Jacques Édouard Alexis est démis de ses fonctions
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Jacques Édouard Alexis est démis de ses fonctions
Le premier ministre Jacques Édouard Alexis vient d'être renvoyé par le sénat de la République alors qu'au même instant, le président René Préval est en conférence avec des investisseurs sur la cherté de la vie et un secrétaire d'état de ce gouvernement déchu annonce qu'il doit se rendre au au Venézuela. Que pensez-vous de cette affaire?
Le départ d'Alexis va t-il alléger la situation?
Le départ d'Alexis va t-il alléger la situation?
Dernière édition par Nickie le Sam 12 Avr 2008 - 13:34, édité 1 fois
Nickie- Star plus
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premye minis Aleksi sove
Premye minis Aleksi sove.
16 senatè iresponsab revoke premye minis Aleksi.
Maskarad, ki fèt nan palman an jodiya, Radyo karaib melanje ak imlè rebi onsnè fefry rele desizyon istorik.
eske sa merite kontinye reflechi pou peyi sa ak tout bann moun sa yo.
Se yon wont
16 senatè iresponsab revoke premye minis Aleksi.
Maskarad, ki fèt nan palman an jodiya, Radyo karaib melanje ak imlè rebi onsnè fefry rele desizyon istorik.
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Re: Jacques Édouard Alexis est démis de ses fonctions
yo degajèt yo!
jafrikayiti- Super Star
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Re: Jacques Édouard Alexis est démis de ses fonctions
Comment le depart d'Alexis pourrait alleger la situation;etait-il responsable de ce desastre?On va voir les resultats.Les deboulonneurs doivent maintenant donner à manger au peuple.
Rodlam Sans Malice- Super Star
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Re: Jacques Édouard Alexis est démis de ses fonctions
Julien, fôw remaké tou ké senatè Lespwa yo lagé Alexis tou, yo lagé sô misyé ne men16 sénatè ki te siyen lèt la sèlman. Mtwouvé sa sé ou mank de kouraj, sé ou ak de de lach
Kanta radyo karayib, li jwen okazyon poul kenbé popilarité li alô ke Imlè Rebu ak Fevry sé 2 opôtunis kap pwofité, antouka, sa rèd
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Nickie- Star plus
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Re: Jacques Édouard Alexis est démis de ses fonctions
La Constitution de 1987 dit:
ARTICLE 165:
En cas de démission du Premier Ministre, le Gouvernement reste en place jusqu'à la nomination de son successeur pour expédier les affaires courantes.
Maintenant, quand est-ce qu'un PM est repute etre nomme: quand le president le propose pour approbation par le parlement ou quand le parlement approuve le choix du PM ?
ARTICLE 165:
En cas de démission du Premier Ministre, le Gouvernement reste en place jusqu'à la nomination de son successeur pour expédier les affaires courantes.
Maintenant, quand est-ce qu'un PM est repute etre nomme: quand le president le propose pour approbation par le parlement ou quand le parlement approuve le choix du PM ?
Dernière édition par gwotoro le Sam 12 Avr 2008 - 13:38, édité 3 fois
gwotoro- Super Star
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Re: Jacques Édouard Alexis est démis de ses fonctions
Roro, qui vivra verra, grangou klowôks la fèk kômansé koupé trip pèp la, malerezman.
Alexis n'est qu'une victime
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Nickie- Star plus
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Re: Jacques Édouard Alexis est démis de ses fonctions
Gwotoro, oui il doit rester en place pour libérer les affaires courantes, mais ce sénat va tout mettre en oeuvre pour qu'Alexis libère la primature; n'empêche qu'il n'est plus premier ministre; on doit tout recommencer
Nickie- Star plus
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Re: Jacques Édouard Alexis est démis de ses fonctions
Nickie a écrit:Julien, fôw remaké tou ké senatè Lespwa yo lagé Alexis tou, yo lagé sô misyé ne men16 sénatè ki te siyen lèt la sèlman. Mtwouvé sa sé ou mank de kouraj, sé ou ak de de lach
Kanta radyo karayib, li jwen okazyon poul kenbé popilarité li alô ke Imlè Rebu ak Fevry sé 2 opôtunis kap pwofité, antouka, sa rèd
Nickie,
Tout moun konnen kote Radyo Karayib kanpe.
Wi ranplase Alexis ,men tou si sitiyasyon an pa chanje e yo kite pèp lan fè fè yon dezyèm sòti,pa gen diskou prezidan ou byen nenpòt kilès lòt moun ki ap fè l kanpe non.
Tout moun ap pase!
Antan mwen ap ekri sa la ,kilès ki ap pale sou Radyo Karayib se STANLEY LUCAS,nèg ki pi responsab de sitiyasyon ke n ap viv la a;e se pou w konnen ke mesye Radyo Karayib yo ap aplodi misye!
Dernière édition par Joel le Sam 12 Avr 2008 - 13:52, édité 1 fois
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Re: Jacques Édouard Alexis est démis de ses fonctions
La Constitution de 1987 dit:
ARTICLE 129.4: Lorsque la demande d'interpellation aboutit à un vote de censure sur une question se rapportant au programme où à une déclaration de politique générale du Gouvernement, le Premier Ministre doit remettre au Président de la République, la démission de son Gouvernement.
ARTICLE 129.5: Le Président doit accepter cette démission et nommer un nouveau Premier Ministre, conformément aux dispositions de la Constitution.
ARTICLE 137: Le Président de la République choisit un Premier Ministre parmi les membres du parti ayant la majorité au Parlement. A défaut de cette majorité, le Président de la République choisit son Premier Ministre en consultation avec le Président du Sénat et celui de la Chambre des députés. Dans les deux (2) cas le choix doit être ratifié par le Parlement.
ARTICLE 137.1: Le Président de la République met fin aux fonctions du Premier Ministre sur la présentation par celui-ci de la démission du Gouvernement.
ARTICLE 165: En cas de démission du Premier Ministre, le Gouvernement reste en place jusqu'à la nomination de son successeur pour expédier les affaires courantes.
ARTICLE 158:Le Premier Ministre en accord avec le Président choisit les membres de son Cabinet ministériel et se présente devant le Parlement afin d'obtenir un vote de confiance sur sa déclaration de politique générale. Le vote a lieu au scrutin public et à la majorité absolue de chacune des deux (2) Chambres. Dans le cas d'un vote de non confiance par l'une des deux (2) Chambres, la procédure recommence.
C'est ce que j'ai trouve comme articles se rapportant a la censure et au remplacement d'un gouvernement dans la Constitution de 1987.
Selon ma lecture de ces articles, un PM est nomme apres l'approbation du choix du president par le Parlement, donc le gouvernement actuel expedie les affaires courantes jusqu'a ce moment-la.
A rappeler que le 14 mai de cette annee, le mandat de 10 senateurs arrivera a terme.
Pour une liste des senateurs, consultez le site (tres a jour je dois le reconnaitre): http://www.haiti-reference.com/politique/legislatif/senat.php
ARTICLE 129.4: Lorsque la demande d'interpellation aboutit à un vote de censure sur une question se rapportant au programme où à une déclaration de politique générale du Gouvernement, le Premier Ministre doit remettre au Président de la République, la démission de son Gouvernement.
ARTICLE 129.5: Le Président doit accepter cette démission et nommer un nouveau Premier Ministre, conformément aux dispositions de la Constitution.
ARTICLE 137: Le Président de la République choisit un Premier Ministre parmi les membres du parti ayant la majorité au Parlement. A défaut de cette majorité, le Président de la République choisit son Premier Ministre en consultation avec le Président du Sénat et celui de la Chambre des députés. Dans les deux (2) cas le choix doit être ratifié par le Parlement.
ARTICLE 137.1: Le Président de la République met fin aux fonctions du Premier Ministre sur la présentation par celui-ci de la démission du Gouvernement.
ARTICLE 165: En cas de démission du Premier Ministre, le Gouvernement reste en place jusqu'à la nomination de son successeur pour expédier les affaires courantes.
ARTICLE 158:Le Premier Ministre en accord avec le Président choisit les membres de son Cabinet ministériel et se présente devant le Parlement afin d'obtenir un vote de confiance sur sa déclaration de politique générale. Le vote a lieu au scrutin public et à la majorité absolue de chacune des deux (2) Chambres. Dans le cas d'un vote de non confiance par l'une des deux (2) Chambres, la procédure recommence.
C'est ce que j'ai trouve comme articles se rapportant a la censure et au remplacement d'un gouvernement dans la Constitution de 1987.
Selon ma lecture de ces articles, un PM est nomme apres l'approbation du choix du president par le Parlement, donc le gouvernement actuel expedie les affaires courantes jusqu'a ce moment-la.
A rappeler que le 14 mai de cette annee, le mandat de 10 senateurs arrivera a terme.
Pour une liste des senateurs, consultez le site (tres a jour je dois le reconnaitre): http://www.haiti-reference.com/politique/legislatif/senat.php
gwotoro- Super Star
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Re: Jacques Édouard Alexis est démis de ses fonctions
Depuis hier déjà il n'y plus de coalition gouvernementale au pouvoir: opl, fusion et l'alliance , famille lavalas ont laché l'ex pm. il va falloir à préval de trouver une autre majorité parlementaire. Je l'ai dis plusieurs fois dans divers commentaires nous sommes dans un régime parlemntaire. Et si les élections avaient lieu en temps et en heure peut etre que Préval ne serait pas dans cette situation.
Gouverner c'est prévoir dit on
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Re: Jacques Édouard Alexis est démis de ses fonctions
i support the departure of that government. we have to be rational about the reality in haiti. that government was incompetent from A to Z. never mind the motivation of the senators, that government was absolutely incompetent. it is time that we come up with something new. with something new, there is always a new chance, it is a new start. i am not afraid of a new beginning!!
why are so self-resigned? why are we so comfortable with the mediocre? i am not afraid of the future!!
let's keep trying until we get the real deal!!!!
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RB : L’irruption des émeutes de la faim aux Cayes, une ville traditionnellement
RB : L’irruption des émeutes de la faim aux Cayes, une ville traditionnellement calme et tranquille, vous a-t-elle surpris ?
MHM: Non pas du tout. Parce que, il ne fallait pas être devin pour anticiper ces manifestations, qui sont des émeutes de la faim, comme vous le dites. Parce que il y a eu une accumulation de ressentiments, de revendications, d’expressions d’insatisfaction, de manquements d’amélioration qui me fait présager l’orage. Ce qui est peut être surprenant, c’est la violence avec laquelle ces manifestations se sont présentées. Et surtout le fait que ça se soit rapidement et presque simultanément étendu à plusieurs villes de province et finalement à la capitale. C’est la caractéristique que l’on peut observer à propos de ces manifestations, mais pas les manifestations elles-mêmes.
RB : Le jeudi 3 avril 2008, l’insatisfaction et le mécontentement ont finalement fait irruption aux Cayes. La répercussion a sous peu embrasé le reste de la nation. Leslie Manigat avait énoncé une notion très pertinente, celle de l’affinité géopolitique régionale.
Compte tenu du point d’irruption, il y a-t-il lieu, dans cette conjoncture, de faire appel à cette notion dans l’analyse du mode de répercussion des émeutes de la faim ? Ou est-elle inapplicable ? Si non pourquoi ? Si oui pourquoi ?
MHM : Evidemment c’est une notion qui est chère au professeur Manigat. Vous le savez. Il y a effectivement cette notion d’affinité géopolitique régionale qui ce manifeste à différents moments de la vie nationale dans le passé. Mais ce qui est curieux, c’est que ce soit la ville des Cayes, qui ait commencé et lancé le mouvement. Généralement il y a 3 villes pilots qui donnent la température en quelque sorte d’une situation en Haïti. Il y a Petit-Goâve, Gonaïves et le Cap. Ceux sont ces trois villes qui en général, au moins pendant 25 à 30 ans, déclanchent des mouvements en Haïti. Et la ville des Cayes suit peut être après. Puisque vous parliez de surprise tout à l’heure, voilà un élément de surprise. Que le détonateur se soit manifesté aux Cayes. A partir des Cayes, évidemment, ça c’est étendu dans les villes avoisinantes, Cavaillon, St. Louis du Sud, Aquin. Et c’est quelques jours après, qu’on a parlé d’autres villes, bien entendu Gonaïves. Cela signifie, non pas un changement de cette politique régionale, mais cela signifie peut être une extension des foyers de contestations et des foyers de manifestations. C’est certain que les gens ont été assez surpris de constater que cette ville des Cayes, qui n’est pas soumise, qui n’est pas calme, mais cependant ce n’est pas elle en général qui porte le flambeau de la contestation, ceux sont d’autres villes du pays. Mais c’est à partir des Cayes, ce qu’on appelle la métropole du Sud, qui offre l’exemple historique de cette affinité géopolitique régionale dont vous parlez.
RB : Pour discréditer les émeutes de la faim, le gouvernement et ses supporteurs suggèrent qu’elles sont infiltrées par le secteur de la drogue et de la contrebande.
Croyez-vous qu’il en soit ainsi ?
MHM : Je ne sais pas. Je ne sais vraiment pas. Est-ce que le gouvernement a des éléments qui lui permettent d’affirmer cela ? Ce qui est certain, lorsqu’un mouvement se déclenche, comme ça s’est passé ces jours derniers, ce mouvement pratiquement devient incontrôlable. Il est probable qu’il y ait eu des infiltrations. Infiltration pas seulement des secteurs de la drogue et de la contrebande, il y a d’autres mouvements, d’autres secteurs, d’autres acteurs qui peuvent exploiter le désordre créé, pour régler leurs propres comptes ou pour faire avancer leurs chances. Ce qui se passe en Haïti malheureusement, le désordre est généralisé. Le désordre n’a pas été créé par les manifestations. Le désordre est généralisé, en ce sens que les structures elles-mêmes, ne fonctionnent pas avec un certain ordre. L’Etat est inexistant. Les structures de l’Etat sont aussi désarticulées. De sorte qu’il n’a pas été difficile pour des éléments quels qu’ils soient de s’infiltrer parmi les manifestants. Cela ne fait pas de doute qu’il y ait des manifestants eux-mêmes qui se sont laissé aller au désordre. Mais peut être aussi, il y a d’autres personnes ou groupes qui ont exploité le désordre ambiant, où vraiment tout était possible, tout était permis, la police impuissante etc., pour régler leur propres affaires. Ce qui est certain, cependant, le public n’a pas cru à cette thèse. Parce que pour le public et les observateurs, c’est un peu irresponsable de jeter la responsabilité sur des secteurs de drogue et de contrebande qui en ont les moyens certainement. Alors que la cause fondamentale de ces manifestations, c’est le mécontentement provoqué par l’élévation du coût de la vie. C’est ça qui est fondamental. On peut admettre qu’il y a eu des infiltrations. Par exemple, dans les déclarations que j’ai faites au nom du RDNP, j’ai demandé à la population de ne pas permettre une déviation des objectifs initiaux, lesquels étaient tout à fait pacifiques. On a faim, « nous grangou », on réclame contre la cherté de la vie, contre la passivité du gouvernement, contre l’absence de politique, etc. On est désespéré. Nos enfants ont faim. Voilà pourquoi nous manifestons. Maintenant, il est évident que parmi certains groupes de manifestants de la faim, ont voulu changer les expressions. Ou bien ceci aussi est vraisemblable, ils ont perdu le contrôle. Et on a vu des éléments externes aux organisateurs des manifestations, des éléments qui ont exploité cette situation de désordre généralisé.
RB : Quand la cherté de la vie atteignait son pic, et qu’on entendait, venant des bidonvilles, le gémissement lugubre des masses affamées, la chambre basse a interpellé Alexis le 28 février. On a assisté ce jour là à un spectacle piteux. 63 députés représentants du peuple, ont trahi cyniquement les intérêts du peuple en lui donnant un vote confiance.
Les émeutes de la faim, ne sont-elles pas le vote de censure du peuple, pas seulement contre Alexis, mais aussi contre Préval ?
MHM : C’est tout à fait juste, comme observation. Parce que l’effet de ce vote du 28 février a été très, très négatif, et dommageable pour Alexis lui-même. Car on a cru, le bruit qui courrait à savoir que, il a acheté des députés ce vote de confiance. Et même avant ces manifestations qui ont commencé aux Cayes ; au lendemain du vote du 28 février, on entendait dans les libres tribunes qui sont organisées par toutes les radios. On entendait les gens dire, si nous devons nous plaindre, nous devons nous adresser aux députés, parce qu’ils ont dit tout va bien. Les députés ont donné le vote de confiance. Mais au cœur des manifestations actuelles, on entendait les gens donner un carnet aussi bien qu’aux députés, qu’à Alexis et a Prévale, c’est un tout. Ils disent que ce gouvernement a failli. Les représentants du peuple qui sont sensés représenter les intérêts du peuple, ont donné un vote de confiance, un satisfecit. Donc nous n’avons plus personne pour nous représenter. Et comme ils n’ont pas accès directement au pouvoir, ils manifestent dans les rues. Et ses manifestations sont relayées évidemment par d’autres organismes. Les manifestations actuelles sont une réponse claire, au vote du 28 février. Absolument sûre de cela. Car dans leurs slogans ils répètent, cette session de vote de confiance du 28 février. Et ils disent, le lendemain, le mardi matin, ils se sont rendus au palais législatif avec l’espoir, je ne sais de faire quoi, aux députés. Ils ne les ont pas trouvés. Il parait que les députés se sont empressés de s’enfuir. Et s’ils étaient là, on ne sait effectivement pas, quel sort pourrait leur être réserver. Donc ce n’est pas seulement Alexis que les manifestants ont à l’esprit. Ils ont aussi les députés. On trouve un parallélisme tout à fait saisissant, entre les manifestations actuelles et le vote du 28 février.
RB : Force est de constater que la foule s’est rendue au palais, mais pas à la primature, pour protester.
Sur la question de pouvoir, les masses haïtiennes persistent-elles à percevoir le pouvoir selon la tradition du régime présidentiel, ou acceptent--elles la notion que le premier ministre soit chef de gouvernement ?
MHM : Il y a un peu de tout. Tout d’abord, du point de vue géographique, le palais national est plus accessible, que le siège de la primature à la villa d’accueil. Il y a une longue allée qui conduit à la villa d’accueil. Et devant cette allée, il y a des barrières métalliques. C’est beaucoup plus difficile d’accéder. D’ailleurs la villa d’accueil n’est pas visible de la rue. Tandis que le palais est totalement visible dans la zone du Champ de Mars, et d’accès beaucoup plus facile. Même si on pouvait penser, étant le siège de la présidence, le palais national devait être plus protégé que la villa d’accueil. Ils ont essayé quand même d’aller à la villa d’accueil. Ils n’ont pas réussi. Ils ont été refoulés. Ils ont essayé de le faire après l’assaut contre le palais. Mais c’est vrai que le palais c’est quoi ? C’est le symbole de la présidence. Ce n’est pas la résidence de monsieur Préval. C’est le siège du chef de l’Etat. C’est le symbole de l’autorité de l’Etat. Ils ont dit que Prévale, il y a quelques semaines, avait dit : « Si vous voulez protester contre la vie chère, passez me chercher. » Ils ont dit qu’ils le prennent au mot. Ils sont venus le chercher. Mais mieux que ça. Ils n’ont pas cru, à mon sens qu’il allait sortir pour manifester avec eux. Mais cependant ils ont voulu s’attaquer à lui. Et je ne sais pas si effectivement, ils voulaient le prendre. Afin de lui faire un mauvais sort. Je ne crois pas que cela devait aller jusque là. C’était un symbole. Ce symbole là a fait le tour du monde. Voilà des manifestants qui s’attaquent au palais national, au siège de la présidence. Mais il y a aussi un autre symbole. Disons une symbolique, c’est le président. Effectivement malgré tout ce que la Constitution a essayé de changer, pour montrer que l’autorité de l’Exécutif est partagée entre le président et le premier ministre, dans la mentalité haïtienne et la vision des choses, le chef c’est le président. On est maintenant habitué à avoir un premier ministre. On en a eu 13 depuis 21 ans. On a l’habitude de voir un premier ministre. Mais cependant, le véritable chef, il est le chef de l’Etat, c’est le président. C’est non seulement la tradition qui demeure, mais l’image traditionnelle, la vision du pouvoir. Mais il y a aussi les dispositions de la Constitution. Les gens disent que la Constitution avait enlevé des pouvoirs au président. Ce n’est pas vrai. Quand on lit attentivement la Constitution, on se rend compte que le président, malgré tout, conserve de larges pouvoirs par rapport au premier ministre, qui lui est vulnérable. Selon la Constitution je veux dire, le président ne peut être renversé, mais on peut le traduire devant la haute cour de justice. Dans cette initiative prise par la foule, qui est très symbolique, ce que vous venez de dire certainement entre en ligne de compte.
MHM: Non pas du tout. Parce que, il ne fallait pas être devin pour anticiper ces manifestations, qui sont des émeutes de la faim, comme vous le dites. Parce que il y a eu une accumulation de ressentiments, de revendications, d’expressions d’insatisfaction, de manquements d’amélioration qui me fait présager l’orage. Ce qui est peut être surprenant, c’est la violence avec laquelle ces manifestations se sont présentées. Et surtout le fait que ça se soit rapidement et presque simultanément étendu à plusieurs villes de province et finalement à la capitale. C’est la caractéristique que l’on peut observer à propos de ces manifestations, mais pas les manifestations elles-mêmes.
RB : Le jeudi 3 avril 2008, l’insatisfaction et le mécontentement ont finalement fait irruption aux Cayes. La répercussion a sous peu embrasé le reste de la nation. Leslie Manigat avait énoncé une notion très pertinente, celle de l’affinité géopolitique régionale.
Compte tenu du point d’irruption, il y a-t-il lieu, dans cette conjoncture, de faire appel à cette notion dans l’analyse du mode de répercussion des émeutes de la faim ? Ou est-elle inapplicable ? Si non pourquoi ? Si oui pourquoi ?
MHM : Evidemment c’est une notion qui est chère au professeur Manigat. Vous le savez. Il y a effectivement cette notion d’affinité géopolitique régionale qui ce manifeste à différents moments de la vie nationale dans le passé. Mais ce qui est curieux, c’est que ce soit la ville des Cayes, qui ait commencé et lancé le mouvement. Généralement il y a 3 villes pilots qui donnent la température en quelque sorte d’une situation en Haïti. Il y a Petit-Goâve, Gonaïves et le Cap. Ceux sont ces trois villes qui en général, au moins pendant 25 à 30 ans, déclanchent des mouvements en Haïti. Et la ville des Cayes suit peut être après. Puisque vous parliez de surprise tout à l’heure, voilà un élément de surprise. Que le détonateur se soit manifesté aux Cayes. A partir des Cayes, évidemment, ça c’est étendu dans les villes avoisinantes, Cavaillon, St. Louis du Sud, Aquin. Et c’est quelques jours après, qu’on a parlé d’autres villes, bien entendu Gonaïves. Cela signifie, non pas un changement de cette politique régionale, mais cela signifie peut être une extension des foyers de contestations et des foyers de manifestations. C’est certain que les gens ont été assez surpris de constater que cette ville des Cayes, qui n’est pas soumise, qui n’est pas calme, mais cependant ce n’est pas elle en général qui porte le flambeau de la contestation, ceux sont d’autres villes du pays. Mais c’est à partir des Cayes, ce qu’on appelle la métropole du Sud, qui offre l’exemple historique de cette affinité géopolitique régionale dont vous parlez.
RB : Pour discréditer les émeutes de la faim, le gouvernement et ses supporteurs suggèrent qu’elles sont infiltrées par le secteur de la drogue et de la contrebande.
Croyez-vous qu’il en soit ainsi ?
MHM : Je ne sais pas. Je ne sais vraiment pas. Est-ce que le gouvernement a des éléments qui lui permettent d’affirmer cela ? Ce qui est certain, lorsqu’un mouvement se déclenche, comme ça s’est passé ces jours derniers, ce mouvement pratiquement devient incontrôlable. Il est probable qu’il y ait eu des infiltrations. Infiltration pas seulement des secteurs de la drogue et de la contrebande, il y a d’autres mouvements, d’autres secteurs, d’autres acteurs qui peuvent exploiter le désordre créé, pour régler leurs propres comptes ou pour faire avancer leurs chances. Ce qui se passe en Haïti malheureusement, le désordre est généralisé. Le désordre n’a pas été créé par les manifestations. Le désordre est généralisé, en ce sens que les structures elles-mêmes, ne fonctionnent pas avec un certain ordre. L’Etat est inexistant. Les structures de l’Etat sont aussi désarticulées. De sorte qu’il n’a pas été difficile pour des éléments quels qu’ils soient de s’infiltrer parmi les manifestants. Cela ne fait pas de doute qu’il y ait des manifestants eux-mêmes qui se sont laissé aller au désordre. Mais peut être aussi, il y a d’autres personnes ou groupes qui ont exploité le désordre ambiant, où vraiment tout était possible, tout était permis, la police impuissante etc., pour régler leur propres affaires. Ce qui est certain, cependant, le public n’a pas cru à cette thèse. Parce que pour le public et les observateurs, c’est un peu irresponsable de jeter la responsabilité sur des secteurs de drogue et de contrebande qui en ont les moyens certainement. Alors que la cause fondamentale de ces manifestations, c’est le mécontentement provoqué par l’élévation du coût de la vie. C’est ça qui est fondamental. On peut admettre qu’il y a eu des infiltrations. Par exemple, dans les déclarations que j’ai faites au nom du RDNP, j’ai demandé à la population de ne pas permettre une déviation des objectifs initiaux, lesquels étaient tout à fait pacifiques. On a faim, « nous grangou », on réclame contre la cherté de la vie, contre la passivité du gouvernement, contre l’absence de politique, etc. On est désespéré. Nos enfants ont faim. Voilà pourquoi nous manifestons. Maintenant, il est évident que parmi certains groupes de manifestants de la faim, ont voulu changer les expressions. Ou bien ceci aussi est vraisemblable, ils ont perdu le contrôle. Et on a vu des éléments externes aux organisateurs des manifestations, des éléments qui ont exploité cette situation de désordre généralisé.
RB : Quand la cherté de la vie atteignait son pic, et qu’on entendait, venant des bidonvilles, le gémissement lugubre des masses affamées, la chambre basse a interpellé Alexis le 28 février. On a assisté ce jour là à un spectacle piteux. 63 députés représentants du peuple, ont trahi cyniquement les intérêts du peuple en lui donnant un vote confiance.
Les émeutes de la faim, ne sont-elles pas le vote de censure du peuple, pas seulement contre Alexis, mais aussi contre Préval ?
MHM : C’est tout à fait juste, comme observation. Parce que l’effet de ce vote du 28 février a été très, très négatif, et dommageable pour Alexis lui-même. Car on a cru, le bruit qui courrait à savoir que, il a acheté des députés ce vote de confiance. Et même avant ces manifestations qui ont commencé aux Cayes ; au lendemain du vote du 28 février, on entendait dans les libres tribunes qui sont organisées par toutes les radios. On entendait les gens dire, si nous devons nous plaindre, nous devons nous adresser aux députés, parce qu’ils ont dit tout va bien. Les députés ont donné le vote de confiance. Mais au cœur des manifestations actuelles, on entendait les gens donner un carnet aussi bien qu’aux députés, qu’à Alexis et a Prévale, c’est un tout. Ils disent que ce gouvernement a failli. Les représentants du peuple qui sont sensés représenter les intérêts du peuple, ont donné un vote de confiance, un satisfecit. Donc nous n’avons plus personne pour nous représenter. Et comme ils n’ont pas accès directement au pouvoir, ils manifestent dans les rues. Et ses manifestations sont relayées évidemment par d’autres organismes. Les manifestations actuelles sont une réponse claire, au vote du 28 février. Absolument sûre de cela. Car dans leurs slogans ils répètent, cette session de vote de confiance du 28 février. Et ils disent, le lendemain, le mardi matin, ils se sont rendus au palais législatif avec l’espoir, je ne sais de faire quoi, aux députés. Ils ne les ont pas trouvés. Il parait que les députés se sont empressés de s’enfuir. Et s’ils étaient là, on ne sait effectivement pas, quel sort pourrait leur être réserver. Donc ce n’est pas seulement Alexis que les manifestants ont à l’esprit. Ils ont aussi les députés. On trouve un parallélisme tout à fait saisissant, entre les manifestations actuelles et le vote du 28 février.
RB : Force est de constater que la foule s’est rendue au palais, mais pas à la primature, pour protester.
Sur la question de pouvoir, les masses haïtiennes persistent-elles à percevoir le pouvoir selon la tradition du régime présidentiel, ou acceptent--elles la notion que le premier ministre soit chef de gouvernement ?
MHM : Il y a un peu de tout. Tout d’abord, du point de vue géographique, le palais national est plus accessible, que le siège de la primature à la villa d’accueil. Il y a une longue allée qui conduit à la villa d’accueil. Et devant cette allée, il y a des barrières métalliques. C’est beaucoup plus difficile d’accéder. D’ailleurs la villa d’accueil n’est pas visible de la rue. Tandis que le palais est totalement visible dans la zone du Champ de Mars, et d’accès beaucoup plus facile. Même si on pouvait penser, étant le siège de la présidence, le palais national devait être plus protégé que la villa d’accueil. Ils ont essayé quand même d’aller à la villa d’accueil. Ils n’ont pas réussi. Ils ont été refoulés. Ils ont essayé de le faire après l’assaut contre le palais. Mais c’est vrai que le palais c’est quoi ? C’est le symbole de la présidence. Ce n’est pas la résidence de monsieur Préval. C’est le siège du chef de l’Etat. C’est le symbole de l’autorité de l’Etat. Ils ont dit que Prévale, il y a quelques semaines, avait dit : « Si vous voulez protester contre la vie chère, passez me chercher. » Ils ont dit qu’ils le prennent au mot. Ils sont venus le chercher. Mais mieux que ça. Ils n’ont pas cru, à mon sens qu’il allait sortir pour manifester avec eux. Mais cependant ils ont voulu s’attaquer à lui. Et je ne sais pas si effectivement, ils voulaient le prendre. Afin de lui faire un mauvais sort. Je ne crois pas que cela devait aller jusque là. C’était un symbole. Ce symbole là a fait le tour du monde. Voilà des manifestants qui s’attaquent au palais national, au siège de la présidence. Mais il y a aussi un autre symbole. Disons une symbolique, c’est le président. Effectivement malgré tout ce que la Constitution a essayé de changer, pour montrer que l’autorité de l’Exécutif est partagée entre le président et le premier ministre, dans la mentalité haïtienne et la vision des choses, le chef c’est le président. On est maintenant habitué à avoir un premier ministre. On en a eu 13 depuis 21 ans. On a l’habitude de voir un premier ministre. Mais cependant, le véritable chef, il est le chef de l’Etat, c’est le président. C’est non seulement la tradition qui demeure, mais l’image traditionnelle, la vision du pouvoir. Mais il y a aussi les dispositions de la Constitution. Les gens disent que la Constitution avait enlevé des pouvoirs au président. Ce n’est pas vrai. Quand on lit attentivement la Constitution, on se rend compte que le président, malgré tout, conserve de larges pouvoirs par rapport au premier ministre, qui lui est vulnérable. Selon la Constitution je veux dire, le président ne peut être renversé, mais on peut le traduire devant la haute cour de justice. Dans cette initiative prise par la foule, qui est très symbolique, ce que vous venez de dire certainement entre en ligne de compte.
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Re: Jacques Édouard Alexis est démis de ses fonctions
RB : Ces actes de violence ne sont-ils pas des expressions naturelles de frustration, de mécontentement et de désespoir, d’un peuple à bout de souffle et aux abois ?
MHM : Demander du pain. La notion de pain, la symbolique que représente le pain, on la retrouve dans l’histoire universelle. Car quand on parle de la faim du peuple, on ne dit pas viande légume, ni du riz et du pois. On dit du pain. Dans la Rome antique, quand le peuple romain avait faim, pour calmer sa faim, on lui donnait aussi des jeux, et des jeux particulièrement macabres. Parce qu’il s’agissait de livrer des chrétiens aux lions. On disait pour pouvoir gouverner Rome, c’est le pain et les jeux. La révolution française, le peuple français avait beaucoup de chose à reprocher à la monarchie. Quand après la prise de la Bastille, symbole de l’absolutisme royal, qu’a fait le peuple de Paris ? Le peuple de Paris s’est rendu à Versailles, et a dit : « Nous allons ramener à Paris, le Roi, la Reine et le prince héritier. » On les a appelés le boulanger, la boulangère et le petit mitron. C’est toujours la question de pain. Evidemment il n’y a pas que le pain dans notre cas. Notre alimentation est plus variée. Mais il y a toujours cette symbolique du pain que réclame le peuple. Dans le monde actuel, ce n’est pas seulement en Haïti, on assiste, en Amérique latine, en Afrique, à des scènes de ce genre, de protestation d’une population qui a faim et qui réclame des pouvoirs publics qu’ils se penchent d’avantage sur ce problème là. Comme nous aimons le dire en Haïti, c’est le primum vivere. Ce n’est pas une plaisanterie en Haïti. Ce n’est vraiment pas une fantaisie de la part des gens. Des gens ont vraiment faim. Il suffit de marcher dans les rues. Il suffit d’aller en province. De voir des enfants avec la bouche et les lèvres blanches, le ventre gonflé, des bras et jambes maigrelets. On n’a pas besoin de grande description, pour savoir que ce peuple a faim. Pendant la campagne électorale de 2006, les gens disait à Leslie, nous sommes très comptant de ce que vous dites, nous sommes comptants de ce que vous nous promettez, mais nos avons faim. Ce mot est revenu pratiquement à chaque meeting. C’était, il y a deux ans et demi. Maintenant les choses se sont aggravées. Donc le problème de la faim, ce n’est pas une invention de la part des gens. Ce n’est pas non plus une exagération.
RB : Cette image des manifestants mangeant des feuilles devant le palais national, comment l’interprétez-vous ?
MHM : C’est une image très poignante. Vous savez que les gens, en Haïti pour manifester, coupent des branches. Ils manifestent avec des branches d’arbre. Les gens ne mangent pas vraiment de ces feuilles parce qu’elles ne sont pas comestibles. Ce sont des branches de n’importe quoi. Je crois que ça a été un fait exprès, pour montrer que la population affamée est en train de manger des feuilles pour apaiser sa faim. J’espère que cette image qui a fait le tour du monde, ne sera pas interprétée dans des termes très dommageables pour nous. On dit déjà que 6 Haïtiens sur 10 mangent de la terre pour apaiser leur faim. Ce n’est pas de la terre, mais de l’argile. Certains Haïtiens complètement désespérés arrivent à manger de l’argile. Effectivement, on dit à la radio, quand nous avons faim, et nous ne trouvons rien à manger, nous cuisons de l’argile avec du sel. Nous en mangeons. Nous buvons de l’eau après. Ça nous remplit le ventre et apaise notre faim. Il y a des gens qui mangent des feuilles, des feuilles comestibles. On mange des mangues vertes bouillies. On mange crus des fruits qui ne sont pas mûres. Des gens sont en train de manger des feuilles qui en général, on ne mangeait pas avant. On ne les mange pas crues. Elles remplacent les légumes qui sont à un prix inabordable. Dans cette scène au devant du palais national on a voulu faire passer un message. Nous sommes réduits à manger des feuilles, faute de nourriture. C’est une image poignante, bouleversante et extrêmement imagée. Excusé le pléonasme.
RB : Vous avez terminé le premier point du Communiqué du RDNP par cette phrase : « Lorsqu’une situation s’engage dans des actes de violence, il y a lieu de craindre une spirale incontrôlable pouvant déboucher sur le pire. »
Que vous voulez dire par là ?
MHM : Je veux souligner un phénomène classique, qu’on appelle l’escalade. L’escalade a ceci de particulier, on connaît le point de départ, on ne connaît pas le point d’arrivée. C’est un phénomène que l’on n’anticipe pas. On ne peut pas dire que l’on va atteindre tel ou tel degré. Et on ne peut pas non plus anticiper le rythme du changement. On peut après coup dire, voilà comment elle s’est manifestée. On commence par une manifestation isolée. Ça gagne les villes de provinces. Ça prend telle forme etc. On a vu dans l’histoire, et dans l’histoire de ce pays, de ces phénomènes qui aboutissent au renversement de gouvernement.
Je parlais donc de l’escalade politique, manifestation, mais aussi de l’escalade de la violence. Je ne sais si cette violence était intentionnelle. C’est possible, que des gens avaient, dès le départ, le dessin de briser les vitres de véhicules, de briser les vitres des magasins, de piller. Mais, je crois que dans le feu d’une manifestation qui est réprimée en parti par la police et par la Minustah, les gens excités peuvent, comme on aime dire en Haïti, passer à une vitesse supérieur.
Il y a eu une excitation, une sorte d’ivresse collective de la part des manifestants dans cette opération qui constituait à briser, à tout casser. Ils ont pillé aussi. Aux Cayes, ils ont pillé de la nourriture. Ils ont pillé des magasins d’alimentation. Ils ont pillé des camions qui transportaient du riz. Ils ont pillé des dépôts de riz. Autrement dit il y a une « logique » entre guillemet, entre les récriminations et les pillages ciblés. Ils ont pillé de la nourriture.
Mais après, elle a pris des formes tout à fait incontrôlées. On a cassé n’importe quoi. Et on a cassé n’importe où. On a cassé toutes sortes de véhicule. On attend maintenant que des économistes évaluent l’ampleur des dégâts. C’est ça que je voulais dire. Le pire n’est peut être pas atteint jusqu'à la journée d’aujourd’hui, on ne sait pas. Mais il y avait les risques de débordement total, incontrôlable de la situation. Et c’est pourquoi ce type d’escalade est dangereux.
MHM : Demander du pain. La notion de pain, la symbolique que représente le pain, on la retrouve dans l’histoire universelle. Car quand on parle de la faim du peuple, on ne dit pas viande légume, ni du riz et du pois. On dit du pain. Dans la Rome antique, quand le peuple romain avait faim, pour calmer sa faim, on lui donnait aussi des jeux, et des jeux particulièrement macabres. Parce qu’il s’agissait de livrer des chrétiens aux lions. On disait pour pouvoir gouverner Rome, c’est le pain et les jeux. La révolution française, le peuple français avait beaucoup de chose à reprocher à la monarchie. Quand après la prise de la Bastille, symbole de l’absolutisme royal, qu’a fait le peuple de Paris ? Le peuple de Paris s’est rendu à Versailles, et a dit : « Nous allons ramener à Paris, le Roi, la Reine et le prince héritier. » On les a appelés le boulanger, la boulangère et le petit mitron. C’est toujours la question de pain. Evidemment il n’y a pas que le pain dans notre cas. Notre alimentation est plus variée. Mais il y a toujours cette symbolique du pain que réclame le peuple. Dans le monde actuel, ce n’est pas seulement en Haïti, on assiste, en Amérique latine, en Afrique, à des scènes de ce genre, de protestation d’une population qui a faim et qui réclame des pouvoirs publics qu’ils se penchent d’avantage sur ce problème là. Comme nous aimons le dire en Haïti, c’est le primum vivere. Ce n’est pas une plaisanterie en Haïti. Ce n’est vraiment pas une fantaisie de la part des gens. Des gens ont vraiment faim. Il suffit de marcher dans les rues. Il suffit d’aller en province. De voir des enfants avec la bouche et les lèvres blanches, le ventre gonflé, des bras et jambes maigrelets. On n’a pas besoin de grande description, pour savoir que ce peuple a faim. Pendant la campagne électorale de 2006, les gens disait à Leslie, nous sommes très comptant de ce que vous dites, nous sommes comptants de ce que vous nous promettez, mais nos avons faim. Ce mot est revenu pratiquement à chaque meeting. C’était, il y a deux ans et demi. Maintenant les choses se sont aggravées. Donc le problème de la faim, ce n’est pas une invention de la part des gens. Ce n’est pas non plus une exagération.
RB : Cette image des manifestants mangeant des feuilles devant le palais national, comment l’interprétez-vous ?
MHM : C’est une image très poignante. Vous savez que les gens, en Haïti pour manifester, coupent des branches. Ils manifestent avec des branches d’arbre. Les gens ne mangent pas vraiment de ces feuilles parce qu’elles ne sont pas comestibles. Ce sont des branches de n’importe quoi. Je crois que ça a été un fait exprès, pour montrer que la population affamée est en train de manger des feuilles pour apaiser sa faim. J’espère que cette image qui a fait le tour du monde, ne sera pas interprétée dans des termes très dommageables pour nous. On dit déjà que 6 Haïtiens sur 10 mangent de la terre pour apaiser leur faim. Ce n’est pas de la terre, mais de l’argile. Certains Haïtiens complètement désespérés arrivent à manger de l’argile. Effectivement, on dit à la radio, quand nous avons faim, et nous ne trouvons rien à manger, nous cuisons de l’argile avec du sel. Nous en mangeons. Nous buvons de l’eau après. Ça nous remplit le ventre et apaise notre faim. Il y a des gens qui mangent des feuilles, des feuilles comestibles. On mange des mangues vertes bouillies. On mange crus des fruits qui ne sont pas mûres. Des gens sont en train de manger des feuilles qui en général, on ne mangeait pas avant. On ne les mange pas crues. Elles remplacent les légumes qui sont à un prix inabordable. Dans cette scène au devant du palais national on a voulu faire passer un message. Nous sommes réduits à manger des feuilles, faute de nourriture. C’est une image poignante, bouleversante et extrêmement imagée. Excusé le pléonasme.
RB : Vous avez terminé le premier point du Communiqué du RDNP par cette phrase : « Lorsqu’une situation s’engage dans des actes de violence, il y a lieu de craindre une spirale incontrôlable pouvant déboucher sur le pire. »
Que vous voulez dire par là ?
MHM : Je veux souligner un phénomène classique, qu’on appelle l’escalade. L’escalade a ceci de particulier, on connaît le point de départ, on ne connaît pas le point d’arrivée. C’est un phénomène que l’on n’anticipe pas. On ne peut pas dire que l’on va atteindre tel ou tel degré. Et on ne peut pas non plus anticiper le rythme du changement. On peut après coup dire, voilà comment elle s’est manifestée. On commence par une manifestation isolée. Ça gagne les villes de provinces. Ça prend telle forme etc. On a vu dans l’histoire, et dans l’histoire de ce pays, de ces phénomènes qui aboutissent au renversement de gouvernement.
Je parlais donc de l’escalade politique, manifestation, mais aussi de l’escalade de la violence. Je ne sais si cette violence était intentionnelle. C’est possible, que des gens avaient, dès le départ, le dessin de briser les vitres de véhicules, de briser les vitres des magasins, de piller. Mais, je crois que dans le feu d’une manifestation qui est réprimée en parti par la police et par la Minustah, les gens excités peuvent, comme on aime dire en Haïti, passer à une vitesse supérieur.
Il y a eu une excitation, une sorte d’ivresse collective de la part des manifestants dans cette opération qui constituait à briser, à tout casser. Ils ont pillé aussi. Aux Cayes, ils ont pillé de la nourriture. Ils ont pillé des magasins d’alimentation. Ils ont pillé des camions qui transportaient du riz. Ils ont pillé des dépôts de riz. Autrement dit il y a une « logique » entre guillemet, entre les récriminations et les pillages ciblés. Ils ont pillé de la nourriture.
Mais après, elle a pris des formes tout à fait incontrôlées. On a cassé n’importe quoi. Et on a cassé n’importe où. On a cassé toutes sortes de véhicule. On attend maintenant que des économistes évaluent l’ampleur des dégâts. C’est ça que je voulais dire. Le pire n’est peut être pas atteint jusqu'à la journée d’aujourd’hui, on ne sait pas. Mais il y avait les risques de débordement total, incontrôlable de la situation. Et c’est pourquoi ce type d’escalade est dangereux.
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Opinion politique : Homme de gauche,anti-imperialiste....
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Re: Jacques Édouard Alexis est démis de ses fonctions
RB : Dans vos observations du dossier de l’élévation du coût de la vie, pouvez-vous nous citer quelques données qui peuvent étayer, pour nos auditeurs, les problèmes que confrontent les pères et mères de famille en Haïti ?
MHM : Au RDNP depuis déjà quelques temps nous établissons des dossiers, pour voir l’évolution du coût de la vie. Car c’est ainsi qu’on peut mesurer. On prend des renseignements dans les boutiques, dans les marchés publics. Nous les prenons à Port-au-Prince, en province où la vie est plus chère. J’étais dans le Plateau central, il n’y a pas longtemps, je me suis rendu compte que le Plateau central importe doublement. Pour le Plateau central et d’autres villes, les marchandises arrivent à Port-au-Prince. Et de Port-au-Prince on les achemine au Plateau central. Je suppose que dans les villes portuaires, la situation est différente. Les marchandises peuvent débarquer au Cap, à St. Marc, ou à Miragoâne. Mais dans les villes de l’intérieur du pays, c’est ce que j’appelle la double importation. Il faut donc calculer le prix à Port-au-Prince, plus le prix du transport, dans une ville comme Hinche. Nous tenons compte de tout cela. Nous établissons les dossiers. Et nous voyons l’évolution du coût de la vie. Quelques exemples, on va prendre entre novembre, décembre, janvier et avril. Trois moments, la petite marmite de riz que tout le monde consomme. Les habitudes alimentaires ont changé. Autre fois, les familles démunies mangeaient le riz le dimanche, quand il y a une première communion, un baptême, maintenant c’est le plat quotidien, riz, spaghetti, des œufs etc. La petite marmite de riz d’une gourde et quart sous Leslie Manigat, ça c’est un pieux souvenir. Au mois de novembre la petite marmite valait 13 gourdes, en janvier 20 gourdes, en avril 35 gourdes. Le sac lui-même valait 220 dollars en novembre, au mois de janvier ça avait déjà dépassé les 320. Il y a 3 semaines, ça valait 370 dollars. Et ces jours ci le sac de riz vaut 450 à 500 dollars. En ce qui concerne le riz, ça pèse non-seulement sur les acheteurs, mais aussi sur les vendeurs. Car, que disent les marchandes ? Elles disent qu’elles écoulaient un sac de riz en X temps. Mais maintenant ça prend 3 jours, 4 jours, parce que les gens ne viennent pas acheter. Donc la marchande qui vend le riz, est doublement affectée. Parce qu’elle fait moins de rentrée par les ventes et en outre elle consomme aussi du riz. Si nous prenons par exemple de la nourriture cuite. Les Haïtiens mangent beaucoup dans la rue, le “chin jambé”, l’arlequins et le “maléré pa brital”. Un plat de spaghetti avec un peut de ketchup coûtait au mois de novembre à peu près 10 gourdes, au mois de janvier 20 gourdes, au mois d’avril 35 gourdes. On pourrait continuer, le sac de ciment, le bar de fer, mais on ne mange ni le bar de fer ni le ciment. Néanmoins, ça entre aussi dans le calcul de la cherté de la vie, dans la mesure où quand même les gens construisent. Le coût de la construction est particulièrement élevé en Haïti. On va rester dans le domaine de l’alimentation qui est devenue difficile et inaccessible et qui a provoqué les émeutes de la faim. On peut mesurer, et nous continuons à le faire, parce que ce n’est pas terminé. Par exemple depuis 3 jours, il y a eu un ralentissement puis une cessation des activités commerciales dans Port-au-Prince. Les magasins sont fermés. Les marchandes n’ont pas pu s’approvisionner. A cause de ces manifestations on peut avoir une élévation supplémentaire du coût de la vie. C’est ainsi qu’il faut mesurer les difficultés croissantes pour la population haïtienne, en comparant les prix. En comparant ce que coûtait une soupe de jouroumou le premier janvier et ce qu’elle coûte maintenant. Ce que coûtait la marmite de pois et ce qu’elle coûte maintenant. On peut prendre l’huile aussi. La semaine dernière, il y a une menace des petites boulangeries qui ne peuvent pas tenir. Parce que elles disent que le prix de la farine, de l’huile, de la mantègue etc., le coût des éléments essentiels qui entrent dans la composition du pain, est devenu prohibitif. Elles ont commencé par diminuer le volume du pain. La baguette visiblement a diminué de volume. Mais on en a aussi augmenté les prix. Malgré tout, les petites boulangeries disent qu’elles n’arrivent pas à tenir. Les petites boulangeries de quartier ont aussi une clientèle de quartier. Elles se voient obliger d’augmenter les prix. Et parce qu’elles augmentent les prix, elles ont les ventes qui sont diminuées.
RB : Ce n’est un secret pour personne, que les ressources de nos paysans ont été dévastées par 4 intempéries au cours de l’année 2007. Depuis 4 ans, nos bananerais sont ravagés par une épidémie de Sigatoka.
Nous avons des agronomes au pouvoir. Pourquoi refusent-ils d’intervenir ?
MHM : La population le répète. Et elle trouve ça ironique et inacceptable qu’il ait tant d’agronomes à la tête du pays et que l’agriculture soit dans cette état. Même dan son malheur le peuple aime bien se moquer et passer en dérision. Que répètent les gens ? Dites moi où vous avez acheté ce diplôme, pour que j’aille m’en acheter une. Cette épidémie dont vous parlez, on en parlait déjà il y a deux ans. La Sigatoka est venue d’Asie, mais pas récemment en Haïti. Et rien n’a été fait pour la combattre. Il y a des pays asiatique qui ont réussi à combattre cette maladie. Ils auraient pu, tout de même, s’informé à leur sujet et appliquer les solutions chez-nous. C’est quand l’épidémie s’est répandue de manière scandaleuse qu’on en parle, qu’on publie des photos dans les journaux, qu’on alerte les gens etc. On devrait donner des explications aux paysans. Car les paysans ne comprenaient pas pourquoi leurs bananes n’arrivaient pas à maturité. Pourquoi les feuilles changeaient de couleur. Le paysan, ignorant les causes, avait toute sorte d’interprétation. Alors que la vraie interprétation, c’est une épidémie. Ça le paysan ne le comprenait pas. C’est doublement coupable de leur part, étant donné qu’ils sont agronomes, ils peuvent savoir. Ils auraient pu mettre leur science au service de l’agriculture du pays.
RB : Le 4e point du Communiqué a été une critique sévère des mesures annoncées par le gouvernement. Je cite :
4. Ces mesures, quelles sont-elles ? Certainement pas celles qui sont annoncées et qui ne sont que des palliatifs, au demeurant irréalistes non dans leur nature mais dans les mécanismes de leur mise en œuvre par un Etat dont les structures sont si vermoulues par l’inefficacité et la corruption qu’il donne l’impression d’être inexistant, mais en ce qui concerne leur opportunité pour répondre à la conjoncture de l’heure, car elles sont inappropriées et en plus tardives car la population a épuisé ses réserves de patience et elle n’a pas confiance en ceux qui gouvernent le pays. Ces mesures annoncées font songer à un pansement au mercurochrome sur une jambe cassée !
Pouvez-vous élaborer pour nous ?
MHM : Les mesures qui ont été annoncées, les restaurants communautaires, les travaux à haute intensité de main-d’œuvre, le curage des canaux. Par exemple, c’est au moment de la saison des pluies qu’on va essayer de curer les canaux. Ce n’est pas pendant la saison des pluies que ce travail devrait être fait. Ces mesures, on pourrait les détailler pour les analyser. Mais globalement on doit dire que le moment est dépassé. C’est tout à fait dépassé. Ensuite ceux sont des palliatifs. Ceux ne sont pas des mesures structurelles. Il fallait considérer des mesures d’urgence. Les travaux à haute intensité de main-d’œuvre ne peuvent pas se faire dans l’urgence. Car ça réclame tout de même une organisation, une planification. Des restaurants communautaires, des restaurants pour les écoles, cela réclame aussi une planification. Si non, on risque d’aboutir à deux choses, le gaspillage et la corruption. Ceux sont des mesures qui dans leur nature ne sont pas mauvaises, mais qui sont totalement inappropriées. Et parce qu’elles sont inappropriées, leurs effets seront certainement limités. Et en outre, toutes les mesures annoncées par Prévale ne sont pas des mesures d’urgence. Ceux sont des mesures qui vont réclamer deux ans à trois ans pour être opérationnelles. Donc il fallait adopter des mesures d’une autre nature, et d’autres intensités avec des effets beaucoup plus rapides.
MHM : Au RDNP depuis déjà quelques temps nous établissons des dossiers, pour voir l’évolution du coût de la vie. Car c’est ainsi qu’on peut mesurer. On prend des renseignements dans les boutiques, dans les marchés publics. Nous les prenons à Port-au-Prince, en province où la vie est plus chère. J’étais dans le Plateau central, il n’y a pas longtemps, je me suis rendu compte que le Plateau central importe doublement. Pour le Plateau central et d’autres villes, les marchandises arrivent à Port-au-Prince. Et de Port-au-Prince on les achemine au Plateau central. Je suppose que dans les villes portuaires, la situation est différente. Les marchandises peuvent débarquer au Cap, à St. Marc, ou à Miragoâne. Mais dans les villes de l’intérieur du pays, c’est ce que j’appelle la double importation. Il faut donc calculer le prix à Port-au-Prince, plus le prix du transport, dans une ville comme Hinche. Nous tenons compte de tout cela. Nous établissons les dossiers. Et nous voyons l’évolution du coût de la vie. Quelques exemples, on va prendre entre novembre, décembre, janvier et avril. Trois moments, la petite marmite de riz que tout le monde consomme. Les habitudes alimentaires ont changé. Autre fois, les familles démunies mangeaient le riz le dimanche, quand il y a une première communion, un baptême, maintenant c’est le plat quotidien, riz, spaghetti, des œufs etc. La petite marmite de riz d’une gourde et quart sous Leslie Manigat, ça c’est un pieux souvenir. Au mois de novembre la petite marmite valait 13 gourdes, en janvier 20 gourdes, en avril 35 gourdes. Le sac lui-même valait 220 dollars en novembre, au mois de janvier ça avait déjà dépassé les 320. Il y a 3 semaines, ça valait 370 dollars. Et ces jours ci le sac de riz vaut 450 à 500 dollars. En ce qui concerne le riz, ça pèse non-seulement sur les acheteurs, mais aussi sur les vendeurs. Car, que disent les marchandes ? Elles disent qu’elles écoulaient un sac de riz en X temps. Mais maintenant ça prend 3 jours, 4 jours, parce que les gens ne viennent pas acheter. Donc la marchande qui vend le riz, est doublement affectée. Parce qu’elle fait moins de rentrée par les ventes et en outre elle consomme aussi du riz. Si nous prenons par exemple de la nourriture cuite. Les Haïtiens mangent beaucoup dans la rue, le “chin jambé”, l’arlequins et le “maléré pa brital”. Un plat de spaghetti avec un peut de ketchup coûtait au mois de novembre à peu près 10 gourdes, au mois de janvier 20 gourdes, au mois d’avril 35 gourdes. On pourrait continuer, le sac de ciment, le bar de fer, mais on ne mange ni le bar de fer ni le ciment. Néanmoins, ça entre aussi dans le calcul de la cherté de la vie, dans la mesure où quand même les gens construisent. Le coût de la construction est particulièrement élevé en Haïti. On va rester dans le domaine de l’alimentation qui est devenue difficile et inaccessible et qui a provoqué les émeutes de la faim. On peut mesurer, et nous continuons à le faire, parce que ce n’est pas terminé. Par exemple depuis 3 jours, il y a eu un ralentissement puis une cessation des activités commerciales dans Port-au-Prince. Les magasins sont fermés. Les marchandes n’ont pas pu s’approvisionner. A cause de ces manifestations on peut avoir une élévation supplémentaire du coût de la vie. C’est ainsi qu’il faut mesurer les difficultés croissantes pour la population haïtienne, en comparant les prix. En comparant ce que coûtait une soupe de jouroumou le premier janvier et ce qu’elle coûte maintenant. Ce que coûtait la marmite de pois et ce qu’elle coûte maintenant. On peut prendre l’huile aussi. La semaine dernière, il y a une menace des petites boulangeries qui ne peuvent pas tenir. Parce que elles disent que le prix de la farine, de l’huile, de la mantègue etc., le coût des éléments essentiels qui entrent dans la composition du pain, est devenu prohibitif. Elles ont commencé par diminuer le volume du pain. La baguette visiblement a diminué de volume. Mais on en a aussi augmenté les prix. Malgré tout, les petites boulangeries disent qu’elles n’arrivent pas à tenir. Les petites boulangeries de quartier ont aussi une clientèle de quartier. Elles se voient obliger d’augmenter les prix. Et parce qu’elles augmentent les prix, elles ont les ventes qui sont diminuées.
RB : Ce n’est un secret pour personne, que les ressources de nos paysans ont été dévastées par 4 intempéries au cours de l’année 2007. Depuis 4 ans, nos bananerais sont ravagés par une épidémie de Sigatoka.
Nous avons des agronomes au pouvoir. Pourquoi refusent-ils d’intervenir ?
MHM : La population le répète. Et elle trouve ça ironique et inacceptable qu’il ait tant d’agronomes à la tête du pays et que l’agriculture soit dans cette état. Même dan son malheur le peuple aime bien se moquer et passer en dérision. Que répètent les gens ? Dites moi où vous avez acheté ce diplôme, pour que j’aille m’en acheter une. Cette épidémie dont vous parlez, on en parlait déjà il y a deux ans. La Sigatoka est venue d’Asie, mais pas récemment en Haïti. Et rien n’a été fait pour la combattre. Il y a des pays asiatique qui ont réussi à combattre cette maladie. Ils auraient pu, tout de même, s’informé à leur sujet et appliquer les solutions chez-nous. C’est quand l’épidémie s’est répandue de manière scandaleuse qu’on en parle, qu’on publie des photos dans les journaux, qu’on alerte les gens etc. On devrait donner des explications aux paysans. Car les paysans ne comprenaient pas pourquoi leurs bananes n’arrivaient pas à maturité. Pourquoi les feuilles changeaient de couleur. Le paysan, ignorant les causes, avait toute sorte d’interprétation. Alors que la vraie interprétation, c’est une épidémie. Ça le paysan ne le comprenait pas. C’est doublement coupable de leur part, étant donné qu’ils sont agronomes, ils peuvent savoir. Ils auraient pu mettre leur science au service de l’agriculture du pays.
RB : Le 4e point du Communiqué a été une critique sévère des mesures annoncées par le gouvernement. Je cite :
4. Ces mesures, quelles sont-elles ? Certainement pas celles qui sont annoncées et qui ne sont que des palliatifs, au demeurant irréalistes non dans leur nature mais dans les mécanismes de leur mise en œuvre par un Etat dont les structures sont si vermoulues par l’inefficacité et la corruption qu’il donne l’impression d’être inexistant, mais en ce qui concerne leur opportunité pour répondre à la conjoncture de l’heure, car elles sont inappropriées et en plus tardives car la population a épuisé ses réserves de patience et elle n’a pas confiance en ceux qui gouvernent le pays. Ces mesures annoncées font songer à un pansement au mercurochrome sur une jambe cassée !
Pouvez-vous élaborer pour nous ?
MHM : Les mesures qui ont été annoncées, les restaurants communautaires, les travaux à haute intensité de main-d’œuvre, le curage des canaux. Par exemple, c’est au moment de la saison des pluies qu’on va essayer de curer les canaux. Ce n’est pas pendant la saison des pluies que ce travail devrait être fait. Ces mesures, on pourrait les détailler pour les analyser. Mais globalement on doit dire que le moment est dépassé. C’est tout à fait dépassé. Ensuite ceux sont des palliatifs. Ceux ne sont pas des mesures structurelles. Il fallait considérer des mesures d’urgence. Les travaux à haute intensité de main-d’œuvre ne peuvent pas se faire dans l’urgence. Car ça réclame tout de même une organisation, une planification. Des restaurants communautaires, des restaurants pour les écoles, cela réclame aussi une planification. Si non, on risque d’aboutir à deux choses, le gaspillage et la corruption. Ceux sont des mesures qui dans leur nature ne sont pas mauvaises, mais qui sont totalement inappropriées. Et parce qu’elles sont inappropriées, leurs effets seront certainement limités. Et en outre, toutes les mesures annoncées par Prévale ne sont pas des mesures d’urgence. Ceux sont des mesures qui vont réclamer deux ans à trois ans pour être opérationnelles. Donc il fallait adopter des mesures d’une autre nature, et d’autres intensités avec des effets beaucoup plus rapides.
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Re: Jacques Édouard Alexis est démis de ses fonctions
: Les suggestion faites au 5e point du Communiqué du RDNP sont très pertinentes.
Pouvez-vous commenter ces suggestions pour l’auditoire ?
MHM : J’ai parlé de 3 catégories de mesure, à court terme, à moyen terme et à long terme. A court terme, il faut une intervention de l’Etat dans deux domaines. Le domaine fiscal, Prévale dit avec quoi on va construire les routes. L’Etat doit accepter de dépenser de l’argent pour faire face à cette situation d’urgence. Autrement dit, quand on adopte des mesures fiscales pour faire baisser le coût des produits, c’est évident qu’il y a moins de rentrée pour l’Etat. Ces types de mesure ne sont pas permanents. C’est pour faire face à l’urgence. Pour faire face à l’urgence on doit utiliser toutes les ressources.
La deuxième mesure, ce sont les potes régulateurs, les postes stratégiques. Cela demande beaucoup plus de sérieux dans la gestion des choses publiques. Cela signifie quoi ? On importe beaucoup. Les prix des produits sur le marché international sont accessibles constamment. On peut observer par l’Internet la variation des prix. On sait en ce qui concerne le riz, le centre nerveux d’élaboration des prix c’est Chicago (CBOE). Bien que Chicago soit le centre d’élaboration des prix, tout l’approvisionnement n’arrive pas à Chicago. Il y a un approvisionnement qui arrive de l’Amérique latine. Il y a aussi un approvisionnement qui arrive de l’Asie. On a donc le prix des produits. On peut anticiper l’augmentation. Quand les produits sont à un certain prix, l’Etat peut en acheter massivement pour créer des stocks. On doit avoir des silos de conservation. Qu’on ait des mesures administratives strictes, pour éviter la corruption et le gaspillage. Ce n’est pas du jour au lendemain. C’est pourquoi c’est à moyen terme que l’on fait cela, des stocks. De sorte que si les prix continuent d’augmenter, on peut livrer sur le marché national, un certain nombre de tonnes pour permettre de stabiliser les prix. Car c’est cela finalement l’objectif.
Et en fin à long terme, c’est la relance de la production nationale. Mais la relance de la production nationale, n’est pas seulement de nature agricole, c’est un tout. Cela fait entrer en ligne de compte, les routes, les voies d’acheminement des produits. Cela fait entrer en ligne de compte l’organisation des circuits de distribution, les marchés. Cela fait entrer en amont, en ligne de compte le système d’assistance aux paysans, en terme d’intrants et de crédit agricoles. Le paysan n’a pas les moyens d’acheter les intrants. Cela fait entrer en ligne de compte la question agraire.
Nous avons au RDNP une vision, une proposition dans ce sens. Le paysan est propriétaire de sa terre, quelle que soit la dimension. Il faut conserver son titre de propriété. Car c’est une sorte de butin que le paysan a tiré des conditions de l’indépendance, Maître de la terre. Nous savons bien qu’un carreau et qu’un demi carreau, ne sont pas productifs. Nous avons parlé nous, de remembrement fictif. Ce qui signifie, qu’on met ensemble les propriété qui sont adjacentes. On conserve les titres de propriété. Cependant on crée des sortes de coopératives. Et la coopératives elle-même travaille sur une surface beaucoup plus rentable. Car la dimension des propriétés intervient beaucoup en terme de rentabilité pour n’importe quelle production agricole. A ce moment là, c’est la coopérative qui est l’interlocuteur de l’Etat. Qui achète des engrais. Qui peut obtenir le crédit etc. Donc, la production agricole ne se décrète pas. Cela se planifie. Cela s’organise sur le moyen et le long terme. C’est ce que nous préconisons dans notre système agraire, remembrement fictif.
RB : Enfin, Préval a délivré son message.
En gros, l’attente valait-elle la peine ?
MHM : Ho non ! Je sais que c’est un cliché qui est dit et redit un million de fois. « La montagne a accouché d’un sourie ! » Ça c’est évident. Il a fait attendre. Et ça rappelle de mauvais souvenir. C’est évident que la population attendait autre chose. La population a réagi tout de suite dans certaines villes de province. Au lieu de rentrer chez eux, les manifestants ont repris leurs agitations et aussi le pillage. Là ce n’est pas la parole d’un chef d’Etat. C’est la parole d’un conseiller économique qui suggère ce qu’il faudrait faire. D’ailleurs, il parle de proposition. Il ne parle pas de décision. Ça a beaucoup déçu les gens. Et en outre il accuse sans s’en rendre compte. Ou bien par désinvolture. Il accuse la mauvaise gestion depuis 20 ans. Il oublie que lavalas a dominé ce pays pendant une bonne partie de ces 20 ans. Il est lui aussi responsable. Ce ne sont pas les autres qui sont responsables. S’il y a un bilan de mauvaise gestion de 20 ans, sa gestion fait partie de ce bilan. Toutes les suggestions, les propositions qu’il a faites, soit, sont inopérantes à court terme. Soit, réclament le long terme. Donc ne peuvent pas satisfaire la population maintenant.
Pouvez-vous commenter ces suggestions pour l’auditoire ?
MHM : J’ai parlé de 3 catégories de mesure, à court terme, à moyen terme et à long terme. A court terme, il faut une intervention de l’Etat dans deux domaines. Le domaine fiscal, Prévale dit avec quoi on va construire les routes. L’Etat doit accepter de dépenser de l’argent pour faire face à cette situation d’urgence. Autrement dit, quand on adopte des mesures fiscales pour faire baisser le coût des produits, c’est évident qu’il y a moins de rentrée pour l’Etat. Ces types de mesure ne sont pas permanents. C’est pour faire face à l’urgence. Pour faire face à l’urgence on doit utiliser toutes les ressources.
La deuxième mesure, ce sont les potes régulateurs, les postes stratégiques. Cela demande beaucoup plus de sérieux dans la gestion des choses publiques. Cela signifie quoi ? On importe beaucoup. Les prix des produits sur le marché international sont accessibles constamment. On peut observer par l’Internet la variation des prix. On sait en ce qui concerne le riz, le centre nerveux d’élaboration des prix c’est Chicago (CBOE). Bien que Chicago soit le centre d’élaboration des prix, tout l’approvisionnement n’arrive pas à Chicago. Il y a un approvisionnement qui arrive de l’Amérique latine. Il y a aussi un approvisionnement qui arrive de l’Asie. On a donc le prix des produits. On peut anticiper l’augmentation. Quand les produits sont à un certain prix, l’Etat peut en acheter massivement pour créer des stocks. On doit avoir des silos de conservation. Qu’on ait des mesures administratives strictes, pour éviter la corruption et le gaspillage. Ce n’est pas du jour au lendemain. C’est pourquoi c’est à moyen terme que l’on fait cela, des stocks. De sorte que si les prix continuent d’augmenter, on peut livrer sur le marché national, un certain nombre de tonnes pour permettre de stabiliser les prix. Car c’est cela finalement l’objectif.
Et en fin à long terme, c’est la relance de la production nationale. Mais la relance de la production nationale, n’est pas seulement de nature agricole, c’est un tout. Cela fait entrer en ligne de compte, les routes, les voies d’acheminement des produits. Cela fait entrer en ligne de compte l’organisation des circuits de distribution, les marchés. Cela fait entrer en amont, en ligne de compte le système d’assistance aux paysans, en terme d’intrants et de crédit agricoles. Le paysan n’a pas les moyens d’acheter les intrants. Cela fait entrer en ligne de compte la question agraire.
Nous avons au RDNP une vision, une proposition dans ce sens. Le paysan est propriétaire de sa terre, quelle que soit la dimension. Il faut conserver son titre de propriété. Car c’est une sorte de butin que le paysan a tiré des conditions de l’indépendance, Maître de la terre. Nous savons bien qu’un carreau et qu’un demi carreau, ne sont pas productifs. Nous avons parlé nous, de remembrement fictif. Ce qui signifie, qu’on met ensemble les propriété qui sont adjacentes. On conserve les titres de propriété. Cependant on crée des sortes de coopératives. Et la coopératives elle-même travaille sur une surface beaucoup plus rentable. Car la dimension des propriétés intervient beaucoup en terme de rentabilité pour n’importe quelle production agricole. A ce moment là, c’est la coopérative qui est l’interlocuteur de l’Etat. Qui achète des engrais. Qui peut obtenir le crédit etc. Donc, la production agricole ne se décrète pas. Cela se planifie. Cela s’organise sur le moyen et le long terme. C’est ce que nous préconisons dans notre système agraire, remembrement fictif.
RB : Enfin, Préval a délivré son message.
En gros, l’attente valait-elle la peine ?
MHM : Ho non ! Je sais que c’est un cliché qui est dit et redit un million de fois. « La montagne a accouché d’un sourie ! » Ça c’est évident. Il a fait attendre. Et ça rappelle de mauvais souvenir. C’est évident que la population attendait autre chose. La population a réagi tout de suite dans certaines villes de province. Au lieu de rentrer chez eux, les manifestants ont repris leurs agitations et aussi le pillage. Là ce n’est pas la parole d’un chef d’Etat. C’est la parole d’un conseiller économique qui suggère ce qu’il faudrait faire. D’ailleurs, il parle de proposition. Il ne parle pas de décision. Ça a beaucoup déçu les gens. Et en outre il accuse sans s’en rendre compte. Ou bien par désinvolture. Il accuse la mauvaise gestion depuis 20 ans. Il oublie que lavalas a dominé ce pays pendant une bonne partie de ces 20 ans. Il est lui aussi responsable. Ce ne sont pas les autres qui sont responsables. S’il y a un bilan de mauvaise gestion de 20 ans, sa gestion fait partie de ce bilan. Toutes les suggestions, les propositions qu’il a faites, soit, sont inopérantes à court terme. Soit, réclament le long terme. Donc ne peuvent pas satisfaire la population maintenant.
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Re: Jacques Édouard Alexis est démis de ses fonctions
RB : Selon l’opinion de certains observateurs, il y a mis du sien, mais a plagié une bonne partie du communiqué de la Fusion.
Etes-vous de cet avis ?
MHM : Ne l’oubliez pas, la Fusion fait partie de ce gouvernement. Il ne s’agit pas de plagia. La Fusion est partie au gouvernement. La Fusion essaie de se dédouaner. Elle a demandé le départ du premier ministre. Et elle a fait un certain nombre de propositions. Je ne serais pas du tout étonnée qu’elle a inspiré le discours de Prévale. Je dirais aussi que certaines mesures que nous avons annoncées en font partie aussi, de ce que nous autres au RDNP, nous avons proposé depuis longtemps. Mais cependant il y a des points avec lesquels, on s’en écarte. Par exemple en ce qui concerne l’intervention fiscale. Ensuite il dit qu’on ne doit pas subventionner les importations. Il ne s’agit pas de subventionner les importations. C’est clair que quand il s’agit de subvention la priorité est la production nationale. Ce ne sont pas les importations qu’on subventionne. Simplement on contrôle les importations. On ne laisse pas s’étaler la loi de l’offre et de la demande. Parce que, à ce moment là, on aura un étranglement de la population qui n’arrivera pas à satisfaire ses besoins et acheter. Ce n’est pas du tout le cas de subvention de l’importation. D’ailleurs dans la lettre qu’ils ont adressée au premier ministre, les sénateurs ont parlé de gestion calamiteuse des affaires de l’Etat.
RB : Préval nie toutes responsabilités, en les plaçant sur le dos de plus de 20 ans de mauvaise gestion.
Préval se rend-t-il compte que de ces 20 ans, 17 ont eu lieu sous le régime lavalas dont il a été le 1er premier ministre, le 2e et le 4e président ?
MHM : Bien sûr, c’est ce dont nous parlions tout à l’heure. C’est très facile de dire que ce n’est pas moi, c’est les autres. Je n’y suis pour rien. Ce sont les 20 ans de gestion par les autres. Peut être qu’il s’en rend compte et qu’il s’en fiche. Et qu’il pense que c’est très facile de le dire. Ce n’est pas moi. Ce sont les autres, ceux qui m’ont précédé. Il ne se rend pas compte qu’il s’est précédé et qu’il s’est succédé, à lui-même. Tout ceci est assez pitoyable. Je ne crois pas que la population ait ajouté un crédit quelconque à cette culpabilité qu’il rejette sur tous les autres. La population sait que pendant ces 20 dernières années, Prévale a été au pouvoir pendant quelque temps.
RB : Mis à part les intrants agricoles, Préval refuse d’intervenir pour baisser les prix des produits alimentaires importés.
Quel sera l’effet de cette décision à court terme ?
MHM : Je crois que les prix vont continuer à augmenter. A mois qu’il ait des initiatives des étrangers etc. Même si les étrangers offrent un bateau de riz, par exemple. Que représente un bateau de riz en regard de la consommation ? On va continuer à acheter. Et en outre si on nous fait cadeau d’un bateau de riz, je me demande comment cela va être distribué. Il y a de cela 3 ans, Taiwan avait offert pas mal de sacs de riz. C’était pour les associations, les quartiers populaires etc. Les associations de ces quartiers populaires n’en ont pas reçus. Donc on va continuer à acheter le riz, à importer le riz. Il ne s’agit pas, je le répète, de subvention des importations. Il s’agit plutôt d’action sur les effets des prix des importations. Qu’on ne doit pas subventionner les importations, c’est une mauvaise présentation des choses. On peut subventionner la production nationale. On peut aussi agir. Au lieu de subventionner, c'est-à-dire le producteur de riz national. La subvention signifierait quoi ? Ça signifierait que pour qu’il y ait un bénéfice, il doit vendre le sac de riz disons à 100 dollars. L’Etat peut lui dire je vous donne 25 dollars pour chaque sac de riz, mais la population paie 75 dollars. Ça ne peut être qu’une mesure à court terme. Parce que le riz continue à valoir 100 dollars. Qu’est-ce qu’on subventionne, la production ou l’approvisionnement ? Ce n’est pas contradictoire. Mais quand même ce sont deux méthodes qui sont auxiliaires. Et de toute façon elles ne peuvent se faire qu’à court terme. Il y a tout de même en matière économique une attitude sage qui consiste à sincériser les prix. C'est-à-dire, si le sac de riz vaut vraiment 100 dollars pour que le producteur et les intermédiaires bénéfice de 25 dollars, à quel niveau faut-il intervenir pour que cela ne coûte plus 100 dollars mais 80 dollars ? On attaque le problème à sa source. On essaie de trouver des mesures qui permettent d’améliorer le rendement à ce que le sac ne coûte plus 100 dollars. Ceci requiert beaucoup de sérieux dans la gestion d’une question aussi importante que le système d’alimentation de la population.
RB : Préval propose de faire des prélèvements sur les salaires des fonctionnaires.
Pourquoi ne réduit-il pas le nombre des ministères ?
MHM : Evidemment, ce serait une solution, mais là encore. Combien de fonctionnaires publics gagnent plus de 30.000 gourdes ? Il n’y en a pas beaucoup, quand on voit la grille des salaires. D’une part brutalement vous leur dites, vous gagnez 30.000, on prélève 3.000. Vous pensez que ces gens vont être heureux. Ils vont considérer que c’est une injustice. Car il y a des gens qui gagnent d’avantage. Pourquoi ne pas avoir un échelonnement. C’aurait été plus sincère, plus percutant, s’il disait, mon salaire est de tant, les frais de la présidence sont de tant, les frais de chaque ministre sont de tant. Il a chiffré ce que les fonctionnaires devraient accepter comme sacrifice, mais il n’a pas chiffré ce que chaque ministère, les députés les sénateurs ont comme frais quand ils voyagent. Il leur demande de faire un petit sacrifice, mais il n’a pas chiffré.
En outre qu’est-ce que cela représente ? A supposer qu’il y ait 250 fonctionnaires dans ce cas, multiplier par 3.500. Qu’est-ce que ça donne ? Ça nous donne 875.000 gourdes. Qu’est-ce cela représente d’une part ? Ensuite qu’allez-vous faire avec cet argent ? C’est ça qu’il faut dire. Au bout de 3 mois, au bout de 6 mois, au bout d’un an, voilà ce que cela va rapporter, voilà ce qu’on va faire avec. Il ne suffit pas de dire, enlever 10% de votre salaire. Donner les moi et puis c’est tout. Et vos salaires à vous et vos frais, et tous les gaspillages de l’Etat. C’est un Etat gaspilleur. L’Etat dépense ce qu’il ne dispose pas. Le peu que possède l’Etat est dépensé, en dépenses ponctuelles, en voyage, en per diem, en véhicules. C’est une industrie florissante en Haïti, la vente des véhicules. Pas n’importe quel véhicule, 50.000, 60.000 et 80.000 dollars. Donc ce n’est pas cela qui va solutionner la question. Réduire le nombre des ministères, c’est peut être rationnel aussi. Ce n’est pas ça qui va faire baisser le coût de la vie. Néanmoins, dans une restructuration de l’Etat, on pourrait avoir quand même une organisation, un plus efficace, moins étoffée, non pas pour faire des économies, non pas pour faire baisser le coût de la vie, mais parce que c’est une nécessité, au nom de la bonne marche de l’Etat.
Etes-vous de cet avis ?
MHM : Ne l’oubliez pas, la Fusion fait partie de ce gouvernement. Il ne s’agit pas de plagia. La Fusion est partie au gouvernement. La Fusion essaie de se dédouaner. Elle a demandé le départ du premier ministre. Et elle a fait un certain nombre de propositions. Je ne serais pas du tout étonnée qu’elle a inspiré le discours de Prévale. Je dirais aussi que certaines mesures que nous avons annoncées en font partie aussi, de ce que nous autres au RDNP, nous avons proposé depuis longtemps. Mais cependant il y a des points avec lesquels, on s’en écarte. Par exemple en ce qui concerne l’intervention fiscale. Ensuite il dit qu’on ne doit pas subventionner les importations. Il ne s’agit pas de subventionner les importations. C’est clair que quand il s’agit de subvention la priorité est la production nationale. Ce ne sont pas les importations qu’on subventionne. Simplement on contrôle les importations. On ne laisse pas s’étaler la loi de l’offre et de la demande. Parce que, à ce moment là, on aura un étranglement de la population qui n’arrivera pas à satisfaire ses besoins et acheter. Ce n’est pas du tout le cas de subvention de l’importation. D’ailleurs dans la lettre qu’ils ont adressée au premier ministre, les sénateurs ont parlé de gestion calamiteuse des affaires de l’Etat.
RB : Préval nie toutes responsabilités, en les plaçant sur le dos de plus de 20 ans de mauvaise gestion.
Préval se rend-t-il compte que de ces 20 ans, 17 ont eu lieu sous le régime lavalas dont il a été le 1er premier ministre, le 2e et le 4e président ?
MHM : Bien sûr, c’est ce dont nous parlions tout à l’heure. C’est très facile de dire que ce n’est pas moi, c’est les autres. Je n’y suis pour rien. Ce sont les 20 ans de gestion par les autres. Peut être qu’il s’en rend compte et qu’il s’en fiche. Et qu’il pense que c’est très facile de le dire. Ce n’est pas moi. Ce sont les autres, ceux qui m’ont précédé. Il ne se rend pas compte qu’il s’est précédé et qu’il s’est succédé, à lui-même. Tout ceci est assez pitoyable. Je ne crois pas que la population ait ajouté un crédit quelconque à cette culpabilité qu’il rejette sur tous les autres. La population sait que pendant ces 20 dernières années, Prévale a été au pouvoir pendant quelque temps.
RB : Mis à part les intrants agricoles, Préval refuse d’intervenir pour baisser les prix des produits alimentaires importés.
Quel sera l’effet de cette décision à court terme ?
MHM : Je crois que les prix vont continuer à augmenter. A mois qu’il ait des initiatives des étrangers etc. Même si les étrangers offrent un bateau de riz, par exemple. Que représente un bateau de riz en regard de la consommation ? On va continuer à acheter. Et en outre si on nous fait cadeau d’un bateau de riz, je me demande comment cela va être distribué. Il y a de cela 3 ans, Taiwan avait offert pas mal de sacs de riz. C’était pour les associations, les quartiers populaires etc. Les associations de ces quartiers populaires n’en ont pas reçus. Donc on va continuer à acheter le riz, à importer le riz. Il ne s’agit pas, je le répète, de subvention des importations. Il s’agit plutôt d’action sur les effets des prix des importations. Qu’on ne doit pas subventionner les importations, c’est une mauvaise présentation des choses. On peut subventionner la production nationale. On peut aussi agir. Au lieu de subventionner, c'est-à-dire le producteur de riz national. La subvention signifierait quoi ? Ça signifierait que pour qu’il y ait un bénéfice, il doit vendre le sac de riz disons à 100 dollars. L’Etat peut lui dire je vous donne 25 dollars pour chaque sac de riz, mais la population paie 75 dollars. Ça ne peut être qu’une mesure à court terme. Parce que le riz continue à valoir 100 dollars. Qu’est-ce qu’on subventionne, la production ou l’approvisionnement ? Ce n’est pas contradictoire. Mais quand même ce sont deux méthodes qui sont auxiliaires. Et de toute façon elles ne peuvent se faire qu’à court terme. Il y a tout de même en matière économique une attitude sage qui consiste à sincériser les prix. C'est-à-dire, si le sac de riz vaut vraiment 100 dollars pour que le producteur et les intermédiaires bénéfice de 25 dollars, à quel niveau faut-il intervenir pour que cela ne coûte plus 100 dollars mais 80 dollars ? On attaque le problème à sa source. On essaie de trouver des mesures qui permettent d’améliorer le rendement à ce que le sac ne coûte plus 100 dollars. Ceci requiert beaucoup de sérieux dans la gestion d’une question aussi importante que le système d’alimentation de la population.
RB : Préval propose de faire des prélèvements sur les salaires des fonctionnaires.
Pourquoi ne réduit-il pas le nombre des ministères ?
MHM : Evidemment, ce serait une solution, mais là encore. Combien de fonctionnaires publics gagnent plus de 30.000 gourdes ? Il n’y en a pas beaucoup, quand on voit la grille des salaires. D’une part brutalement vous leur dites, vous gagnez 30.000, on prélève 3.000. Vous pensez que ces gens vont être heureux. Ils vont considérer que c’est une injustice. Car il y a des gens qui gagnent d’avantage. Pourquoi ne pas avoir un échelonnement. C’aurait été plus sincère, plus percutant, s’il disait, mon salaire est de tant, les frais de la présidence sont de tant, les frais de chaque ministre sont de tant. Il a chiffré ce que les fonctionnaires devraient accepter comme sacrifice, mais il n’a pas chiffré ce que chaque ministère, les députés les sénateurs ont comme frais quand ils voyagent. Il leur demande de faire un petit sacrifice, mais il n’a pas chiffré.
En outre qu’est-ce que cela représente ? A supposer qu’il y ait 250 fonctionnaires dans ce cas, multiplier par 3.500. Qu’est-ce que ça donne ? Ça nous donne 875.000 gourdes. Qu’est-ce cela représente d’une part ? Ensuite qu’allez-vous faire avec cet argent ? C’est ça qu’il faut dire. Au bout de 3 mois, au bout de 6 mois, au bout d’un an, voilà ce que cela va rapporter, voilà ce qu’on va faire avec. Il ne suffit pas de dire, enlever 10% de votre salaire. Donner les moi et puis c’est tout. Et vos salaires à vous et vos frais, et tous les gaspillages de l’Etat. C’est un Etat gaspilleur. L’Etat dépense ce qu’il ne dispose pas. Le peu que possède l’Etat est dépensé, en dépenses ponctuelles, en voyage, en per diem, en véhicules. C’est une industrie florissante en Haïti, la vente des véhicules. Pas n’importe quel véhicule, 50.000, 60.000 et 80.000 dollars. Donc ce n’est pas cela qui va solutionner la question. Réduire le nombre des ministères, c’est peut être rationnel aussi. Ce n’est pas ça qui va faire baisser le coût de la vie. Néanmoins, dans une restructuration de l’Etat, on pourrait avoir quand même une organisation, un plus efficace, moins étoffée, non pas pour faire des économies, non pas pour faire baisser le coût de la vie, mais parce que c’est une nécessité, au nom de la bonne marche de l’Etat.
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Opinion politique : Homme de gauche,anti-imperialiste....
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Re: Jacques Édouard Alexis est démis de ses fonctions
: Le message lancé par Préval à ceux qui vandalisent les maisons de commerce : « Je vous ordonne d’arrêter car la police nationale ne pourra pas supporter plus longtemps cette situation. », est interprété par certain comme une déclaration de guerre. Les commissaires sont autorisés à utiliser le maximum de violence.
Etes-vous de cet avis ?
MHM : De toute façon, c’est maladroit. J’ai entendu ces propos et ces réactions là. D’ailleurs pendant deux jours la police circulait armée, pendant qu’on cassait des magasins, elle n’a rien fait. Et aujourd’hui il y a des affrontements entre la population et la Minustah. Ce que la population dit Préval envoie le blanc nous tirer dessus, nous battre, détruire nos enfants. Donc, il y a eu un changement d’attitude de la police et de la Minustah qui sont moins passif. Ceci est très mal interprété. Parce que on a dispersé des manifestants aujourd’hui. On n’a pas tiré pour disperser des casseurs. C’est ça la différence. Que l’on tire en l’air. De toute façon, on ne peut pas tirer à hauteur d’homme. C’est absolument condamnable. Que l’on tire en l’air, Qu’on envoie des gaz lacrymogènes pour disperser des casseurs, oui ! Mais on a dispersé des manifestants qui ne cassaient pas. Les gens on vite fait le rapprochement avec les propos tenus hier.
RB : Ce discours ou ce message tel que délivré par Prévale, peut-il, à votre avis, apaiser le courroux des masses ?
MHM : Ah non ! je pense que c’est le contraire. Les manifestations ne vont pas pouvoir durer trop longtemps. Encore que dans certains pays il y a des manifestations qui durent des jours et des jours. Vous avez parlez de courroux, c'est-à-dire de coller, de frustration. Non certainement pas !
RB : Pour avoir attendu aussi longtemps, et souffert aussi atrocement, quelles sont aujourd’hui les attentes immédiates des masses ?
MHM : Ce n’est pas difficile. D’abord de la nourriture, du travail pour pouvoir acheter cette nourriture. Pour ne pas être une population de mendiants. Et je dirais quelque chose qui n’est pas concret, un minimum d’espérance, d’espoir, que la situation peut changer. Je crois que ce soit les 3 éléments d’attente de la population.
RB : Compte tenu de la tension politique et de la volatilité de la conjoncture, quels sont vos pronostiques à court et moyen termes ?
MHM : Même si c’est difficile. Je vais essayer quand même. Je ne suis pas optimiste. Je suis optimiste, que pour l’avenir du pays. Pour le court terme, je ne crois pas que les choses vont changer. Je crois qu’il y aura peut être une continuation des manifestations et aussi de la violence malheureusement. On va assister aussi à une plus grande politisation de cette situation. Le départ du premier ministre est un ultimatum des 16 sénateurs qui semblent résolus. C’est la majorité du corps qui doit intervenir, qui doit être appliqué.
S’il démissionne, étant donné que ceci est réclamé par certains manifestants, il y aura peut être une solution politique donnée à la crise. Mais ça ne va pas résoudre la crise. Car il y a aussi des gens qui vont plus haut, qui demande la démission de tout l’Exécutif. La démission d’Alexis aura un effet, qu’au moins une revendication a été satisfaite.
Nous sommes dans une situation extrêmement volatile, dangereuse. Et la spirale à laquelle je faisait allusion continue à monter. Car c’est le propre de toute spirale, elle n’a pas encore de fin. L’étranger suit et intervient probablement en sous-main. Donc, il y a des jeux ouverts et des jeux souterrains. Dans cet ensemble de jeux, chacun défendant ses intérêts, on ne sait pas quel sera le résultat final pour cette population haïtienne qui n’en peut plus. C’est ça qui est important dans la crise actuelle.
RB : Nous vous remercions pour votre brillante participation, comme d’habitude. Nous nous proposons de vous inviter très tôt.
MHM : Ça a été un plaisir de me mettre au service de la communauté haïtienne, que ce soit en Haïti ou à l’étranger.
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Captez Radio Classique Inter à : http://radioclassiqueinter.com/rci/
Etes-vous de cet avis ?
MHM : De toute façon, c’est maladroit. J’ai entendu ces propos et ces réactions là. D’ailleurs pendant deux jours la police circulait armée, pendant qu’on cassait des magasins, elle n’a rien fait. Et aujourd’hui il y a des affrontements entre la population et la Minustah. Ce que la population dit Préval envoie le blanc nous tirer dessus, nous battre, détruire nos enfants. Donc, il y a eu un changement d’attitude de la police et de la Minustah qui sont moins passif. Ceci est très mal interprété. Parce que on a dispersé des manifestants aujourd’hui. On n’a pas tiré pour disperser des casseurs. C’est ça la différence. Que l’on tire en l’air. De toute façon, on ne peut pas tirer à hauteur d’homme. C’est absolument condamnable. Que l’on tire en l’air, Qu’on envoie des gaz lacrymogènes pour disperser des casseurs, oui ! Mais on a dispersé des manifestants qui ne cassaient pas. Les gens on vite fait le rapprochement avec les propos tenus hier.
RB : Ce discours ou ce message tel que délivré par Prévale, peut-il, à votre avis, apaiser le courroux des masses ?
MHM : Ah non ! je pense que c’est le contraire. Les manifestations ne vont pas pouvoir durer trop longtemps. Encore que dans certains pays il y a des manifestations qui durent des jours et des jours. Vous avez parlez de courroux, c'est-à-dire de coller, de frustration. Non certainement pas !
RB : Pour avoir attendu aussi longtemps, et souffert aussi atrocement, quelles sont aujourd’hui les attentes immédiates des masses ?
MHM : Ce n’est pas difficile. D’abord de la nourriture, du travail pour pouvoir acheter cette nourriture. Pour ne pas être une population de mendiants. Et je dirais quelque chose qui n’est pas concret, un minimum d’espérance, d’espoir, que la situation peut changer. Je crois que ce soit les 3 éléments d’attente de la population.
RB : Compte tenu de la tension politique et de la volatilité de la conjoncture, quels sont vos pronostiques à court et moyen termes ?
MHM : Même si c’est difficile. Je vais essayer quand même. Je ne suis pas optimiste. Je suis optimiste, que pour l’avenir du pays. Pour le court terme, je ne crois pas que les choses vont changer. Je crois qu’il y aura peut être une continuation des manifestations et aussi de la violence malheureusement. On va assister aussi à une plus grande politisation de cette situation. Le départ du premier ministre est un ultimatum des 16 sénateurs qui semblent résolus. C’est la majorité du corps qui doit intervenir, qui doit être appliqué.
S’il démissionne, étant donné que ceci est réclamé par certains manifestants, il y aura peut être une solution politique donnée à la crise. Mais ça ne va pas résoudre la crise. Car il y a aussi des gens qui vont plus haut, qui demande la démission de tout l’Exécutif. La démission d’Alexis aura un effet, qu’au moins une revendication a été satisfaite.
Nous sommes dans une situation extrêmement volatile, dangereuse. Et la spirale à laquelle je faisait allusion continue à monter. Car c’est le propre de toute spirale, elle n’a pas encore de fin. L’étranger suit et intervient probablement en sous-main. Donc, il y a des jeux ouverts et des jeux souterrains. Dans cet ensemble de jeux, chacun défendant ses intérêts, on ne sait pas quel sera le résultat final pour cette population haïtienne qui n’en peut plus. C’est ça qui est important dans la crise actuelle.
RB : Nous vous remercions pour votre brillante participation, comme d’habitude. Nous nous proposons de vous inviter très tôt.
MHM : Ça a été un plaisir de me mettre au service de la communauté haïtienne, que ce soit en Haïti ou à l’étranger.
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piporiko- Super Star
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Re: Jacques Édouard Alexis est démis de ses fonctions
Bon RB pa konn konte? de 1986 a 1990 ki moun ki tap dirije peyi ya?de 1991 a 1994 se te lavalsyen ki tap dirije peyi ya de 2004 a 2006 ki les ki tap dirije peyi ya se te lavalasyen toujou .sim chonje fè adityon ak soustraktyon si w retire 9 nan 20 se pa 17 li ba w .se 11 ,men menm diran 11 ane lavalas yo konbyen anbago yo te mete sou do lavalas?ki ed yo te bay gouvenman popilè yo?O kontrè se enterè yo te fè Aristide peye sou kob ke yo te prete ayiti e ki te ale nan bank swiss epi yo pat janm pretel oken lajan malgre li te peye enterè sou lajan ke ansyen neg men krochi yo te decherpiyé.
mwen pap dedwane ni Aristisde ni Preval non men se degoutan lè w tande jounaleu ayisyen ak politisyen do kale ap dekonnen paske yo pa bò tab la.Mwen sonje ke lè yo te pose manigat kestyon sou insekirite li te di ke se tout kote genyen ensekirite.Jodya li tap di se tout kote genyen la vi chè;koulyè ya tout politisyen se maton si se te yo ayiti tap tounen youn eldorado.komsi se te vre.Mezanmi banm vanm pou mwen al la gonav tande.Mwen pa di ke ni Aristide ni preval pat ka fè youn ti jan pou soufrans pep la te mwens non men lè ou genyen youn gouvenman ki sabote ni a lenteryè ni a lexteryè e gouvenman sa yo te jwen youn peyi ki te deja devaste alò ak ki sa pou yo te remedye situyatyon an?dechoukè yo pa janm bay gouvenman pep la tan pou refom ki merite fet yo reyalize epi jwen ak youn lot bann jwisè ki pito ap danse micky o lye yo pran mezi ki pou pran yo ,yo pito ap bay politisyen machinn e byen nan kondityon saa se pa aristide ki mete pep la nan la ri non se grangou klorox la ke mwen te konn sibi depi nan ane 60 yo.Piga personn vinn di moun se koulyè ya grangou klorox la eksiste an ayiti.Mwen genyen youn nan pitit mwen yo lè li rantre o Zeta Zuni a ba zaj nan debi ane 70 la li dim li te konprann grangou se te youn kondityon natirel ke tout moun ap soufri.Konm sonje bagay sa yo moun sa yo fè mwen anraje paske yo fout de movez fwa.
mwen pap dedwane ni Aristisde ni Preval non men se degoutan lè w tande jounaleu ayisyen ak politisyen do kale ap dekonnen paske yo pa bò tab la.Mwen sonje ke lè yo te pose manigat kestyon sou insekirite li te di ke se tout kote genyen ensekirite.Jodya li tap di se tout kote genyen la vi chè;koulyè ya tout politisyen se maton si se te yo ayiti tap tounen youn eldorado.komsi se te vre.Mezanmi banm vanm pou mwen al la gonav tande.Mwen pa di ke ni Aristide ni preval pat ka fè youn ti jan pou soufrans pep la te mwens non men lè ou genyen youn gouvenman ki sabote ni a lenteryè ni a lexteryè e gouvenman sa yo te jwen youn peyi ki te deja devaste alò ak ki sa pou yo te remedye situyatyon an?dechoukè yo pa janm bay gouvenman pep la tan pou refom ki merite fet yo reyalize epi jwen ak youn lot bann jwisè ki pito ap danse micky o lye yo pran mezi ki pou pran yo ,yo pito ap bay politisyen machinn e byen nan kondityon saa se pa aristide ki mete pep la nan la ri non se grangou klorox la ke mwen te konn sibi depi nan ane 60 yo.Piga personn vinn di moun se koulyè ya grangou klorox la eksiste an ayiti.Mwen genyen youn nan pitit mwen yo lè li rantre o Zeta Zuni a ba zaj nan debi ane 70 la li dim li te konprann grangou se te youn kondityon natirel ke tout moun ap soufri.Konm sonje bagay sa yo moun sa yo fè mwen anraje paske yo fout de movez fwa.
Rodlam Sans Malice- Super Star
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Re: Jacques Édouard Alexis est démis de ses fonctions
Méssié Piporiko ak Malis, mwen kwè li ta plis décent loské nou pran yon atik yon lot Moun, yon lot site web pou nou fèl korèktement bay non auteur atik la ak sit web la.
Sinon sa samble tou patisipant sou forum sila nan men, jwèt koken, voyé roch kaché men, Benyen kaché lonbrit politichiens traditionels nou yo.
Mèsi pou poté koréktion rapidman a ti pwoblèm sila...
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Mèsi pou poté koréktion rapidman a ti pwoblèm sila...
Doub-Sossis- Super Star
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Re: Jacques Édouard Alexis est démis de ses fonctions
bon mwen pa repwodwi atik oken sit mwen ka site youn ou 2 fraz nan youn teks pou mwen fè komantè sou li ,repwoch saa si w vle adresse l pa nonmen mwen.dayè sim ta genyen poum repwodwi youn atik se pa interviu saa ke mwen ta repwodwi.Mwen ta repwodwi bagay ki pou edike ,enfome nou men mwen pap janm repwdwi atik ki ap voye moun monte.Mwen fè youn komantè sou sa ki di nan enterview poum montre malfesans demagoji anpil moun ki ap voye kandida yo monte.nanpren anyen ki di nan interviu saa ke tout moun sou forum la pa konnen deja.Mwen pa konn poukisa Pipo repwodwi li
Rodlam Sans Malice- Super Star
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Re: Jacques Édouard Alexis est démis de ses fonctions
DOUB SOSIS GRENN 5,
MWEN RESEVWA LI CHAK SEMEN NAN COURRIEL MWEN.MWEN PA PRAN N OKEN KOE.ESPES DE GNB TI LESPRI..
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piporiko- Super Star
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Re: Jacques Édouard Alexis est démis de ses fonctions
Reté, apa mesyé yo soti pou yo fè kont? kont?
GNB=Ti lespri? mpat konn sa lol
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Re: Jacques Édouard Alexis est démis de ses fonctions
piporiko a écrit:DOUB SOSIS GRENN 5,
MWEN RESEVWA LI CHAK SEMEN NAN COURRIEL MWEN.MWEN PA PRAN N OKEN KOE.ESPES DE GNB TI LESPRI..
ELÉKWÉKWÉ PÉPÉ!!!!
Pipo apa wou soti pou fè makak Grimas!!!!
Mèt sut la tanpri bay missié yon Hola pou mwen avan mouvè bwètt mwen la-a!
Kisak te gentan gen la mwen mandé nomm la poul cité sous li bien jantiman konsa tout léktè a patissipan a konen dékiprévien sé pa piporiko ki ékril?
Épi nom lan soti pou mankém Dégat!
Gadé PiPo, Mandé malis la diw, mwen sé yon kouto digo filé débo kou jilèt Chandra!!!!
ATTENTION!!! DEPOZÉL TOU DOUCEMENT
Wa bléssé!!
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Épitou, Mwen pa konozkow men mwen pa kwè mwen té janm nan siyé fouk pantalèt avèw
sou ban kay Poyo.
Doub-Sossis- Super Star
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Re: Jacques Édouard Alexis est démis de ses fonctions
SA PA ETONEM NON SI SE NAN SD OU BYEN NAN FRAPH OU TE FE KLAS OU.SA PAP JANM ETONEM TOU ,SIM TA APRANN OU SE YON ANSYEN SIVEYE RAPOTE KI VINN PRAN AZIL ISIT....ANTOUKA TI FACIS,MWEN ABITYE DANSE NAN SAL RAZWA TOUTOUNI,MWEN PA JANM BLESE.SE PA TIKALIKO 2 POU 5 TANKOUW KI KA BANM PRESYON...
piporiko- Super Star
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