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Pourquoi l'effet Bradley ne sera pas déterminant

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Message  piporiko Dim 2 Nov 2008 - 0:45

Pour le politologue Bernard Brown, professeur à l'université de Columbia, l'élection de 2008 est "historique" pour la raison évidente de la présence de Barack Obama comme premier candidat noir de l'Histoire. Elle revêt un caractère classique dans la mesure où elle ne sera pas "critique", au sens où le furent celles de 1932 et de 1980, qui mis en œuvre le monétarisme de Milton Friedman et développa le libéralisme économique. Une façon de remettre en perspective la question noire qui n'est peut être pas si déterminante dans cette élection.
Près de neuf noirs américains sur dix ont l'intention de voter pour Barack Obama le 4 novembre. Un score qui semble faire de lui l'élu d'une seule communauté. Mais en 2004, John Kerry avait lui aussi obtenu 93 % du vote noir et Al Gore 95 % en 2000. De là à penser que Barack Obama attire les noirs grâce à l'étiquette démocrate plutôt que par sa couleur de peau, il n'y a qu'un pas… qu'on ne peut néanmoins pas franchir tant un surcroît de participation est attendu dans cette communauté. Les Etats du Sud, où les noirs sont nombreux, votent républicain. La communauté noire représente environ un tiers de la population dans le Mississippi, la Louisiane, la Georgie ou la Caroline du Sud ; entre un quart et un cinquième en Virginie, en Caroline du Nord, dans le Tennessee ou en Arkansas. Pourtant ces Etats "noirs" votent "rouges". Ils votent républicain depuis les années 60, à la suite deàl'adoption des droits civiques par l'administration Johnson, moment où les démocrates conservateurs de ces Etats rejoignirent les républicains. Les noirs, même en grand nombre, n'ont jamais fait basculer les Etats du Sud.

Mais le fait qu'aujourd'hui, certains Etats comme la Virginie, la Caroline du Nord ou la Georgie soient donnés comme "swing states" est déjà révélateur d'un phénomène en cours. Les résultats dans ces Etats devront être lus à l'aune d'un renouveau de l'implication des noirs dans la vie publique. Voire d'un virage historique des démocrates du Sud à la faveur de la candidature d'Obama.

BARACK OBAMA FACE AUX BLANCS


Barack Obama peut-il rencontrer un problème en raison de la couleur de sa peau dans l'électorat blanc ? La réponse est positive, même si le phénomène est difficilement mesurable. Dans l'isoloir, doit-il pour autant craindre un effet "Bradley" : une sur-déclaration des intentions de vote pour un candidat noir dans les sondages, du nom de l'ancien maire noir de Los Angeles ? La réponse est plutôt négative, même si elle doit être nuancée.

Les démocrates blancs sont "85 %" à déclarer une intention de vote pour Barack Obama, quand dans le même temps, 90 % des républicains blancs disent vouloir voter pour McCain. Auprès des indépendants toutes origines raciales confondues, Obama prend l'ascendant (48 % contre 42 %), mais parmi les indépendants blancs, le match est serré (45 % contre 45 %). Une faible déperdition existe auprès de l'électorat blanc probablement liée à l'origine raciale. Cependant, si elle est déjà visible, c'est qu'un éventuel effet Bradley est déjà pris en compte dans les intentions de vote que publient les instituts américains. Dans ces conditions, plusieurs éléments convergent pour mettre à mal les tenants de la thèse de l'effet Bradley.

La défaite de Tom Bradley, ancien maire de Los Angeles, remonte à 1982. Un quart de siècle qui a vu la société américaine changer en profondeur. Du point de vue politique d'abord. Il y a aujourd'hui 641 maires noirs aux Etats-Unis, représentants 10 % de la population (les noirs pèsent 12 % de l'électorat). 42 afro-américains sont élus à la chambre des représentants, et un seul il est vrai au Sénat, Barack Obama. Depuis 2000, deux noirs ont occupé le poste de secrétaire d'Etat, Colin Powell et Condoleezza Rice.

D'un point de vue sociétal, outre les vedettes sportives qui font vibrer les pays et la popularité de la présentatrice Oprah Whitney, Robert Dungan rapporte dans "L'Amérique que nous voulons" la montée croissante de l'acceptation du métissage. En 1978 , seuls 36 % des Américains disaient accepter le mariage entre blancs et noirs. En 1991, ils étaient 48%, et de nos jours 77 %. Les électeurs les plus racistes ou qui sont les plus réticents à voter pour un candidat noir se recrutent parmi les électeurs âgés, les républicains "conservateurs" et les habitants des états du Sud ou du Centre-ouest. Des catégories qui ne votent pas démocrate, même blanc. Des Etats déjà acquis à John McCain. Si l'effet Bradley existe, il ne peut qu'être limité électoralement parlant.

Enfin, les Américains ne sont pas confrontés à un référendum pour ou contre Obama. Ils ont en face de lui un candidat blanc mais qu'ils trouvent âgé. D'après une étude Gallup récente, l'effet âge jouerait davantage contre McCain que ne jouerait l'effet race contre Obama.

BARACK OBAMA FACE À LUI-MÊME


Dépasser l'origine raciale et s'intéresser au candidat, c'est ce que font les Américains pendant cette campagne. Si Obama est élu le 4 novembre, il le devra à ses qualités propres, son programme, sa campagne et non à sa couleur de peau. Si il perd il en sera de même. Il s'est toujours positionné en candidat "post-racial". Le public américain ne s'y est pas trompé, qui indique à une immense majorité (85 %) que son origine raciale n'entrera pas en ligne de compte dans leur vote. Même exagérée, cette réponse est significative. Barack Obama a des raisons de gagner qui résident dans les valeurs qu'il représente, dans sa volonté d'unifier le pays, dans la volonté d'une plus grande régulation par l'Etat, dans une aura de leader qu'il a su imposer pendant la gestion de la crise. Il possède également quelques faiblesses qui pourraient le faire perdre qui n'ont rien à voir avec le fait qu'il soit noir. Pour les Américains, il est plus un démocrate libéral que conservateur, plus radical que modéré. Sa position en faveur de plus d'intervention de l'Etat va à l'encontre d'une culture politique américaine dominante qui voit en sa limitation, le fondement de la liberté économique. C'est pourquoi les attaques de John McCain de fin de campagne sont opérantes.

In fine, si Obama devait perdre, cela pourrait être pour beaucoup d'autres raisons que la couleur de sa peau. Dans son livre "L'Audace d'espérer", Obama écrit : "J'agis en fonction de la couleur de ma peau, mais pas seulement en fonction de cela". L'explication réductrice d'une défaite liée à sa seule couleur de peau, renvoyant à une Amérique raciste, conforterait un certain anti-américanisme qu'une éventuelle victoire d'Obama mettrait en difficulté. À l'inverse, faire de la victoire d'Obama la résultante de ses origines serait faire insulte à ses qualités politiques et personnelles.

Philippe Chriqui Analyste politique Directeur du site expression-publique.com Auteur du blog "Circonvolutions"


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Message  Invité Dim 2 Nov 2008 - 11:07

L'effet Bradley ne sera-t-il pas en sens inverse?


Pourquoi l'effet Bradley ne sera pas déterminant Brobama

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Message  Rodlam Sans Malice Dim 2 Nov 2008 - 11:24

"L'explication réductrice d'une défaite liée à sa seule couleur de peau, renvoyant à une Amérique raciste, conforterait un certain anti-américanisme qu'une éventuelle victoire d'Obama mettrait en difficulté"

Voila une explication pour tous ceux qui voient dans les denigrements un defaut du peuple americain.

Quant à l'inverse de l'effet Bradley je me demande si ses defenseurs se basent sur des informations concrètes ou sur une fausse theorie pour expliquer la reussite probable du candidat democrate.Je ne comprends pas très bien la rationale de cette theorie.Je ne vois pas pourquoi quelqu'un declarerait aux journalistes qu'il ne voterait pas pour Obama dans l'unique but de fausser les sondages.
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