Circulation des véhicules : les grandes manœuvres

Circulation des véhicules : les grandes manœuvres

Par Sabine Manigat
sabine.manigat@lematinhaiti.com


On peut formuler bien des critiques concernant les lenteurs de l’actuelle équipe au pouvoir, mais il faut sans conteste lui reconnaître le mérite de formuler en abondance des projets et des intentions tendant à une meilleure gestion de la chose publique. Il en va ainsi des récentes déclarations de la Police nationale en matière de contrôle de la circulation et de sécurité routière.

La PNH et la DGI ont en effet lancé cette semaine les « grandes manœuvres » relatives à l’immatriculation des véhicules, au renouvellement des permis de conduire et autres formalités concernant les automobilistes. Tout ceci participe de la fameuse rentrée fiscale qui, périodiquement, prend des allures de remue-ménage généralisé et provoque émoi et effervescence parmi les contribuables nantis de « matériel roulant ».

Cette année cependant, une série de nouveautés et de reprises sont à signaler. Parmi les plus importantes on retient : le renouvellement de l’immatriculation des véhicules ; celui du permis de conduire ; la reprise de l’inspection des véhicules.

D’aucuns diront qu’il n’y a là rien de nouveau sous le soleil et que l’État une fois de plus actionne le levier de la taxation indirecte, plus facile à gérer encore que, comme chacun sait, moins équitable socialement. Toujours est-il que ces opérations sont annoncées aujourd’hui au nom de la sécurité des usagers et, à ce titre, elles méritent d’être examinées attentivement.

Côté véhicules, les mesures sont cohérentes. Il faut applaudir en tout premier lieu la reprise de l’inspection. Et, pendant que nous y sommes, il ne s’agit pas uniquement des vérifications classiques de phares, freins, avertisseur, etc. J’espère avoir bien compris le porte-parole du Service de la circulation lorsqu’il a parlé d’habilitation des véhicules pour le transport de passagers. Il serait en effet grand temps d’en finir avec les containers et autres « bwat » qui, nécessité fait loi, se sont imposés pour le pire sur nos routes. Il s’agit là aussi de sécurité des passagers. Il s’agit même, droits fondamentaux obligent, de respect élémentaire des citoyens.

Côté prix, la note est salée en comparaison avec les autres années : permis de conduire quatre fois plus cher, augmentation également du prix de la plaque, au moins pour les véhicules privés si j’ai bien compris. Mais c’est pour la bonne cause car, après des années de négociations et même de conditionnalités des bailleurs à cet égard, l’État devrait enfin être doté d’un fonds d’entretien routier.

Louable souci des autorités donc, lequel prétend allier la responsabilité de l’État à la protection des citoyens. C’est que la tâche n’est pas facile et le gouvernement actuel se retrouve avec toutes les difficultés du « pi ta, pi tris » accumulées au fil des ans.

Nos routes sont en général dans un état piteux. À Pétion-Ville, les trous (car ils sont bien trop gros pour, des nids-de-poule) sont légion à la rue Métellus ou ailleurs. La pollution des pots d’échappement est devenue la règle en ville comme sur les routes nationales et la quantité quotidienne de pannes obstruant ou gênant la circulation se passe de commentaires. Il y a aussi un « dossier ponts » qui loin de se limiter à celui de Grand Goave, s’alourdit de mois en mois.

D’une façon générale, le délabrement de nos routes nous met constamment en danger d’accidents plus ou moins graves. Le fameux dossier des « Mack » reviendra nécessairement sur le tapis, avec tous ses corollaires : non respect des conditions de fonctionnement (bâche obligatoire), mépris des horaires établis, détérioration des routes principales empruntées, en particulier Delmas et bien sûr la route de Kenskoff, absence totale d’entretien qui donne lieu à la dose hebdomadaire d’embouteillages sur ce dernier trajet.

Enfin, last but not least bien au contraire, comment ne pas évoquer le drame du Morne l’Hôpital avec tout son cortège de catastrophes ? Tout récemment encore un éboulement a emporté une maisonnette et tué toute une famille. La nouvelle a été rapportée certes, mais elle est « passée comme une lettre à la poste » pour ainsi dire, tant la résignation a gagné du terrain devant l’acharnement collectif et individuel que nous mettons à détruire notre environnement, aux dépens de la vie elle-même.

Les nouvelles mesures annoncées par le Service de la circulation de la PNH et par la DGI sont de bon augure. Elles impliquent bien sur un effort des responsables comme des usagers quant à l’utilisation rigoureuse des ressources et au respect scrupuleux des mesures envisagées. Il s’ensuit qu’un suivi attentif de leur mise en application est indispensable. Il s’agit une fois de plus de nos intérêts de citoyens. À l’État de jouer son rôle. À nous d’exercer notre vigilance.

lundi 13 novembre 2006

Est-ce enfin une lueur dans ce tunnel infernal ou les politiciens sans vergogne ont conduit le peuple haitien?Nous aimerions lire beaucoup plus d'initiatives de ce genre du gouvernment Preval/Alexis pour attenuer notre désespoir et notre chagrin.Cette tristesse qui nous déprime et nous empeche de dromir aura-t-elle une fin?