LES GRANDES MANOEUVRES DU PRÉSIDENT: ARRIMAGE DES PALMENTAIRES A SA CAUSE

Rico Mar 2 Aoû 2011 - 16:22

Les grandes manoeuvres

02/08/2011 10:56

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Edito de Frantz Duval

A quelques jours de ses trois mois au pouvoir - lesquels arrivent à grands pas le 14 août- le président Michel Martelly semble enfin prendre les choses en main. De grandes manoeuvres sont en cours.
En effet, les semaines se suivent mais ne se ressemblent plus. Si celle dédiée au tourisme s'est fait remplacer par celle sur la technologie, on ne peut plus dire que le président ne fait que parler.
Ce week-end, le président a pu présenter à la presse ses premiers trophées dans sa lutte contre l'hégémonie du Groupe pour le renouveau (GPR) au Parlement.
Ce lundi un important groupe de députés a confirmé et signé leur défection du GPR dans une déclaration dite du Karibe. Le président Martelly parle déjà d'un bloc majoritaire de 55 à 57 députés acquis à sa cause de changement à la sauce rose.
Ces défections sont de poids et offrent à Martelly ses premières victoires significatives.
Qu'en sera-t-il au Sénat ? Trop tôt pour le dire. Un des députes fraîchement converti au rose affirme que le groupe des 16 a vécu. Ils ne seraient plus que 13 ou 15 sénateurs, selon lui, à garder le front contre Bernard Gousse.
Dans les jours qui viennent, la citadelle anti-Gousse s'écroulera, pronostique-t-on.
Si c'est Gousse, pris par le temps, qui se laisse engloutir, le prochain poulain du président -on parle de plus en plus sérieusement de son chef de cabinet et ami, Me Thierry Mayard Paul- réussira l'examen parlementaire haut la main.
Parce que le président sera en meilleure position pour le défendre et parce que les élus du GPR ne peuvent pas indéfiniment faire obstacle à la nomination d'un Premier ministre à la tête du pays.

D'autant que le ciel semble être sur le point de tomber sur la tête des élus GPR. Défections plus dossiers qui sortent des placards, cela fait beaucoup.
C'est dans le cadre des grandes manoeuvres que certains classent le rapport du RNDDH.
Cette affaire de parlementaires qui émargent comme consultants au budget du ministère de l'Intérieur - et d'autres ministères, chuchote-t-on déjà- fait grand bruit.

Le directeur exécutif de cette ONG qui veille au respect des droits de l'homme a certes raté une occasion de ne pas parler ce matin sur une des radios de la capitale en avouant qu'il n'a pas la moindre preuve que les anciens élus CPP devenus INITE aient continué à retirer leur chèque au ministère de l'Intérieur après avoir été investis parlementaires, cela fait désordre sur le tableau du bloc majoritaire.
Ce n'est pas la légalité de la manoeuvre de rémunérer des amis et alliés politiques de ministre qui fait tache, mais le timing du contrat entre deux mandats.
Un petit loustic, au courant des pratiques haïtiennes dans les administrations privées et publiques, a eu à dire après avoir entendu le responsable du réseau : heureusement que le RNDDH ne fait que des enquêtes sélectives : les cas de népotisme, de consultations inutiles et de copinage sont si répandus qu'il ne resterait plus aucun consultant en Haïti si on devait appliquer les règles de l'art en la matière.
Morale de l'affaire : le président Martelly est averti sur une méthode à ne pas utiliser pour récompenser ses nouveaux amis parlementaires. Pas de consultation.

Entre-temps, le « Taisez-vous » du président Martelly fait des remous. Les journalistes qui se sont crus visés ne sont pas gentils, a dit le président ce lundi. Ils n'étaient pas la cible des remarques présidentielles. Le président Martelly a dit et redit qu'il ne ciblait que ceux qui disent du mal du pays.
Ah si de terribles et mortels malentendus n'avaient pas ainsi débuté dans ce pays où la liberté d'expression n'est jamais bonne dans la bouche de l'autre.
Enfin, il y a aussi cette affaire de prisonniers arrêtés au Cap-Haïtien et transférés à la capitale, soupçonnés d'avoir participé au lancer de bouteilles sur le cortège présidentiel le 24 juillet dernier.

Qui les nourrit et prend soin d'eux ? Qui sont leurs avocats, ces Capois déracinés ? Il ne faut pas que dans les longs couloirs de la justice haïtienne on les oublie et que par mégarde, pris par d'autres soucis, on ne les transforme en premiers prisonniers politiques de l'ère Martelly. Voilà une petite cause supplémentaire pour les défenseurs des droits de l'homme.
Frantz Duval

Invité Mer 3 Aoû 2011 - 5:42

Il y aura des defections qui feront la surprise des partisans meme apres le refus initial de Gousse .Le President n'a qu'a re-soumettre sa candidature.

Nickie Mer 3 Aoû 2011 - 8:35

Soumettre à nouveau la candidature de Gousse est une perte de temps. Le groupe des 16 vont encore la rejeter et le pays en souffrira beaucoup plus. Je pense qu'il est grand temps que tous les concernés fassent de leur mieux pour doter le pays d'un premier ministre digne de ce nom.

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