Le Directeur du Cep Jacques Bernard démissione avec fracas

Jacques Bernard jette l'éponge


Le directeur général du Conseil électoral provisoire (CEP), Jacques Bernard, tourne définitivement le dos à cette institution. Il a pris cette décision peu de temps après la publication des nouveaux règlements de l'institution. La démission de Jacques Bernard vient de ralentir le processus électoral et pousse l'Exécutif à consulter différents secteurs du pays pour trouver un consensus
« Il y a des centaines de décisions à prendre chaque jour. Il m'est impossible de faire des va-et-vient, à longueur de journée, auprès du président du Conseil électoral pour trouver son approbation », a déclaré, Jacques Bernard, qui estime que ces nouveaux règlements généraux réduit son pouvoir de décision à sa plus simple expression.

M. Bernard a indiqué avoir manifesté à plusieurs reprises son profond désaccord avec les nouveaux règlements généraux qui l'empêchent même de procéder à des nominations dans l'appareil électoral.

Les nouveaux règlements généraux fixent les attributions du directeur général sous l'autorité du président du Conseil d'administration. Il doit s'assurer, entre autres, de l'organisation, de la direction, de la coordination, du contrôle et de la supervision des activités de l'institution électorale.

Dans un communiqué de presse clarifiant les motifs de sa démission, Jacques Bernard a précisé que la Direction générale, en tentant de démarrer avec le processus, s'est heurtée à des obstacles majeurs au sein du Conseil. « Un nombre important de Conseillers, très étrangers aux affaires électorales, semblent vouloir ignorer le travail colossal déjà accompli avec plus de quarante- trois mille travailleurs électoraux, sous-estimant ainsi aveuglément l'expérience acquise. Ces Conseillers se sont engagés à remettre en question l'ensemble des règlements internes de l'institution. A quelle fin? Enlever au Directeur Général toutes ses prérogatives et annuler son autorité sur les différentes entités affiliées à la Direction générale », a-t-il dit, soulignant qu'une telle approche est inacceptable à tout gestionnaire compétent.

De ce fait, le directeur démissionnaire avait menacé de tourner la page au cas où il y aurait un remaniement des anciens règlements généraux. Avant de prendre sa décision, il a précisé avoir participé à plusieurs séances de discussion avec les Conseillers au Palais national en présence des autorités gouvernementales et des partis politiques. « Malheureusement, ce fut peine perdue. Le dialogue ne fut qu'apparent, car le compromis recherché n'a pas été trouvé », a-t-il déploré.

Avec ces déclarations, Jacques Bernard rejette les propos du président de l'institution qui affirmait que l'élaboration de ces règlements était faite en accord avec le directeur général. Il remet aussi en cause les déclarations du conseiller Jacques Belzin qui qualifiait de rumeurs et de manoeuvres politiques les menaces de démission du directeur général. Il avait précisé qu'une entente a été trouvée avec le directeur sur les règlements généraux.