Haïti - Agriculture : Le point sur la sécurité alimentaire
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Haïti - Agriculture : Le point sur la sécurité alimentaire
Haïti - Agriculture : Le point sur la sécurité alimentaire jusqu’en décembre 2011
28/08/2011 11:42:26
À coté des phénomènes naturels dont les effets sur la sécurité alimentaire peuvent se révéler dramatique, pour les plus démunis, il faut aussi mentionner la situation politique qui ne favorise pas le développement de conditions propices aux investissements et à la création de nouveaux emplois durables. Aucune politique ne peut être définie en vue d’aider les agriculteurs qui ont perdu en grande partie les plantations de printemps.
La récolte du printemps demeure en général faible à travers presque toutes les régions du pays par suite de la sécheresse enregistrée entre mars et juin. En comparaison aux cinq dernières années, cette situation a engendré une faible disponibilité en produits alimentaires locaux dans les zones les plus affectées comme dans les départements du Sud‐est (Cotes de fer, Grand‐Gosier et Anse‐à‐Pitres), du Nord‐Ouest (Baie de Henne, Bombardopolis), du Nord (Bahon, Pignon, et Ranquitte), et du Nord‐Est (Ferrier, Fort Liberté, Terrier‐Rouge, Caracol), particulièrement en août et septembre.
Dans les régions du Sud où les plantations de printemps ont partiellement réussi, les prix des produits alimentaires locaux comme le maïs s’affichent à la baisse. Par exemple, la région des Cayes, considérée comme l’une des plus grandes zones productrices du maïs, la marmite de 6 livres est passée de 68 gourdes en juillet à 50 gourdes au début du mois d’août. Le haricot noir a connu une baisse dans la région des Gonaïves, mais en hausse dans la région des Cayes et de la Grand‐Anse en raison des semis en cours dans les montagnes humides. Les produits importés comme le riz et le maïs sont à la hausse sur la plupart des marchés. Cette augmentation du prix est une transmission du cours de ces produits sur le marché mondial, ainsi qu’à la baisse du volume importé. Si la tendance du prix du riz se maintient, elle pourra aggraver l’insécurité alimentaire dans le pays au cours des prochains mois vu que le riz constitue l’aliment de base de la population.
Avec cette augmentation du prix du riz et d’autres produits de base comme le sucre, le pouvoir d’achat des pauvres continuera de diminuer. Selon l’Institut Haïtien de Statistiques et d’Informatiques, le taux d’inflation en glissement annuel s’approche de 10 %. En outre, la monnaie locale, la gourde, se déprécie par rapport au dollar. Ce qui entrainera une appréciation des coûts des produits importés dont les produits alimentaires pour lesquels environ de 50 % des besoins de la population sont importés. Toutefois, on observe une augmentation du montant des transferts de fonds de la diaspora vers le pays. De 80 millions de dollars en juin 2010, le montant est passé à 88 millions en juin 2011, soit une augmentation de 9 %.
Mise à jour des projections de sécurité alimentaire jusqu’à décembre 2011 :
Nord‐Ouest :
Les semis tardifs effectués en juin sont prometteurs dans les communes de la pointe occidentale du département. Les récoltes débuteront vers la mi‐septembre. Due à la persistance de la sécheresse au cours des trois dernières saisons et la perte des cultures, les pauvres resteront en crise (Phase 3) en août et en septembre dans les communes de Baie de Henne et de Bombardopolis. Entre octobre et décembre la situation s’améliorera et les pauvres passeront à la phase 2. Dans la partie orientale du département, la situation est de beaucoup meilleure, mais demeure en‐dessous de la normale.
Nord‐Est :
Si les pluies ont favorisé le développement des cultures dans les montagnes humides, la sécheresse a provoqué leur perte à Ferrié, Fort Liberté (à l’exception de la plaine de Maribaroux), Terrier Rouge, Caracol et Trou‐du‐Nord prolongeant ainsi la période de jonction, qui prend fin généralement en juin. À partir de juillet, dans la zone de plaine en monoculture, les rizières sont en croissance grâce a la montée du niveau d’eau dans les rivières et les lagons. Les prix sont stables mais plus élevés qu’en juillet 2010. La majorité des pauvres resteront en précarité (Phase 2) en août et septembre. Avec les récoltes attendues des montagnes humides, une légère amélioration de la situation peut s’opérer entre octobre et décembre. La proximité avec la République Dominicaine offre des opportunités de travail et des revenus ponctuels lors des jours de marchés [lundi et vendredi] à des milliers de personnes qui traversent la frontière.
Nord :
Presque toute la région du Nord était frappée par la sécheresse qui a retardé les semis du printemps ; ces derniers ont pu être initiés en juin avec l’arrivée des pluies. Les zones réputées arides comme Bahon, Ranquitte et Pignon ont été les plus affectées. Les pauvres se déplacent vers la République Dominicaine ou dans les communes de Quartier Morin et de Limonade à la recherche du travail. Ils sont pour la plupart en crise (Phase 3), mais avec les récoltes du maïs et du sorgho qui s’échelonneront entre fin septembre et octobre, leur situation alimentaire s’améliorera. Ils seront en Phase 2 entre octobre et décembre.
Sud‐Est :
La région du Sud‐Est a également souffert de la sécheresse pendant la période de plantation entre mars et juin. Les pertes du mais et du haricot sont estimées à environ 50 % dans la plupart des zones de production. Grand‐Gosier, Anse à Pitres et Côtes‐de‐Fer sont les communes les plus touchées. Le haricot est la principale source de revenus pour les agriculteurs d’Anse‐à‐Pitres et de Grand‐Gosier. La perte de cette culture évaluée à plus de 30 % dans ces deux dernières communes réduit l’accès des pauvres aux aliments de base. De plus, la région de Cotes‐de‐Fer a été touchée par la tempête Emilie qui a endommagé les fruits en production (avocats et arbres véritables). Les pauvres de ces communes seront en crise pendant le mois d’août et de septembre, mais pourraient voir leur situation s’améliorer entre octobre et décembre [en l’absence de problème climatiques] en faveur des récoltes du haricot et d’autres cultures semées en juillet et août à Belle‐Anse et Anse‐à‐Pitres. Cependant, Côtes‐de‐Fer continuera à être en crise jusqu’à la fin de décembre quand commencera la récolte du sorgho et du pois congo.
HL/ HaïtiLibre / FEWS NET/ CNSA
28/08/2011 11:42:26
À coté des phénomènes naturels dont les effets sur la sécurité alimentaire peuvent se révéler dramatique, pour les plus démunis, il faut aussi mentionner la situation politique qui ne favorise pas le développement de conditions propices aux investissements et à la création de nouveaux emplois durables. Aucune politique ne peut être définie en vue d’aider les agriculteurs qui ont perdu en grande partie les plantations de printemps.
La récolte du printemps demeure en général faible à travers presque toutes les régions du pays par suite de la sécheresse enregistrée entre mars et juin. En comparaison aux cinq dernières années, cette situation a engendré une faible disponibilité en produits alimentaires locaux dans les zones les plus affectées comme dans les départements du Sud‐est (Cotes de fer, Grand‐Gosier et Anse‐à‐Pitres), du Nord‐Ouest (Baie de Henne, Bombardopolis), du Nord (Bahon, Pignon, et Ranquitte), et du Nord‐Est (Ferrier, Fort Liberté, Terrier‐Rouge, Caracol), particulièrement en août et septembre.
Dans les régions du Sud où les plantations de printemps ont partiellement réussi, les prix des produits alimentaires locaux comme le maïs s’affichent à la baisse. Par exemple, la région des Cayes, considérée comme l’une des plus grandes zones productrices du maïs, la marmite de 6 livres est passée de 68 gourdes en juillet à 50 gourdes au début du mois d’août. Le haricot noir a connu une baisse dans la région des Gonaïves, mais en hausse dans la région des Cayes et de la Grand‐Anse en raison des semis en cours dans les montagnes humides. Les produits importés comme le riz et le maïs sont à la hausse sur la plupart des marchés. Cette augmentation du prix est une transmission du cours de ces produits sur le marché mondial, ainsi qu’à la baisse du volume importé. Si la tendance du prix du riz se maintient, elle pourra aggraver l’insécurité alimentaire dans le pays au cours des prochains mois vu que le riz constitue l’aliment de base de la population.
Avec cette augmentation du prix du riz et d’autres produits de base comme le sucre, le pouvoir d’achat des pauvres continuera de diminuer. Selon l’Institut Haïtien de Statistiques et d’Informatiques, le taux d’inflation en glissement annuel s’approche de 10 %. En outre, la monnaie locale, la gourde, se déprécie par rapport au dollar. Ce qui entrainera une appréciation des coûts des produits importés dont les produits alimentaires pour lesquels environ de 50 % des besoins de la population sont importés. Toutefois, on observe une augmentation du montant des transferts de fonds de la diaspora vers le pays. De 80 millions de dollars en juin 2010, le montant est passé à 88 millions en juin 2011, soit une augmentation de 9 %.
Mise à jour des projections de sécurité alimentaire jusqu’à décembre 2011 :
Nord‐Ouest :
Les semis tardifs effectués en juin sont prometteurs dans les communes de la pointe occidentale du département. Les récoltes débuteront vers la mi‐septembre. Due à la persistance de la sécheresse au cours des trois dernières saisons et la perte des cultures, les pauvres resteront en crise (Phase 3) en août et en septembre dans les communes de Baie de Henne et de Bombardopolis. Entre octobre et décembre la situation s’améliorera et les pauvres passeront à la phase 2. Dans la partie orientale du département, la situation est de beaucoup meilleure, mais demeure en‐dessous de la normale.
Nord‐Est :
Si les pluies ont favorisé le développement des cultures dans les montagnes humides, la sécheresse a provoqué leur perte à Ferrié, Fort Liberté (à l’exception de la plaine de Maribaroux), Terrier Rouge, Caracol et Trou‐du‐Nord prolongeant ainsi la période de jonction, qui prend fin généralement en juin. À partir de juillet, dans la zone de plaine en monoculture, les rizières sont en croissance grâce a la montée du niveau d’eau dans les rivières et les lagons. Les prix sont stables mais plus élevés qu’en juillet 2010. La majorité des pauvres resteront en précarité (Phase 2) en août et septembre. Avec les récoltes attendues des montagnes humides, une légère amélioration de la situation peut s’opérer entre octobre et décembre. La proximité avec la République Dominicaine offre des opportunités de travail et des revenus ponctuels lors des jours de marchés [lundi et vendredi] à des milliers de personnes qui traversent la frontière.
Nord :
Presque toute la région du Nord était frappée par la sécheresse qui a retardé les semis du printemps ; ces derniers ont pu être initiés en juin avec l’arrivée des pluies. Les zones réputées arides comme Bahon, Ranquitte et Pignon ont été les plus affectées. Les pauvres se déplacent vers la République Dominicaine ou dans les communes de Quartier Morin et de Limonade à la recherche du travail. Ils sont pour la plupart en crise (Phase 3), mais avec les récoltes du maïs et du sorgho qui s’échelonneront entre fin septembre et octobre, leur situation alimentaire s’améliorera. Ils seront en Phase 2 entre octobre et décembre.
Sud‐Est :
La région du Sud‐Est a également souffert de la sécheresse pendant la période de plantation entre mars et juin. Les pertes du mais et du haricot sont estimées à environ 50 % dans la plupart des zones de production. Grand‐Gosier, Anse à Pitres et Côtes‐de‐Fer sont les communes les plus touchées. Le haricot est la principale source de revenus pour les agriculteurs d’Anse‐à‐Pitres et de Grand‐Gosier. La perte de cette culture évaluée à plus de 30 % dans ces deux dernières communes réduit l’accès des pauvres aux aliments de base. De plus, la région de Cotes‐de‐Fer a été touchée par la tempête Emilie qui a endommagé les fruits en production (avocats et arbres véritables). Les pauvres de ces communes seront en crise pendant le mois d’août et de septembre, mais pourraient voir leur situation s’améliorer entre octobre et décembre [en l’absence de problème climatiques] en faveur des récoltes du haricot et d’autres cultures semées en juillet et août à Belle‐Anse et Anse‐à‐Pitres. Cependant, Côtes‐de‐Fer continuera à être en crise jusqu’à la fin de décembre quand commencera la récolte du sorgho et du pois congo.
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Marc H- Super Star
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