Le Monde parle de nos "sauveurs", les casques bleu

Martissant, le bidonville de Port-au-Prince, que les casques bleus ont conquis rue après rue

LE MONDE | 18.05.07 | 14h21 • Mis à jour le 18.05.07 | 14h22
PORT-AU-PRINCE ENVOYÉ SPÉCIAL

Lourdement armés, transpirant sous leur gilet pare-balles, une vingtaine de casques bleus, soldats sri-lankais et policiers pakistanais, patrouillaient, le 12 mai, à Martissant. Ce bidonville de Port-au-Prince plante ses premiers taudis en bord de mer, saute par-dessus la nationale 2 et grimpe jusqu'au vertige le long d'abruptes collines. La porte de l'un ouvrant sur le toit de l'autre, plus de 200 000 habitants s'étagent dans un magma humain. Un chant religieux sort d'une maison tenue par un pasteur pentecôtiste. Les églises évangéliques ont investi cette poche de misère. Les gangs aussi.

Avec Cité Soleil, Martissant est un des endroits les plus dangereux de Port-au-Prince, elle-même une des capitales les plus anarchiques de la planète. Dans ce seul bidonville, agissent des gangs, baptisés Ti-Machette, Ti-Bois ou Grand Ravine... Ces groupes, totalisant plus de 200 hommes, vivent notamment de la profitable industrie du kidnapping. A la fin de 2006, Port-au-Prince a ainsi connu jusqu'à cent enlèvements par mois, plongeant la ville dans la psychose.

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