Le Figaro: Sous perfusion alimentaire, Haïti sombre dans le chaos
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Le Figaro: Sous perfusion alimentaire, Haïti sombre dans le chaos
Sous perfusion alimentaire, Haïti sombre dans le chaos
Le Figaro
De notre envoyé spécial à Port-au-Prince et aux Gonaïves, Thierry Oberlé
17/11/2008 | Mise à jour : 19:03 |
Commentaires 5 .
Des proches effondrés après l'écroulement du collège la promesse à Port-au-Prince le 7 novembre dernier. Crédits photo : AP
Les catastrophes naturelles, l'écroulement d'écoles révèlent un peu plusla débâcle économique, sociale et morale que connaît l'un des paysles plus pauvres du continent américain.
En dépit de l'assistance de la communauté internationale, Haïti ne parvient pas à se redresser. La dictature des Duvalier et la transition chaotique des quinze dernières années ont laissé un pays exsangue. L'ancienne colonie française a trouvé une forme d'équilibre politique avec l'élection, en 2006, du président René Préval. Mais les handicaps sont aggravés par les catastrophes naturelles. Les écroulements d'écoles succèdent aux désastres des tornades tropicales.
La débâcle est à la fois économique, sociale et morale. Cette année, la production nationale vient à peine de recouvrer son niveau d'il y a cinquante ans alors que la République dominicaine située sur l'autre partie d'Hispaniola dispose de dix fois plus de richesse par habitant. Réfugiés dans la religion, les Haïtiens pratiquent le culte du chacun-pour-soi. Les riches se distinguent par un égoïsme déroutant, l'argent de l'État s'évapore, les pauvres, toujours plus nombreux, se débattent dans une misère sans fond. La corruption et la prévarication deviennent la norme.
L'effondrement ne touche pas seulement les établissements scolaires. Le premier ministre, Michèle Pierre-Louis, peut en témoigner : au soir de la tragédie du collège de Pétion-Ville du 7 novembre (103 morts), le chef du gouvernement a fait livrer des linceuls à la morgue de l'hôpital général de Port-au-Prince pour couvrir les victimes. Avant de constater le lendemain matin à son retour à l'institut médico-légal la disparition des draps.
«On dirait Pompéi»
«Les corps étaient éparpillés çà et là et traités sans aucun ménagement», a raconté à la radio une Michèle Pierre-Louis outrée. Et de se lamenter : «Cela démontre quelle profondeur nous avons atteint dans la délinquance.» Les employés de la morgue comme le personnel soignant de l'hôpital étaient en grève depuis plusieurs semaines pour réclamer le paiement d'arriérés de salaires et dénoncer la pénurie de matériel de soins. Ils avaient repris le travail de manière exceptionnelle en raison de l'accident.
Aux Gonaïves, l'épicentre des ravages des cyclones Gustav et Hanna en septembre (plus de 800 morts au total), le climat est tout aussi pesant. Dans les rues dévastées, les passants portent souvent des masques pour ne pas respirer la poussière des coulées de boue aujourd'hui séchée. «On dirait Pompéi», commente Myrta Kaulard, la directrice du Programme alimentaire mondial (PAM) à Haïti.
Des centaines de familles sans abri s'entassent dans un immense hangar du centre-ville. Abandonnées des pouvoirs publics, elles sont nourries par les Nations unies. Quant au propriétaire de l'entrepôt occupé par les nécessiteux, l'une des plus grandes fortunes des Gonaïves, il n'a pas manifesté le moindre signe de solidarité. «Personne n'a tiré les conséquences après les 4 000 morts du passage du cyclone Jeanne en 2004. Cette ville portuaire est à l'image de l'île : elle agonise lentement », s'insurge Jean-Claude Bajeux, un intellectuel réputé pour sa lucidité qui dirige le Centre œcuménique des droits humains.
Les Gonaïves vivent sous perfusion alimentaire. Des distributions de vivres sont organisées dans la cour du commissariat et dans les écoles qui commencent à rouvrir. Des rotations quotidiennes d'hélicoptères ravitaillent les secteurs isolés. «Les conséquences des tempêtes tropicales se superposent aux problèmes de sous-alimentation chronique et à la crise alimentaire qui a débouché sur des troubles au printemps», résume Myrta Kaulard. «On devrait rapidement atteindre l'objectif de 2,2 millions de personnes prises en charge sur 9 millions d'habitants, mais, selon les dernières estimations, plus d'un quart de la population d'Haïti, devrait être actuellement assisté», poursuit la directrice du PAM. Au risque de développer des effets pervers. Car l'aide alimentaire est aussi une source de démotivation et de détournement.
Au marché central des Gonaïves, du riz issu des distributions est revendu à des prix cassés.
«Haïti est devenu importateur parce qu'il est simple d'affréter pour 3 millions un bateau de riz d'Asie, de s'arranger pour ne pas payer de taxes portuaires et de faire du bénéfice. En revanche, personne, pas même le président Préval qui est agronome de formation, n'a réussi à relancer la production», indique Jean-Claude Bajeux. Il ajoute : «Les politiques tentées jusqu'à ce jour ont toutes échoué quel que soit le domaine. Savez-vous que nous avons eu 24 ministres de la justice en vingt ans ? Tous voulaient mettre fin à l'impunité. Tous sont partis déçus ou écœurés.»
Le Figaro
De notre envoyé spécial à Port-au-Prince et aux Gonaïves, Thierry Oberlé
17/11/2008 | Mise à jour : 19:03 |
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Des proches effondrés après l'écroulement du collège la promesse à Port-au-Prince le 7 novembre dernier. Crédits photo : AP
Les catastrophes naturelles, l'écroulement d'écoles révèlent un peu plusla débâcle économique, sociale et morale que connaît l'un des paysles plus pauvres du continent américain.
En dépit de l'assistance de la communauté internationale, Haïti ne parvient pas à se redresser. La dictature des Duvalier et la transition chaotique des quinze dernières années ont laissé un pays exsangue. L'ancienne colonie française a trouvé une forme d'équilibre politique avec l'élection, en 2006, du président René Préval. Mais les handicaps sont aggravés par les catastrophes naturelles. Les écroulements d'écoles succèdent aux désastres des tornades tropicales.
La débâcle est à la fois économique, sociale et morale. Cette année, la production nationale vient à peine de recouvrer son niveau d'il y a cinquante ans alors que la République dominicaine située sur l'autre partie d'Hispaniola dispose de dix fois plus de richesse par habitant. Réfugiés dans la religion, les Haïtiens pratiquent le culte du chacun-pour-soi. Les riches se distinguent par un égoïsme déroutant, l'argent de l'État s'évapore, les pauvres, toujours plus nombreux, se débattent dans une misère sans fond. La corruption et la prévarication deviennent la norme.
L'effondrement ne touche pas seulement les établissements scolaires. Le premier ministre, Michèle Pierre-Louis, peut en témoigner : au soir de la tragédie du collège de Pétion-Ville du 7 novembre (103 morts), le chef du gouvernement a fait livrer des linceuls à la morgue de l'hôpital général de Port-au-Prince pour couvrir les victimes. Avant de constater le lendemain matin à son retour à l'institut médico-légal la disparition des draps.
«On dirait Pompéi»
«Les corps étaient éparpillés çà et là et traités sans aucun ménagement», a raconté à la radio une Michèle Pierre-Louis outrée. Et de se lamenter : «Cela démontre quelle profondeur nous avons atteint dans la délinquance.» Les employés de la morgue comme le personnel soignant de l'hôpital étaient en grève depuis plusieurs semaines pour réclamer le paiement d'arriérés de salaires et dénoncer la pénurie de matériel de soins. Ils avaient repris le travail de manière exceptionnelle en raison de l'accident.
Aux Gonaïves, l'épicentre des ravages des cyclones Gustav et Hanna en septembre (plus de 800 morts au total), le climat est tout aussi pesant. Dans les rues dévastées, les passants portent souvent des masques pour ne pas respirer la poussière des coulées de boue aujourd'hui séchée. «On dirait Pompéi», commente Myrta Kaulard, la directrice du Programme alimentaire mondial (PAM) à Haïti.
Des centaines de familles sans abri s'entassent dans un immense hangar du centre-ville. Abandonnées des pouvoirs publics, elles sont nourries par les Nations unies. Quant au propriétaire de l'entrepôt occupé par les nécessiteux, l'une des plus grandes fortunes des Gonaïves, il n'a pas manifesté le moindre signe de solidarité. «Personne n'a tiré les conséquences après les 4 000 morts du passage du cyclone Jeanne en 2004. Cette ville portuaire est à l'image de l'île : elle agonise lentement », s'insurge Jean-Claude Bajeux, un intellectuel réputé pour sa lucidité qui dirige le Centre œcuménique des droits humains.
Les Gonaïves vivent sous perfusion alimentaire. Des distributions de vivres sont organisées dans la cour du commissariat et dans les écoles qui commencent à rouvrir. Des rotations quotidiennes d'hélicoptères ravitaillent les secteurs isolés. «Les conséquences des tempêtes tropicales se superposent aux problèmes de sous-alimentation chronique et à la crise alimentaire qui a débouché sur des troubles au printemps», résume Myrta Kaulard. «On devrait rapidement atteindre l'objectif de 2,2 millions de personnes prises en charge sur 9 millions d'habitants, mais, selon les dernières estimations, plus d'un quart de la population d'Haïti, devrait être actuellement assisté», poursuit la directrice du PAM. Au risque de développer des effets pervers. Car l'aide alimentaire est aussi une source de démotivation et de détournement.
Au marché central des Gonaïves, du riz issu des distributions est revendu à des prix cassés.
«Haïti est devenu importateur parce qu'il est simple d'affréter pour 3 millions un bateau de riz d'Asie, de s'arranger pour ne pas payer de taxes portuaires et de faire du bénéfice. En revanche, personne, pas même le président Préval qui est agronome de formation, n'a réussi à relancer la production», indique Jean-Claude Bajeux. Il ajoute : «Les politiques tentées jusqu'à ce jour ont toutes échoué quel que soit le domaine. Savez-vous que nous avons eu 24 ministres de la justice en vingt ans ? Tous voulaient mettre fin à l'impunité. Tous sont partis déçus ou écœurés.»
Rico- Super Star
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Date d'inscription : 02/09/2006
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Jeu de rôle: dindon de la farce
Re: Le Figaro: Sous perfusion alimentaire, Haïti sombre dans le chaos
Ke yon nounm liberal ou konsèvatè, de je nan tèt li pa pete. Pwoblem lan klè devan li, e li klè tou se pa nan ale chache gwo mo nan dictionè Larousse ke pwoblem sa a ka rezoud. Ni se pa nan bay moun sa yo yon platt ble chak jou.
Nou gen aktièlman 2.5 millions affammés an Ayiti, si mwen repete sa map li la a. Mwen ka ajoute 5 millions an gran total si mwen ap konte Ayisyen ke Canada ak Etazini te oblije akeyi lakay yo pou anpeche grangou touye yo an Ayiti. Sa vle di, an bon kreyol, nou menm ki sou fowum sa a la a, te ka nan lign sa a an Ayti dèyè manje nan menmen PAM si Kanada ak Etazini pat di yo mo pou nou. Nou profite remesye peyi dakèy sa yo pou generosite yo.
Si mwen tounen sou solysyon pou rezoud pwoblèm grangou sa a an Ayiti, nap dako avèk mwen ke se :
1) Tiyèl pou moun sa yo ale aprann kenbe
2) Goyinn pou yo aprann kenbe tou
3) Houe pou yal aprann sekle e pwodui manje pou tèt yo
4) Blok ak Mosaik pou yal aprann poze e fè bèl kay pou tèt yo
5)...
Sa vle di fok Ayisyen rive aprann itil tèt li ak peyi li si li vle soti nan grangou sa a. Lè mwen di Ayisyen an, mwen pa fè distinksyon de pèsonn. Ke ou rele tèt ou Entèlektièl, ke ou se yon Analfabèt, fo ou konnen fè yon bagay konkrè si ou vle itil tèt ou ak peyi ou.
Nou gen aktièlman 2.5 millions affammés an Ayiti, si mwen repete sa map li la a. Mwen ka ajoute 5 millions an gran total si mwen ap konte Ayisyen ke Canada ak Etazini te oblije akeyi lakay yo pou anpeche grangou touye yo an Ayiti. Sa vle di, an bon kreyol, nou menm ki sou fowum sa a la a, te ka nan lign sa a an Ayti dèyè manje nan menmen PAM si Kanada ak Etazini pat di yo mo pou nou. Nou profite remesye peyi dakèy sa yo pou generosite yo.
Si mwen tounen sou solysyon pou rezoud pwoblèm grangou sa a an Ayiti, nap dako avèk mwen ke se :
1) Tiyèl pou moun sa yo ale aprann kenbe
2) Goyinn pou yo aprann kenbe tou
3) Houe pou yal aprann sekle e pwodui manje pou tèt yo
4) Blok ak Mosaik pou yal aprann poze e fè bèl kay pou tèt yo
5)...
Sa vle di fok Ayisyen rive aprann itil tèt li ak peyi li si li vle soti nan grangou sa a. Lè mwen di Ayisyen an, mwen pa fè distinksyon de pèsonn. Ke ou rele tèt ou Entèlektièl, ke ou se yon Analfabèt, fo ou konnen fè yon bagay konkrè si ou vle itil tèt ou ak peyi ou.
Invité- Invité
Re: Le Figaro: Sous perfusion alimentaire, Haïti sombre dans le chaos
Antouka mwen voye diri, pwa, mori, pat tomat ak lwil.Madanm voye rob, jipon kalson, pantalèt, soutyen pantalon, chemiz ak soulye, San konte pwodwi deluks tankou , krèm, losyon lwil ak latriye. Mwen voye odinatè, peye lajan pou ti nèg ak nègess aprann nouvèl teknoliji gras lekol Senatè Boulos ede, bakop, envesti ladann. Mwen soutni saki angaje nan etid enfimyè.
Kanta ti nèg kap pale franse bèl Dam la FRANS yo pa menm renmen manyè fè pa nou pou patri. Saki bezwen ap tann nou ede vreman. Aktyèlman se 3 papa drum ki pral pran bato.
Kanta ti nèg kap pale franse bèl Dam la FRANS yo pa menm renmen manyè fè pa nou pou patri. Saki bezwen ap tann nou ede vreman. Aktyèlman se 3 papa drum ki pral pran bato.
Rico- Super Star
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Re: Le Figaro: Sous perfusion alimentaire, Haïti sombre dans le chaos
Rico a écrit:Antouka mwen voye diri, pwa, mori, pat tomat ak lwil.Madanm voye rob, jipon kalson, pantalèt, soutyen pantalon, chemiz ak soulye, San konte pwodwi deluks tankou , krèm, losyon lwil ak latriye. Mwen voye odinatè, peye lajan pou ti nèg ak nègess aprann nouvèl teknoliji gras lekol Senatè Boulos ede, bakop, envesti ladann. Mwen soutni saki angaje nan etid enfimyè.
Kanta ti nèg kap pale franse bèl Dam la FRANS yo pa menm renmen manyè fè pa nou pou patri. Saki bezwen ap tann nou ede vreman. Aktyèlman se 3 papa drum ki pral pran bato.
EREZMAN OU TE EKZISTE!!!!!!!!!!!YO PRAL KREYE YON PRI NOBEL PAPA BONKE POUWOU!!!!!!!
piporiko- Super Star
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Opinion politique : Homme de gauche,anti-imperialiste....
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Re: Le Figaro: Sous perfusion alimentaire, Haïti sombre dans le chaos
Non mwen pa bezwen pri. Kom kavalye polka w tap mande pou bay. Mwen di Rico ak kinan l yo deja plen responsablite. Nou pa genyen anko. Se pa selman vinn voye monte sou yon forom ap byen mennen. Fè gwo bri, vantadiz san vreman pataje.
Rico- Super Star
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