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Editorial du Matin: Detritus a la une!

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Message  gwotoro Jeu 14 Déc 2006 - 21:45

Détritus à la une

Par Sabine Manigat
sabine.manigat@lematinhaiti.com

Nous croulons sous les immondices de toutes sortes. C’est vrai pour l’aire métropolitaine mais aussi pour la majorité des villes de province, le Cap-Haïtien et Saint-Marc figurant parmi les champions. Heureusement, leur prolifération ne laisse pas l’opinion indifférente malgré l’apparente démission affichée à cet égard par nos responsables, absorbés sans doute par d’autres priorités. Mais le fait est que la région métropolitaine, pour ne parler que d’elle, connaît une recrudescence dans l’étalage des fatras de toutes sortes qui disputent carrément la chaussée aux voitures et les rares trottoirs aux passants … et marchandes. Un reportage récent du Matin a illustré cette semaine l’extension de cette plaie dans l’aire du Champ de Mars. Il parait que de mémoire de Port-au-princien on n’a jamais vu cela. Et dire que les fêtes traditionnelles de fin d’année sont chaque année une occasion pour embellir les villes. Dire qu’il doit exister encore une loi qui enjoignait la population à nettoyer, ravaler, restaurer les façades et trottoirs à l’époque des fêtes…

Que disent les citoyens ?

Une amie qui ne peut guère être soupçonnée de défaitisme ou d’alarmisme, dont le regard est au contraire volontiers celui d’une citoyenne toujours à l’affût de signes positifs et participant volontiers dans sa communauté, affirme qu’en trente ans elle n’a jamais vu autant de fatras dans les rues de la capitale et de Pétion-Ville. Consternée par ce spectacle elle en est arrivée à compter les piles et monticules qui jalonnent sa route le matin. Elle en a recensé sept, en dix minutes de trajet entre son domicile et son bureau. Et chaque jour ces piles grossissent ou sont renouvelées, c’est selon. Par ailleurs un micro-trottoir réalisé la semaine dernière révèle que les marchandes sont également bien conscientes des retombées de leurs activités sur la production de détritus. Mais elles se disent impuissantes. Ce que l’on ne dit pas assez, c’est que leur nombre a crû de façon exponentielle dans la capitale. Car le problème de la gestion des déchets est aussi, d’abord sans doute, un problème de gestion de l’espace urbain et des populations. En ce sens, il faut le dire encore hélas, il y va de la responsabilité des pouvoirs publics.

Que dit le gouvernement ?

À l’entendre, le ministre des TPTC est complètement dépassé. En tout cas c’est ce qui ressort d’une déclaration qu’il a faite à des journalistes ce 27 novembre. M. Verela a dénoncé les menées intimidatrices de gangs « politiques » qui menacent d’éliminer le responsable de la collecte à Port-au-Prince si eux ne contrôlent pas l’embauche des équipes. Et le ministre de dénoncer donc, et de plaindre le malheureux « qui ne peut plus descendre à son bureau ». Sic !

Que dire ?

Car d’une part il faut reconnaitre que les employés et cadres de l’État ne peuvent pas fonctionner sur une base individuelle, sans encadrement institutionnel garantissant la réalisation et l’efficacité de leur action. Si des menaces pèsent sur la vie de ce monsieur, on ne peut pas exiger de lui qu’il fasse face comme un Robin des Bois. Mais d’autre part si les autorités de l’État ne sont pas capables de procurer aux employés les conditions de fonctionnement minimales qui les rendent effectivement redevables devant les citoyens, comment exiger d’eux qu’ils accomplissent leur tâche ? Faut-il là encore « négocier » ? Et pour quel résultat ? En attendant le citoyen continue à patauger dans les détritus.

Une action citoyenne est-elle possible ?

Sans doute. Car la gestion des déchets, de l’environnement en général, est aussi une question d’éducation citoyenne et de respect de l’autre. On ne le dira jamais trop, l’État doit remplir son rôle ; mais c’est le citoyen qui est au cœur des probabilités de succès ou d’échec de toutes les mesures à prendre. En ce sens, il y a sans doute un laisser-aller global, dans ce dossier comme dans d’autres, de la part des citoyens. Il fut un temps où les quartiers géraient la propreté des rues et même leur embellissement. Sans compter le minimum de discipline que tout citoyen devrait pouvoir développer sans qu’il soit besoin d’un règlement ou d’une amende pour le contraindre.

Résultat-faut-il en rire ou en pleurer ?

La question du ramassage des ordures est aujourd’hui objet de projets de la coopération internationale. Un projet dont le coût s’élève à des dizaines de milliers de dollars, pour la collecte de détritus dans le quartier de Carrefour-Feuilles, est présenté en grande pompe à la presse. Coopération sud-sud, nous dit-on. On va nous apprendre à planifier, à trier, à collecter et à recycler avec profit ce fatras dont à l’évidence nous ne savons comment disposer. Bien fait pour nous ! À jouer les indigents, on finit par nous traiter comme tels.

Vivement le 3 décembre, disait Claude Moïse. Oui, vivement les locales et municipales puisque l’espoir fait vivre et qu’il nous reste encore celui de compter sur nos responsables de proximité pour aborder et résoudre ce problème qui semble être devenu une montagne, alors que nos ainés le géraient apparemment sans émoi. Jusqu’où allons- nous régresser ?

vendredi 1 décembre 2006

gwotoro
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Message  Rodlam Sans Malice Ven 15 Déc 2006 - 8:00

Dire que nos ainés le geraient apparemment sans emoi n'est pas tout a fait vrai.Oui la situation a empiré à cause du nombre élevé de la population Port-au-princienne, mais je me rappelle la premiere fois que j'ai visité la capitale ,j'avais alors seulement 9 ans ,en debarquant a la rue des Cesars je fus surpris de constater les detritus qui se trouvaient dans la rue.Je me rappelle quand j'ai quitté le cap pour aller rejoindre ma mere a Port-au_prince en 1954 la ou j'habitais a la rue du centre tout pres de la Rue Joseph janvier il y avait des fatras dans la rue.

Peut-etre ceux qui habitaient les quartiers de Turgeau ,du Bois Verna ne pouvaient pas faire ce constat au Fort St Claire,mais j'allais jouer au Foorball de temps en temps tout pres de l'usine electrique il y avait toujours des fatras dans les rues.Au Fort national derriere le quartier genral du Service des transmissions on marchait sur les fatras qui jonchaient tout le long de la rue.

Ce que les haitiens ne realisent pas la population a quatruplé en 50 ans ,mais les infrastructures sont toujours inefficientes.En plus si longtemps nous avions un Salnave qui nous rappellait :ke la ri ya se salon pep la"Aujourd'hui le manfoubintisme a tout balyé.C'est le sauve qui peut.Mais pourtant nous trouvons 80 milion de gourdes pour les fetes carnavalesques.Nap fè bal nan fatra ,se sa ki rele bon jan elut.
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