Lac Azuei laisse son lit et complique la circulation routière vers la frontière

Le Lac Azueï déborde également

Les usagers de la route internationale menant à la frontière haitiano-dominicaine de Malpasse vivent un véritable cauchemar.Depuis tantôt quinze jours, les eaux du lac Azueï débordent.

Depuis tantôt quinze jours, le lac Azueï joue les troubles fêtes. Il déborde et complique la vie de milliers d'usagers de la route internationale menant au point de passage Malpasse / Jimani, à la frontière haitiano-dominicaine. Comme d'autres commerçants haïtiens, Josiane, 36 ans, fait la gueule. « L'Etat haïtien n'a rien fait pour repousser l'eau », crache-t-elle. Un sac sur la tête, les pieds dans l'eau, elle raconte ses déboires en laissant le « Marché de Malpasso » alors que les speakers d'un dépanneur où trône le drapeau haïtien « vomit » les notes d'un Bachata « Ay que dolor », en face d'une dizaine de maisons inondées et abandonnées.

En dépit de tout, les affaires marchent. Des dizaines de camions bondés de marchandises font le pied de grue en attendant l'inspection de la douane haïtienne. Ces gros cylindrés sont mieux équipés à faire face au calvaire à quatre stations vers la capitale haïtienne, fait remarquer Josiane avant de s'engouffrer dans une canter. Malgré leur calvaire, très peu d'usagers ce cette route savent que le débordement du lac est surtout provoqué par une accumulation importante d'alluvions venant des mornes déboisés et de l'exploitation anarchique de certaines carrières de sable. Et, le plus naturellement du monde, des camions remplis de charbon de bois passent aux points de contrôle de la police de Ganthier.

Des carrières

S'agissant des carrières de sable, le directeur général du Bureau des mines et de l'énergie, Dieuseul Anglade, a déploré l'absence de soutien de la justice et de la police quand il faut faire respecter des mesures interdisant le fonctionnement de certaines carrières. « Nous n'avons aucun moyen coercitif pour faire respecter nos dispositions », a-t-il renchéri.

Parallèlement, il s'est dit favorable à la subvention du kérosène. Pour réduire la pression sur nos forêts, il faut offrir une alternative énergétique compétitive au charbon de bois, a-t-il expliqué. En attendant, le Lac Azuéï déborde et devient un casse-tête chinois.



En revenant de Malpasso, vers le poste frontalier où se trouve la douane haïtienne

Vue du marché de Malpasso

Le Pont Bonnet fraîchement réhabilité endommagé après le passage de Fay, Gustav, Hanna et Ike