pas à leurs attentes et à leurs besoins: en Haïti, ce «système» est plutôt perçu comme «une fantaisie d'intellectuels coupés de la vie réelle de près de 10 millions d'Haïtiens et qui jonglent avec leurs phantasmes. C'est une chimère.» Il importe donc de récuser publiquement et de démonter de manière argumentée le «système» Yves Dejean, qui risque à terme d’amplifier l’apartheid linguistique qu’il croit combattre et qui pourrait du même mouvement conforter une École haïtienne à deux vitesses, une école de l’exclusion sociale et linguistique que l’on voit champignonner depuis plus de quarante ans en Haïti en dehors de tout contrôle de l’État.
Le «système» Yves Dejean ouvre la voie à la promotion de deux «sociétés» distinctes: (a) l’une créolophone, monolingue, à qui il croit pouvoir interdire le droit constitutionnel d’accès au français. Dans cette catégorie, Yves Dejean range «espesyalman mas pitit kiltivatè, ouvriye, manman pitit ki vann e ki achte nan tout mache andeyò, mache nan ti bouk, mache lavil…» (REBATI, 12 juin 2010) car dit-il, «Il faut tirer les conséquences du fait qu'Haïti est un pays essentiellement monolingue. Haïti est des plus monolingues des pays monolingues.» (b) L’autre «société» parfaitement, suffisamment ou relativement bilingue avec tous les «avantages» et les «privilèges» qu’un certain regard social sélectif et les préjugés hérités de l’époque coloniale attribuent à la «possession» du français. Dans cette catégorie, on trouvera les enfants des parents déjà bilingues et ceux dont les parents, unilingues créolophones, consentiront tous les sacrifices pour leur permettre d’accéder à une école dite  prestigieuse et fonctionnant «en français». À l’heure des choix décisifs en vue de la refondation du système éducatif haïtien, il serait catastrophique d’emprunter le cul-de-sac toxique que défend Yves Dejean.
La Constitution de 1987, que nombre d’observateurs auraient souhaité voir attester de manière explicite tous nos droits linguistiques, consigne cependant le principe de ce que les jurilinguistes appellent «le droit à la langue6», le droit à la possession et à l’utilisation des deux langues officielles du pays, le créole et le français. Car égaux quant à leurs droits constitutionnels, tous les Haïtiens ont droit à la pleine possession et à la jouissance de «la langue qui unit tous les Haïtiens», le créole, et ils ont également droit au français, langue de notre patrimoine historique dans laquelle a été rédigé l’Acte de l’Indépendance en 1804. L’article 5 de la Constitution de 1987, qui donne au créole et au français le statut de langues officielles, autorise donc la mise sur pied d’un système éducatif bilingue créole-français en Haïti par l’adoption, dans un futur proche, nous le souhaitons, de la première loi sur l’aménagement linguistique consacrant l’effectivité de la parité statutaire du créole et du français. En clair: l’article 5 de la Constitution de 1987  est au fondement du droit de tous les Haïtiens d’être éduqués ET en créole ET en français.
L’éducation bilingue est un choix de société, qui mérite d’être analysé en profondeur, avec pondération et compétence. Elle est répandue dans plusieurs pays et dans des contextes historiques différents de celui d’Haïti. Dans le cadre de cet article, je ne puis qu’indiquer quelques références documentaires que les lecteurs pourront amplement consulter. Je suggère donc, en partage, la consultation de: --(a) Camille Ekomo ENGOLO:

  • (a) «Analyse sociologique du bilinguisme d'enseignement au Cameroun»7, Varia, février 2001, n° 8, p. 135-161;  
  • (b) Samba TRAORE: «La pédagogie convergente: son expérimentation au Mali et son impact sur le système éducatif»8,Genève : BIE, 2001;
  • (c) Nazam HALAOUI, coord., Pierre BALIMA, Youssouf HAIDARA: «L'éducation bilingue en Afrique subsaharienne: enseignement dans deux langues: Burkina Faso, Congo-Kinshasa, Guinée, Mali, Niger et Sénégal»9, Paris: OIF: Organisation internationale de la francophonie, 2009;
  • (d) Blasius AGHA-AH CHIATOH, Andreas SCHOTT, Nazam HALAOUI et al.: «Apprendre... dans quelle langue ?»10, Lettre de l'ADEA (La), juin 2005, vol. 17, n° 2;
  • (e) Zacharie N. SAOUADOGO: «L’éducation bilingue un continuum éducatif comme alternative au système éducatif de base formel actuel au Burkina Faso»11, In Alphabétisation en milieux multilingues: l’expérience de pays africains francophones.

Le «système» Yves Dejean, «borné dans sa nature, infini dans ses vœux»

L’autre versant compulsif du «système» Yves Dejean a la même configuration depuis nombre d’années. Pour contrer «l'exaltation de l'idole française» (sic),  l’auteur de «Fransé sé danjé» tente de faire croire que le français doit être considéré comme une langue tout à fait étrangère en Haïti, donc une langue étrangère comme une autre, et qu’elle devrait être enseignée au même titre que n’importe quelle langue étrangère (le japonais? l’hébreu? le mandarin? le russe?) qui n’appartient pas au patrimoine historique et culturel du pays. Un tel déni de l’inscription de l’une de nos deux langues officielles dans l’histoire du pays indique bien que le «système» Yves Dejean pourrait induire des choix erronés quant à la didactique des deux langues du patrimoine linguistique national et qu’il est porteur d’un encombrant handicap quant à la conceptualisation et à la production de matériels didactiques bilingues créole-français pour l’École haïtienne de demain. Cela mérite d’être publiquement débattu.
Tel est, au fond, l’enjeu du débat: dans le «système» Yves Dejean, il s’agit d’exclure et de bannir une langue pour donner droit de cité à une autre langue. À l’opposé, avec notre vision ouvertement rassembleuse, nous entendons contribuer à AMÉNAGER EN MÊME TEMPS LES DEUX LANGUES OFFICIELLES D’HAÏTIdans l’espace public des relations entre l’État et les citoyens, dans les médias, dans le système judiciaire et dans la totalité du système éducatif (de la maternelle à l’enseignement universitaire et technique) par l’effectivité du droit à la langue, par la promotion sans exclusive des droits linguistiques de tous les Haïtiens, par la parité statutaire effective des deux langues officielles du pays à travers une politique nationale d’aménagement linguistique. 
Au moment où le rectorat de l’Université d’État d’Haïti, à la recherche d’une concertation sereine, propose de débattre de l’éventuelle mise en route de l’Académie créole prévue par la Constitution de 1987  --au cours d’un colloque international «L’Académie haïtienne: reconnaissance, modernité et approche scientifique des langues en usage en Haïti»12, prévu pour octobre 2011--, il est essentiel de cultiver une approche réaliste et rassembleuse de «la question linguistique haïtienne». Dans cet esprit, il est impératif de ne pas se fourvoyer dans le fondamentalisme linguistique qui sous-tend la démarche d’Yves Dejean, qui est paradoxalement membre du comité scientifique de ce colloque tout en étant farouchement opposé à la création de l’Académie créole. Pour notre part, nous avons formulé une cohérente proposition quant au statut et à la mission de  cette Académie haïtienne (ou Académie créole): elle pourrait être pensée au titre d’une unité de recherche-action dédiée uniquement à la production de matériel didactique bilingue français-créole et à l’élaboration de terminologies scientifiques et techniques bilingues. De manière réaliste, nous proposons de ne pas «mettre la charrue avant les bœufs»: la création de cette Académie haïtienne devrait être précédée de l’adoption de la première loi sur l’aménagement linguistique de l’État haïtien. Mieux: nous devons impérativement éviter que l’auréole rêvée d’une «prestigieuse» étiquette, l’Académie créole haïtienne, ne reproduise le passage à vide que constitue  la Secrétairerie d’État à l’alphabétisation dont l’impact réel sur la société haïtienne est quasiment nul…
Cette Secrétairerie d’État à l’alphabétisation a été dès sa création en 1994 un laboratoire expérimental pour l’application la plus large des idées d’Yves Dejean sur le créole haïtien. Il faut bien rappeler, pour mémoire, que l’auteur de «Fransé sé danjé» a été, avec le linguiste Paul Dejean, à la direction intellectuelle de cette Secrétairerie d’État lors de sa création en 1994 et qu’il y a laissé une forte orientation  «programmatique» à travers son  projet linguistique. Les résultats du projet linguistique d’Yves Dejean et de sa «pédagogie alphabétisante» au sein de cette Secrétairerie d’État n’ont jamais été évalués.  La Secrétairerie d’État à l’alphabétisation --dont l’échec est aussi légendaire que banalisé--, doit être sans délai l’objet d’un bilan public systématique, objectif et impartial, un exercice qui serait doublement utile, entre autres, à la réflexion sur l’hypothèse de création de l’Académie créole… Car de 1994 à 2011, personne ne sait vraiment le nombre exact d’Haïtiens et d’Haïtiennes véritablement alphabétisés à travers chacune des «campagnes» de la Secrétairerie d’État à l’alphabétisation… Et surtout personne ne sait s’il y a une maîtrise effective de la lecture et de l’écriture chez les alphabétisés après le cycle d’alphabétisation. De quelle manière le projet linguistique d’Yves Dejean a-t-il été validé dans l’alphabétisation des adultes, et avec quel matériel didactique? Et encore, quels sont les outils et les structures de  post-alphabétisation mis en place depuis 1994?  Et, de manière plus générale, de 1994 à 2011, y a-t-il des savoirs, une méthodologie et une expertise --produits en Haïti grâce au projet linguistique d’Yves Dejean--, incluant son «tout en créole tout de suite», qui pourraient maintenant être «modélisés» pour l’ensemble du système éducatif, formel et informel?
L’incontournable débat sur «la question linguistique haïtienne» est, souventes fois, tellement passionnel, voire irrationnel, qu’il importe aujourd’hui d’établir une utile distinction herméneutique et taxonomique entre ce qui relève des sciences du langage, notamment la didactique des langues, et le clairon verbomoteur de certains «défenseurs» du créole incapables, jusqu’ici, de proposer, en dehors d’une «homélie créoliste» conflictuelle, une vision rassembleuse et structurée de l’aménagement des deux langues officielles conforme à la Constitution de 1987. Il est impératif que le débat public sur «la question linguistique haïtienne» s’enrichisse de la contribution de tous nos talentueux architectes du chantier des langues, les écrivains en particulier. Et au chapitre des talents dont on parle peu, il  manque encore à l’actuel débat public la voix et l’expertise de ces milliers d’enseignants qui, dans le dur labeur de la transmission des connaissances en Haïti, méritent d’être enfin entendues des linguistes.

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Message  Joel Dim 1 Fév 2015 - 10:34

On ne donne plus le champ libre a BERROUET ORIOL qui essaie de noyer l'INTERNET avec ses textes.

On ne peut pas accuser MICHEL ANGE HYPPOLITE qui vit au CANADA depuis une quarantaine d'annees si je ne me trompe,de travailler au remplacement du francais par l'anglais.
Quant a YVES DEJEAN ,il a eu sa licence en LENGUISTIQUE a la SORBONNE ,il a eu son DOCTORAT aux ETATS UNIS.
Je prends les arguments de ROBERT BERROUET ORIOL avec un grain de sel.
Le probleme est que on voit beaucoup plus souvent les ARTICLES de BERROUET ORIOL sur le NOUVELLISTE et ALTERPRESSE parce que ORIOL a la meme "ligne ideologique" que ces medias:


En marge de «Les grands chantiers de la traduction en créole haïtien»

YON LÈT TOU LOUVRI KAPTEN KOUKOUROUJ

Robert Berrouët-Oriol
Mercredi, 28 Janvier, 2015 - 19:04

Ayiti, Péyi kréyolopal


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Kaptenn Koukourouj monchè,

Mwen kontan lè m wè etid mwen an, «Les grands chantiers de la traduction en créole haïtien1», rive jwenn ou kòm sa dwa epitou m ap remèsye w pou mesaj2 (nòt) ou voye ban mwen pou w banm lide pa w sou analiz mwen an.




Se konsa mwen swete pou gen dyalòg ak deba pami tout langajye yo, tout tradiktè pwofesyonèl osnon amatè ki apresye travay mwen an menm jan yo apresye travay lòt lengwis kreyolis yo. Mais la configuration de ton frêle message, cher Kaptenn Koukourouj, à la suite de mon étude laisse songeur et il convient de s’en désoler comme il faut se désoler de toute «félicitation» incongrue et de nature clanique que tu as reçue à propos de ton texte. Lors de la diffusion de mon étude, le 18 janvier 2015 et les jours suivants, j’ai souhaité sa mise en débat public par la survenue d’articles de fond. Men Kaptenn ou chwazi pale yon pawòl ti mamit anndan yon lòt ti mamit, yon pawòl ki pa pòy pawòl pa m nan: mesaj ou a monchè se yon repons dilatwa, mwen pral di pou kisa. Se regretan, men se chwa pa w. Mwen swete lòt moun ki vle mete pye nan diskisyon an va vini ak lòt kalte agiman.

Kaptenn Koukourouj devlope yon sèl lide pa li nan mesaj li voye ban mwen an: li di mwen kritike tradiksyon kreyòl ki fèt yo [pou magazin Haïti perspectives], koulyè a mwen ta dwe tounen yon tradiktè, mwen ta dwe bay tradiktè yo solisyon pou yo fè travay yo, epitou mwen ta dwe tradwi an kreyòl «Les grands chantiers de la traduction en créole haïtien». Mwen di repons Kaptenn nan se dilatwa li ye poutèt li kouri l al kache pou gwo problèm mwen poze yo nan zafè tradiksyon kreyòl la, li pito ap jwe marèl ak koze «solisyon» mwen ta dwe bay lò mwen fin fè analiz mwen an. Pawòl dilatwa Kaptenn Koukourouj la merite jwenn bon jan limyè si nou pa vle tonbe nan konfizyon menm lè tout moun ap mache ak bòn volonte yo lan pla men yo.

M ap tanmen reponn ak mo «kritike» a: en créole haïtien, dans le parler de tous les jours, «kritike» est un terme péjoratif qui comporte le sens négatif de «juger les personnes et les choses en relevant surtout leurs défauts». Poutèt li vle kouvri tradiksyon kreyòl tout moun konnen li fè pou magazin Haïti perspectives la, Kaptenn Koukourouj chwazi fè mawonaj devan tout gwo pwoblèm mwen analize nan etid mwen an, kòm kwa li pran pòz l ap bay tèt li baboukèt pour l ka ban mwen baboukèt. Se poutèt sa tou mwen di mesaj ou a monchè se yon repons dilatwa li ye. Menm jan an, Kaptenn koukourouj, ou di: mwen fin kritike, mwen fin «denonse travay ki mal fèt yo», koulye a mwen dwe bay solisyon epitou al mete men nan chantye tradiksyon yo. Mwen pa p jwe jwèt marèl sila a, mwen menm mwen pa p mare pye m nan zafè «kritike» sa a: ak atik mwen an, mwen pa rete nan nivo « kritike», mwen fè yon «étude critique», se pa menm bagay. Tansèlman kilès ki pè kanpe devan yon «étude critique»? Pi fò lan moun ki pè kanpe devan yon «étude critique» se moun ki dogmatik, ki sektè, ki renmen fonksyone lan ti gwoup k ap bat bravo k ap di «félicitation» lajounen kou lannuyit. Il importe par ailleurs de savoir que le refus de la critique chez beaucoup d’Haïtiens comporte un enjeu éthique3 relevant de la quête de la connaissance et de la vérité  –cet aspect de la question devra cependant être développé ailleurs. Pour l’heure, je dirai que l’exercice de la faculté critique, de l’esprit critique est une condition primordiale et première du processus de connaissance lui-même. Pour comprendre et accéder à des niveaux supérieurs de connaissance, l’esprit humain a besoin d’identifier, de situer, de classer, d’analyser, de critiquer en comparant les éléments de connaissance entre eux. Priver l’esprit humain de la faculté de critiquer c’est le rendre inapte au processus de compréhension, donc de connaissance.

En choisissant l’enfermement (yon pawòl ti mamit) qui consiste --par l’injonction que tu m’adresses de me muer en traducteur--, à réduire mon propos à une fourniture d’équivalents créoles tu témoignes, cher Kaptenn Koukourouj, d’un souci légitime tout en prêtant le flanc à une certaine démagogie populiste à l’œuvre chez nombre de «militants» créolistes. Il s’agit donc selon ton message (a) de me décréter traducteur vers le créole afin de fournir illico des «solutions» aux traducteurs; et (b) de produire dans la langue créole mon texte «Les grands chantiers de la traduction en créole haïtien». Kaptenn Koukourouj monchè, gen lè ou pa t byen li entwodiksyon etid mwen an: mwen di aklè ki sa mwen te vle analize nan tèks mwen an, epitou ki sijesyon ak pèspektiv mwen te vle bay nan koze fòmasyon akademik/fòmasyon pwofesyonèl tradiktè to. Etid mwen an pa chita sou resèt mirak, sou solisyon prese prese mwen ta dwe bay tradiktè yo. Il eût été présomptueux de ma part de prétendre pouvoir ou devoir apporter des solutions toutes cuites aux traducteurs au terme de mon étude: je ne suis pas traducteur de formation, je ne m’improvise pas traducteur vers le créole alors même que je plaide pour une professionnalisation de la traduction créole. Ainsi, c’est par souci de rigueur dans la démarche et parce que je sais que la traduction est un métier exigeant que j’ai fait appel en mai 2014 à une traductrice professionnelle afin de traduire en créole mon «Plaidoyer pour une éthique et une culture des droits linguistiques en Haïti4» sous le titre de «Pledwaye pou yon etik ak yon kilti ki tabli respè dwa lengwistik ann Ayiti». Ce livre est disponible en version tête-bêche créole-français, à Montréal, aux Éditions du Cidihca.

Produire des textes de haut niveau en créole haïtien est une perspective légitime et un objectif concret qui ne doivent pas être enfouis sous des spasmes populistes. J’appartiens à une génération qui a reçu toute sa formation intellectuelle en français, je suis parfaitement conscient que lorsque j’écris en créole je procède à une opération traduisante5 et que pareille opération  draine toutes sortes de difficultés à la fois lexicales, sémantiques et terminologiques. Mais l’option de produire des textes de haut niveau en créole est juste en son principe car cette langue doit chaque jour confirmer sa prise de possession de l’écrit sur différents registres. Produire en créole: par la rédaction de premier niveau ou par la traduction professionnelle, le processus n’est pas le même. Et produire en français une étude critique sur les problèmes de la traduction créole ne m’autorise pas à décréter que je serais devenu, par autoproclamation, un traducteur attitré vers le créole. De même, il est hors de question que je réponde à l’injonction selon laquelle une fois posé un diagnostic critique sur les problèmes de la traduction créole, mon propos pour demeurer crédible devrait emprunter le chemin caillouteux des chantiers de traduction  –ce n’est pas mon métier et il y a lieu de récuser à visière levée pareil détournement de mon étude.

Kaptenn Koukourouj monchè, gen lè ou pa t byen li konklizyon etid mwen an: mwen trase yon pèspektiv pratiko pratik an jeneral («rompre avec les équivalents créoles de type périphrase définitoire/explicative»), epitou mwen louvri yon kokenn chenn pèspektiv nan zafè fòmasyon pou mete kanpe pwofesyonalizasyon metye tradiktè a ann Ayiti. Kidonk monchè, fòk ou reli konklizyon m nan, m pa konprann kouman ou ka rete bèbè sou zafè fòmasyon tradiktè yo: «À vouloir faire de la traduction un métier, il s’agira de définir un programme commun de formation en traduction et en rédaction technique et scientifique en phase avec les besoins du pays et qui saura donner la priorité à la traduction vers le créole. Ce programme de formation universitaire devra, à l’horizon 2020 – 2025, fournir au pays des langagiers compétents pouvant entre autres contribuer à la production d’ouvrages unilingues créoles comme de vocabulaires et de lexiques bilingues français-créole (ou encore anglais-créole, espagnol-créole»6.

Kaptenn Koukourouj monchè, nan reflechi n ap reflechi sou pwoblèm tradiksyon kreyòl yo, fòk nou elve nivo diskisyon an pou n fè travay la vanse tout bon vre…

Le refus ou la banalisation de la théorie, d’un enjeu théorique, est un procédé qu’utilise le populisme linguistique pour asseoir l’idée que le simplisme est l’équivalent de la simplicité, alors même que le simplisme est une porte ouverte sur la confusion comme sur le déficit de vision. Il faut savoir, à ce sujet, que subsiste encore de nos jours l’idée erronée selon laquelle on peut se contenter du service minimum, de la simplification à outrance, du «chemen dekoupe» dès lors qu’il s’agit du créole. Le populisme linguistique s’arc-boute ainsi au mépris de la langue créole et lui porte préjudice. Ainsi voudra-t-on privilégier «en toute simplicité» l’option des solutions recettes aux dépens d’une vision linguistique conséquente qui s’articule à la nécessaire formation universitaire et professionnelle des traducteurs  –l’ornière du parcellaire à contre-courant d’une démarche d’ensemble, formelle et méthodique.

Zafè vizyon an se pa pawòl anlè. Vizyon lengwistik m ap defann nan tout liv ak atik mwen pibliye yo makònen ak yon pèspektiv ki klè kou ròch lagalèt: bay kreyòl la tout dwa li menm jan ak tout lòt lang natirèl kretyen vivan pale, anpeche zòt neye kreyòl la nan yon ti kwi, lan yon ti mamit de pou kenz. Kidonk an menm tan n ap chache bon jan ekivalan kreyòl pou tout tradiksyon nou yo, menm jan an tou nou dwe veyatif pou n mare travay tradiksyon an ak yon vizyon lengwistik konsekan jan mwen te moutre l la nan «Plaidoyer pour une éthique et une culture des droits linguistiques en Haïti».

Cher Kaptenn Koukourouj, nous voici interpellés par la définition et la mise en œuvre d’un modèle standard en traduction générale comme en traduction scientifique et technique créoles. Alors quelle devrait être la configuration d’un tel modèle standard? Comment l’incontournable formation universitaire en traduction devrait-elle contribuer à l’édification d’un tel modèle pour qu’il soit durablement institutionnalisé?

Vaste enjeu s’il en est, qui devra à son niveau être abordé plus tard en un texte distinct.

Cordialement,

Robert Berrouët-Oriol

Notes
1.Robert Berrouët-Oriol (2015). «Les grands chantiers de la traduction en créole haïtien»

2.Ce message figure en annexe à la présente Lettre ouverte.

3.Sur l’enjeu éthique, voir entre autres Pierre V. Zima, «Idéologie, théorie et altérité: l'enjeu éthique de la critique littéraire». Études littéraires, vol. 31, n° 3, 1999, p. 17-30

4.Robert Berrouët-Oriol (2014). «Plaidoyer pour une éthique et une culture des droits linguistiques en Haïti»

5.Sur l’opération traduisante, voir entre autres Christine Durieux: «L’opération traduisante entre raison et émotion». Meta: journal des traducteurs



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Dernière édition par Joel le Dim 1 Fév 2015 - 15:56, édité 1 fois

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Message  Joel Dim 1 Fév 2015 - 10:44

SE MESAJ ORIJINAL KAPTENN KOUKOUROUJ-MICHEL ANGE HYPPOLITE lan:



Pou Robert Berrouët-Oriol [25 janvier 2015]

Mwen li analiz-kritik Robert Berrouët-Oriol la, ki rele: LES GRANDS CHANTIERS DE LA TRADUCTION EN CRÉOLE HAÏTIEN. Nan analiz li a, mwen remake li al chèche konnen sa ki te deja fèt nan domèn tradiksyon nan lang kreyòl la. Travay Berrouët-Oriol la gen yon nivo istorik, yon nivo analiz ak bon jan kritik solid sou travay tradiksyon ki ap fèt, soti nan franse ale nan kreyòl. Se trè byen! Travay analiz kritik Robert Berrouëtt-Oriol la pral fòse moùn ki ap fè travay tradiksyon (pwofesyonèl kou amatè) ale an pwofondè nan nannan sans mo yo anvan yo kouche yo sou papye.

Konsta Robert Berrouët-Oriol fè yo montre limit anpil nan tradiktè yo ansanm ak limit ki genyen nan materyèl ki ta dwe ekziste pou ede moùn ki ap fè tradiksyon yo nan akonplisman travay yo. Anfèt, pi gwo defi nan fè travay tradiksyon se jwenn mwayen pou kòlte ak absans divès materyèl ki ta dwe ekziste pou travay tradiksyon an rive byen fèt.

Robert Berrouët-Oriol siyale aklè, apati kèk ekzanp, tradiksyon ki pa byen fèt. Se trè byen, men travay Robert Berrouët-Oriol pa kab kanpe senpman nan nivo denonse travay ki mal fèt yo. Robert Berrouët-Oriol dwe ale pi lwen toujou, paske li genyen anpil konesans nan domèn leksikoloji ak tèminoloji ki kab pèmèt li devlope materyèl nan nivo leksikal nan chan konpetans li oubyen ede lòt kreyolis yo nan konble twou vid ki genyen nan domèn tradiksyon kreyòl la.

Robert Berrouët-Oriol chwazi yon echantiyon tradiksyon ki soti nan Haïti Perspectives pou li demontre erè ki parèt nan anpil tradiksyon ki fèt an kreyòl , men li pa bay okenn pwopozisyon pou korije erè li siyale yo.

Nan travay Robert Berrouët-Oriol la, li rapòte pawòl Marie-Christine Hazaël-Massieux nan «La traduction de la Bible en créole haïtien: problèmes lingusitiques, littéraires et culturels.» Se trè byen. Anfèt, pawòl Hazaël-Massieux yo se konsta li fè pandan li te ap analize tradiksyon labib la. Nan sans sa a, li klè pou tout moùn, se aksyon plis kritik byen chita ki pou mennen chanjman. Si pyèsmoùn pa vle pran chans fè tradiksyon kreyòl epitou si tout moùn deside pran yon atitid founi je gade, lang kreyòl la ap toujou rete menm plas.

Nan faz moùn ki ap fè tradiksyon kreyòl yo rive la, yo bezwen pi plis toujou pase remak jeneral. Yo bezwen zouti pou yo travay. Yo bezwen modèl. Se poutèt sa mwen ta ankouraje Robert Berrouët-Oriol vin mete men nan chantye tradiksyon an ansanm ak tout lòt kreyolis ki ap pran risk nan domèn lan pou pèmèt lang kreyòl la vanse. Kounye a, se tou pa Robert Berrouët-Oriol pou li vin konsolide fondasyon chantye konstriksyon kreyòl la nan nivo konpetans li. Tankou mwen toujou di li :Menm jan ak tout lòt lang, kreyòl pa gen limit. Limit lang kreyòl la, se limit moùn ki ap sèvi ak li yo.

Alaverite, tankou tout moùn konnen li, nou pa kab soti nan zewo pou nou rive sibitman nan san. Fòk gen etap ki franchi. Se nan devlopman etap sa yo menm, mwen kwè Robert Berrouët-Oriol ta dwe vin pote-kole.

Yon premye etap se ta, si Robert Berrouët-Oriol pa deja fè li, tradwi tèks li a: Les Grands chantiers de la traduction en créole haïtien, nan lang kreyòl la, epi pataje li ak lòt kreyolis. Kalite travay sa a ta kab ede nan devlopman yon vokabilè espesyalize nan domèn lengwistik ak nan domèn tradiksyon, paske, mennen koulèv lekòl se yonn, fè li chita se de. Epitou, pa gen pi bèl fason pou yon moùn ede nan fasilite chanjman pase aji apati ekzanp pozitif. Mwen ap pale la a apati eksperyans pa mwen sou teren an. Genyen kèk tan moùn ki anti kreyòl yo te pran plezi di : kreyòl pa kab fè lasyans, se tankou, se lang lan ki pou devlope pwòp tèt li. Pou mwen te pwouve yo se moùn nan ajisman yo, ki fè yon lang vanse, mwen te pibliye Atlas / Leksik Zo mounn: Leksik an 4 lanng, nan ane 1989. Nan liv sa a, mwen te konpare fason lang angle, franse, panyòl te chwazi mo pou divès zo nan kò moùn epi mwen te fè pwopozisyon ki kab sèvi nan lang kreyòl Ayiti a. Ak liv sa a, mwen te devlope yon baz leksikal pou fasilite travay tradiksyon / adaptasyon nan domèn byoloji.

Nan Educa-Vision, Féquière Vilsaint fè parèyman. Li mete men nan travay kreyasyon leksikal la nan tradwi/adapte liv nan domèn byoloji, syans latè, syans fizik, elatriye. Se menm apwòch sa a mwen ta ankouraje Robert Berrouët-Oriol swiv, nan chan konpetans li kòm tèminològ, pou avansman lang kreyòl la, paske pwovèb la di li aklè: se ti pa ti pa pou nou rive kay granpapa!

Michel-Ange Hyppolite (Kaptenn Koukourouj)
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Message  Invité Lun 2 Fév 2015 - 20:09


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