Reflexions de Leslie Pean pour la construction d'une conscience haitienne
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Reflexions de Leslie Pean pour la construction d'une conscience haitienne
Haiti : Pour la construction d’une conscience haïtienne après le séisme de Janvier 2010 (2e partie)
mercredi 17 février 2010
Par Leslie Péan
Soumis à AlterPresse le 16 février 2010 [1]
L’énergie, l’éducation et l’agriculture
La problématique des Haïtiens de l’Extérieur est bien abordée et tient compte du pouvoir économique certain de la diaspora qui peut servir de levier à la reconstruction économique à travers la mise en valeur des flux financiers en provenance de la diaspora. L’objectif louable de ne pas rester à l’écart des moyens modernes pour aider Haïti à avoir accès au marché international des capitaux peut être atteint à travers la rationalisation des transferts monétaires de la diaspora et leur mobilisation pour le développement. Ces transferts monétaires représentent un quart du produit intérieur brut (PIB), 240% des réserves internationales, 143% de l’aide publique au développement et 156% des exportations. Le PSSN ne peut pas négliger la contribution financière que ces Haïtiens peuvent faire à travers la titrisation de leurs transferts monétaires d’un montant annuel supérieur à 1,5 milliard de dollars [2] et l’émission de bons de la diaspora. Des pays comme Israël depuis 1951 et l’Inde depuis 1991 ont pu ainsi tirer respectivement 25 milliards et 15 milliards de dollars pour financer des projets d’infrastructure, de logements, d’hôtels, etc. [3] Les dernières données du Current Population Survey de 2009 indiquent qu’un tiers des immigrants haïtiens ont des revenus annuels qui dépassent 60.000 dollars, soit un pourcentage supérieur à ceux des immigrants en provenance du Mexique, de la République Dominicaine et du Salvador qui n’est que de 15%.
La diaspora est la seule force dont dispose Haïti pour la placer dans une position favorable pour les négociations qui vont se dérouler pour l’adoption d’un plan définitif de reconstruction. En estimant que le tiers des Haïtiens vivant aux États-Unis, soit 200.000 personnes, achètent annuellement des bons de reconstruction de la diaspora d’une valeur faciale de mille dollars chacun, cela fait un milliard de dollars sur les cinq prochaines années. Il faut dire : ces bons de reconstruction qui rapporteraient des intérêts annuels de 5% seraient attractifs pour les immigrants haïtiens qui ne gagnent pas actuellement 1% sur leur livret d’épargne. De plus, avec leur rendement, les bons de reconstruction de la diaspora peuvent aussi intéresser les investisseurs institutionnels, une fois négocié un système de garantie avec les institutions financières bilatérales et multilatérales. Enfin, le gouvernement haïtien devrait entamer des négociations avec le gouvernement américain afin qu’une partie des impôts des immigrants haïtiens aux États-Unis soit versée au fisc haïtien. Tous ces mécanismes financiers (titrisation et bons de la diaspora) pour contourner la question de la raréfaction des capitaux ont pour condition essentielle un changement de gouvernance à la tête de l’État en Haïti.
À dessein de soutenir l’orientation stratégique essentielle du plan de sauvetage, il faut oser dire : la base du PSSN doit être l’approvisionnement en énergie verte (éolienne, solaire, hydro) et thermale du pays sur les cinq prochaines années. En deuxième priorité viendrait l’éducation pour tous et en troisième priorité, l’agriculture. L’énergie et l’éducation sont nécessaires pour lutter contre la déforestation, reconstituer l’environnement naturel, transformer les produits agricoles et inculquer aux jeunes et aux populations en général de nouvelles normes en matière de construction de logements, de civisme et d’organisation sociale. En magnifiant le PSSN, il faut aussi mentionner la contribution des compatriotes Figaro Joseph, Sylvio Siffrain and Robert Jean du Partnership For A New Haiti qui proposent un plan de reconstruction autour de quatre axes, à savoir l’infrastructure, l’éducation, l’agriculture et la justice. D’autres plans de reconstruction existent dont celui de Mme Clinton, celui de l’Union Européenne, le plan Fonhdilac, le plan Dominicain, etc. Si les Haïtiens n’ont pas les yeux ouverts, ils seront mangés à n’importe quelle sauce dans ce que Naomi Klein nomme « le capitalisme du désastre ».
Que cent fleurs s’épanouissent ! Pour déboucher sur un succès, la reconstruction ne peut pas se circonscrire aux choses matérielles. Il faut un engagement humain sur des horizons éloignés pour sortir les gouvernements haïtiens de leur passivité face au drame de la misère et de la pauvreté. D’où l’idée d’une réforme en profondeur du système judiciaire telle qu’exposée aux pages 37-42 du PSSN. En effet, on ne peut reconstruire la société sur de nouvelles bases avec une justice qui soit celle du plus fort. Comment mettre fin au marronnage qui bloque la communication sociale quand les règles du jeu changent constamment dans l’intérêt des dominants ? La manière d’empêcher que les lois soient esquivées et contournées n’est-elle pas d’inclure le peuple dans les discussions autour du plan de reconstruction ? Le mal haïtien ne vient pas uniquement d’un sous-développement matériel mais aussi d’une pauvreté spirituelle qui se lit dans la conception du pouvoir qui traverse la société. Une conception absolutiste et servile dans laquelle il n’existe pas de partage et où le chef n’a de compte à rendre à personne.
L’aspect qualitatif de la reconstruction ne peut être mis de côté. Sinon, on n’aura aucun résultat. D’abord, cela revient à évoquer la question des acteurs politiques de la refondation. Le séisme n’a pas fait d’Haïti une page blanche. Au contraire, le tremblement de terre a été le révélateur de la crédibilité zéro de l’équipe au pouvoir supportée à bout de bras par la communauté internationale. Ce ne sont pas les hommes qui doivent être les supports des choses, mais les choses qui doivent être les supports des hommes. Puis, c’est le rapport entre donateurs et receveurs qui doit être mis sur de nouvelles bases. Haïti donne l’occasion d’un remodelage des relations internationales aux pays donateurs. Il faut espérer qu’ils saisiront la balle au bond. Pour une modernisation profitable à tous, loin de l’impérialisme dominant avec son univers fragmenté. Toutefois, rien n’empêche à la communauté internationale de mettre en place les structures de veille pour les fonds qui seront alloués à la reconstruction.
De manière générale, le plan de sauvetage pose la question des résultats (pages 16, 20, 21, 114) pour mesurer la performance des services gouvernementaux. Ce souci d’utiliser les thèses de Gestion Axée sur les Résultats (GAR) développées par Peter Drucker comme principe de base de gestion, va à l’encontre de tout ce qu’enseigne le système clientéliste en vigueur. C’est une innovation importante qui consiste à mesurer les rendements et à produire des rapports sur ces rendements. On connait la gabegie dans l’élaboration et l’exécution du budget en Haïti. Selon Eddy Pierre-Paul, « le budget du gouvernement haïtien a toujours rimé avec gâchis. Dans le budget 2007-2008, sur 257 millions de gourdes demandés par l’ODVA pour relancer la culture du riz dans la vallée de l’Artibonite, le gouvernement n’a donné que 30 millions de gourdes. Sur un budget total de 77 milliards de gourdes cela représente moins de 1 pour cent. » [4]
Pour empêcher que ce genre de situation se reproduise, il convient d’accélérer la mise en œuvre du cadre de dépenses sectorielles à moyen terme (CDSMT) en tandem avec la Gestion Axée sur les Résultats (GAR). Les ressources financières mobilisées seraient alignées derrière les priorités établies selon une répartition tenant compte des recommandations des experts en termes d’aménagement du territoire. Le CDSMT permettrait ainsi d’assurer le lien entre le budget et les orientations stratégiques. Un processus transparent de planification budgétaire et de préparation du budget permettrait d’allouer les ressources aux priorités stratégiques avec cohérence, rigueur et efficacité. Cela faciliterait un ajustement des programmes à la contrainte financière, en éliminant ou en ajoutant des programmes à partir d’arbitrage entre ministères centraux et sectoriels d’une part, et entre la contractualisation, la subvention et la régulation d’autre part. Le document final de planification serait adopté en Conseil des Ministres avant d’être présenté à l’Assemblée nationale. Il faut oser dire : les minutes du Conseil des Ministres seraient disponibles sur le site web du Premier Ministre afin que les citoyens puissent savoir les analyses structurelles et stratégiques à l’origine des décisions prises.
Diminuer le pouvoir exorbitant de la communauté internationale
L’histoire démontre que la générosité internationale est toute relative. L’intérêt pour l’aide d’urgence peut ne pas se poursuivre dans l’aide pour la reconstruction. Tout est politique y compris l’aide internationale. Les promesses d’aide sont souvent des effets d’annonce. Qu’on se rappelle que des 761 millions de dollars promis à Haïti depuis l’an dernier, seulement 21 millions ont été versés, soit 3% de ce qui avait été promis [5], la compassion n’est donc pas au rendez-vous en dépit du fait que le démarcheur patenté pour demander à ceux qui s’étaient engagés de respecter leur parole soit Bill Clinton, ancien président des États-Unis. Mais ce qui est encore plus grave, c’est que des 402 millions promis en Avril 2009, 85% ne sont pas encore décaissés [6]. La ventilation de l’aide d’urgence requise par secteur d’activité pour les prochains six mois indique bien l’absence du gouvernement dans la gestion des affaires nationales. Cette aide de 575 millions de dollars est utilisée uniquement par les organismes des Nations Unies (FAO, PAM, OCHA, OIM, BIT, UNEP, UNICEF, UNESCO, OMS, etc.) et par des ONG internationales comme OXFAM, Médecins du Monde et Handicap International (HI). Cette dernière organisation (HI) se retrouve deux semaines après le séisme avec 2.000 amputés sur les bras [7]. Les pratiques de la médecine de guerre ont été massivement utilisées sur des blessés dont les membres amputés auraient pu être autrement sauvés [8]. En se cachant derrière les exigences de l’urgence, des disciples d’Esculape ont fait n’importe quoi. C’est la loi du genre lorsque l’on fait à la hâte ! Le gouvernement haïtien, totalement absent, ne pouvait pas refuser leurs offres de service. Enfin le Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA en anglais) a fait remarquer que les financements obtenus sont très faibles pour certains secteurs tels que la nutrition (9% des montants requis) et l’agriculture (8%).
Cela renvoie à nouveau au pouvoir exorbitant de la communauté internationale dans les affaires haïtiennes. Il faut dire : un pouvoir d’autant plus narcissique qu’il n’a aucune contrepartie en milieu haïtien où la dictature a fait disparaître la notion de service public. La transformation opérée par le duvaliérisme en mettant des cancres et des ignares aux commandes nationales a reçu l’appui de la communauté internationale pour perpétrer l’idée que les Haïtiens ne peuvent pas faire mieux. Pourtant, il y a plein de cadres haïtiens compétents qui peuvent et savent gérer les affaires publiques et privées. La zombification de la population par la dictature a eu pour effets d’isoler les compétences tout en propageant les idées que l’ésotérisme et le mysticisme sont les voies salutaires vers la richesse et les fondements de l’autorité. Cette ruée vers l’occultisme a engendré un problème de sens à tous les niveaux de la société. Des charabias tiennent lieu d’explications sur les ondes. Un trop plein qui exprime en fait un vide d’interprétation.
Ce sont là des préalables dont le plan de sauvetage ne peut pas faire l ‘économie dans la critique de la conception du pouvoir qui prévaut en Haïti. Le pouvoir se confond avec la pratique d’imposer à l’autre sa volonté, de le manipuler et de le corrompre, afin qu’il soit totalement dépersonnalisé. Cette conception est hégémonique dans les rapports de pouvoir au sein de la société. Elle reflète une volonté d’affirmation de soi et de puissance qui fut celle du maître et que les anciens esclaves se sont approprié en l’appliquant aux gouvernés dans la période post-1804. Cette conception du pouvoir a été appliquée au plus haut point par le duvaliérisme à travers l’avilissement de ses propres collaborateurs, la répression des opposants et la corruption des tontons macoutes avec de l’argent ou un revolver qui revenait à leur donner une licence à tuer, pour avoir leur complicité. Le fondement de l’autorité n’est donc pas dans le soutien indéfectible de la population mais plutôt dans celui des puissances extérieures. C’est justement cette pratique de pouvoir consistant à rechercher la confiance de la communauté internationale au détriment de celle de son propre peuple qui explique la présence de la MINUSTAH en Haïti.
Un appauvrissement calculé
Le plan de sauvetage national doit assurer également l’intégration pleine et entière des Haïtiens de l’extérieur à travers la promotion des associations de villes d’origine (AVO). Il faut dire : la création d’une Banque de Développement des Collectivités locales à partir des transferts et de l’épargne de la diaspora donnerait un effet levier aux ressources propres des migrants et aux ressources locales pour financer les investissements de base en énergie et en éducation ainsi que leur maintenance dans les villes secondaires. Les AVO en accord avec les municipalités établiraient les contrats de ville avec les services déconcentrés au niveau départemental du ministère de tutelle qui serviraient en même de temps de contrats de performance pour l’évaluation des travaux et services réalisés.
L’histoire d’Haïti est celle d’un appauvrissement calculé de la communauté internationale, comme l’a bien décrit Seumas Milne du journal britannique Guardian [9]. Les dirigeants haïtiens, en échange du pouvoir, se sont prêtés au jeu des puissances française et américaine pour vendre la force de travail de leurs propres frères pour le plat de lentilles du pouvoir. Si aujourd’hui en 2010, ces puissances se découvrent un fonds d’humanité pour réparer les torts séculaires causés à Haïti, on ne peut qu’applaudir. Il faut oser dire et redire : les Haïtiens se doivent de rester vigilants. Pour refuser de renouer avec les mauvaises habitudes de la dette récemment annulée après de fortes pressions des progressistes du monde entier. La vigilance est de rigueur pour que le financement de la reconstruction ne devienne pas un albatros au cou du peuple haïtien et au bénéfice des grandes compagnies internationales. Il faut oser proclamer : Ce n’est pas un moratorium sur la dette qu’il faut à Haïti mais plutôt une annulation totale de cette dernière comme l’ont fait le Venézuela et Taiwan. Cette recommandation de la Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement (CNUCED ou UNCTAD en anglais) d’annuler la dette d’Haïti doit être suivie à la lettre [10]. Le financement de la reconstruction doit être fait avec des dons pour empêcher que le ratio dette/PIB n’augmente de 24% dans les trois années suivantes comme c’est le cas dans d’autres pays victimes de désastres naturels. Au fait, ce ratio dette/PIB augmente de 43% quand l’aide extérieure n’est pas au rendez-vous.
Le plan de sauvetage national doit inclure, à côté du secteur public et du secteur privé, le secteur social comme troisième secteur engagé dans la production, la circulation et la distribution des biens et services. À la lumière du développement des organisations non-gouvernementales (ONG) qui ont envahi Haïti depuis les trente dernières années, la question est d’une grande importance. Le secteur social peut aider au renforcement de la cohésion sociale en augmentant le capital social de la société haïtienne par la réglementation et la promotion des ONG, coopératives, mutuelles et autres associations à but non lucratif qui travaillent pour la production d’un surplus dans leur secteur respectif. Ce surplus qui n’est pas approprié par les membres composant ces dites organisations, est réinvesti et sert essentiellement à étendre leurs activités
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Dieu n’a rien à voir avec le séisme
La politique du rejet de l’intelligence nationale n’a pas changé. Il faut dire : les hommes au pouvoir continuent de s’embourber dans le marécage de l’intégrisme factionnel en écartant toutes les têtes qui dépassent, à défaut de les couper, comme ce fut le cas avec le professeur Anil Louis Juste le 12 janvier 2010. La vermine du pouvoir a la vie dure et persiste, avec le soutien de la communauté internationale, dans sa politique d’extermination de l’intelligence, par des gouvernements fantoches interposés. Le pouvoir des nuls continue sa marche avec le séisme dans les consciences en encourageant les superstitions et l’ignorance. Il faut oser dire : la mascarade d’une comédie est promue le 12 février 2010 pour mieux abêtir les masses terrifiées et pour les enterrer vivantes. Jean Miville-Deschênes a raison d’écrire : « Dieu n’a rien à voir avec le séisme, comme il n’a rien à voir avec la reconstruction d’Haïti. Si on attribue à Dieu un rôle dans les événements futurs, il faudra lui en attribuer un pour les événements passés. Comment pourrais-je compter sur l’aide de Dieu pour améliorer la situation de ces milliers d’Haïtiens, alors qu’il n’a joué aucun rôle pour empêcher cette situation ? » [11]
Les démocrates se doivent de protester contre l’exploitation éhontée de la religiosité d’un peuple aux abois. Les sectes sont à l’œuvre pour contraindre le peuple à rester agenouillé et empêcher qu’il se mette debout. Le message de réconfort offert au peuple haïtien se résume à le crétiniser. L’entreprise de décervelage vient perpétuer la résignation. La société haïtienne ne peut connaitre que des moments plus tristes avec un pareil abêtissement. Les privilèges concordataires de la religion catholique, bien que bousculés par l’arrêté mystificateur du 4 avril 2003 sur la reconnaissance officielle du vaudou, dominent encore le marché religieux. Le plan de sauvetage national se doit d’adresser ce problème sérieux en revendiquant la laïcité de l’État. Cette laïcité de jure pourrait être de facto de manière progressive en renforçant les acquis de la Constitution de 1987 dans ce domaine. Le plan de sauvetage national doit mettre le phare sur l’imbroglio religieux qui légitime la religion catholique à travers le Concordat de 1860. En effet, le “oui …mais” du mode de coordination de l’ordre contradictoire se manifeste en plein dans ce domaine axiologique crucial. Le Concordat de 1860 fait partie de l’arsenal juridique haïtien. Selon le vœu de l’article 276-2 de la Constitution de 1987, « les traités ou accords internationaux, une fois sanctionnés et ratifiés dans les formes prévues par la Constitution, font partie de la Législation du pays et abrogent toutes les Lois qui leur sont contraires ».
Pigeonner la population par des tours de passe-passe
Le sauvetage doit se faire de manière progressive pour bien d’autres raisons dont le fait que les écoles laïques ne constituent qu’un tiers des 15.442 écoles du fondamental (1er et 2e cycles) dans le système éducatif haïtien [12]. L’endoctrinement religieux est fait à la mamelle. Cela fait longtemps que l’État marron s’appuie sur l’église catholique pour se légitimer ou sur le vaudou comme le fit François Duvalier et ses adeptes tontons macoutes. Cette mystification de larrons en foire pour exploiter la crédulité du peuple a assez duré. Il faut dénoncer énergiquement cette tentative du gouvernement moribond de Préval de se refaire une virginité en s’appuyant sur le sacré. La ficelle de cette journée de prière est grosse. Dieu n’a rien à voir avec le tremblement de terre. Vraiment rien à voir ! C’est pigeonner la population par des tours de passe-passe que d’implorer le ciel dans ces circonstances. C’est une entreprise de racolage de bas étage pour masquer l’incompétence et la faillite du gouvernement.
Il ne faut pas laisser des sauveurs de pacotille se revigorer en enfermant le peuple dans les serres de la culpabilité et de la victimisation. Après avoir été absent aux lendemains du séisme, le gouvernement essaie maintenant de se déculpabiliser. Mais il se trompe à nouveau. Il faut le proclamer : le gouvernement n’est pas une sentinelle et ne fait pas preuve de sensibilité d’écoute en encourageant un discours oppresseur ; répandant un amalgame de bêtises et accouchant des pratiques qui désagrègent la pensée. En référer à Dieu pour sortir des maux du séisme revient à répandre des particules de vide. Il faut le dire : pour partager les sentiments de douleur de la population, il n’y a pas d’autres voies que celles de la pensée rationnelle et scientifique afin de sortir les gens de la grande fosse d’aisance créée par le tremblement de terre à la capitale.
Un mois après le séisme du 12 janvier 2010, la continuation de la politique des copains coquins démontre que la mort annoncée d’une certaine Haïti n’a pas eu lieu. On continue comme d’habitude. C’est le business as usual comme disent les anglo-saxons. Les progrès à accomplir pour la reconstruction d’une autre Haïti exigent l’introduction d’innovations qui bousculent les lieux communs du pouvoir politique. Il faut oser le faire : déconstruire le pouvoir pour qu’il ne soit plus uniquement au Palais national mais qu’il prenne corps dans la société civile, dans les collectivités territoriales, dans les coopératives, dans les organisations non gouvernementales qui rendent des comptes sur les projets qu’elles gèrent dans les domaines de l’accès à l’eau potable, de l’éducation, de la santé. Il faut des actions à la mesure des choses. Car se contenter de dire les choses ne peut en aucune façon signifier qu’elles se fassent d’elles-mêmes.
Le PSSN doit intégrer un aspect psychologique pour traiter des traumatismes causés par le séisme. Des traumatismes qui mélangent l’ampleur des secousses avec celles du système social qui lui sont antérieures. Des traumatismes qui ajoutent aux délais et obstacles à la réalisation des idées de progrès. Des traumatismes qui persistent avec l’épée de Damoclès d’un autre séisme dans la conscience collective. La catastrophe qui frappe Haïti doit réveiller ses potentialités en adossant le pays entier à cette formidable énergie de survie qui s’est manifestée à travers toutes les couches de la population. La refondation de l’État est à l’ordre du jour pour qu’il puisse jouer son rôle régulateur dans les domaines qui relèvent de sa compétence, tant au niveau de l’enregistrement des naissances que dans celui de l’accès à la terre pour les paysans avec des titres de propriété en bonne et due forme. Le tremblement de terre a touché Haïti dans son âme. Puisse-t-il contribuer à arrêter l’accumulation de problèmes, de désordres et de retards pour entraîner une autre dynamique de partage et d’engagements pour trouver des solutions aux anciens et nouveaux défis à l’heure de la reconstruction. L’équipe du PSSN a fait une contribution qui fera date. On y trouve des préférences nationales et populaires et des sélections de stratégie qui défendent le travail, la coopération, le partage et la solidarité. Les Haïtiens ont intérêt à aller dans le sens de ses propositions.[/size]
mercredi 17 février 2010
Par Leslie Péan
Soumis à AlterPresse le 16 février 2010 [1]
L’énergie, l’éducation et l’agriculture
La problématique des Haïtiens de l’Extérieur est bien abordée et tient compte du pouvoir économique certain de la diaspora qui peut servir de levier à la reconstruction économique à travers la mise en valeur des flux financiers en provenance de la diaspora. L’objectif louable de ne pas rester à l’écart des moyens modernes pour aider Haïti à avoir accès au marché international des capitaux peut être atteint à travers la rationalisation des transferts monétaires de la diaspora et leur mobilisation pour le développement. Ces transferts monétaires représentent un quart du produit intérieur brut (PIB), 240% des réserves internationales, 143% de l’aide publique au développement et 156% des exportations. Le PSSN ne peut pas négliger la contribution financière que ces Haïtiens peuvent faire à travers la titrisation de leurs transferts monétaires d’un montant annuel supérieur à 1,5 milliard de dollars [2] et l’émission de bons de la diaspora. Des pays comme Israël depuis 1951 et l’Inde depuis 1991 ont pu ainsi tirer respectivement 25 milliards et 15 milliards de dollars pour financer des projets d’infrastructure, de logements, d’hôtels, etc. [3] Les dernières données du Current Population Survey de 2009 indiquent qu’un tiers des immigrants haïtiens ont des revenus annuels qui dépassent 60.000 dollars, soit un pourcentage supérieur à ceux des immigrants en provenance du Mexique, de la République Dominicaine et du Salvador qui n’est que de 15%.
La diaspora est la seule force dont dispose Haïti pour la placer dans une position favorable pour les négociations qui vont se dérouler pour l’adoption d’un plan définitif de reconstruction. En estimant que le tiers des Haïtiens vivant aux États-Unis, soit 200.000 personnes, achètent annuellement des bons de reconstruction de la diaspora d’une valeur faciale de mille dollars chacun, cela fait un milliard de dollars sur les cinq prochaines années. Il faut dire : ces bons de reconstruction qui rapporteraient des intérêts annuels de 5% seraient attractifs pour les immigrants haïtiens qui ne gagnent pas actuellement 1% sur leur livret d’épargne. De plus, avec leur rendement, les bons de reconstruction de la diaspora peuvent aussi intéresser les investisseurs institutionnels, une fois négocié un système de garantie avec les institutions financières bilatérales et multilatérales. Enfin, le gouvernement haïtien devrait entamer des négociations avec le gouvernement américain afin qu’une partie des impôts des immigrants haïtiens aux États-Unis soit versée au fisc haïtien. Tous ces mécanismes financiers (titrisation et bons de la diaspora) pour contourner la question de la raréfaction des capitaux ont pour condition essentielle un changement de gouvernance à la tête de l’État en Haïti.
À dessein de soutenir l’orientation stratégique essentielle du plan de sauvetage, il faut oser dire : la base du PSSN doit être l’approvisionnement en énergie verte (éolienne, solaire, hydro) et thermale du pays sur les cinq prochaines années. En deuxième priorité viendrait l’éducation pour tous et en troisième priorité, l’agriculture. L’énergie et l’éducation sont nécessaires pour lutter contre la déforestation, reconstituer l’environnement naturel, transformer les produits agricoles et inculquer aux jeunes et aux populations en général de nouvelles normes en matière de construction de logements, de civisme et d’organisation sociale. En magnifiant le PSSN, il faut aussi mentionner la contribution des compatriotes Figaro Joseph, Sylvio Siffrain and Robert Jean du Partnership For A New Haiti qui proposent un plan de reconstruction autour de quatre axes, à savoir l’infrastructure, l’éducation, l’agriculture et la justice. D’autres plans de reconstruction existent dont celui de Mme Clinton, celui de l’Union Européenne, le plan Fonhdilac, le plan Dominicain, etc. Si les Haïtiens n’ont pas les yeux ouverts, ils seront mangés à n’importe quelle sauce dans ce que Naomi Klein nomme « le capitalisme du désastre ».
Que cent fleurs s’épanouissent ! Pour déboucher sur un succès, la reconstruction ne peut pas se circonscrire aux choses matérielles. Il faut un engagement humain sur des horizons éloignés pour sortir les gouvernements haïtiens de leur passivité face au drame de la misère et de la pauvreté. D’où l’idée d’une réforme en profondeur du système judiciaire telle qu’exposée aux pages 37-42 du PSSN. En effet, on ne peut reconstruire la société sur de nouvelles bases avec une justice qui soit celle du plus fort. Comment mettre fin au marronnage qui bloque la communication sociale quand les règles du jeu changent constamment dans l’intérêt des dominants ? La manière d’empêcher que les lois soient esquivées et contournées n’est-elle pas d’inclure le peuple dans les discussions autour du plan de reconstruction ? Le mal haïtien ne vient pas uniquement d’un sous-développement matériel mais aussi d’une pauvreté spirituelle qui se lit dans la conception du pouvoir qui traverse la société. Une conception absolutiste et servile dans laquelle il n’existe pas de partage et où le chef n’a de compte à rendre à personne.
L’aspect qualitatif de la reconstruction ne peut être mis de côté. Sinon, on n’aura aucun résultat. D’abord, cela revient à évoquer la question des acteurs politiques de la refondation. Le séisme n’a pas fait d’Haïti une page blanche. Au contraire, le tremblement de terre a été le révélateur de la crédibilité zéro de l’équipe au pouvoir supportée à bout de bras par la communauté internationale. Ce ne sont pas les hommes qui doivent être les supports des choses, mais les choses qui doivent être les supports des hommes. Puis, c’est le rapport entre donateurs et receveurs qui doit être mis sur de nouvelles bases. Haïti donne l’occasion d’un remodelage des relations internationales aux pays donateurs. Il faut espérer qu’ils saisiront la balle au bond. Pour une modernisation profitable à tous, loin de l’impérialisme dominant avec son univers fragmenté. Toutefois, rien n’empêche à la communauté internationale de mettre en place les structures de veille pour les fonds qui seront alloués à la reconstruction.
De manière générale, le plan de sauvetage pose la question des résultats (pages 16, 20, 21, 114) pour mesurer la performance des services gouvernementaux. Ce souci d’utiliser les thèses de Gestion Axée sur les Résultats (GAR) développées par Peter Drucker comme principe de base de gestion, va à l’encontre de tout ce qu’enseigne le système clientéliste en vigueur. C’est une innovation importante qui consiste à mesurer les rendements et à produire des rapports sur ces rendements. On connait la gabegie dans l’élaboration et l’exécution du budget en Haïti. Selon Eddy Pierre-Paul, « le budget du gouvernement haïtien a toujours rimé avec gâchis. Dans le budget 2007-2008, sur 257 millions de gourdes demandés par l’ODVA pour relancer la culture du riz dans la vallée de l’Artibonite, le gouvernement n’a donné que 30 millions de gourdes. Sur un budget total de 77 milliards de gourdes cela représente moins de 1 pour cent. » [4]
Pour empêcher que ce genre de situation se reproduise, il convient d’accélérer la mise en œuvre du cadre de dépenses sectorielles à moyen terme (CDSMT) en tandem avec la Gestion Axée sur les Résultats (GAR). Les ressources financières mobilisées seraient alignées derrière les priorités établies selon une répartition tenant compte des recommandations des experts en termes d’aménagement du territoire. Le CDSMT permettrait ainsi d’assurer le lien entre le budget et les orientations stratégiques. Un processus transparent de planification budgétaire et de préparation du budget permettrait d’allouer les ressources aux priorités stratégiques avec cohérence, rigueur et efficacité. Cela faciliterait un ajustement des programmes à la contrainte financière, en éliminant ou en ajoutant des programmes à partir d’arbitrage entre ministères centraux et sectoriels d’une part, et entre la contractualisation, la subvention et la régulation d’autre part. Le document final de planification serait adopté en Conseil des Ministres avant d’être présenté à l’Assemblée nationale. Il faut oser dire : les minutes du Conseil des Ministres seraient disponibles sur le site web du Premier Ministre afin que les citoyens puissent savoir les analyses structurelles et stratégiques à l’origine des décisions prises.
Diminuer le pouvoir exorbitant de la communauté internationale
L’histoire démontre que la générosité internationale est toute relative. L’intérêt pour l’aide d’urgence peut ne pas se poursuivre dans l’aide pour la reconstruction. Tout est politique y compris l’aide internationale. Les promesses d’aide sont souvent des effets d’annonce. Qu’on se rappelle que des 761 millions de dollars promis à Haïti depuis l’an dernier, seulement 21 millions ont été versés, soit 3% de ce qui avait été promis [5], la compassion n’est donc pas au rendez-vous en dépit du fait que le démarcheur patenté pour demander à ceux qui s’étaient engagés de respecter leur parole soit Bill Clinton, ancien président des États-Unis. Mais ce qui est encore plus grave, c’est que des 402 millions promis en Avril 2009, 85% ne sont pas encore décaissés [6]. La ventilation de l’aide d’urgence requise par secteur d’activité pour les prochains six mois indique bien l’absence du gouvernement dans la gestion des affaires nationales. Cette aide de 575 millions de dollars est utilisée uniquement par les organismes des Nations Unies (FAO, PAM, OCHA, OIM, BIT, UNEP, UNICEF, UNESCO, OMS, etc.) et par des ONG internationales comme OXFAM, Médecins du Monde et Handicap International (HI). Cette dernière organisation (HI) se retrouve deux semaines après le séisme avec 2.000 amputés sur les bras [7]. Les pratiques de la médecine de guerre ont été massivement utilisées sur des blessés dont les membres amputés auraient pu être autrement sauvés [8]. En se cachant derrière les exigences de l’urgence, des disciples d’Esculape ont fait n’importe quoi. C’est la loi du genre lorsque l’on fait à la hâte ! Le gouvernement haïtien, totalement absent, ne pouvait pas refuser leurs offres de service. Enfin le Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA en anglais) a fait remarquer que les financements obtenus sont très faibles pour certains secteurs tels que la nutrition (9% des montants requis) et l’agriculture (8%).
Cela renvoie à nouveau au pouvoir exorbitant de la communauté internationale dans les affaires haïtiennes. Il faut dire : un pouvoir d’autant plus narcissique qu’il n’a aucune contrepartie en milieu haïtien où la dictature a fait disparaître la notion de service public. La transformation opérée par le duvaliérisme en mettant des cancres et des ignares aux commandes nationales a reçu l’appui de la communauté internationale pour perpétrer l’idée que les Haïtiens ne peuvent pas faire mieux. Pourtant, il y a plein de cadres haïtiens compétents qui peuvent et savent gérer les affaires publiques et privées. La zombification de la population par la dictature a eu pour effets d’isoler les compétences tout en propageant les idées que l’ésotérisme et le mysticisme sont les voies salutaires vers la richesse et les fondements de l’autorité. Cette ruée vers l’occultisme a engendré un problème de sens à tous les niveaux de la société. Des charabias tiennent lieu d’explications sur les ondes. Un trop plein qui exprime en fait un vide d’interprétation.
Ce sont là des préalables dont le plan de sauvetage ne peut pas faire l ‘économie dans la critique de la conception du pouvoir qui prévaut en Haïti. Le pouvoir se confond avec la pratique d’imposer à l’autre sa volonté, de le manipuler et de le corrompre, afin qu’il soit totalement dépersonnalisé. Cette conception est hégémonique dans les rapports de pouvoir au sein de la société. Elle reflète une volonté d’affirmation de soi et de puissance qui fut celle du maître et que les anciens esclaves se sont approprié en l’appliquant aux gouvernés dans la période post-1804. Cette conception du pouvoir a été appliquée au plus haut point par le duvaliérisme à travers l’avilissement de ses propres collaborateurs, la répression des opposants et la corruption des tontons macoutes avec de l’argent ou un revolver qui revenait à leur donner une licence à tuer, pour avoir leur complicité. Le fondement de l’autorité n’est donc pas dans le soutien indéfectible de la population mais plutôt dans celui des puissances extérieures. C’est justement cette pratique de pouvoir consistant à rechercher la confiance de la communauté internationale au détriment de celle de son propre peuple qui explique la présence de la MINUSTAH en Haïti.
Un appauvrissement calculé
Le plan de sauvetage national doit assurer également l’intégration pleine et entière des Haïtiens de l’extérieur à travers la promotion des associations de villes d’origine (AVO). Il faut dire : la création d’une Banque de Développement des Collectivités locales à partir des transferts et de l’épargne de la diaspora donnerait un effet levier aux ressources propres des migrants et aux ressources locales pour financer les investissements de base en énergie et en éducation ainsi que leur maintenance dans les villes secondaires. Les AVO en accord avec les municipalités établiraient les contrats de ville avec les services déconcentrés au niveau départemental du ministère de tutelle qui serviraient en même de temps de contrats de performance pour l’évaluation des travaux et services réalisés.
L’histoire d’Haïti est celle d’un appauvrissement calculé de la communauté internationale, comme l’a bien décrit Seumas Milne du journal britannique Guardian [9]. Les dirigeants haïtiens, en échange du pouvoir, se sont prêtés au jeu des puissances française et américaine pour vendre la force de travail de leurs propres frères pour le plat de lentilles du pouvoir. Si aujourd’hui en 2010, ces puissances se découvrent un fonds d’humanité pour réparer les torts séculaires causés à Haïti, on ne peut qu’applaudir. Il faut oser dire et redire : les Haïtiens se doivent de rester vigilants. Pour refuser de renouer avec les mauvaises habitudes de la dette récemment annulée après de fortes pressions des progressistes du monde entier. La vigilance est de rigueur pour que le financement de la reconstruction ne devienne pas un albatros au cou du peuple haïtien et au bénéfice des grandes compagnies internationales. Il faut oser proclamer : Ce n’est pas un moratorium sur la dette qu’il faut à Haïti mais plutôt une annulation totale de cette dernière comme l’ont fait le Venézuela et Taiwan. Cette recommandation de la Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement (CNUCED ou UNCTAD en anglais) d’annuler la dette d’Haïti doit être suivie à la lettre [10]. Le financement de la reconstruction doit être fait avec des dons pour empêcher que le ratio dette/PIB n’augmente de 24% dans les trois années suivantes comme c’est le cas dans d’autres pays victimes de désastres naturels. Au fait, ce ratio dette/PIB augmente de 43% quand l’aide extérieure n’est pas au rendez-vous.
Le plan de sauvetage national doit inclure, à côté du secteur public et du secteur privé, le secteur social comme troisième secteur engagé dans la production, la circulation et la distribution des biens et services. À la lumière du développement des organisations non-gouvernementales (ONG) qui ont envahi Haïti depuis les trente dernières années, la question est d’une grande importance. Le secteur social peut aider au renforcement de la cohésion sociale en augmentant le capital social de la société haïtienne par la réglementation et la promotion des ONG, coopératives, mutuelles et autres associations à but non lucratif qui travaillent pour la production d’un surplus dans leur secteur respectif. Ce surplus qui n’est pas approprié par les membres composant ces dites organisations, est réinvesti et sert essentiellement à étendre leurs activités
.
Dieu n’a rien à voir avec le séisme
La politique du rejet de l’intelligence nationale n’a pas changé. Il faut dire : les hommes au pouvoir continuent de s’embourber dans le marécage de l’intégrisme factionnel en écartant toutes les têtes qui dépassent, à défaut de les couper, comme ce fut le cas avec le professeur Anil Louis Juste le 12 janvier 2010. La vermine du pouvoir a la vie dure et persiste, avec le soutien de la communauté internationale, dans sa politique d’extermination de l’intelligence, par des gouvernements fantoches interposés. Le pouvoir des nuls continue sa marche avec le séisme dans les consciences en encourageant les superstitions et l’ignorance. Il faut oser dire : la mascarade d’une comédie est promue le 12 février 2010 pour mieux abêtir les masses terrifiées et pour les enterrer vivantes. Jean Miville-Deschênes a raison d’écrire : « Dieu n’a rien à voir avec le séisme, comme il n’a rien à voir avec la reconstruction d’Haïti. Si on attribue à Dieu un rôle dans les événements futurs, il faudra lui en attribuer un pour les événements passés. Comment pourrais-je compter sur l’aide de Dieu pour améliorer la situation de ces milliers d’Haïtiens, alors qu’il n’a joué aucun rôle pour empêcher cette situation ? » [11]
Les démocrates se doivent de protester contre l’exploitation éhontée de la religiosité d’un peuple aux abois. Les sectes sont à l’œuvre pour contraindre le peuple à rester agenouillé et empêcher qu’il se mette debout. Le message de réconfort offert au peuple haïtien se résume à le crétiniser. L’entreprise de décervelage vient perpétuer la résignation. La société haïtienne ne peut connaitre que des moments plus tristes avec un pareil abêtissement. Les privilèges concordataires de la religion catholique, bien que bousculés par l’arrêté mystificateur du 4 avril 2003 sur la reconnaissance officielle du vaudou, dominent encore le marché religieux. Le plan de sauvetage national se doit d’adresser ce problème sérieux en revendiquant la laïcité de l’État. Cette laïcité de jure pourrait être de facto de manière progressive en renforçant les acquis de la Constitution de 1987 dans ce domaine. Le plan de sauvetage national doit mettre le phare sur l’imbroglio religieux qui légitime la religion catholique à travers le Concordat de 1860. En effet, le “oui …mais” du mode de coordination de l’ordre contradictoire se manifeste en plein dans ce domaine axiologique crucial. Le Concordat de 1860 fait partie de l’arsenal juridique haïtien. Selon le vœu de l’article 276-2 de la Constitution de 1987, « les traités ou accords internationaux, une fois sanctionnés et ratifiés dans les formes prévues par la Constitution, font partie de la Législation du pays et abrogent toutes les Lois qui leur sont contraires ».
Pigeonner la population par des tours de passe-passe
Le sauvetage doit se faire de manière progressive pour bien d’autres raisons dont le fait que les écoles laïques ne constituent qu’un tiers des 15.442 écoles du fondamental (1er et 2e cycles) dans le système éducatif haïtien [12]. L’endoctrinement religieux est fait à la mamelle. Cela fait longtemps que l’État marron s’appuie sur l’église catholique pour se légitimer ou sur le vaudou comme le fit François Duvalier et ses adeptes tontons macoutes. Cette mystification de larrons en foire pour exploiter la crédulité du peuple a assez duré. Il faut dénoncer énergiquement cette tentative du gouvernement moribond de Préval de se refaire une virginité en s’appuyant sur le sacré. La ficelle de cette journée de prière est grosse. Dieu n’a rien à voir avec le tremblement de terre. Vraiment rien à voir ! C’est pigeonner la population par des tours de passe-passe que d’implorer le ciel dans ces circonstances. C’est une entreprise de racolage de bas étage pour masquer l’incompétence et la faillite du gouvernement.
Il ne faut pas laisser des sauveurs de pacotille se revigorer en enfermant le peuple dans les serres de la culpabilité et de la victimisation. Après avoir été absent aux lendemains du séisme, le gouvernement essaie maintenant de se déculpabiliser. Mais il se trompe à nouveau. Il faut le proclamer : le gouvernement n’est pas une sentinelle et ne fait pas preuve de sensibilité d’écoute en encourageant un discours oppresseur ; répandant un amalgame de bêtises et accouchant des pratiques qui désagrègent la pensée. En référer à Dieu pour sortir des maux du séisme revient à répandre des particules de vide. Il faut le dire : pour partager les sentiments de douleur de la population, il n’y a pas d’autres voies que celles de la pensée rationnelle et scientifique afin de sortir les gens de la grande fosse d’aisance créée par le tremblement de terre à la capitale.
Un mois après le séisme du 12 janvier 2010, la continuation de la politique des copains coquins démontre que la mort annoncée d’une certaine Haïti n’a pas eu lieu. On continue comme d’habitude. C’est le business as usual comme disent les anglo-saxons. Les progrès à accomplir pour la reconstruction d’une autre Haïti exigent l’introduction d’innovations qui bousculent les lieux communs du pouvoir politique. Il faut oser le faire : déconstruire le pouvoir pour qu’il ne soit plus uniquement au Palais national mais qu’il prenne corps dans la société civile, dans les collectivités territoriales, dans les coopératives, dans les organisations non gouvernementales qui rendent des comptes sur les projets qu’elles gèrent dans les domaines de l’accès à l’eau potable, de l’éducation, de la santé. Il faut des actions à la mesure des choses. Car se contenter de dire les choses ne peut en aucune façon signifier qu’elles se fassent d’elles-mêmes.
Le PSSN doit intégrer un aspect psychologique pour traiter des traumatismes causés par le séisme. Des traumatismes qui mélangent l’ampleur des secousses avec celles du système social qui lui sont antérieures. Des traumatismes qui ajoutent aux délais et obstacles à la réalisation des idées de progrès. Des traumatismes qui persistent avec l’épée de Damoclès d’un autre séisme dans la conscience collective. La catastrophe qui frappe Haïti doit réveiller ses potentialités en adossant le pays entier à cette formidable énergie de survie qui s’est manifestée à travers toutes les couches de la population. La refondation de l’État est à l’ordre du jour pour qu’il puisse jouer son rôle régulateur dans les domaines qui relèvent de sa compétence, tant au niveau de l’enregistrement des naissances que dans celui de l’accès à la terre pour les paysans avec des titres de propriété en bonne et due forme. Le tremblement de terre a touché Haïti dans son âme. Puisse-t-il contribuer à arrêter l’accumulation de problèmes, de désordres et de retards pour entraîner une autre dynamique de partage et d’engagements pour trouver des solutions aux anciens et nouveaux défis à l’heure de la reconstruction. L’équipe du PSSN a fait une contribution qui fera date. On y trouve des préférences nationales et populaires et des sélections de stratégie qui défendent le travail, la coopération, le partage et la solidarité. Les Haïtiens ont intérêt à aller dans le sens de ses propositions.[/size]
Dernière édition par Rico le Ven 19 Fév 2010 - 14:11, édité 1 fois
Rico- Super Star
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Re: Reflexions de Leslie Pean pour la construction d'une conscience haitienne
L.Pean : En estimant que le tiers des Haïtiens vivant aux États-Unis, soit 200.000 personnes, achètent annuellement des bons de reconstruction de la diaspora d’une valeur faciale de mille dollars chacun, cela fait un milliard de dollars sur les cinq prochaines années. Il faut dire : ces bons de reconstruction qui rapporteraient des intérêts annuels de 5% seraient attractifs pour les immigrants haïtiens qui ne gagnent pas actuellement 1% sur leur livret d’épargne. De plus, avec leur rendement, les bons de reconstruction de la diaspora peuvent aussi intéresser les investisseurs institutionnels, une fois négocié un système de garantie avec les institutions financières bilatérales et multilatérales.
Je suis a 100% d’accord avec ce projet si les bons de reconstruction de la Diaspora ainsi que les intérêts accumules seront garantis pa le FDIC a $250,000 par investisseur ?????
L.Pean: Enfin, le gouvernement haïtien devrait entamer des négociations avec le gouvernement américain afin qu’une partie des impôts des immigrants haïtiens aux États-Unis soit versée au fisc haïtien.
Pourquoi payer des impôts au gouvernement haïtien si la Diaspora n’a pas de représentants?
No Taxations without Representations!!
Ensuite, est-ce que ce plan est applicable aux autres immigrants haïtiens au Canada, France, République Dominicaine etc.
Cette partie des impôts sera t’elle supplémentaire?
Fok nou la pou nou proteje intere Diaspora.
Pou nou pa kite yo al tombe nan piege sentimental ak lanmou peyi yo e lesse vagabond manje ti lajan ke yo finn travay di fe
Fok mwen di ke gen neg seriye ki gen bon lidee!
Men gen yon bagay ki rele devenn tou.
Nou pa konnen ki wout ke mache lajan, stock market jan yo rele'l la
ou pa konnen si gen kelke Bernie Madoff ak Panzi ki la e pare pou fe lajan sou dô pep Ayisyen an
revelation- Super Star
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Re: Reflexions de Leslie Pean pour la construction d'une conscience haitienne
Revelasyon,
Sitou gen nèg ki ap fè bon refleksyon men tou ki pa gen bon repitasyon ;de nèg ki gen repitasyon "twou lan manch".
Mwen pa p nonmen non pèsonn ,si nou vle n a fè rechèch nou!
Sitou gen nèg ki ap fè bon refleksyon men tou ki pa gen bon repitasyon ;de nèg ki gen repitasyon "twou lan manch".
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Joel- Super Star
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Re: Reflexions de Leslie Pean pour la construction d'une conscience haitienne
Joel a écrit:Revelasyon,
Sitou gen nèg ki ap fè bon refleksyon men tou ki pa gen bon repitasyon ;de nèg ki gen repitasyon "twou lan manch".
Mwen pa p nonmen non pèsonn ,si nou vle n a fè rechèch nou!
Se vini ak vye akizasyon wou vle pote. Si yo vle fè menm jan ak pwoteje w yo ki sou pouvwa kap fèt ak defèt, pou pa di yo gen twou pi fon, pi gran nan manch yo.
Sakap pale se bon jan refleksyon sou konstrikston konsyans ti nèg pou rive konstri yon peyi . Si w gen youn vinn bay dizon w, olye se kout pwen anba seinti wap voye.
Se sa wi map di lè Kami ak Marc Henry mwen pa nan apwoch politik rezignasyon yo vle akode zanmi yo Preval. Ayisyen dwe pale, di saki bon pou peyi yo. Zot dwe sispann pran responsablite yo pa genyen. Manyè louvri yon dyalog pou bout sou pwopozisyon valab pou yon soti kriz.
Rico- Super Star
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Re: Reflexions de Leslie Pean pour la construction d'une conscience haitienne
Zòt dwe pran responsabilite yo pa genyen?
Zòt ap gen responsabilite ke pèp lan konfye l;menm jan ke BREZIL te konfye prezidans a yon moun ki pa t fòmèlman fini ekivalans klas sètifika nou an,mwen vle pale de LULA.;menm jan tou BOLIVI eli yon moun ki sèlman fini ekivalan 3zyèm sekondè nou an ,mwen vle pale de EVO MORALES.
Se pa chita ap di ke nou konnen ,ke nou edike;se pou nou montre sa nou ka fè.
Montre pèp lan sa nou ka fè ,e li ap eli nou lan pozisyon pou nou fè plis.
Gade MANIGAT ,depi ti konkonm ap goumen ak berejèn se yon sèl bagay sè ke li konnen.
Gen yon dezas la a anpil lan nou montre sa nou konnen ,se pa chita ap pale.Nou pa bezwen lan gouvènman pou nou fè sa!
Zòt ap gen responsabilite ke pèp lan konfye l;menm jan ke BREZIL te konfye prezidans a yon moun ki pa t fòmèlman fini ekivalans klas sètifika nou an,mwen vle pale de LULA.;menm jan tou BOLIVI eli yon moun ki sèlman fini ekivalan 3zyèm sekondè nou an ,mwen vle pale de EVO MORALES.
Se pa chita ap di ke nou konnen ,ke nou edike;se pou nou montre sa nou ka fè.
Montre pèp lan sa nou ka fè ,e li ap eli nou lan pozisyon pou nou fè plis.
Gade MANIGAT ,depi ti konkonm ap goumen ak berejèn se yon sèl bagay sè ke li konnen.
Gen yon dezas la a anpil lan nou montre sa nou konnen ,se pa chita ap pale.Nou pa bezwen lan gouvènman pou nou fè sa!
Joel- Super Star
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Re: Reflexions de Leslie Pean pour la construction d'une conscience haitienne
Joel a écrit:Zòt dwe pran responsabilite yo pa genyen?
Zòt ap gen responsabilite ke pèp lan konfye l;menm jan ke BREZIL te konfye prezidans a yon moun ki pa t fòmèlman fini ekivalans klas sètifika nou an,mwen vle pale de LULA.;menm jan tou BOLIVI eli yon moun ki sèlman fini ekivalan 3zyèm sekondè nou an ,mwen vle pale de EVO MORALES.
Se pa chita ap di ke nou konnen ,ke nou edike;se pou nou montre sa nou ka fè.
Montre pèp lan sa nou ka fè ,e li ap eli nou lan pozisyon pou nou fè plis.
Gade MANIGAT ,depi ti konkonm ap goumen ak berejèn se yon sèl bagay sè ke li konnen.
Gen yon dezas la a anpil lan nou montre sa nou konnen ,se pa chita ap pale.Nou pa bezwen lan gouvènman pou nou fè sa!
Men tonas se ekspre nou fè wi. Nan pwen youn nan signatè sayo ki bezwen djob ni bezwen rantre nan yon gouvenman. Foure sa nan tèt nou. Moun tankou Lesly Pean, Sauveur Pierre mwen sitou konnen nou pa gen lajan pou peye yo.
Yo pap vinn travay nan peyi dAyiti ak okipasyon yo. Ayiti nan twoub, se pwoblèm tout Ayisien. Yo pote kontribisyon yo nan zonn se zonn konpetans yo. Yo vle bay peyi yo tout endikatè pou fè yon pwogramm devlopman sosyal imen ak ekonomik , poukwa sitou politik pou sove Ayiti. An plis ak senaryo chifre.
Yo po bezwe vinn ranplase zot, sispann laperez sayo.
Se yon dokiman pou tout pati politik, tout sosyete sivil. Sitou pou yon gouveman, afebli, depaman, ki pa konnen ki sou pye pou li danse. SELMAN SAYO DI LI TA DWE YON EKIP KONPETAN, A LA OTÈ, PA FOSEMAN YO POU METE YON TEL PWOGRAM AN APLIKASYON.
Men tonas rekonèt leta prevalyen ak gouvenman li an pa kanpe sou anyen, li afebli. Alos kisa mou vle menm kontinye politik rezignasyon sa.
Rico- Super Star
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Re: Reflexions de Leslie Pean pour la construction d'une conscience haitienne
Rico di : Manyè louvri yon dyalog pou bout sou pwopozisyon valab pou yon soti kriz.
Dyalog la louvri!! Se w ki pa repond kestion yo Rico! W vle ke mesye sa yo "pilote" nou san ke nou pa poze kestion.
Equip PSSN propoze "bon de rekonstriksyon! Nou dako SI bon sa yo ak intere yo garanti par yon assiran finansye! Se konsa sa fet nan tout peyi.
Equip PSSN propoze tax sou ayisyen kap viv a letranje. Nou pa dako!
Peyi etranje ap pete fyel Diaspora deja ak tax.
Vinn mete yon lot tax sou saler Ayisyen anko se mete abse sou klou.
Li ta preferab ke leta ayisyen taxe transfe lajan ver Ayiti yo de preferans e itilise lajan sa pou bay sevis, examp ranmase fatra, bay dlo, bay elektrisite, lojman a bon mache, edikasyon prime gratis. Konsa si Ayisyen yo pa resevwa sevis sa yo, yo gen dwa proteste.
Equip PSSN yo vle montre ke yo la e ke se yo ki gen solition problem peyi d'Ayiti!! Yo pa gen lajan e nou pa konnen si yap jwen lajan nan men international la ki gen plan pa yo deja.
Partnership For A New Haiti gen plan pa yo.
US Depatman Eta ameriken ak H. Clinton gen plan pa yo.
US Homeland Sekirite/ Pentagone gen plan pa yo.
Foundation Bill Clinton gen plan pa yo.
Plan Europeyenn la tou
Plan Fonhdilac
Plan Dominicain yo, plan CARICOM, plan PanAfrican vle ke nou tounnen lakay zanset nou yo.
Nations Unies FAO, PAM, OCHA, OIM, BIT, UNEP, UNICEF, UNESCO, OMS, etc.) avek tout alphabet Campbell soup acronyme li yo gen plan pa yo.
San konte tout lot ONG yo OXFAM, Médecins du Monde et Handicap International (HI) e anpil lot anko ke nou konnen.
PSSN ta remen yon plan"ayisyen" avek Ayisyen, pou ayisyen
Joel di ke se tre byen men li pa fe mesye sa yo konfyans paske anpil ladan yo nan vie professionel yo te an charj de million dolla nan proje an Afrik e lot kote.YO ECHOUYE!!
Proje sa yo pat reyisi e anpil lajan te gaspille akoz de koription, volo, gaspiyaj etc..
Donk lidi ke fok nou pa fe mesye sa yo konfyans anko paske trak recork yo montre ke yo konn mete bel pawol sou papye men jestion yo travay ethik yo kestionab.
Mesye sa yo ruine repitation yo!!
Se pa kout langue mete la ke Joel ap bay se preveni ke lap preveni nou de danje ki a l'horizon avek mesye sa yo paske dokiman ak papye tribinal ak rapo FBI ki montre sa.
Ki organizasyon serye ki pral lague million dolla nan men mesye sa yo?
Mesye sa yo gen dwa REDIJE anpil plan si yo vle men PILOTAJ la se pa yo ki pou fe'l??
Se tout dwa Joel etan Ayisyen natif natal poul fourre bouch li nan koze lajan developman peyi'l.
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Re: Reflexions de Leslie Pean pour la construction d'une conscience haitienne
Revelasyon eske nou li menm bagay ou byen eske w konprann saki di nan dokiman ''PLAN DE SAUVETAGE''. Men tonas vye zafè primè tankou yo vle pilote eske yo janm di bagay konsa. Se non anko.
Yo di w anko prop Prezidan w fè konnen lap dirije YON LETA AK YON GOUVENMAN AFEBLI.
Alos se twouve konpetans nan mitan ayisyen pa foseman yo menm swa nan dyaspora ou nan peyi dAYITI. KONSYAN NOU GEN YON LETA AN FEBLÈS, o mwen preval di l, alos kisa nou vle menm.
Yo di w anko prop Prezidan w fè konnen lap dirije YON LETA AK YON GOUVENMAN AFEBLI.
Alos se twouve konpetans nan mitan ayisyen pa foseman yo menm swa nan dyaspora ou nan peyi dAYITI. KONSYAN NOU GEN YON LETA AN FEBLÈS, o mwen preval di l, alos kisa nou vle menm.
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Re: Reflexions de Leslie Pean pour la construction d'une conscience haitienne
Pwopozisyion an pa de miz
Mwen dakor ak Joel e Revelation.
Pwopozisyion te ka bon sou papier men aplikasyon yo douteuse se sak fe sa te valu intevensyon otorite ke yo mansyone piro. Depi gen dout nan pwopozisyon eke FBI intevni ladan- se dire ke gen yon bagay ki pa mache, d'ou le mot FRAUD. Pouki rezon ke konye-a nou bezwen metel an aplikasyon lakay nou alor ke se felure li ye yon lot kote. Pauvre Petit Pays d'Haiti!
I SMELL A RAT AND THE WIND IS COMING FROM THE PSSN 's DIRECTION!
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Pwopozisyion te ka bon sou papier men aplikasyon yo douteuse se sak fe sa te valu intevensyon otorite ke yo mansyone piro. Depi gen dout nan pwopozisyon eke FBI intevni ladan- se dire ke gen yon bagay ki pa mache, d'ou le mot FRAUD. Pouki rezon ke konye-a nou bezwen metel an aplikasyon lakay nou alor ke se felure li ye yon lot kote. Pauvre Petit Pays d'Haiti!
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Re: Reflexions de Leslie Pean pour la construction d'une conscience haitienne
kami a écrit:Pwopozisyion an pa de miz
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Pwopozisyion te ka bon sou papier men aplikasyon yo douteuse se sak fe sa te valu intevensyon otorite ke yo mansyone piro. Depi gen dout nan pwopozisyon eke FBI intevni ladan- se dire ke gen yon bagay ki pa mache, d'ou le mot FRAUD. Pouki rezon ke konye-a nou bezwen metel an aplikasyon lakay nou alor ke se felure li ye yon lot kote. Pauvre Petit Pays d'Haiti!
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Re: Reflexions de Leslie Pean pour la construction d'une conscience haitienne
Revelasyon eske nou li menm bagay ou byen eske w konprann saki di nan dokiman ''PLAN DE SAUVETAGE''. Men tonas vye zafè primè tankou yo vle pilote eske yo janm di bagay konsa. Se non anko.
Rico gen anpil plan de sauvetage kap pale dewo a e nou resevwa anpil kopy de yo e nou li preske tout.
Gen saki en kreyol angle, franse, panyol.
Nou resevwa draft kopy sa yo directeman nan email nou e yo mande nou opinyon nou sou diferan sekte ekonomik e sosyal ke yo develope nan plan sa yo.
Nou bay opinyon nou gratis ti cherie kom se professe probono ak etidyan "foreign services and internationale Assistance" ki voye yon kou d'oeil sou dokiman sa yo e bay opinion yo.
Tout dokiman yo preske sanble!
Gen ladan yo ki gen aspe nationalist frappe lestomak, mais sans un sou,
gen ladan yo ki sanble gwo ponyet imperialist,
gen ladan yo ki sanble bon papa paternalist anba pô.
gen ladan yo ki vreman humanist e nan intere pep la.
Men gen anpil dyab deyo a ki deguize an mouton ki vle poze la pat sou Ayiti.
Nou pale e manje pizza e bwe cafe, fe tab rond anpil sou dokiman sa yo.
Men se dirijan ayisyen yo ki pou pran desisyon final la.
Se signati reprezantan pep la kap anba tout bout paye ki gen rapo ak zafe rekonstriksyon peyi a.
Nou souwete "Plan de Sauvetage mesye w yo Rico" bonne chance nan toute laisser frapper sa yo e nou ta souwete ke yo jwen plas yo ke yo merite nan zafe peyi yo. Se sel group ayisyen ki gen yon dokiman valab pa rapo a pa blan yo.
revelation- Super Star
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