Haïti, désastre écologique né de la colonisation et de ...
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Haïti, désastre écologique né de la colonisation et de ...
Haïti, un désastre écologique né de la colonisation et de la pauvreté
JEREMIE (Haïti), 3 juin 2007 (AFP) - La seule source de revenus de Pierre-Jean Pordon, cultivateur de la région de Jérémie (ouest), est la vente de charbon de bois, pratiquée par des millions d'Haïtiens pauvres qui aggravent ainsi la déforestation, l'érosion des sols et la disparition de l'eau douce.
La Journée mondiale de l'environnement, célébrée mardi, n'évoque pas grand chose pour M. Pordon qui ne sait rien des effets de la coupe massive des arbres. "Je n'ai que ça pour vivre", dit-il, en montrant les grands sacs blancs déposés sur le côté de la route et contenant le seul combustible accessible pour la majorité de la population en Haïti.
Dans la région de Grande-Anse, quelques arbres ont survécu au massacre et donnent une idée de ce que fut la luxuriance de l'île d'Hispaniola (que partage Haïti avec la République dominicaine) au temps de sa découverte par Christophe Colomb: une zone tropicale peuplée de dizaines d'espèces: cocotiers, manguiers, papayers, acajou, flamboyants, tamarinier...
Pourtant Jean-Baptiste Chardonnier, menuisier à Jérémie, a du mal à trouver du bois pour confectionner meubles et cercueils. "Souvent il faut se contenter de bois de seconde classe", dit-il. "On ne trouve plus les beaux matériaux d'antan".
Au 15e siècle, Hispaniola était couverte à 80% de forêts, au début du 21e siècle, côté haïtien, ce chiffre est passé à moins de 3%. Dans l'intervalle, les planteurs, négociants du sucre, du café de l'indigo et des épices ont éliminé massivement les arbres au 18e siècle et exploité jusqu'à l'épuisement les esclaves et les sols. Le déboisement s'accélère pendant la Seconde Guerre mondiale lorsque des compagnies américaines défrichent pour planter du sisal et de l'hévéa pour les besoins de l'économie de guerre.
Il suffit de survoler l'île pour constater une différence radicale entre les deux pays qui la composent: en République dominicaine, il y a des arbres, aussitôt passé la frontière, en Haïti, les terres sont nues. Jusqu'à devenir autour de Port-au-Prince "une sorte de désert surpeuplé", comme le dit Christophe Wargny, spécialiste du pays, qui parle "d'un des pires exemples au monde de désastre écologique".
Les conséquences de cette nudité sont dévastatrices: sans racines pour la retenir sur les pentes fortes des mornes, la terre arable est lessivée à chaque averse tropicale, emmenée vers la mer, perdue à jamais. Depuis 1975, les surfaces cultivables ont diminué de moitié en Haïti alors que la majorité de la population est rurale et 80% vit avec moins de 2 dollars par jour. Les espèces animales qui habitaient les forêts ont également disparu ou se sont appauvries.
La coupe des arbres accélère également le ruissellement de la pluie sur le sol et l'eau ne pénètre plus la terre causant un assèchement des nappes phréatiques.
En revanche, l'eau qui dévale les mornes pousse vers la mer les égouts à ciel ouvert des bidonvilles de Port-au-Prince et provoque une pollution de la mer qui nuira durablement, selon les spécialistes, à la richesse halieutique de l'ancienne "Perle des Antilles".
JEREMIE (Haïti), 3 juin 2007 (AFP) - La seule source de revenus de Pierre-Jean Pordon, cultivateur de la région de Jérémie (ouest), est la vente de charbon de bois, pratiquée par des millions d'Haïtiens pauvres qui aggravent ainsi la déforestation, l'érosion des sols et la disparition de l'eau douce.
La Journée mondiale de l'environnement, célébrée mardi, n'évoque pas grand chose pour M. Pordon qui ne sait rien des effets de la coupe massive des arbres. "Je n'ai que ça pour vivre", dit-il, en montrant les grands sacs blancs déposés sur le côté de la route et contenant le seul combustible accessible pour la majorité de la population en Haïti.
Dans la région de Grande-Anse, quelques arbres ont survécu au massacre et donnent une idée de ce que fut la luxuriance de l'île d'Hispaniola (que partage Haïti avec la République dominicaine) au temps de sa découverte par Christophe Colomb: une zone tropicale peuplée de dizaines d'espèces: cocotiers, manguiers, papayers, acajou, flamboyants, tamarinier...
Pourtant Jean-Baptiste Chardonnier, menuisier à Jérémie, a du mal à trouver du bois pour confectionner meubles et cercueils. "Souvent il faut se contenter de bois de seconde classe", dit-il. "On ne trouve plus les beaux matériaux d'antan".
Au 15e siècle, Hispaniola était couverte à 80% de forêts, au début du 21e siècle, côté haïtien, ce chiffre est passé à moins de 3%. Dans l'intervalle, les planteurs, négociants du sucre, du café de l'indigo et des épices ont éliminé massivement les arbres au 18e siècle et exploité jusqu'à l'épuisement les esclaves et les sols. Le déboisement s'accélère pendant la Seconde Guerre mondiale lorsque des compagnies américaines défrichent pour planter du sisal et de l'hévéa pour les besoins de l'économie de guerre.
Il suffit de survoler l'île pour constater une différence radicale entre les deux pays qui la composent: en République dominicaine, il y a des arbres, aussitôt passé la frontière, en Haïti, les terres sont nues. Jusqu'à devenir autour de Port-au-Prince "une sorte de désert surpeuplé", comme le dit Christophe Wargny, spécialiste du pays, qui parle "d'un des pires exemples au monde de désastre écologique".
Les conséquences de cette nudité sont dévastatrices: sans racines pour la retenir sur les pentes fortes des mornes, la terre arable est lessivée à chaque averse tropicale, emmenée vers la mer, perdue à jamais. Depuis 1975, les surfaces cultivables ont diminué de moitié en Haïti alors que la majorité de la population est rurale et 80% vit avec moins de 2 dollars par jour. Les espèces animales qui habitaient les forêts ont également disparu ou se sont appauvries.
La coupe des arbres accélère également le ruissellement de la pluie sur le sol et l'eau ne pénètre plus la terre causant un assèchement des nappes phréatiques.
En revanche, l'eau qui dévale les mornes pousse vers la mer les égouts à ciel ouvert des bidonvilles de Port-au-Prince et provoque une pollution de la mer qui nuira durablement, selon les spécialistes, à la richesse halieutique de l'ancienne "Perle des Antilles".
gwotoro- Super Star
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Jeu de rôle: le balancier
Re: Haïti, désastre écologique né de la colonisation et de ...
Maintenant que le constat est etabi que comptons-nous faire?Il est intolerable que nos dirigeants se complaisent dans un laissez-grennen tandis que le pays disparaisse.Imaginons un peu ce que sera haiti dans vingt ans si rien n'est fait pour remedier cette catastrophe.Nous ne pouvons meme pas copier ce que font les autres pour preserver leurs forets?
Ce qui deconcerte est la lenteur des gouvernements haitiens à planifier pour resourdre cette crise qui menace la survie meme de la nation.On dirait qu'ils sont tous paralysés par l'insouciance et le mepris du danger qui nous menace. Nous faisons des elections pour elire des dirigeants qui se contentent de gerer les affaires courantes sans tenir compte du futur du pays.Comme l'a remarqué l'economiste Beaubeouf ,on ne planifie pas a long terme.Les problèmes ne manquent pas; nous en avons tant qu'il aura fallu peut-etre un demi siecle de bonne gestion pour les resourdre ,pourtant nous agissons comme s'il s'agissait de petits inconvenients qui se resoudront sans aucune intervention de l'etat.C'est vraiment inquietant ce qui se passe en haiti.La question du Dr Lominy à savoir que fait-on d'un etat en faillite devrait inciter tous les haitiens soucieux du devenir d'Haiti à la reflexion.C'est vraiment le cas de dire:" Pita pi tris."
Ce qui deconcerte est la lenteur des gouvernements haitiens à planifier pour resourdre cette crise qui menace la survie meme de la nation.On dirait qu'ils sont tous paralysés par l'insouciance et le mepris du danger qui nous menace. Nous faisons des elections pour elire des dirigeants qui se contentent de gerer les affaires courantes sans tenir compte du futur du pays.Comme l'a remarqué l'economiste Beaubeouf ,on ne planifie pas a long terme.Les problèmes ne manquent pas; nous en avons tant qu'il aura fallu peut-etre un demi siecle de bonne gestion pour les resourdre ,pourtant nous agissons comme s'il s'agissait de petits inconvenients qui se resoudront sans aucune intervention de l'etat.C'est vraiment inquietant ce qui se passe en haiti.La question du Dr Lominy à savoir que fait-on d'un etat en faillite devrait inciter tous les haitiens soucieux du devenir d'Haiti à la reflexion.C'est vraiment le cas de dire:" Pita pi tris."
Rodlam Sans Malice- Super Star
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Date d'inscription : 21/08/2006
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