L’éducation soutient l’établissement d'une kleptocratie
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L’éducation soutient l’établissement d'une kleptocratie
Il est long, mais vous m'excuserez de le copier en entier sur le Forum. Il nous faut garder sur le Forum un tel article.
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Quand l’éducation soutient l’établissement graduel d’une kleptocratie en Haiti…
Quand un voleur poursuivi crie : « ô voleur », c’est pour faciliter sa fuite…
Débat par Gary Olius [1]
Soumis à AlterPresse le 10 septembre 2006
En Haïti, la corruption fait le bonheur d’une frange importante des élites et condamne la majorité de la société à la précarité et à la misère. Et comme pour pérenniser cette situation, corrupteurs et corrompus exhibent dents et griffes, telles des bêtes sauvages, et se montrent plus féroces quand on tente de réduire leur marge de manœuvre. Il y a donc un travail d’envergure à effectuer si l’on voudrait, comme Dante au moyen age, jeter ces prévaricateurs dans les cercles les plus profonds de l’enfer, i.e les mettre hors d’état de nuire. Ils sont très puissants et se retrouvent dans les couloirs stratégiques de tous les régimes politiques qui se sont succédés au pouvoir. Après eux, c’est toujours eux ! Ils font partie de ceux contre qui l’action publique devrait être mise en mouvement, mais qui, à la faveur de notre démocratie kleptophile, continuent à régner en maître et seigneur. Et, sarcastique ironie, les temps qui courent ont appris aux haïtiens dignes que la corruption n’est véritablement décriée que dans les rues, dans les médias et chez ceux qui, à la lueur d’une lanterne, assument à bras-le-corps le mal courage d’éduquer leurs progénitures aux valeurs supérieures qui mettent durablement l’être humain à l’abri de l’animalité. A cœur joie et à l’unisson, on chante les alanbazas de la corruption dans les hauts lieux où se rencontrent - à l’abri des murs sans oreille - de grands dignitaires du monde politique et des affairistes du secteur privé ou de la société civile.
Chez nous, on dirait qu’il n’y a que les « imbéciles » qui résistent à cette pratique condamnable et les corrompus de notoriété publique sont adulés, adorés et qualifíés d’Intel-li-gents par les inconscients et par ceux-là même qui sont placés pour les combattre. Rien d’étonnant que ce mal, telle une gangrène, tende à se disséminer dans toutes les couches de la société haïtienne, car –tout compte fait- il est honteux d’être perçu comme un imbécile. Mais d’où vient ce galvaudage, désormais haïtien, qui fait de la malhonnêteté un indicateur privilégié de « l’intelligence » ? Pourquoi, en Haïti, les gens honnêtes font-ils toujours figure d’imbéciles ? Sans détour, il faut pointer du doigt l’Education, laquelle dans son système d’évaluation doit avoir une bonne part de responsabilité dans cette histoire…
Si l’on se réfère aux données rendues publiques par des syndicats d’enseignants sur ce qui se passe aux examens d’Etat au cours des 20 dernières années, plus de 90% des candidats qui réussissent le bac le sont pour leur habileté à tricher, à tromper la vigilante des surveillants et pour leur virtuosité à manier les “akòdeyon” [2]. Pis est, la plupart des lauréats primés par le Ministère de l’Education Nationale ne sont que des experts de la tricherie [3]. Par une simple projection, on peut dire sans crainte de se tromper que le système éducatif déverse dans les institutions de l’Etat, dans les entreprises et dans l’administration publique une pléthore de gens ayant une forte propension à la corruption. Et cette dite propension n’attend que des occasions appropriées pour se traduire en acte…
Sans nous verser dans un instrumentalisme radical, nous souhaiterions qu’on puisse mettre au point un test standardisé qui permettrait de mesurer, même approximativement, la propension à la corruption de tous les prétendants aux postes de responsabilités dans les institutions étatiques. Cela pourrait nous donner l’espoir de mettre fin à ce défilé interminable de Présidents, de Ministres, de Directeurs Généraux, de Juges, de Sénateurs, de Députés et, que sais-je encore, de Politiciens véreux et corrompus qui compromettent le développement du pays.
Pour le plus grand malheur de notre société, les écoles haïtiennes et le Ministère de l’éducation travaillent à insérer dans le subconscient de tous les jeunes haïtiens la dangereuse formule faisant croire que l’important c’est de réussir . Il suffit d’un simple glissement de mentalité pour que ces derniers pensent qu’ il vaut mieux réussir malhonnêtement qu’échouer en toute honnêteté , puisque de fait ils constatent qu’on encense sans mesure ceux qui “réussissent” sans qu’on s’interroge sur les voies conduisant à cette réussite et que, de la même manière, on cloue au pilori ceux qui échouent. Bref, en Education aussi, on s’évertue à faire croire que la Fin justifie les Moyens... C’est cette logiquement résolument finaliste qui propulse la société dans l’abîme de la corruption. Ici, peu importe les voies utilisées pour s’enrichir, l’important c’est d’être riche. D’autant plus qu’on fait tout pour que l’argent de la corruption ne soit pas considéré comme de l’argent sale, au même titre que l’argent de la drogue.
La majorité des écoles et le Ministère de l’Education sont comme des machines taillées sur mesure pour reproduire massivement la corruption au sein de la société. L’approche fondamentaliste qui prévaut dans le système scolaire priorise le savoir-faire sur le savoir-être et l’obsession de couvrir les programmes incite les profs à ne s’intéresser qu’aux contenus disciplinaires sans se soucier un tant soit peu de combattre certaines contre-valeurs et des prototypes de comportement négatifs chez les écoliers. Et, une fois parvenus à l’université - bien souvent avec l’aide d’un parrain - ces derniers se croient encore dans le système de bachotage propre au baccalauréat et refusent de faire l’effort qu’il faut pour devenir de bons professionnels. De fait, ils perçoivent comme des bêtes noires tous les professeurs qui veulent les faire travailler en vue d’accéder à un niveau correspondant au standard international. Leurs chouchous sont les « enseignants » démagogues, les incompétents et les absentéistes qui ne leur enseignent même pas le minimum et qui leur facilitent l’ascension en année supérieure en leur octroyant des notes imméritées. Au terme de leur “licence”, ce sont ces mêmes profs grappilleurs – ayant un poste un peu partout dans l’appareil d’Etat – qui leur facilitent l’accès à l’administration publique ou à des réseaux de corrompus déjà établis. Bien souchés, ils gravissent rapidement les échelons de la hiérarchie administrative et se retrouvent Directeurs de service ou Directeurs Généraux au mépris de toutes les normes régissant la matière. Et de là à être Ministre il n’y a qu’un pas, car il leur suffira d’œuvrer avec zèle pour un parti politique influent et le tour est joué…
La trajectoire à suivre par l’écolier-tricheur pour devenir dirigeant n’est pas difficile à tracer ; c’est un circuit tortueux et déformant dont les méandres passent par les jalons posés sur les sentiers battus par des corrompus de métier. En ce sens, l’école et l’université ne sont plus ce qu’elles devraient être, les éléments d’un circuit de formation permettant de préparer le jeune haïtien de manière à ce qu’il puisse oeuvrer valablement pour le bien-être de son pays ; elles constituent de préférence un prisme déformateur produisant de sinistres individus incapables d’assumer leur citoyenneté et participer valablement au développement de leur pays. Mais, dirait-on, pourquoi le Ministère de l’Education, par un modèle de gouvernance adéquat du système éducatif, n’est-il pas parvenu à inverser la tendance ?
La réponse à cette question nous ne la connaissons pas. Mais nous savons au moins que ce ministère tel qu’il a été conçu et géré répond aux objectifs d’un projet inavoué d’une fraction influente des élites haïtiennes. Depuis la fondation de l’Etat d’Haïti, l’Ecole a été détectée comme élément stratégique pouvait aider à piéger les masses paysannes et leurs descendants. C’est par un contrôle systématique de l’offre scolaire au strict minimum qu’on pouvait les condamner durablement à l’ignorance et à l’exclusion. Et, en cela, le Ministère de l’Education a brillamment joué son rôle. Il savait comment il fallait réagir quand la demande scolaire de la catégorie sociale sus-mentionnée devenait trop forte. Il savait quelle caricature d’établissement il fallait créer pour désamorcer la situation quand elle tendait à devenir explosive et de quel type de “formateur” il fallait le doter pour rester dans les limites de l’objectif fixé au prime abord. La conte humoristique de Maurice Sixto, Leya Kokoye, illustre cette réalité de fort belle manière. Au Ministère de l’Education, même Dérilus le messager savait que le Ministre pornophile allait accueillir en princesse la jeune put de salon, Lili Lafoukchod et que, Professeur Leya allait se faire éconduire comme une chienne…
La création des Ecoles Normales d’Instituteurs et de l’Ecole Normale Supérieure (ENS) devrait servir de moteurs à une vraie révolution dans le monde de l’éducation en Haïti, mais c’est très regrettable que des éléments de l’élite intellectuelle haïtienne aient tout fait pour saboter cette expérience. On s’arrangeait pour que ces institutions d’importance capitale soient mal foutues et mal pourvues. Et, ceux qui ne sont pas amnésiques peuvent se rappeler que les étudiants de l’ENS ont dû se battre comme de beaux diables et attendre le “dechoukage” du régime des Duvalier (en février 1986) pour s’emparer de l’immeuble où ils sont logés à la Rue de la Réunion. Jusqu’à présent, tout est mis en oeuvre pour que la carrière de Normalien Supérieur soit la moins attrayante de toutes les professions libérales en Haïti. Les cours sont dispensés dans des conditions exécrables et le diplôme de fin d’études est pratiquement inaccessible (par exemple, le département Maths-Physique de l’ENS n’a délivré que 4 diplômes en plus de 60 ans d’existence). L’emploi n’est pas garanti, en dépit du fait qu’il y a un besoin cuisant de profs qualifiés dans le pays. Les ressortissants de l’ENS, pour se faire embaucher, doivent plier l’échine parfois devant quelqu’un du ministère qui n’a absolument aucune formation en éducation. Bref, tout est fait pour éliminer ce qu’on appelle Vocation et Compétence dans le monde de l’éducation et ce, pour la perpétuation de la machine de déformation efficace à la reproduction massive de corrupteurs et de corrompus.
Ceux qui ne sont pas convaincus du rôle de l’Etat, via le Ministère de l’Education, dans cette affaire, qu’ils nous disent : “Pourquoi plus de 99% des ministres de l’agriculture ont été des agronomes, alors que moins de 3% des ministres de l’éducation (ou de l’instruction publique) ont été des Normaliens ou des professionnelles de l’éducation ?”. Qu’ils nous disent aussi : “pourquoi moins de 5% des doyens de l’ENS ont été des anciens Normaliens, alors que la quasi-totalité des doyens de la Faculté des Sciences ou d’agronomie ont été respectivement des Ingénieurs et des Agronomes ?”. En toute sincérité, il faut bien y voir la trame d’un refus systématique de la professionnalisation du milieu éducatif, le seul point d’appui permettant de rompre le cercle vicieux de la reproduction du sous-développement et de la corruption.
Pour ce qui est du Ministère de l’Education, il est important de signaler qu’au cours des 25 dernières années, les améliorations les plus substantielles, tant dans les salaires des enseignants que dans la configuration du système éducatif ont été réalisées par l’un des rares Normaliens qui a eu la chance d’accéder au poste de Ministre, feu Emmanuel Buteau (regretté mémoire !). Il a été le seul à remettre une somme importante au trésor public après l’organisation d’un bac exemplaire en 1995, alors que tous les autres avant ou après lui ont mis en place un dispositif approprié pour « dépenser » toutes les ressources financières mises à leur disposition et, les plus audacieux sont allés même jusqu’à solliciter des compléments budgétaires. En toute logique, ce Buteau appartient à une catégorie dont il faudrait multiplier l’espèce, mais hélas !, l’Haïti d’aujourd’hui comme celle d’hier met à l’indexe, punit et extermine sans pitié ce genre d’homme, justement pour leur verticalité et leur honnêteté. Quelle tristesse !
Haïti ne sait que faire de ses meilleur(e)s fil(le)s et l’Etat haïtien se laisse dépouiller peu à peu de ses vertèbres institutionnelles les plus vitaux pour être livrés pieds et mains liés à ceux qui ne jurent que par l’argent-facil, le ’pouvoir pour le pouvoir’ et le m’as-tu-vu. Cette déconfiture est acceptée avec tellement de fatalisme que nous peinons à croire qu’elle n’a pas été concertée. A la manière de Zola, nous accusons les minorités qui se sont arrangées pour être toujours au pouvoir ; oui nous faisons allusion à ces supporteurs ultra-zélés de régimes-sortants qui ne sortent jamais. Nous accusons les écoles qui les ont « formés » et le Ministère de l’Education leur éternelle complice. Haïti est aujourd’hui ce que les maîtres du système éducatif ont voulu qu’elle soit : un lieu où les honnêtes gens sont réduits au silence et à l’impuissance, pour assister atterrés aux excès auxquels se livrent ceux qui se croient être les seuls héritiers des pères de la Patrie…
Il faut un changement ! Et, quelque soit le prix à payer, il faudra l’assumer. Il n’est pas acceptable que la corruption soit adoptée, dans une société qui se veut démocratique, comme stratégie politique ou méthode de gouvernement. Il n’est pas normal que la majorité de nos écoles, avec la complicité des responsables de l’éducation travaillent à perpétuer les pratiques malhonnêtes dans un pays. Il faut une réforme en profondeur de notre système éducatif, laquelle doit commencer par celle du ministère de tutelle. Et pour cause, il a été vérifié que, de la délivrance des licences de fonctionnement des écoles à celle des certificats de fin d’études - en passant par l’organisation des examens officiels - c’est tout un système de corruption qui a été mis en place. Chacun y trouve son compte : des écoliers, des fonctionnaires du ministère, des directeurs d’école, des professeurs, des entreprises privées, les politiciens, les “raketè” etc... Les circuits de surfacturation, d’achat de biens et de services, de détournement de fonds ou de vente de documents officiels sont savamment définis et chaque élément influent du milieu s’organise en vue de maximiser son gain au détriment de l’Etat et de la société. Il est temps de sortir de cette galère !
Tant vaut la gouvernance du système éducatif, tant valent les écoles ; tant valent les écoles tant vaut la société. Etant donné cette vérité de la palisse, on comprend donc que ce n’est pas un hasard si, en Haïti, il ne se passe un mois sans qu’on entende parler d’un scandale de corruption d’envergure. L’heure est grave…et il faut, de toute urgence, un revirement de la situation. Si la majorité des institutions de formation et le Ministère de l’Education continuent à fonctionner sous le même registre, il suffira encore le temps d’une génération pour que le pays soit totalement contrôlé par des Kleptocrates...
Contact : golius@excite.com
[1] Economiste
[2] Il s’agit d’un texte préparé à l’avance par les bacheliers pour être utilisé lors des épreuves. Il est arrangé d’une certaine manière qui lui confère les replis de l’instrument de musique connu sous le nom d’accordéon.
[3] Nous avons personnellement vérifié ce fait dans le département des Nippes où nous avons été, à deux reprises, délégué ministériel.
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Quand l’éducation soutient l’établissement graduel d’une kleptocratie en Haiti…
Quand un voleur poursuivi crie : « ô voleur », c’est pour faciliter sa fuite…
Débat par Gary Olius [1]
Soumis à AlterPresse le 10 septembre 2006
En Haïti, la corruption fait le bonheur d’une frange importante des élites et condamne la majorité de la société à la précarité et à la misère. Et comme pour pérenniser cette situation, corrupteurs et corrompus exhibent dents et griffes, telles des bêtes sauvages, et se montrent plus féroces quand on tente de réduire leur marge de manœuvre. Il y a donc un travail d’envergure à effectuer si l’on voudrait, comme Dante au moyen age, jeter ces prévaricateurs dans les cercles les plus profonds de l’enfer, i.e les mettre hors d’état de nuire. Ils sont très puissants et se retrouvent dans les couloirs stratégiques de tous les régimes politiques qui se sont succédés au pouvoir. Après eux, c’est toujours eux ! Ils font partie de ceux contre qui l’action publique devrait être mise en mouvement, mais qui, à la faveur de notre démocratie kleptophile, continuent à régner en maître et seigneur. Et, sarcastique ironie, les temps qui courent ont appris aux haïtiens dignes que la corruption n’est véritablement décriée que dans les rues, dans les médias et chez ceux qui, à la lueur d’une lanterne, assument à bras-le-corps le mal courage d’éduquer leurs progénitures aux valeurs supérieures qui mettent durablement l’être humain à l’abri de l’animalité. A cœur joie et à l’unisson, on chante les alanbazas de la corruption dans les hauts lieux où se rencontrent - à l’abri des murs sans oreille - de grands dignitaires du monde politique et des affairistes du secteur privé ou de la société civile.
Chez nous, on dirait qu’il n’y a que les « imbéciles » qui résistent à cette pratique condamnable et les corrompus de notoriété publique sont adulés, adorés et qualifíés d’Intel-li-gents par les inconscients et par ceux-là même qui sont placés pour les combattre. Rien d’étonnant que ce mal, telle une gangrène, tende à se disséminer dans toutes les couches de la société haïtienne, car –tout compte fait- il est honteux d’être perçu comme un imbécile. Mais d’où vient ce galvaudage, désormais haïtien, qui fait de la malhonnêteté un indicateur privilégié de « l’intelligence » ? Pourquoi, en Haïti, les gens honnêtes font-ils toujours figure d’imbéciles ? Sans détour, il faut pointer du doigt l’Education, laquelle dans son système d’évaluation doit avoir une bonne part de responsabilité dans cette histoire…
Si l’on se réfère aux données rendues publiques par des syndicats d’enseignants sur ce qui se passe aux examens d’Etat au cours des 20 dernières années, plus de 90% des candidats qui réussissent le bac le sont pour leur habileté à tricher, à tromper la vigilante des surveillants et pour leur virtuosité à manier les “akòdeyon” [2]. Pis est, la plupart des lauréats primés par le Ministère de l’Education Nationale ne sont que des experts de la tricherie [3]. Par une simple projection, on peut dire sans crainte de se tromper que le système éducatif déverse dans les institutions de l’Etat, dans les entreprises et dans l’administration publique une pléthore de gens ayant une forte propension à la corruption. Et cette dite propension n’attend que des occasions appropriées pour se traduire en acte…
Sans nous verser dans un instrumentalisme radical, nous souhaiterions qu’on puisse mettre au point un test standardisé qui permettrait de mesurer, même approximativement, la propension à la corruption de tous les prétendants aux postes de responsabilités dans les institutions étatiques. Cela pourrait nous donner l’espoir de mettre fin à ce défilé interminable de Présidents, de Ministres, de Directeurs Généraux, de Juges, de Sénateurs, de Députés et, que sais-je encore, de Politiciens véreux et corrompus qui compromettent le développement du pays.
Pour le plus grand malheur de notre société, les écoles haïtiennes et le Ministère de l’éducation travaillent à insérer dans le subconscient de tous les jeunes haïtiens la dangereuse formule faisant croire que l’important c’est de réussir . Il suffit d’un simple glissement de mentalité pour que ces derniers pensent qu’ il vaut mieux réussir malhonnêtement qu’échouer en toute honnêteté , puisque de fait ils constatent qu’on encense sans mesure ceux qui “réussissent” sans qu’on s’interroge sur les voies conduisant à cette réussite et que, de la même manière, on cloue au pilori ceux qui échouent. Bref, en Education aussi, on s’évertue à faire croire que la Fin justifie les Moyens... C’est cette logiquement résolument finaliste qui propulse la société dans l’abîme de la corruption. Ici, peu importe les voies utilisées pour s’enrichir, l’important c’est d’être riche. D’autant plus qu’on fait tout pour que l’argent de la corruption ne soit pas considéré comme de l’argent sale, au même titre que l’argent de la drogue.
La majorité des écoles et le Ministère de l’Education sont comme des machines taillées sur mesure pour reproduire massivement la corruption au sein de la société. L’approche fondamentaliste qui prévaut dans le système scolaire priorise le savoir-faire sur le savoir-être et l’obsession de couvrir les programmes incite les profs à ne s’intéresser qu’aux contenus disciplinaires sans se soucier un tant soit peu de combattre certaines contre-valeurs et des prototypes de comportement négatifs chez les écoliers. Et, une fois parvenus à l’université - bien souvent avec l’aide d’un parrain - ces derniers se croient encore dans le système de bachotage propre au baccalauréat et refusent de faire l’effort qu’il faut pour devenir de bons professionnels. De fait, ils perçoivent comme des bêtes noires tous les professeurs qui veulent les faire travailler en vue d’accéder à un niveau correspondant au standard international. Leurs chouchous sont les « enseignants » démagogues, les incompétents et les absentéistes qui ne leur enseignent même pas le minimum et qui leur facilitent l’ascension en année supérieure en leur octroyant des notes imméritées. Au terme de leur “licence”, ce sont ces mêmes profs grappilleurs – ayant un poste un peu partout dans l’appareil d’Etat – qui leur facilitent l’accès à l’administration publique ou à des réseaux de corrompus déjà établis. Bien souchés, ils gravissent rapidement les échelons de la hiérarchie administrative et se retrouvent Directeurs de service ou Directeurs Généraux au mépris de toutes les normes régissant la matière. Et de là à être Ministre il n’y a qu’un pas, car il leur suffira d’œuvrer avec zèle pour un parti politique influent et le tour est joué…
La trajectoire à suivre par l’écolier-tricheur pour devenir dirigeant n’est pas difficile à tracer ; c’est un circuit tortueux et déformant dont les méandres passent par les jalons posés sur les sentiers battus par des corrompus de métier. En ce sens, l’école et l’université ne sont plus ce qu’elles devraient être, les éléments d’un circuit de formation permettant de préparer le jeune haïtien de manière à ce qu’il puisse oeuvrer valablement pour le bien-être de son pays ; elles constituent de préférence un prisme déformateur produisant de sinistres individus incapables d’assumer leur citoyenneté et participer valablement au développement de leur pays. Mais, dirait-on, pourquoi le Ministère de l’Education, par un modèle de gouvernance adéquat du système éducatif, n’est-il pas parvenu à inverser la tendance ?
La réponse à cette question nous ne la connaissons pas. Mais nous savons au moins que ce ministère tel qu’il a été conçu et géré répond aux objectifs d’un projet inavoué d’une fraction influente des élites haïtiennes. Depuis la fondation de l’Etat d’Haïti, l’Ecole a été détectée comme élément stratégique pouvait aider à piéger les masses paysannes et leurs descendants. C’est par un contrôle systématique de l’offre scolaire au strict minimum qu’on pouvait les condamner durablement à l’ignorance et à l’exclusion. Et, en cela, le Ministère de l’Education a brillamment joué son rôle. Il savait comment il fallait réagir quand la demande scolaire de la catégorie sociale sus-mentionnée devenait trop forte. Il savait quelle caricature d’établissement il fallait créer pour désamorcer la situation quand elle tendait à devenir explosive et de quel type de “formateur” il fallait le doter pour rester dans les limites de l’objectif fixé au prime abord. La conte humoristique de Maurice Sixto, Leya Kokoye, illustre cette réalité de fort belle manière. Au Ministère de l’Education, même Dérilus le messager savait que le Ministre pornophile allait accueillir en princesse la jeune put de salon, Lili Lafoukchod et que, Professeur Leya allait se faire éconduire comme une chienne…
La création des Ecoles Normales d’Instituteurs et de l’Ecole Normale Supérieure (ENS) devrait servir de moteurs à une vraie révolution dans le monde de l’éducation en Haïti, mais c’est très regrettable que des éléments de l’élite intellectuelle haïtienne aient tout fait pour saboter cette expérience. On s’arrangeait pour que ces institutions d’importance capitale soient mal foutues et mal pourvues. Et, ceux qui ne sont pas amnésiques peuvent se rappeler que les étudiants de l’ENS ont dû se battre comme de beaux diables et attendre le “dechoukage” du régime des Duvalier (en février 1986) pour s’emparer de l’immeuble où ils sont logés à la Rue de la Réunion. Jusqu’à présent, tout est mis en oeuvre pour que la carrière de Normalien Supérieur soit la moins attrayante de toutes les professions libérales en Haïti. Les cours sont dispensés dans des conditions exécrables et le diplôme de fin d’études est pratiquement inaccessible (par exemple, le département Maths-Physique de l’ENS n’a délivré que 4 diplômes en plus de 60 ans d’existence). L’emploi n’est pas garanti, en dépit du fait qu’il y a un besoin cuisant de profs qualifiés dans le pays. Les ressortissants de l’ENS, pour se faire embaucher, doivent plier l’échine parfois devant quelqu’un du ministère qui n’a absolument aucune formation en éducation. Bref, tout est fait pour éliminer ce qu’on appelle Vocation et Compétence dans le monde de l’éducation et ce, pour la perpétuation de la machine de déformation efficace à la reproduction massive de corrupteurs et de corrompus.
Ceux qui ne sont pas convaincus du rôle de l’Etat, via le Ministère de l’Education, dans cette affaire, qu’ils nous disent : “Pourquoi plus de 99% des ministres de l’agriculture ont été des agronomes, alors que moins de 3% des ministres de l’éducation (ou de l’instruction publique) ont été des Normaliens ou des professionnelles de l’éducation ?”. Qu’ils nous disent aussi : “pourquoi moins de 5% des doyens de l’ENS ont été des anciens Normaliens, alors que la quasi-totalité des doyens de la Faculté des Sciences ou d’agronomie ont été respectivement des Ingénieurs et des Agronomes ?”. En toute sincérité, il faut bien y voir la trame d’un refus systématique de la professionnalisation du milieu éducatif, le seul point d’appui permettant de rompre le cercle vicieux de la reproduction du sous-développement et de la corruption.
Pour ce qui est du Ministère de l’Education, il est important de signaler qu’au cours des 25 dernières années, les améliorations les plus substantielles, tant dans les salaires des enseignants que dans la configuration du système éducatif ont été réalisées par l’un des rares Normaliens qui a eu la chance d’accéder au poste de Ministre, feu Emmanuel Buteau (regretté mémoire !). Il a été le seul à remettre une somme importante au trésor public après l’organisation d’un bac exemplaire en 1995, alors que tous les autres avant ou après lui ont mis en place un dispositif approprié pour « dépenser » toutes les ressources financières mises à leur disposition et, les plus audacieux sont allés même jusqu’à solliciter des compléments budgétaires. En toute logique, ce Buteau appartient à une catégorie dont il faudrait multiplier l’espèce, mais hélas !, l’Haïti d’aujourd’hui comme celle d’hier met à l’indexe, punit et extermine sans pitié ce genre d’homme, justement pour leur verticalité et leur honnêteté. Quelle tristesse !
Haïti ne sait que faire de ses meilleur(e)s fil(le)s et l’Etat haïtien se laisse dépouiller peu à peu de ses vertèbres institutionnelles les plus vitaux pour être livrés pieds et mains liés à ceux qui ne jurent que par l’argent-facil, le ’pouvoir pour le pouvoir’ et le m’as-tu-vu. Cette déconfiture est acceptée avec tellement de fatalisme que nous peinons à croire qu’elle n’a pas été concertée. A la manière de Zola, nous accusons les minorités qui se sont arrangées pour être toujours au pouvoir ; oui nous faisons allusion à ces supporteurs ultra-zélés de régimes-sortants qui ne sortent jamais. Nous accusons les écoles qui les ont « formés » et le Ministère de l’Education leur éternelle complice. Haïti est aujourd’hui ce que les maîtres du système éducatif ont voulu qu’elle soit : un lieu où les honnêtes gens sont réduits au silence et à l’impuissance, pour assister atterrés aux excès auxquels se livrent ceux qui se croient être les seuls héritiers des pères de la Patrie…
Il faut un changement ! Et, quelque soit le prix à payer, il faudra l’assumer. Il n’est pas acceptable que la corruption soit adoptée, dans une société qui se veut démocratique, comme stratégie politique ou méthode de gouvernement. Il n’est pas normal que la majorité de nos écoles, avec la complicité des responsables de l’éducation travaillent à perpétuer les pratiques malhonnêtes dans un pays. Il faut une réforme en profondeur de notre système éducatif, laquelle doit commencer par celle du ministère de tutelle. Et pour cause, il a été vérifié que, de la délivrance des licences de fonctionnement des écoles à celle des certificats de fin d’études - en passant par l’organisation des examens officiels - c’est tout un système de corruption qui a été mis en place. Chacun y trouve son compte : des écoliers, des fonctionnaires du ministère, des directeurs d’école, des professeurs, des entreprises privées, les politiciens, les “raketè” etc... Les circuits de surfacturation, d’achat de biens et de services, de détournement de fonds ou de vente de documents officiels sont savamment définis et chaque élément influent du milieu s’organise en vue de maximiser son gain au détriment de l’Etat et de la société. Il est temps de sortir de cette galère !
Tant vaut la gouvernance du système éducatif, tant valent les écoles ; tant valent les écoles tant vaut la société. Etant donné cette vérité de la palisse, on comprend donc que ce n’est pas un hasard si, en Haïti, il ne se passe un mois sans qu’on entende parler d’un scandale de corruption d’envergure. L’heure est grave…et il faut, de toute urgence, un revirement de la situation. Si la majorité des institutions de formation et le Ministère de l’Education continuent à fonctionner sous le même registre, il suffira encore le temps d’une génération pour que le pays soit totalement contrôlé par des Kleptocrates...
Contact : golius@excite.com
[1] Economiste
[2] Il s’agit d’un texte préparé à l’avance par les bacheliers pour être utilisé lors des épreuves. Il est arrangé d’une certaine manière qui lui confère les replis de l’instrument de musique connu sous le nom d’accordéon.
[3] Nous avons personnellement vérifié ce fait dans le département des Nippes où nous avons été, à deux reprises, délégué ministériel.
Dernière édition par le Jeu 21 Sep 2006 - 18:58, édité 1 fois
gwotoro- Super Star
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Nombre de messages : 3974
Localisation : Canada
Date d'inscription : 20/08/2006
Feuille de personnage
Jeu de rôle: le balancier
Re: L’éducation soutient l’établissement d'une kleptocratie
Je partage l'opinion de l'auteur de ce texte.Mais comment peut-on blamer les eleves quand la majorité de ceux qui pretendent etre les guides sont des bluffeurs.Ils sont tous des corrompus ou des corrupteurs.Ce n'est pas etonnant qu'ils pillent et trichent ;ils ne savent rien faire.
Evaluons honnetement le systeme et nous comprendrons la necessisté d'adopter ou d'imiter des systemes educatifs qui produisent des faiseurs et non des diseurs et des tricheurs.Pourquoi les resultats des examens du baccalaureat sont si désastreux?L'ecolier haitien est-il moins motivé et moins intelligent que le jeune belge ,japonnais ou koreen?
Certains naifs pretendent que la langue de l'enseignement en haiti n'a rien à voir avec ce désastre.Bien que je reconnaisse qu'elle ne soit pas la seule cause de l'echec de nos ecoliers et du systeme en general,mais on ne peut l'ignorer.Il serait interessant que le Departement de l'Education Nationale fasse une experimentation educative en enseignant des enfants de la maternelle jusqu'au moyen 2 seulement en creole et ensuite les enseigner le francais comme une seconde langue jusqu'au baccalaureat.
Il faut aussi enseigner les sciences en faisant des experiences qui permettent aux jeunes ecoliers de comprendre l'utilité de la matière qu'on leur enseigne.On gaspille trop de temps à enseigner la religion, les langues mortes, la litterature ,l'histoire etc.Je me rappelle durant mon enfance j'etudiai l'histoire sainte; le catechisme , le litturgie,je devais aller a l'ecole du Dimanche et jusqu'au lycee on m'enseignait encore la religion.Tandis qu'on neglige les sciences comme la biologie, la nutrition,etc.
Mais il ya aussi un autre aspect du problème qu'on neglige :le salaire des enseignants.si nous reconnaissons la valeur de l'education dans le developpement du pays ,faut-il bien que nos enseignants recoivent un salaire adequat pour eduquer nos enfants.On voit des Normaliens devenus diplomates sans aucune formation dans leur nouvelle carrière.Pourquoi ont-ils abandonné leur profession qui est, a mon avis ,beaucoup plus noble et plus utile au developpement de notre pays?Il faut le reconnaitre ce metier est trop meprise meme dans les pays developpés comme les Etats-Unis.Comment expliquer qu'un vidangeur gagne mieux qu'un professeur ?Un conducteur de bus gagne mieux qu'un professeur?
Les livres.purquoi apres tout ce temps l'etat haitien ne procure pas les livres aux etudiants?Pourquoi nos Normaliens n'ecrivent pas les livres sur des sujets qu'ils enseignent.?Pourquoi les ecoliers haitiens doivent se procurer la grammaire francaise ecrite par Hartmann et Dutreuil au lieu d'un livre ecrit par un professeur de francais haitien?
Oui nous devons le reconnaitre l'echec de notre pays est du à la mediocrite du systeme educatif haitien.
Evaluons honnetement le systeme et nous comprendrons la necessisté d'adopter ou d'imiter des systemes educatifs qui produisent des faiseurs et non des diseurs et des tricheurs.Pourquoi les resultats des examens du baccalaureat sont si désastreux?L'ecolier haitien est-il moins motivé et moins intelligent que le jeune belge ,japonnais ou koreen?
Certains naifs pretendent que la langue de l'enseignement en haiti n'a rien à voir avec ce désastre.Bien que je reconnaisse qu'elle ne soit pas la seule cause de l'echec de nos ecoliers et du systeme en general,mais on ne peut l'ignorer.Il serait interessant que le Departement de l'Education Nationale fasse une experimentation educative en enseignant des enfants de la maternelle jusqu'au moyen 2 seulement en creole et ensuite les enseigner le francais comme une seconde langue jusqu'au baccalaureat.
Il faut aussi enseigner les sciences en faisant des experiences qui permettent aux jeunes ecoliers de comprendre l'utilité de la matière qu'on leur enseigne.On gaspille trop de temps à enseigner la religion, les langues mortes, la litterature ,l'histoire etc.Je me rappelle durant mon enfance j'etudiai l'histoire sainte; le catechisme , le litturgie,je devais aller a l'ecole du Dimanche et jusqu'au lycee on m'enseignait encore la religion.Tandis qu'on neglige les sciences comme la biologie, la nutrition,etc.
Mais il ya aussi un autre aspect du problème qu'on neglige :le salaire des enseignants.si nous reconnaissons la valeur de l'education dans le developpement du pays ,faut-il bien que nos enseignants recoivent un salaire adequat pour eduquer nos enfants.On voit des Normaliens devenus diplomates sans aucune formation dans leur nouvelle carrière.Pourquoi ont-ils abandonné leur profession qui est, a mon avis ,beaucoup plus noble et plus utile au developpement de notre pays?Il faut le reconnaitre ce metier est trop meprise meme dans les pays developpés comme les Etats-Unis.Comment expliquer qu'un vidangeur gagne mieux qu'un professeur ?Un conducteur de bus gagne mieux qu'un professeur?
Les livres.purquoi apres tout ce temps l'etat haitien ne procure pas les livres aux etudiants?Pourquoi nos Normaliens n'ecrivent pas les livres sur des sujets qu'ils enseignent.?Pourquoi les ecoliers haitiens doivent se procurer la grammaire francaise ecrite par Hartmann et Dutreuil au lieu d'un livre ecrit par un professeur de francais haitien?
Oui nous devons le reconnaitre l'echec de notre pays est du à la mediocrite du systeme educatif haitien.
Rodlam Sans Malice- Super Star
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Re: L’éducation soutient l’établissement d'une kleptocratie
une anomalie que je n'arrive pas a comprendre est la reponse souvent donnee par les jeunes chomeurs haitiens:
" peyi ya telman pa bon mwen fin fe klas mwen, mwen pa fouti jwenn travay".
quand vous leur demande quel est leur niveau d'education, la reponse universelle serait " j'ai termine mon bac 2".
un homme qui a termine ses etudes classiques n'est pas eduque, il est lettre. cela ne veut pas dire qu'il n'est pas intelligent, mais il n'est pas encore en possession de " marketable skills" pour absoluement blamer sa societe pour son chomage.
oui son gouvernement est partiellement coupable de son chomage, mais sa preparation inadequate en est aussi.
le gouvernement n'etait pas concu pour vous creer mais plutot pour vous aider a vous creer par vos propres efforts.
j'ai vu quelque chose de tres detrimental chez nous-- notre propensite est d'attendre tout de notre gouvernement.
cette dependence sur le paternalisme de l'etat est l'un des plus des pires fleaux de notre culture heritiere.
" peyi ya telman pa bon mwen fin fe klas mwen, mwen pa fouti jwenn travay".
quand vous leur demande quel est leur niveau d'education, la reponse universelle serait " j'ai termine mon bac 2".
un homme qui a termine ses etudes classiques n'est pas eduque, il est lettre. cela ne veut pas dire qu'il n'est pas intelligent, mais il n'est pas encore en possession de " marketable skills" pour absoluement blamer sa societe pour son chomage.
oui son gouvernement est partiellement coupable de son chomage, mais sa preparation inadequate en est aussi.
le gouvernement n'etait pas concu pour vous creer mais plutot pour vous aider a vous creer par vos propres efforts.
j'ai vu quelque chose de tres detrimental chez nous-- notre propensite est d'attendre tout de notre gouvernement.
cette dependence sur le paternalisme de l'etat est l'un des plus des pires fleaux de notre culture heritiere.
Dernière édition par le Lun 11 Sep 2006 - 16:12, édité 1 fois
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Re: L’éducation soutient l’établissement d'une kleptocratie
durant toutes ces accusations faites par les groupes de pression dans nos universites gratuites, jamais ai-je vu un groupe etudients a la faculte d'ethnologie presenter un programme de concertation pour tenter de resoudre la delinquence juvenile.
ils auraient pu former un programme de " mentorship" dans les quartiers defavorises en pairant un etudient universitaire a un jeune homme ou jeune femme a bel-air ou cite soleil.
ils demanderaient toujours ce qu'ils n'ont pas pas prets a faire eux-meme.
notre faculte de droit n'a meme pas une revue literaire judirique.
c'est pas l'argent qui manque, mais plutot la creativite, l'independence intellectuelle, et motivation collective.
l'etudient universitaire moyen haitien, surtout dans les facultes des sciences sociales, est un pareuseux mental qui ne ferait que de revandiquer. les etudients des sciences ont au moins une excuse qui est apparemment legitime: "nous n'avons pas les equippements technologiques"; mais les etudients des sciences sociales n'ont aucune excuse car leur echec total de produire quelque chose de constructif n'aurait rien a voir au manque de logistiques, mais plutot a un cerveau paresseux et satisfait a plagiariser les auteurs francais.
durant tous les debats sur la restitution des forces armees defunctes, nos etudients en droits sont generalement muets; ne seraient ils pas les penseurs juridiques esperes d'intervenir dans une telle controversie avec des idees freches?
"Map shashe etidyen ayisyen, mwem paka we li"
ils auraient pu former un programme de " mentorship" dans les quartiers defavorises en pairant un etudient universitaire a un jeune homme ou jeune femme a bel-air ou cite soleil.
ils demanderaient toujours ce qu'ils n'ont pas pas prets a faire eux-meme.
notre faculte de droit n'a meme pas une revue literaire judirique.
c'est pas l'argent qui manque, mais plutot la creativite, l'independence intellectuelle, et motivation collective.
l'etudient universitaire moyen haitien, surtout dans les facultes des sciences sociales, est un pareuseux mental qui ne ferait que de revandiquer. les etudients des sciences ont au moins une excuse qui est apparemment legitime: "nous n'avons pas les equippements technologiques"; mais les etudients des sciences sociales n'ont aucune excuse car leur echec total de produire quelque chose de constructif n'aurait rien a voir au manque de logistiques, mais plutot a un cerveau paresseux et satisfait a plagiariser les auteurs francais.
durant tous les debats sur la restitution des forces armees defunctes, nos etudients en droits sont generalement muets; ne seraient ils pas les penseurs juridiques esperes d'intervenir dans une telle controversie avec des idees freches?
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Re: L’éducation soutient l’établissement d'une kleptocratie
Keen
Il faut comprendre l'haitien n'a pas beaucoup evolué;il fut un temps ou ceux qui avaient leur baccalaureat etaient considerés comme des "philosphes".Dans le royaume des aveugles ,ils meprisaient les artisans.les cultivateurs, les pecheurs , les eleveurs ,ceux qui reellement poduisaient pour augmenter la production nationale.Meme en terre etrangère ils vous parlent de :Lè m te fini ;On dirait qu'a l'epoque le diplome de High school etait l'apanage des princes haitiens.On leur devait respect ,prestige, et un gagne pain dans les bureaux de l'etat.Mais qu'est-ce qu'ils produisent pour enrichir le pays.?Tout le monde reclame leur part du gateau,mais personne veut le preparer .il refuse de se salir les mains dans la farine en meprisant le boulanger(lol) mais quant à le deguster ;ils sont toujours prets.
Il faut comprendre l'haitien n'a pas beaucoup evolué;il fut un temps ou ceux qui avaient leur baccalaureat etaient considerés comme des "philosphes".Dans le royaume des aveugles ,ils meprisaient les artisans.les cultivateurs, les pecheurs , les eleveurs ,ceux qui reellement poduisaient pour augmenter la production nationale.Meme en terre etrangère ils vous parlent de :Lè m te fini ;On dirait qu'a l'epoque le diplome de High school etait l'apanage des princes haitiens.On leur devait respect ,prestige, et un gagne pain dans les bureaux de l'etat.Mais qu'est-ce qu'ils produisent pour enrichir le pays.?Tout le monde reclame leur part du gateau,mais personne veut le preparer .il refuse de se salir les mains dans la farine en meprisant le boulanger(lol) mais quant à le deguster ;ils sont toujours prets.
Rodlam Sans Malice- Super Star
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Kleptocratie
Qu'est ce qu'une Kleptocratie ? s.v.p
Lionel
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Lionel Vernet- Senior
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Re: L’éducation soutient l’établissement d'une kleptocratie
Je pensais que vous l'auriez compris a la lecture de l'article.
Ce serait un jeu de mot entre:
Kleptomanie: Tendance pathologique à voler, caractérisée par un désir obsédant.
Cratie qui viendrait du grec kratos (pouvoir).
Pour faire simple, ca veut dire "classe sociale voleuse, corrompue".
Ce serait un jeu de mot entre:
Kleptomanie: Tendance pathologique à voler, caractérisée par un désir obsédant.
Cratie qui viendrait du grec kratos (pouvoir).
Pour faire simple, ca veut dire "classe sociale voleuse, corrompue".
gwotoro- Super Star
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Re: L’éducation soutient l’établissement d'une kleptocratie
Haiti : Faculté virtuelle, pseudo prof, pseudo étudiant
- Par :Jean Pierre Arisma
LE NOUVELLISTE 8 Septembre 2006
Livres sous le bras, des centaines de jeunes désoeuvrés quittent chaque jour leurs masures des quartiers populaires de Port-au-Prince pour assister aux "cours universitaires"' dispensés en plein air par de faux professeurs.
Reportage.
Chaque matin, Jonas L. arrive, fatigué d'avoir trop marché, sur la place Dessalines du Champ-de-Mars, à deux pas du Palais national de Port-au-Prince. Vêtu de son éternelle blouse blanche, l'aspirant médecin de 34 ans tire de son sac un livre de biologie et s'y plonge, concentré. Après avoir lu quelques pages, il se dirige vers un groupe d'une vingtaine de jeunes rassemblés autour de Don Pite, un pseudo professeur à la barbe grisâtre, au tee-shirt et au pantalon déchirés. Cigarette aux lèvres, visiblement éméché, ce dernier parle néanmoins un français parfait, ce qui impressionne ses auditeurs. "J'ai étudié l'économie à Ottawa, la science politique à Montréal, la docimologie (étude des méthodes d'évaluation et de notation, Ndlr) et la pédagogie à Stanford en Californie, la diplomatie à la Sorbonne", claironne l'énergumène.
Depuis cinq ans, Jonas fréquente les places publiques. Il veut devenir médecin, mais il n'a jamais pu réussir au concours d'entrée de la seule faculté publique de médecine du pays. Il laisse cependant croire à ses parents et à ses voisins qu'il est étudiant en médecine. "Mes parents sont pauvres et habitent Barradères, une commune oubliée du département des Nippes. Ma mère est sensible, elle veut avoir un fils médecin. Elle m'envoie des provisions trois fois par mois ; je ne peux pas lui dire la vérité, elle éclaterait en sanglots", explique le jeune homme, qui est hébergé par l'une de ses tantes. Elle aussi est convaincue que son neveu étudie la médecine.
Une question d'image
À l'instar de Jonas, beaucoup de jeunes qui n'ont pas la chance d'aller à l'école ou d'entrer à l'université passent leur temps sur les places de la capitale haïtienne. Ceux de niveau "universitaire" se dotent d'une fausse carte d'étudiant et trimbalent partout compas, tensiomètres, stéthoscopes et livres idoines afin de mieux tromper leurs proches. Venus souvent de régions périphériques misérables, ces faux étudiants ne veulent plus retourner dans leur patelin pour s'y voir réduits au rang de simples paysans. "À Port-au-Prince, il y a au moins de l'espoir, dit Volny Jean Louis, qui en est à sa troisième année d'études au Champ-de-Mars. Nous pourrons peut-être un jour entrer dans une vraie université, trouver du travail ou, qui sait, un visa pour quitter le pays
En attendant, ces vrais faux étudiants grappillent ça et là quelques connaissances qui pourront leur servir à jeter de la poudre aux yeux. Ils échappent ainsi quelques heures aux sarcasmes des proches et des voisins qui les traitaient auparavant de paresseux sans avenir. "On m'humiliait chez moi avant que j'adopte cette stratégie, dit Ghétro, qui traîne lui aussi ses guêtres sur les places publiques. Alors, depuis que je leur dis que je suis à l'université, je suis devenu un homme important pour eux."
Si certains "professeurs" ne demandent rien en échange de leur savoir, d'autres, par contre, profitent de la crédulité des jeunes pour les exploiter. Plusieurs se font même appeler Jésus, Mahomet, Dieu, Satan ou Ogoun, une divinité vaudou, pour inciter leurs disciples à leur verser de l'argent en vue d'opérer des miracles en leur faveur. "L'année dernière, un prophète m'a demandé 800 gourdes (environ 20 $ US) pour me faire réussir à la faculté d'Agronomie, se plaint Francine. Quand j'ai échoué, il n'était plus là pour me rembourser. Cette année, je ne vais pas dépenser un sou ici ; je laisse les nouveaux venus enrichir ces prétendus dieux." Mais l'espoir a la vie dure et plusieurs faux étudiants croient toujours que ces faux profs peuvent les aider à réussir. "Cette année, ça va marcher puisque j'ai payé 600 gourdes à l'un des grands maîtres pour éliminer le mauvais sort qu'on m'a jeté et qui m'empêche de réussir au concours d'admission", croit dur comme fer Rénette Odney, 26 ans, "étudiante" depuis deux ans.
Nourris par leur "étudiants"
Se disant détenteurs de tous les savoirs, certains de ces faux professeurs voient leur travail comme un sacerdoce, qui va changer Haïti. "J'ai un attachement viscéral à la jeunesse de mon pays et je lui prodigue les connaissances que j'ai acquises dans les grandes universités du monde, fait valoir Don Pite. Les jeunes ont des questions et il n'y a personne pour les écouter. Je leur donne une base pour affronter la vie." De son vrai nom Pétrus Weiner Rodney, Don Pite compte sur ses "étudiants" pour lui procurer à manger. "Je vis de la largesse des jeunes ; ils savent quand j'ai faim et me donnent toujours quelque chose à manger", concède-t-il. A Port-au-Prince, ils sont une bonne centaine à faire comme lui. "Je forme plus de 800 jeunes par année", se félicite Gétis Lozamade alors que Raymond Éloissin se proclame, en aparté afin de ne pas susciter la jalousie de ses honorables collègues, "le meilleur professeur du pays".
Ces faux professeurs enseignant à de faux étudiants illustrent la faillite du système éducatif haïtien, particulièrement celle de l'Université d'État d'Haïti qui n'accueille que 1 000 nouveaux inscrits par an alors que plus de 20 000 étudiants se pressent à ses examens d'admission. Gérald Germain, le ministre des Affaires sociales, a cependant annoncé des mesures pour réduire le flot des jeunes trompés par les faux profs. "La société est en train de se piéger car ces jeunes sont exposés à toutes sortes de situations. Je vais créer des centres professionnels à leur intention", promet le ministre. Les Don Pite, Jésus, Mahomet et autres Ogoun en ont entendu d'autres. Ils ont encore de beaux jours devant eux.
Jean Pierre Arisma (Syfia Haïti)
- Par :Jean Pierre Arisma
LE NOUVELLISTE 8 Septembre 2006
Livres sous le bras, des centaines de jeunes désoeuvrés quittent chaque jour leurs masures des quartiers populaires de Port-au-Prince pour assister aux "cours universitaires"' dispensés en plein air par de faux professeurs.
Reportage.
Chaque matin, Jonas L. arrive, fatigué d'avoir trop marché, sur la place Dessalines du Champ-de-Mars, à deux pas du Palais national de Port-au-Prince. Vêtu de son éternelle blouse blanche, l'aspirant médecin de 34 ans tire de son sac un livre de biologie et s'y plonge, concentré. Après avoir lu quelques pages, il se dirige vers un groupe d'une vingtaine de jeunes rassemblés autour de Don Pite, un pseudo professeur à la barbe grisâtre, au tee-shirt et au pantalon déchirés. Cigarette aux lèvres, visiblement éméché, ce dernier parle néanmoins un français parfait, ce qui impressionne ses auditeurs. "J'ai étudié l'économie à Ottawa, la science politique à Montréal, la docimologie (étude des méthodes d'évaluation et de notation, Ndlr) et la pédagogie à Stanford en Californie, la diplomatie à la Sorbonne", claironne l'énergumène.
Depuis cinq ans, Jonas fréquente les places publiques. Il veut devenir médecin, mais il n'a jamais pu réussir au concours d'entrée de la seule faculté publique de médecine du pays. Il laisse cependant croire à ses parents et à ses voisins qu'il est étudiant en médecine. "Mes parents sont pauvres et habitent Barradères, une commune oubliée du département des Nippes. Ma mère est sensible, elle veut avoir un fils médecin. Elle m'envoie des provisions trois fois par mois ; je ne peux pas lui dire la vérité, elle éclaterait en sanglots", explique le jeune homme, qui est hébergé par l'une de ses tantes. Elle aussi est convaincue que son neveu étudie la médecine.
Une question d'image
À l'instar de Jonas, beaucoup de jeunes qui n'ont pas la chance d'aller à l'école ou d'entrer à l'université passent leur temps sur les places de la capitale haïtienne. Ceux de niveau "universitaire" se dotent d'une fausse carte d'étudiant et trimbalent partout compas, tensiomètres, stéthoscopes et livres idoines afin de mieux tromper leurs proches. Venus souvent de régions périphériques misérables, ces faux étudiants ne veulent plus retourner dans leur patelin pour s'y voir réduits au rang de simples paysans. "À Port-au-Prince, il y a au moins de l'espoir, dit Volny Jean Louis, qui en est à sa troisième année d'études au Champ-de-Mars. Nous pourrons peut-être un jour entrer dans une vraie université, trouver du travail ou, qui sait, un visa pour quitter le pays
En attendant, ces vrais faux étudiants grappillent ça et là quelques connaissances qui pourront leur servir à jeter de la poudre aux yeux. Ils échappent ainsi quelques heures aux sarcasmes des proches et des voisins qui les traitaient auparavant de paresseux sans avenir. "On m'humiliait chez moi avant que j'adopte cette stratégie, dit Ghétro, qui traîne lui aussi ses guêtres sur les places publiques. Alors, depuis que je leur dis que je suis à l'université, je suis devenu un homme important pour eux."
Si certains "professeurs" ne demandent rien en échange de leur savoir, d'autres, par contre, profitent de la crédulité des jeunes pour les exploiter. Plusieurs se font même appeler Jésus, Mahomet, Dieu, Satan ou Ogoun, une divinité vaudou, pour inciter leurs disciples à leur verser de l'argent en vue d'opérer des miracles en leur faveur. "L'année dernière, un prophète m'a demandé 800 gourdes (environ 20 $ US) pour me faire réussir à la faculté d'Agronomie, se plaint Francine. Quand j'ai échoué, il n'était plus là pour me rembourser. Cette année, je ne vais pas dépenser un sou ici ; je laisse les nouveaux venus enrichir ces prétendus dieux." Mais l'espoir a la vie dure et plusieurs faux étudiants croient toujours que ces faux profs peuvent les aider à réussir. "Cette année, ça va marcher puisque j'ai payé 600 gourdes à l'un des grands maîtres pour éliminer le mauvais sort qu'on m'a jeté et qui m'empêche de réussir au concours d'admission", croit dur comme fer Rénette Odney, 26 ans, "étudiante" depuis deux ans.
Nourris par leur "étudiants"
Se disant détenteurs de tous les savoirs, certains de ces faux professeurs voient leur travail comme un sacerdoce, qui va changer Haïti. "J'ai un attachement viscéral à la jeunesse de mon pays et je lui prodigue les connaissances que j'ai acquises dans les grandes universités du monde, fait valoir Don Pite. Les jeunes ont des questions et il n'y a personne pour les écouter. Je leur donne une base pour affronter la vie." De son vrai nom Pétrus Weiner Rodney, Don Pite compte sur ses "étudiants" pour lui procurer à manger. "Je vis de la largesse des jeunes ; ils savent quand j'ai faim et me donnent toujours quelque chose à manger", concède-t-il. A Port-au-Prince, ils sont une bonne centaine à faire comme lui. "Je forme plus de 800 jeunes par année", se félicite Gétis Lozamade alors que Raymond Éloissin se proclame, en aparté afin de ne pas susciter la jalousie de ses honorables collègues, "le meilleur professeur du pays".
Ces faux professeurs enseignant à de faux étudiants illustrent la faillite du système éducatif haïtien, particulièrement celle de l'Université d'État d'Haïti qui n'accueille que 1 000 nouveaux inscrits par an alors que plus de 20 000 étudiants se pressent à ses examens d'admission. Gérald Germain, le ministre des Affaires sociales, a cependant annoncé des mesures pour réduire le flot des jeunes trompés par les faux profs. "La société est en train de se piéger car ces jeunes sont exposés à toutes sortes de situations. Je vais créer des centres professionnels à leur intention", promet le ministre. Les Don Pite, Jésus, Mahomet et autres Ogoun en ont entendu d'autres. Ils ont encore de beaux jours devant eux.
Jean Pierre Arisma (Syfia Haïti)
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Re: L’éducation soutient l’établissement d'une kleptocratie
Incroyable. Ou est l'élite du pays ? Ou sont, les Manigat, les Gourgues, les Baker, les Apaid, les Boulos, etc. ? Au lieu de faire la politique, ils seraient beaucoup plus utiles au pays, s'ils se mettaient ensemble pour créer et financer une université gratuite pour accueillir ces jeunes. Ils pourraient faire du bénévolat en donnant 2 ou 3 heures temps par semaine pour enseigner leurs expertises.
Mawon Rcfranc- Star
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Re: L’éducation soutient l’établissement d'une kleptocratie
University for South Africa's poor
By Sean Coughlan
BBC News education reporter
Taddy Blecher must be the first person to have founded a university from a fax machine.
Five years ago, from his office in Johannesburg in South Africa, without any university buildings, courses or staff, he began faxing out a letter of invitation to 350 schools.
He asked the brightest and poorest students to apply for a new university - and promised them the "best business education in Africa".
This was going to be South Africa's first free university, created to serve talented youngsters from the poor black communities who could never afford to send their children to the established universities.
The letter struck a chord - and because the only address on the letter was the place where Dr Blecher was working - would-be students began gathering outside the plush consultancy offices.
Paper computers
"It went ballistic. We had 3,500 applications for a university that did not exist. Security would be saying who are these people outside? And the students would be saying 'Your university building is so beautiful.' And the security would say: 'Go away, it's not a university, it's a consultancy company."
With only a fortnight to spare, Dr Blecher and a handful of colleagues were able to borrow a building for the university.
And without computers, the hungry-to-learn youths practised typing on photocopies of a keyboard.
But the university - CIDA City Campus - has become a remarkable success story, gaining blue-chip sponsors, a campus and a reputation for innovation. Five years later, it has taught 1,600 students.
Apart from only being available to poor students, who get a virtually free education, it is unique in what it expects from its intake.
Students have to help run and maintain the university buildings, and in their holidays they have to teach young people in their home villages - reaching hundreds of thousands.
When they graduate, they have to pay for the university costs of another student who will follow in their footsteps.
The founder, in London to launch a fund-raising foundation, says that this is part of a "no hand-outs" philosophy.
"In one year, these students will be earning more than their families could earn in their entire working lives," he says, so it is only fair that they should pay something back for the next generation of students.
Dr Blecher's own story is also not exactly the run-of-the-mill academic career.
'Education and entrepreneurship'
Wealthy, white and in his thirties, earning a big salary in financial services and on the verge of taking up a job offer in the United States, he made a life-changing decision.
Instead of heading towards the departure lounge, he went to the black townships around Johannesburg.
"I'd never been into the townships before. I'd always just made money and gone on nice holidays," said Dr Blecher, a slightly-built, passionate talker, who had been trained as an actuary.
His reaction to seeing the poverty was to open his wallet and give them money. But he saw that this kind of dependence on donations was "de-humanising" and what was needed was "education and entrepreneurship".
If South Africa was going to develop a long-term, sustainable future, it needed to provide a way into the professions for the poor black majority. It needed to give them a stake in society.
"With wealthy families in South Africa there's no question that they're going to university and get a good job afterwards. But only 3% of the black population over the age of 20 has a degree. It's a shocking situation," he said.
This meant that out of 23,000 accountants, only 400 were black and out of a black population of 35 million, there were only 47 dentists, he said.
Squatter camps
And his response to the divide between the impoverished townships and South Africa's super-rich was also highly individual.
From an economic perspective, he decided that higher education was the driver of wealth - and that he would create a free business university that would provide the gateway for those who would otherwise be excluded.
Hundreds of thousands of black youngsters were leaving school every year without any decent job prospects, "like lemmings falling off a cliff".
The free university would provide a way out for them. And once started, Dr Blecher tapped into the business network to find people who could teach business skills - and had an immediate response from companies wanting to attract talented black youngsters into the financial services sector.
"Our students, from squatter camps and townships, were learning from people who had done three billion rand business deals," he said.
The university now has 1,400 computers - recycled machines from Britain - and a library filled with books donated by publishers.
The campus, including the building where Nelson Mandela joined the ANC, was acquired from businesses shifting out of downtown Johannesburg because of fears of crime.
He says that the university is looking for ways to reach out further - such as setting up "hawker schools" for street sellers and looking at ways of providing for the growing numbers of children orphaned by Aids.
Dr Blecher also talks of plans for a "university in a box", which could extend to other rural areas and to other African countries the concept of using education as a lever for social progress.
In a continent often seen as being filled with turmoil and trouble, this could be the first revolution in Africa to be led by an advance-guard of accountants and bankers.
Story from BBC NEWS:
http://news.bbc.co.uk/go/pr/fr/-/1/hi/education/4092130.stm
By Sean Coughlan
BBC News education reporter
Taddy Blecher must be the first person to have founded a university from a fax machine.
Five years ago, from his office in Johannesburg in South Africa, without any university buildings, courses or staff, he began faxing out a letter of invitation to 350 schools.
He asked the brightest and poorest students to apply for a new university - and promised them the "best business education in Africa".
This was going to be South Africa's first free university, created to serve talented youngsters from the poor black communities who could never afford to send their children to the established universities.
The letter struck a chord - and because the only address on the letter was the place where Dr Blecher was working - would-be students began gathering outside the plush consultancy offices.
Paper computers
"It went ballistic. We had 3,500 applications for a university that did not exist. Security would be saying who are these people outside? And the students would be saying 'Your university building is so beautiful.' And the security would say: 'Go away, it's not a university, it's a consultancy company."
With only a fortnight to spare, Dr Blecher and a handful of colleagues were able to borrow a building for the university.
And without computers, the hungry-to-learn youths practised typing on photocopies of a keyboard.
But the university - CIDA City Campus - has become a remarkable success story, gaining blue-chip sponsors, a campus and a reputation for innovation. Five years later, it has taught 1,600 students.
Apart from only being available to poor students, who get a virtually free education, it is unique in what it expects from its intake.
Students have to help run and maintain the university buildings, and in their holidays they have to teach young people in their home villages - reaching hundreds of thousands.
When they graduate, they have to pay for the university costs of another student who will follow in their footsteps.
The founder, in London to launch a fund-raising foundation, says that this is part of a "no hand-outs" philosophy.
"In one year, these students will be earning more than their families could earn in their entire working lives," he says, so it is only fair that they should pay something back for the next generation of students.
Dr Blecher's own story is also not exactly the run-of-the-mill academic career.
'Education and entrepreneurship'
Wealthy, white and in his thirties, earning a big salary in financial services and on the verge of taking up a job offer in the United States, he made a life-changing decision.
Instead of heading towards the departure lounge, he went to the black townships around Johannesburg.
"I'd never been into the townships before. I'd always just made money and gone on nice holidays," said Dr Blecher, a slightly-built, passionate talker, who had been trained as an actuary.
His reaction to seeing the poverty was to open his wallet and give them money. But he saw that this kind of dependence on donations was "de-humanising" and what was needed was "education and entrepreneurship".
If South Africa was going to develop a long-term, sustainable future, it needed to provide a way into the professions for the poor black majority. It needed to give them a stake in society.
"With wealthy families in South Africa there's no question that they're going to university and get a good job afterwards. But only 3% of the black population over the age of 20 has a degree. It's a shocking situation," he said.
This meant that out of 23,000 accountants, only 400 were black and out of a black population of 35 million, there were only 47 dentists, he said.
Squatter camps
And his response to the divide between the impoverished townships and South Africa's super-rich was also highly individual.
From an economic perspective, he decided that higher education was the driver of wealth - and that he would create a free business university that would provide the gateway for those who would otherwise be excluded.
Hundreds of thousands of black youngsters were leaving school every year without any decent job prospects, "like lemmings falling off a cliff".
The free university would provide a way out for them. And once started, Dr Blecher tapped into the business network to find people who could teach business skills - and had an immediate response from companies wanting to attract talented black youngsters into the financial services sector.
"Our students, from squatter camps and townships, were learning from people who had done three billion rand business deals," he said.
The university now has 1,400 computers - recycled machines from Britain - and a library filled with books donated by publishers.
The campus, including the building where Nelson Mandela joined the ANC, was acquired from businesses shifting out of downtown Johannesburg because of fears of crime.
He says that the university is looking for ways to reach out further - such as setting up "hawker schools" for street sellers and looking at ways of providing for the growing numbers of children orphaned by Aids.
Dr Blecher also talks of plans for a "university in a box", which could extend to other rural areas and to other African countries the concept of using education as a lever for social progress.
In a continent often seen as being filled with turmoil and trouble, this could be the first revolution in Africa to be led by an advance-guard of accountants and bankers.
Story from BBC NEWS:
http://news.bbc.co.uk/go/pr/fr/-/1/hi/education/4092130.stm
Mawon Rcfranc- Star
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Re: L’éducation soutient l’établissement d'une kleptocratie
Que c'est triste;et pourtant certains n'ont qu'un seul but acheter des armes pour parader leurs epaulettes au Champ de Mars.D'autres ouvrir des consulats et des ambassades à travers le monde.Quand cesserons -nous de gouverner ce pays à l'envers?
Rodlam Sans Malice- Super Star
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Re: L’éducation soutient l’établissement d'une kleptocratie
Sans Malice, Vous avez tout à fait raison. C’est vraiment triste. A quoi servent des consulats a travers le monde, même dans des villes qui n’ont même pas une vingtaine d’haïtiens ? Pourquoi, pas utiliser ces fonds pour construire un grand campus pour accueillir ces jeunes qui ont soif du savoir. Pourquoi, ne pas ce bel exemple de l’Afrique du sud ? Nous avons pleins de compétence en Haïti et en Diaspora qui pourraient donner au moins 3 heures temps gratuites, pour enseigner dans un campus pareil.
Mawon Rcfranc- Star
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Re: L’éducation soutient l’établissement d'une kleptocratie
Merci Gwotoro pour l''explication du mot Kleptocratie.
Lionel
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Lionel Vernet- Senior
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