L'explosion demographique, une bombe a retardement
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L'explosion demographique, une bombe a retardement
Une bombe à retardement...
En 2020, la population haïtienne pourrait doubler. A part l'avortement, une "planification" individuelle de la procréation, l'Etat semble se désintéresser de l'explosion démographique alors que les ressources du pays se réduisent considérablement.
Elle a frôlé la mort. Abandonnée peu de temps après sa naissance, elle pèse moins de 3 livres. La peau plissée, les gencives enflées, cette petite fille semble s' accrocher à la vie. Hospitalisée dans une institution sanitaire privée de la capitale, son état s'est progressivement stabilisé. Elle a eu de la chance, parce que prise en charge par une jeune célibataire qui ne rechigne pas à exécuter les ordonnances. Profondément humaniste, cette femme a décidé de donner le nom de Victoria à ce nourrisson. Pour elle, cette enfant est sortie victorieuse de la mort qui la guettait...
Victoria n'est pas la seule enfant abandonnée. Chaque semaine, entre six à dix enfants en bas âge sont délaissés dans des hôpitaux, sur des places publiques ou tout simplement jetés dans des bennes à ordures.
Issus de familles mono parentales , de copulations furtives, ils présentent souvent des signes de maladies associées à la malnutrition.
Le phénomène "d'enfant délaissé", indicateur de la précarité socioéconomique, renvoie aussi à l'urgence d'une politique publique de planification des naissances.
Sinon, la population haïtienne qui est, selon le recensement de 2003, de 8.373 750 habitants, pourrait tout simplement doubler d'ici à 2020. Car 55.8 % de cette population est âgée de 18 ans et plus. Donc en âge de procréer
Avortement et "planification" des naissances
D'après des statistiques difficiles à vérifier, compte- tenu de l'épais voile recouvrant les "Avortements volontaires provoqués (AVP)" non thérapeutiques - à cause de leur prohibition et de la stigmatisation des gestantes- , 40% des femmes ayant entre 16 et 24 ans auraient effectué au moins un avortement volontaire. Et dans la fourchette de 16 à 35 ans, le pourcentage oscille entre 30 et 35, selon ce que nous avions appris début 2005. Et ce, pour des motifs diffèrents.
A l'époque et fort probablement aujourd'hui encore, il n'existait aucune prise en charge post-abortale sérieuse. Ceci avec tous les risques d'infection.
Les articles de presse et les émissions audiovisuelles n'ont pas réussi à dissuader les gens de poursuivre de telles pratiques informelles et dangereuses relatives à la « planification individuelle » de la procréation ou avortement.
La pénalisation de l'AVP non thérapeutique, les stigmatisations sociales, morales et religieuses ont, au contraire, renforcé la clandestinité autour de cette pratique médicale. Une situation qui augmente aussi les risques de mort ou de pathologies post-abortales.
En 2006, l'avortement est toujours punissable de la réclusion criminelle, des travaux forcés à temps, selon l'article 262 du Code pénal. La pénalisation touche l'avorteur et l'avortée. Et la notion de volonté n'est pas reconnue à la femme enceinte. Le texte de loi, vieux de 176 ans, suscite toujours des débats.
A ce niveau, cependant, et grâce à l'insistance de certaines organisations féministes et de défense des droits humains, l'avortement, dans certains cas, est « accepté ». Dans les cas de viol et d'inceste notamment.
Happés par les priorités du quotidien, le court terme donc, les décideurs et la société civile n'ont, semble-t-il, pas encore cru bon de se pencher sur l'avortement, sur la planification des naissances.
Et ce, dans un contexte où les ressources du pays s'épuisent sur fond d'une augmentation alarmante de sa population dont le phénomène d'enfant abandonné constitue l'un des indicateurs. Les interrogations donnent froid dans le dos en effet. A savoir :
Comment prendre en charge des enfants de plus en plus nombreux à naître dans une misère infrahumaine ?
Comment prendre en charge la sexualité des jeunes âgés de 16 à 24 ans appelés à procréer?
Dans quel pays ?
Avec quelles ressources ?
Entre-temps, la planification familiale, la qualification juridique ( pénalisation ou dépénalisation )de l'avortement, comme les questions touchant à la sécurité publique devront être discutées. Elles sont vitales et existentielles.
Du reste, en Haïti, les enfants abandonnés sont à la merci de la providence. Et ceux qui n'auront pas la chance d'être adoptés, comme la petite Victoria, risqueront de mourir ou de sombrer dans la délinquance. Tout simplement...
Imaginez Port-au-Priince avec le double de sa population actuelle ?
Roberson Alphonse
robersonalphonse@yahoo.fr
Tire du Nouvelliste
En 2020, la population haïtienne pourrait doubler. A part l'avortement, une "planification" individuelle de la procréation, l'Etat semble se désintéresser de l'explosion démographique alors que les ressources du pays se réduisent considérablement.
Elle a frôlé la mort. Abandonnée peu de temps après sa naissance, elle pèse moins de 3 livres. La peau plissée, les gencives enflées, cette petite fille semble s' accrocher à la vie. Hospitalisée dans une institution sanitaire privée de la capitale, son état s'est progressivement stabilisé. Elle a eu de la chance, parce que prise en charge par une jeune célibataire qui ne rechigne pas à exécuter les ordonnances. Profondément humaniste, cette femme a décidé de donner le nom de Victoria à ce nourrisson. Pour elle, cette enfant est sortie victorieuse de la mort qui la guettait...
Victoria n'est pas la seule enfant abandonnée. Chaque semaine, entre six à dix enfants en bas âge sont délaissés dans des hôpitaux, sur des places publiques ou tout simplement jetés dans des bennes à ordures.
Issus de familles mono parentales , de copulations furtives, ils présentent souvent des signes de maladies associées à la malnutrition.
Le phénomène "d'enfant délaissé", indicateur de la précarité socioéconomique, renvoie aussi à l'urgence d'une politique publique de planification des naissances.
Sinon, la population haïtienne qui est, selon le recensement de 2003, de 8.373 750 habitants, pourrait tout simplement doubler d'ici à 2020. Car 55.8 % de cette population est âgée de 18 ans et plus. Donc en âge de procréer
Avortement et "planification" des naissances
D'après des statistiques difficiles à vérifier, compte- tenu de l'épais voile recouvrant les "Avortements volontaires provoqués (AVP)" non thérapeutiques - à cause de leur prohibition et de la stigmatisation des gestantes- , 40% des femmes ayant entre 16 et 24 ans auraient effectué au moins un avortement volontaire. Et dans la fourchette de 16 à 35 ans, le pourcentage oscille entre 30 et 35, selon ce que nous avions appris début 2005. Et ce, pour des motifs diffèrents.
A l'époque et fort probablement aujourd'hui encore, il n'existait aucune prise en charge post-abortale sérieuse. Ceci avec tous les risques d'infection.
Les articles de presse et les émissions audiovisuelles n'ont pas réussi à dissuader les gens de poursuivre de telles pratiques informelles et dangereuses relatives à la « planification individuelle » de la procréation ou avortement.
La pénalisation de l'AVP non thérapeutique, les stigmatisations sociales, morales et religieuses ont, au contraire, renforcé la clandestinité autour de cette pratique médicale. Une situation qui augmente aussi les risques de mort ou de pathologies post-abortales.
En 2006, l'avortement est toujours punissable de la réclusion criminelle, des travaux forcés à temps, selon l'article 262 du Code pénal. La pénalisation touche l'avorteur et l'avortée. Et la notion de volonté n'est pas reconnue à la femme enceinte. Le texte de loi, vieux de 176 ans, suscite toujours des débats.
A ce niveau, cependant, et grâce à l'insistance de certaines organisations féministes et de défense des droits humains, l'avortement, dans certains cas, est « accepté ». Dans les cas de viol et d'inceste notamment.
Happés par les priorités du quotidien, le court terme donc, les décideurs et la société civile n'ont, semble-t-il, pas encore cru bon de se pencher sur l'avortement, sur la planification des naissances.
Et ce, dans un contexte où les ressources du pays s'épuisent sur fond d'une augmentation alarmante de sa population dont le phénomène d'enfant abandonné constitue l'un des indicateurs. Les interrogations donnent froid dans le dos en effet. A savoir :
Comment prendre en charge des enfants de plus en plus nombreux à naître dans une misère infrahumaine ?
Comment prendre en charge la sexualité des jeunes âgés de 16 à 24 ans appelés à procréer?
Dans quel pays ?
Avec quelles ressources ?
Entre-temps, la planification familiale, la qualification juridique ( pénalisation ou dépénalisation )de l'avortement, comme les questions touchant à la sécurité publique devront être discutées. Elles sont vitales et existentielles.
Du reste, en Haïti, les enfants abandonnés sont à la merci de la providence. Et ceux qui n'auront pas la chance d'être adoptés, comme la petite Victoria, risqueront de mourir ou de sombrer dans la délinquance. Tout simplement...
Imaginez Port-au-Priince avec le double de sa population actuelle ?
Roberson Alphonse
robersonalphonse@yahoo.fr
Tire du Nouvelliste
gwotoro- Super Star
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Date d'inscription : 20/08/2006
Feuille de personnage
Jeu de rôle: le balancier
Re: L'explosion demographique, une bombe a retardement
Finalement quelqu'un a osé toucher la plaie.C'est incroyable que les dirigeants haitiens soient si irresponsables devant ce phenomène.Nous parlons d'insecurité, de kidnapings, de kokorats etc.Et bien Messieurs et dames,negligez ce probleme dans vingt ans vous payerez les consequences.La superficie habitable ne sera pas aggrandie;la production nationale n'augmentera pas proportionnellement au taux de la croissance des naissances.Alors imaginez Haiti dans vingt ans.
Si vraiment l'ONU et les pays amis d'Haiti pensent soulager la misère des haitiens;il faudarit que les nouvelles pillules qui empechent la fecondation des ovules soient disponibles pour les jeunes femmes dans les centres de sante.Je rève assurement car ce ne sont pas vraiment les preoccupations de ceux qui dirigent le monde.Ils pensent plutot à organiser des hecatombes au lieu de reduire le nombre des enfants abandonnés qu'ils leur plaisent d'appeler delinquants, kokorats, mal-aimes .Mais qu'ils pensent à la mort de Mme Estimé en 2006 et regardent un peu l'avenir de ce petit pays pauvre.Que c'est triste l'avenir de ces petits enfants.
Si vraiment l'ONU et les pays amis d'Haiti pensent soulager la misère des haitiens;il faudarit que les nouvelles pillules qui empechent la fecondation des ovules soient disponibles pour les jeunes femmes dans les centres de sante.Je rève assurement car ce ne sont pas vraiment les preoccupations de ceux qui dirigent le monde.Ils pensent plutot à organiser des hecatombes au lieu de reduire le nombre des enfants abandonnés qu'ils leur plaisent d'appeler delinquants, kokorats, mal-aimes .Mais qu'ils pensent à la mort de Mme Estimé en 2006 et regardent un peu l'avenir de ce petit pays pauvre.Que c'est triste l'avenir de ces petits enfants.
Dernière édition par le Sam 9 Sep 2006 - 13:45, édité 2 fois
Rodlam Sans Malice- Super Star
-
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Loisirs : Lecture et Internet
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Re: L'explosion demographique, une bombe a retardement
Sincerement ami Sans Malice,
Je ne crois pas que certains de nos dirigeants ne voient pas le probleme. Je me rappele que Preval en a souffle un mot pendant une entrevue pendant sa campagne electorale.
Mais, nos politiciens et nos penseurs preferent toujours garder le debat dans les bassesses et ne le font pas evoluer.
Si on n'arrive meme pas a respecter le mandat de 5 ans d'un president ou apres 20 ans d'existence d'une constitution (qui peut avoir ses imperfections il est vrai, mais...) on n'a pas encore de Conseil Electoral Provisoire, comment penser a renforcer l'autorite de l'Etat et de parler des vrais problemes du pays: reboisement, developpement durable, controle de la demographie, environnement, etc.
Changeons d'abord nos mentalites pour changer notre pays.
Je ne crois pas que certains de nos dirigeants ne voient pas le probleme. Je me rappele que Preval en a souffle un mot pendant une entrevue pendant sa campagne electorale.
Mais, nos politiciens et nos penseurs preferent toujours garder le debat dans les bassesses et ne le font pas evoluer.
Si on n'arrive meme pas a respecter le mandat de 5 ans d'un president ou apres 20 ans d'existence d'une constitution (qui peut avoir ses imperfections il est vrai, mais...) on n'a pas encore de Conseil Electoral Provisoire, comment penser a renforcer l'autorite de l'Etat et de parler des vrais problemes du pays: reboisement, developpement durable, controle de la demographie, environnement, etc.
Changeons d'abord nos mentalites pour changer notre pays.
gwotoro- Super Star
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Date d'inscription : 20/08/2006
Feuille de personnage
Jeu de rôle: le balancier
Re: L'explosion demographique, une bombe a retardement
Mais c'est la raison de mon texte:"Fok nou sispann pale selman."Nous savons tous les problèmes que confronte le pays ,mais que faisons -nous pour les resoudre.?J'admets qu'à cause de la faiblesse de notre economie on ne peut pas resoudre tout à la fois;mais faisons un peu d'efforts pour resoudre les plus urgents.car ce n'est pas en les evoquant qu'on allegera la misère en haiti.Il faut prendre les mesures adequates pour epargner cette catastrophe qui nous menace.Je ne pense pas que le mot catastrophe est trop fort ,car en verite en contemplant l'avenir du pays ,je ne vois que misere, degradation de l'environnement, secheresse, famine etc ; Haiti sera comme la Somalie.
C'est cela qui m'inquiète .Peut-etre je ne serai plus la pour endurer ces souffrances meme de loin ,mais mes chers amis l'avenir est sombre pour notre pays.Nous n'avons pas beaucoup de temps pour remedier cette situation.
C'est cela qui m'inquiète .Peut-etre je ne serai plus la pour endurer ces souffrances meme de loin ,mais mes chers amis l'avenir est sombre pour notre pays.Nous n'avons pas beaucoup de temps pour remedier cette situation.
Rodlam Sans Malice- Super Star
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