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VERITÉ SOU TANBOU: QUAND MARC BAZIN PARLE

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Message  Doub-Sossis Dim 18 Mai 2008 - 13:10

D'où viennent les idées de Marc L. Bazin ?



VERITÉ SOU TANBOU: QUAND MARC BAZIN PARLE Couverturebazin


D'où viennent les idées de Marc L. Bazin ?


Mr
Marc L. Bazin a été choisi cette année comme l'invité d'honneur de
''Livres en folie''. Pour répondre à un voeu unanime, les articles de
sa chronique ''Des idées pour l'action'' ont été rassemblés et font
aujourd'hui l'objet d'un ouvrage qu'il signe le 22 mai prochain. Pour
comprendre le parcours de cet homme d'Etat qui a connu des fortunes
diverses et de ce penseur impénitent de la question haïtienne, Jobnel
Pierre l'a interrogé en long et en large. Cette interview découvre des
facettes de l'auteur sur un nouveau jour.


Le
Nouvelliste : Comment vous est venue l'idée « Des idées pour l'action
'' ? Pouvez-vous nous dire ce qui vous a amené à accepter d'assurer la
rubrique hebdomadaire dans Le Nouvelliste ?

L'auteur

Marc
Louis Bazin : Répondre oui à l'offre du Nouvelliste était d'abord un
devoir. Quand le plus grand quotidien du pays vous dit qu'il souhaite
créer un lieu de débat sur les grandes questions d'intérêt national, en
tant que citoyen concerné, vous n'avez pas le droit de vous dérober,
malgré que ce soit un engagement contraignant. Compte tenu des autres
projets que j'ai en chantier, je ne vous cacherai pas qu'un article de
fond, chaque semaine, représente une bonne somme de travail
supplémentaire. Mais cela vaut la peine. Les réactions du public sont
toutes positives.
Par devoir, mais j'ai accepté aussi par intérêt.
Toute
ma vie, j'ai porté des idées et essayé non seulement de les
transmettre, mais aussi de les traduire en action et en projets. La
plupart de ces idées sont déjà consignées aussi bien dans les Principes
Directeurs et divers Plans du MIDH que dans mes publications telles que
''Le Défi Démocratique' ', ''Miser sur l'homme'', ''Démocratie sous
Pression'', ''Discours et messages'', ''Sortir de l'Impasse''.
Collaborer avec Le Nouvelliste me permettait donc de prolonger ma
réflexion, de l'enrichir, de la confronter à l'actualité, en bref de la
traduire sur le vif. Quand, toute sa vie, on a combattu pour des idées,
où, ailleurs que dans les colonnes d'un grand quotidien, peut-on le
mieux exprimer cette ambition ?

L.N : Comment faites-vous le choix de vos articles?

M.L.B
: Cela dépend. Le Nouvelliste, comme vous savez, m'a donné carte
blanche non seulement quant au choix des sujets, mais aussi m'a donné
l'assurance que je disposerais d'une totale liberté d'expression,
garantie qui a été jusqu'ici parfaitement respectée. Libre du choix de
mes sujets et du contenu, je me laisse donc guider tantôt par
l'actualité, tantôt par la nécessité d'attirer l'attention du pays sur
un sujet d'importance nationale, et, parfois même, par le vieux réflexe
en tout homme politique qui est de ressasser les thèmes et les projets
dont il est habité et qui ne le quittent jamais. Mais,
fondamentalement, à travers tous ces articles, la toile de fond qui est
tissée, c'est celle du drame national.

L.N : Quels seraient selon vous les traits par quoi se caractériserait ce drame national ?

M.L.B
: Oh ! c'est à la fois simple et tragique. Haïti est un pays que le
reste du monde a pris en charge et les Haïtiens n'ont pas l'air de s'en
rendre compte. Ils continuent à se comporter comme si de rien n'était,
comme s'ils n'étaient pas responsables, ni du malheur qui nous frappe
ni de ce qu'il leur incombe de faire pour éviter le pire. À ce
compte-là, même ceux qui se réclament de nos amis finiront par se
lasser de nous et de nos turpitudes et ils nous abandonneront à notre
sort où nous deviendrons la proie du hasard. Mes articles sont donc
comme un appel permanent à l'éveil de la conscience nationale, un cri
pour la recherche du consensus et la primauté de la quête du bien
commun et une condamnation de la poursuite malsaine et indécente des
intérêts particuliers.

L.N : ''Des idées pour l'action'' s'inscrit donc dans un contexte bien particulier ?

M.L.B
: Absolument. Ce contexte, c'est celui d'un triple constat. i) Haïti
aujourd'hui est comme une maison dont les fondations sont menacées et
dont ce qui lui reste de structure peut s'écrouler à tout moment; ii)
menacée dans ses fondations, Haïti traverse une conjoncture trouble et
mouvementée dont personne ne peut prévoir ce qui pourrait sortir; iii)
il existe, dans les profondeurs de l'âme nationale, une interrogation
angoissée: ''Où allons-nous ?'' Pouvons-nous tomber plus bas ?
Qu'est-ce qu'on peut faire ? Et tout d'abord, n'est-il pas trop tard ?
Y a-t-il encore quelque chose que l'on pourrait faire ? Si oui, quelle
est cette chose ? Dans ''Des idées pour l'action '', je réponds: Non,
il n'est pas trop tard. Oui, il y a encore des choses que l'on peut
faire. Oui, c'est vrai, nous sommes tombés bien bas. Mais il nous faut,
coûte que coûte, remonter à la surface. Pour sortir du gouffre, il y a
des ressorts à utiliser, des voies nouvelles à explorer. C'est
pourquoi, dans ce livre, le discours n'est pas une litanie de voeux. Le
discours est, à chaque article, assorti de propositions d'action
concrète.

L.N : Pourriez-vous, ne serait-ce que brièvement, nous donner un aperçu des thèmes que vous abordez ?

M.L.B
: Le livre ''Des idées pour l'action'' contient la matière de près de
30 articles sur environ 300 pages. Nous y traitons des problèmes de la
jeunesse, des droits de la femme, de la pauvreté dans laquelle vit
l'immense majorité de la population, des inégalités qui bloquent le
progrès de la société, de la crise alimentaire et des moyens d'en
sortir, de l'aide étrangère. Nous nous demandons ''combien d'argent il
faudrait pour sauver Haïti ?'' De même, nous disons que le populisme a
fait beaucoup de mal à notre pays et qu'il faut l'extirper. Nous
abordons la question de la reconstitution -ou non- de l'Armée d'Haïti.
Tantôt, nous faisons un crochet par la politique étrangère et nous
esquissons un portrait de personnages d'actualité mondiale tels que le
Président Sarkosy ou le Président Hugo Chavez. Et, très souvent, nous
revenons sur la question essentielle : Comment faire pour développer
Haïti et sortir de la pauvreté ? Comme vous le voyez, la gamme des
sujets est variée mais le thème central ne varie pas.

Le Développement

L.N
: Précisément, sur cette question du développement et de la pauvreté,
vous avez, tout récemment, publié un texte ''Le DSNCRP dépassé'' qui a
fait l'objet de commentaires variés dans de nombreux milieux, d'autant
plus que beaucoup de personnalités politiques avaient décidé de faire
du ''Document de Stratégie Nationale pour la Croissance et la Réduction
de la Pauvreté'' le fil conducteur de l'action gouvernementale pour les
trois ans à venir ? Qu'en est-il exactement ?

M.L.B : Il faut
bien comprendre. Dans le DSNCRP, il y a deux parties. Une partie dans
laquelle le gouvernement s'engage à réduire la pauvreté, en échange de
quoi la communauté internationale s'engage à alléger la dette d'Haïti à
la condition qu'on consacre l'argent que nous ne payons plus sur la
dette à faire des dépenses d'éducation, de santé et d'amélioration des
conditions de vie de la population. Mais, dans le DSNCRP, il y a une
deuxième partie, c'est le cadre macro-économique, lequel fait l'objet
d'un document séparé, signé par le Ministre des Finances et le
Gouverneur de la Banque Centrale. Ce qui caractérise le cadre
macro-économique, c'est un effort de stabilisation. Nous disons, quant
à nous, que le DSNCRP continue d'être un bon cadre de référence pour la
réduction de la pauvreté, mais que le cadre macro-économique dans
lequel s'insère la Stratégie de Réduction de la Pauvreté est
incompatible avec les exigences supplémentaires de satisfaction des
besoins du peuple haïtien nées des émeutes de la faim et des risques de
dislocation sociale qu'elles véhiculent.

L.N : Vous dites que le
cadre du DSRP est un effort de stabilisation. Que signifie cela et en
quoi la stabilisation serait-elle incompatible avec les émeutes de la
faim ?

M.L.B : Dans l'ajustement, il y a deux aspects. Et, ici, pour faciliter la compréhension, je vais simplifier à l'extrême.
Le
premier, c'est la stabilisation. Disons qu'un pays dépense davantage
qu'il ne reçoit sous forme de rentrées fiscales. Pour compenser la
différence entre ce qu'il dépense et ce qu'il ''gagne'', ce pays fait
imprimer de l'argent par sa Banque Centrale. Cet argent imprimé par la
Banque Centrale, étant une création artificielle, va faire monter les
prix, puisqu'il n'y a pas assez de choses que cet argent peut acheter.
Les prix montent, c'est l'inflation. L'inflation est une mauvaise
affaire. D'abord, parce que les pauvres, n'ayant pas de dollars, ne
peuvent pas s'en protéger. Ensuite, parce que le type qui veut investir
ne sait pas pourquoi les prix montent. Il ne peut pas savoir si les
prix montent parce qu'il y a trop de gourdes jetées sur le marché ou si
c'est parce qu'il y a une rareté effective de tel ou tel produit,
laquelle rareté justifierait qu'il investisse. Dans l'incertitude, il
s'abstient d'investir puisqu'il ne sait pas combien son investissement
va lui rapporter ni quelle sera la valeur réelle des gourdes qu'il
recevra quand viendra l'heure des bénéfices. De ce fait, il ne
contribue pas à augmenter le revenu national. Il n'y a pas de
croissance, pas d'emploi. Même chose sur le plan des importations.
L'argent facile à l'intérieur débouche automatiquement sur des
importations puisque nous produisons peu et que nous achetons à
l'étranger l'essentiel de notre consommation et de nos équipements.
D'où il suit que quand vous achetez à l'étranger davantage que vous ne
lui vendez, il y a baisse des réserves en dollars et perte de valeur de
la gourde.
La position dans le processus de stabilisation est que a)
il faut réduire le déficit budgétaire, donc ne plus imprimer d'argent;
b) dévaluer la gourde, donc décourager les gens d'importer. Les deux
mesures, réduction de déficit budgétaire et dévaluation sont ce qu'on
appelle des mesures de stabilisation.







__________________
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Message  Doub-Sossis Dim 18 Mai 2008 - 13:13

2 e PARTIE VERITÉ SOU TANBOU: QUAND MARC BAZIN PARLE


L.N : Donc ce n'est pas encore l'Ajustement Structurel. Vous voulez
dire que Stabilisation et Ajustement Structurel ne sont pas la même
chose ?

M.L.B : Disons que les deux font partie de la même opération, mais les deux n'ont pas les mêmes objectifs.
La
Stabilisation, je pourrais la décrire comme une opération ''pompier''.
Le feu a pris. La maison brûle. Vite, il faut éteindre le feu.
Normalement, le feu devrait être éteint en 1 ou 2 ans. L'Ajustement
Structurel, pour sa part, est un essai de restructuration de
l'économie. L'opération vise à changer la structure même de l'économie.
Changer la structure de l'économie est une opération qui prend du
temps. Comment ? Eh bien ! il ne s'agit plus, comme précédemment, d'une
opération coup de poing, mais d'une opération qui vise à réorienter
l'économie en profondeur, de manière à ce qu'elle génère des projets
qui rapportent des devises étrangères, qu'elle exporte davantage vers
l'extérieur, qu'elle épargne davantage au lieu de dépenser tout ce
qu'elle gagne, qu'elle s'ouvre aux marchés internationaux de sorte
qu'elle devienne plus compétitive, qu'elle redéfinisse les rôles entre
l'Etat et le Secteur privé de telle sorte que ce dernier prenne en main
les commandes et l'Etat se limite à fournir les biens publics de santé
et d'éducation.
Parmi les mesures destinées à changer la structure
de l'économie, figurent, naturellement, les privatisations
d'entreprises publiques, l'autonomie de la Banque Centrale, la liberté
aux banques commerciales de fixer les taux d'intérêts en fonction de
leur propre lecture du marché de l'argent, la libéralisation du
commerce par la réduction des droits de douanes à l'importation. Comme
vous le savez, depuis plusieurs années, dans un mic-mac épouvantable,
nous, Haïtiens, n'arrêtons pas de faire les deux ensemble,
stabilisation et restructuration, car nous ne faisons ni l'un ni
l'autre avec suffisamment de sérieux ni avec les moyens appropriés.

L.N : L'économie haïtienne avait-elle besoin de s'ajuster ? Si oui pourquoi ?

M.L.B
: Tout a commencé avec la crise de la dette. En 1986, les pays
sous-développé s devaient aux banques commerciales des pays développés
environ $ 700 milliards. Cette crise de la dette a commencé avec la
crise du pétrole. En 1974, les prix du pétrole avaient quadruplé. En
1979, les prix du pétrole avaient doublé. Ces deux augmentations ont
entraîné une augmentation des prix dans les pays développés. Ces pays,
pour combattre la hausse des prix, se sont mis à restreindre leurs
dépenses, ont augmenté leurs taux d'intérêt pour rendre l'argent plus
cher, ont arrêté de prêter aux pays pauvres et ceux des pays
sous-développé s qui avaient profité des pétro-dollars et avaient
emprunté de l'argent arabe se sont retrouvés avec des ardoises
insoutenables, au point que, entre 1984 et 1988, les pays
sous-développé s ont remboursé $143 milliards aux pays riches.

L.N : Et nous, Haïti, qu'est-ce qu'on était allé chercher dans cette galère ?

M.L.B : Nous aussi, on s'est trouvés pris dans le tourbillon.

L.N : Comment cela ? Avions-nous emprunté l'argent des pays arabes que nous n'avons pas pu rembourser ?

M.L.B
: Non. Nous, c'est interne et tout aussi compliqué. Nous, entre 1980 et
1985, on a fait beaucoup de sottises. L'Etat s'était mis à acheter des
bateaux qui s'en allaient pêcher en Mauritanie, à fabriquer de l'huile,
de la farine, du ciment. Le déficit du budget atteignait 10% du revenu
national. La Banque Centrale s'était mise à imprimer des gourdes à un
rythme jusqu'alors inconnu. Les réserves en dollars diminuaient au
rythme du $22 millions par an. Fin 1985, nous avions perdu $ 93
millions. La gourde avait perdu 20% de sa valeur. Les prix, entre
1980-86, avaient augmenté de 8% par an. Résultat : la communauté
internationale a dit: «Mettez de l'ordre dans vos affaires, ou je ne
vous prête plus ». Donc il fallait s'ajuster.

L.N : Vous croyez maintenant qu'on n'avait pas le choix ?

M.L.B : Evidemment, on n'avait pas le choix.
Quand
vous avez un déséquilibre de balance des paiements, que vous n'avez pas
de devises pour importer des pièces détachées et de la gazoline et que
vous ne trouvez personne pour vous dépanner, l'ajustement est
incontournable. Vous vous êtes mis dans une situation sans issue.
Alors, en 1986, je venais de passer 18 ans à la Banque Mondiale, je
tombais d'avion. Alors, tout naturellement, et même en croyant rendre
service, j'ai dit: ''Oui. On n'a pas le choix, il faut s'ajuster''.

L.N : Si on se rappelle bien, votre recommandation a été plutôt mal accueillie dans la classe politique ?

M.L.B
: Hélas ! mon cher ami, qu'est-ce que je n'ai pas entendu !On m'a
traité de tous les noms, de domestique des Américains, de sousou, de
vendeur de patrie. Et j'en passe...

L.N : Quelle a été votre réaction ? Comment avez-vous pris cela ?

M.L.B
: Je ne vous cache pas que j'étais, proprement, littéralement
estomaqué. Non pas par la violence des insultes, mais par le refus du
dialogue et par la direction d'où elles venaient. Le seul qui ait
accepté de m'écouter pour essayer de comprendre vraiment de quoi il
s'agissait -et il avait fallu pour cela prendre un rendez-vous
semi-clandestin à New York chez sa commère Mme Narchet- ce fut Mgr
Romulus. Ces critiques venaient de la gauche, des apôtres de la
théologie de la libération et cela j'aurais pu m'attendre à tout, sauf
à cela.

L.N : Qu'est-ce qu'il y avait de surprenant à ce que la théologie de la libération se déchaîne contre le FMI ?

M.L.B
: Ecoutez. Ce qui s'est passé en Haïti au sujet de l'ajustement était
sans précédent. Dans le monde entier, on n'avait jamais vu une chose
pareille. Après tout, ces déficits, ces dérèglements avaient été créés
par le régime des Duvalier. Que je dénonce ces déficits et dise qu'à
cause d'eux, le pays devait s'imposer des sacrifices, en bonne logique,
les réactions hostiles à l'ajustement auraient dû venir des
duvaliéristes, pas de l'opposition à Duvalier.
Dans le monde
entier, une fois les régimes renversés, l'opposition d'hier en profite
pour leur faire porter la responsabilité de la faillite et pour leur
imputer le coût des sacrifices sociaux qu'implique l'ajustement. En
attaquant le Fonds Monétaire, les Aristide, William Smarth, Antoine
Adrien et consorts absolvaient les Duvalier, se mettaient dans la
situation grotesque dans laquelle, tôt ou tard, il leur faudrait
assumer eux-mêmes l'ajustement, et cela, ils ne pouvaient le faire sans
se désavouer. Du coup, ils nous ont fait entrer dans un gouffre d'où
nous avons du mal à sortir car jusqu'à aujourd'hui, l'ajustement est
resté, dans l'esprit d'une grande partie de la classe politique et du
peuple comme on ne sait quel crime de lèse-nation, de trahison à
l'idéal dessalinien, de génuflexion devant les intérêts impérialistes.
Depuis 1986, le seul mot néolibéral est hérésie et anathème.


L.N : Comment vous expliquez-vous l'attitude de la gauche ?

M.L.B
: Franchement, je ne sais pas. Ignorance ? Mauvaise foi ? Soif de
pouvoir ? Populisme viscéral et débridé ? Le pouvoir avant le pays ?
Haine de l'impérialisme ? Il faudrait que vous leur demandiez. Car,
enfin, tout de même, dans l'atmosphère antimacoute de l'époque, qu'un
groupe politique d'opposition choisisse de ne pas tomber sur
l'ajustement comme une aubaine politique de premier ordre, mais
choisisse plutôt d'attaquer le Fonds Monétaire, et, par ce fait même,
d'innocenter les coupables et conduire le pays à l'impasse, est un
comportement qui pour moi est difficile à analyser et à comprendre.

L.N : Pourquoi est-ce si difficile à comprendre ?







<table cellpadding="0" cellspacing="0" width="100%"><tr><td valign="top">
</td></tr></table>


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Message  Doub-Sossis Dim 18 Mai 2008 - 13:14

3e PARTIE
L.N : Comment vous expliquez-vous l'attitude de la gauche ?

M.L.B
: Franchement, je ne sais pas. Ignorance ? Mauvaise foi ? Soif de
pouvoir ? Populisme viscéral et débridé ? Le pouvoir avant le pays ?
Haine de l'impérialisme ? Il faudrait que vous leur demandiez. Car,
enfin, tout de même, dans l'atmosphère antimacoute de l'époque, qu'un
groupe politique d'opposition choisisse de ne pas tomber sur
l'ajustement comme une aubaine politique de premier ordre, mais
choisisse plutôt d'attaquer le Fonds Monétaire, et, par ce fait même,
d'innocenter les coupables et conduire le pays à l'impasse, est un
comportement qui pour moi est difficile à analyser et à comprendre.

L.N : Pourquoi est-ce si difficile à comprendre ?

M.L.B
: Eh bien ! tout simplement, parce que, pour nous, il faut faire de la
politique pour servir le pays et ne pas se servir du pays pour faire de
la politique. Chaque fois que les intérêts du pays sont en jeu, nous,
au MIDH, on arrête de faire de la politique. La meilleure illustration
de ce principe, c'est le comportement que nous avons eu au moment de
l'embargo assorti de blocus économique contre Haïti pour faire revenir
Aristide. Pratiquement seuls de toute la classe politique, nous avons
dit : ''Démocratie oui, Embargo non''. Sans nous, si nous n'avions pas
accepté de participer au gouvernement et essayer de tempérer les effets
de l'embargo, ce n'est pas 40% du revenu national qu'Haïti a perdu en 3
ans, mais bien davantage.


L.N : Revenons, si vous voulez
bien, à la question de l'incompatibilité du cadre macro-économique du
DSNCRP par rapport aux émeutes de la faim. Comment tout cela
s'embouche-t- il dans la pratique ?

M.L.B : Le cadre macro-économique de stabilisation du DSNCRP est
incompatible non seulement avec les émeutes de la faim mais aussi avec
l'effort de réduction de la pauvreté que poursuit le DSNCRP.
Tout
d'abord, ce cadre macro-économique prévoit que les recettes de l'Etat
devront passer, entre 2007 et 2011, de 10% à 14% du revenu national.
C'est beaucoup et c'est rapide, compte tenu du niveau actuel de
pauvreté, de la faiblesse de l'activité économique et du désarroi
consécutif aux émeutes de la faim.
De plus, l'un des impôts dont
il est envisagé de relever le taux est la TCA, impôt qui est payé
majoritairement par les pauvres. Parallèlement aux mesures
d'augmentation des recettes, il est prévu de réduire les dépenses de
fonctionnement, alors même que le gouvernement demande aux
fonctionnaires d'abandonner une partie de leurs salaires pour aider à
soulager les souffrances de la faim.
De plus, le gouvernement
prévoit de subventionner engrais, semences et prix. On peut donc déjà
dire que les prévisions d'augmentation de recettes ne sont pas
réalistes et que, en tout état de cause, elles auraient un coût social
élevé, lequel viendrait s'ajouter à la faim. Pour ce qui est des
dépenses d'investissement i.e. les dépenses qui concourent à
l'augmentation du revenu national, laquelle augmentation, si elle était
égalitairement distribuée, contribuerait à réduire la pauvreté, elles
seront financées à 65% par l'aide extérieure. On sait que l'aide
extérieure est très sensible aux remous sociaux et à l'instabilité
politique. Or, d'un côté, les émeutes. De l'autre, l'incapacité à
nommer un Premier Ministre.
Si les prévisions de dépenses et des
recettes sont irréalistes, les perspectives de croissance i.e.
d'augmentation du revenu national apparaissent à leur tour comme
purement spéculatives. Celles-ci retiennent 6% pour le scénario
optimiste d'ici 2015 et 4% pour le scénario de base. Aucune de ces
projections ne tient la route. À ce rythme-là, il faudra compter 36 ans
pour réduire la pauvreté de moitié. Beaucoup plus grave. L'une et
l'autre projections sont basées sur des hypothèses assez héroïques :
amélioration continue du climat de sécurité, augmentation significative
des revenus fiscaux, mobilisation efficace des ressources externes,
réhabilitation des infrastructures de base, bonne gouvernance. Quant
aux investissements, ils sont prévus à hauteur de 11% dans le scénario
de base. Faut-il rappeler que, pour un pays comme Haïti, le niveau
minimum d'investissement nécessaire, rien que pour maintenir en état
les installations existantes, devrait être de 14% du PIB ?
Inutile
d'ajouter que nulle part n'est prévue l'hypothèse des émeutes de la
faim, ni non plus que l'économie américaine, sous la pression des
faillites du marché immobilier, allait entrer en récession et que nos
exportations d'assemblage en subiraient le contrecoup, dans le temps
même où les prix des produits pétroliers ainsi que ceux des denrées
alimentaires continueraient d'augmenter à l'échelle mondiale.

L.N : Sur quoi vous concluez ...

MLB
: Sur quoi je conclus que le cadre macro-économique du DSNCRP qui est
un programme de stabilisation d'une économie en phase de déclin continu
n'est plus compatible avec les circonstances nouvelles des émeutes de
la faim, de la montée prévisible de prix mondiaux sur lesquels nous
n'avons aucun contrôle. Il nous faut donc réviser les prévisions de
recettes à la baisse, les dépenses sociales à la hausse, assouplir les
modalités de financement, rechercher l'adaptation de l'aide extérieure
aux réalités nouvelles et revoir l'ordre des priorités. Si on devait
garder le cadre macro-économique dans sa structure actuelle, le DSNCRP
serait un document théorique, détaché de la réalité, sans prise sur les
événements et tout à fait inadapté à la satisfaction des besoins de la
population et des affres de la faim.

L.N : Vous avez prédit la crise alimentaire et les émeutes de la faim qui ont suivi, quels sont vos instruments d'analyse ?

M.L.B
: Ce n'était pas bien sorcier. Ce qui cause la faim, ce sont les choix
réduits dont dispose le consommateur individuel. Ces choix réduits sont
fonction du revenu, des prix et de l'offre alimentaire. Chez nous, les
trois variables sont réunies depuis longtemps. La seule qui nous
manquait, c'était celle du niveau des prix sur les marchés
internationaux. Dès que ces prix-là se sont mis à monter, et sachant
que notre capacité à importer était faible et s'ajoute à un arrière-
plan de misère chronique, les émeutes de la faim n'étaient plus qu'une
question de temps.

L.N : Pensez-vous qu'Haïti va sortir de cette crise, de cette famine ?

M.L.B
: Il nous faudrait pour cela une politique alimentaire. Une politique
alimentaire bien comprise doit rassembler les efforts du gouvernement
pour influencer l'environnement des producteurs, des consommateurs, des
agents de commercialisation de manière à satisfaire des objectifs
sociaux. Ceci implique une analyse en profondeur du comportement
alimentaire des individus et des ménages, une perspective commerciale
sur le rôle des marchés, haïtien et international, et une compréhension
détaillée des effets de la politique économique sur la chaîne de
production alimentaire. Pourquoi ? Eh bien ! parce que les
consommateurs de produits alimentaires et les producteurs de produits
alimentaires réagissent aux prix de manière radicalement opposée. Pour
les consommateurs, des prix plus élevés pour les produits alimentaires
restreignent les choix, et pour le producteur, les prix élevés sont une
composante de son revenu. Les prix jouent donc une rôle différent selon
qu'il s'agit du consommateur ou du producteur, fait d'autant plus
important que c'est le prix des intrants qui va affecter le niveau de
production de l'exploitant, ses revenus et, par conséquent, la
disponibilité du produit, et le prix final demandé aux consommateurs.
Une politique alimentaire pose donc un vrai dilemme et, jusqu'ici, nous
ne voyons aucun effet de sérieuse réflexion sur le dossier.






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Message  Doub-Sossis Dim 18 Mai 2008 - 13:27

ARISTIDE LE CRIMINEL DOIT ETRE JUGÉ POUR SES CRIMES
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Message  Doub-Sossis Dim 18 Mai 2008 - 13:35

4e PARTIE ET FIN

La politique

L.N
: Venons-en, si vous voulez bien, à l'homme politique. Quel genre de
Parti politique est le MIDH ? Le MIDH est-il un parti de droite de
gauche ou du Centre ? Le MIDH est-il d'obédience socialiste, libérale,
néo-libérale ou capitaliste ?

M.L.B : S'il faut un lieu,
disons que c'est le Centre. Mais le MIDH est d'abord et avant tout un
Parti haïtien. Nous ne sommes ni socialistes, ni capitalistes, ni
libéraux. Notre démarche est pragmatique. Elle colle à la réalité du
pays. Elle s'adapte à la nature des problèmes, tels qu'ils se posent,
au moment où ils se posent, dans leur complexité et leurs imbrications
réciproques, les unes dans les autres. L'essentiel pour nous n'est pas
d'avoir raison et de nous montrer orthodoxes par rapport à on ne sait
quelle idéologie préétablie ailleurs, en fonction d'autres problèmes ou
d'une autre réalité, extérieure à Haïti. L'essentiel pour nous est de
prendre Haïti telle qu'elle est, de la servir, de servir son peuple et
ses intérêts, en dehors de toute considération de clan, de chapelle ou
de passion partisane et d'obtenir des résultats, au moindre coût social
et politique. Aujourd'hui comme hier, nous pensons que les Haïtiens
devraient dorénavant mettre davantage de passion à aimer Haïti qu'ils
n'en mettent à se détester les uns les autres et à détruire le pays.
L.N
: On vous reproche souvent d'avoir participé à tous les gouvernements.
Certains n'hésitent pas à vous traiter d'opportuniste. Que pouvez-vous
répondre à cela ?

M.L.B : D'abord, qu'ils exagèrent. Je n'ai participé ni au CNG, ni à Aristide I, ni à Préval I, ni à Manigat, ni à Latortue.
Ensuite,
je n'ai jamais partagé l'idée assez répandue dans une partie de la
classe politique et de l'opinion que pour s'engager à servir l'Etat et
ce peuple, il faut attendre qu'arrive au pouvoir un « bon »
gouvernement. Cette idée nous a toujours paru, à nous, irrationnelle et
un tantinet naïve. Pour nous, les problèmes d'Haïti étant ce qu'ils
sont i.e. structurels et objectifs, la notion de « bon » gouvernement
est, par essence, spéculative et subjective. N'importe quel individu
peut s'infiltrer dans un gouvernement décent et se comporter comme une
canaille. L'inverse est aussi vrai. On peut participer à un
gouvernement réputé mauvais et se comporter de manière exemplaire.
D'ailleurs, dans l'état actuel de faiblesse de nos structures
politiques, du flou des lignes doctrinales et du caractère approximatif
de la discipline de parti, comment peut-on espérer agir utilement sur
les choses en restant à l'extérieur ? À moins d'appartenir à la
catégorie des gens qui attendent que cela change pour participer au
lieu de participer pour que les choses changent, il faut s'engager.
D'exemples
de gouvernements, au départ, supposés « bons », qui ont tourné à
l'incompétence, à la gabegie et à l'impuissance, on pourrait, hélas !
citer beaucoup de cas. Mais tenons-nous en, pour l'instant, au seul cas
d'Aristide. N'a-t-il pas été, au début, salué comme le Messie et, à la
fin, chassé comme le Mal ? De plus, à force d'attendre le bon moment,
on finit par mourir sans avoir rien fait. Par contre, quand, pour
servir ce peuple, on se met au service de l'Etat, il faut s'imposer
trois règles : i) on ne doit pas, à son tour, se mettre à voler
l'argent public; ii) il faut ne pas se mettre sur les doigts une seule
goutte de sang; iii) il faut, en toutes circonstances, donner l'exemple
de la compétence et du sérieux.

L.N : Pouvez-vous dresser pour nos lecteurs un bilan de vos expériences de pouvoir ? Pensez-vous que votre bilan est positif ?

M.L.B
: Extrêmement positif. Non seulement par le nombre et la qualité, mais
aussi par leur effet de prolongement et leur réplicabilité.

L.N : Pourriez-vous être plus précis, plus complet ?

M.L.B : C'est très long, vous savez. Etes-vous prêt à écouter jusqu'au bout ?

L.N : Tout à fait. Vous pouvez y aller.

M.L.B : Bon. On y va.

Le MIDH ou la cohérence d'un combat

De
ce que nous ne croyons pas aux dogmes et que nous sommes avant tout
préoccupés de trouver à chaque problème, au moment où il se pose, la
meilleure solution possible, et que notre préoccupation fondamentale,
c'est Haïti et le peuple haïtien, nous n'attendons pas, pour agir, que
le grand soir arrive et que les conditions idéales pointent à
l'horizon. Notre combat est permanent et il ne distingue pas entre les
régimes politiques. Car, quels que soient les régimes politiques, les
vrais problèmes d'Haïti ne changent pas de nature. C'est pourquoi nous
n'avons jamais hésité, chaque fois que nécessaire, à apporter notre
concours à l'Etat, sans égard à la nature des régimes.


Les réalisations

En
1981, nous avons conçu, lancé et dirigé le Fonds de Développement
Industriel, organisme destiné à stimuler l'investissement productif par
un système de garantie et de réescompte. Au 31 juillet 2004,
l'institution, dont l'activité s'est étendue à de nouveaux domaines,
disposait de capitaux propres de près de G.300 millions dont G.198
millions étaient engagés dans des opérations de financement du secteur
industriel pour plus de 300 projets. En 1982, nous avons créé le Fonds
Haïtien d'Aide à la Femme, lequel, à ce jour, a prêté pour plus de
$3.000.000 à des groupes de femmes à raison d'un prêt moyen de $570.

En
1982, Ministre des Finances et de l'Economie, pendant seulement cinq
mois, nous avons conçu et mis au point avec le Fonds Monétaire
International la seule opération de Stand by qui se soit, entre 1980 et
2003, soldée par des résultats conformes aux prévisions. Nous avons
réussi à concrétiser la séparation de la Banque Centrale d'avec la BNC
et ainsi mis fin au « jeu de miroirs » qui permettait à l'Etat de
garantir des prêts douteux qu'il s'accordait à lui-même pour financer
les fausses « dépenses extra budgétaires ». Nous avons découvert et
bloqué la mise en exploitation d'une usine sucrière achetée pour $45
millions alors que Haïti n'avait ni canne à traiter, ni terres à
planter. Nous avons dénoncé et mis à jour le scandale d'une flotte de
pêche achetée en Espagne pour $17 millions alors que les bateaux s'en
allaient pêcher sur les côtes de la Mauritanie. Nous avons fait
connaître au peuple haïtien que 36% des recettes fiscales étaient
détournées à des fins privées. Nous avons fermé des comptes courants,
fixé un prix de référence pour l'évaluation des exportations de café et
fait bloquer sur les ports de la douane de Port-au-Prince des
cargaisons que des exportateurs politiquement bien souchés
s'apprêtaient à embarquer. Nous avons évité la faillite et la
déconfiture de l'Etat en dénonçant le caractère frauduleux et
éminemment spéculatif d'une émission de bons du Trésor de plusieurs
milliards de dollars, dont certains avaient commencé de circuler sur
les places boursières internationales. « Mr Clean », nous avons, bien
avant que la lutte anti-corruption soit devenue la tarte à la crème des
faiseurs de deals et des marchands du temple, fait payer l'impôt aux
puissants, poursuivi contrebandiers, marchands de voitures volées, et
exposé notre action, marquée par le sérieux, l'objectivité et la
transparence, dans des conférences de presse très suivies.

En
1992, Premier Ministre du Gouvernement de Consensus, nous avons : i)
créé avec le soutien de Réginald Boulos, de Gérard Moscosso et d'André
Apaid, le Fonds de Parrainage National, lequel donne des bourses à des
dizaines de milliers d'enfants chaque année; ii) subventionné à hauteur
de 50% les coûts des manuels les plus utilisés soit plus de 100 titres
pour un total de 1.300.000 livres, opération jamais entreprise
auparavant et dont d'autres, avec plus ou moins de bonheur, ont voulu
par la suite, s'inspirer; iii) sauvé ce qu'il restait de l'industrie
d'assemblage en obtenant de la Caribbean Central American Action
qu'elle accepte, en plein embargo international, de signer une
Convention par laquelle 18 compagnies américaines reprenaient leurs
activités, ce qui a permis de reconquérir immédiatement 8 à 10.000
emplois; iv) accordé une allocation d'indemnité chômage à 10.000
ouvriers; v) donné aux enseignants et fonctionnaires un bonus d'un mois
supplémentaire payé dès le mois de Septembre; vi) autorisé la création
de la UNIBANK, devenue depuis l'une des banques les plus importantes.
Enfin, nous avons réussi l'exploit, en pleine période d'une série de
sanctions économiques contre Haïti, plus dures que celles imposées
contre Saddam Hussein, Kadhafi et même contre Cuba, de maintenir le
déficit budgétaire à hauteur de G.520 millions en 1993, alors que, au
cours des années qui ont suivi, les déficits budgétaires étaient en
moyenne de l'ordre de G.3 milliards par an, de maintenir l'inflation à
18% alors que son niveau, au cours d'années sans embargo, a parfois
atteint 40%.

Ministre du Plan et de la Coopération Externe en
2001, nous avons fait dresser la Carte de la Pauvreté, combattu la
mauvaise gestion de l'économie, pris le contre-pied des positions de la
Banque Mondiale sur la nécessité de soumettre la satisfaction des
besoins sociaux aux mêmes exigences de conditionnalité s que l'aide aux
investissements. En 2002, Ministre de la Négociation, nous avons
toujours, pour servir, montré persévérance, esprit de sacrifice et
objectivité.

Comment, pour terminer, ne pas mettre sous la
rubrique « SERVIR » le courage politique considérable dont nous avons
fait preuve en 1991 -pratiquement seul contre tous- en nous opposant à
l'embargo contre Haïti, position, à l'époque, extrêmement impopulaire,
alors qu'il aurait dû être évident pour tout le monde que réduire la
démocratie au retour d'Aristide était absurde, que appauvrir davantage
Haïti et le peuple haïtien était injuste et que, faire l'un et l'autre,
au nom de la démocratie, était illogique et contreproductif. Avec
l'aide de gens comme André Apaid, Jean Edouard Baker, Peter Johnson,
Ralph Perry, pour ne citer que ceux-là, nous avons limité les dégâts et
sauvé, de l'industrie d'assemblage, ce qui était sauvable. Lisez mon
livre ''Démocratie sous Pression'' vous verrez de près l'horreur, la
détresse des mères et des familles, le désespoir des pères qu'a
représenté cette chose ignoble sur Haïti. Quand je pense que Micha
Gaillard a déclaré à Elisabeth Gibbons : ''nous ne savions pas ce
qu'était un embargo. Si nous avions sû, nous ne l'aurions jamais
demandé''. Incroyable, n'est-ce pas ? Et finalement tout cela, c'était
pourquoi ? Eh bien ! mon cher, c'était pour apprendre que, à bien
réfléchir et tout compte fait, cet Aristide n'était finalement pas un
démocrate et qu'il fallait l'exiler à nouveau. L'embargo, ce n'était
pas seulement une erreur. C'était un crime. Pour rien.

En tout
cas, pour ce qui est des réalisations, j'espère que vous conviendrez
avec nous que ce qu'on a réalisé, ce n'est pas finalement si mal. Et,
personnellement, je ne vois pas beaucoup de groupes politiques qui
seraient en mesure de présenter ce bilan-là.

L.N : D'après vous, pourquoi le gouvernement tarde-t-il à sauter sur vos propositions ?

M.L.B
: Qu'est-ce qui vous fait penser qu'il n'en est rien ? Au fond, on ne
peut pas savoir. Les voies des politiciens sont impénétrables.

L.N : Vous proposez beaucoup, mais quand donc arrivera-t-elle l'heure de l'action ?

M.L.B : Les idées mènent le monde, mon cher.

Propos recueillis par Jobnel Pierre
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Message  Rodlam Sans Malice Dim 18 Mai 2008 - 13:49

J'ai beaucoup apprecié ce compte rendu des réalisations de marc bazin durant ses multiples occupations de l'administration publique durant les 25 dernières années.je fus très impressionné par sa dialectique et son franc -parler la première fois que je l'ai entendu sur la station de Public broadcasting Service (PBS) à New york avant la chute de la dictature.Je ne doute nullement de sa competence,mais je me demande s'il a la volonté et le courage pour operer les changements nécéssaires dans les structures politiques et adminstratives du pays.

l'une de ses critiques qui avait retenu mon attention une fois est la multiplicité des ministères.J'aimerais qu'il nous dise ce qu'il pense de la forme actuelle de l'administration publique en haiti?Est-il vraiment logique qu'un pays aussi pauvre ait tant de Ministres ,un president ,Un Premier Ministre ,deux chambres etc.Son frère vient de proposer la creation d'un ministère de l'emploi alors que nous avions depuis longtemps le ministère du travail et des affaires sociales.;pourquoi faut-il ajouter un autre echelon pour accomplir le meme travail;partage-t-il cette recommendation d'henry bazin?
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Message  Doub-Sossis Dim 18 Mai 2008 - 16:41

Malis sé bien sa pran bon bêt anba bouch gran moun nan ki té andédan vant lion an.

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Message  Marc H Dim 18 Mai 2008 - 18:42

Je supportais ce monsieur en 1986. J'applaudissais son entrée dans le gouvernement d'Aristide en 2001 et je le supporterai s'il accepte de devenir le premier ministre du président Préval.

Je n'ai rien à ajouter sinon lui renouveler mon appui citoyen. Enfin Marc Bazin est le seul vrai technocrate haïtien en Haïti. Voilà
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Message  Invité Dim 18 Mai 2008 - 20:06

Comme Aristide en 2002-2004, Bazin était victime en 1989-1990 de la mauvaise langue de la presse haitienne et a été présenté comme un "Ti-Soussou" des Américains, un "machann peyi". Etant victime de cette manipulation, il m'a fallu beaucoup d'efforts pour apprécier les dimensions de cet homme.

Il n'y a pas de doutes, Marc Bazin est un vrai haitien: des idées géniales mais une fois sur le terrain rien de concret.

Personne n'oubliera que,
durant son passage à la primature, le pays a effectué 2 plafonds monétaires afin de mettre en circulation plus de "zorey bourik".

Je me demande si je ne dois pas céder à la tentation de Joel et opter pour une nouvelle forme d'instruction de notre société. Nos professionels n'arrivent pas à planer et produire le "beef" tant attendu par la société.

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Message  Rodlam Sans Malice Dim 18 Mai 2008 - 23:59

je pensais aussi à ces erreurs de Marc Bazin qui n''avait pas proposé une politique monétaire qui correspondait à la situation durant son passage à la primature .Je pense qu'au lieu d'emettre ces "zorey bourik"il devrait augmenter les taxes pour trouver les fonds necessaires pour le fonctionnement du gouvernement.Il devrait diminuer certaines fonctions en imposant une politique fiscale austère.l'emission de ces zorey bourik a contribué à la devaluation de la gourde,bien qu'elle ne fusse pas la seule raison.

C'est l'une des raisons de mon hesitation à soutenir la candidature de ces technocrates.Ils pensent pouvoir tout resourdre par l'augmentation des ministères et le personnel des ambassades.Regardez comment on a augmenté le personnel du Departement des affaires etrangères durant le gouvernement de Gerard Latortue.Des commissions par si des commisssions par la pour caser leurs amis sans tenir compte de l'effet de ces depenses sur le budget du pays.Il faut de nouveaux dirigeants plus pragmatiques pour tirer le pays de ce bourbier.
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Message  Doub-Sossis Lun 19 Mai 2008 - 10:09

Menyon lot elemant ki meriteyo li li Fritz Deshommes

L.N: Professeur Deshommes, votre ouvrage «Vie chère et politique
économique en Haïti» vient d'être réédité. Pourriez-vous nous le
présenter?

Fritz Deshommes : Pour présenter ce livre, je commencerai par me
référer à deux de vos remarques. La première concerne son caractère «
prophétique ». Vous avez en effet raison de retrouver, à travers les
situations présentées et analysées quinze ans auparavant, les prémisses
des récentes émeutes de la faim. Nous avions mis l'accent sur les
menaces qui déjà pesaient sur l'agriculture nationale, sur l'industrie
locale, sur le secteur artisanal. Nous avions prédit l'augmentation
vertigineuse des prix au moment où d'autres se félicitaient de trouver
brusquement des articles importés, à bon marché. Nous avions attiré
l'attention sur les changements dans les habitudes de consommation qui
se profilaient à l'époque, sur la dépendance alimentaire et agricole,
sur les perspectives désastreuses pour la balance commerciale, pour la
balance des paiements, pour la décote de la monnaie nationale, pour
l'emploi, ... Cesont toutes données qui se confirment maintenant et qui
font désormais partie du décor ...

J'en viens à votre deuxième remarque qui met l'accent sur la clarté et
la limpidité du livre. Je l'amplifierais pour parler du caractère «
pédagogique » de l'ouvrage. Il présente l'avantage de couvrir une
période charnière de notre histoire économique récente, laquelle a vu
se déployer deux approches, deux visions économiques avec leur logique,
leurs instruments, leurs mesures : le moment d'avant 1986 marqué par
l'interventionnisme d'un Etat dont on réclame une plus grande
efficacité ; celui d'après 1986 où l'Etat choisit de confondre
libéralisme économique et libéralisme politique. L'ouvrage permet alors
de se référer aux deux contextes, de faire la différence, de marquer la
transition et de suivre la genèse de cette politique qui, comme le dit
l'autre, nous tient à la gorge depuis vingt ans.

Pour compléter cette présentation, je mettrai l'accent sur l'actualité
et la pertinence de l'ouvrage, aujourd'hui en 2008, malgré que sa
première édition date déjà de quinze ans. Actualité et pertinence sur
les plans du cadre théorique, des concepts utilisés, des causes
identifiées, des diverses dimensions abordées et même des solutions
proposées. Par exemple, l'ouvrage dénonçait déjà le néolibéralisme
ambiant et plaidait fortement en faveur de la production nationale et
de la responsabilisation de l'Etat.

L.N: Sur le plan conceptuel, quel a été l'apport de l'ouvrage à l'appréhension du phénomène de la vie chère ?

F.D: Il a fallu effectivement définir le concept de vie chère et éviter
son assimilation au simple coût de la vie. Aujourd'hui, tout le monde -
y compris le discours officiel - reconnaît que la vie chère réfère à un
niveau de prix par rapport à un niveau de revenu donné. Tant il est
vrai que, pour un agent économique qui n'a pas de revenu, la vie
demeure chère même si les prix baissent de 50%. Ainsi la lutte contre
la vie chère suppose à la fois baisse des prix et augmentation des
revenus. D'où l'importance à accorder a la production, laquelle permet
à la fois de créer et de distribuer des revenus tout en augmentant
l'offre.

Il a fallu également situer le phénomène dans le cadre de politiques
économiques internes, montrer comment son contenu et son évolution
répondent essentiellement à des mesures adoptées (ou évitées)
consciemment par les pouvoirs publics. A ce sujet, on sait que la
tendance est souvent forte de privilégier les explications qui s'en
remettent à la conjoncture internationale. D'où le titre de l'ouvrage «
Vie Chère et Politique Economique en Haïti ».

L'ouvrage s'est également attelé à mettre en exergue diverses
dimensions du phénomène. A ce sujet, les différents titres des
chapitres qui le composent sont évocateurs. Les monopoles industriels
et commerciaux, le marché noir, la contrebande, le prix de l'argent
sont identifiés comme autant de déterminants ; il n'y donc pas que les
taxes sur lesquelles on peut agir. De même que l'accent est mis sur les
différentes composantes du panier de la ménagère, comme si, par
anticipation, il fallait répondre à ceux qui ne considèrent que le seul
riz comme axe essentiel de l'action gouvernementale de lutte contre la
vie chère.

Tout ceci nous a permis de conclure que la lutte contre la vie chère ne
peut être gagnée qu'en considérant l'économie dans sa globalité et
intégrée dans la lutte contre le chômage, contre le sous-emploi, contre
la dépendance, contre les inégalités sociales, contre l'inefficacité
économique, contre le gaspillage des ressources nationales. D'où le
lien avec la production nationale.

L.N: Des mesures ont été adoptées par les gouvernements pour combattre
la cherté de la vie. Pouvez-vous les apprécier ? Correspondent-elles au
contexte et aux attentes de la population ?

F.D: Si l'on considère la période d'après 1986, on peut relever, en se
collant à l'ouvrage, 3 types de mesures : la libéralisation
commerciale, le resserrement du crédit, le désengagement de l'Etat.
Libéralisation commerciale. Avec le temps, il est devenu évident que la
politique commerciale adoptée à partir de 1986 était erronée, tant dans
la manière que dans la substance. L'on a su, par exemple, que les
dirigeants de l'époque refusaient d'attendre les résultats des études
commanditées et qui devaient permettre de déterminer les mesures
adéquates susceptibles de concilier à la fois la nécessité de protéger
et de promouvoir la production nationale (agricole, artisanale,
industrielle) et le souci de garantir l'efficience et l'efficacité
ainsi que de démanteler les monopoles. Il paraît même que le ministère
du Commerce a été pétrifié de « saisissement » en apprenant la
promulgation de la première vague des libéralisations commerciales.
Les résultats ont été tellement catastrophiques que même les
institutions « conseillères », dont la Banque Mondiale et le Fonds
Monétaire International, s'en démarquent maintenant. Il est vrai qu'au
moment de l'adoption des premières mesures, les baisses des prix
constatés faisaient illusion. C'est d'ailleurs l'un des points forts de
cet ouvrage qui a su dès le début mettre en garde contre les chants des
sirènes libéralisatrices.
Le resserrement du crédit ? Au moment oû la majorité des producteurs
n'avaient aucun accès au crédit institutionnel et étaient obligés de
s'approvisionner sur le marché de l'usure, avec des taux d'intérêts
dépassant souvent 240% l'an, il était difficile de s'imaginer que les
banques commerciales croulaient sous le poids de surliquidités. Et,
pire, que le mécanisme envisagé par l'Etat pour résoudre le problème
était tout simplement d'accroître les taux de réserve légale, histoire
d'assécher les surplus. En langage officiel, cela s'appelait lutte
contre l'inflation. En réalité , cela dénotait une méconnaissance de la
problématique de l'épargne et du crédit, et surtout le peu de cas fait
des petits producteurs agricoles, artisanaux, industriels qui
constituent pourtant les plus gros pourvoyeurs d'emplois, les plus gros
contributeurs au PIB.

Le déclin de la production nationale, c'est aussi le déni de crédit aux
créateurs de richesses, le gaspillage de l'épargne nationale,
phénomènes dénoncés dans l'ouvrage. Aujourd'hui, en 2008, ce dossier
demeure ouvert. Les mesures adoptées entre-temps, dont la création des
bons BRH, n'ont fait qu'aggraver la situation. Il faut encore reprendre
le plaidoyer en faveur de la démocratisation du crédit et pour que
l'épargne cesse de servir à alimenter la spéculation sur la monnaie
nationale, la concentration des richesses et la paresse industrielle.

L.N: Tout au long de votre ouvrage, vous dénoncez le néolibéralisme que
vous rendez responsable des échecs constatés. Pourtant, à la page 109,
vous dites en conclusion du chapitre III : « l'Etat ne s'embarrassera
pas de renouer avec son laxisme traditionnel et cette fois s'arrangera
pour en trouver la légitimation théorique : le néolibéralisme ».
N'est-ce pas contradictoire ? On pourrait croire que vous ne croyez pas
à la réalité du néolibéralisme.

F.D: Votre question est pertinente. Disons tout de suite que le
néolibéralisme est bel et bien une réalité, en tant que vision
économique, privilégiant le marché total, absolu. Des mesures très
concrètes qui en relèvent ont été adoptées. J'ai déjà parlé de la
libéralisation commerciale. On pourrait ajouter la libéralisation
financière, le désengagement de l'Etat, la priorisation du secteur
privé, dont traitent abondamment ce livre et d'autres que j'ai écrits
et qui seront disponibles à « Livres en Folie ». Pour le dire tres
nettement, à partir de mai 1986 et jusqu'à aujourd'hui en 2008, s'il y
a une référence aux mesures de politique économiques adoptées en Haïti,
elle n'est autre que le néolibéralisme. La Banque Mondiale, le Fonds
Monétaire n'influencent notre politique économique pour rien. Et comme
partout ailleurs, les résultats obtenus sont parfaitement
reconnaissables : déclin de la production, aggravation du chômage, de
la misère, de la dépendance, effritement de la base productive,
renforcement de la concentration des revenus...

Cela dit, il faut reconnaître que chaque secteur qui promeut le
néolibéralisme y trouve son compte. Pas obligatoirement le même pour
tous. Ce ne sont pas tous les acteurs qui sont rivés à la rigueur
doctrinale. Par exemple, la plupart des pays occidentaux y retrouvent
leurs intérêts nationaux dans leurs relations avec le tiers-monde, sans
obligatoirement y croire. Il est intéressant de noter à ce sujet que
ceux qui prônent avec le plus de détermination les recettes
néolibérales sont justement les pays les plus protectionnistes en
matière agricole (Union européenne) et les plus indisciplines en
matière budgétaire (l'Amérique de Reagan et de Bush).
En Haïti, le néolibéralisme a servi de prétexte à l'Etat pour refuser
d'assumer ses responsabilités. Au nom du néolibéralisme, l'Etat se
gardera de protéger le consommateur contre les monopoles ou les
oligopoles qui peuvent ainsi se permettre d'appliquer les prix qui leur
conviennent. L'Etat se gardera d''intervenir pour empêcher un seul
acteur commercial de s'accaparer de toute la chaîne de distribution. Il
répugnera à appliquer la loi qui interdit à une seule firme d'être à la
fois distributeur exclusif, importateur-grossiste, et détaillant.
Au nom du néolibéralisme, la contrebande sera tolérée et même valorisée
en tant qu'instrument du dispositif de lutte contre la vie chère ; dans
le même ordre d'idées, des franchises douanières injustifiées seront
octroyées.

Le néolibéralisme permet de faire mieux : il offre la possibilité de
démanteler l'Etat, le collectif, au profit de l'individu, du privé. Il
permet allégrement d'offrir à ses amis à vil prix des actions
appartenant au patrimoine d'entreprises publiques ; de rendre obsolète
impunément des entreprises d'Etat de téléphone pour faire de la place
au privé, de provoquer la fermeture d'usines électriques, rien que pour
offrir des contrats juteux au prive, souvent sans appel d'offres. Seul
le néolibéralisme pouvait permettre à une population pauvre d'accepter
de payer au prix fort la minute de téléphone au lieu d'exiger
l'accroissement des performances de la compagnie publique dont les
prestations étaient plutôt gratuites. Dans le même ordre d'idées, on ne
retrouvera nullement dans les dénonciations contre la vie chère le cout
des communications téléphoniques qui commence à peser d'un poids tràs
lourd dans les budgets familiaux.

L.N: Quinze ans après la première édition de votre livre, la plupart
des concepts, analyses et solutions que vous avez proposés semblent
revenir à l'actualité. Et même certaines prévisions se sont réalisées.
Comme si le temps vous donnait raison. Quel est votre sentiment à ce
sujet ?

F.D: Un double sentiment. Double et contradictoire. D'abord heureux que
l'observation rationnelle des faits, l'analyse scientifique ont permis
d'appréhender la réalité, de prévoir/prédire certaines conséquences et
de proposer des solutions viables et adéquates.
Mais aussi un sentiment de tristesse. Pour plusieurs raisons. Il est
souvent douloureux d'avoir raison, surtout lorsqu'on voit venir, et
qu'on se trouve impuissant à empêcher la catastrophe. Pis encore,
lorsqu'on sait que les remèdes existent et que la situation pouvait
être évitée...

L.N: D'autres titres à « Livres en Folie » cette année ?

F.D: J'ai trois autres titres sur les comptoirs du « Nouvelliste » :
Décentralisation et Collectivités Territoriales en Haïti ; Politique
Economique en Haïti/Rétrospectives et Perspectives ; Haïti : La Nation
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VERITÉ SOU TANBOU: QUAND MARC BAZIN PARLE Empty Re: VERITÉ SOU TANBOU: QUAND MARC BAZIN PARLE

Message  Marc-Henry Lun 19 Mai 2008 - 10:58

Sans Malice
Je pense qu'au lieu d'emettre ces "zorey bourik"il devrait augmenter les taxes pour trouver les fonds necessaires pour le fonctionnement du gouvernement.Il devrait diminuer certaines fonctions en imposant une politique fiscale austère.l'emission de ces zorey bourik a contribué à la devaluation de la gourde,bien qu'elle ne fusse pas la seule raison.
Pour comprendre le choix du premier ministre Marc Bazin durant le coup d'état et l'embargo économique contre Haiti, il faut examiner les faits. Quelle était la nature de la problématique? Qui payait des taxes en Haiti dans un pays fermé ,sanctionné, dysfonctionnel durant le régime Cedras et compagnies? Marc Bazin avait-il le choix ? Marc Bazin pouvait-il rester inactif comme premier ministre sous la pression militaire et la PRESSION économique de l'international ? C'est facile de blâmer Marc Bazin quand il a été le seul haitien à l'époque en Haiti à vouloir stabiliser non seulement l'économie mais surtout la politique haitienne en tentant de négocier avec le président en exil pour dénouer la crise à la fois politique, sociale et économique d'Haiti .

Ce n'est pas nécessairement la politique monétaire de Marc Bazin qu'il faut juger mais les haitiens et les haitiennes qui avaient mis Haiti dans cette situation difficile en 1991. En tant que leader et technocrate, il a fait ce qui devait être fait dans une situation donnée. De plus, au retour d'Aristide Haiti n'avait-elle pas la chance de s’en sortir si les haitiens étaient vraiment solidaires ? Haiti n'avait-elle pas la chance de corriger les erreurs du passé si les leaders savaient ce que c'est un pays fonctionnel politiquement et économiquement ? si yo pap magouille e mechan...

Non, Marc Bazin demeure le seul vrai démocrate, le seul vrai technocrate qui tient à son pays, qui parle d'alliance politique pour sauver ce pays, pour lancer ce pays, pour que ce pays puisse aller jouer dans la cour des Caraïbes et devenir le plus fort et le plus viable économiquement et politiquement.

Marc Bazin est le premier leader politique haitien dans les années 86 à parler du concept du bassin des caraïbes? Marc bazin est le premier politicien haitien qui voulait faire d'haiti le dragon des caraïbes. Malé, en disant Marc Bazin mwen ave'w e map toujou ave'l.

Quoi qu'on dise de lui , je sens que cet homme que je n'ai jamais rencontré est l'homme qu'il faut pour tracer le chemin qui mène à un avenir meilleur pour les haitiens et les haitiennes.
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Message  Doub-Sossis Lun 19 Mai 2008 - 11:22

l'emission de ces zorey bourik a contribué à la devaluation de la gourde,bien qu'elle ne fusse pas la seule raison.

Malis si vous avez compris le raisonement de l'économiste, la dévaluation de la gourde en elle même si bien administrée peut ne pas être si néfaste que cela. En fait elle peut être même bénifique si elle stimule l'économie pour attirer des investissements et l,augmentation des emplois et une balance des paiements positive (plus d'exportations moins d'importations). Cependant elle doit être accompagnée de mesures qui maintiennent le cout de la vie et l'inflation a un niveau acceptablesurtout pour les produits de première necessité dans le panier de la ménagère. Elle doit être aussi accompagné de mesures stimulant la consommation et la production locale.
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Message  Invité Lun 19 Mai 2008 - 12:13

Honnetement, je prefère mille fois un Chavanne Jean Baptiste qui n'est pas un intellectuel mais un autodictacte et homme de terrain capable d'augmenter la production agricole au lieu d'un grand économiste comme Bazin, beau parleur mais à l'oeuvre ne fait que dévaluer la gourde sans aucune action d'accompagnement comme l'a si bien détaillé Doub-Sossis.

C'est regrettable que notre société a un ensemble de préjugés ou les diplomes priment sur les résultats concrets et réels. On devrait juger les gens par résultats et non par degré académique.

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Message  Marc-Henry Lun 19 Mai 2008 - 12:40

colocolo a écrit:Honnetement, je prefère mille fois un Chavanne Jean Baptiste qui n'est pas un intellectuel mais un autodictacte et homme de terrain capable d'augmenter la production agricole au lieu d'un grand économiste comme Bazin, beau parleur mais à l'oeuvre ne fait que dévaluer la gourde sans aucune action d'accompagnement comme l'a si bien détaillé Doub-Sossis.

C'est regrettable que notre société a un ensemble de préjugés ou les diplomes priment sur les résultats concrets et réels. On devrait juger les gens par résultats et non par degré académique

colo mon bon ami

Le problème avec les autodidactes c’est qu’ils sont très vulnérables et souvent ont très peu de confiance en soi d'où ils peuvent être manipulés par ceux qui savent et qui ont des diplômes.

Je sais que Joel va prendre l'exemple du président du Brésil pour réfuter ce point de vue, je lui dirais tout de suite que l'on ne peut pas comparer un haitien qui n'a aucune expérience de gestion à l'actuel président Lula. Je reconnais qu’il n’a pas été longtemps sur les bancs de l'école mais cela ne veut pas dire qu’il est un autodidacte dans le sens haitien. Pour avoir été brièvement représentant syndical, je peux vous dire que ce poste demande beaucoup d’habilités et de connaissances des lois et un bon sens de jugement. Pour ces raisons, il faut comprendre que n’importe qui ne peut pas être chef syndicat et dans cette perspective, monsieur Lula ne peut pas être comparé à un haïtien qui n'a aucune expérience dans son CV de vie, même à ceux qui ont des diplômes. A cet effet, permettez-moi de vous dire que l’un des problèmes des politiciens haitiens c’est leur manque d’expérience de travail. Il suffit de consulter les Curriculum vitae des sénateurs et les députés pour s'en rendre compte et avoir une idée sur cette problematique. Ce sont pour la plupart des (...) qui ne veulent pas s'adpater à la réalité politique du monde. Ils sont nuls ces élus et enfoncent de jour en jour Haïti dans la merde totale…

PS :Lula a été formé dans le syndicalisme et ma foi pour être chef syndicat, il faut avoir des connaissances et le sens de jugement. Ce sont donc des éléments qui manquent à notre ami Chavannes...


Dernière édition par Marc-Henry le Lun 19 Mai 2008 - 12:45, édité 1 fois
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Message  Invité Lun 19 Mai 2008 - 12:44

Marc-Henry a écrit:
colocolo a écrit:Honnetement, je prefère mille fois un Chavanne Jean Baptiste qui n'est pas un intellectuel mais un autodictacte et homme de terrain capable d'augmenter la production agricole au lieu d'un grand économiste comme Bazin, beau parleur mais à l'oeuvre ne fait que dévaluer la gourde sans aucune action d'accompagnement comme l'a si bien détaillé Doub-Sossis.

C'est regrettable que notre société a un ensemble de préjugés ou les diplomes priment sur les résultats concrets et réels. On devrait juger les gens par résultats et non par degré académique

colo mon bon ami

Le problème avec les autodidactes c’est qu’ils sont très vulnérables et souvent ont très peu de confiance en soi d'où ils peuvent être manipulés par ceux qui savent et qui ont des diplômes.

Je sais que Joel va prendre l'exemple du président du Brésil pour réfuter ce point de vue, je lui dirais tout de suite que l'on ne peut pas comparer un haitien qui n'a aucune expérience de gestion à l'actuel président Lula. Je reconnais qu’il n’a pas été longtemps sur les bancs de l'école mais cela ne veut pas dire qu’il est un autodidacte dans le sens haitien. Pour avoir été brièvement représentant syndical, je peux vous dire que ce poste demande beaucoup d’habilités et de connaissances des lois et un bon sens de jugement. Pour ces raisons, il faut comprendre que n’importe qui ne peut pas être chef syndicat et dans cette perspective, monsieur Lula ne peut pas être comparé à un haïtien qui n'a aucune expérience dans son CV de vie, même à ceux qui ont des diplômes. A cet effet, permettez-moi de vous dire que l’un des problèmes des politiciens haitiens c’est leur manque d’expérience de travail. Il ne suffit de consulter les Curriculum des sénateurs et les députés pour avoir une idée. Ils sont nuls ces élus et enfoncent de jour en jour Haïti dans la merde totale…

PS :Lula a été formé dans le syndicalisme et ma foi pour être chef syndicat, il faut avoir des connaissances et le sens de jugement. Ce sont donc des éléments qui manquent à notre ami Chavannes...

Marc-Henry mon bon ami,

Merci pour votre riche exposé!

Mais, il faut continuer pour nous dire ce qui manque à Marc Bazin car Haiti n'a pas eu le "beef" durant son passage au timon des affaires de l'Etat.

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Message  Marc-Henry Lun 19 Mai 2008 - 12:50

Il faut continuer pour nous dire ce qui manque à Marc Bazin car Haiti n'a pas eu le "beef" durant son passage au timon des affaires de l'Etat.

Ce qui manque à l'honorable Marc Bazin c'est le vote populaire. Il suffit qu'il ait un mandat clair pour faire la différence. ma foi , il a toujours été confronté à des problèmes politiques majeurs au cours des 25 dernières années. Donnez lui un mandat clair et vous pourrez le juger après. Mais tant et aussi longtemps qu'il essaye de collaborer avec des leaders qui ne comprennent pas la nouvelle donne mondiale, nous ne pourrons pas l'évaluer à sa juste valeur . Je pense que nous avons devant nous un homme humble rempli de bonnes idées pour sortir Haiti dans la misère noire. Voila mon ami colo
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Message  Rodlam Sans Malice Lun 19 Mai 2008 - 16:33

Doub

Je n'ai pas la pretention de faire la lecon à qui que ce soit en economie politique;d'ailleurs ce serait une folie de ma part n'ayant aucune expertise en la matière.Cependant ma faible comprehension des mecanismes de l'economie me permet d'identifier certaines erreurs.

l'emission des zorey bouriks aurat pu etre un bienfait si le gouvernement avait investi en meme temps dans la production interne du pays.mais quand vous faites fonctionner la machine a papier rien que pour payer des fonctionnaires qui ne produisent aucun bien ni service rentable et bien comme leur noms l'indiquent ce sont des "zorey bouriq" que vous donniez à ces fonctionnaires car l'offre ne pouvait pas repondre à la demande.Ce qui arrive le plus souvent vous devaluez la monnaie et en meme temps augmentez la chèrete de la vie.

la devaluation du dollar est benefique pour l'economie americaine parce que les americains produisent des biens de consomation que les autres peuples peuvent acheter.par exemple il est plus facile aux haitiens d'acheter une voiture ford au lieu d'une mercedes ,un BMW et meme un volkswagen.plus facile d'acheter des produits pharmaceutiques de la Compagnie merck au lieu d'acheter les memes produits de la Suisse ou du japon ,mais en haiti nous ne produisons plus rien.Alors emettre des zorey bourik pour payer les bureaucrates et les petits soldats de l'armée n'etait pas une solution viable.Il fallait de preference une politique fiscale plus austère.

c'est l'une des raisons de ma desapprobation de la politique economique de Georges Bush.Au moment ou les etats-unis sont en guerre avec les terrosristes qui requiert des depenses militaires et de securité;au moment ou la production nationale regresse à cause evidemment de ces depenses lui et ses conseillers economiques ont diminué les impots des riches ce qui provoque un deficit budgetaire alors qu'au debut de son mandat il y avait un surplus.Le cout exhorbitant du CPI est du au mesintelligence des promoteurs du neoliberalisme economique avec la realité des pays moins developpés.
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Message  foknougoumin Mar 20 Mai 2008 - 12:43

Eské sé pat Marc Bazin sà ki té vlé vin'n nan tèt pati fanmi lavalass là, Sé pa li ki té di li tap fè Aristide tounin nan péyi ya???
Bon mwin té manké pran'l pou youn alyé wi...misyé sé youn bluffè min'm jan ak toute lot yo. Eské misyé pwal kandida an 2011 ankò...
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