Selon l'écrivain Frank Laraque:Il n'y a pas de bons Duvalieristes
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Selon l'écrivain Frank Laraque:Il n'y a pas de bons Duvalieristes
Rappel du premier message :
Haiti : Il n’ y a pas de bons duvaliéristes
lundi 1er septembre 2008
Par Frank Laraque [1]
Soumis à AlterPresse le 29 aout 2008
Il n’ y a pas de bons duvaliéristes, comme dirait Jean- Paul Sartre. Ni aujourd’hui, ni hier. Ils ne sont pas tous des tontons-macoutes, des criminels, des meurtriers qui ont tué de leurs propres mains des milliers d’innocents. Mais ceux qui n’ont pas renié le duvaliérisme, ni n’ont pas eu le courage de se repentir, de faire amende honorable ne sont pas moins coupables. Ils se rangent parmi les architectes des structures duvaliéristes, les ordonnateurs d’exécutions sommaires, les complices des semeurs de mort par leurs machinations, leur silence, leur tacite ou exaltante justification. Il suffit de se rappeler les vingt- neuf années de règne du sida duvaliériste qui a décimé la population, déstructuré l’économie, dépouillé le Trésor Public. Terrorisme d’Etat créé ou encouragé par la démocratie américaine, non seulement en Haïti avec les Duvalier, mais aussi en République dominicaine avec les Trujillo, à Cuba avec les Batista, au Nicaragua avec les Somoza, au Venezuela avec les Jimenez, au Paraguay avec les Stroessner, au Guatemala avec les Montt et Armas, en Argentine avec les Videla, en Colombie avec les Pinilla et Uribe, en Bolivie avec les Banzer. Le grand démocrate des quatre libertés, le Président Franklin Delano Roosevelt n’ a-t-il pas dit au sujet de l’un d’eux ce qu’il aurait pu dire au sujet de tous : « He is a son of a bitch but he is our son of a bitch » (C’est un fils de pute mais c’est notre fils de pute) ?
Ce terrorisme d’Etat est trop connu pour en faire ici la longue liste de déprédations et d’assassinats. Quelques titres suffisent pour en révéler l’horreur : les Cagoulards, les tonton- macoutes ou prétendus volontaires de la sécurité nationale, les « disparus » sans laisser de traces, le drapeau noir et rouge , l’uniforme bleu et le foulard rouge, les boat- people, les bidonvilles, la révolution politique du père et la révolution économique du fils (pitit tig se tig), la tuerie des cochons créoles, la vente de la force de travail des ouvriers haïtiens en République dominicaine... Mais aujourd’hui ce qui nous préoccupe : le processus d’abolition de la mémoire populaire dont nous mentionnerons les artisans. Heureusement qu’il existe aussi des gardiens vigilants de cette mémoire.
Artisans de l’abolition de la mémoire
Un peuple sans mémoire ou démémoiré est condamné à répéter les mêmes erreurs, à subir les mêmes dictatures du passé. C’est la mission que s’assignent les intellectuels, jouisseurs du terrorisme d’Etat duvaliériste lorsqu’ils faisaient partie de la camarilla qui empochait les fonds publics avec droit de vie et de mort sur la population. Racine dans Britannicus (une tranche d’histoire que le jeanclaudisme reflète) montre comment des courtisans peuvent sur le coup changer de visage : « Mais ceux qui de la cour ont un plus long usage/ Sur les yeux de César composent leur visage ». Ainsi, témoins de l’empoisonnement de Britannicus par Néron, ils se changent en complices
Les vendeurs de sang, de cadavres, et leurs acolytes forment un peu partout de petites cliques qui perpétuent le souvenir de l’ère duvaliériste. Les intellectuels ne se contentent pas de composer un nouveau visage. Sous forme de roman ou d’essai, ils falsifient l’histoire, désarticulent la vérité, forgent l’image d’un François justicier et leader international, d’un Jean-Claude, jeune rénovateur, banalisant crimes et vols des fonds publics. La résurgence du duvaliérisme en Haïti est leur objectif . Le gouvernement Fanmi Lavalas et l’OPL [2] ont contribué à cette résurgence en intégrant dans leurs rangs des duvaliéristes notoires. Un centre François Duvalier est fondé en Haïti sans aucune protestation des organisations populaires autrefois activement antiduvaliéristes. Les journaux collaborationnistes se taisent, acquiescent. « Le Nouvelliste » ouvre ses colonnes à Bennett qui s’est enrichi scandaleusement au cours de la dictature de son gendre Jean-Claude Duvalier. Mais il y a pis. Des journalistes, victimes du duvaliérisme, tombent dans le panneau. Mélodie 103.3 FM , un programme radiodiffusé, reproduit dans « Haiti en Marche » 6 août 2008 exorcise Dadou Berrouet. En effet, Mélodie lui reconnaît des péchés mignons : « Il a porté l’uniforme VSN, communément appelé « tonton macoute ». Il a été assistant commandant de la prison secrète (la Bastille) du régime où des milliers d’opposants ont perdu la vie. Il sera plus tard ministre de l’intérieur et de la défense nationale, et ministre de l’agriculture sous le gouvernement de Jean-Claude Baby Doc Duvalier ». Pas plus que ça. C’est pourquoi : « Les gens (qui ont perdu la mémoire) lui témoignent le même respect et même au fur et à mesure presque de l’affection ». Notre ami et brillant pamphlétaire Fanfan Latour ajouterait fort à propos : « Se tròkèt la chay la dèyè ». Le cœur gros, nous lisons un peu plus loin ; « … il existe aujourd’hui, en effet, une certaine nostalgie de l’ère de Papa Doc … A son avis, Duvalier a sauvé Haïti en la sortant de sa manière sauvage de concevoir et de faire la politique. Sauvage. Tribale. Egoïste… Dadou a dû plus d’une fois penser que seul Duvalier avait raison. Comme pour beaucoup d’entre nous aujourd’hui. Même pour certains à leur cœur défendant…. Le duvaliérisme avait une chance de se racheter comme le balaguérisme et avant lui le trujillisme. Il l’a raté. » La solution logique semble être : ce qu’il faut au pays, c’est un nouveau Duvalier qui termine son règne comme Balaguer et Trujillo. Dieu merci ! Nous voulons bien croire que l’animateur de Mélodie, lui-même une victime du duvaliérisme, face à la révoltante et chaotique conjoncture de notre malheureux pays s’est bourré en laissant les mots dépasser sa pensée. Qu’il se ressaisira et dissipera tout malentendu.
Les gardiens vigilants de la mémoire populaire
La littérature révolutionnaire de l’époque (poèmes, romans, essais, musique, pièces de théâtre) à l’unisson avec l’action des masses mobilisées en grande partie par la théologie de la libération a été d’un grand apport dans le renversement de la dictature satanique des Duvalier. Le peuple a fait consacrer le rejet de cette maudite idéologie dans la Constitution de l987 . L’article 291 prescrit que toute personne notoirement connue pour avoir été par ses excès de zèle un des artisans de la dictature et de son maintien durant les vingt-neuf (29) dernières années ne pourra briguer aucune fonction publique durant les dix (10) années qui suivront la publication de la Présente Constitution. Il en est de même pour toute personne ayant torturé les prisonniers politiques ou commis des crimes politiques. Ces prescriptions nous indiquent la voie à suivre pour prévenir le retour de toute dictature, particulièrement le duvaliérisme. L’un de ces moyens consiste dans la réminiscence des tortures, assassinats de l’ère duvaliériste. Beaucoup d’écrits de nos compatriotes sont consacrés à cette tâche patriotique Il nous est impossible de les inclure tous dans le cadre restreint de notre article. Nous citerons quelques-uns qui nous semblent les plus appropriés. Leurs auteurs, nous les appelons les gardiens vigilants de la mémoire populaire. Dans le domaine de la chronique de la vérité historique : Albert Chassagne , Patrick Lemoine et Frantz Latour . Dans la fiction (le roman) : Marie Chauvet et Marie-Célie Agnant.
Albert Chassagne, dont le frère ainé Roland, poète talentueux et capitaine retraité de l’Armée, a été arrêté et « disparu », « désireux de parler pour que tout soit su » a recueilli le témoignage de duvaliéristes présents au cours des arrestations, tortures et mises à mort des familles jérémiennes et écrit Bain de sang en Haïti [3]. Ces Vêpres Jérémiennes ordonnées par François Duvalier et exécutées en 1964 par ce que Chassagne appelle un aréopage macoutard composé de Jacques Fourcand, Pierre Biambi, Sanète Balmir (fillette- lalo), Capitaine Abel Jérôme, Saint-Ange Bontemps, Sony Borges, officier de l’Armée, Raoul Cédras (père du Générél Cédras), pour ne citer que ceux-là. Les familles Villedrouin, Drouin , Sansaricq, Guilbaud, soit vingt-sept innocentes personnes, ont été humiliées, torturées, assassinées. Parmi elles, une octogénaire, une folle, des enfants âgés de deux à six ans. « À la caserne, Abel Jérôme exige que les prisonniers se dévêtent et complètement.(page 15 )… Les filles de Louis Drouin se heurtent à leur père qui a longtemps déjà perdu conscience. Toujours nues dans leur cellule, les deux reposent la tête ensanglantée de leur père sur leurs jambes.- Papa, papa ! Mais Louis Drouin ne répondra jamais plus » (p.16). La femme de Gérard Guilbaud « Alice Drouin gît déjà près de lui. Alors à bout portant une balle lui est logée dans la tête. Gérard Brunache, à mi-chemin entre l’homme et l’animal, lui plante un poignard dans le cœur. » (p.17). On n’est pas encore au comble de l’horreur. « Le mouchoir offert est une cigarette allumée, éteinte par Sony Borges dans les prunelles de l’enfant. Puis Gérard Brunache, soulevant le bébé par le bras, lui enfonce un stylet dans le ventre. Un cri violent, puis un soupir, puis plus rien. Stéphane a passé. Et la brute Sony Borges de s’exclamer : « Pitit la tòdye tan kou yon vè » (l’enfant s’est tordu comme un ver)° (p.23).
Les écrits des autres auteurs cités plus haut se vendant dans les librairies, nous en donnerons brièvement les lignes générales et exhortons le public à les acheter pour en propager les idées saines et progressistes.
Parick Lemoine, arrêté et emprisonné le 2 décembre 1971 est libéré le 25 Septembre 1977. Il publie Fort Dimanche Fort- la- Mort. [4] Il n’a pas écrit pour tirer gloire de son courage durant ces années dans l’enfer carcéral duvaliériste. Il a préféré une autre voie plus noble et plus digne. Dans les chapitres : Pris dans l’engrenage, La chute dans les ténèbres, Fort Dimanche l’enfer, De nouveau dans les Casernes, il montre le mécanisme du terrorisme duvaliériste. Comment ce terrorisme choisit ses victimes, fabrique des conspirations et force les accusés à admettre leur culpabilité au cours d’interrogatoires accompagnés d’inimaginables souffrances afin de les envoyer à Fort Dimanche. Fort Dimanche le lieu de supplices et d’exterminations. Les bourreaux habillés en uniforme militaire ont pour mission d’affamer les prisonniers, de les martyriser en inventant les tortures les plus sophistiquées dont l’objectif est de détruire le physique, la volonté de résistance, d’acculer au désespoir, au suicide. Jusque dans leurs cachots des duvaliéristes, prisonniers eux aussi, les poursuivent de leur haine, les espionnent et les dénoncent. Dans un capharnaüm d’immondices, d’urine, qui sert parfois de désinfectant, de matières fécales, où sont tombés, sans se rendre, des compagnons emportés par la tuberculose, l’épuisement, l’inanition. Patrick et ses compagnons, morts ou survivants, représentent l’esprit de la résistance inébranlable, de la liberté séquestrée, un superbe défi en plein enfer à l’oppression et au terrorisme d’Etat . Un jour, la communauté de la diaspora et le peuple haïtien, reconnaissants, leur rendront le bel hommage auquel ils ont droit.
Frantz Latour, à la prose intarissable qui coule de source, écrit trois articles importants dans l’hebdomadaire « Haïti Liberté. » [5] Nul mieux que lui n’a compris l’obligation de conserver la mémoire des combats menés par des lutteurs célèbres ou anonymes en Haïti et ailleurs pour la défense des intérêts des masses. Sa rubrique au titre suggestif « Devoir de Mémoire » manifeste la volonté de nous rappeler que nous n’avons pas le droit d’oublier. Que la fidélité à cette mémoire peut servir de lien à la solidarité nécessaire pour secourir le peuple haïtien livré aux affres de la pauvreté, de l’injustice et de l’inégalité. Il ne s’agit pas d’une lutte partisane mais d’un rassemblement d’individus, en dépit des divergences idéologiques non antagoniques, visant à libérer et à sauver Haïti. Mon ami, feu Jean F. Brierre me répétait : « Franck, pourquoi attendons-nous la mort d’un compatriote pour célébrer ses vertus ». J’en garde la mémoire.
À SUIVRE
Source: AlterPresse
Haiti : Il n’ y a pas de bons duvaliéristes
lundi 1er septembre 2008
Par Frank Laraque [1]
Soumis à AlterPresse le 29 aout 2008
Il n’ y a pas de bons duvaliéristes, comme dirait Jean- Paul Sartre. Ni aujourd’hui, ni hier. Ils ne sont pas tous des tontons-macoutes, des criminels, des meurtriers qui ont tué de leurs propres mains des milliers d’innocents. Mais ceux qui n’ont pas renié le duvaliérisme, ni n’ont pas eu le courage de se repentir, de faire amende honorable ne sont pas moins coupables. Ils se rangent parmi les architectes des structures duvaliéristes, les ordonnateurs d’exécutions sommaires, les complices des semeurs de mort par leurs machinations, leur silence, leur tacite ou exaltante justification. Il suffit de se rappeler les vingt- neuf années de règne du sida duvaliériste qui a décimé la population, déstructuré l’économie, dépouillé le Trésor Public. Terrorisme d’Etat créé ou encouragé par la démocratie américaine, non seulement en Haïti avec les Duvalier, mais aussi en République dominicaine avec les Trujillo, à Cuba avec les Batista, au Nicaragua avec les Somoza, au Venezuela avec les Jimenez, au Paraguay avec les Stroessner, au Guatemala avec les Montt et Armas, en Argentine avec les Videla, en Colombie avec les Pinilla et Uribe, en Bolivie avec les Banzer. Le grand démocrate des quatre libertés, le Président Franklin Delano Roosevelt n’ a-t-il pas dit au sujet de l’un d’eux ce qu’il aurait pu dire au sujet de tous : « He is a son of a bitch but he is our son of a bitch » (C’est un fils de pute mais c’est notre fils de pute) ?
Ce terrorisme d’Etat est trop connu pour en faire ici la longue liste de déprédations et d’assassinats. Quelques titres suffisent pour en révéler l’horreur : les Cagoulards, les tonton- macoutes ou prétendus volontaires de la sécurité nationale, les « disparus » sans laisser de traces, le drapeau noir et rouge , l’uniforme bleu et le foulard rouge, les boat- people, les bidonvilles, la révolution politique du père et la révolution économique du fils (pitit tig se tig), la tuerie des cochons créoles, la vente de la force de travail des ouvriers haïtiens en République dominicaine... Mais aujourd’hui ce qui nous préoccupe : le processus d’abolition de la mémoire populaire dont nous mentionnerons les artisans. Heureusement qu’il existe aussi des gardiens vigilants de cette mémoire.
Artisans de l’abolition de la mémoire
Un peuple sans mémoire ou démémoiré est condamné à répéter les mêmes erreurs, à subir les mêmes dictatures du passé. C’est la mission que s’assignent les intellectuels, jouisseurs du terrorisme d’Etat duvaliériste lorsqu’ils faisaient partie de la camarilla qui empochait les fonds publics avec droit de vie et de mort sur la population. Racine dans Britannicus (une tranche d’histoire que le jeanclaudisme reflète) montre comment des courtisans peuvent sur le coup changer de visage : « Mais ceux qui de la cour ont un plus long usage/ Sur les yeux de César composent leur visage ». Ainsi, témoins de l’empoisonnement de Britannicus par Néron, ils se changent en complices
Les vendeurs de sang, de cadavres, et leurs acolytes forment un peu partout de petites cliques qui perpétuent le souvenir de l’ère duvaliériste. Les intellectuels ne se contentent pas de composer un nouveau visage. Sous forme de roman ou d’essai, ils falsifient l’histoire, désarticulent la vérité, forgent l’image d’un François justicier et leader international, d’un Jean-Claude, jeune rénovateur, banalisant crimes et vols des fonds publics. La résurgence du duvaliérisme en Haïti est leur objectif . Le gouvernement Fanmi Lavalas et l’OPL [2] ont contribué à cette résurgence en intégrant dans leurs rangs des duvaliéristes notoires. Un centre François Duvalier est fondé en Haïti sans aucune protestation des organisations populaires autrefois activement antiduvaliéristes. Les journaux collaborationnistes se taisent, acquiescent. « Le Nouvelliste » ouvre ses colonnes à Bennett qui s’est enrichi scandaleusement au cours de la dictature de son gendre Jean-Claude Duvalier. Mais il y a pis. Des journalistes, victimes du duvaliérisme, tombent dans le panneau. Mélodie 103.3 FM , un programme radiodiffusé, reproduit dans « Haiti en Marche » 6 août 2008 exorcise Dadou Berrouet. En effet, Mélodie lui reconnaît des péchés mignons : « Il a porté l’uniforme VSN, communément appelé « tonton macoute ». Il a été assistant commandant de la prison secrète (la Bastille) du régime où des milliers d’opposants ont perdu la vie. Il sera plus tard ministre de l’intérieur et de la défense nationale, et ministre de l’agriculture sous le gouvernement de Jean-Claude Baby Doc Duvalier ». Pas plus que ça. C’est pourquoi : « Les gens (qui ont perdu la mémoire) lui témoignent le même respect et même au fur et à mesure presque de l’affection ». Notre ami et brillant pamphlétaire Fanfan Latour ajouterait fort à propos : « Se tròkèt la chay la dèyè ». Le cœur gros, nous lisons un peu plus loin ; « … il existe aujourd’hui, en effet, une certaine nostalgie de l’ère de Papa Doc … A son avis, Duvalier a sauvé Haïti en la sortant de sa manière sauvage de concevoir et de faire la politique. Sauvage. Tribale. Egoïste… Dadou a dû plus d’une fois penser que seul Duvalier avait raison. Comme pour beaucoup d’entre nous aujourd’hui. Même pour certains à leur cœur défendant…. Le duvaliérisme avait une chance de se racheter comme le balaguérisme et avant lui le trujillisme. Il l’a raté. » La solution logique semble être : ce qu’il faut au pays, c’est un nouveau Duvalier qui termine son règne comme Balaguer et Trujillo. Dieu merci ! Nous voulons bien croire que l’animateur de Mélodie, lui-même une victime du duvaliérisme, face à la révoltante et chaotique conjoncture de notre malheureux pays s’est bourré en laissant les mots dépasser sa pensée. Qu’il se ressaisira et dissipera tout malentendu.
Les gardiens vigilants de la mémoire populaire
La littérature révolutionnaire de l’époque (poèmes, romans, essais, musique, pièces de théâtre) à l’unisson avec l’action des masses mobilisées en grande partie par la théologie de la libération a été d’un grand apport dans le renversement de la dictature satanique des Duvalier. Le peuple a fait consacrer le rejet de cette maudite idéologie dans la Constitution de l987 . L’article 291 prescrit que toute personne notoirement connue pour avoir été par ses excès de zèle un des artisans de la dictature et de son maintien durant les vingt-neuf (29) dernières années ne pourra briguer aucune fonction publique durant les dix (10) années qui suivront la publication de la Présente Constitution. Il en est de même pour toute personne ayant torturé les prisonniers politiques ou commis des crimes politiques. Ces prescriptions nous indiquent la voie à suivre pour prévenir le retour de toute dictature, particulièrement le duvaliérisme. L’un de ces moyens consiste dans la réminiscence des tortures, assassinats de l’ère duvaliériste. Beaucoup d’écrits de nos compatriotes sont consacrés à cette tâche patriotique Il nous est impossible de les inclure tous dans le cadre restreint de notre article. Nous citerons quelques-uns qui nous semblent les plus appropriés. Leurs auteurs, nous les appelons les gardiens vigilants de la mémoire populaire. Dans le domaine de la chronique de la vérité historique : Albert Chassagne , Patrick Lemoine et Frantz Latour . Dans la fiction (le roman) : Marie Chauvet et Marie-Célie Agnant.
Albert Chassagne, dont le frère ainé Roland, poète talentueux et capitaine retraité de l’Armée, a été arrêté et « disparu », « désireux de parler pour que tout soit su » a recueilli le témoignage de duvaliéristes présents au cours des arrestations, tortures et mises à mort des familles jérémiennes et écrit Bain de sang en Haïti [3]. Ces Vêpres Jérémiennes ordonnées par François Duvalier et exécutées en 1964 par ce que Chassagne appelle un aréopage macoutard composé de Jacques Fourcand, Pierre Biambi, Sanète Balmir (fillette- lalo), Capitaine Abel Jérôme, Saint-Ange Bontemps, Sony Borges, officier de l’Armée, Raoul Cédras (père du Générél Cédras), pour ne citer que ceux-là. Les familles Villedrouin, Drouin , Sansaricq, Guilbaud, soit vingt-sept innocentes personnes, ont été humiliées, torturées, assassinées. Parmi elles, une octogénaire, une folle, des enfants âgés de deux à six ans. « À la caserne, Abel Jérôme exige que les prisonniers se dévêtent et complètement.(page 15 )… Les filles de Louis Drouin se heurtent à leur père qui a longtemps déjà perdu conscience. Toujours nues dans leur cellule, les deux reposent la tête ensanglantée de leur père sur leurs jambes.- Papa, papa ! Mais Louis Drouin ne répondra jamais plus » (p.16). La femme de Gérard Guilbaud « Alice Drouin gît déjà près de lui. Alors à bout portant une balle lui est logée dans la tête. Gérard Brunache, à mi-chemin entre l’homme et l’animal, lui plante un poignard dans le cœur. » (p.17). On n’est pas encore au comble de l’horreur. « Le mouchoir offert est une cigarette allumée, éteinte par Sony Borges dans les prunelles de l’enfant. Puis Gérard Brunache, soulevant le bébé par le bras, lui enfonce un stylet dans le ventre. Un cri violent, puis un soupir, puis plus rien. Stéphane a passé. Et la brute Sony Borges de s’exclamer : « Pitit la tòdye tan kou yon vè » (l’enfant s’est tordu comme un ver)° (p.23).
Les écrits des autres auteurs cités plus haut se vendant dans les librairies, nous en donnerons brièvement les lignes générales et exhortons le public à les acheter pour en propager les idées saines et progressistes.
Parick Lemoine, arrêté et emprisonné le 2 décembre 1971 est libéré le 25 Septembre 1977. Il publie Fort Dimanche Fort- la- Mort. [4] Il n’a pas écrit pour tirer gloire de son courage durant ces années dans l’enfer carcéral duvaliériste. Il a préféré une autre voie plus noble et plus digne. Dans les chapitres : Pris dans l’engrenage, La chute dans les ténèbres, Fort Dimanche l’enfer, De nouveau dans les Casernes, il montre le mécanisme du terrorisme duvaliériste. Comment ce terrorisme choisit ses victimes, fabrique des conspirations et force les accusés à admettre leur culpabilité au cours d’interrogatoires accompagnés d’inimaginables souffrances afin de les envoyer à Fort Dimanche. Fort Dimanche le lieu de supplices et d’exterminations. Les bourreaux habillés en uniforme militaire ont pour mission d’affamer les prisonniers, de les martyriser en inventant les tortures les plus sophistiquées dont l’objectif est de détruire le physique, la volonté de résistance, d’acculer au désespoir, au suicide. Jusque dans leurs cachots des duvaliéristes, prisonniers eux aussi, les poursuivent de leur haine, les espionnent et les dénoncent. Dans un capharnaüm d’immondices, d’urine, qui sert parfois de désinfectant, de matières fécales, où sont tombés, sans se rendre, des compagnons emportés par la tuberculose, l’épuisement, l’inanition. Patrick et ses compagnons, morts ou survivants, représentent l’esprit de la résistance inébranlable, de la liberté séquestrée, un superbe défi en plein enfer à l’oppression et au terrorisme d’Etat . Un jour, la communauté de la diaspora et le peuple haïtien, reconnaissants, leur rendront le bel hommage auquel ils ont droit.
Frantz Latour, à la prose intarissable qui coule de source, écrit trois articles importants dans l’hebdomadaire « Haïti Liberté. » [5] Nul mieux que lui n’a compris l’obligation de conserver la mémoire des combats menés par des lutteurs célèbres ou anonymes en Haïti et ailleurs pour la défense des intérêts des masses. Sa rubrique au titre suggestif « Devoir de Mémoire » manifeste la volonté de nous rappeler que nous n’avons pas le droit d’oublier. Que la fidélité à cette mémoire peut servir de lien à la solidarité nécessaire pour secourir le peuple haïtien livré aux affres de la pauvreté, de l’injustice et de l’inégalité. Il ne s’agit pas d’une lutte partisane mais d’un rassemblement d’individus, en dépit des divergences idéologiques non antagoniques, visant à libérer et à sauver Haïti. Mon ami, feu Jean F. Brierre me répétait : « Franck, pourquoi attendons-nous la mort d’un compatriote pour célébrer ses vertus ». J’en garde la mémoire.
À SUIVRE
Source: AlterPresse
Dernière édition par Rico le Lun 1 Sep 2008 - 15:00, édité 3 fois
Rico- Super Star
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Jeu de rôle: dindon de la farce
Re: Selon l'écrivain Frank Laraque:Il n'y a pas de bons Duvalieristes
Joel a écrit:Mesye sispann defann rejim Divalyeris yo.
Tout sa peyi an ap sibi jounen jidi an ,se yomenm ki responsab li.
Te gen bidonvil wi,paske mwen sonje sou MAGLWA te gen Lasalin ki vin fè pati de Site Solèy.
Byen ke mwen pa konnen pwovens yo byen,mwen kwè te toujou gen RABOTEAU ak La Fosèt.Mwen kwè se ROGER GAILLARD ki te rapòte ke rezon boujwazi Kapwa a te bay pou yo pa t apiye ANTENOR FIRMIN se paske Firmin se nèg La Fosèt ,yo te pito apiye boujwa parèy yo ki se te Tonton Nord Alexis.
Bidonvil Pòtoprens yo koumanse pran ekstansyon se lè Papa Dòk te konnen voye kamyon chache moun yo an pwovens pou vin fè manifestasyon epi moun yo pa tounen lakay.
Pa gen anyen pozitif ke Divalye yo kite .Se detwi ,yo te detwi peyi an e kòm mwen di l deja peyi an ap kontinye soufri de Eritaj Divalye yo!
Se an plen sa, si w pran Okap kom egzanp se pa joure moun latibonit. Gen yon jenerasyon moun sayo ki tabli an Okap DEPI NAN ANE 60. Se moun Zakari yon bann volontè sekirite nasyonal yo te charye pou kwapwonnen moun Okap ki pa vle konnen anyen de papa Dok. Anpil soti nan Gro monn, Desdune, Ti Rivyè latibonit, Verette ak latriye. Anpil rete nan Okap sitou Lafoset. Se fasil pou rekonèt aksan yo. Alepok te gen anplwa nan GWO MAGAZIN TANKOU ALTIERI, TE GEN ANPIL TRAVAY NAN FIG BANNAN AK WEST ENDYA, TE GEN TRAVAY NAN IZINN SIK OKAP LA, TE GEN WELSH AK SHADA ak latriye.
Okap konnen yon boum demografik ak arivaj fasil moun di jou o landemen Zakari lage yo Okap. La plipa refize retounen nan peyi yo kote pa gen anyen yo tap fè. Ti volontè sayo tou dezète, nan kraze poul yo. Mwen sonje ti moun se anba mache kouvè Okap la wou rankontre yon bann kap domi. Mezanmiro malpropte komanse fèt, yo kaka patou.Tout la jounen yo sou waf la, devan izinn yo ap mande djob. Se yon envazyon lot moun patou menm Nodwès ak Plato Santral ki anvayi Okap ki konprann dinamik konsantrasyon travay nan vil yo.
Men koman Okap komanse pèdi frechè li, bote vil prop, byen amenaje ak ri etwat li, byen asfalte, twotwa betonen, toujou byen eletrifye, ak dlo kourant pou tout popilasyon l. Ti vil la gen twop popilasyon sou do li se la desant o zafè ki komanse. Byen avan lavalas ak lot zanmi li yo ki sou pouvwa.
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Re: Selon l'écrivain Frank Laraque:Il n'y a pas de bons Duvalieristes
Mon chè Rico,
Lè m te timoun tout zòn Metropoliten Pòtoprens lan pa t gen plis ke 150 mil ak 200 mil moun la dan l non?
Mwen sonje lè yo te konn di popilasyon Petyonvil se te 15 mil moun.Kounye an mwen tande popilasyon vil lan se 400 mil moun.
Mesye wo?
Delmas se te la kanpay li te ye ;pa t gen preske moun ki te rete la.
Depi w te kite Site Maglwa yo;sitou Site Militè an se yon rak Bwa ou te jwenn jis lè ou te rive "An Ba Simityè" Petyonvil.
Mwen sonje Petyonvil,tout moun te konnen tout moun,ou pa t menm bezwen konnen non ri yo,ou te konn di ou pral bò kay Entèl.
M ap repete l ankò eksplwozyon demografik lan se sou Divalye yo li koumanse.
Ou te wè sa lan tout jan.
Mwen sonje ,te gen yon Depite Makout ki te sezi youn lan Kay BEAUVOIR YO.Lè sa a BEAUVOIR ki se te yon potomitan lan gouvènman MAGLWA a te blije pran ekzil.
Se te yon bèl kay ak yon gwo pisin ladan l.Mwen sonje fanm Depite (se te yon fanm) an,te vini ak tout kòd fanmi sòti kote l te sòti an pwovens lan.
Si pa t gen 20 moun lan kay lan pa t genyen.
Se tout jan wi Divalyeris yo te kraze peyi an;lan tout sans!
Lè m te timoun tout zòn Metropoliten Pòtoprens lan pa t gen plis ke 150 mil ak 200 mil moun la dan l non?
Mwen sonje lè yo te konn di popilasyon Petyonvil se te 15 mil moun.Kounye an mwen tande popilasyon vil lan se 400 mil moun.
Mesye wo?
Delmas se te la kanpay li te ye ;pa t gen preske moun ki te rete la.
Depi w te kite Site Maglwa yo;sitou Site Militè an se yon rak Bwa ou te jwenn jis lè ou te rive "An Ba Simityè" Petyonvil.
Mwen sonje Petyonvil,tout moun te konnen tout moun,ou pa t menm bezwen konnen non ri yo,ou te konn di ou pral bò kay Entèl.
M ap repete l ankò eksplwozyon demografik lan se sou Divalye yo li koumanse.
Ou te wè sa lan tout jan.
Mwen sonje ,te gen yon Depite Makout ki te sezi youn lan Kay BEAUVOIR YO.Lè sa a BEAUVOIR ki se te yon potomitan lan gouvènman MAGLWA a te blije pran ekzil.
Se te yon bèl kay ak yon gwo pisin ladan l.Mwen sonje fanm Depite (se te yon fanm) an,te vini ak tout kòd fanmi sòti kote l te sòti an pwovens lan.
Si pa t gen 20 moun lan kay lan pa t genyen.
Se tout jan wi Divalyeris yo te kraze peyi an;lan tout sans!
Joel- Super Star
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Date d'inscription : 24/08/2006
Feuille de personnage
Jeu de rôle: Le patriote
Re: Selon l'écrivain Frank Laraque:Il n'y a pas de bons Duvalieristes
Koum mete dwet mwen nan maling nan tout ti neg ap fe desertion, kife tout zak makoutik kap passe lan peyi a ces derniers temps mwen bay examp ti-Agassant se fot Divalie. Ala Divalie gen GWO DO PAPA?
Kile nap admet nou gen yon pwoblem psycholojik nan pep la ki bezwen traite?
Kile nap admet nou gen yon pwoblem psycholojik nan pep la ki bezwen traite?
Doub-Sossis- Super Star
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Nombre de messages : 2429
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Loisirs : cockfighting
Date d'inscription : 24/12/2007
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