Hommage bien mérité au maestro Hulrick Pierre-Louis
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Hommage bien mérité au maestro Hulrick Pierre-Louis
Le légendaire maestro du grand Orchestre Septentrional, Hulrick Pierre-Louis actuellement en retraite <table cellSpacing=0 cellPadding=2 width="100%" border=0><tr><td align=middle></TD></TR> <tr><td class=BodyTextSmall>Ulrick Pierre-Louis (âgé alors de 20 ans) entouré de son groupe</TD></TR></TABLE> |
(Photo: Moranvil) |
Pierre-Louis, chef d'orchestre et saxophoniste
L'histoire de notre glorieuse nation fourmille d'hommes exceptionnels qui, dans presque tous les domaines (scientifique, littéraire, artistique, etc.), peuvent se ranger d'égal à égal parmi les plus grands de ce monde. A vouloir énumérer une liste, même partielle, de ceux-là, on se fourvoierait complètement, tant le nombre est impressionnant. Cependant, si avec calme et lucidité, on se met à scruter uniquement le côté septentrion de notre firmament musical, on repérerait sans aucune difficulté l'une de nos plus brillantes étoiles incarnée en un homme pourtant très simple et très humble. Il s'agit du légendaire chef d'orchestre, guitariste, flûtiste et saxophoniste Hulric Pierre-Louis. (Son nom complet est Hulric Elima Maurice Solon Pierre-Louis).
L'année même de la naissance d'Hulric (1928) coïncide avec l'un des tournants majeurs de l'histoire littéraire et culturelle tant de notre pays que du monde noir. Elle marque, en effet, la publication de Ainsi Parla l'Oncle du docteur Jean Price-Mars (natif de la Grande Rivière du Nord), essai ethnographique qui allait servir de guide et de référence au mouvement indigéniste haïtien et même à celui de la Négritude en 1935, dans le Quartier Latin, à Paris.
C'est justement Duty (4e section communale de l'Acul du Nord) qui a vu naître Hulric Pierre-Louis le 22 septembre 1928, fils de Constant Pierre-Louis et de Andréa Pierre, tous deux Capois pur sucre. L'année suivante, cette dernière, couturière de profession, regagne le Cap-Haïtien pour y vivre dignement avec son bébé. En 1935, l'enfant est frappé par un très grave deuil, avec la mort de sa mère. Il élit alors domicile chez son père, à la rue 22. Ce tailleur et coiffeur, mais aussi guitariste et ancien flûtiste à la fanfare du Cap vers le milieu des années 1920, luttera du bec et des ongles afin d'assurer le meilleur enseignement et la meilleure éducation possibles à ses enfants (dont Lucien Pierre-Louis, ancien trompettiste de Septen et la future Mme Luc Vincent). A la fin de l'année scolaire 1936 - 1937, Hulric quitte l'Institution Marius Lévy pour poursuivre ses études primaires chez les Frères de l'Instruction Chrétienne, où la formation musicale était un complément de bonne éducation. Immédiatement, le jeune écolier commence à s'initier aux rudiments du solfège sous la direction du proviseur, le Père Doroté (un Belge) et de M. Davous Gilles, un brillant musicien haïtien. Entre-temps, il reçoit quelques principes de base de guitare d'Ernest Colas et d'un prénommé Michelet. Après près de deux années de progrès remarquables, M. Pierre-Louis confie son fiston aux meilleurs professeurs de musique de la ville. D'abord, de 1939 à 1941 (environ), il sera confié au pasteur Saint Armand Gabriel pour des cours de guitare classique. Sitôt après le départ de ce dernier en mission évangélique pour la Jamaïque, le non moins célèbre guitariste Edouard Cosifi allait continuer à assurer pendant deux années consécutives la formation du jeune Pierre-Louis. Peu de temps après, l'étudiant entame des leçons de flûte traversière auprès du musicien militaire David Désamours, ancien directeur musical de la Fondation Vincent.
En octobre 1942, quand Hulric entre en classes secondaires au Lycée Philippe Guerrier, était mis sur pied un groupe musical - Ensemble Symphonia - formé de lycéens et d'autres jeunes musiciens amateurs de la ville. Il se jette sur l'occasion pour y tenir la guitare, ayant, à ses côtés, Jacob Germain et Jacques Mompremier. Bien que ce groupe n'eût duré qu'environ deux années scolaires (1942 - 1943, 1943 - 1944), ces trois mousquetaires allaient faire ensemble un bon bout de chemin. Effectivement, vers la fin de 1944, comme première réalisation commune, ils fonderont le Trio Symphonia (Jacob Germain, chanteur, Hulric Pierre-Louis et Jacques Mompremier, guitare).
Tout marche relativement bien. Toujours est-il, jusqu'ici, la musique est le violon d'Ingres d'Hulric. Elève brillant, une seule passion l'obsède : terminer ses études secondaires en vue d'apprendre une profession libérale. D'ailleurs, il admet que : «Certes, j'aimais la musique, mais je m'y adonnais juste pour m'amuser. Je n'avais jamais eu l'idée de faire une carrière professionnelle dans ce noble domaine. Jusqu'à l'âge de dix-sept ans, tout mon rêve était de devenir ingénieur civil ou d'embrasser une autre carrière. C'est accidentellement, disons mieux, c'est la mort de mon père qui m'a conduit vers la profession de musicien. »
En effet, en avril 1946, son père, âgé de 41 ans, rend l'âme subitement. A la fin de cette même année scolaire, quoique admis en seconde, nécessité faisant loi, Hulric dépose pour jamais son sac d'écolier, prend sa guitare et intègre avec Germain et Mompremier le très populaire Jazz Youyou du joueur de soprano Cirius « Youyou » Henri (né au Borgne entre 1907 et 1909), un ami de son père défunt. Il commence alors un long pèlerinage musical.
Malheureusement, deux incidents banaux allaient écourter son séjour chez Youyou. Homme de conviction et de caractère, Pierre-Louis refuse de donner « ochan » à un militaire puissant lors d'un bal à Bahon, le 19 mars 1947. Car, il pense que : « Le musicien doit plaire à un public et non à un homme ». Il sera alors vu d'un très mauvais oeil par son maestro. Un peu moins de six mois plus tard (début septembre 1947), un autre s'ensuit. Youyou s'emporte en voyant son guitariste s'entraîner au saxophone au cours d'un intermède, prétextant que « si je devenais saxophoniste, je pourrais un beau jour lui ravir son ensemble... » Refusant de prêter l'oreille aux explications données par Hulric, une dispute vive et orageuse éclata. Ce sera la goutte d'eau qui allait renverser le vase. Le jeune musicien et ses deux amis alors plient bagage et forment le Trio Astoria (donc, le même Trio Symphonia, avec comme seule différence, Pierre-Louis et Mompremier tiendront successivement désormais le saxophone alto et la trompette).
Puisque le trio n'arrive pas à faire recette en dépit de la bonne qualité de son répertoire, la sagacité d'Hulric lui dicte de solliciter une fusion avec le Quatuor Septentrional qui à ce moment tenait le haut du pavé. De plus, augurait-il : « Pour bons que nous fussions, ni l'une ni l'autre des formations n'allaient pas pouvoir tenir pendant longtemps. Le besoin d'un plus large ensemble se faisait énormément sentir dans la ville à l'époque. » Alors, il suggère une fusion aux gars du Quatuor. Mais ce fut peine perdue.
En avril 1948, une première lueur d'espoir se montre à l'horizon. Maître Frédéric Magny invite le Quatuor Septentrional à se produire dans le « Cercle Aurore » dont il assure la direction. Jean Menuau, leader de ce groupe, ayant besoin d'un saxophoniste pour renforcer sa ligne, fait alors appel à Hulric Pierre-Louis. Solidaire, ce dernier rappelle à Menuau sa demande, car « je n'avais pas voulu partir seul en laissant de côté Jacob et Jacques. A dire vrai, le saxophoniste suffisait, mais je pensais que c'était une occasion en or d'amorcer la fusion. » Il accepte, mais c'est seulement pour l'espace de la simple soirée.
Toutefois, Hulric n'a jamais jeté le manche après la cognée. A la guerre, comme à la guerre. A l'instar de « L'Ami importun » (Luc 18 : 1 - , il continue à exprimer sa requête avec insistance. Ayant demandé, il allait recevoir. Comme par un joli miracle, le Jazz Capois ne peut répondre ni à l'invitation de Mme Antonia Pierre-Louis (pour la Saint-Jacques, à la Plaine du Nord, le 24 juillet) ni à celle de Mme Cazalès Maisoneuve-Duvivier (pour la Sainte-Anne, à Limonade, les 25, 26 et 27 juillet). Nous raconte Léandre Fidèle, guitariste et membre fondateur du Quatuor et de Septen (affirmation appuyée par son frère Rigaud Fidèle, trompettiste, membre fondateur de l'Orchestre Septentrional) : « Mme Duvivier, parente à moi, nous a alors demandé de suppléer au Jazz Capois. Ainsi, nous avions fait appel de nouveau au trio d'Hulric et à deux ou trois autres musiciens. C'est ainsi qu'après la réussite totale et aussi très inattendue des soirées champêtres organisées du 24 au 27 juillet 1948, nous avions décidé de former l'Orchestre Septentrional d'Haïti. »
Les choses marchent, mais très lentement, au point même de pousser plus d'un au découragement. Vers la fin de l'année 1950, Pierre-Louis est appelé aux commandes, succédant à Jean Menuau, le premier maestro du groupe. « Comme [l'un de] nos aïeux aux bras forts », il allait resserrer à jamais les rangs de l'ensemble. Rigaud Fidèle lui-même avouera : « On doit rendre hommage à la vérité. Sans Hulric Pierre-Louis, Septen ne serait jamais le Septen qu'on a aujourd'hui. Sans conteste, on lui doit d'avoir permis à l'orchestre de traverser 58 années d'existence ... »
Une telle entreprise tient vraiment de la gageure. En plus, n'oublions pas que nous sommes en 1948, donc, bientôt dans les années 1950. Nous sommes au Cap-Haïtien, à plus de 250 km de la capitale. Or, une conception saugrenue et anachronique veut que seul soit bon et acceptable ce qui vient de « La République de Port-au-Prince » (bien sûr, quand nous ne pouvons pas le faire venir de l'étranger). Nous sommes à l'époque de la toute puissance du Super Jazz des Jeunes, à l'âge d'or de l'Orchestre Issa El Saieh, à la domination de l'Ensemble Ernest Lamy (1952 - 1955), à la montée de l'Ensemble Aux Calebasses (1955), au zénith de l'Ensemble du Casino International d'Haïti (1956), à l'adulation des brillants jeunes de l'Ensemble Latino (1957 - 1959), à la montée en flèche des genres urbains compas direct (vers 1958) et cadence rampa (vers 1961). Comment, ciel, pouvait-on oser espérer un triomphe éventuel de Septen !
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Louis Carl Saint Jean
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Rico- Super Star
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Re: Hommage bien mérité au maestro Hulrick Pierre-Louis
L'homme merite l'admiration de tous les haitiens et des capois en particulier.Si je me rappelle bien c'est mon ami d'enfance Jean Claude Duvivier qui m'avait parlé de la formation de l'orchestre Septentrional.A l'epoque j'etais un fanatique du jazz capois avec le chanteur Marcel Biff qui perit tragiquement en mer.
Maestro Pierre-Louis que Dieu vous conserve ;Joyeux Noel et bonne et heureuse année.
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Rodlam Sans Malice- Super Star
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Re: Hommage bien mérité au maestro Hulrick Pierre-Louis
Messieurs,
Dans ma jeunesse,il y avait un petit groupe musical Capois,dont j'étais très friand ,c'était "LES CHARMEURS DU CAP"
Qui étaient ces messieurs.Sont ils encore vivants.
Et puis "Yon ti Siwo" ak Jocelyne Beroard:
https://www.youtube.com/watch?v=CdSeTKzJOEw&feature=related
Dans ma jeunesse,il y avait un petit groupe musical Capois,dont j'étais très friand ,c'était "LES CHARMEURS DU CAP"
Qui étaient ces messieurs.Sont ils encore vivants.
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Joel- Super Star
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Re: Hommage bien mérité au maestro Hulrick Pierre-Louis
malheureusement j'avais deja laissé le cap,je les appreciais aussi ces talentueux musiciens.pourquoi ne pouvons-nous pas entendre tous les disques sur youtube sans interruption?
Rodlam Sans Malice- Super Star
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Re: Hommage bien mérité au maestro Hulrick Pierre-Louis
Rodlam Sans Malice a écrit:malheureusement j'avais deja laissé le cap,je les appreciais aussi ces talentueux musiciens.pourquoi ne pouvons-nous pas entendre tous les disques sur youtube sans interruption?
San Malis,
Ki sa w vle di pa "interruption"
Se 56k ou genyen ou byen "broadband"?
Joel- Super Star
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Re: Hommage bien mérité au maestro Hulrick Pierre-Louis
Se pa wap pale grek ak mwen?mwen kwè mwen genyen broadband ,lè mwen klike sou premiye tube li jwe net apre sa lot disk yo kamanse jwe epi yo stop yo rekomanse ankò tankou mwen tade moso Siro a net apre sa moso li chante ak tabou a li jwe ak interuptyon.
Rodlam Sans Malice- Super Star
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Re: Hommage bien mérité au maestro Hulrick Pierre-Louis
dufreined a écrit:
Devinez qui suis-je?
Born in the neighborhood of Quartier Morin in Cap Haitien in 1937,Roger Colas became popular in 1955 at the age of 18 years old after Maestro Ulrick Pierre Louis heard his voice in Radio Citadelle. Ulrick made him the lead vocal of his band Septentrional and Roger Colas became an instant wonder and the most popular singer ever from the Northern Part of Haiti.
He marked his musical career for his ability to sing at ease in different style of music like Bossa Nova-Ibo -Pétro-and especially Boléro like Ti Yayi- Marie-25em Anniversaire-Toi et Moi-Tu t'en vas-and the unforgettable Frédeline among others.
He was also known for singing easily in Spanish especially the music of the Mexican Augustin Lara like Solamente Una Vez -Maria Bonita and Noche de Ronda.
Like many Haitian artists Roger left Haiti to emigrate to the U.S.....at first in Florida and later in New York.While living in the Diaspora Roger Colas did a few solo albums before moving back to Haiti in the mid 1980's.
On September 15 1986, Roger Colas died in a car accident in Pétion Ville after a performance at Club International.
One secret about Roger Colas that many of you may not know about is
that he was also a very good tailor (Boss tailleur) and over the years
he made countless of uniforms for the band Septentrional.................like maestro Ulrick Pierre Louis said in an interview: It was also a way for Septen to help the popular singer make some extra money.............
Twenty years after his death..........let's keep this thread alive today in the memory of this Haitian Music Legend.
Rest in Peace Roger Colas
Professor Jean-Claude Vivens
http://kompamagazine.com/board/viewtopic.php?p=53794&sid=605c524d1fc63786ba98d20324d0427a
Invité- Invité
Re: Hommage bien mérité au maestro Hulrick Pierre-Louis
Roger Colas est parmi les plus grands chanteurs haitiens.Il est comparable a Guy Durosier, Dorismond ,Gerard Dupervil,Blain,etc.On apprend a tout age :je ne savais pas qu'il fut aussi tailleur.N'a-t-il pas ete aussi enrole au Corps d'aviation?Je ne me souviens plus.En tout cas il nous a laissés trop tot.
Rodlam Sans Malice- Super Star
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