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Message  Sasaye Dim 24 Sep 2017 - 16:10


Ecole de la Citoyenneté: cet établissement qui allie discipline et amour de la patrie


MIRAGOÂNE
Sur l’habitation de ses parents à Gros-Trou (Miragoâne), le frère Jean-Baptiste Casséus a construit l’Ecole de la Citoyenneté. La discipline instaurée dans cette institution suscite le respect et fait la fierté de beaucoup d’habitants de cette commune. Fondée en 2012 avec 31 enfants du préscolaire, l'école compte aujourd'hui sur sa liste plus de 500 élèves. Ces derniers sont constamment imprégnés des notions de vivre-ensemble, amour de la patrie... pour qu'ils deviennent de « bons citoyens ».
Publié le 2017-09-22 | Le Nouvelliste

Chemise bleue à manches courtes, le frère Jean-Baptiste Casséus, cheveux poivre et sel, s’apprête à se séparer de ses élèves. Ce jour-là, ceux du troisième cycle suivent leur dernier cours. Avant de partir, les écoliers s'assurent de la propreté de leurs salles de classe. Le frère Casséus nous conduit dans la salle de 8e année fondamentale. Les élèves suivent un cours de maths. Tout le monde se lève et dit à l’unisson : « Bonsoir frère Casséus ». Ce dernier les prie de se rasseoir. « Merci frère Casséus », répondent encore à l’unisson les écoliers. Cette vieille formule est de rigueur dans cet établissement.

C’est une histoire un peu anecdotique que le frère Casséus raconte sur la fondation de son école appelée d’abord Institution mixte Fraternité, avant de changer le nom en Ecole de la Citoyenneté. « Peu avant l’ouverture de l’établissement, ayant constaté le déclin des parlementaires d’alors, soit ceux de la 48e législature, j’ai compris que ce serait préférable d’appeler l’institution : École de la Citoyenneté, dont Dessalines sera le modèle, explique le Frère Casséus. Elle aura pour but d’inculquer des valeurs aux enfants, de changer leur mentalité, de manière qu’ils deviennent différents des politiques. »

Ouverte avec 31 élèves, l’Ecole de la Citoyenneté compte cette année sur sa liste 503 écoliers du préscolaire à la 9e année fondamentale. Malgré la discipline qui y est très stricte, les enfants s’épanouissent. « J’aime l’école parce qu’on nous apprend à aimer notre patrie, notre famille et autrui », confie Rochecaïna, élève de 7e. A côté de l’enseignement général, elle compte bien profiter des cours de danse offerts à l’école.

Le 3e cycle fondamental de l’Ecole de la Citoyenneté a quelque chose de spécifique. À part l’enseignement général, le frère Jean-Baptiste Casséus a jugé nécessaire d’instaurer l’ITAP (Initiation à la technologie et aux activités productives). Ce programme comprend l’informatique, les arts, la musique – piano- guitare- les danses latines, la céramique et l’électricité. Ces disciplines accompagnent les matières classiques. Ce qui fait qu’en quittant l’école en classe de 9e année, l’élève partira avec au moins deux certificats. « C’est une façon de pallier les déficits de notre système éducatif, explique le religieux. L’élève doit apprendre un métier à l’école. »

Certains élèves sont déjà très avancés en musique. Le frère Casséus ne cache pas sa fierté de les présenter. « Nous comptons mettre sur pied un groupe musical à l’école », confie le responsable de l’établissement. De quelle tendance ? Il ne sait pas encore. Pour l’instant, le frère se concentre sur l’année académique qui vient de débuter et s’apprête à participer pour la première fois aux examens officiels : la 9e année fondamentale. « L’objectif n’est pas seulement d’obtenir 100% de réussite mais de donner l’un des lauréats nationaux », confie le directeur de l’établissement. Ainsi, l’école mise sur son étoile qui brille de mille feux : Achenette Chedeline Jasmin. Cette adolescente de 13 ans au regard perçant n’a jamais abandonné la première place de sa classe. Malgré les efforts de trois de ses camarades qui luttent constamment pour la détrôner. « Elle nous donnera la chance de la détrôner cette année », plaisante Borents Toussaint, qui a failli réaliser l’exploit lors des derniers exercices. Pour Achenette, elle compte maintenir la barre très haut. « C’est une surdouée, soutient le frère Casséus. Elle fait peu d’efforts pour comprendre quoi que ce soit. »

Surdouée ou non, Achenette est une élève appliquée. Elle passe très peu de temps sur les réseaux sociaux. « Je refais toujours chez moi les exercices qu’on a faits en salle de classe », indique l’adolescente, qui habite dans la localité de Duparc, passionnée de la danse. Mais son rêve est d’étudier la médecine. Sur les murs de l’école, on lui montre la voie du succès : sérieux, discipline et travail. Ces mots sont écrits en capitales.

« Je fais le nécessaire pour porter les enfants à bien travailler, estime le frère Jean-Baptiste Casséus. Les parents font choix de l’école pour ma discipline, à tel point qu’ils me surnomment ‘nonm pwòp la’. »


L’histoire de l’école

Catholique convaincu, Jean-Baptiste Casséus rendait régulièrement visite à Mgr Serge Miot à l’archevêché de Port-au-Prince où il est décédé pendant le séisme du 12 janvier 2010. Le frère y était dans la matinée. « En apprenant la nouvelle de sa mort, j’ai demandé à Dieu pourquoi j'étais encore en vie, raconte le frère Casséus. Les jours qui suivirent, j’ai compris que ce dernier avait une mission à me confier. Laquelle mission consiste à fonder une école à Miragoâne, sur la grande propriété qui appartenait à mon père. En outre, mes parents, de leur vivant, chérissaient l’idée de faire une œuvre pour les enfants et les jeunes. »


Si au départ certains résidents de Miragoâne minimisaient le projet, ce n’est pas le cas aujourd’hui. Outre l’établissement scolaire, le frère Casséus travaille sur la construction d’un parc d’attraction au dos de l’école. Apparemment, tout va lentement mais sûrement. « Je ne reçois aucun support d’organismes étrangers ni de l’État. Simplement, tout arrive par enchantement. Il suffit que j’aie la volonté, la détermination. Et Dieu ouvre les portes », explique le frère Jean-Baptiste Casséus.

Comme beaucoup d’éducateurs, le frère Casséus assiste « à une dégringolade du système éducatif haïtien». « De 1986 à nos jours, on a eu beaucoup de gouvernements, beaucoup de dirigeants, on reçoit entre autres beaucoup d’aide de l’international. Mais comment se fait-il que ça aille de mal en pis ? », se demande le frère Jean-Baptiste Casséus. Selon lui, la compétence n’est pas primée. « Les députés et les sénateurs imposent leurs amis n’ayant pas les aptitudes adéquates dans le système, déplore-t-il. D’autre part, comment avoir un bon système éducatif si l’État n’arrive pas à payer les professeurs ? »


Quoi qu’il en soit, le frère Casséus, du haut de ses 72 ans, mise sur l'avenir. « Nous nous efforçons chaque jour pour que nos enfants soient de bons citoyens », assure-t-il. A l'Ecole de la Citoyenneté. toutes les religions sont bienvenues. « Je n’impose pas la religion aux parents. La seule chose que j’exige c’est le respect des principes de l’école. »
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