Haiti à l'heure d'un renouveau :situation socio-économique

En parcourant ce document préparé par l'ambassade du Canada en Haiti pour les participants de la Mission exploratoire de commerce et d'investissement qui s'est déroulée en Haiti les 20 et 21 mars 2007, vous aurez sans doute une idée beaucoup plus claire sur la situation économique et sociale d'Haiti.
Bonne lecture.


Renaissance de l'économie

5. Après plus deux décennies de décroissance, l'économie haitienne semble vouloir renaitre de ses cendres. Durant ces deux dernieres années , la situation macro-économique du pays s'est globalement stabilisée. Des avancées significatives ont été observées dans le renforcement du processus budgétaire et les mécanismes de controle financier, y compris la création de lutte contre la corruption(ULCC) et de contrôle et de renseignement financiers (UCREF).


6. La gestion macroéconomique a permis la maitrise de certains importants indicateurs. L'inflation s'est stabilisée près de deux ans dans une fourchette comprise entre 12 et 15%, la fluctuation du taux de change a été maitrisée aux alentours de 40 HTG /US $, les reserves de change ont plus que doublé au cours de la derniere année, passant de US $ 50,87 millions en juin 2005 à US $ 150,40 millions en octobre 2006 et le produit intérieur brut (PIB) a montré une croissance de 1,5 % au cours de l'année 2006. Néanmoins , cette croissance demeure insuffisante pour permettre la création d'emplois et l'allégement de la pauvreté.

Commerce et compétitivité
10. Haiti est un marché presque vierge ayant des besoins multiples. Sa population représente le plus vaste marché de la Caricom. Haiti est le marché le plus ouvert de l'Amérique Latine et de la caraibe; ses importations annuelles oscillent autour de US $1.5 milliard pour un PIB d'environ US $4.2 miliards. Digicel, un géant caribéen dans le secteur des télécommunications qui opère en Haiti depuis environ huit mois, considère le pays comme étant son marché le plus rentable.

Marché du travail

12. Le Chômage de masse et la vulnérabilité sociale sont deux caractéristiques de la situation actuelle. En Haiti , le marché du travail est caractérisé par un pourcentage de chômage et de sous emploi très élevé (50% et 70% respectivement) et par la non-qualification de la main-d'oeuvre. La force de travail dépasse de nos jours les 3,9 millions de travailleurs. La population économiquement active(les personnes âgées de 15 ans ou plus) oscille dans les 50% de la population totale.

13. La main-d'oeuvre haitienne est structurellement jeune (40% de la population ont moins de 15 ans, 55% ont moins de 65 ans et seulement 5% ont plus de 65 ans).Le taux de croissance de la population est estimé en moyenne à 2% par an, et on estime que les actifs demandeurs d'emploi ont augmenté chaque année de 2,1 %.


14. Les salaires des travailleurs peu ou non qualifiés, particulièrement dans le secteur de la sous-traitance, représentent environ 15% des coûts totaux des opérations d'une entreprise. Les salaires pratiqués en Haiti sont de loin inférieurs à ceux qui se pratiquent au mexique, en République Dominicaine et en Amérique Centrale( Le salaire d'un ouvrier haitien représente environ un tiers de la moyenne des salaires pratiqués dans ces pays et région). De plus, le marché du travail est très flexible et peu de restrictions sont imposées sur l'embauche et le licenciement des travailleurs comparés aux pays et régions comme la Chine, la Colombie, le Mexique, le Venezuela, la République Dominicaine et l'Amérique Centrale.


Quelques indicateurs macroéconomiques :Janvier 2007

Taux d'intérêt: Sur les bons BRH-7 jours et BRH -91 jours ont diminué de 1,27% et 1,05%. Cette diminution a mis les taux de 13,58% à 12,40% pour les BRH-7 et de 17,76% à 16,71 5 pour les BRH de 91 jours. Les taux d'intérêts sur les prêts interbancaires étaient de 14,25 % pour se stabiliser à 13,00%.


Balance commerciale

En Octobre 2006, elle était en déficit de l'ordre de US $ 114,97 .

Dette externe

Une lègère augmentation en octobre 2006 de US $ 1393,70 millions à 1394,70 . Haiti a versé 3.85 millions US pour honorer le service de la dette

Recettes fiscales et balance budgétaire; Les recettes fiscales s'élevent à 780,91 millions de gourdes en décembre 2006, 3e mois de l'exercice fiscal se terminant le 30 septembre 2007.
Dépenses du mois 1 062,85 millions gdes
Déficit budgétaires : 281,94 millions de gdes

L'auteur du document a fait remarquer que les recettes du mois de décembre 2006 sont de 115,6% inférieures aux recette fiscales du mois de décembre 2005, qui étaient de 1683,88 millions de gourdes. cela démontre que l'effort accru de collecte d'impôts et de droits de la part du GVt ne produit plus de résultats.

Je me pose donc une seule question: qu'est-ce qui s'est passé ? Réponse : l'insécurité de décembre 2006, bien sûr!

Enfin mes chers amis, j'estimais important de partager avec vous les points forts de ce document afin de susciter vos réflexions sur l'avenir économique et social de la première République. Alors vos commentaires seront très appréciés.