Pour une information qui porte
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Au dernier classement mondial concernant la liberté de la presse rendu public en 2010, Haïti occupait la 56e place sur 178 pays. Une mention honorable et la preuve que les journalistes, baromètres de nos sociétés, pourraient devenir des acteurs de développement incontournables. Ils devraient s'affranchir de la chose politique exclusive et débrousailler d'autres terrains. Regard sans complaisance dans le prisme des médias.
Haïti: Les journalistes ont participé à toutes les conquêtes qui ont conduit à l'instauration des libertés civiles et politiques. On constate aujourd'hui qu' Haïti figure parmi les pays où la liberté de la presse fait preuve d'une vitalité remarquable. D'aucuns parlent même d'un modèle, d'une école où les maîtres ont un pouvoir non négligeable. D'autres estiment qu'il y a encore du chemin à faire avant d'atteindre certains standards. Toujours est-il qu'au fil des ans, les médias ont développé des pratiques et des accoutumances propres à notre milieu. On pourrait même parler d'un journalisme made in Haiti initié par des hommes de médias et de plumes des années 70 et 80. Si la plupart des titres de la presse écrite ayant vu le jour à la fin de la dictature en 1986 ont disparu, le nombre de stations de radios et de télévision principaux vecteurs de communication, a quintuplé en trente ans.
La prolifération des médias n'en assure pas forcément La qualité. En dépit des progrès énormes dans ce secteur, une partie de la presse électronique est encore victime de son succès et impose des formats sources à polémiques : heure d'antenne respectée occasionnellement, journaux fleuve dépassant 15 ou trente minutes faisant souvent la part belle à des intervenants extérieurs volubiles ; émissions peu pudiques ; hiérarchisation de l'information discutable avec peu d'exigence sur la qualité des éléments sonores diffusés ; longs reportages présentant les moindres détails ; alternance réussie entre le français et le créole ; utilisation des médias à des fins diverses par des hommes politiques ou des activistes de la société civile ; faible production locale et large dépendance de la production cinématographique étrangère.
La grande innovation découlant des changements de l'après 1986, ce sont indiscutablement les émissions de « libres opinions ». Celles-ci se sont multipliées et ont donné aux citoyens l'opportunité de vider leurs sacs, quand cela était possible, sans en être souvent inquiétés. Même si, parfois, le ton est vindicatif à dessein. La chose politique prime sur toute la ligne. Les unes de la quasi-totalité des médias mettent en évidence les turbulences politiques, la vie parlementaire et les déclarations de responsables d'organisations de la société civile sur les grands dossiers. Sont souvent relégués au second plan, les faits de société, la vie paysanne et provinciale, les problèmes de développement, l'éducation civique, la situation des enfants, la prévention des risques et le journalisme humanitaire. Exceptionnellement, le tremblement de terre de janvier 2010 et la situation qui en a découlé a fait partie du quotidien de plusieurs radios tout au long de l'année 2010 et même au-delà.
Vu l'intérêt que les adeptes de l'actualité institutionnelle accordent à ce ballet politique autour du choix d'un nouveau premier ministre, il y a lieu de se demander si le gouvernement flambant neuf, apportera, comme le souhaite tout le monde, des solutions aux problèmes pharaoniques auxquels fait face le pays en 2011? Malheureusement, depuis un quart de siècle, les machines à informer de notre microcosme ont créé un véritable engouement médiatique autour de la chose politique et des périodes qui précèdent l'entrée en fonction d'un nouveau cabinet ministériel.
En théorie, rien de plus normal que la vie politico-démocratique soit décryptée par ceux qui ont pour devoir d'informer et de former leurs concitoyens. Rien de plus adaptée à la donne d'un contexte sociologique comme celui qui a conduit à l'arrivée au pouvoir d'un président jeune et populaire. Un citoyen suivi à la loupe par tous, y compris les amateurs de pronostics. C'est une contribution à la libre circulation des idées.
S'impliquer davantage dans la diffusion d'une information participative, contribuant au développement, à la formation du citoyen et au rapprochement entre divers secteurs de la vie nationale, est une noble mission que les professionnels de la presse d'aujourd'hui et demain en Haïti devraient expérimenter.
Belmondo Ndengué
Au dernier classement mondial concernant la liberté de la presse rendu public en 2010, Haïti occupait la 56e place sur 178 pays. Une mention honorable et la preuve que les journalistes, baromètres de nos sociétés, pourraient devenir des acteurs de développement incontournables. Ils devraient s'affranchir de la chose politique exclusive et débrousailler d'autres terrains. Regard sans complaisance dans le prisme des médias.
Haïti: Les journalistes ont participé à toutes les conquêtes qui ont conduit à l'instauration des libertés civiles et politiques. On constate aujourd'hui qu' Haïti figure parmi les pays où la liberté de la presse fait preuve d'une vitalité remarquable. D'aucuns parlent même d'un modèle, d'une école où les maîtres ont un pouvoir non négligeable. D'autres estiment qu'il y a encore du chemin à faire avant d'atteindre certains standards. Toujours est-il qu'au fil des ans, les médias ont développé des pratiques et des accoutumances propres à notre milieu. On pourrait même parler d'un journalisme made in Haiti initié par des hommes de médias et de plumes des années 70 et 80. Si la plupart des titres de la presse écrite ayant vu le jour à la fin de la dictature en 1986 ont disparu, le nombre de stations de radios et de télévision principaux vecteurs de communication, a quintuplé en trente ans.
La prolifération des médias n'en assure pas forcément La qualité. En dépit des progrès énormes dans ce secteur, une partie de la presse électronique est encore victime de son succès et impose des formats sources à polémiques : heure d'antenne respectée occasionnellement, journaux fleuve dépassant 15 ou trente minutes faisant souvent la part belle à des intervenants extérieurs volubiles ; émissions peu pudiques ; hiérarchisation de l'information discutable avec peu d'exigence sur la qualité des éléments sonores diffusés ; longs reportages présentant les moindres détails ; alternance réussie entre le français et le créole ; utilisation des médias à des fins diverses par des hommes politiques ou des activistes de la société civile ; faible production locale et large dépendance de la production cinématographique étrangère.
La grande innovation découlant des changements de l'après 1986, ce sont indiscutablement les émissions de « libres opinions ». Celles-ci se sont multipliées et ont donné aux citoyens l'opportunité de vider leurs sacs, quand cela était possible, sans en être souvent inquiétés. Même si, parfois, le ton est vindicatif à dessein. La chose politique prime sur toute la ligne. Les unes de la quasi-totalité des médias mettent en évidence les turbulences politiques, la vie parlementaire et les déclarations de responsables d'organisations de la société civile sur les grands dossiers. Sont souvent relégués au second plan, les faits de société, la vie paysanne et provinciale, les problèmes de développement, l'éducation civique, la situation des enfants, la prévention des risques et le journalisme humanitaire. Exceptionnellement, le tremblement de terre de janvier 2010 et la situation qui en a découlé a fait partie du quotidien de plusieurs radios tout au long de l'année 2010 et même au-delà.
Vu l'intérêt que les adeptes de l'actualité institutionnelle accordent à ce ballet politique autour du choix d'un nouveau premier ministre, il y a lieu de se demander si le gouvernement flambant neuf, apportera, comme le souhaite tout le monde, des solutions aux problèmes pharaoniques auxquels fait face le pays en 2011? Malheureusement, depuis un quart de siècle, les machines à informer de notre microcosme ont créé un véritable engouement médiatique autour de la chose politique et des périodes qui précèdent l'entrée en fonction d'un nouveau cabinet ministériel.
En théorie, rien de plus normal que la vie politico-démocratique soit décryptée par ceux qui ont pour devoir d'informer et de former leurs concitoyens. Rien de plus adaptée à la donne d'un contexte sociologique comme celui qui a conduit à l'arrivée au pouvoir d'un président jeune et populaire. Un citoyen suivi à la loupe par tous, y compris les amateurs de pronostics. C'est une contribution à la libre circulation des idées.
S'impliquer davantage dans la diffusion d'une information participative, contribuant au développement, à la formation du citoyen et au rapprochement entre divers secteurs de la vie nationale, est une noble mission que les professionnels de la presse d'aujourd'hui et demain en Haïti devraient expérimenter.
Belmondo Ndengué
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Date d'inscription : 01/08/2007
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