Ecoles avec un taux de reussite eleve seront recompensees

Entraîner les écoles vers l'excellence

Le Nouvelliste, 25 octobre 2006

Les établissements scolaires tant privés que publics de la capitale et de la province, ayant accusé le plus fort taux de réussite (supérieur à 90%) pour l'année 2005-2006, ont retenu et retiennent encore l'attention du Ministère de l'Education Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP). Au cours d'une cérémonie, le lundi 30 octobre prochain au Karibe Convention Center, le ministre Gabriel Bien-Aimé se propose de rendre un hommage bien mérité à ces écoles. La démarche consiste à tenter d'entraîner les établissements d'enseignement classique vers l'excellence.

De Camp-Perrin, Miragoâne, Croix-des-Bouquets, au Cap-Haïtien, Fort-Liberté, Gonaïves, en passant par Jacmel, les Cayes et Port-au-Prince, les écoles dont la performance aux Examens d'Etat de l'année 2005-2006 a été remarquable seront à l'honneur le lundi 30 octobre courant. Fait nouveau: les établissements d'enseignement dont le taux de réussite aux épreuves officielles a atteint le seuil de plus de 90% seront décorés par le MENFP.

Il s'agit, en effet, de donner à l'ensemble des écoles du pays tant du secteur public que du secteur non public une leçon d'excellence. La sanction se veut positive. Et il y va de l'avenir de l'école haïtienne en ce qui concerne les semences d'avenir pour conduire Haïti vers la prospérité, la paix et le développement durable.

Regards croisés sur les 100 premiers jours du ministre Gabriel Bien-Aimé

C'est le cas de le dire: en moins de 100 jours, le MENFP a posé des jalons indispensables à un pilotage harmonieux du secteur éducatif. Et ce, en prescrivant des modes de comportement aux différents agents éducatifs et en donnant le branle aux activités de collecte de données et d'élaborer des normes considérées indispensables pour la performance du ministère:

L'Etat des lieux du secteur, l'établissement des grands axes de développement du facteur pour la durée du quinquennat, l'organisation efficace des Examens d'Etat, les dispositions concernant la nouvelle rentrée scolaire dans les écoles, fixation des contributions scolaires, sont autant d'initiatives à encourager. Mais aussi les enquêtes sur l'inspectorat scolaire, la réinsertion d'enfants marginalisés du secteur, la construction, la réhabilitation et la rénovation d'écoles dans les principales sections communales du pays. Et ce n'est pas tout. La réflexion sur l'épineuse question de l'augmentation excessive des frais scolaires au niveau des écoles privées, la nécessité d'établir un code d'identification de l'élève dès la première année fondamentale et l'implantation du nouveau secondaire s'intensifient. Et c'est tant mieux.

Pour la durée du quinquennat qui se veut prometteur, à en croire Gabriel Bien-Aimé, le MENFP se découvre à la croisée des chemins de tous les défis qu'imposent les exigences du développement national dans un monde en pleine mutation.

L'extension de l'offre scolaire sous-tend donc le projet de construction de nouveaux complexes scolaires des 1er et 2e cycles: cinquante (50) écoles nationales, trois mille (3.000) enseignants à recruter, vingt (20 lycées dont deux par département. La création de dix (10) lycées d'excellence et de dix (10) centres de Formation professionnelle dont un (1) par département, tout cela forme un paquet dans les projets du MENFP qui s'engage à améliorer les structures éducatives, à rendre adéquats les intrants pédagogiques et à augmenter les possibilités d'accès à une éducation de qualité. Et ce, grâce à des efforts constants consentis dans le sens du développement institutionnel. Et de la bonne gouvernance du système éducatif. Gouvernance qui passe par l'évaluation du Plan National d'Education et de Formation (PNEF), la formation continue des cadres, des enseignants et des employés.

De l'enseignement supérieur

De concert avec les différents partenaires de l'éducation, le MENFP entreprend de travailler de manière à doter l'enseignement supérieur haïtien d'un cadre légal de fonctionnement. C'est dans cet esprit qu'a été créée, bien sûr, la Direction de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique. Un avant-projet de loi-cadre est un train d'être préparé à cet effet.

25.000 enfants réintègrent le système en milieu rural

Pour résorber le problème des 30.000 enfants qui sont obligés après la 6e année fondamentale de laisser l'école chaque année en raison des moyens économiques précaires des familles, le MENFP a créé, durant ses 100 premiers jours, de nouvelles classes de 7e A.F. Plus de 25.000 enfants livrés à eux-mêmes en milieu rural occupent actuellement 450 salles de classes. Pour la rentrée scolaire 2006-2007, 300 écoles au moins ont été réhabilitées ou restaurées.

Nos regards croisés sur les 100 premiers jours du ministre Bien-Aimé nous portent à croire que, dans un esprit de suivi, bien des efforts ont été consentis pour améliorer la qualité de l'éducation. Même si la nature de la crise du système, la taille des contraintes et difficultés sont loin de nous convaincre que la solution de l'ensemble des problèmes, en perspective d'une école haïtienne nouvelle, n'est pas pour demain.


Robenson Bernard

gwotoro a écrit:les établissements d'enseignement dont le taux de réussite aux épreuves officielles a atteint le seuil de plus de 90% seront décorés par le MENFP.

C'est la mesure qui va redresser notre pays ! Pourquoi ne pas y avoir penser plus tôt ?

Il faudra faire très attention à ce genre d'évaluation. En fait , les gens vont avoir tendance à étiqueter les écoles et je trouve ça un peu dangereux

Récompenser les écoles avec un haut taux de réussite.
BIG DEAL!

BIENNAIME doit dire ce qu'il va faire pour qu'au moins 50% des élèves réussissent aux prochains examens,commençant par l'année prochaine.
50% est un chiffre dérisoire mais il faut commencer quelque part.
Tout le reste est pour la gallerie!

Le ministre ne sait-il pas que les grandes écoles privées d'Haïti donnent les résultats des examens à leurs élèves une semaine avant les examens ? Alors que l'on ne vienne pas me dire que les écoles qui ont un taux de réussite élevé seront récompensées.

Messieurs ,entendons-nous ;on recompense aussi les professeurs qui donnent un meilleur rendement dans les ecoles aux Etats-Unis.Je ne condamne pas le Ministre de vouloir recompenser les ecoles qui eduquent nos enfants.Ce qu'il faut definir est la reussite.Un éleve qui resussit aux examens avec une moyenne de 50% a-t-il vraiment resussi.et il faut aussi evaluer les connaissances acquises durant l'année scolaire.Les" jacko repet" qui apprennent des dissertations par coeur et qui ont la chance d'obtenir une bonne note en francais ont-ils reellement reussi?

Cette demarche n'apportera aucun fruit aussi longtemps que les etudes classiques ne sont pas modernisées pour répondre aux besoins du pays , de la mondialisation et de la technologie.

Le problème sans malice, c'est que l'évaluation sera bafouée. la petite école le Rocher de Damas a un taux de réussite très élevé . Sur 30 élèves finissants au certificat d'etudes primaires , 27 ont réussi très bien au premier tour des examens. Pourtant je demeure contre la formule du ministre parce qu'il y a trop d'écart entre les écoles plus riches et celles des pauvres.


Sans Malice

Je serai d'accord si les écoles étaient égales en Haiti. Si tous les haitiens étaient égaux. Voyez-vous , même au Québec , on accepte pas ce genre d'évaluation entre les écoles privées et publiques.
Psychologiquement, on ne doit pas faire cela aux directeurs d’écoles en Haïti. D’ailleurs, l’état n’est pas en mesure de scolariser les haïtiens. De plus, je suis certain que s’il n’avait pas des petites écoles de quartier qui donnent des services aux élèves, le taux d’analphabétisme serait beaucoup plus élevé en Haiti.

Il faut dire que ces écoles n’ont pas de moyens financiers et pourtant elles aident beaucoup la société haïtienne.Par exemple , dans la petite école que je parraine , nous avons 350 élèves , seuls 100 parents arrivent à payer les frais mensuels demandés et nous devrons payer les professeurs. Voyez-vous, on fait notre possible. L’État fait-il sa part des choses ? Pas assez!

Au lieu de récompenser les écoles qui ont un taux de réussite élevé , pourquoi ne pas faire un partenariat avec des petites écoles comme Rocher Damas, à savoir payer les professeurs. Je pense que cela aidera beaucoup à la réussite des élèves et les parents seront soulagés. A noter que dans les écoles publiques , les professeurs rentrent quand ils veulent ce qu’ils ne peuvent pas faire dans le secteur privé. S’ils sont absents, ils n’auront pas de salaires. Le ministère ne peut pas gérer ses ecoles publiques comment pourrait-il bien evaluer les ecoles performantes, en plus on peut acheter les examens si on a les moyens. Voyons donc.


Pour moi , la performance dans les écoles en Haïti passe par un partenariat entre l’état et le privé. L’État doit aider certains directeurs d’école qui assument la plupart du temps les frais de scolarité des jeunes haïtiens.


Ma proposition

Je préfère plutôt que l'on détecte des surdoués dans les écoles et on les aide dans leur cheminement scolaire. Enfin , un partenarait entre le ministere et les ecoles de quartier. Le ministre devrait subventionner les salaires des enseignants. Ce sera plus juste, à mon avis .

Marc

Comme vous le savez j'ai laissé haiti depuis bien longtemps ,mais je dois vous dire que le systeme scolaire haitien n'etait pas aussi mediocre.Les Prfesseurs de nos Lycées etaient des gens competents et souciieux de l'education de la jeunesse.Il faut avouer aussi qu'a l'epoque leur salaires etaient payés regulièrement et il pouvaient au moins manger ,se vetir et payer leurs loyers.Oui il fallait changer elever le niveau des etudes en favorisant les sciences au l;ieu de passer toutes ces années a etudier la religion, la litterature francaise , l'histoire ,les langues mortes.etc.

Si je comprends bien votre logique il faudrait aussi eviter d'accorder des notes aux elèves parce que les plus doués ou les plus riches seront toujours les premiers.Je nie pas le manque d'equite dans la distribution des ressources de l'Edcation en haiti ,mais sincèrement je pense que la recompense qu'on accorderait aux professeurs qui travaillent avec assiduité pour eduquer notre jeunesse n'est pas mauvaise.Nous savons que la carrotte nous motive tous.

En effet, sans Malice dans les années 50-60 même avant l'école publique avait les meilleurs professeurs. Je connais une dame haïtienne, médecin, son mari était aussi médecin et politicien dont je tais le nom. Fille de la bourgeoisie de l'époque. Elle a votre âge sans malice .Je pense qu'elle 63 ans . Enfin bref, elle me racontait qu'elle avait abandonné les sœurs du sacré coeur pour le Lycée Pétion ou enseignaient les Manigat, Gerard Gourgue , Gregoire Eugeune , etc. Elle m'a dit se te bel bagay à l'epoque. C'est une femme super intelligente. Elle est très bonne en mathematique. Elle a été formée en Haiti dans les années 50.

Marc,

Dans les années 50-60,savez vous combiende lycées on avait ,dans toute la république d'Haiti?
Pas mème 10 lycées!
Gardons une certaine perspective.
Les gouvernements haitiens,depuis 1804 et jusqu'à une certaine date avaient tous été contre l'éducation des masses.
Ce sont les conséquences que le pays est en train de payer!

Rodlam Sans Malice a écrit:Messieurs ,entendons-nous ;on recompense aussi les professeurs qui donnent un meilleur rendement dans les ecoles aux Etats-Unis.Je ne condamne pas le Ministre de vouloir recompenser les ecoles qui eduquent nos enfants.

Je ne le condamne pas pour cela non plus. Je trouve simplement la mesure dérisoire face à l'ampleur du problème.

Marc Henri a écrit:Le problème sans malice, c'est que l'évaluation sera bafouée. la petite école le Rocher de Damas a un taux de réussite très élevé . Sur 30 élèves finissants au certificat d'etudes primaires , 27 ont réussi très bien au premier tour des examens. Pourtant je demeure contre la formule du ministre parce qu'il y a trop d'écart entre les écoles plus riches et celles des pauvres.

C'est faux, la formule du ministre ne tiendra pas compte de cet écart.

Les écoles dites "riches" en Haiti n'envoient pas leurs élèves aux examens haitiens, donc leurs résultats ne seront pas pris en compte.

Jude

J'ai dit les écoles plus riches que la moyenne. Jude, pourriez-vous éclairer ma lanterne. Pourquoi les écoles riches n'envoient-elles pas leurs élèves aux examens haïtiens ? De quel examen parle-t-on ? Je ne connais pas très bien le système et j'ai demandé à un membre du forumhaiti qui a complété ses études en Haïti et elle n'est pas d'accord avec cette formule. Alors, expliquez-nous les raisons pour lesquelles, les écoles riches ne participent pas aux examens haïtiens? Sont-elles haïtiennes ? et de quel examen parlez-vous ?

PS: Je faisais allusion au certificat d'études primaires, aux examens de retho et de philo.

Merci à l'avance pour les informations.

les plus jeunes ne savent peutètre pas,d'ou vient le système éducatif haitien.

Sans Malice peut me corriger si je me trompe,mais je crois qu'avant 1946 ,le LYCEE PETION était la seule école secondaire publique qu'on avait à Port-au Prince,la capitale et la ville la plus peuplée d'Haiti.
Je crois que c'est Estimé avec FIGNOLE comme son ministre de l'Education qui avit ajouté le Lycée Louverture et le Lycée des JEUNES FILLES.
Sous Magloire on avait ajouté le Lycée Anténor Firmin.
Il n'y a pas de temps à perdre,PAPA YVES DEJEAN (comme l'appelle Dr Michel de Graff) doit ètre nommé MINISTRE DE L'education nationale.
Il est encore avec nous et vivant en Haiti ;c'est lui qui a révolutionné le programme d'Education Bilingue aux Etats Unis ,avec son programme à New York qui était devenu un modèle pour les autres villes aux Etats Unis.

Je veux parler du programme de BANK STREET COLLEGE OF EDUCATION.

Usez ce joyau intellectuel qu'est Dr Yves Déjean pendant qu'il est encore vivant!

Marc Henri a écrit:Jude

J'ai dit les écoles plus riches que la moyenne. Jude, pourriez-vous éclairer ma lanterne. Pourquoi les écoles riches n'envoient-elles pas leurs élèves aux examens haïtiens ? De quel examen parle-t-on ? Je ne connais pas très bien le système et j'ai demandé à un membre du forumhaiti qui a complété ses études en Haïti et elle n'est pas d'accord avec cette formule. Alors, expliquez-nous les raisons pour lesquelles, les écoles riches ne participent pas aux examens haïtiens? Sont-elles haïtiennes ? et de quel examen parlez-vous ?

PS: Je faisais allusion au certificat d'études primaires, aux examens de retho et de philo.

Le diplôme haitien ne vaut pas grand chose, voir rien, donc les écoles les mieux fournies n'y envoient pas leurs élèves. Les diplômes américains ou français sont préférés.
Le lycée français à PauP organise le baccalauréat français chaque année et reçoit les élèves des écoles haitiennes telles que les Frères, Ste Rose de Lima, le Collège de l'Etoile, le lycée Edmé et d'autres encore.
Pour certains, comme le Collège de l'Etoile, seuls les meilleurs élèves vont au baccalauréat français, les autres se contentent de la version haitienne.

D'ailleurs, on se rend bien compte à ce niveau que le conflit haitien n'est pas près de se terminer car souvent créé de toutes pièces.
De nombreux dignitaires du régime lavalas, par exemple, avaient leurs enfants au lycée français tout comme les Vorbe, les Apaid, ou Serge Gilles. Des ministres, des policiers haut-placés, etc.
La rumeur veut que les enfants d'Aristide ont été dans une école peu connue car ils avaient des problèmes avec les autres enfants.

Ça c'est pour le système français. Il y a aussi le système américain, représenté par l'Union School, où se trouvent de grandes fortunes (à l'échelle haitienne)...

Kétant, si je ne me trompe, y avait ses enfants par exemple.




La situation de l'enseignement est extrêmement compliquée en Haiti, et je persiste à croire que la mesure adoptée récemment par notre ministre bien-aimé n'est que superficielle et profondément inutile.

Jude,

Je crois que vous vous trompez quand vous disez que les Frères et Ste Rose de Lima envoient leurs enfants au Baccalauréat Français.
Si c'est les cas ce serait un nouveau développement ,et j'en doute sérieusement.

Certains aspects du Baccalauréat Haitien sont plus difficiles que la baccalauréat français ,surtout ce qui a trait à la littérature française.
Les élèves français ne composent presque plus en littérature française!

Joel a écrit:Jude,

Je crois que vous vous trompez quand vous disez que les Frères et Ste Rose de Lima envoient leurs enfants au Baccalauréat Français.
Si c'est les cas ce serait un nouveau développement ,et j'en doute sérieusement.

Certains aspects du Baccalauréat Haitien sont plus difficiles que la baccalauréat français ,surtout ce qui a trait à la littérature française.
Les élèves français ne composent presque plus en littérature française!

Je ne me trompe absolument pas, vous pouvez vérifier c'est facile.

Mais je ne suis plus certain que tous les élèves y vont, je crois qu'ils font également comme le Collège de l'Etoile : seuls les meilleurs y vont.

On en avait parlé l'autre jour parce que, fait amusant, les meilleures mentions obtenues à ce baccalauréat venaient des élèves issues de Ste-Rose de Lima qui étaient passées ensuite au Lycée français. On parlait alors des parcours scolaires à suivre en Haiti.


Je suis tout à fait d'accord avec vous : certains aspects du baccalauréat haitien sont plus difficiles, mais, et c'est la grande différence, le baccalauréat français est reconnu à l'étranger.

D'ailleurs beaucoup de parents choisissent le baccalauréat français pour leurs enfants car il permet de sauter la première année de l'université aux Etats-Unis, ce qui est toujours ça d'économisé.