Les places publiques en période des concours d’entrée à l’UE
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Les places publiques en période des concours d’entrée à l’UE
Les places publiques en période des concours d’entrée à l’UEH
Par Natacha Clergé
Les concours d’admission dans la majorité des entités de l’UEH sont prévues pour la fin du mois de septembre. Des milliers de candidates et candidats se préparent en vue de passer ces concours. On les retrouve sur les places publiques, en particulier au champ de mars. Ils justifient leur présence par diverses raisons, notamment la permanence du rationnement en électricité.
La majorité de ces candidats et candidates ont passé le baccalauréat deuxième partie cette année. Certains ont suivis ces cours de préparation aux examens d’entrée universitaire, couramment appelés préfac. D’autres pas, car pour les suivre il faut payer. Le montant varie entre 1500 à 3000 gourdes. L’un de ces derniers a déclaré : Mwen pa t ap gen ase lajan pou m peye pré-fac epi pran machinn chak jou, se Delma mwen rete. Bo lakay là pa gen bon préfak. M’ap frape lakay pito. Lajan t ap peye prefak la m ap enskri avèl pito. «Frape » est le terme qu’il utilise pour dire étudier. Sans doute en raison du coût moral et physique que ça implique pour eux/elles.
Les candidats et candidates étudient sur les places publiques, au Champs de Mars en particulier. L’un d’eux raconte qu’il arrive tous les matins à sept heures et ne repart qu'à la tombée de la nuit. Ce sont en général des candidats. Il y a des candidates mais elles viennent rarement seules. Sur les places publiques les femmes sont exposées aux harcèlements. Celles qui s’y risquent prennent moins de liberté que les hommes. Par exemple, au Champ de Mars les candidats étudient allongés sur la pelouse, les candidates elles, n’adoptent pas cette position. D’autre part, pour fuir les avances, elles s’asseyent dans les endroits isolés, les moins confortables en général, changent souvent de place, occupent un espace réduit sur les bancs. Il s’ensuit que, mathématiquement, le candidat consacre plus de temps à ce qu’il fait que la candidate. À côté de ces considérations, les candidats interrogés disent préférer les places à leurs maisons. L’un deux avance : Mwen panse lakay mwen klima a pap twò bon pou mwen pou m ta étudier paske si gen kouran pètèt sa ka enfliyanse m al nan radyo ou byen televizyon. Epui gen lòt moun la ki ka anpeche m etidye, janm ta vle etdye a. Mwen oblije desann la pou m fè sakrifis la. Ce candidat habite à Delmas. Un autre rencontré sur la place Saint-Anne avance : Lakay la gen twòp bri, mwen pap ka konsantre m. Epi la gen pye bwa, gen van k ap soufle. Donk mwen pi alèz.
Le rationnement en électricité
D’autres viennent aux champs de Mars la nuit. Ils font des va et vient, dans les endroits les plus éclairés, la tête plongée dans un livre ou un cahier. Ceux- là s’arrêtent parfois le temps de jauger des femmes qui passent. D’autres s'asseyent sous les lampadaires et comparent leurs notes ou effectuent des exercices de physique ou de chimie. Dans ces cas là, il n y a presque pas de candidates. Les femmes ne s’aventurent pas dans ces lieux la nuit. La nuit le risque étant plus élevé. Là elles peuvent être agressées mais aussi violées. Les candidats viennent la nuit à cause du blackawout. À ce sujet l’un d’eux, Bernard Jean- Louis, avoue : Si m te rete lakay mwen pou m etidye je m tap gen tan pete deja. Bon jodi a madi, Je m kontre ak kouran depi dimanch. Lui, vient de la province. Il rêve d’entrer à la faculté des sciences et décrocher une licence en génie civil, retourner chez lui ensuite. D’autres, passent la nuit dans les facultés situées dans l’aire du Champ de Mars. « Ap frape » comme ils disent. Cette liberté n’est malheureusement pas accordée aux candidates. Réduisant donc, leur probabilité de réussite.
Par Natacha Clergé
Les concours d’admission dans la majorité des entités de l’UEH sont prévues pour la fin du mois de septembre. Des milliers de candidates et candidats se préparent en vue de passer ces concours. On les retrouve sur les places publiques, en particulier au champ de mars. Ils justifient leur présence par diverses raisons, notamment la permanence du rationnement en électricité.
La majorité de ces candidats et candidates ont passé le baccalauréat deuxième partie cette année. Certains ont suivis ces cours de préparation aux examens d’entrée universitaire, couramment appelés préfac. D’autres pas, car pour les suivre il faut payer. Le montant varie entre 1500 à 3000 gourdes. L’un de ces derniers a déclaré : Mwen pa t ap gen ase lajan pou m peye pré-fac epi pran machinn chak jou, se Delma mwen rete. Bo lakay là pa gen bon préfak. M’ap frape lakay pito. Lajan t ap peye prefak la m ap enskri avèl pito. «Frape » est le terme qu’il utilise pour dire étudier. Sans doute en raison du coût moral et physique que ça implique pour eux/elles.
Les candidats et candidates étudient sur les places publiques, au Champs de Mars en particulier. L’un d’eux raconte qu’il arrive tous les matins à sept heures et ne repart qu'à la tombée de la nuit. Ce sont en général des candidats. Il y a des candidates mais elles viennent rarement seules. Sur les places publiques les femmes sont exposées aux harcèlements. Celles qui s’y risquent prennent moins de liberté que les hommes. Par exemple, au Champ de Mars les candidats étudient allongés sur la pelouse, les candidates elles, n’adoptent pas cette position. D’autre part, pour fuir les avances, elles s’asseyent dans les endroits isolés, les moins confortables en général, changent souvent de place, occupent un espace réduit sur les bancs. Il s’ensuit que, mathématiquement, le candidat consacre plus de temps à ce qu’il fait que la candidate. À côté de ces considérations, les candidats interrogés disent préférer les places à leurs maisons. L’un deux avance : Mwen panse lakay mwen klima a pap twò bon pou mwen pou m ta étudier paske si gen kouran pètèt sa ka enfliyanse m al nan radyo ou byen televizyon. Epui gen lòt moun la ki ka anpeche m etidye, janm ta vle etdye a. Mwen oblije desann la pou m fè sakrifis la. Ce candidat habite à Delmas. Un autre rencontré sur la place Saint-Anne avance : Lakay la gen twòp bri, mwen pap ka konsantre m. Epi la gen pye bwa, gen van k ap soufle. Donk mwen pi alèz.
Le rationnement en électricité
D’autres viennent aux champs de Mars la nuit. Ils font des va et vient, dans les endroits les plus éclairés, la tête plongée dans un livre ou un cahier. Ceux- là s’arrêtent parfois le temps de jauger des femmes qui passent. D’autres s'asseyent sous les lampadaires et comparent leurs notes ou effectuent des exercices de physique ou de chimie. Dans ces cas là, il n y a presque pas de candidates. Les femmes ne s’aventurent pas dans ces lieux la nuit. La nuit le risque étant plus élevé. Là elles peuvent être agressées mais aussi violées. Les candidats viennent la nuit à cause du blackawout. À ce sujet l’un d’eux, Bernard Jean- Louis, avoue : Si m te rete lakay mwen pou m etidye je m tap gen tan pete deja. Bon jodi a madi, Je m kontre ak kouran depi dimanch. Lui, vient de la province. Il rêve d’entrer à la faculté des sciences et décrocher une licence en génie civil, retourner chez lui ensuite. D’autres, passent la nuit dans les facultés situées dans l’aire du Champ de Mars. « Ap frape » comme ils disent. Cette liberté n’est malheureusement pas accordée aux candidates. Réduisant donc, leur probabilité de réussite.
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