Discours d'un académicien haïtien/canadien
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Discours d'un académicien haïtien/canadien
Discours de réception de Dany Laferrière
Le 28 mai 2015
Dany LAFERRIÈRE
DISCOURS
DE
M. Dany LAFERRIÈRE
———
M. Dany LAFERRIÈRE, ayant été élu à l’Académie française à la place laissée vacante par la mort de M. Hector BIANCIOTTI, y est venu prendre séance le jeudi 28 mai 2015, et a prononcé le discours suivant :
Mesdames et Messieurs de l’Académie,
Permettez que je vous relate mon unique rencontre avec Hector Bianciotti, celui auquel je succède au fauteuil numéro 2 de l’Académie française. D’abord une longue digression – il y en aura d’autres durant ce discours en forme de récit, mais ne vous inquiétez pas trop de cette vieille ruse de conteur, on se retrouvera à chaque clairière. C’est Legba qui m’a permis de retracer Hector Bianciotti disparu sous nos yeux ahuris durant l’été 2012. Legba, ce dieu du panthéon vaudou dont on voit la silhouette dans la plupart de mes romans. Sur l’épée que je porte aujourd’hui il est présent par son Vèvè, un dessin qui lui est associé. Ce Legba permet à un mortel de passer du monde visible au monde invisible, puis de revenir au monde visible. C’est donc le dieu des écrivains.
Ce 12 décembre 2013 j’ai voulu être en Haïti, sur cette terre blessée, pour apprendre la nouvelle de mon élection à la plus prestigieuse institution littéraire du monde. J’ai voulu être dans ce pays où après une effroyable guerre coloniale on a mis la France esclavagiste d’alors à la porte tout en gardant sa langue. Ces guerriers n’avaient rien contre une langue qui parlait parfois de révolution, souvent de liberté. Ce jour-là un homme croisé à Port-au-Prince, peut-être Legba, m’a questionné au sujet de l’immortalité des académiciens. Il semblait déçu de m’entendre dire que c’est la langue qui traverse le temps et non l’individu qui la parle, mais que cette langue ne perdurera que si elle est parlée par un assez grand nombre de gens. Il est parti en murmurant : « Ah, toujours des mots… » C’est qu’en Haïti on croit savoir des choses à propos de la mort que d’autres peuples ignorent. La mort est là-bas plus mystique que mystérieuse.
Ici, on se souvient d’Hector Bianciotti comme d’un homme généreux, élégant et cultivé. Trois qualificatifs qui reviennent dès qu’on apprend quelque part que j’entre à l’Académie française. « Au fauteuil de qui ? » « Hector Bianciotti. » « Ah, me répond-t-on, vous êtes chanceux ! Ça va être facile d’en dire du bien. C’est un bon écrivain et un homme courtois. » J’entends ces commentaires louangeurs à Port-au-Prince, à Bruxelles, à Montréal et surtout à Paris. On vient généralement à une pareille cérémonie pour fêter le nouvel élu, mais beaucoup de gens sont ici ce soir pour entendre ce que j’ai à dire à propos d’Hector Bianciotti. Passerai-je l’examen ? Au lieu de comparaître devant vous, je vais plutôt voir l’écrivain français venu d’Argentine afin de comprendre cet étrange hasard qui nous a réunis sur ce fauteuil.
Lire la suite :
http://www.academie-francaise.fr/discours-de-reception-de-dany-laferriere
Le 28 mai 2015
Dany LAFERRIÈRE
DISCOURS
DE
M. Dany LAFERRIÈRE
———
M. Dany LAFERRIÈRE, ayant été élu à l’Académie française à la place laissée vacante par la mort de M. Hector BIANCIOTTI, y est venu prendre séance le jeudi 28 mai 2015, et a prononcé le discours suivant :
Mesdames et Messieurs de l’Académie,
Permettez que je vous relate mon unique rencontre avec Hector Bianciotti, celui auquel je succède au fauteuil numéro 2 de l’Académie française. D’abord une longue digression – il y en aura d’autres durant ce discours en forme de récit, mais ne vous inquiétez pas trop de cette vieille ruse de conteur, on se retrouvera à chaque clairière. C’est Legba qui m’a permis de retracer Hector Bianciotti disparu sous nos yeux ahuris durant l’été 2012. Legba, ce dieu du panthéon vaudou dont on voit la silhouette dans la plupart de mes romans. Sur l’épée que je porte aujourd’hui il est présent par son Vèvè, un dessin qui lui est associé. Ce Legba permet à un mortel de passer du monde visible au monde invisible, puis de revenir au monde visible. C’est donc le dieu des écrivains.
Ce 12 décembre 2013 j’ai voulu être en Haïti, sur cette terre blessée, pour apprendre la nouvelle de mon élection à la plus prestigieuse institution littéraire du monde. J’ai voulu être dans ce pays où après une effroyable guerre coloniale on a mis la France esclavagiste d’alors à la porte tout en gardant sa langue. Ces guerriers n’avaient rien contre une langue qui parlait parfois de révolution, souvent de liberté. Ce jour-là un homme croisé à Port-au-Prince, peut-être Legba, m’a questionné au sujet de l’immortalité des académiciens. Il semblait déçu de m’entendre dire que c’est la langue qui traverse le temps et non l’individu qui la parle, mais que cette langue ne perdurera que si elle est parlée par un assez grand nombre de gens. Il est parti en murmurant : « Ah, toujours des mots… » C’est qu’en Haïti on croit savoir des choses à propos de la mort que d’autres peuples ignorent. La mort est là-bas plus mystique que mystérieuse.
Ici, on se souvient d’Hector Bianciotti comme d’un homme généreux, élégant et cultivé. Trois qualificatifs qui reviennent dès qu’on apprend quelque part que j’entre à l’Académie française. « Au fauteuil de qui ? » « Hector Bianciotti. » « Ah, me répond-t-on, vous êtes chanceux ! Ça va être facile d’en dire du bien. C’est un bon écrivain et un homme courtois. » J’entends ces commentaires louangeurs à Port-au-Prince, à Bruxelles, à Montréal et surtout à Paris. On vient généralement à une pareille cérémonie pour fêter le nouvel élu, mais beaucoup de gens sont ici ce soir pour entendre ce que j’ai à dire à propos d’Hector Bianciotti. Passerai-je l’examen ? Au lieu de comparaître devant vous, je vais plutôt voir l’écrivain français venu d’Argentine afin de comprendre cet étrange hasard qui nous a réunis sur ce fauteuil.
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Marc H- Super Star
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Re: Discours d'un académicien haïtien/canadien
Réponse au discours de réception de Dany Laferrière
Le 28 mai 2015
Amin MAALOUF
RÉPONSE
DE
M. Amin MAALOUF
AU DISCOURS
DE
M. Dany LAFERRIÈRE
____
Monsieur,
Les terres d’Amérique d’où vous venez, Monsieur, nous les chérissons depuis toujours dans cette Compagnie, comme dans ce pays. Nouvelle-France, Saint-Domingue, Québec, Canada, Haïti... Tant d’affinités ! Tant de réminiscences ! Tant de passion réciproque ! Tant de fidélité !
Et cependant, que de rendez-vous manqués ! Tel celui qui faillit avoir lieu à l’époque de la Révolution, qui aurait changé bien des choses pour Haïti, pour la France, et sans doute aussi pour l’humanité entière, mais qui s’acheva, hélas, dans le remords et l’amertume.
Au mois d’août 1789, dans les semaines qui ont suivi la prise de la Bastille, l’Assemblée constituante adoptait la première Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, et aussitôt se posait avec insistance la question de l’esclavage dans les colonies. Ne fallait-il pas l’abolir sans délai ? À partir du moment où l’on avait proclamé : « Tous les hommes naissent et demeurent libres », la chose aurait dû aller de soi. Mais les colons qui dominaient votre île, alors appelée Saint-Domingue, déléguèrent à Paris des représentants pour prévenir Danton, Mirabeau, La Fayette et les autres, que si jamais on les privait de leur main-d’œuvre gratuite, leurs plantations sucrières cesseraient de produire, et la France en serait ruinée. Une menace qui effraya les assemblées successives et les amena à remettre sans cesse leur décision à plus tard. La population noire, déçue et excédée, finit par prendre les armes.
On se retrouva ainsi avec deux révolutions face à face, l’une à Saint-Domingue, l’autre en métropole ; l’une née dans le sillage de l’autre, mais née aussi en réaction aux manquements de l’autre. Et c’est dans un climat d’extrême tension des deux côtés de l’Atlantique que la Convention nationale vota enfin, le 4 février 1794, l’abolition totale de l’esclavage dans toutes les possessions françaises.
La révolte noire avait alors, en la personne de Toussaint Louverture, un dirigeant hors du commun. Ayant conquis l’ensemble de l’île, il refusa de se laisser manipuler par l’Angleterre ou l’Espagne et, contre l’avis de ses lieutenants, proposa à Paris une alliance. Il eut même le courage moral d’inviter les colons blancs à revenir à Saint-Domingue pour contribuer à son relèvement. « Toussaint, quoique vainqueur, modeste en ses succès », dira plus tard Lamartine dans une pièce qu’il lui consacrera.
Lui seul, parmi les dirigeants politiques de son époque, croyait profondément en l’importance exceptionnelle de l’instant qu’on vivait : une grande nation européenne qui se révoltait contre l’ordre établi, qui abolissait les privilèges, qui abolissait l’esclavage en proclamant le principe d’égalité entre tous les hommes, sans distinction de couleur ; et au même moment, une nation noire, longtemps opprimée, qui relevait la tête, qui prenait son destin en main, qui se battait, qui se libérait elle-même. Un monde nouveau semblait en train de naître, plus juste, plus fraternel. Plus humain.
Un épilogue flamboyant pour le siècle des Lumières. Et ce n’est évidemment pas un hasard si l’on vit en ces année-là, à la tête des troupes françaises en Italie, en Égypte, et dans les Flandres, un général noir, Dumas, né comme vous, Monsieur, au sud de l’actuel Haïti. « Les yeux de mon père s’ouvrirent dans la plus belle partie de cette île magnifique… dont l’air est si pur, qu’aucun reptile venimeux n’y saurait vivre », écrira son fils Alexandre, dont l’œuvre – notamment Le Comte de Monte-Cristo – fourmille d’allusions codées à l’épopée paternelle.
Ce fut, hélas, Bonaparte qui mit fin à cet épisode si prometteur. En 1802, il rétablit brutalement l’esclavage dans les colonies, et dépêcha un corps expéditionnaire pour réoccuper l’île. Toussaint Louverture fut vaincu, appréhendé par traîtrise et déporté en métropole, où il devait mourir en prison au bout de quelques mois.
Une victoire, pour le futur Empereur ? Non, une débâcle, une triple débâcle – militaire, politique et morale. Pendant que le héros de Saint-Domingue dépérissait de froid et de tristesse dans un fort du Jura, une nouvelle révolte éclatait sur l’île, bien plus violente, et cette fois radicalement anti-française. Les troupes venues de métropole furent battues, de nombreux colons furent massacrés, l’indépendance fut proclamée et le pays rebaptisé Haïti.
Quelques années plus tard, après avoir été lui-même vaincu et exilé, Napoléon exprimera, dans le Mémorial de Sainte-Hélène, son remords pour la manière dont il avait agi. « C’était une grande faute que d’avoir voulu soumettre cette colonie par la force ; je devais me contenter de la gouverner par l’intermédiaire de Toussaint… » Il avait d’autant plus à se reprocher cette faute qu’il l’avait vue, dira-t-il, et qu’elle était contre son inclination ; selon ses propres termes, il n’avait fait que « céder aux criailleries des colons ».
Si j’ai voulu m’étendre sur ce rendez-vous manqué, ce n’est pas pour dénoncer l’égarement des hommes, leur rapacité ou leur inconstance ; il n’y a aucun mérite à s’indigner deux siècles après les faits. Mais les conséquences de ces péripéties lointaines sont encore avec nous. Haïti ne s’est jamais complètement remise de ce traumatisme initial. Bien sûr, elle a pu gagner son indépendance de haute lutte, devenant la première république noire de l’ère moderne, et la deuxième nation à se libérer dans les Amériques après les États-Unis. De cela, les Haïtiens ont toujours été fiers, à juste titre. Mais que la route a été pénible ! Imagine-t-on ce que cela a dû être pour une nation noire de faire ses premiers pas sur la scène mondiale au xixe siècle, quand toutes les puissances européennes, engagées dans l’acquisition des colonies, avaient pour doctrine que les peuples de couleur, comme on disait alors, étaient incapables de se gouverner eux-mêmes ?
Dans le récit que vous avez consacré au grand séisme de 2010, et qui s’intitule Tout bouge autour de moi, vous dites qu’une punition pour l’exemple avait été infligée aux Haïtiens pendant deux cents ans. Une punition, en effet ; on pourrait dire une vengeance. Qu’ils ont endurée avec dignité, souvent même avec panache. Ils ont su se doter d’une grande littérature, d’une tradition picturale unique, d’une trajectoire riche en épopées, d’un univers poétique, d’un domaine mystique, d’une identité forte et singulière. Mais constamment dans la souffrance, dans l’angoisse, dans la tragédie. Et plus d’une fois au cours de leur histoire ils ont eu à subir des dirigeants fantasques, ou pervers !
L’homme qui gouvernait le pays quand vous êtes venu au monde, en avril 1953, était le général Magloire, arrivé au pouvoir par un coup d’État militaire trois ans plus tôt. Avec le recul, avec tout ce qui s’est passé depuis en Haïti et dans le reste du monde, son régime nous semble aujourd’hui quasiment débonnaire ; mais ceux qui vivaient sous sa coupe le jugeaient tyrannique, et votre propre père avait pris le maquis, avec une poignée de camarades, pour réclamer sa chute. C’était au temps où commençait la révolution dans l’île voisine de Cuba, avec des personnages promis à la célébrité comme Che Guevara ou les frères Castro. Mais la rébellion de votre père était infiniment moins violente. Il est même arrivé que votre mère aille dans le maquis lui apporter des habits propres. Parce qu’il tenait à préserver son élégance. Dans L’Énigme du retour, vous le décrivez, à partir d’une photo de cette époque : le col de chemise bien amidonné, les boutons en nacre, les chaussures bien cirées, la cravate mollement nouée. « Un révolutionnaire est d’abord un séducteur », commentez-vous.
Il s’appelait Windsor Klébert Laferrière, et c’est très exactement ainsi qu’on vous a baptisé. Il n’avait que vingt-quatre ans lorsque vous êtes né, mais il avait déjà beaucoup fait parler de lui. Un jeune homme en colère, audacieux, ambitieux, combatif, il était devenu un symbole de la résistance au régime militaire. Lequel commençait, d’ailleurs, à donner des signes d’essoufflement. La population réclamait des élections libres, et le Général-Président, ne pouvant plus faire face au mécontentement, n’eut d’autre choix que de démissionner.
Suivirent quelques mois tumultueux, au cours desquels on vit se succéder plusieurs chefs d’État intérimaires, plusieurs coalitions gouvernementales, avec des tractations, des bras-de-fer, des rumeurs d’attentats… On préparait fébrilement les futures élections présidentielles, et pas moins de trente-quatre partis politiques étaient dans la mêlée. Votre père avait lui-même fondé le sien, ce qui lui avait permis d’appartenir, pendant quelques semaines, à l’un des gouvernements provisoires. Mais il était trop jeune encore pour jouer les premiers rôles. Il y avait dans l’arène des lutteurs bien plus considérables. Notamment un médecin qui avait bonne réputation et qui semblait le mieux indiqué pour restaurer la confiance. Il se présentait comme un protecteur des pauvres, quasiment comme un père ; ses partisans le surnommaient Papa Doc. Avant qu’elles ne deviennent un nom de code pour l’horreur, ces trois syllabes se voulaient affectueuses et rassurantes. Chacun connaît la suite de cette lamentable histoire, je ne m’y attarderai pas ; il me faut cependant évoquer la manière dont elle a pesé sur votre vie et sur celles des vôtres.
Le docteur François Duvalier fut donc élu triomphalement à la tête du pays en septembre 1957 et, au commencement de son règne, il voulait se montrer rassembleur. Il associa au pouvoir de jeunes activistes qui s’étaient illustrés dans la lutte contre le régime déchu. Votre père se retrouva maire de la capitale, Port-au-Prince. Mais il ne resta que quelques mois à son poste ; toujours aussi bouillonnant, et téméraire, il se mit à contester en public les orientations du nouveau président. En ce temps-là, Duvalier ne tenait pas encore assez solidement les rênes pour se permettre de faire assassiner ceux qui lui tenaient tête. Il se contenta d’éloigner le frondeur en le nommant consul à Gênes.
Le 28 mai 2015
Amin MAALOUF
RÉPONSE
DE
M. Amin MAALOUF
AU DISCOURS
DE
M. Dany LAFERRIÈRE
____
Monsieur,
Les terres d’Amérique d’où vous venez, Monsieur, nous les chérissons depuis toujours dans cette Compagnie, comme dans ce pays. Nouvelle-France, Saint-Domingue, Québec, Canada, Haïti... Tant d’affinités ! Tant de réminiscences ! Tant de passion réciproque ! Tant de fidélité !
Et cependant, que de rendez-vous manqués ! Tel celui qui faillit avoir lieu à l’époque de la Révolution, qui aurait changé bien des choses pour Haïti, pour la France, et sans doute aussi pour l’humanité entière, mais qui s’acheva, hélas, dans le remords et l’amertume.
Au mois d’août 1789, dans les semaines qui ont suivi la prise de la Bastille, l’Assemblée constituante adoptait la première Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, et aussitôt se posait avec insistance la question de l’esclavage dans les colonies. Ne fallait-il pas l’abolir sans délai ? À partir du moment où l’on avait proclamé : « Tous les hommes naissent et demeurent libres », la chose aurait dû aller de soi. Mais les colons qui dominaient votre île, alors appelée Saint-Domingue, déléguèrent à Paris des représentants pour prévenir Danton, Mirabeau, La Fayette et les autres, que si jamais on les privait de leur main-d’œuvre gratuite, leurs plantations sucrières cesseraient de produire, et la France en serait ruinée. Une menace qui effraya les assemblées successives et les amena à remettre sans cesse leur décision à plus tard. La population noire, déçue et excédée, finit par prendre les armes.
On se retrouva ainsi avec deux révolutions face à face, l’une à Saint-Domingue, l’autre en métropole ; l’une née dans le sillage de l’autre, mais née aussi en réaction aux manquements de l’autre. Et c’est dans un climat d’extrême tension des deux côtés de l’Atlantique que la Convention nationale vota enfin, le 4 février 1794, l’abolition totale de l’esclavage dans toutes les possessions françaises.
La révolte noire avait alors, en la personne de Toussaint Louverture, un dirigeant hors du commun. Ayant conquis l’ensemble de l’île, il refusa de se laisser manipuler par l’Angleterre ou l’Espagne et, contre l’avis de ses lieutenants, proposa à Paris une alliance. Il eut même le courage moral d’inviter les colons blancs à revenir à Saint-Domingue pour contribuer à son relèvement. « Toussaint, quoique vainqueur, modeste en ses succès », dira plus tard Lamartine dans une pièce qu’il lui consacrera.
Lui seul, parmi les dirigeants politiques de son époque, croyait profondément en l’importance exceptionnelle de l’instant qu’on vivait : une grande nation européenne qui se révoltait contre l’ordre établi, qui abolissait les privilèges, qui abolissait l’esclavage en proclamant le principe d’égalité entre tous les hommes, sans distinction de couleur ; et au même moment, une nation noire, longtemps opprimée, qui relevait la tête, qui prenait son destin en main, qui se battait, qui se libérait elle-même. Un monde nouveau semblait en train de naître, plus juste, plus fraternel. Plus humain.
Un épilogue flamboyant pour le siècle des Lumières. Et ce n’est évidemment pas un hasard si l’on vit en ces année-là, à la tête des troupes françaises en Italie, en Égypte, et dans les Flandres, un général noir, Dumas, né comme vous, Monsieur, au sud de l’actuel Haïti. « Les yeux de mon père s’ouvrirent dans la plus belle partie de cette île magnifique… dont l’air est si pur, qu’aucun reptile venimeux n’y saurait vivre », écrira son fils Alexandre, dont l’œuvre – notamment Le Comte de Monte-Cristo – fourmille d’allusions codées à l’épopée paternelle.
Ce fut, hélas, Bonaparte qui mit fin à cet épisode si prometteur. En 1802, il rétablit brutalement l’esclavage dans les colonies, et dépêcha un corps expéditionnaire pour réoccuper l’île. Toussaint Louverture fut vaincu, appréhendé par traîtrise et déporté en métropole, où il devait mourir en prison au bout de quelques mois.
Une victoire, pour le futur Empereur ? Non, une débâcle, une triple débâcle – militaire, politique et morale. Pendant que le héros de Saint-Domingue dépérissait de froid et de tristesse dans un fort du Jura, une nouvelle révolte éclatait sur l’île, bien plus violente, et cette fois radicalement anti-française. Les troupes venues de métropole furent battues, de nombreux colons furent massacrés, l’indépendance fut proclamée et le pays rebaptisé Haïti.
Quelques années plus tard, après avoir été lui-même vaincu et exilé, Napoléon exprimera, dans le Mémorial de Sainte-Hélène, son remords pour la manière dont il avait agi. « C’était une grande faute que d’avoir voulu soumettre cette colonie par la force ; je devais me contenter de la gouverner par l’intermédiaire de Toussaint… » Il avait d’autant plus à se reprocher cette faute qu’il l’avait vue, dira-t-il, et qu’elle était contre son inclination ; selon ses propres termes, il n’avait fait que « céder aux criailleries des colons ».
Si j’ai voulu m’étendre sur ce rendez-vous manqué, ce n’est pas pour dénoncer l’égarement des hommes, leur rapacité ou leur inconstance ; il n’y a aucun mérite à s’indigner deux siècles après les faits. Mais les conséquences de ces péripéties lointaines sont encore avec nous. Haïti ne s’est jamais complètement remise de ce traumatisme initial. Bien sûr, elle a pu gagner son indépendance de haute lutte, devenant la première république noire de l’ère moderne, et la deuxième nation à se libérer dans les Amériques après les États-Unis. De cela, les Haïtiens ont toujours été fiers, à juste titre. Mais que la route a été pénible ! Imagine-t-on ce que cela a dû être pour une nation noire de faire ses premiers pas sur la scène mondiale au xixe siècle, quand toutes les puissances européennes, engagées dans l’acquisition des colonies, avaient pour doctrine que les peuples de couleur, comme on disait alors, étaient incapables de se gouverner eux-mêmes ?
Dans le récit que vous avez consacré au grand séisme de 2010, et qui s’intitule Tout bouge autour de moi, vous dites qu’une punition pour l’exemple avait été infligée aux Haïtiens pendant deux cents ans. Une punition, en effet ; on pourrait dire une vengeance. Qu’ils ont endurée avec dignité, souvent même avec panache. Ils ont su se doter d’une grande littérature, d’une tradition picturale unique, d’une trajectoire riche en épopées, d’un univers poétique, d’un domaine mystique, d’une identité forte et singulière. Mais constamment dans la souffrance, dans l’angoisse, dans la tragédie. Et plus d’une fois au cours de leur histoire ils ont eu à subir des dirigeants fantasques, ou pervers !
L’homme qui gouvernait le pays quand vous êtes venu au monde, en avril 1953, était le général Magloire, arrivé au pouvoir par un coup d’État militaire trois ans plus tôt. Avec le recul, avec tout ce qui s’est passé depuis en Haïti et dans le reste du monde, son régime nous semble aujourd’hui quasiment débonnaire ; mais ceux qui vivaient sous sa coupe le jugeaient tyrannique, et votre propre père avait pris le maquis, avec une poignée de camarades, pour réclamer sa chute. C’était au temps où commençait la révolution dans l’île voisine de Cuba, avec des personnages promis à la célébrité comme Che Guevara ou les frères Castro. Mais la rébellion de votre père était infiniment moins violente. Il est même arrivé que votre mère aille dans le maquis lui apporter des habits propres. Parce qu’il tenait à préserver son élégance. Dans L’Énigme du retour, vous le décrivez, à partir d’une photo de cette époque : le col de chemise bien amidonné, les boutons en nacre, les chaussures bien cirées, la cravate mollement nouée. « Un révolutionnaire est d’abord un séducteur », commentez-vous.
Il s’appelait Windsor Klébert Laferrière, et c’est très exactement ainsi qu’on vous a baptisé. Il n’avait que vingt-quatre ans lorsque vous êtes né, mais il avait déjà beaucoup fait parler de lui. Un jeune homme en colère, audacieux, ambitieux, combatif, il était devenu un symbole de la résistance au régime militaire. Lequel commençait, d’ailleurs, à donner des signes d’essoufflement. La population réclamait des élections libres, et le Général-Président, ne pouvant plus faire face au mécontentement, n’eut d’autre choix que de démissionner.
Suivirent quelques mois tumultueux, au cours desquels on vit se succéder plusieurs chefs d’État intérimaires, plusieurs coalitions gouvernementales, avec des tractations, des bras-de-fer, des rumeurs d’attentats… On préparait fébrilement les futures élections présidentielles, et pas moins de trente-quatre partis politiques étaient dans la mêlée. Votre père avait lui-même fondé le sien, ce qui lui avait permis d’appartenir, pendant quelques semaines, à l’un des gouvernements provisoires. Mais il était trop jeune encore pour jouer les premiers rôles. Il y avait dans l’arène des lutteurs bien plus considérables. Notamment un médecin qui avait bonne réputation et qui semblait le mieux indiqué pour restaurer la confiance. Il se présentait comme un protecteur des pauvres, quasiment comme un père ; ses partisans le surnommaient Papa Doc. Avant qu’elles ne deviennent un nom de code pour l’horreur, ces trois syllabes se voulaient affectueuses et rassurantes. Chacun connaît la suite de cette lamentable histoire, je ne m’y attarderai pas ; il me faut cependant évoquer la manière dont elle a pesé sur votre vie et sur celles des vôtres.
Le docteur François Duvalier fut donc élu triomphalement à la tête du pays en septembre 1957 et, au commencement de son règne, il voulait se montrer rassembleur. Il associa au pouvoir de jeunes activistes qui s’étaient illustrés dans la lutte contre le régime déchu. Votre père se retrouva maire de la capitale, Port-au-Prince. Mais il ne resta que quelques mois à son poste ; toujours aussi bouillonnant, et téméraire, il se mit à contester en public les orientations du nouveau président. En ce temps-là, Duvalier ne tenait pas encore assez solidement les rênes pour se permettre de faire assassiner ceux qui lui tenaient tête. Il se contenta d’éloigner le frondeur en le nommant consul à Gênes.
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Re: Discours d'un académicien haïtien/canadien
Ce que j'aime dans Dany est qu'il n'oublie jamais ses racines : Je cite un extrait de son disocurs qui m'a plu :
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’est Legba qui m’a permis de retracer Hector Bianciotti disparu sous nos yeux ahuris durant l’été 2012. Legba, ce dieu du panthéon vaudou dont on voit la silhouette dans la plupart de mes romans. Sur l’épée que je porte aujourd’hui il est présent par son Vèvè, un dessin qui lui est associé. Ce Legba permet à un mortel de passer du monde visible au monde invisible, puis de revenir au monde visible. C’est donc le dieu des écrivains. a écrit:
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Jeu de rôle: Le voyeur
Re: Discours d'un académicien haïtien/canadien
Mezanmi marc eske se vre li pa janm bliye rasinn li.? ki sa legba gen pou wè nan akademi franseuu ?ki sa "immortel" yo gen pou wè ak legba.ki moun ki immortel sa yo? konbyen ayisyen ki konnen non immortel sa yo? (lol) a la kote w tande de salopri ,mezanmi.eske Bianciotti te konn legba.Jodya mwen rann mwen kont ke yo ka abeti anpil moun ak yon edikatyon pakoti ki kreye yon paket moun san oken valè kolektif.nan 10 milyon ayisyen konbyen ki konprann sa makak la di ya.e konbyen franseu ki bay sa l di ya enpotans.ki fè nou blije ak klake pat nou konsa.?
Le gros roseau- Super Star
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Re: Discours d'un académicien haïtien/canadien
AYIBOBO pou wou ROZO;
Mwen t ap mande kote w ye!
Bagay DANI TOUSEN sa a fe TANSYON m monte.
Se yon bagay ki bon pou misye ,men se pa toutafe lan entere AYITI.
Lan entere KEBEK PETET.
Se yon bagay ki tankou TONTONGI MANM AKADEMI KREYOL di l lan ki ap kontribye pou ap ranfose MIT lang FRANSE an; ap anpil lot MIT FRANSE yo ann AYITI.
FRE M
Nou pa FRANSE ,nou pa KEBEKWA e m ap di sa ,san mwen pa gen anyen kont LAFERYE.
MIT FRANSE yo ;paske sa ke gen anpil NEG kontinye ap di de la FRANS yo se "at best" de demi-verite.
KEBEKWA yo pou REZON POLITIK gen dwa voye LANG FRANSE an monte ;sa pa gen anyen pou l we ak nou!
Mwen t ap mande kote w ye!
Bagay DANI TOUSEN sa a fe TANSYON m monte.
Se yon bagay ki bon pou misye ,men se pa toutafe lan entere AYITI.
Lan entere KEBEK PETET.
Se yon bagay ki tankou TONTONGI MANM AKADEMI KREYOL di l lan ki ap kontribye pou ap ranfose MIT lang FRANSE an; ap anpil lot MIT FRANSE yo ann AYITI.
FRE M
Nou pa FRANSE ,nou pa KEBEKWA e m ap di sa ,san mwen pa gen anyen kont LAFERYE.
MIT FRANSE yo ;paske sa ke gen anpil NEG kontinye ap di de la FRANS yo se "at best" de demi-verite.
KEBEKWA yo pou REZON POLITIK gen dwa voye LANG FRANSE an monte ;sa pa gen anyen pou l we ak nou!
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Re: Discours d'un académicien haïtien/canadien
Deux vilains.
Antitétanix- Star
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Re: Discours d'un académicien haïtien/canadien
Fok nou rekonet ke genyen anpil aysyen ki toujou wont pale de vodou an publik . Nan sans sa Chapo pou Dany ki pa genyen okenn konpleks pou pale des Dieux de Vodou comme les dieux des grecs.
Marc H- Super Star
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Re: Discours d'un académicien haïtien/canadien
Un article d'un compatriote canadien -quebecois sur l'immortel Dany :
Joel , amusez-vous ...
Dany l’immortel
25 mai 2015 |
Jean-Benoît Nadeau |
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Dany Laferrière entrera jeudi à l’Académie française, soit 18 mois après son élection. Enfin ! Ce long délai, qui correspond au temps qu’il faut pour se faire tailler un habit vert, en dit long sur les carences proverbiales de cette institution. Que ce soit Dany Laferrière ou tout autre immortel, je ne comprends pas pourquoi la presse et le public y voient une « consécration », alors que l’Académie française est une supercherie.
Le mythe académique
Moi qui n’ai pas l’admiration facile, j’admire l’oeuvre et la personne de Dany Laferrière. Mais que diable va-t-il faire dans cette galère sans rame ni voile ? Surtout qu’il l’a bien cherché, puisqu’un candidat, pour être élu, doit démarcher personnellement tous les académiciens.
Tout repose en fait sur la mystique de l’Académie française, institution réputée mondialement, même chez des gens qui ne parlent pas un traître mot de français. L’Académie française est le plus gros succès de branding de tous les temps : comme Paris Hilton, elle est surtout connue pour être célèbre.
C’est à cause de cette mystique que l’on parlera beaucoup de l’entrée de Dany Laferrière cette semaine. Je me suis longtemps interrogé sur l’origine de ce mythe qui ne repose finalement sur rien. La réponse est pourtant toute simple.
L’Académie française est un totem, qui n’est au fond qu’une empilade de têtes de sacrifiés volontaires qui, comme Dany Laferrière, viennent s’embaumer de leur vivant. Parce qu’elle produit un dictionnaire que personne ne lit et émet des avis que personne ne suit, elle matérialise le fantasme d’une langue idéale qui n’a jamais existé, le fantasme d’une langue prétendument fixe qui demeure pourtant rebelle aux carcans. Le raisonnement est parfaitement circulaire, comme tout bon mythe.''
Lire l'article au complet ici :
http://www.ledevoir.com/culture/actualites-culturelles/440897/dany-l-immortel
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Dany l’immortel
25 mai 2015 |
Jean-Benoît Nadeau |
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Dany Laferrière entrera jeudi à l’Académie française, soit 18 mois après son élection. Enfin ! Ce long délai, qui correspond au temps qu’il faut pour se faire tailler un habit vert, en dit long sur les carences proverbiales de cette institution. Que ce soit Dany Laferrière ou tout autre immortel, je ne comprends pas pourquoi la presse et le public y voient une « consécration », alors que l’Académie française est une supercherie.
Le mythe académique
Moi qui n’ai pas l’admiration facile, j’admire l’oeuvre et la personne de Dany Laferrière. Mais que diable va-t-il faire dans cette galère sans rame ni voile ? Surtout qu’il l’a bien cherché, puisqu’un candidat, pour être élu, doit démarcher personnellement tous les académiciens.
Tout repose en fait sur la mystique de l’Académie française, institution réputée mondialement, même chez des gens qui ne parlent pas un traître mot de français. L’Académie française est le plus gros succès de branding de tous les temps : comme Paris Hilton, elle est surtout connue pour être célèbre.
C’est à cause de cette mystique que l’on parlera beaucoup de l’entrée de Dany Laferrière cette semaine. Je me suis longtemps interrogé sur l’origine de ce mythe qui ne repose finalement sur rien. La réponse est pourtant toute simple.
L’Académie française est un totem, qui n’est au fond qu’une empilade de têtes de sacrifiés volontaires qui, comme Dany Laferrière, viennent s’embaumer de leur vivant. Parce qu’elle produit un dictionnaire que personne ne lit et émet des avis que personne ne suit, elle matérialise le fantasme d’une langue idéale qui n’a jamais existé, le fantasme d’une langue prétendument fixe qui demeure pourtant rebelle aux carcans. Le raisonnement est parfaitement circulaire, comme tout bon mythe.''
Lire l'article au complet ici :
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Re: Discours d'un académicien haïtien/canadien
Merde alors!
Qui est ce type? Jean Benoit Nadeau?
Qu'en sait-il?
Compatriote de Dany Laferrière?
Shit!
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Re: Discours d'un académicien haïtien/canadien
Ce n'est pas grave, c'est ça la vraie critique, on ne s'entiche pas d'une institution et on le dit avec des arguments acceptables sans tomber dans l'ignorance. Dany est citoyen canadien, Dany a dit clairement qu'il est né en Haïti et qu'il est né écrivain au Québec. Dany a plus de lecteurs québécois qu'haïtiens. Les Québécois ont connu Dany avant les Haïtiens.
Quelqu'un qui a vu l'interview à TV5 doit avoir compris que Dany ne se prend pas plus au sérieux que les autres anciens de l'Académie. Dany a toujours pris tout le monde au dépourvu par sa désinvolture. Dany affirme que c'est une étape idéale pour lui-même qui fait l'éloge de la paresse ou du temps à ne rien faire dans son œuvre. Dany est un grand esprit et un homme plein d'humour.
Bon. Ne trouvez pas que ce site, avec ses petits vieux qui continent à nous vendre du réchauffé, s'apparente comme l'Académie à un asile. (LOL)
Allez savoir pourquoi j'apprécie Dany. J'ai eu ma leçon car au début, je n'avais pas trouvé Dany extraordinaire. Peut-être que je sous-estimais le compatriote; on a toujours dit chez nous aussi que le métier d'écrivain, c'est pour les paresseux. Dany en convient que rien n'est plus vrai. Au moins, des paresseux qui rendent heureux.
Moi, j'aime les mots, j'aime les subtilités de la langue française. Sauf que, contrairement à Dany, je n'ai jamais été appliqué dans cette belle paresse. C'est un peu dommage mais je m'acquitte bien avec mes goûts divers et mes saines activités. Mon âge biologique: vingt-cinq ans. Je suis un immortel à ma façon.
Whatever it is, love what you get. Ainsi, vous apprenez à respecter le talent des autres et à accepter la critique sans vous prendre pour ce que vous n'êtes pas non plus.. A chacun son étoile.
(LOL)
Quelqu'un qui a vu l'interview à TV5 doit avoir compris que Dany ne se prend pas plus au sérieux que les autres anciens de l'Académie. Dany a toujours pris tout le monde au dépourvu par sa désinvolture. Dany affirme que c'est une étape idéale pour lui-même qui fait l'éloge de la paresse ou du temps à ne rien faire dans son œuvre. Dany est un grand esprit et un homme plein d'humour.
Bon. Ne trouvez pas que ce site, avec ses petits vieux qui continent à nous vendre du réchauffé, s'apparente comme l'Académie à un asile. (LOL)
Allez savoir pourquoi j'apprécie Dany. J'ai eu ma leçon car au début, je n'avais pas trouvé Dany extraordinaire. Peut-être que je sous-estimais le compatriote; on a toujours dit chez nous aussi que le métier d'écrivain, c'est pour les paresseux. Dany en convient que rien n'est plus vrai. Au moins, des paresseux qui rendent heureux.
Moi, j'aime les mots, j'aime les subtilités de la langue française. Sauf que, contrairement à Dany, je n'ai jamais été appliqué dans cette belle paresse. C'est un peu dommage mais je m'acquitte bien avec mes goûts divers et mes saines activités. Mon âge biologique: vingt-cinq ans. Je suis un immortel à ma façon.
Whatever it is, love what you get. Ainsi, vous apprenez à respecter le talent des autres et à accepter la critique sans vous prendre pour ce que vous n'êtes pas non plus.. A chacun son étoile.
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Re: Discours d'un académicien haïtien/canadien
Marc H a écrit:Un article d'un compatriote canadien -quebecois sur l'immortel Dany :
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Dany l’immortel
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Dany Laferrière entrera jeudi à l’Académie française, soit 18 mois après son élection. Enfin ! Ce long délai, qui correspond au temps qu’il faut pour se faire tailler un habit vert, en dit long sur les carences proverbiales de cette institution. Que ce soit Dany Laferrière ou tout autre immortel, je ne comprends pas pourquoi la presse et le public y voient une « consécration », alors que l’Académie française est une supercherie.
Le mythe académique
Moi qui n’ai pas l’admiration facile, j’admire l’oeuvre et la personne de Dany Laferrière. Mais que diable va-t-il faire dans cette galère sans rame ni voile ? Surtout qu’il l’a bien cherché, puisqu’un candidat, pour être élu, doit démarcher personnellement tous les académiciens.
Tout repose en fait sur la mystique de l’Académie française, institution réputée mondialement, même chez des gens qui ne parlent pas un traître mot de français. L’Académie française est le plus gros succès de branding de tous les temps : comme Paris Hilton, elle est surtout connue pour être célèbre.
C’est à cause de cette mystique que l’on parlera beaucoup de l’entrée de Dany Laferrière cette semaine. Je me suis longtemps interrogé sur l’origine de ce mythe qui ne repose finalement sur rien. La réponse est pourtant toute simple.
L’Académie française est un totem, qui n’est au fond qu’une empilade de têtes de sacrifiés volontaires qui, comme Dany Laferrière, viennent s’embaumer de leur vivant. Parce qu’elle produit un dictionnaire que personne ne lit et émet des avis que personne ne suit, elle matérialise le fantasme d’une langue idéale qui n’a jamais existé, le fantasme d’une langue prétendument fixe qui demeure pourtant rebelle aux carcans. Le raisonnement est parfaitement circulaire, comme tout bon mythe.''
Lire l'article au complet ici :
http://www.ledevoir.com/culture/actualites-culturelles/440897/dany-l-immortel
MARC;
J'ai lu beaucoup d'articles allant sur la meme voie.
Il y a beaucoup de FRANCAIS qui demandent la disparition de l'ACADEMIE.
Ils disent que la langue francaise est assez compliquee pour que cette ACADEMIE la rende plus compliquee et difficile.
En tout cas,UN JOURNAL comme LENOUVELLISTE qui a l'habitude de reproduire les articles des autres journaux,ne reproduira jamais un tel ARTICLE.
Ca va a l'encontre du MYTHE
Joel- Super Star
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Re: Discours d'un académicien haïtien/canadien
se pa tout kote franseuu ka fè makak bat pat yo. tan yo kontan franseuu aksepte yo neg ti zorey anraje chita pami yo pou yo perpetye bovarysm kolektif e enperyalism ekonomik ,kiltirel e militè ya ke yo ekserse nan ansyen koloni yo. mwen byen kontan li teks saa. mete pou li san memwa a .
Le gros roseau- Super Star
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Re: Discours d'un académicien haïtien/canadien
"Whatever it is ,love what you get" Moreau
Does he love our culture because he talks about legba?Why didn't he ask to be a member of the Kreyol Academy? Does he love Toussaint Louverture, Dessalines, Petion and Henry Christophe?
I don't know about you ,but he is not mine. he is an immortal I don't understand .I tried very hard to understand the value of his speech that I find boring. Yes he knows how to assemble a few words very well, but tell me what is the collective value of this speech for Haitians?
if Danny likes Francois Hollande and the imortals who don't like Dessalines, Petion, Henry Christophe and all our liberators then there is no way he can be mine. It is impossible for a Haitian to know and appreciate his /her root if he or she is an admirer of our masters and forgets the consequences of the three centuries of slavery and the money that we were forced to pay the" ti blan mannan" for whom Danny Lafferriere is so proud to be seated among them in an institution that even the French don't understand the value of its existence.I wonder if his father would be proud of this treason.
Does he love our culture because he talks about legba?Why didn't he ask to be a member of the Kreyol Academy? Does he love Toussaint Louverture, Dessalines, Petion and Henry Christophe?
I don't know about you ,but he is not mine. he is an immortal I don't understand .I tried very hard to understand the value of his speech that I find boring. Yes he knows how to assemble a few words very well, but tell me what is the collective value of this speech for Haitians?
if Danny likes Francois Hollande and the imortals who don't like Dessalines, Petion, Henry Christophe and all our liberators then there is no way he can be mine. It is impossible for a Haitian to know and appreciate his /her root if he or she is an admirer of our masters and forgets the consequences of the three centuries of slavery and the money that we were forced to pay the" ti blan mannan" for whom Danny Lafferriere is so proud to be seated among them in an institution that even the French don't understand the value of its existence.I wonder if his father would be proud of this treason.
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Re: Discours d'un académicien haïtien/canadien
marc
ou di fok nou rekonet gen anpil ayisyen ki pa vle pale de vodou. kestyon ki enpotan pou ta mande se pou ki sa? eske se paske yo pa konnen sa vodou a ye ou byen se enperyalism kiltirel la ki fè yo rayi lang yo, yo rayi relijyon ki te libere anba kout fwet blan manan yo, yo rayi kilti yo, yo rayi peyi yo. tou sa se konsekans inperyalism kiltirel ke nou ap konbat e franseuu ap rekompanse yon ti esklav de mezon pou perptye l an ayiti.
se enperylaism kiltirel saa ki fè yo di yon vye iyoran tankou Zenny souflete yon jij e li di l fok w respekte m paske mwen se blan.e se menm inperyalism kiltirel saa ki fè yon fwa mwen ekri mwen pral limen yon chandel nan ogatwa m pou papa Danbala ba mickey yon gwo pye pou l chita yon kote pou l sispann gaspiye lajan peyi ya nan fè touris.Gen yon souflantyou Mickey ki di : nou tande li gen ogatwa wi ,Rodrigue se gwo lougarou.
Li pè ogatwa pa m lan men li pa pè gwo ogatwa blan mete nan tout katye pov kote yap fè nou adore yon dye blan ki di li te kreye nou pou nou esklav. fanm nou ,pitit nou se byen met nou.yo pa apresye relijyon ki te kreye unyon ki fè nou te ka libere tet nou anba kout fwet ti blan manan sa yo jodya ki ap pase men nan tet kek gwo chyen pou fè yo souke ke yo e pou yo fè nou bliye malfesanz yo te fè pandan 4 syek e demi nan koloni Saint Domingue.
ou di fok nou rekonet gen anpil ayisyen ki pa vle pale de vodou. kestyon ki enpotan pou ta mande se pou ki sa? eske se paske yo pa konnen sa vodou a ye ou byen se enperyalism kiltirel la ki fè yo rayi lang yo, yo rayi relijyon ki te libere anba kout fwet blan manan yo, yo rayi kilti yo, yo rayi peyi yo. tou sa se konsekans inperyalism kiltirel ke nou ap konbat e franseuu ap rekompanse yon ti esklav de mezon pou perptye l an ayiti.
se enperylaism kiltirel saa ki fè yo di yon vye iyoran tankou Zenny souflete yon jij e li di l fok w respekte m paske mwen se blan.e se menm inperyalism kiltirel saa ki fè yon fwa mwen ekri mwen pral limen yon chandel nan ogatwa m pou papa Danbala ba mickey yon gwo pye pou l chita yon kote pou l sispann gaspiye lajan peyi ya nan fè touris.Gen yon souflantyou Mickey ki di : nou tande li gen ogatwa wi ,Rodrigue se gwo lougarou.
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Re: Discours d'un académicien haïtien/canadien
Se pou MAK pose l kesyon sa a ;le l di gen AYISYEN ki pa renmen pale de VODOU.
Pouki sa ,yo ta renmen sa ;le MATEN ,MIDI, SWA gen MOUN sitou MOUN ki kontwole OPINYON an ki plede ap di yo VODOU se RELJYON DYAB?
Pouki sa de peyi tankou KIBA ak BREZIL aksepte VODOU e y ap pwogrese alos ke noumenm ki lan deye KAMYONET lan nou refize aksepte.
Sa gen rezon PSIKOLOJIK pou sa.
MAK;
Diferans ki genyen ant VODOU ak lot RELIJYON DORIJIN AFRIKEN yo se ke VODOU ak SANTERIA,CANDOMBLE ,MACUMBA ,OBIAH ,soti ann AFRIK;ALOS KRISYANISM soti lan MWAYENNORYAN pa vwa LEWOP ki enpoze l kote yo te pase .
MWEN si ke JEZIKRI pa pi pwisan ou byen gen plis POUVWA ke LEGBA.
Lot kote yo ;lan SID ETAZINI an(GEORGIA,SOUTH CAROLINA,LOUISIANA) ,KIBA,BREZIL ,KOLONBI ;yo rele l ELEGBA ki se NON ORIJINAL YOROUBA a!
Pouki sa ,yo ta renmen sa ;le MATEN ,MIDI, SWA gen MOUN sitou MOUN ki kontwole OPINYON an ki plede ap di yo VODOU se RELJYON DYAB?
Pouki sa de peyi tankou KIBA ak BREZIL aksepte VODOU e y ap pwogrese alos ke noumenm ki lan deye KAMYONET lan nou refize aksepte.
Sa gen rezon PSIKOLOJIK pou sa.
MAK;
Diferans ki genyen ant VODOU ak lot RELIJYON DORIJIN AFRIKEN yo se ke VODOU ak SANTERIA,CANDOMBLE ,MACUMBA ,OBIAH ,soti ann AFRIK;ALOS KRISYANISM soti lan MWAYENNORYAN pa vwa LEWOP ki enpoze l kote yo te pase .
MWEN si ke JEZIKRI pa pi pwisan ou byen gen plis POUVWA ke LEGBA.
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Re: Discours d'un académicien haïtien/canadien
Joel di mark sak te pase diran kanpay rejete an ayiti.Gen moun ki te mouri paske yo se vodouyisan menm jan yap touye kretyen anpil kote jodya.Mwen pa kwè marc tap a lez pou l di mwen se kretyen sil tap viv nan peyi musulman kote yap fè la chasse aux Chretiens.se menm bagay ki rive vodouyizan kap viv nan peyi kretyen tankou kanada ou byen Eta Zuni .
Yon ayisyen di m se gwo lougarou paske mwen di mwen pral limen yon chandel pou papa Danbala nan ogatwa m. Si m te di l mwen pral limen yon chandel nan pye Saint Antoine ou Saint Pierre pou mickey li pa tap di m se lougarou. Tou sa se manifestation inperyalism kiltirel e ekonomik lan. Yon moun ki vle perpetye l pa ka ayisyen e li pa merite glwa e louanj nan bouch mwen.
Yon ayisyen di m se gwo lougarou paske mwen di mwen pral limen yon chandel pou papa Danbala nan ogatwa m. Si m te di l mwen pral limen yon chandel nan pye Saint Antoine ou Saint Pierre pou mickey li pa tap di m se lougarou. Tou sa se manifestation inperyalism kiltirel e ekonomik lan. Yon moun ki vle perpetye l pa ka ayisyen e li pa merite glwa e louanj nan bouch mwen.
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Re: Discours d'un académicien haïtien/canadien
ROZO;
Bagay REJETE sa a ;se youn lan pi gwo KRIM ke LEGLIZ KATOLIK e MOUN ki panse menm jan ak yo komet kont PEP AYISYEN an.
Si w kapab chache li Liv ALFRED METRAUX an "Haitian Voodo" ki dekri KANPAY sa a.
Se bagay ki pou fe w RAYI mesye dam sa yo pou KRIM sa a.
Pa bliye ke ALFRED METRAUX se pa t AYISYEN ,misye se te yon ANTROPOLOG BELJ.
METRAUX di ke KANPAY sa a te kite yon TROMATISM lakay PEYIZANRI AYISYEN an.
Se METRAUX ki te konseye JACQUES ROUMAIN pou l te louvri BIRO ETNOLOJI an.
Le METRAUX ki te ABITE lan WASHINGTON e li tande sa LEGLIZ KATOLIK ap fe ;misye rele JACQUES ROUMAIN pou di l pou l eseye konseve RELIK lan ONFO yo.
Metraux RAPOTE ke JACQUES ROUMAIN ,priye PE ak EVEK pou yo pa detwi RELIK ,genyen se depi ann AFRIK gen ZANSET MOUN yo te soti ak yo.
PE ak EVEK yo di JACQUES ROUMAIN NON.
Te gen plizye KANPAY REJETE ;men sa ki te fet an 1942 an te TERIB ,paske PE yo te konn debake lan ONFO ,lan kay MOUN ki te gen ti ROGATWA yo ,ak LAME DAYITI ak SOUKET LAROUZE.
Si gen MOUN ki te ap fe WOKLO ;yo te konn pedi la VI yo!
Bagay REJETE sa a ;se youn lan pi gwo KRIM ke LEGLIZ KATOLIK e MOUN ki panse menm jan ak yo komet kont PEP AYISYEN an.
Si w kapab chache li Liv ALFRED METRAUX an "Haitian Voodo" ki dekri KANPAY sa a.
Se bagay ki pou fe w RAYI mesye dam sa yo pou KRIM sa a.
Pa bliye ke ALFRED METRAUX se pa t AYISYEN ,misye se te yon ANTROPOLOG BELJ.
METRAUX di ke KANPAY sa a te kite yon TROMATISM lakay PEYIZANRI AYISYEN an.
Se METRAUX ki te konseye JACQUES ROUMAIN pou l te louvri BIRO ETNOLOJI an.
Le METRAUX ki te ABITE lan WASHINGTON e li tande sa LEGLIZ KATOLIK ap fe ;misye rele JACQUES ROUMAIN pou di l pou l eseye konseve RELIK lan ONFO yo.
Metraux RAPOTE ke JACQUES ROUMAIN ,priye PE ak EVEK pou yo pa detwi RELIK ,genyen se depi ann AFRIK gen ZANSET MOUN yo te soti ak yo.
PE ak EVEK yo di JACQUES ROUMAIN NON.
Te gen plizye KANPAY REJETE ;men sa ki te fet an 1942 an te TERIB ,paske PE yo te konn debake lan ONFO ,lan kay MOUN ki te gen ti ROGATWA yo ,ak LAME DAYITI ak SOUKET LAROUZE.
Si gen MOUN ki te ap fe WOKLO ;yo te konn pedi la VI yo!
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Re: Discours d'un académicien haïtien/canadien
Joel
Anpil aysyen wont pale de vodou an publik . Dany fe sa li menm . Il faut donner à César ce qui appartient à césar, n'est-ce pas !
Anpil aysyen wont pale de vodou an publik . Dany fe sa li menm . Il faut donner à César ce qui appartient à césar, n'est-ce pas !
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Re: Discours d'un académicien haïtien/canadien
Marc H a écrit:Joel
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MARC;
Pa gen anyen ki remakab pou LAFERYE pale de VODOU an piblik.Se yon bagay ki vin routin lan DYASPORA AFRIKEN an;kom toujou nou an RETA lan tout bagay.
Keseswa lan KIBA ou o BREZIL ;envokasyon non LEGBA se ROUTIN.
Gade TEMWAYAJ ke RAPHAEL CONFIANT te ap fe a pwopo de zanmi l PIERRE VERNET an 2010 apre GOUDOUGOUDOU an.
Apre tou RAPHAEL CONFIANT se FRANSE.
LI DENYE FRAZ lan:
http://www.potomitan.info/confiant/vernet.php
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Re: Discours d'un académicien haïtien/canadien
Brezilyen, Kiben, Dyaspora afriken pale de vèsyon payo. Yo pa pale de vodou lan tèm ayisyen.
Bay Dani kredi paske li pale de Vodou ayisyen ak Legba.
Ki lòt ayisyen ki fè sa?
Bay Dani kredi paske li pale de Vodou ayisyen ak Legba.
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Re: Discours d'un académicien haïtien/canadien
Annou vire PAJ DANY LAFERYE an.
Mwen pa renmen fe pesonalite ;depi w tonbe lan sa ,sa detounen DISKISYON an.
AYISYEN pa renmen pale de VODOU?
Pouki sa ?
Gen anpil jan pou nou ta abode kesyon sa a ;sou jan nou we l ,san nou pa chita sou yon kesyon LAFERYE.
Kanta jan nou kontinye we VODOU.
Mwen pa VODOUYIZAN ;mwen pa KWAYAN.
Sa mwen ta vle di ;se pou nou depase jan AYISYEN kontinye panse jan yo we VODOU.
Yo pa bezwen VODOUYIZAN pou sa.
Mwen te pale deja de ATIK sa a ki te paret sou NEW YORK TIMES a lokazyon LANMO yon MANBO ,yo rele CLEUSA MILLET.
BREZIL gen kont RASISM li ;men noumenm ki "overwhelmingly" dorijin AFRIKEN ,gen anpil bagay nou refize aksepte.
Se pou nou mande nou ,pouki sa:
Cleusa Millet Is Dead at 67; Nurtured Afro-Brazilian Faith
By DIANA JEAN SCHEMO
Published: October 25, 1998
RIO DE JANEIRO, Oct. 24— Cleusa Millet, a former nurse who became the spiritual leader of one of the most celebrated Candomble temples in Brazil, died on Oct. 15 in Salvador da Bahia. She was 67.
Newspapers reported the cause of death as heart failure.
Known as Mother Cleusa, Mrs. Millet presided over the Candomble temple at Alto do Gantois in Salvador, Brazil's first capital, now home to a flourishing renaissance of Afro-Brazilian culture. Candomble is the strongest of Brazil's syncretist religions, mixing the nature-based beliefs some four million slaves brought from Africa with the Catholicism of the Portuguese colonists.
Its pantheon of orixas -- gods and goddesses of wind, oceans, still water, metals and fire -- correspond to Catholic saints, and appear in masks and swaying skirts of raffia.
Mother Cleusa took over the Gantois terreiro, as the temple is known, from her mother, Maria Escolastica da Conceicao Nazare, known as Mother Menininha, after her mother's death 10 years ago.
A towering figure in Afro-Brazilian culture, Mother Menininha helped transform Candomble from a belief whose rituals of animal sacrifice, possession, music and dance were persecuted as a form of devil worship to a religion accepted in the highest levels of society. Though initially reluctant to give up her nursing career, Mother Cleusa tended her mother and the Gantois temple during her mother's final years of ailing health, eventually agreeing to succeed her, if that were to be her fate.
She became the new high priestess through a ritual known as throwing the shells, in which the orixas are said to select the new spiritual leader of a temple through the shells. The Gantois is one of the few Candomble temples in Brazil whose leadership has passed along blood lines and has always been headed by a woman.
''Mother Cleusa represented the continuity of an important line in Candomble,'' said Jeferson Bacelar, an anthropology professor at the Center for the Afro-Oriental Studies at the Federal University of Bahia.
Mother Cleusa was not known for initiating any dramatic changes in Candomble, but dedicated herself to tending what her mother had built. With the help of wealthy patrons, she renovated the temple and created a memorial to her mother that became a kind of museum of Candomble. She collected donations from the Brazilian rich and renown, some of whom have become devotees of Candomble with the religion's growing popularity in recent years.
Her friends and associates included the singers Gilberto Gil, Maria Bethania and Caetano Veloso, and the President of the Senate, Antonio Carlos Magalhaes. Several times, Mother Cleusa met with President Fernando Henrique Cardoso, who once said that he was born ''with one foot in the kitchen,'' an expression suggesting he was part black. The Governor of Bahia declared a day of official mourning for her.
''She was a very fine person,'' said Zelia Gattai, a Brazilian writer. ''She would help anybody who needed her.'' Ms. Gattai's husband, Jorge Amado, the author, was also friends with Mother Cleusa.
''She was very much like her mother,'' said Walson Botelho, artistic director of the Bale Folclorico da Bahia, who is a senior figure in another Candomble temple in Salvador. ''She had a conciliatory spirit, and was a good, honest person,'' said Mr. Botelho. ''She treated everybody the same, whether it was a poor person or the President.''
On Wednesday, the seventh day after her death, followers held the last funeral ceremony at her temple, Mr. Botelho said. In the center of the room were the objects she loved, including her favorite foods, clothes and belongings. The drums, which are associated with the orixas, remained silent.
The natural successor to Mother Cleusa is her eldest daughter, Monica Millet. Mother Cleusa is survived by three other children as well. They are Alvaro, Zeno Eduardo and Ana Carolina.
A percussionist for Mr. Gil and other top musicians, Monica Millet, 37, has said she does not intend to take her mother's place as the high priestess of Candomble. But then again, her mother was once heard to say the same.
Photo: Cleusa Millet (Paulo Giandalia/Folha Imagem, 1993)
Mwen pa renmen fe pesonalite ;depi w tonbe lan sa ,sa detounen DISKISYON an.
AYISYEN pa renmen pale de VODOU?
Pouki sa ?
Gen anpil jan pou nou ta abode kesyon sa a ;sou jan nou we l ,san nou pa chita sou yon kesyon LAFERYE.
Kanta jan nou kontinye we VODOU.
Mwen pa VODOUYIZAN ;mwen pa KWAYAN.
Sa mwen ta vle di ;se pou nou depase jan AYISYEN kontinye panse jan yo we VODOU.
Yo pa bezwen VODOUYIZAN pou sa.
Mwen te pale deja de ATIK sa a ki te paret sou NEW YORK TIMES a lokazyon LANMO yon MANBO ,yo rele CLEUSA MILLET.
BREZIL gen kont RASISM li ;men noumenm ki "overwhelmingly" dorijin AFRIKEN ,gen anpil bagay nou refize aksepte.
Se pou nou mande nou ,pouki sa:
Cleusa Millet Is Dead at 67; Nurtured Afro-Brazilian Faith
By DIANA JEAN SCHEMO
Published: October 25, 1998
RIO DE JANEIRO, Oct. 24— Cleusa Millet, a former nurse who became the spiritual leader of one of the most celebrated Candomble temples in Brazil, died on Oct. 15 in Salvador da Bahia. She was 67.
Newspapers reported the cause of death as heart failure.
Known as Mother Cleusa, Mrs. Millet presided over the Candomble temple at Alto do Gantois in Salvador, Brazil's first capital, now home to a flourishing renaissance of Afro-Brazilian culture. Candomble is the strongest of Brazil's syncretist religions, mixing the nature-based beliefs some four million slaves brought from Africa with the Catholicism of the Portuguese colonists.
Its pantheon of orixas -- gods and goddesses of wind, oceans, still water, metals and fire -- correspond to Catholic saints, and appear in masks and swaying skirts of raffia.
Mother Cleusa took over the Gantois terreiro, as the temple is known, from her mother, Maria Escolastica da Conceicao Nazare, known as Mother Menininha, after her mother's death 10 years ago.
A towering figure in Afro-Brazilian culture, Mother Menininha helped transform Candomble from a belief whose rituals of animal sacrifice, possession, music and dance were persecuted as a form of devil worship to a religion accepted in the highest levels of society. Though initially reluctant to give up her nursing career, Mother Cleusa tended her mother and the Gantois temple during her mother's final years of ailing health, eventually agreeing to succeed her, if that were to be her fate.
She became the new high priestess through a ritual known as throwing the shells, in which the orixas are said to select the new spiritual leader of a temple through the shells. The Gantois is one of the few Candomble temples in Brazil whose leadership has passed along blood lines and has always been headed by a woman.
''Mother Cleusa represented the continuity of an important line in Candomble,'' said Jeferson Bacelar, an anthropology professor at the Center for the Afro-Oriental Studies at the Federal University of Bahia.
Mother Cleusa was not known for initiating any dramatic changes in Candomble, but dedicated herself to tending what her mother had built. With the help of wealthy patrons, she renovated the temple and created a memorial to her mother that became a kind of museum of Candomble. She collected donations from the Brazilian rich and renown, some of whom have become devotees of Candomble with the religion's growing popularity in recent years.
Her friends and associates included the singers Gilberto Gil, Maria Bethania and Caetano Veloso, and the President of the Senate, Antonio Carlos Magalhaes. Several times, Mother Cleusa met with President Fernando Henrique Cardoso, who once said that he was born ''with one foot in the kitchen,'' an expression suggesting he was part black. The Governor of Bahia declared a day of official mourning for her.
''She was a very fine person,'' said Zelia Gattai, a Brazilian writer. ''She would help anybody who needed her.'' Ms. Gattai's husband, Jorge Amado, the author, was also friends with Mother Cleusa.
''She was very much like her mother,'' said Walson Botelho, artistic director of the Bale Folclorico da Bahia, who is a senior figure in another Candomble temple in Salvador. ''She had a conciliatory spirit, and was a good, honest person,'' said Mr. Botelho. ''She treated everybody the same, whether it was a poor person or the President.''
On Wednesday, the seventh day after her death, followers held the last funeral ceremony at her temple, Mr. Botelho said. In the center of the room were the objects she loved, including her favorite foods, clothes and belongings. The drums, which are associated with the orixas, remained silent.
The natural successor to Mother Cleusa is her eldest daughter, Monica Millet. Mother Cleusa is survived by three other children as well. They are Alvaro, Zeno Eduardo and Ana Carolina.
A percussionist for Mr. Gil and other top musicians, Monica Millet, 37, has said she does not intend to take her mother's place as the high priestess of Candomble. But then again, her mother was once heard to say the same.
Photo: Cleusa Millet (Paulo Giandalia/Folha Imagem, 1993)
Joel- Super Star
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Re: Discours d'un académicien haïtien/canadien
Jowèl,
Mwenmenm tou, mwen ta renmen wè paj saa vire.
Nou tèlman gen lòt pwoblèm pi serye. Nou dwe sispann montre enjistis ak obskirantis kont yon ayisyen ki pati lan menm kondisyon ke nou. Misye fè efò soti lan mizè ekzil epi li jwenn yon wout eksepsyonèl.
Se pa yon zafè dakò avèk oubyen renmen Akademi Franse oubyen Lafrans.
Se rekonèt trajektwa yon ayisyen ki ekzanplè.
Gade yon pakèt lòt ki lan tout move zafè ann Ayiti e lòt bò dlo.
Kidonk ma p defann Dani Laferyè kont yon kanpay avilisman. Mwen pa p bay Lafrans okenn konsiderasyon, men Akademi Franse an se yon enstitisyon ki selèb lan tout sèk entelektyèl lan tout peyi.
Anfen, se pou m di w ke apre FowomAyiti libere de yon seri demeplè, nou te genyen yon peryòd akalmi ak serenite. Nou pa bezwen al antre lan chirepit ki pa nesesè.
Alò, nou ka diskite pwoblèm ki pa vle rezoud tankou: Vodou, sòsèlri, zonbifikasyon, avansman Kreyòl, sipèstisyon, restavèk, edikasyon, mantalite retwograd......
Sasaye- Super Star
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