DIGNITÉ
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DIGNITÉ
Dignité
Dialectique de la conscience souveraine et serve…
Par Camille Loty Malebranche
Les prétendus citoyens
dans nos « démocraties » ploutocratiques ne sont qu’une masse d’individus
faits rouage du système économique, et la société n’est plus qu’une collection
de reflets et d’ombres mimant par illusion d’optique, la vérité des maîtres cossus
des vies et des biens. Car humanité, citoyenneté et souveraineté sont
inséparables, or ne sont souverains dans la société que l’infime groupuscule
des riches qui possèdent autant le matériel, l’idéel que la cohue des individus
déshumanisés...
La
dignité, ce principe et finalité des
valeurs et de l’axiologie, est l’exigence de la primauté de l’homme sur tout ce
qui n’est pas l’homme. Il s’agit de consacrer l’humanité de l’individu et de la
société sur tout ce qui refuse la dimension humaine comme finalité et donc, les
ravale et les place loin de l’idéal d’accomplissement qui est l’élévation
globale, pluridimensionnelle de l’espèce. La dialectique du maître de l’esclave
prend l’allure d’une fiction sans référent possible où Hegel(1) fabule, se
fourvoie à vouloir démontrer que la proximité du monde réel à travailler,
rendrait libre l’esclave et le ferait même dominer le maître trop éloigné de la
réalité et donc perdant le contrôle de celle-ci. Car le maître, libre de son
temps - cet espace de vie et de tous les possibles de l’homme - se permet de
prendre du recul, se distancie du monde qui submerge l’esclave, et ainsi arrive
à comprendre les mécanismes de la psychologie et de la conscience serve de
l’esclave et à planifier la pérennité de sa domination. Le maître loin
d’appréhender la chose de la nature devenu monde par la perception et la
conception qu’y imprime l’homme pensant et agissant, saisit l’acteur,
c'est-à-dire l’esclave qui transforme la nature, et le réifie pour son propre
règne, sa propre suprématie! Ce, depuis le commencement du monde, l’histoire le
prouve, et comme une fatalité, les structures conçues par les maîtres gardent à
peu près les mêmes catégories de miséreux travailleurs et ouvriers, esclaves
des possédants auxquels appartiennent leur temps, leur corps, leur esprit et
leur vie… L’esclavage donc finit toujours par réifier l’individu, et en aucun
cas n’apporte la dignité qui peut le rendre pleinement Personne humaine. Si
nous avons fait ce détour vers la question de la liberté, c’est parce qu’un
être privé de sa propre volition quant à la menée et l’orientation de sa vie,
ne peut être digne de ses vocations humaines. La liberté étant la condition
indispensable pour qu’un homme puisse être jugé et évalué à travers l’action.
Misère et essentialisme de classe.
L’idéologie ne peut se saisir que d’un point de vue
holistique. Au lieu d’être un monolithe, elle est un écheveau de structures
intellectuelles, idéelles, matérielles enchevêtrées et ramifiées pour
constituer le ludique des systèmes sociaux économiques et politiques. C’est le
jeu féroce unitaire des institutions politiques,
économiques et culturelles sur l’élément humain visé par les planificateurs et
exploiteurs de la puissance structurale. Le plus grand dilemme dans la société
est l’essentialisation des contingences de naissance et de classe, imposée par
le traitement social de l’individu. La société se comporte donc comme une
métaphysique dispensatrice d’essence et de destin. Ceux qui sont nés par hasard
dans le cercle restreint de l’oligarchie prédatrice des masses, ont ipso facto
l’essence supérieure de leur origine et le destin de règne attaché à celle-ci. Une
essentialisation de l’appartenance sociale par les structures rendues entre
leurs mains et imposées à toutes les autres couches de la société grâce aux
institutions de reproduction sociale, finit par « diviniser »
l’oligarchie et inférioriser de manière durable les majorités. Comme des animaux
de horde, la plupart des individus,
passivement marchent au pas de l’ordre oligarchique. Pour s’en rendre compte,
il suffit d’observer les rues d’une ville aux heures dites de pointe! On y voit
combien la rection de la vie individuelle est totalement opérée selon les
péremptions des quelques cossus de l’industrie qui mènent la
« civilisation ». Les individus vivent et meurent à l’ombre des
intérêts qui leur échappent. Figés par l’exigence de subsistance qui les
collent à la performance forcée pour le système de production et l’ordre de
consommation en vogue. Tout ainsi se régule au rythme de cet ordre. Et les
illusions citoyennes du vote périodique s’abîment mollement à chaque élection
de représentants du peuple désigné par des partis et acquis à la cause de
l’oligarchie ploutocratique, maître de tous les pouvoirs. Nuances et remous
dans le même que les élections dans une société ploutocratique farouchement
opposée au changement! La mascarade démocratique soutenue par la foule des
folliculaires et journalistes de l’ordre dominant, au service direct des riches
familles ou consortiums propriétaires d’organes de presse, jouit d’un verbiage
élaboré pour édulcorer la face de la ploutocratie par une phraséologie démocratique.
L’on comprend que l’on retrouve comme première armée de l’hégémonie des pays du
centre sur le monde, les plus riches organes de presse internationaux vendant
les breloques rédhibitoires de la démocratie dénaturée des impérialistes
néocolonialistes, vantant les mérites de l’infamie mondiale! Les associations
de journalistes, financés par des nébuleuses politiques et commerciales,
s’autoproclamant défendeurs des droits de l’homme s’attachent davantage à
déblatérer contre tout mouvement révolutionnaire non électoraliste du sud qu’à
exiger le changement dans les pays d’où ils viennent. Les états voyous du
centre ou du nord, racistes, colonialistes, impérialistes, paupérisant et
affamant le monde sont donc juges et partis dans le discours dominant de la
presse à grands moyens financiers et à forte diffusion planétaire. Reste la
bonne presse, la presse alternative, organe des vraies sociétés civiles sans
but lucratif et sans financement caché, qui joue encore le rôle de conscience
des sociétés. Malheureusement noyée par les flots de moyens de la presse des
grands organes multimilliardaires, la presse alternative ne peut que de manière
très limitée aider à la moralisation du monde. Ainsi dans un monde où la
dignité et la déontologie journalistique est aussi rare que la pierre
philosophale, le mensonge officiel s’impose facilement et subrepticement comme
évangile social et vérité publique pour la masse servile désinformée à satiété au
gré riches.
Néohumanisme et rejet de l’essentialisme social.
Il est curieux que malgré toutes les connaissances
thésaurisées par ce que Marcuse(2) appelait « la théorie critique de la société »,
malgré toute l’élaboration discursive des intellectuels et chercheurs en
sciences humaines et sociales, malgré Ivan Illich et les antipsychiatres, les individus soient
encore dans les chaînes d’une mentalité féodale où la masse se constitue serfs passifs
des seigneurs de l’économie et de la politique. Il en est du monde comme de la
caverne de Platon, la pénombre des parois de l’ordre économique, l’urgence de
la production, l’injonction de la consommation, la drogue des loisirs sots
engoncent l’individu dans un univers d’ombres projetées où il croit vivre la
vérité et s’efforce de ressembler aux reflets venus du dehors. Car l’ordre
social en est un de prestidigitation idéologique et de rêves vendus à bon
marché pour éberluer le populo, prônant un individualisme du succès social de
l’homme et une fausse mobilité du destin majoritaire dans une société dynamique
dans les formes mais sauvagement statique dans son fond et ses buts finaux de
manipulation des masses pour le règne ploutocratique des oligarchies. L’exil de
l’écrit sérieux par l’ovation du télévisuel avec ses conneries populistes, n’en
finissent pas de fabriquer les comportements aux moules des cuistres enrichis
du star système et de la presse à sensation. Face à ce désastre humanitaire
dont nul ne fait allusion nulle part, il est indispensable qu’un nouvel
humanisme, un néohumanisme, soit fondé contre le structuralisme factuel responsable
de toutes les aliénations. Néohumanisme qui ne viendra point d’une métaphysique
affairiste et opportuniste préconisant la pensée soi disant positive comme
panacée à toutes les misères humaines, tout en demandant d’accepter le monde
tel qu’il est. Néohumanisme à la fois personnaliste et collectif, qui doit
pourvoir les masses des outils de mise commun de leur sort et destin afin de
permettre le mouvement de la libération contre les structures de l’effacement
ne vivant que par la complaisance et la passivité des majorités victimes de
leurs politiques. Réapprendre à l’individu déshumanisé, replié sur lui-même, à
ces tristes introvertis des mégapoles, le pouvoir de la mise en commun de leur
sort et des stratégies de lutte pour en sortir. Apprendre aux individus à
rejeter les appels à un zèle et une performance dont ils ne profitent guère des
usufruits et, où même quand ils en profitent matériellement, c’est contre leur
dignité et contre leurs semblables pour l’enrichissement des seigneurs de
l’ordre économique. Alors et alors seulement après que les masses eussent
désapprendre pour apprendre, le plus grand miracle social sera possible :
celui de la conscience souveraine se substituant peu à peu à la conscience
serve! Miracle de la masse servile jusque
là réifiée, réhabilitée en s’appropriant l’humanité par la conscience nouvelle.
Mais cette liberté sociale n’est en fait qu’une parcelle de la dignité
ontologique de l’homme. Puisque fort heureusement, jamais nul n’est totalement
bête ou chose quelque fortes que soient les moules abêtissants et réifiants des
systèmes de domination de l’homme par l’homme! L’évolution de l’homme ne va
doute pas vers l’ultrahumain teilhardien (3), mais ne saurait se pâmer dans les constructions systémiques
de l’économie et de la politique.
Métaphysique et dignité
Souvent les détracteurs du christianisme, contempteurs de
cette spiritualité unique où une dimension de Dieu se fait homme pour vivre,
mourir et ressusciter en vue de la libération plénière du genre humain,
s’acharne sur l’apôtre Paul, divulgateur de la sotériologie (4) de Jésus aux gentils du monde entier, de n’avoir pas
dénoncé l’esclavage dans sa prédication. À cela, mystique chrétien, sans aucun
aveu sectaire ou dénominationnel, je réponds, qu’aucune métaphysique ne
s’adonne directement au discours social. La métaphysique est d’abord un logos
sur l’être et de l’être, une philosophie du rapport de l’homme au fait d’être
et au sens de l’être spécifique qu’être l’étant humain. L’homilétique
paulinienne, en proclamant Jésus avec son œuvre salvifique de l’humanité, communique
le Dieu qui a créé l’homme à son image, Dieu que Jésus apporte au monde, armant
en même temps la foule servile qu’est ce monde, pour la Liberté plénière, celle
des rédemptorisés, celle qui refuse la fausse totalité des délires libertaires
pour ne pas être totalitaire, celle qui exige le primat de l’homme en toutes
choses, sur tout intérêt et sur toute logique de systèmes idéologiques tant
économiques que politiques. Voilà pourquoi, pétri de cette perspective
spiritualiste et humaniste - car l’évangile est un humanisme divin où Dieu épouse
l’humanité jusqu’à se faire Homme - la seule métaphysique qui me paraisse
acceptable, est celle du grand Nazaréen. Métaphysique qui, par l’Ascension
bouclant la mission terrestre du Christ Incarné, a montré à l’humanité la
dignité comme vocation ultime de l’Homme – vocation bien plus excellente que
celle des humanismes séculiers ou philosophiques - puisqu’elle hisse la
créature humaine au-dessus des structures systémiques et idéologiques,
au-dessus même des puissances célestes, aux côtés du trône divin, dans une fusion unique avec le Père Créateur dont il relève.
C’est donc d’abord, un ancrage dans l’essence même de
l’homme que la foi sans concession à la dignité humaine contre les dérives
d’une société proxénète d’un autre type, qui planifie la prostitution plurielle
des dimensions de l’homme forcé par elle de se nier et de se dénigrer pour
l’assimilation sociale. De cette assimilation découlent corruption et
entraliénation où en fait, c’est une chaîne d’aliénation par la corruption avec
comme maillon le plus abject et le plus criminel, le corrupteur essentialisant
ses méfaits par une axiologie de la négativité et de l’horreur qui entraîne
dans son univers délétère ses corrompus aliénés, lesquels s’identifient au
visage même de leur prédateurs. Passant de la barbarie primitive des
anthropophages tribaux à la barbarie civilisationnelle des systèmes
politico-économiques et idéologiques plus féroces que l’anthropophagie rituelle
des sorciers du passé, la ploutocratie actuelle ne laisse nulle place au primat
de l’humanisation de l’individu et de la société dévorée de sa propre blessure
spéculaire, blessure que lui renvoie son image hideuse et triste au miroir de
la civilisation des barbares. D’ailleurs, nous vivons, un monde où il n’y a point
d’inclusion sociale pour les non possédants, où l’intégration sociale elle-même
est une illusion, où ne prévalent que l’ostracisme de l’économisme avec ses
privilégiés profiteurs, ses maîtres assimilateurs dominateurs réificateurs broyant
la masse des dominés assimilés dans la jungle économique fondée sur la ruine de l’homme et de toute dignité!
1
Hegel in la phénoménologie de l’esprit
2
Marcuse dans L’homme unidimensionnel
3 De
Teilhard de Chardin
4 Doctrine du salut
Camille loty
Malebranche
Dialectique de la conscience souveraine et serve…
Par Camille Loty Malebranche
Les prétendus citoyens
dans nos « démocraties » ploutocratiques ne sont qu’une masse d’individus
faits rouage du système économique, et la société n’est plus qu’une collection
de reflets et d’ombres mimant par illusion d’optique, la vérité des maîtres cossus
des vies et des biens. Car humanité, citoyenneté et souveraineté sont
inséparables, or ne sont souverains dans la société que l’infime groupuscule
des riches qui possèdent autant le matériel, l’idéel que la cohue des individus
déshumanisés...
La
dignité, ce principe et finalité des
valeurs et de l’axiologie, est l’exigence de la primauté de l’homme sur tout ce
qui n’est pas l’homme. Il s’agit de consacrer l’humanité de l’individu et de la
société sur tout ce qui refuse la dimension humaine comme finalité et donc, les
ravale et les place loin de l’idéal d’accomplissement qui est l’élévation
globale, pluridimensionnelle de l’espèce. La dialectique du maître de l’esclave
prend l’allure d’une fiction sans référent possible où Hegel(1) fabule, se
fourvoie à vouloir démontrer que la proximité du monde réel à travailler,
rendrait libre l’esclave et le ferait même dominer le maître trop éloigné de la
réalité et donc perdant le contrôle de celle-ci. Car le maître, libre de son
temps - cet espace de vie et de tous les possibles de l’homme - se permet de
prendre du recul, se distancie du monde qui submerge l’esclave, et ainsi arrive
à comprendre les mécanismes de la psychologie et de la conscience serve de
l’esclave et à planifier la pérennité de sa domination. Le maître loin
d’appréhender la chose de la nature devenu monde par la perception et la
conception qu’y imprime l’homme pensant et agissant, saisit l’acteur,
c'est-à-dire l’esclave qui transforme la nature, et le réifie pour son propre
règne, sa propre suprématie! Ce, depuis le commencement du monde, l’histoire le
prouve, et comme une fatalité, les structures conçues par les maîtres gardent à
peu près les mêmes catégories de miséreux travailleurs et ouvriers, esclaves
des possédants auxquels appartiennent leur temps, leur corps, leur esprit et
leur vie… L’esclavage donc finit toujours par réifier l’individu, et en aucun
cas n’apporte la dignité qui peut le rendre pleinement Personne humaine. Si
nous avons fait ce détour vers la question de la liberté, c’est parce qu’un
être privé de sa propre volition quant à la menée et l’orientation de sa vie,
ne peut être digne de ses vocations humaines. La liberté étant la condition
indispensable pour qu’un homme puisse être jugé et évalué à travers l’action.
Misère et essentialisme de classe.
L’idéologie ne peut se saisir que d’un point de vue
holistique. Au lieu d’être un monolithe, elle est un écheveau de structures
intellectuelles, idéelles, matérielles enchevêtrées et ramifiées pour
constituer le ludique des systèmes sociaux économiques et politiques. C’est le
jeu féroce unitaire des institutions politiques,
économiques et culturelles sur l’élément humain visé par les planificateurs et
exploiteurs de la puissance structurale. Le plus grand dilemme dans la société
est l’essentialisation des contingences de naissance et de classe, imposée par
le traitement social de l’individu. La société se comporte donc comme une
métaphysique dispensatrice d’essence et de destin. Ceux qui sont nés par hasard
dans le cercle restreint de l’oligarchie prédatrice des masses, ont ipso facto
l’essence supérieure de leur origine et le destin de règne attaché à celle-ci. Une
essentialisation de l’appartenance sociale par les structures rendues entre
leurs mains et imposées à toutes les autres couches de la société grâce aux
institutions de reproduction sociale, finit par « diviniser »
l’oligarchie et inférioriser de manière durable les majorités. Comme des animaux
de horde, la plupart des individus,
passivement marchent au pas de l’ordre oligarchique. Pour s’en rendre compte,
il suffit d’observer les rues d’une ville aux heures dites de pointe! On y voit
combien la rection de la vie individuelle est totalement opérée selon les
péremptions des quelques cossus de l’industrie qui mènent la
« civilisation ». Les individus vivent et meurent à l’ombre des
intérêts qui leur échappent. Figés par l’exigence de subsistance qui les
collent à la performance forcée pour le système de production et l’ordre de
consommation en vogue. Tout ainsi se régule au rythme de cet ordre. Et les
illusions citoyennes du vote périodique s’abîment mollement à chaque élection
de représentants du peuple désigné par des partis et acquis à la cause de
l’oligarchie ploutocratique, maître de tous les pouvoirs. Nuances et remous
dans le même que les élections dans une société ploutocratique farouchement
opposée au changement! La mascarade démocratique soutenue par la foule des
folliculaires et journalistes de l’ordre dominant, au service direct des riches
familles ou consortiums propriétaires d’organes de presse, jouit d’un verbiage
élaboré pour édulcorer la face de la ploutocratie par une phraséologie démocratique.
L’on comprend que l’on retrouve comme première armée de l’hégémonie des pays du
centre sur le monde, les plus riches organes de presse internationaux vendant
les breloques rédhibitoires de la démocratie dénaturée des impérialistes
néocolonialistes, vantant les mérites de l’infamie mondiale! Les associations
de journalistes, financés par des nébuleuses politiques et commerciales,
s’autoproclamant défendeurs des droits de l’homme s’attachent davantage à
déblatérer contre tout mouvement révolutionnaire non électoraliste du sud qu’à
exiger le changement dans les pays d’où ils viennent. Les états voyous du
centre ou du nord, racistes, colonialistes, impérialistes, paupérisant et
affamant le monde sont donc juges et partis dans le discours dominant de la
presse à grands moyens financiers et à forte diffusion planétaire. Reste la
bonne presse, la presse alternative, organe des vraies sociétés civiles sans
but lucratif et sans financement caché, qui joue encore le rôle de conscience
des sociétés. Malheureusement noyée par les flots de moyens de la presse des
grands organes multimilliardaires, la presse alternative ne peut que de manière
très limitée aider à la moralisation du monde. Ainsi dans un monde où la
dignité et la déontologie journalistique est aussi rare que la pierre
philosophale, le mensonge officiel s’impose facilement et subrepticement comme
évangile social et vérité publique pour la masse servile désinformée à satiété au
gré riches.
Néohumanisme et rejet de l’essentialisme social.
Il est curieux que malgré toutes les connaissances
thésaurisées par ce que Marcuse(2) appelait « la théorie critique de la société »,
malgré toute l’élaboration discursive des intellectuels et chercheurs en
sciences humaines et sociales, malgré Ivan Illich et les antipsychiatres, les individus soient
encore dans les chaînes d’une mentalité féodale où la masse se constitue serfs passifs
des seigneurs de l’économie et de la politique. Il en est du monde comme de la
caverne de Platon, la pénombre des parois de l’ordre économique, l’urgence de
la production, l’injonction de la consommation, la drogue des loisirs sots
engoncent l’individu dans un univers d’ombres projetées où il croit vivre la
vérité et s’efforce de ressembler aux reflets venus du dehors. Car l’ordre
social en est un de prestidigitation idéologique et de rêves vendus à bon
marché pour éberluer le populo, prônant un individualisme du succès social de
l’homme et une fausse mobilité du destin majoritaire dans une société dynamique
dans les formes mais sauvagement statique dans son fond et ses buts finaux de
manipulation des masses pour le règne ploutocratique des oligarchies. L’exil de
l’écrit sérieux par l’ovation du télévisuel avec ses conneries populistes, n’en
finissent pas de fabriquer les comportements aux moules des cuistres enrichis
du star système et de la presse à sensation. Face à ce désastre humanitaire
dont nul ne fait allusion nulle part, il est indispensable qu’un nouvel
humanisme, un néohumanisme, soit fondé contre le structuralisme factuel responsable
de toutes les aliénations. Néohumanisme qui ne viendra point d’une métaphysique
affairiste et opportuniste préconisant la pensée soi disant positive comme
panacée à toutes les misères humaines, tout en demandant d’accepter le monde
tel qu’il est. Néohumanisme à la fois personnaliste et collectif, qui doit
pourvoir les masses des outils de mise commun de leur sort et destin afin de
permettre le mouvement de la libération contre les structures de l’effacement
ne vivant que par la complaisance et la passivité des majorités victimes de
leurs politiques. Réapprendre à l’individu déshumanisé, replié sur lui-même, à
ces tristes introvertis des mégapoles, le pouvoir de la mise en commun de leur
sort et des stratégies de lutte pour en sortir. Apprendre aux individus à
rejeter les appels à un zèle et une performance dont ils ne profitent guère des
usufruits et, où même quand ils en profitent matériellement, c’est contre leur
dignité et contre leurs semblables pour l’enrichissement des seigneurs de
l’ordre économique. Alors et alors seulement après que les masses eussent
désapprendre pour apprendre, le plus grand miracle social sera possible :
celui de la conscience souveraine se substituant peu à peu à la conscience
serve! Miracle de la masse servile jusque
là réifiée, réhabilitée en s’appropriant l’humanité par la conscience nouvelle.
Mais cette liberté sociale n’est en fait qu’une parcelle de la dignité
ontologique de l’homme. Puisque fort heureusement, jamais nul n’est totalement
bête ou chose quelque fortes que soient les moules abêtissants et réifiants des
systèmes de domination de l’homme par l’homme! L’évolution de l’homme ne va
doute pas vers l’ultrahumain teilhardien (3), mais ne saurait se pâmer dans les constructions systémiques
de l’économie et de la politique.
Métaphysique et dignité
Souvent les détracteurs du christianisme, contempteurs de
cette spiritualité unique où une dimension de Dieu se fait homme pour vivre,
mourir et ressusciter en vue de la libération plénière du genre humain,
s’acharne sur l’apôtre Paul, divulgateur de la sotériologie (4) de Jésus aux gentils du monde entier, de n’avoir pas
dénoncé l’esclavage dans sa prédication. À cela, mystique chrétien, sans aucun
aveu sectaire ou dénominationnel, je réponds, qu’aucune métaphysique ne
s’adonne directement au discours social. La métaphysique est d’abord un logos
sur l’être et de l’être, une philosophie du rapport de l’homme au fait d’être
et au sens de l’être spécifique qu’être l’étant humain. L’homilétique
paulinienne, en proclamant Jésus avec son œuvre salvifique de l’humanité, communique
le Dieu qui a créé l’homme à son image, Dieu que Jésus apporte au monde, armant
en même temps la foule servile qu’est ce monde, pour la Liberté plénière, celle
des rédemptorisés, celle qui refuse la fausse totalité des délires libertaires
pour ne pas être totalitaire, celle qui exige le primat de l’homme en toutes
choses, sur tout intérêt et sur toute logique de systèmes idéologiques tant
économiques que politiques. Voilà pourquoi, pétri de cette perspective
spiritualiste et humaniste - car l’évangile est un humanisme divin où Dieu épouse
l’humanité jusqu’à se faire Homme - la seule métaphysique qui me paraisse
acceptable, est celle du grand Nazaréen. Métaphysique qui, par l’Ascension
bouclant la mission terrestre du Christ Incarné, a montré à l’humanité la
dignité comme vocation ultime de l’Homme – vocation bien plus excellente que
celle des humanismes séculiers ou philosophiques - puisqu’elle hisse la
créature humaine au-dessus des structures systémiques et idéologiques,
au-dessus même des puissances célestes, aux côtés du trône divin, dans une fusion unique avec le Père Créateur dont il relève.
C’est donc d’abord, un ancrage dans l’essence même de
l’homme que la foi sans concession à la dignité humaine contre les dérives
d’une société proxénète d’un autre type, qui planifie la prostitution plurielle
des dimensions de l’homme forcé par elle de se nier et de se dénigrer pour
l’assimilation sociale. De cette assimilation découlent corruption et
entraliénation où en fait, c’est une chaîne d’aliénation par la corruption avec
comme maillon le plus abject et le plus criminel, le corrupteur essentialisant
ses méfaits par une axiologie de la négativité et de l’horreur qui entraîne
dans son univers délétère ses corrompus aliénés, lesquels s’identifient au
visage même de leur prédateurs. Passant de la barbarie primitive des
anthropophages tribaux à la barbarie civilisationnelle des systèmes
politico-économiques et idéologiques plus féroces que l’anthropophagie rituelle
des sorciers du passé, la ploutocratie actuelle ne laisse nulle place au primat
de l’humanisation de l’individu et de la société dévorée de sa propre blessure
spéculaire, blessure que lui renvoie son image hideuse et triste au miroir de
la civilisation des barbares. D’ailleurs, nous vivons, un monde où il n’y a point
d’inclusion sociale pour les non possédants, où l’intégration sociale elle-même
est une illusion, où ne prévalent que l’ostracisme de l’économisme avec ses
privilégiés profiteurs, ses maîtres assimilateurs dominateurs réificateurs broyant
la masse des dominés assimilés dans la jungle économique fondée sur la ruine de l’homme et de toute dignité!
1
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Marcuse dans L’homme unidimensionnel
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