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L’INTERVENTION DE LESLIE PÉAN AU CONGRÈS DE MIAMI Les Transferts Financiers de

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Message  piporiko Mar 18 Aoû 2009 - 11:22

L’INTERVENTION DE
LESLIE PÉAN AU CONGRÈS DE MIAMI






Les Transferts Financiers
de la Diaspora et le Financement du Développement
d’Haïti






par Leslie Péan


7 Août 2009





Recueillir des fonds
pour le développement d’Haïti (Harnessing
development funds for Haïti
) est l’une des questions les plus importantes à
côté de celles du savoir, de la main-d’œuvre qualifiée, et de la gestion
politique pour l'avenir d'Haïti. Soulignons, d'emblée, la différence entre question importante
et question fondamentale. Ici il s'agira
de discuter de cette question importante de la manière de financer le
développement d’Haïti, mais non sans
dire que la question fondamentale
pour le financement du développement d’Haïti est bien la confiance en soi. Les deux questions sont liées. Les longues
dictatures connues par Haïti ont eu pour effet de diminuer la confiance en
notre propre capacité à faire de grandes choses tout en augmentant notre
propension à mendier, à demander la charité et à faire appel aux activités
philanthropiques internationales pour trouver une porte de sortie à notre
dénuement. L’estime que nous avons de nous-mêmes a diminué au fur et à mesure
que se sont accrues nos demandes d’aide à la communauté internationale et nos
attentes de subventions diverses.


La tenue de ce Congrès de l’Unité de la Diaspora Haïtienne
est un signe que nous avons compris
que nous devons nous ressaisir car les autres ne pourront jamais nous donner ce
que nous ne nous donnons pas à nous-mêmes. Gardons en mémoire le vieux dicton « Charité bien ordonnée commence par soi-même! » C’est bien de cela
qu’il s’agit lorsque l'on parle de la mobilisation des capitaux de la diaspora.
C’est un appel à une rupture d’une politique d’État. En effet, les chercheurs
de pouvoir sont les responsables des politiques d’endettement et de sorties de
capitaux qui ont bloqué le développement en Haïti. De la dette de
l’indépendance de 1825 pour arriver aux bons de la Banque de la République
d’Haïti (bons BRH) inaugurés par Leslie Delatour en novembre 1996, l’offre des titres
d’État n’a jamais eu un entrainement
positif sur l’économie. L’effet d’éviction des pratiques financières de l’État
a fait que les entrepreneurs et autres agents privés n’ont jamais pu se
financer et développer leurs activités de production et d’échange. La structure
coloniale de financement de l’économie haïtienne est restée la même avec les
conséquences néfastes pour la macro-économie. Qu’on se rappelle qu’entre 1979
et 1996, le taux de réserve obligatoire imposé par la Banque centrale aux banques
commerciales a fluctué entre 32% et 75% pour les dépôts à vue. Les rapports
annuels de la Banque de la République d’Haïti (BRH) révèlent chaque année les
« tréfonds » de l’apartheid du système financier haïtien dans lequel, de
2003 à 2007, dix pour cent des emprunteurs consomment plus de 80% du
portefeuille du crédit total, représentant les emprunts dépassant cinq millions
de gourdes[1]. Les efforts méritoires
des organismes de microcrédit n’arrivent à couvrir que $53.2 millions, soit
7.8% du portefeuille de crédit de $681 millions des huit banques de la place en
2008.[2]







[1] Banque de la République
d’Haïti, Rapport Annuel 2007, P-a-P,
Haïti, 2008, p. 58.






[2] Fonkoze, Ian
Whiteside and Steve Wardle, The Haitian
Microfinance Industry
, P-a-P, Haiti, 2008

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Message  piporiko Mar 18 Aoû 2009 - 11:23

L’importance des transferts
financiers de la diaspora






Les
transferts financiers de la diaspora représentent 35% du Produit Intérieur Brut
(PIB). Les Haïtiens de la diaspora n’ont pas zigzagué et ont répondu à
l’embargo des années 1991-1994 imposé par le gouvernement américain en
augmentant leurs transferts financiers pour éviter qu’Haïti ne devienne un
cimetière. De moins de $50 millions en 1994, les transferts financiers de la
diaspora ont atteint $100 millions en 1995 et progressent depuis atteignant le
chiffre record de $1.8 milliards en 2008. Ces transferts financiers de la
diaspora ont une fonction structurale dans l’économie et la société haïtienne.
Leur quantité a une indéniable valeur qualitative. Depuis l’an 2000, ils
représentent trois et même quatre fois la valeur des exportations haïtiennes.
Ils constituent le double du budget national.


Haïti a 85% de sa force de
travail qualifiée dans la diaspora.[1] Cette force de travail
qualifiée représentant une perte de 9% de son PIB, contrairement à la
composition de la diaspora d’autres pays, est à l’origine d’une grande partie
des flux de transferts financiers qui n’ont cessé de croitre depuis deux
décennies. Cela ne signifie nullement qu’on doive négliger l’apport des
migrants haïtiens non qualifiés qui, eux aussi, contribuent à l’envoi de fonds
en Haïti. Par exemple, selon les enquêtes réalisées par l’Organisation
Internationale des Migrations (OIM) auprès des migrants haïtiens en République
Dominicaine, ces derniers n’envoient pas seulement en Haïti des biens de
consommation, des outils et des produits alimentaires. 35% envoient plus de la
moitié de leurs revenus en Haïti.[2] Les statistiques des transferts ne tiennent
pas compte de ces envois financiers informels pouvant atteindre entre 35% et
75% des montants officiels.[3] Par exemple, en 2004,
l’institution de micro-finance FONKOZÉ, avec ses 24 succursales, a géré 2.747
transferts d’un montant global de $7.300.000 en milieu rural.[4] Les transferts financiers
de la diaspora fournissent les devises qui servent à améliorer la balance des
paiements en redressant le déficit des comptes courants. Ils sont
majoritairement utilisés pour la consommation mais servent aussi à acheter les
biens intermédiaires et certains outils nécessaires à la production.


Les transferts jouent un
rôle important dans la lutte contre la pauvreté et contribuent à améliorer le
capital humain à travers le paiement des dépenses d’éducation et de santé. 31%
des familles haïtiennes reçoivent des transferts financiers de la diaspora.[5]
Les transferts sont également vitaux dans la création et le maintien des petites et moyennes
entreprises (PME) aussi bien dans le secteur formel que dans le secteur
informel. Les Haïtiens de la diaspora envoient en moyenne $150 par mois à leurs
parents bien que 9% envoient entre $300-$500 tandis que 8% envoient plus de
$500 par mois.[6]
L’effet multiplicateur des envois monétaires de la diaspora est surtout visible
dans ce que les anglo-saxons nomment les cinq T, c’est-à-dire Transfer, Telecommunications, Tourism, Trade
et Transport
. En effet, l’impact positif de la diaspora est essentiel pour
les secteurs que sont les bureaux de change, les banques, les
télécommunications, le tourisme (fêtes patronales et religieuses, vacances,
visites familiales), l’exportations de produits ethniques alimentaires et
d’alcools (épices, poivres, rhum, etc.)[7]
et le transport aérien. Entre 1993 et 2003, dans le domaine des
télécommunications, les appels téléphoniques des Haïtiens en provenance des
Etats-Unis vers Haïti sont d’une moyenne annuelle de $63 millions dont au moins
un tiers constitue des revenus pour Haïti.[8]

Enfin, les transferts contribuent à combattre la
discrimination financière et à consolider la citoyenneté économique et
financière de certaines franges de la population. En effet, les ménages qui
reçoivent les transferts ont une plus grande propension à avoir un compte en
banque que ceux qui ne reçoivent pas de transferts.[9] 73.6% des








[1] Prachi
Mishra, “Emigration and Brain Drain from the Caribbean” in The Caribbean:
From Vulnerability to Sustained Growth
, IMF, 2006.






[2] Donald F.Terry and Steven R.Wilson (Editors), Beyond Small Change -- Making Migrant
Remittances Count
,


Inter-American
Development Bank, Washington, D.C., 2005, p.
231.






[3] Nikola
Spatafora, “Workers remittance”, IMF
Research
, Volume 6, number 4, December 2005. Voir également Freund and
Spatafora, “Remittances: Transaction Costs, Determinants, and Informal Flows”, World Bank Working Paper No. 3704, 2005.






[4]
Sharmi Shoban, Fonkoze: Providing Rural
Remittances Services in Haiti
, June 30, 2005:






[5] “Haiti Remittance Survey”, Inter-American Development Bank, Washington, D.C., March 6, 2007






[6] Manuel Orozco, Understanding
the remittance economy in Haiti
, The World Bank, Washington, D.C., 2006, p. 22.






[7] Ibid, p. 19.






[8] Federal
Communication Commission, Trends
in the International Telecommunications Industry
,
Washington, D.C., September 2005, p. 19.






[9] Manuel Orozco, Remesas a America Latina y el Caribe :
Temas y Perspectivas en materia de desarollo
, OEA, Septiembre 2004.

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Message  piporiko Mar 18 Aoû 2009 - 11:24

transferts ont un compte en
banque.[1]
La résilience des transferts est connue et même en période de crise financière,
les transferts ne diminueront qu’entre 5% et 8% de leur valeur.[2]


Les
fondamentaux des transferts de la diaspora évoluent du financement de la simple
consommation vers l’investissement. En 2006, 23% des transferts, soit une
valeur de $350 millions, finançaient des dépenses d’investissement.[3]
Plusieurs initiatives témoignent de cette tendance. D’abord, ce fut le projet
financé après 1986 par l'ACDI (Agence Canadienne de Coopération
Internationale) et confié à l'Association Québécoise des Organismes de
Coopération Internationale (AQOCI). Doté d’un fonds d'un million et demi de
dollars pour trois ans, le projet finançait des activités qui ne pouvaient pas
dépasser 32 000 $/an. Pour chaque dollar apporté par les associations de
migrants haïtiens, l’ACDI apportait $5. Ces micro-activités seront reprises
plus tard en 2002 par le Rochad (le Regroupement des organismes canado-haïtiens pour le
développement).


Dans
la même lancée, il faut placer l’initiative "Transferts au service du développement" inaugurée en novembre 2002 par l'Agence Américaine pour le Développement International (USAID), le
secteur privé (UNIBANK) et la Fondation Panaméricaine de Développement (PADF)
pour promouvoir des activités de développement en Haïti. Encore une fois, la faiblesse des moyens financiers n’a pas
permis d’avoir un impact à moyen et long terme. Enfin, la dernière initiative
de la USAID/Sogebank
inaugurée le 3 Août 2009 vise au financement de projets présentés par la
diaspora pour une période de deux ans
2009-2011. Cette initiative intitulée « Haitian Diaspora
Market
Place » est financée à hauteur de 2 millions de
dollars par l’USAID et de cinq cent mille dollars par la Sogebank. Cette
initiative financera par des dons de 50,000 à 100,000 dollars américains les promoteurs de la diaspora
dont les projets concerneront l'agriculture, la pêche, l'élevage, l'artisanat,
l'assemblage, le tourisme, les technologies de l'information et de la
communication, la construction, et autres industries complémentaires.[4]


Ces
approches pour arrimer l’économie haïtienne à sa diaspora sont louables car
elles soulignent une évidence qui est dans les cœurs, dans les esprits, quand
elle ne s’exprime pas dans la rue. Mais elles sont en retard d’une guerre pour
des courants qui ont tout fait pour s’opposer à l’inéluctable et qui insistent
pour sauver les apparences. À un moment où l’aide publique au développement bat
de l’aile, il faut introduire l’intelligence dans la gestion de la cité en
pensant à l’ingénierie financière de pointe.
Essentiellement, la valorisation des transferts de la diaspora reste
encore marginale à cause des faibles efforts financiers qui sont faits pour les
mettre en valeur. La masse critique
nécessaire pour assurer un saut qualitatif n’est pas encore atteinte. Dans
l’optique que les coûts des transferts continueront de diminuer vers zéro comme
l’annoncent les accords signés par la banque espagnole Santander avec la
banque Attijariwafa du Maroc, il faut faire appel à l’innovation financière
pour la valorisation des transferts financiers afin de promouvoir le
développement.





De la titrisation





La pénurie de capitaux est
l’obstacle central au développement en Haïti. Le déficit de financement est
énorme. Ce déficit s’aggrave au fil des ans étant donné le manque de confiance
des investisseurs nationaux et internationaux dans les gouvernements haïtiens.
Pour sortir de cette trappe, il faut adopter des méthodes nouvelles comme celle
par exemple de la titrisation consistant à créer des titres financiers
pouvant être cotés et vendus sur les marchés internationaux de capitaux.
Inventée en 1977 par Lewis S. Ranieri, responsable du service de courtage de la
banque d’investissement Salomon Brothers à New York[5], la titrisation est un
dispositif innovateur qu’Haïti pourrait utiliser pour rehausser la capacité du
pays à avoir accès au capital sur les marchés financiers internationaux. Essentiellement, Haïti peut emprunter de ses
propres fils en titrisant les futurs transferts financiers de sa diaspora et en
émettant des bons indexés sur ces transferts. Deux ou trois banques locales
associés à des maisons de transfert paraissent réunir les conditions
pour vendre les transferts futurs de la diaspora à un
véhicule ad hoc («special purpose vehicle»
— SPV) dans une place offshore et pour émettre des titres pouvant être achetés
par la diaspora mais aussi par les investisseur institutionnels des marchés
financiers internationaux.


L’organisation de la
titrisation des transferts financiers de la diaspora est possible par la mise
en place d’un mécanisme fondamental de financement à long terme du
développement d'Haïti. Nous parlons de près de $2 milliards de dollars l’an.
Selon le Multilateral Investment Fund[6], les transferts financiers
de la diaspora haïtienne étaient de $1. 870 milliards en 2008, soit une
augmentation de $200 millions par rapport à 2007 où ils étaient de $1.6
milliards. Ces transferts financiers formels ne prennent pas en compte les
transferts financiers informels qui sont faits par les voyageurs haïtiens qui
rentrent au pays pour des vacances. En tenant compte de trois cent mille
visiteurs séjournant plus de vingt-quatre heures en Haïti et dépensant une moyenne
de mille dollars au cours de leur séjour, ces transferts informels seraient de
l’ordre de $300 millions par an. Selon Orozco, 61% des voyageurs haïtiens
dépensent $1.000 au cours de leur séjour en Haïti tandis que 25% dépensent
entre $3.000 et $5.000 dollars. [7]


Il s’agit de mettre des
structures en place afin de voir comment ces transferts financiers des émigrés
haïtiens peuvent être utilisés pour participer au financement d’investissements
productifs. Le rapport du International
Crisis Group
(IGC)[8] en date du 14 décembre
2007 a déjà recommandé au gouvernement du Président René Préval une série de
mesures liées à l’insertion de la diaspora haïtienne dans une politique de
lutte contre la pauvreté et de développement durable. La première
recommandation du dit rapport demande au Président de la République de : « Mandater une
commission comprenant des Haïtiens de l’extérieur, des parlementaires, des ONG
et le secteur privé, pour une durée d’un an et avec le budget approprié, pour
organiser trois ateliers de consultations de la diaspora en vue d’élaborer une
politique d’inclusion de celle-ci sur dix ans et d’évaluer les risques
potentiels des réformes proposées ».


Les autorités politiques
et monétaires haïtiennes se doivent d’utiliser l’effet levier des transferts
pour accélérer la croissance et le développement en Haïti. Il est donc question
d'utiliser le "leverage"
des transferts financiers de la diaspora pour la création d'un Fonds de
Développement Haïtien (FDH). Ce FDH pourrait émettre des bons et titres d'une
valeur de $200 milliards (billion) pour une période initiale de 50 ans suivant
des modalités à définir mais surtout qui seraient adossés aux transferts
financiers de la diaspora au cours des dix premières années. Ces bons et titres
seraient achetés par les membres de la diaspora mais aussi par les multiples
institutions internationales et nationales privées et publics surtout s'ils
sont offerts par les poids lourds Bill Clinton et Jeffrey Sachs, etc. à qui il
serait demandé d’obtenir, entre autres, la garantie du Trésor des Etats-Unis
d'Amérique. Les $200 milliards sur 50 ans représentent $4 milliards par an soit près du double de ce
qu’annuellement reçoit Haïti en provenance de la diaspora ($2 milliards). Avec
un tel programme, Haïti aurait une plus grande marge de manœuvre pour négocier
le retrait des flux officiels de la MINUSTAH ($575 million) et de l’aide
internationale officielle ($425 millions). Les $4 milliards représentent le
double du volume actuel des importations haïtiennes de $2.1 milliards en 2008. Soulignons que
l’aide internationale de $4 milliards pour la période 1990-2003, soit $308
millions l’an, n’a eu aucun effet sur








[1] Manuel Orozco, Understanding
the remittance economy in Haiti
, op.cit., p. 30.






[2] Banque mondiale, «
Revised outlook for remittance flows 2009-2011 », Migration and Development
Brief, mars 2009 :
ttp://siteresources.worldbank.org/INTPROSPECTS/Resources/MD_Brief9_Mar2009.pdf






[3] “Haiti Remittance Survey”, Inter-American Development Bank, Washington, D.C., March 6, 2007.






[4] Cyprien L.
Gary, “Pour encourager les investissements des Haïtiens de la diaspora”, Le Nouvelliste, 3 Aout 2009.






[5] Lewis S. Ranieri,
« The Origins of Securitization, Sources of Its Growth, and its Future
Potential » in Leon T.
Kendall and
Michael J. Fishman, A Primer on
Securitization
, MIT Press, Boston, 1996.






[6]
Multilateral Investment Fund, Remittances
2008 – Remittances in Times of Financial Instability
, InterAmerican
Development Bank, Washington, D.C., March 2009.






[7] Manuel Orozco, Understanding
the remittance economy in Haiti
, op. cit., p. 17.






[8] International
Crisis Group, Construire la paix en
Haïti : inclure les Haïtiens de l'étranger
, Rapport Amérique Latine/Caraïbes,
14 décembre 2007.

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Message  piporiko Mar 18 Aoû 2009 - 11:25

n’a eu aucun effet sur le
développement en Haïti.[1] En fait, ce chiffre
atteint $400 millions l’an quand on sait que toute aide publique au développement
avait été bloqué, suite au coup d’État de la période 1991-1994.


Les autorités politiques et
monétaires haïtiennes se doivent de focaliser leur action pour donner cet effet
levier aux transferts de la diaspora afin de maximiser l’OFFRE de capitaux en
mettant à profit l’avantage comparatif que les poids lourds comme Bill Clinton
et Jeffrey Sachs ont dans ce domaine. Ces autorités trouveront un réservoir de
dignité incommensurable pour elles-mêmes et un élément incitateur pour mettre
fin à la fuite des cerveaux et faire retourner au pays les compétences
expatriées sans lesquelles le problème de la capacité d’absorption demeure
entier. Dans le même temps, les Haïtiens mettront en place les équipes
travaillant sur la DEMANDE actuelle et prospective, par secteur, dans dix ou
vingt ans. Ces équipes se préoccuperont de la programmation des
investissements, de la recherche de débouchés et de marchés, de la réforme de
l’éducation pour la production de cadres locaux capables d’assurer la
maintenance des machines qui seront nécessaires dans tous les secteurs de biens
et services.





Comment faire ce saut
qualitatif ?






Les autorités politiques et
monétaires haïtiennes peuvent accélérer le processus de modernisation de
l’économie haïtienne en contribuant à valoriser l’effet levier des transferts
financiers des émigrés haïtiens. Elles peuvent solliciter l’assistance
technique d’experts nationaux et internationaux pour mettre en place les
institutions et structures nécessaires à cet effet. Les transferts de la diaspora
peuvent contribuer au développement des marchés financiers en Haïti. En effet,
l’absence d’un marché boursier et d’un marché obligataire bloque le financement
du développement, particulièrement en ce qui concerne l’offre et la demande de
crédit. On sait comment la discrimination financière en vigueur conduit à la
concentration de 90% des prêts à la capitale et à l’allocation de plus de 80%
de ces crédits à court terme au secteur commercial. Le moment est donc idéal pour
concrétiser les travaux de William Savary, Léonce Thélusma et Philippe Gourgue
pour une bourse haïtienne des valeurs mobilières.


Haïti a besoin d’avoir accès
au marché financier international et les flux de transferts financiers de la
diaspora peuvent l’aider à y accéder. Depuis une quinzaine d’années, plus de
cinquante émissions de bons adossés aux transferts financiers des émigrants ont
été réalisés avec succès en Amérique latine.
La Banque Cuscatlán dans des pays tels que le Salvador, le Guatemala, le Costa
Rica a réalisé plusieurs opérations de titrisation des transferts des
émigrants. Les titres émis sont pour une durée de sept ans avec amortissement
trimestriel du capital et un taux d’intérêt variable basé sur le LIBOR de trois
mois. Les montants de chacune de ces opérations de titrisation ont varié entre
$50 millions et $125 millions de 1998 à 2005. Le produit financier
qu’est la titrisation a rendu possible le financement d’autoroutes à péage, de
compagnies électriques, d’installations
portuaires, de constructions d’hôtels, etc.


Cette vague de titrisation a
permis à plusieurs pays en développement, plus ou moins dans la situation
d’Haïti, d’emprunter plus de 5 milliards à des taux d’intérêt plus bas que ceux
enregistrés lors d’emprunts basés sur la notation souveraine des agences de
notation. Grâce aux transferts financiers de la diaspora, les capacités
d’emprunt d’Haïti sur les marchés financiers internationaux peuvent
s’améliorer. Par exemple, selon les agences de notation, Haïti obtient la
notation CCC quand les transferts financiers de la diaspora ne sont pas pris en
compte. Cette notation change et devient B- quand on inclut les envois de fonds
des émigrants haïtiens.[2] On ne saurait négliger la
notation souveraine, c’est-à-dire le risque-pays tel que déterminé par les
quatre agences de notation (Standard & Poor, Moody’s, Fitch et COFACE) qui
évaluent le risque d’un emprunteur sur la scène internationale. Les deux
premières sont américaines et les deux secondes sont françaises. Pour les trois
premières agences de notation, les notes souveraines varient de CCC à AAA, en
passant par BB, BB+, A et AA. Quant à la COFACE, elle a ajouté la note D qui
est considérée la plus mauvaise note qu’un pays ou une entreprise puisse avoir
au palmarès. En 2009, la COFACE a
octroyé à Haïti la note souveraine D avec les commentaires suivants.


Haïti
-- NOTE du pays : D



L'environnement
économique et politique présente des risques très élevés et l'environnement des
affaires peut être très difficile. Ces fragilités peuvent avoir un impact très
sensible sur les comportements de paiement. La probabilité moyenne de défaut
des entreprises est très élevée.



NOTE
Environnement des affaires: D



L'environnement
des affaires est très difficile. Les bilans des entreprises sont très rarement
disponibles et quand ils le sont, ils sont rarement fiables. Le système
juridique rend le recouvrement de créance très aléatoire. Les institutions présentent
des insuffisances majeures qui rendent difficiles la gestion du risque dans les
transactions interentreprises.



Etant donné le rôle des
agences de notation dans l’évaluation du risque dans un pays, la détermination
du coût du crédit en dépend et, de ce fait, la compétitivité du pays.
Corruption psychologique aidant, les avis des agences de notation sont acceptés
comme paroles de l’Évangile, même si elles sont payées par les clients (États,
entreprises) qu’elles notent. Ceux qui détiennent le pouvoir tournent la tête
de l’autre côté pour ne pas voir les conflits d’intérêt que génèrent leurs
pratiques. La crise financière actuelle a révélé la collusion et la corruption
de ces agences de notation avec leurs clients. Par exemple, Lehman Brothers
avait reçu en 2008 des agences de notation une note AAA une semaine avant sa
faillite. Les engagements toxiques des subprimes
et autres créances douteuses ont été titrisés et vendus à des investisseurs
institutionnels à travers la planète créant la crise financière mondiale
actuelle. Comme bien d’autres choses dans la vie, la titrisation peut avoir des
conséquences heureuses ou malsaines. C’est comme pour un couteau qui peut
servir à consommer un plat délicieux ou à tuer. Tout dépend comment on s’en
sert.










[1] Terry F. Buss and
Adam Gardner, Haïti in the balance --
Why Foreign Aid has Failed and what can we do about
it
, Brookings
Institution Press, Washington, D.C.,
2008.






[2] Bimal Ghosh, Migrants’ Remittances and Development, International Organization for Migration, 2006, p.
56.

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Message  piporiko Mar 18 Aoû 2009 - 11:25

Le mariage des transferts et
des Associations de Villes d’Origine (AVO)






La recommandation générale
de l’International Crisis Group
(IGC), établissant le constat de l’incontournable apport des Haïtiens de
l’extérieur au développement d’Haïti, n’est pas restreinte aux transferts
financiers. La densité de cette recommandation n’écarte pas la nécessité
d’arriver à une stratégie concertée entre les Haïtiens de l’intérieur et ceux
de la diaspora. Aussi est-elle suivie d’autres recommandations plus spécifiques
dont les mesures d’accompagnement nécessaires à l’articulation de
l’augmentation de l’OFFRE des capitaux en provenance de la diaspora à la diversité
et à la multiplicité d’une demande qui doit dépasser l’arbitraire traditionnel
du pouvoir dans l’allocation des ressources. En ce sens, l’IGC propose ce qui
suit dans ses cinquième et sixième recommandations :


-- Maximiser l’usage des
transferts financiers individuels par un meilleur accès aux services financiers
et au crédit et par des programmes d’éducation à leur utilisation, et
intensifier les efforts d’amélioration du climat d’investissement en termes
d’infrastructures, de protection foncière et de sécurité économique.



-- Créer un fonds de
développement de la diaspora avec les associations de villes d’origine (AVO) et
les bailleurs internationaux en coordination avec le Fonds de gestion et de
développement des collectivités territoriales (FGDCT).



Les émigrés haïtiens
constituent un atout non négligeable pour le développement tant au niveau de
leur compétence qu’à celui des devises qu’ils envoient en Haïti, permettant
ainsi à la monnaie haïtienne (la gourde)
de garder encore une partie de sa valeur. A un moment où les acteurs de la
coopération internationale reconnaissent l’impact positif des transferts
financiers de la diaspora, il importe de mettre en place des mécanismes
nécessaires afin qu’Haïti puisse en bénéficier au maximum. ùùuuudfakfdjsklafjalk


Enfin, la
mobilisation de la diaspora haïtienne et des banques locales dans un processus
participatif permettrait la mobilisation
des transferts financiers afin d’arriver à la titrisation d’au moins 30% de
leur valeur totale sur le marché international des capitaux. Les capitaux dégagés de cette manière
tourneraient autour de $400-500 millions l’an et permettraient aux banques
locales de participer au redéveloppement de l’agriculture et des villes
secondaires en offrant des prêts à moyen et long terme (pour des périodes
allant de 10 à 20 ans) à des taux
nettement inférieurs à ceux qui existent actuellement sur le marché
local. Pour mettre fin au temps de l’exclusion, il faut voir grand. Pour cela,
il faut oser penser grand.





Conclusion





Dans son histoire
tumultueuse qui remontre à l’esclavage des Noirs, la communauté
internationale a fait plus de mal que de bien à Haïti. Nous reviendrons sur ce
pont ultérieurement. Mais puisque les représentants de cette communauté
internationale prétendent aujourd’hui avoir changé d’avis sur le sort d’Haïti,
les Haïtiens doivent les prendre au mot. Pour cela, les Haïtiens se doivent
d’étudier la complexité de cet environnemental international pour tenter d’en
tirer le meilleur parti pour Haïti. Dans ce cadre, l’optimisation des
transferts de la diaspora est une formule qui permet de sortir des activités de
charité et de philanthropie pour rentrer dans des activités d’investissement.
Nous convions donc les autorités haïtiennes à ne pas demander aux Bill Clinton
et Jeffrey Sachs des brindilles. Les autorités haïtiennes doivent s’armer de
nouvelles structures mentales pour demander à ceux qui disent vouloir les aider
des choses qui sont en rapport avec les avantages comparatifs de ces derniers.
Pour que la solidarité que proposent Bill Clinton et Jeffrey Sachs soit
optimale, elle doit être structurante, c’est-à-dire partir non seulement des
besoins immédiats, mais aussi de ceux à terme de la société haïtienne. Les
demandes des autorités haïtiennes doivent s’intégrer avec vitalité dans la
complexité du monde contemporain tant du point de vue de l’ordre de la
globalisation que de celui de la liberté du peuple haïtien à se nourrir et se
vêtir par ses propres moyens.


Nous avons mentionné au
début la gestion politique comme facteur crucial dans la détermination des
investissements étrangers. En
effet, avec la baisse de l’aide publique
au développement, il importe d’établir
une certaine confiance au niveau politique pour attirer les marchés
financiers internationaux à investir en Haïti.
Cela ne signifie pas seulement une ouverture vers l’opposition et vers
la diaspora mais surtout la mise en avant d’une démarche de modernisation à
mille lieux des polémiques idéologiques stérilisantes. À cet égard, une
référence à signaler est la République Populaire de Chine (RPC). Lors du 11ème
Congrès du Parti Communiste Chinois en 1978, la direction politique chinoise a
pris un tournant qui s’est révélé une vraie révolution. Les changements amorcés
ont été inscrits plus tard dans la Constitution de 1982 et ont abouti à la
promulgation de plus de deux cent lois économiques au cours de la décennie qui
s’achève en 1988. Des lois, règlements et procédures ont été promulgués pour
éviter la double imposition, pour combattre la fraude fiscale, pour donner
des garanties aux Chinois de l’étranger afin qu’ils viennent investir en
RPC. Comme on le sait, les résultats ont
été au rendez-vous et la RPC connaît depuis une accélération de son
développement. Plus de 50.000 investisseurs de Taiwan sont présents en RPC
représentant un quart des investissements directs étrangers dans ce pays. De
plus, l’appel aux cerveaux chinois à l’extérieur s’est fait dans le cadre de la
politique systématique du guli huiguo
c’est-à-dire de promouvoir les retours au pays, au bénéfice des secteurs de
l’informatique, de la gestion d’entreprise et de la sphère politique.


La société haïtienne se doit
d’apprendre du modèle chinois en démarrant le travail herculéen consistant
à remettre en marche l’appareil productif haïtien. Avec sa diaspora, Haïti a
d’énormes potentiels et des capacités encore étouffées. Elle peut faire des
bonds prodigieux si les autorités politiques sont courageuses pour mener une
politique d’ouverture afin que les nouveaux capitaux ne profitent pas uniquement
à l’accroissement des importations. Il est venu le temps pour Haïti de
refaire 1804 en inventant une nouvelle architecture politique et en
reprenant son destin en main avec tous ses enfants. Haïti doit retrouver le
cours originel d’un petit pays responsable qui, avec sa révolution
anti-esclavagiste, a modifié à tout jamais l’histoire de l’humanité.

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Message  Jude Mar 18 Aoû 2009 - 13:22

La société haïtienne se doit
d’apprendre du modèle chinois en démarrant le travail herculéen consistant
à remettre en marche l’appareil productif haïtien.
Leslie Péan veut donc une dictature en Haiti. Intéressant. Et je suis convaincu qu'il a déjà une petite idée de la place qu'il aurait dans un tel système gouvernemental...
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