Commémoration du tremblement de terre en Haiti

Haïti: des milliers de personnes se réfugient dans la prière à l'occasion du 1er anniversaire du tremblement de terre

Port-au-Prince, le 12 janvier 2011 –(AHP) – Des cérémonies pour marquer le premier anniversaire du tremblement de terre du 12 janvier 2010 ont été organisées ce mercredi à Port-au-Prince et dans plusieurs autres régions du pays dont celles directement frappées par le séisme, alors que des centaines de milliers d'Haïtiens continuent de vivre dans la rue ou dans des abris de fortune, l'aide promise pour la reconstruction, n'arrivant qu'au compte-goutte.

La capitale, détruite à plus de 70% par le séisme, a été transformée ce mercredi en un vaste champ de prières où des adeptes de différentes confessions religieuses se retrouvaient pour se recueillir, rendre gloire à Dieu de les avoir préservés et célébrer la vie.

Vêtues de blanc, noir ou d'autres couleurs sombres, de nombreuses personnes ont convergé vers différents lieux de prières en cette journée où tout a chômé, même les stations service, parce que dans chaque secteur d'activité, des gens ont perdu un mari, une épouse, un frère, une soeur ou d'autres êtres chers. Une journée qui a rappelé les premiers moments de solidarité post-séisme.

Le bilan du seisme meurtrier a été revu aussi à hausse en cette journée de commemoration: plus de 316.000 morts, selon le premier ministre Jean Max-Bellerive, alors que lles chiffres oscillaient jusqu'ici entre 220.000 et 250.000. Les corps de de 206.000 personnes ont été enterrés dans des fosses communes dans le seul site de Saint-Cristophe (Titanyen), au nord de la capitale.

Sur l’esplanade de la Cathédrale de Port-au-Prince, des milliers de personnes ont pris part à une messe concélebrée par le cardinal Robert Sarah, envoyé spécial du Pape Benoit 16, le nonce apostolique et de nombreux évêques et prêtres haïtiens.

C'est au cours de cette journée que la nouvelle de la nomination par le pape Benoit XVI du remplaçant de l'archevêque de Port-au-Prince Joseph Serge Miot decédé dans l'effondrement de la cathedrale, a été rendue publique. Il s'agit de l'actuel évêque des Cayes,Mgr Guire Poulard.

Les fidèles dont de nombreux ont perdu des êtres chers le 12 janvier , ont exhibé dans la douleur sur les ruines de la cathedrale, les photos des disparus en criant leurs noms, une façon de les ofrir à Dieu, "lui seul qui peut donner et reprendre".

D'autres ont également montré des photos de disparus, ne sachant où il se trouvaient au moment de ces 35 secondes dévastatrices.

" C'est dur de ne pas savoir. Partout où je passe je crois entendre le cri de mon fils Pierre (21 ans). Je ne sais pas où la mort l'a surpris", a fait savoir en pleurs, Anita qui n'a pas d'autres enfants.

" Mon fils était rentré la veille des Etas-Unis pour venir travailler en Haïti. Il m'avait dit qu'il allait au Market. Je ne sais rien d'autre, a confié pour sa part, Théodore.

Le Cardinal Sarah a appelé les Haïtiens à placer leur confiance en Dieu car les biens matériels ne sont que passagers. Il a aussi salué la coopération de la communauté internationale vite accouru, a-t-il dit, au chevet d’Haïti après le séisme.

Des cérémonies ont également été organisées dans l’aire du Champ-de-Mars avec le secteur protestant et sur les ruines des Eglises, des écoles et universités et en pleine rue.

Au Bureau National d’Ethnologie, c’est le secteur Vodou qui a organisé une cérémonie à la mémoire des disparus.

Quant au président René Préval, il posé en compagnie du co-président de la CIRH, Bill Clinton, la première pierre du Mémorial du 12 janvier qui sera construit sur le site qui abritait au Champ-de-Mars, le Bureau Central de la Direction Générale des Impôts (DGI).

Il a fait part de la nécessité de créer un symbole pour que les disparus restent vivants dans nos coeurs.

Mais la vie s'est arrêtée à 4 heures 53, l'heure du début des 30 secondes fatidiques. Une minute de silence a éte observée à la mémoire des victimes. Dans de nombreux quartiers, les automobilistes se sont arrêtés et les gens en prière ou qui s'adonnaient à d'autres acctivités se sont immobilisés et se sont tus.

D'autres personnes sont sorties dans la rue pour éviter d'être sous un toit à ce moment précis. " 30 secondes, c'est facile à compter, mais, c'est en 30 secondes qur le pays a été détruit et que300.000 personns ont trouvé la mort", a souligné un etudiant de l'Univedrsité de Port-au-Prince où des centaines de collègues ont péri dans l'effondrement du bâtiment de la Rue Rivière (Port-au-Prince)

Des cérémonies ont également été organisées dans pratiquement toutes les régions de province et aussi par les Haïtiens de l'étranger dans plusieurs villes, notamment Miami, New-York, Boston, Philadelphie, Montréal et Paris.

Après ce semblant d'unanimité mecredi dans la douleur, personne ne sait de quoi demain sera fait. La situation des victimes du séisme n'a pas vraiment bougé. La reconstruction reste lettre morte. Pendant que le pays s'enlise dans une crise post-electorale et que le choléra qui a déjà tué près de 4000 personnes continue de se répandre.