POUR LE DRAPEAU, POUR LA PATRIE... VIVE LE DRAPEAU HAITIEN!

Ce 18 mai nous ramène à l'Arcahaie. Nous replongerons dans notre passé, le temps des célébrations officielles, pour nous souvenir de nos aïeux. Nous allons nous gargariser. Faire comme si nous sommes partie de leurs prouesses.

Le 18 mai est aussi la fête de notre avenir. Celle de l'Université. Cette Université qui n'est plus celle de l'Etat seulement, mais s'est démocratisée. Est devenue multiforme. A proliféré.

Pour le meilleur et pour le pire.

Le meilleur, car des cadres valables en sortent chaque année. Peuvent poursuivre n'importe où dans le monde leur formation sans avoir à rougir devant quiconque.

Il sort aussi de nos universités, ou du moins n'en sortent pas, des étudiants handicapés pour la vie. Ces accidentés du savoir qui n'avaient pas les bases et n'ont pas pu acquérir le reste.

En ce 18 mai, c'est à eux qu'il nous faut penser. A ces étudiants à qui des professeurs sont forcés de donner des notes pour qu'ils passent les cours, sinon leur établissement ferait faillite ou les professeurs seraient révoqués pour cause d'insuffisance de résultat.

Si trop d'étudiants ou d'élèves ne réussissent pas un cours, une classe, c'est sans aucun doute le professeur le problème, n'est-ce pas ?

Et comme les étudiants sont des actifs et les profs inscrits au compte des dépenses, l'équilibre est vite trouvé au pays des intérêts bien compris. Les étudiants passent des cours auxquels ils n'auraient pas dû pouvoir s'inscrire.

En ce 18 mai, fête de l'Université pensons à tous ceux qui sont les victimes du système éducatif que nous avons mis en place.

Pour reprendre les mots d'Alain Calosci, docteur en sciences de l'éducation, qui a travaillé en Haïti ces dernières années : « une génération entière est en train d'être sacrifiée dans les écoles et les universités haïtiennes telles qu'elles sont aujourd'hui.

Et au professeur de poursuivre : « Au cours de mon séjour, j'ai eu l'opportunité d'enseigner dans deux universités de Port-au-Prince. En master, où l'on a souvent affaire à des étudiants de 35-40 ans, on en trouve de bon niveau. À l'inverse, on constate une détérioration très sensible du niveau des étudiants en licence, et ce, d'année en année. Je ne parle pas ici de la maîtrise de leur sujet d'étude, mais de leur incapacité à s'exprimer et de l'absence des pré-requis pour pouvoir suivre un cursus universitaire. J'ai trouvé des étudiants de première ou de deuxième année proches de l'illettrisme. », se désole l'enseignant.

A qui la faute ?

Pour le drapeau, pour la patrie, pensez-y en ce 18 mai.

Frantz Duval, www.lenouvelliste.com