Qui veut la tete du Premier Ministre JEA ?

Article d'analyse d'Haiti en Marche qui rejoint un peu mes reflexions...

Les malheurs d'Alexis !

QUI VEUT LA TETE DU PREMIER MINISTRE?

PORT-AU-PRINCE, 25 Novembre - Le Premier ministre Jacques Edouard Alexis est l'objet d'une véritable cabale dans le but évident dde provoquer son départ après moins de six mois à la tête du gouvernement installé en juin dernier.

Qui veut la tête du Premier ministre ?

Cela a commencé par une manifestation lors d'un passage du chef du gouvernement aux Gonaïves (Artibonite).

On a dit que la manifestation avait été commanditée par le premier sénateur de l'Artibonite, Youri Latortue, un neveu de l'ex-Premier ministre de transition Gérard Latortue.

Règlements de compte entre des barons de l'Artibonite, concluait-on.

Mais deuxième coup de semonce. Un bruyant sit-in devant la Primature organisé par de soi-disant parents d'élèves appelant à bénéficier d'un programme de support à la rentrée scolaire financé par le Canada et dont le bureau du Premier ministre a la charge.

Précisions du bureau de presse de la Primature. Le programme en question a pris fin pour la capitale et ses faubourgs, insistant qu'il a été financé uniquement avec des fonds de l'Etat haïtien.

Mais le mouvement ne s'arrête pas pour autant...

Quand c'est pour faire mal...

Manifestations ici et là, interventions à la radio, des allégations dans la bouche de certains parlementaires, on a l'impression d'une véritable orchestration comme on sait si bien le faire chez nous quand c'est pour faire mal.

Jacques Edouard Alexis s'est gardé jusqu'à présent d'y répondre.

Apparition sur un site de discussion sur l'Internet (Haitianpolitics) d'une note signée OPL accusant le gouvernement en place d'avoir accumulé en l'espace seulement de un mois un excédent budgétaire de US$25 millions. Et concluant que c'est là une raison suffisante pour le renvoyer.

Comment contrôler la véracité de cette information ? Ou même que la note en question provient véritablement de l'OPL.

L'Organisation du Peuple en Lutte fait partie de la coalition gouvernementale décidée par le Président René Préval et confiée au Premier ministre Alexis.

Cette coalition comprend des partis de l'ex-opposition (principalement l'OPL, la Fusion social-démocrate avec Victor Benoit et Micha Gaillard, l'Union du Pasteur Chavannes Jeune, l'Alyans de Evans Paul/K-Plum) ainsi que des représentants du Lavalas et de la coalition qui a endossé la candidature de Préval aux présidentielles du 7 février dernier, l'Espoir (LESPWA).

Présentant un bilan de 4 mois de son gouvernement, le Premier ministre Alexis insistait que les réalisations sont moins importantes qu'on aurait espéré parce que les crédits promis par l'international ne se sont toujours pas matérialisés.

Un autre sommet des bailleurs d'Haïti doit avoir lieu à Madrid le 30 novembre prochain.

Un gouvernement qui n'est toujours pas installé !...

D'autre part, lors d'une rencontre informelle avec des directeurs de médias, le chef du gouvernement n'hésitait pas à reconnaître qu'il a l'impression de diriger un gouvernement qui n'est toujours pas installé !

Il faisait allusion au retard dans la nomination de hauts responsables de l'administration publique, dont les directeurs généraux.

Entre-temps, un bon nombre d'entre eux ont été installés.

Le Premier ministre n'a jusqu'à présent point tenté de répondre à ses critiques.

Aucun membre du gouvernement n'en a parlé non plus.

Le gouvernement semble jusqu'à date fonctionner normalement, dans une parfaite harmonie. Pas un seul couac.

Mais peut-on espérer qu'une telle harmonie dure éternellement quand le gouvernement n'a pas les moyens de sa politique ?

Et gouvernement de coalition par surcroît. C'est-à-dire où les intérêts politiques à plus ou moins long terme sont condamnés à n'être plus les mêmes, à diverger...

Eclairer la population sur sa politique...

Le problème est que, outre de ne pas avoir les moyens d'actions nécessaires, Jacques Edouard Alexis n'est pas arrivé non plus à éclairer la population sur sa politique, plus exactement sur son programme de gouvernement.

Depuis sa déclaration de politique générale prononcée (brillamment) en juin dernier sur le pupitre des deux chambres du Parlement haïtien, le Premier ministre nage au gré du vent. Petites phrases ici et là, mais aucune direction.

La situation, bien entendu, n'est pas des plus faciles. A commencer par le casse-tête de l'insécurité.

Pour certains, l'universitaire Jacques Edouard Alexis n'a peut-être pas son pareil au niveau du débat politique.

Par contre, sur le terrain c'est une autre histoire. Quel est son impact auprès des masses populaires de Cité Soleil ou de Grand'Ravine (Martissant) ?

Toutefois on n'a pas tant l'impression que c'est de ces quartiers que monte la cabale actuelle contre le Premier ministre...

Manifestations contre la MINUSTAH...

Cependant il existe une contestation plus virulente que celle contre Alexis, c'est la demande pour le départ des casques bleus de l'ONU (la MINUSTAH).

Cette opération semble mobiliser dans son jeu un grand nombre de secteurs, y compris des étudiants, lycéens et autres.

Or qu'est-ce qui réunit Jacques E. Alexis et la Minustah ?

Ce n'est pas le Premier ministre qui signe pour la reconduction du mandat de la force internationale. C'est le Président de la république...

Par contre, la Minustah a annoncé pour les prochains jours le début d'un programme de nettoyage des forces de police, une épuration à tous les niveaux de la Police nationale...

Le Premier ministre est le chairman du CSPN (Conseil supérieur de la Police nationale).

Un nouveau Premier ministre pourrait-il contraindre la Minustah à changer d'avis, si jamais cette épuration devait déranger beaucoup de monde (et même du beau monde) ?

Mais gare à trop d'extrapolation !

Futurs présidentiables...

Pour d'autres enfin, Jacques Edouard Alexis serait candidat à la présidence pour 2011. Ce qui se passe actuellement ne serait que luttes d'influence entre futurs présidentiables. D'abord au sein de la coalition gouvernementale. Pas les ministres eux-mêmes, mais les dirigeants des partis qui ont négocié la coalition avec le Président René Préval. Les barons. Mais aussi au sein du parti au pouvoir lui-même, entendez l'Espoir (LESPWA), qui a endossé la nomination de M. Alexis comme Premier ministre.

Mais LESPWA semble inclure lui aussi différents secteurs et même des secteurs très différents !

Aspirer à la présidence, c'est le propre de tout dirigeant politique. Se mettre en réserve de la république, comme on dit, c'est un droit qui appartient à tous. Sauf à utiliser pour cela les moyens destinés exclusivement à l'action gouvernementale et au bien public déjà si maigre.

Tout comme faire sauter un gouvernement pour ses intérêts personnels alors qu'un pays se trouve dans une situation aussi catastrophique...

Voire en agissant de l'intérieur même de ce gouvernement.

C'est plus qu'un scandale.

A moins que les raisons avancées soient cent pour cent indiscutables.


Haïti en Marche, 25 Novembre 2006

Futurs présidentiables...

Pour d'autres enfin, Jacques Edouard Alexis serait candidat à la présidence pour 2011. Ce qui se passe actuellement ne serait que luttes d'influence entre futurs présidentiables. D'abord au sein de la coalition gouvernementale. Pas les ministres eux-mêmes, mais les dirigeants des partis qui ont négocié la coalition avec le Président René Préval. Les barons. Mais aussi au sein du parti au pouvoir lui-même, entendez l'Espoir (LESPWA), qui a endossé la nomination de M. Alexis comme Premier ministre

Voici la principale raison pour laquelle que l'on n'a pas donné à Alexis les moyens et le pouvoir necessaire de gérer le gouvernement de CON- sensus