Michèle P Louis annonce un débat autour de la politique générale de son gouv.

Michèle D. Pierre-Louis a donné aujourd'hui sa première conférence de presse. Le Premier ministre, à travers cette présentation publique, commence à s'affirmer sur le chemin de la Primature. Détendue, ayant l'air de maîtriser au moins les grandes questions qui agitent la société haïtienne, Michèle Duvivier Pierre-Louis donne l'impression d'assouplir sa position et de vouloir offrir aux protagonistes un cadre élargi de discussions en vue de la formation du prochain gouvernement.

Mais, au-delà de cette allure décontractée affichée par Mme Pierre-Louis, elle se montre peu confortable dans les négociations actuellement en cours, en regard des exigences faites par les partis politiques qui réclament la gestion de la plupart des ministères. Par diplomatie ou par peur de se faire coincer, le Premier ministre s'est quand même montré prudent dans ses propos.

Ce n'est pas facile, a lâché, plus d'une fois, Michèle D. Pierre-Louis, sans pour autant montrer le moindre signe de se dévier de sa vision, de son objectif. « Nous continuons à négocier et nous espérons que nous aboutirons à quelque chose.»

Quel optimiste affiché par Madame Pierre-Louis ?

De toute façon, Madame Pierre-Louis nourrit des craintes qu'elle a ouvertement exprimées. Elle craint que les ministères ne soient convertis en vache à lait pour alimenter les campagnes des candidats aux prochaines élections. Elle craint que ces institutions de l'Etat ne soient regorgées de partisans de regroupements politiques, alors qu'elle dit prôner une politique de neutralité et d'inclusion.

Mais les craintes de Michèle sont-elles justifiées dans la mesure où, avec ou sans élections, la plupart des institutions publiques servaient et servent encore de mamelle pour ministres, directeurs généraux (organismes déconcentrés) ?

En dehors de la question électorale qui parait a priori comme un faux problème, ne sera-t-il pas plutôt plus urgent de réformer l'Etat, de mettre des garde-fous?

Sans mettre en doute la volonté manifeste de Mme Pierre-Louis de gérer différemment le pays, sera-t-elle capable de réussir, de faire face à ces nombreux défis qui l'attendent, de briser les poches de résistance qui, certainement, ne manqueront pas de lui assener des coups qui laisseront, à ne point en douter, de profondes cicatrices ?