Le prix NOBEL ALTERNATIF de LITTERATURE decerne a MARYSE CONDE
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Le prix NOBEL ALTERNATIF de LITTERATURE decerne a MARYSE CONDE
Se preske yon "fait divers" ,anpil lan nou pa konnen MARYSE CONDE.Yo bali PRI NOBEL "ALTERNATIF" LITERATI,paske KOMITE NOBEL LITERATI an ,pa t bay youn OFISYEL a koz de ESKANDAL ane sa.
MARYSE CONDE gen yon RELEVANS pou nou.MANMZEL te fe yon PITIT pou JEAN DOMINIQUE.Li te ansent pou JANDO ,le tou le de te ETIDYAN an FRANS.
Sanble ke JANDO pa t rekonet pitit GASON an,yo bay anpil rezon ke nou pa bezwen ale ladan yo.
Si nou we FOTO misye ,ki dwe lan SWASANTENN li kounye an ,li TET KOUPE a JANDO.
Yon ATIK (ENTEVYOU) enteresan ke MARYSE CONDE pibliye sou NOUVEL OBSERVATEUR:
"La colonisation fut coupable de pas mal de crimes...", par Maryse Condé
"La colonisation fut coupable de pas mal de crimes...", par Maryse Condé
Maryse Condé, chez elle, à Gordes, fin mai 2017. (©Jean-Marie Huron/Signatures/Pour L'OBS.)
Quand Emmanuel Macron a parlé de la colonisation comme d'un "crime contre l'humanité", la romancière de "Ségou" a éprouvé le besoin de lui répondre. Voici son texte.
Par Maryse Condé
Publié le 10 juin 2017 à 10h22
Quand la France interdisait l'avortement... sauf aux femmes noires
Juifs et musulmans en Algérie: 14 siècles ensemble, pour le meilleur et pour le pire
Maryse Condé, Grand prix du roman métis
Maryse Condé, Grand prix du roman métis
« On me lance à la tête des faits, des statistiques, des kilométrages de routes, de canaux, de chemins de fer.
Moi, je parle de milliers d’hommes sacrifiés au Congo-Océan. Je parle de ceux qui, à l’heure où j’écris, sont en train de creuser à la main le port d’Abidjan. Je parle de millions d’homme arrachés à leurs dieux, à leur terre, à leurs habitudes, à leur vie, à la danse, à la sagesse.
La suite après cette publicité
Je parle de millions d’hommes à qui on a inculqué savamment la peur, le complexe d’infériorité, le tremblement, l’agenouillement, le désespoir, le larbinisme.»
Je ne saurais décrire l’effervescence que ces lignes causèrent en moi. J’avais vingt ans. Pour mon anniversaire ma grande amie Françoise dont le père enseignait l’histoire à la Sorbonne m’avait offert ce petit volume rouge et or intitulé «Discours sur le Colonialisme» paru aux éditions Présence Africaine en 1950. Quel en était l’auteur? Un poète martiniquais du nom d’Aimé Césaire.
Lire aussi>“Nègre, je resterai”, par Aimé Césaire
Bien que née à la Guadeloupe, l’île voisine, alors que je connaissais sur le bout des doigts Rimbaud, Apollinaire, Gérard de Nerval, je n’en avais jamais entendu parler. C’est que ma mère m’avait endormie en me lisant les contes de Perrault, ma main serrée dans celle de Cendrillon ou de la Belle au Bois Dormant. Mon père, par l’intermédiaire d’un négociant des quais, commandait en France ses caisses de champagne et les livres de la Bibliothèque Nelson que mon frère et moi étions seuls à dévorer. A douze ans je connaissais tout Victor Hugo. Vue cette éducation, je croyais que les Noirs poussaient aux Antilles comme les goyaves poussent aux goyaviers et les fleurs parfumées de l’ylang-ylang aux arbres du même nom. Natifs natals. Je ne savais pas qu’ils étaient parvenus dans les îles de la Caraïbe au terme d’une douloureuse dépossession.
Est-ce à dire que dès lors ma vie changea radicalement? «Je suis une colonisée», me répétais-je avec ivresse, paradant mon identité découverte. Non, la France n’était pas ma mère patrie, ma métropole. Mon peuple qui avait tant souffert était une victime et je devais tout faire pour le soulager. «Discours sur le Colonialisme» devint dès lors ma Bible et sans exagération, c’était en partie à cause de lui que je partis pour l’Afrique.
Je passerai rapidement sur ces douze années turbulentes. Je ne citerai que deux événements. Le mari de ma sœur fut emprisonné pour un complot imaginaire et mourut en détention dans une prison de la Guinée. Moi-même je fus emprisonnée et expulsée du Ghana car j’avais le malheur de posséder un passeport de la Guinée, pays où s’était réfugié Kwame N’Krumah. Pour tenter de comprendre quelque chose à ce qui se passait autour de moi je me plongeais dans la lecture des «Damnés de la Terre» de Frantz Fanon qui avec sa lucidité et son humour coutumiers m’avertissait:
Rêves de possession. Tous les modes de possession: s’asseoir à la table du colon, coucher dans le lit du colon, avec sa femme si possible. Le colonisé est un envieux.»
Etait-ce pour en arriver à cela ?
Lire aussi>Frantz Fanon, dans la peau d'un colonisé
Après ce tumulte, que dirais-je aujourd’hui, moi vieillarde, fuyant le fracas des villes, réfugiée dans la paix du Lubéron et se bornant à dénombrer les naissances de mes arrières petits-enfants. Si je reste convaincue que la colonisation fut coupable de pas mal de crimes, je n’en demeure pas moins persuadée que pendant les régimes qui suivirent sous les soleils des indépendances, pour emprunter l’expression de l’écrivain ivoirien, notre ami trop tôt disparu, Ahmadou Kourouma, il s’en commit un aussi grand nombre. Comme par le passé, les dirigeants ne se soucièrent guère du bien-être de leur peuple et les laissèrent ignorants, affamés, victimes de toute les détresses. Le flot de migrants qui se presse aux portes de l’Europe en fait foi.
Ma petite Guadeloupe, elle n’a pas connu les indépendances. En 1946 elle a changé de nom de baptême et demeure un Département Français d’Outremer. Hélas ! Elle non plus ne va pas bien. Le chômage et les violences de toutes sortes y font des ravages. Des endroits où je me baladais en toute quiétude enfant, les plages où je me baignais, sont devenus le théâtre des crimes les plus effroyables.
Lire aussi>Y a-t-il une littérature noire ? Le grand dialogue Laferrière-Mabanckou
Alors que conclure ? Mais précisément faut-il conclure? Ne concluons pas. Rêvons plutôt, imaginons. L’histoire du monde n’est pas finie. Déjà des esprits éclairés prédisent la mort de l’Occident. Un jour viendra où la terre sera ronde et où les hommes se rappelleront qu’ils sont des frères et seront plus tolérants. Ils n’auront plus peur les uns des autres, de celui-ci à cause de sa religion ou de celui-là à cause de la couleur de sa peau, de cet autre à cause de son parler. Ce temps viendra. Il faut le croire.
Maryse Condé
Lire aussi>Maryse Condé, l'écrivain qui ne peut plus écrire
Maryse Condé, bio express
Née en 1937 à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe), Maryse Condé a enseigné
à Harvard et Columbia. Auteur notamment de «Ségou» et de «la Vie sans fards», elle a été la première présidente du Comité pour la Mémoire et l’Histoire de l’Esclavage créé en 2004. Elle vient de publier "Le Fabuleux et triste destin d'Ivan et Ivana" (JC Lattès), qu'elle présente avec douleur comme son "dernier livre".
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MARYSE CONDE gen yon RELEVANS pou nou.MANMZEL te fe yon PITIT pou JEAN DOMINIQUE.Li te ansent pou JANDO ,le tou le de te ETIDYAN an FRANS.
Sanble ke JANDO pa t rekonet pitit GASON an,yo bay anpil rezon ke nou pa bezwen ale ladan yo.
Si nou we FOTO misye ,ki dwe lan SWASANTENN li kounye an ,li TET KOUPE a JANDO.
Yon ATIK (ENTEVYOU) enteresan ke MARYSE CONDE pibliye sou NOUVEL OBSERVATEUR:
"La colonisation fut coupable de pas mal de crimes...", par Maryse Condé
"La colonisation fut coupable de pas mal de crimes...", par Maryse Condé
Maryse Condé, chez elle, à Gordes, fin mai 2017. (©Jean-Marie Huron/Signatures/Pour L'OBS.)
Quand Emmanuel Macron a parlé de la colonisation comme d'un "crime contre l'humanité", la romancière de "Ségou" a éprouvé le besoin de lui répondre. Voici son texte.
Par Maryse Condé
Publié le 10 juin 2017 à 10h22
Quand la France interdisait l'avortement... sauf aux femmes noires
Juifs et musulmans en Algérie: 14 siècles ensemble, pour le meilleur et pour le pire
Maryse Condé, Grand prix du roman métis
Maryse Condé, Grand prix du roman métis
« On me lance à la tête des faits, des statistiques, des kilométrages de routes, de canaux, de chemins de fer.
Moi, je parle de milliers d’hommes sacrifiés au Congo-Océan. Je parle de ceux qui, à l’heure où j’écris, sont en train de creuser à la main le port d’Abidjan. Je parle de millions d’homme arrachés à leurs dieux, à leur terre, à leurs habitudes, à leur vie, à la danse, à la sagesse.
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Je parle de millions d’hommes à qui on a inculqué savamment la peur, le complexe d’infériorité, le tremblement, l’agenouillement, le désespoir, le larbinisme.»
Je ne saurais décrire l’effervescence que ces lignes causèrent en moi. J’avais vingt ans. Pour mon anniversaire ma grande amie Françoise dont le père enseignait l’histoire à la Sorbonne m’avait offert ce petit volume rouge et or intitulé «Discours sur le Colonialisme» paru aux éditions Présence Africaine en 1950. Quel en était l’auteur? Un poète martiniquais du nom d’Aimé Césaire.
Lire aussi>“Nègre, je resterai”, par Aimé Césaire
Bien que née à la Guadeloupe, l’île voisine, alors que je connaissais sur le bout des doigts Rimbaud, Apollinaire, Gérard de Nerval, je n’en avais jamais entendu parler. C’est que ma mère m’avait endormie en me lisant les contes de Perrault, ma main serrée dans celle de Cendrillon ou de la Belle au Bois Dormant. Mon père, par l’intermédiaire d’un négociant des quais, commandait en France ses caisses de champagne et les livres de la Bibliothèque Nelson que mon frère et moi étions seuls à dévorer. A douze ans je connaissais tout Victor Hugo. Vue cette éducation, je croyais que les Noirs poussaient aux Antilles comme les goyaves poussent aux goyaviers et les fleurs parfumées de l’ylang-ylang aux arbres du même nom. Natifs natals. Je ne savais pas qu’ils étaient parvenus dans les îles de la Caraïbe au terme d’une douloureuse dépossession.
Est-ce à dire que dès lors ma vie changea radicalement? «Je suis une colonisée», me répétais-je avec ivresse, paradant mon identité découverte. Non, la France n’était pas ma mère patrie, ma métropole. Mon peuple qui avait tant souffert était une victime et je devais tout faire pour le soulager. «Discours sur le Colonialisme» devint dès lors ma Bible et sans exagération, c’était en partie à cause de lui que je partis pour l’Afrique.
Je passerai rapidement sur ces douze années turbulentes. Je ne citerai que deux événements. Le mari de ma sœur fut emprisonné pour un complot imaginaire et mourut en détention dans une prison de la Guinée. Moi-même je fus emprisonnée et expulsée du Ghana car j’avais le malheur de posséder un passeport de la Guinée, pays où s’était réfugié Kwame N’Krumah. Pour tenter de comprendre quelque chose à ce qui se passait autour de moi je me plongeais dans la lecture des «Damnés de la Terre» de Frantz Fanon qui avec sa lucidité et son humour coutumiers m’avertissait:
Rêves de possession. Tous les modes de possession: s’asseoir à la table du colon, coucher dans le lit du colon, avec sa femme si possible. Le colonisé est un envieux.»
Etait-ce pour en arriver à cela ?
Lire aussi>Frantz Fanon, dans la peau d'un colonisé
Après ce tumulte, que dirais-je aujourd’hui, moi vieillarde, fuyant le fracas des villes, réfugiée dans la paix du Lubéron et se bornant à dénombrer les naissances de mes arrières petits-enfants. Si je reste convaincue que la colonisation fut coupable de pas mal de crimes, je n’en demeure pas moins persuadée que pendant les régimes qui suivirent sous les soleils des indépendances, pour emprunter l’expression de l’écrivain ivoirien, notre ami trop tôt disparu, Ahmadou Kourouma, il s’en commit un aussi grand nombre. Comme par le passé, les dirigeants ne se soucièrent guère du bien-être de leur peuple et les laissèrent ignorants, affamés, victimes de toute les détresses. Le flot de migrants qui se presse aux portes de l’Europe en fait foi.
Ma petite Guadeloupe, elle n’a pas connu les indépendances. En 1946 elle a changé de nom de baptême et demeure un Département Français d’Outremer. Hélas ! Elle non plus ne va pas bien. Le chômage et les violences de toutes sortes y font des ravages. Des endroits où je me baladais en toute quiétude enfant, les plages où je me baignais, sont devenus le théâtre des crimes les plus effroyables.
Lire aussi>Y a-t-il une littérature noire ? Le grand dialogue Laferrière-Mabanckou
Alors que conclure ? Mais précisément faut-il conclure? Ne concluons pas. Rêvons plutôt, imaginons. L’histoire du monde n’est pas finie. Déjà des esprits éclairés prédisent la mort de l’Occident. Un jour viendra où la terre sera ronde et où les hommes se rappelleront qu’ils sont des frères et seront plus tolérants. Ils n’auront plus peur les uns des autres, de celui-ci à cause de sa religion ou de celui-là à cause de la couleur de sa peau, de cet autre à cause de son parler. Ce temps viendra. Il faut le croire.
Maryse Condé
Lire aussi>Maryse Condé, l'écrivain qui ne peut plus écrire
Maryse Condé, bio express
Née en 1937 à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe), Maryse Condé a enseigné
à Harvard et Columbia. Auteur notamment de «Ségou» et de «la Vie sans fards», elle a été la première présidente du Comité pour la Mémoire et l’Histoire de l’Esclavage créé en 2004. Elle vient de publier "Le Fabuleux et triste destin d'Ivan et Ivana" (JC Lattès), qu'elle présente avec douleur comme son "dernier livre".
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Joel- Super Star
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Localisation : USA
Loisirs : Histoire
Date d'inscription : 24/08/2006
Feuille de personnage
Jeu de rôle: Le patriote
Re: Le prix NOBEL ALTERNATIF de LITTERATURE decerne a MARYSE CONDE
Yon OMAJ ke GRANMA ,OgAn pati politik Kiben an ,bay MARYSE CONDE.
Fre CASTRO yo toujou di ,premyeman yo se KIBEN ,apre yo se KARAYIBEYEN.
Se lan OPTIK sa a,yo ANSEYE ISTWA REVOLISYON AYISYEN an lan tout LEKOL KIBA.
Men OMAJ GRANMA bay MARYSE CONDE:
http://fr.granma.cu/cultura/2018-11-06/un-prix-nobel-pour-maryse-conde
Un prix Nobel pour Maryse Condé
La romancière et dramaturge née en Guadeloupe en 1937 a remporté le prix Nobel alternatif de littérature annoncé par l'Académie suédoise
Auteur: Nancy Morejon | internet@granma.cu
6 novembre 2018 11:11:34
LES médias d'information, la presse écrite, les sites Internet les plus variés, y compris la plupart des réseaux sociaux numériques, se sont empressés de répandre la nouvelle aux quatre vents : la romancière et dramaturge née en Guadeloupe en 1937, Maryse Condé, a remporté le prix Nobel alternatif de littérature annoncé par l'Académie suédoise, paradoxalement, le 12 octobre 2018. Il s'agit d'un prix international nouvellement créé, appelé par certains « le Nobel alternatif ».
Quelle que soit sa catégorie, alternative ou non, c'est un prix bien mérité qui situe à sa juste place l'excellence littéraire d'une écrivaine qui, plongeant ses racines dans la tradition la plus raffinée des lettres françaises, explore et intègre dans son univers littéraire l'expérience linguistique créole afin d'installer dans l'imaginaire du lecteur commun la conscience d'une identité insulaire forgée au cours de l'histoire. On peut affirmer que dans l'œuvre de Maryse Condé, l'histoire émerge en permanence, dépouillée de tout éclat littéraire, parfois reproduite et, dans de nombreux cas, remise en question.
Patrick Chamoiseau et Raphaël Confiant, dans leur livre Lettres créoles (2005), soulignent que, Maryse ayant vécu dans la Guinée de Sekou Touré, le mythe de l'Afrique devient plus que palpable dans sa célèbre trilogie qui commence par Ségou ; les murs de terre (1984), où elle retrace l'histoire du vieil Empire du Mali aux 17e, 18e et 19e siècles, pour finir avec le retour en Guadeloupe « en traversant la mangrove » en 1989.
Cependant, son écriture agréable et puissante la propulse vers les sommets d’une excellence formelle où la prise en compte du genre est essentielle et marque sa différence par rapport à des classiques tels qu’Aimé Césaire, Édouard Glissant et Emily Brontë.
L'expression littéraire singulière de Maryse Condé – elle a exploré presque tous les genres – se rattache à un style forgé par l'exercice d'une écriture féminine qui a émergé, avec une grande splendeur, entre les années 70 et 90 aux Antilles francophones, avec celles d'une autre grande Guadeloupéenne, Simone Schwartz-Bart (1938) et plus tard de Gisèle Pineau (1956), qui a rehaussé de sa présence en 2017 le Salon international du Livre de la Havane.
Toutes trois lauréates, à des époques différentes, du Prix Carbet de la Caraïbe, fondé par Édouard Glissant en 1990, elles suivent la voie tracée par la Haïtienne Marie Vieux-Chauvet (1916-1973), empruntée par la suite par sa compatriote Marie-Célie Agnant (1953), aujourd’hui installée dans la communauté des Haïtiens en exil dans la ville de Montréal.
En novembre 2010, la Casa de las Américas a dédié à l'œuvre de Maryse Condé sa prestigieuse « Semaine de l'Auteur » à laquelle elle a participé – en provenance du romantique village guadeloupéen de Montebello – avec son mari, le traducteur britannique Richard Philcox.
L'île de Guadeloupe compte déjà deux prix Nobel, celui décerné à Saint-John Perse en 1960, et à présent celui de Maryse Condé, à l'automne 2018. La prochaine édition du Prix Carbet 2018 se déroulera précisément en Guadeloupe, sous les auspices d'une figure légendaire telle que Simone Schwartz-Bart.
La joie et la satisfaction sont aussi immenses qu’indescriptibles. Bienvenue au Nobel, peu importe comment on veut l’appeler, Maryse Condé, figure extraordinaire des lettres du monde.
Fre CASTRO yo toujou di ,premyeman yo se KIBEN ,apre yo se KARAYIBEYEN.
Se lan OPTIK sa a,yo ANSEYE ISTWA REVOLISYON AYISYEN an lan tout LEKOL KIBA.
Men OMAJ GRANMA bay MARYSE CONDE:
http://fr.granma.cu/cultura/2018-11-06/un-prix-nobel-pour-maryse-conde
Un prix Nobel pour Maryse Condé
La romancière et dramaturge née en Guadeloupe en 1937 a remporté le prix Nobel alternatif de littérature annoncé par l'Académie suédoise
Auteur: Nancy Morejon | internet@granma.cu
6 novembre 2018 11:11:34
LES médias d'information, la presse écrite, les sites Internet les plus variés, y compris la plupart des réseaux sociaux numériques, se sont empressés de répandre la nouvelle aux quatre vents : la romancière et dramaturge née en Guadeloupe en 1937, Maryse Condé, a remporté le prix Nobel alternatif de littérature annoncé par l'Académie suédoise, paradoxalement, le 12 octobre 2018. Il s'agit d'un prix international nouvellement créé, appelé par certains « le Nobel alternatif ».
Quelle que soit sa catégorie, alternative ou non, c'est un prix bien mérité qui situe à sa juste place l'excellence littéraire d'une écrivaine qui, plongeant ses racines dans la tradition la plus raffinée des lettres françaises, explore et intègre dans son univers littéraire l'expérience linguistique créole afin d'installer dans l'imaginaire du lecteur commun la conscience d'une identité insulaire forgée au cours de l'histoire. On peut affirmer que dans l'œuvre de Maryse Condé, l'histoire émerge en permanence, dépouillée de tout éclat littéraire, parfois reproduite et, dans de nombreux cas, remise en question.
Patrick Chamoiseau et Raphaël Confiant, dans leur livre Lettres créoles (2005), soulignent que, Maryse ayant vécu dans la Guinée de Sekou Touré, le mythe de l'Afrique devient plus que palpable dans sa célèbre trilogie qui commence par Ségou ; les murs de terre (1984), où elle retrace l'histoire du vieil Empire du Mali aux 17e, 18e et 19e siècles, pour finir avec le retour en Guadeloupe « en traversant la mangrove » en 1989.
Cependant, son écriture agréable et puissante la propulse vers les sommets d’une excellence formelle où la prise en compte du genre est essentielle et marque sa différence par rapport à des classiques tels qu’Aimé Césaire, Édouard Glissant et Emily Brontë.
L'expression littéraire singulière de Maryse Condé – elle a exploré presque tous les genres – se rattache à un style forgé par l'exercice d'une écriture féminine qui a émergé, avec une grande splendeur, entre les années 70 et 90 aux Antilles francophones, avec celles d'une autre grande Guadeloupéenne, Simone Schwartz-Bart (1938) et plus tard de Gisèle Pineau (1956), qui a rehaussé de sa présence en 2017 le Salon international du Livre de la Havane.
Toutes trois lauréates, à des époques différentes, du Prix Carbet de la Caraïbe, fondé par Édouard Glissant en 1990, elles suivent la voie tracée par la Haïtienne Marie Vieux-Chauvet (1916-1973), empruntée par la suite par sa compatriote Marie-Célie Agnant (1953), aujourd’hui installée dans la communauté des Haïtiens en exil dans la ville de Montréal.
En novembre 2010, la Casa de las Américas a dédié à l'œuvre de Maryse Condé sa prestigieuse « Semaine de l'Auteur » à laquelle elle a participé – en provenance du romantique village guadeloupéen de Montebello – avec son mari, le traducteur britannique Richard Philcox.
L'île de Guadeloupe compte déjà deux prix Nobel, celui décerné à Saint-John Perse en 1960, et à présent celui de Maryse Condé, à l'automne 2018. La prochaine édition du Prix Carbet 2018 se déroulera précisément en Guadeloupe, sous les auspices d'une figure légendaire telle que Simone Schwartz-Bart.
La joie et la satisfaction sont aussi immenses qu’indescriptibles. Bienvenue au Nobel, peu importe comment on veut l’appeler, Maryse Condé, figure extraordinaire des lettres du monde.
Joel- Super Star
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Loisirs : Histoire
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Jeu de rôle: Le patriote
Re: Le prix NOBEL ALTERNATIF de LITTERATURE decerne a MARYSE CONDE
Maryse Condé a été récompensé par le prix Nobel alternatif de littérature
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