Une revue de l'annee politique 2006 de Joel Ducasse
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Une revue de l'annee politique 2006 de Joel Ducasse
2006, Une année perdue
Le Nouvelliste, 27 decembre 2006
Les mêmes regroupements d'intérêts ont gardé le même masque d'imposture, l'insignifiance s'est consolidée, aucune vision d'avenir ne s'est dégagée. Les forces générant/consolidant le projet de pauvreté n'ont pas été identifiées/stigmatisées, voire défiées par le nouveau Gouvernement, alors qu'une vague de fond dans la société réclame la rupture et le dépassement.
Entre temps, les mamelles de l'Etat sont soupesées, les tétines réaffectées çà et là (ou si peu). On voit par exemple, le responsable nouvellement nommé d'une entreprise d'Etat sur la liste des privatisations annoncées, être payé PAR MOIS, l'équivalent de cent (100) ans du revenu per capita d'un paysan de nos sections communales, sans compter les frais, faux frais, voyages, véhicules de fonction et opportunités de rapine.
La classe moyenne dont l'extension est considérée comme la prémisse de mise en place d'une démocratie, continue d'être laminée et exportée, tandis que se poursuit l'importation de l'accompagnement à la gouvernance et des criminels déportés. Les deux accomplissant le même travail de sape, la main dans la main disent certains.
Dans ce train train, la fourniture des services de base à la population tels l'eau, l'énergie et l'assainissement s'opèrent sur une base émiettée quand ils ne restent pas des voeux pieux agités par la communauté internationale comme faire valoir de sa présence sur notre territoire. Les services sociaux tels l'éducation, la santé et la sécurité, inadaptés et de qualité douteuse, ne sont pas intégrés dans un plan global de développement. Pas de politique de logement. Rien, ou si peu sur l'agriculture. RIEN, OU SI PEU, SUR TOUTE LA LIGNE.
Le mythe des Espoirs
Dans notre article « Mobilisation ou Zombification » paru sur le Nouvelliste du 7mai 1986, nous disions déjà que la société haïtienne ne devait pas prendre ses marques à partir de l'extérieur, ne devait surtout pas attendre/espérer ce support avant de se lancer. Comme disait l'autre, c'est comme se condamner à vivre dans la salle d'attente.
L'espoir fait attendre un mieux être du bon vouloir (de la charité ?) de L'AUTRE. Il zombifie. Ceux qui promettent l'espoir « gavent le peuple de légendes chantantes, et sont aussi criminels que des marins qui traceraient de fausses cartes de navigation ». Encore plus grave est l'action récidivante de ceux qui ont déjà, à un titre ou à un autre, piloté la nation vers les écueils sur lesquels elle est présentement échouée.
A l'ex président Aristide qui souhaitait exprimer en 1994 par devant la Diète (Parlement japonais) TOUT l'ESPOIR soulevé par les promesses d'aide de la communauté internationale, la traductrice japonaise fit savoir que sa phrase ne serait pas comprise par la psyché collective du Japon. « Ici, nous n'entretenons pas d'espoir de voir quelque chose arriver (tout seul). Nous fixons nos objectifs et les mettons en oeuvre dans des politiques, stratégies et programmes ». Comparez avec l'espoir fumeux, mythique, de nos dirigeants « tutélarisés ».
Demandes sociales et politiques publiques
Le politique agit
Toute praxis politique effective RÉPOND à une demande sociale. Sa phase d'écoute est terminée. Elle a compris. Sa mission est affirmée (avec une déclaration de politique générale ?). Elle MET EN OEUVRE. Quoi ? Le mieux être de la population. A l'échelle du territoire national. Par des actions concrètes, mesurables. Pas besoin d'aller à Washington, Paris ou Madrid pour cela.
La mise en oeuvre politique est mobilisation sociale tendue vers, discours, explication, animation proprio motu POUR UN RÉSULTAT. La demande sociale et le cahier de charges de la population étaient et restent simples: LA FIN DE L'EXCLUSION SOUS-TENDANT LE RÉGIME DES PRIVILÈGES. La mise en oeuvre l'est/doit le rester tout autant : DÉCONSTRUIRE LA PRÉSENTE FORMATION SOCIALE ET ÉCONOMIQUE et mobiliser les ressources nationales confisquées et stérilisées par le présent système financier POUR LA CONSTRUCTION DE L'ÉTAT NATION à fonder à partir du village de la section communale, du quartier de la ville.
Par exemple, la Thaïlande vient de mettre en oeuvre en quatre ans un programme d'électrification rurale de 14,500 villages soutenu par la demande, avec un financement remboursable du Japon. A l'échelle, comparons avec l'inauguration des travaux de restauration d'un centre de santé à Pétion Ville en cette fin d'année 2006, pour lequel le premier ministre s'est déplacé et a discouru ! ... à la place du Casec ou du Délégué de ville du quartier. Pendant que l'Hôpital de l'Université d'Etat, dysfonctionnel s'il en ait, aurait mieux mérité d'une telle sollicitude.
Le vocable LESPWA en suggérant l'attentisme impliquait-il l'impuissance sui generis ou pire, l'intention de trahir cette cause? A la déferlante des masses populaires choisissant le candidat Préval contre les autres, on ne peut éviter de se poser la question, à savoir, si les fidélités déchirées s'exerceraient envers ceux qui avaient financé le million de maillots, ou ceux qui l'avaient porté.
HOPE ou la poursuite du Projet de Pauvreté
Pour faire bonne mesure, le HOPE, fait croire que la sous-traitance peut aider à soulager la misère dans la région métropolitaine. En son nom se dessine une menace de bidonvilisation des terres agricoles de la périphérie du campus de Damien. Cette autre forme d'espoir parcellaire et localisé, avançant aussi en pavillon masqué, poursuit le travail de déstructuration de notre espace, détruit la vie sociale, et est responsable pour une grande part de la violence que nous vivons au quotidien.
Le HOPE défend la filière textile n'est-ce pas ? Pendant les deux années de « négociations » sur le HOPE, les terres productrices de coton de la région des Gonaïves sont restées à ce jour en friche, et les installations industrielles de la filature de KA - Soleil de la BNDAI (Banque de Développement Agricole et Industrielle - eh oui !) sous contrôle de la BRH ont été jetées hors des bâtiments industriels pour faire place au matériel de guerre, aux bureaux et dortoirs de la MINUSTAH. Alors que ces vingt dernières années, plusieurs hommes d'affaires ont demandé des concessions d'exploitation de ces facilités pour se heurter aux refus et/ou dilatoires du Ministère de l'Agriculture, ou de la BRH, la Minustah en a réalisé l'occupation sauvage, en a saccagé les équipements avec l'accord tacite du gouvernement, sans trouver parmi les opérateurs privés de « l'industrie textile » une Défilée la folle pour venir en ramasser les restes et les enterrer, disons dans un « musée du textile ».
Attendons voir prochainement à l'Arcahaie, la répétition de la mascarade de la fête du Drapeau 2005 organisée par des ressortissants de « société civile » hissant un drapeau national (en coton ?) sous les auspices du « premier ministre » Latortue qui les avait appelés une semaine auparavant de MRE (Most Repugnant Elite). Gardez en mémoire la profanation du symbolisme de ce lieu et de cette date en présence de l'Occupant, et de ce drapeau probablement cousu à Taiwan par une hypothétique Catherine Li. Quid du symbolisme de l'indépendance bâtie sur la production de la place à vivres, et quid d'un coton produit et tissé localement, teint de bleu avec l'indigo et du rouge avec le roucou ? Et quelles actions, à ce jour ont-elles été menées contre le mal de la Sigatoka noire qui décime les bananeraies de l'Arcahaie et précipite la population dans la pauvreté?
Dans cette forme de HOPE, aucune production de plus-value articulée sur une quelconque intégration économique n'est donc pensée ; la main d'oeuvre sera vendue à des prix avilis et les devises accaparées pour l'importation de riz et aux dépenses somptuaires de l'intendance d'Etat en vue de parfaire la destruction du SEUL PROJET NATIONAL POSSIBLE, celui porté par le paysan haïtien, et de consolider le projet néo libéral de pauvreté et de zombification de la nation.
Reprenons nos propos à vingt ans d'intervalle : « l'industrie d'assemblage ne sera jamais le moteur de notre croissance, ni la brique principale de notre édifice économique à construire, mais une façon pour le pays d'aller au petit coin soulager sa vessie ». Le Nouvelliste du 7 mai 86, article : Mobilisation où Zombification, par Joel Ducasse.
Rappelons que ce projet de liquidation de la nation haïtienne a sorti son manifeste vieux d'un quart de siècle, endossé et même promu à l'époque par l'Association des Industries d'Haïti (ADIH) alors que dénoncé comme « Le Plan Américain pour Haïti ». D'aucuns l'appelaient PLAN LANMÒ. Ce projet a ouvertement souhaité le délogement du paysan haïtien de nos montagnes érodées et sa migration vers les villes en vue de fournir une main d'oeuvre frugale à la sous-traitance. Sa mise en oeuvre initiée dès 86 correspond avec la fermeture de la BNDAI. Elle correspond aussi à l'envahissement de la sphère de décision (le Palais national) par l'école de pensée néo libérale, et à la mise sous tutelle de tous les tenants du pouvoir politique, de Jean Claude Duvalier à nos jours. Ses conseillers-promoteurs embusqués sont devenus la continuité de l'État, ils sont la main invisible qui tire les ficelles du système financier, qui s'empiffre des bons BRH et de la spéculation sur le change, qui confisque à ce jour les moyens d'existence de la population et crée cette situation sociale explosive, qui a détourné l'infrastructure industrielle de l'IDAI - SEN dont la SONAPI de sa vocation, engendré la Cité Soleil construite avec ses salaires de famine, fignolé l'insécurité avec des régimes privilégiés exempts de taxes et posé les conditions du déchaînement de la violence en privant la société des moyens de prise en charge des effectifs de police à dédier à la protection des vies et biens de leur système parasite.
Contre le projet national en gestation porté par l'agriculteur haïtien, basé sur la production des richesses, ils ont opposé un projet spéculatif de court terme, basé sur l'argent-en-poche d'OÙ QU'IL VIENNE, À CONSOMMER. Arrive donc la drogue. On en voit les résultats.
Il n'est pas inutile rappeler ici que la Chine, qui envahit le monde entier avec sa production textile, crée en même temps de nouveaux développements immobiliers où les ouvriers et leurs familles disposent de l'eau courante, de l'électricité et du téléphone. Ces développements sont inscrits dans des ensembles urbanisés disposant de parcs publics, d'écoles et d'hôpitaux, et où les services sociaux sont pris en charge. Et l'ensemble de la plus value de la filière est capté, depuis la production et la transformation du coton, la teinture, et la couture, mais aussi la production des équipements industriels du textile, ainsi que l'infrastructure logistique de l'entreposage et du transport. Pour accommoder ses migrants ruraux dans ces nouveaux espaces industriels, la Chine pond une nouvelle ville industrielle par mois, avec les infrastructures ci-dessus décrites, pour une population moyenne de un million d'habitants. En dehors d'une vision systémique, HOPE peut-il dire mieux ? Ou autant ?
Mise en scène électorale et mise en place 2006
Depuis 86, les promoteurs d'espoir et tenants du statu quo se retrouvent dans la redoutable situation de renouveler leur Exécutif d'État aux travers d'élections « acceptables », sans perdre le pouvoir. Les élections pour ces grands électeurs, pour paraphraser Marcel Gilbert sont toujours « UNE MISE EN SCÈNE EN VUE D'UNE MISE EN PLACE ».
La mise en scène 2006 fut des plus réussies, quoique en disent les esprits chagrins. Pour la mise en place, six mois après l'acceptation de la politique générale du présent premier ministre, force est de constater que l'éléphant aura accouché d'une souris.
Nos deux porteurs d'espoir mis en scène (Lespwa et Hope), deux aveugles aux réalités de l'heure continuent d'avancer bras dessus bras dessous, dans un mariage d'impotents du plus haut symbolisme, titubant vers l'abîme et nous y entraînant.
Pour faire bonne mesure, la communauté internationale s'y était aussi allée, à son ESPOIR que l'insécurité aurait pu être maintenue dans les limites de l'acceptable, sans éradication, se garantissant ainsi une présence de long terme (pourquoi pas quarante ans comme pour Chypre ?). « ESPOIR POUR SOI, DU BLANC ÉLIMINANT LES VOTES BLANCS » qui a motivé la mise en scène menée en deux actes, faisant intervenir un péril imminent avec l'envahissement de l'hôtel Montana, suivi d'un consensus en petit comité pour dénouer la crise événementielle. LA CRISE BI SÉCULAIRE, ELLE, ATTENDRA.
Que dire donc d'autres d'aspirants gouvernants promettant aux grands électeurs de faire mieux, les même choses, dans la continuité, et caressant le rêve d'être cooptés en montrant patte blanche au système des rentes, espoir passéiste, déçu, qui reviendra.
Avant les élections, les prémisses semblaient pourtant posées (en apparence) pour une rupture avec le passé d'exclusion du « pays en dehors »: motivation des campagnes, forte participation populaire, ciblage et rejet du système de production de la pauvreté, demande sociale se cherchant des champions. Mais une mise en scène savante a occulté le débat politique, fait dériver la macération sociale, de la cuisine à la salle des causeries sur un espoir mythique. C'est du métier, bravo ! Nous n'en sommes pas surpris. Toutefois, la solution au problème n'est que différée.
L'ÉXÉCUTIF MIS EN PLACE avec une mise en scène de déclaration de politique générale vite oubliée, s'en est allé aussi, dit-on, de son petit SOUS-ESPOIR de différer les élections locales de deux ans, velléité de candidature présidentielle de premier ministre oblige, dit-on. Au point que l'ensemble de la communauté internationale aurait dû réclamer de manière réitérée l'engagement formel du Gouvernement à réaliser les élections locales avant la fin de l'année 2006.
A la poubelle 2006 - Bonne année 2007
La réalité en cette fin d'année 2006 semble avoir rejoint tout ce monde. À LA POUBELLE DONC CETTE ANNÉE 2006 ficelée en deux folios, le décevant deuxième semestre 2006 que nous venons de vivre, précédé d'un premier semestre bouclé sur la page de l'ex premier ministre Latortue, encore « transitionnant », détalant vers Boca Raton sous escorte de la communauté internationale, rejoindre ses deux Lexus extorquées de notre pays si généreux, en point d'orgue d'une transition malodorante.
Vingt ans après le vote de la Constitution, LES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES S'APPRÊTENT, ELLES, À RENTRER EN SCÈNE. Notons que quinze de ces vingt années de retard sont imputables à la famille politique présentement au pouvoir.
A la clé, une demande sociale de plus en plus pressante, tant directe, que relayée au travers du Parlement, des pouvoirs locaux, ASECs, et CASECs, qui se fraiera par essais et erreurs un chemin vers la jugulaire du régime des rentes, dans la perspective de la mise en place des conditionnalités d'un mieux être pour tous.
La décentralisation du budget, et du pouvoir, sera enfin obtenue, sur fond de décomposition du régime des rentes et de restauration de la souveraineté nationale. Il s'agira d'accompagner les empoignades de circonstance avec sagacité et en concertation avec les groupes revendicatifs de la société. Ainsi sera éliminée l'influence délétère du groupe d'intérêt tapi depuis ce quart de siècle au Palais National par doublures interposées, et de la flopée d'ONGs internationales sévissant sans contrôle, de partout, sur notre territoire.
A ce nouveau carrefour, nous disons donc à notre Patrie, et à tous les patriotes, Bonne Année 2007.
Joel Ducasse
biorsa@yahoo.com
Le Nouvelliste, 27 decembre 2006
Les mêmes regroupements d'intérêts ont gardé le même masque d'imposture, l'insignifiance s'est consolidée, aucune vision d'avenir ne s'est dégagée. Les forces générant/consolidant le projet de pauvreté n'ont pas été identifiées/stigmatisées, voire défiées par le nouveau Gouvernement, alors qu'une vague de fond dans la société réclame la rupture et le dépassement.
Entre temps, les mamelles de l'Etat sont soupesées, les tétines réaffectées çà et là (ou si peu). On voit par exemple, le responsable nouvellement nommé d'une entreprise d'Etat sur la liste des privatisations annoncées, être payé PAR MOIS, l'équivalent de cent (100) ans du revenu per capita d'un paysan de nos sections communales, sans compter les frais, faux frais, voyages, véhicules de fonction et opportunités de rapine.
La classe moyenne dont l'extension est considérée comme la prémisse de mise en place d'une démocratie, continue d'être laminée et exportée, tandis que se poursuit l'importation de l'accompagnement à la gouvernance et des criminels déportés. Les deux accomplissant le même travail de sape, la main dans la main disent certains.
Dans ce train train, la fourniture des services de base à la population tels l'eau, l'énergie et l'assainissement s'opèrent sur une base émiettée quand ils ne restent pas des voeux pieux agités par la communauté internationale comme faire valoir de sa présence sur notre territoire. Les services sociaux tels l'éducation, la santé et la sécurité, inadaptés et de qualité douteuse, ne sont pas intégrés dans un plan global de développement. Pas de politique de logement. Rien, ou si peu sur l'agriculture. RIEN, OU SI PEU, SUR TOUTE LA LIGNE.
Le mythe des Espoirs
Dans notre article « Mobilisation ou Zombification » paru sur le Nouvelliste du 7mai 1986, nous disions déjà que la société haïtienne ne devait pas prendre ses marques à partir de l'extérieur, ne devait surtout pas attendre/espérer ce support avant de se lancer. Comme disait l'autre, c'est comme se condamner à vivre dans la salle d'attente.
L'espoir fait attendre un mieux être du bon vouloir (de la charité ?) de L'AUTRE. Il zombifie. Ceux qui promettent l'espoir « gavent le peuple de légendes chantantes, et sont aussi criminels que des marins qui traceraient de fausses cartes de navigation ». Encore plus grave est l'action récidivante de ceux qui ont déjà, à un titre ou à un autre, piloté la nation vers les écueils sur lesquels elle est présentement échouée.
A l'ex président Aristide qui souhaitait exprimer en 1994 par devant la Diète (Parlement japonais) TOUT l'ESPOIR soulevé par les promesses d'aide de la communauté internationale, la traductrice japonaise fit savoir que sa phrase ne serait pas comprise par la psyché collective du Japon. « Ici, nous n'entretenons pas d'espoir de voir quelque chose arriver (tout seul). Nous fixons nos objectifs et les mettons en oeuvre dans des politiques, stratégies et programmes ». Comparez avec l'espoir fumeux, mythique, de nos dirigeants « tutélarisés ».
Demandes sociales et politiques publiques
Le politique agit
Toute praxis politique effective RÉPOND à une demande sociale. Sa phase d'écoute est terminée. Elle a compris. Sa mission est affirmée (avec une déclaration de politique générale ?). Elle MET EN OEUVRE. Quoi ? Le mieux être de la population. A l'échelle du territoire national. Par des actions concrètes, mesurables. Pas besoin d'aller à Washington, Paris ou Madrid pour cela.
La mise en oeuvre politique est mobilisation sociale tendue vers, discours, explication, animation proprio motu POUR UN RÉSULTAT. La demande sociale et le cahier de charges de la population étaient et restent simples: LA FIN DE L'EXCLUSION SOUS-TENDANT LE RÉGIME DES PRIVILÈGES. La mise en oeuvre l'est/doit le rester tout autant : DÉCONSTRUIRE LA PRÉSENTE FORMATION SOCIALE ET ÉCONOMIQUE et mobiliser les ressources nationales confisquées et stérilisées par le présent système financier POUR LA CONSTRUCTION DE L'ÉTAT NATION à fonder à partir du village de la section communale, du quartier de la ville.
Par exemple, la Thaïlande vient de mettre en oeuvre en quatre ans un programme d'électrification rurale de 14,500 villages soutenu par la demande, avec un financement remboursable du Japon. A l'échelle, comparons avec l'inauguration des travaux de restauration d'un centre de santé à Pétion Ville en cette fin d'année 2006, pour lequel le premier ministre s'est déplacé et a discouru ! ... à la place du Casec ou du Délégué de ville du quartier. Pendant que l'Hôpital de l'Université d'Etat, dysfonctionnel s'il en ait, aurait mieux mérité d'une telle sollicitude.
Le vocable LESPWA en suggérant l'attentisme impliquait-il l'impuissance sui generis ou pire, l'intention de trahir cette cause? A la déferlante des masses populaires choisissant le candidat Préval contre les autres, on ne peut éviter de se poser la question, à savoir, si les fidélités déchirées s'exerceraient envers ceux qui avaient financé le million de maillots, ou ceux qui l'avaient porté.
HOPE ou la poursuite du Projet de Pauvreté
Pour faire bonne mesure, le HOPE, fait croire que la sous-traitance peut aider à soulager la misère dans la région métropolitaine. En son nom se dessine une menace de bidonvilisation des terres agricoles de la périphérie du campus de Damien. Cette autre forme d'espoir parcellaire et localisé, avançant aussi en pavillon masqué, poursuit le travail de déstructuration de notre espace, détruit la vie sociale, et est responsable pour une grande part de la violence que nous vivons au quotidien.
Le HOPE défend la filière textile n'est-ce pas ? Pendant les deux années de « négociations » sur le HOPE, les terres productrices de coton de la région des Gonaïves sont restées à ce jour en friche, et les installations industrielles de la filature de KA - Soleil de la BNDAI (Banque de Développement Agricole et Industrielle - eh oui !) sous contrôle de la BRH ont été jetées hors des bâtiments industriels pour faire place au matériel de guerre, aux bureaux et dortoirs de la MINUSTAH. Alors que ces vingt dernières années, plusieurs hommes d'affaires ont demandé des concessions d'exploitation de ces facilités pour se heurter aux refus et/ou dilatoires du Ministère de l'Agriculture, ou de la BRH, la Minustah en a réalisé l'occupation sauvage, en a saccagé les équipements avec l'accord tacite du gouvernement, sans trouver parmi les opérateurs privés de « l'industrie textile » une Défilée la folle pour venir en ramasser les restes et les enterrer, disons dans un « musée du textile ».
Attendons voir prochainement à l'Arcahaie, la répétition de la mascarade de la fête du Drapeau 2005 organisée par des ressortissants de « société civile » hissant un drapeau national (en coton ?) sous les auspices du « premier ministre » Latortue qui les avait appelés une semaine auparavant de MRE (Most Repugnant Elite). Gardez en mémoire la profanation du symbolisme de ce lieu et de cette date en présence de l'Occupant, et de ce drapeau probablement cousu à Taiwan par une hypothétique Catherine Li. Quid du symbolisme de l'indépendance bâtie sur la production de la place à vivres, et quid d'un coton produit et tissé localement, teint de bleu avec l'indigo et du rouge avec le roucou ? Et quelles actions, à ce jour ont-elles été menées contre le mal de la Sigatoka noire qui décime les bananeraies de l'Arcahaie et précipite la population dans la pauvreté?
Dans cette forme de HOPE, aucune production de plus-value articulée sur une quelconque intégration économique n'est donc pensée ; la main d'oeuvre sera vendue à des prix avilis et les devises accaparées pour l'importation de riz et aux dépenses somptuaires de l'intendance d'Etat en vue de parfaire la destruction du SEUL PROJET NATIONAL POSSIBLE, celui porté par le paysan haïtien, et de consolider le projet néo libéral de pauvreté et de zombification de la nation.
Reprenons nos propos à vingt ans d'intervalle : « l'industrie d'assemblage ne sera jamais le moteur de notre croissance, ni la brique principale de notre édifice économique à construire, mais une façon pour le pays d'aller au petit coin soulager sa vessie ». Le Nouvelliste du 7 mai 86, article : Mobilisation où Zombification, par Joel Ducasse.
Rappelons que ce projet de liquidation de la nation haïtienne a sorti son manifeste vieux d'un quart de siècle, endossé et même promu à l'époque par l'Association des Industries d'Haïti (ADIH) alors que dénoncé comme « Le Plan Américain pour Haïti ». D'aucuns l'appelaient PLAN LANMÒ. Ce projet a ouvertement souhaité le délogement du paysan haïtien de nos montagnes érodées et sa migration vers les villes en vue de fournir une main d'oeuvre frugale à la sous-traitance. Sa mise en oeuvre initiée dès 86 correspond avec la fermeture de la BNDAI. Elle correspond aussi à l'envahissement de la sphère de décision (le Palais national) par l'école de pensée néo libérale, et à la mise sous tutelle de tous les tenants du pouvoir politique, de Jean Claude Duvalier à nos jours. Ses conseillers-promoteurs embusqués sont devenus la continuité de l'État, ils sont la main invisible qui tire les ficelles du système financier, qui s'empiffre des bons BRH et de la spéculation sur le change, qui confisque à ce jour les moyens d'existence de la population et crée cette situation sociale explosive, qui a détourné l'infrastructure industrielle de l'IDAI - SEN dont la SONAPI de sa vocation, engendré la Cité Soleil construite avec ses salaires de famine, fignolé l'insécurité avec des régimes privilégiés exempts de taxes et posé les conditions du déchaînement de la violence en privant la société des moyens de prise en charge des effectifs de police à dédier à la protection des vies et biens de leur système parasite.
Contre le projet national en gestation porté par l'agriculteur haïtien, basé sur la production des richesses, ils ont opposé un projet spéculatif de court terme, basé sur l'argent-en-poche d'OÙ QU'IL VIENNE, À CONSOMMER. Arrive donc la drogue. On en voit les résultats.
Il n'est pas inutile rappeler ici que la Chine, qui envahit le monde entier avec sa production textile, crée en même temps de nouveaux développements immobiliers où les ouvriers et leurs familles disposent de l'eau courante, de l'électricité et du téléphone. Ces développements sont inscrits dans des ensembles urbanisés disposant de parcs publics, d'écoles et d'hôpitaux, et où les services sociaux sont pris en charge. Et l'ensemble de la plus value de la filière est capté, depuis la production et la transformation du coton, la teinture, et la couture, mais aussi la production des équipements industriels du textile, ainsi que l'infrastructure logistique de l'entreposage et du transport. Pour accommoder ses migrants ruraux dans ces nouveaux espaces industriels, la Chine pond une nouvelle ville industrielle par mois, avec les infrastructures ci-dessus décrites, pour une population moyenne de un million d'habitants. En dehors d'une vision systémique, HOPE peut-il dire mieux ? Ou autant ?
Mise en scène électorale et mise en place 2006
Depuis 86, les promoteurs d'espoir et tenants du statu quo se retrouvent dans la redoutable situation de renouveler leur Exécutif d'État aux travers d'élections « acceptables », sans perdre le pouvoir. Les élections pour ces grands électeurs, pour paraphraser Marcel Gilbert sont toujours « UNE MISE EN SCÈNE EN VUE D'UNE MISE EN PLACE ».
La mise en scène 2006 fut des plus réussies, quoique en disent les esprits chagrins. Pour la mise en place, six mois après l'acceptation de la politique générale du présent premier ministre, force est de constater que l'éléphant aura accouché d'une souris.
Nos deux porteurs d'espoir mis en scène (Lespwa et Hope), deux aveugles aux réalités de l'heure continuent d'avancer bras dessus bras dessous, dans un mariage d'impotents du plus haut symbolisme, titubant vers l'abîme et nous y entraînant.
Pour faire bonne mesure, la communauté internationale s'y était aussi allée, à son ESPOIR que l'insécurité aurait pu être maintenue dans les limites de l'acceptable, sans éradication, se garantissant ainsi une présence de long terme (pourquoi pas quarante ans comme pour Chypre ?). « ESPOIR POUR SOI, DU BLANC ÉLIMINANT LES VOTES BLANCS » qui a motivé la mise en scène menée en deux actes, faisant intervenir un péril imminent avec l'envahissement de l'hôtel Montana, suivi d'un consensus en petit comité pour dénouer la crise événementielle. LA CRISE BI SÉCULAIRE, ELLE, ATTENDRA.
Que dire donc d'autres d'aspirants gouvernants promettant aux grands électeurs de faire mieux, les même choses, dans la continuité, et caressant le rêve d'être cooptés en montrant patte blanche au système des rentes, espoir passéiste, déçu, qui reviendra.
Avant les élections, les prémisses semblaient pourtant posées (en apparence) pour une rupture avec le passé d'exclusion du « pays en dehors »: motivation des campagnes, forte participation populaire, ciblage et rejet du système de production de la pauvreté, demande sociale se cherchant des champions. Mais une mise en scène savante a occulté le débat politique, fait dériver la macération sociale, de la cuisine à la salle des causeries sur un espoir mythique. C'est du métier, bravo ! Nous n'en sommes pas surpris. Toutefois, la solution au problème n'est que différée.
L'ÉXÉCUTIF MIS EN PLACE avec une mise en scène de déclaration de politique générale vite oubliée, s'en est allé aussi, dit-on, de son petit SOUS-ESPOIR de différer les élections locales de deux ans, velléité de candidature présidentielle de premier ministre oblige, dit-on. Au point que l'ensemble de la communauté internationale aurait dû réclamer de manière réitérée l'engagement formel du Gouvernement à réaliser les élections locales avant la fin de l'année 2006.
A la poubelle 2006 - Bonne année 2007
La réalité en cette fin d'année 2006 semble avoir rejoint tout ce monde. À LA POUBELLE DONC CETTE ANNÉE 2006 ficelée en deux folios, le décevant deuxième semestre 2006 que nous venons de vivre, précédé d'un premier semestre bouclé sur la page de l'ex premier ministre Latortue, encore « transitionnant », détalant vers Boca Raton sous escorte de la communauté internationale, rejoindre ses deux Lexus extorquées de notre pays si généreux, en point d'orgue d'une transition malodorante.
Vingt ans après le vote de la Constitution, LES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES S'APPRÊTENT, ELLES, À RENTRER EN SCÈNE. Notons que quinze de ces vingt années de retard sont imputables à la famille politique présentement au pouvoir.
A la clé, une demande sociale de plus en plus pressante, tant directe, que relayée au travers du Parlement, des pouvoirs locaux, ASECs, et CASECs, qui se fraiera par essais et erreurs un chemin vers la jugulaire du régime des rentes, dans la perspective de la mise en place des conditionnalités d'un mieux être pour tous.
La décentralisation du budget, et du pouvoir, sera enfin obtenue, sur fond de décomposition du régime des rentes et de restauration de la souveraineté nationale. Il s'agira d'accompagner les empoignades de circonstance avec sagacité et en concertation avec les groupes revendicatifs de la société. Ainsi sera éliminée l'influence délétère du groupe d'intérêt tapi depuis ce quart de siècle au Palais National par doublures interposées, et de la flopée d'ONGs internationales sévissant sans contrôle, de partout, sur notre territoire.
A ce nouveau carrefour, nous disons donc à notre Patrie, et à tous les patriotes, Bonne Année 2007.
Joel Ducasse
biorsa@yahoo.com
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Localisation : Canada
Date d'inscription : 20/08/2006
Feuille de personnage
Jeu de rôle: le balancier
Re: Une revue de l'annee politique 2006 de Joel Ducasse
mwen tap tann lot komantè sou atik sila ,men mwen wè personn pa di anyen.Mwen kwè ke otè atik sila se yon nonm ki genyen je poul wè'li pa moun ki genyen foli grandè ki ap reve je klè.Li se yon malad ki konnen ke li malad. Moun konsa ou ka diskite ak li.Men yon moun ki pa ka konprann ke yon peyi menm lanbilans se kado pou yo fel kado, menm kamyon poul ranmasse fatra se kado pu yo fel kado ,menm mashinn pou la polis fè patrouy ak gasolinn se bon pwoshen ki pou sharite l sa.yon peyi konsa pa ka ap peye yon seri aloufa tout kalite lajan sayo. ni li pa ka ap pale de lame. genyen yon nonm ki sot fè m ri la ,li mande pou yo reyini le "Collège des Generaux"pou yo reforme lame ya.Si w tande kout pete ki soti nan dèyè ti mal wa bal pote shaj ki pou kase kolonn vertebral li wi.
Mezanmi pou ayiti fè yon pwogrè fok se nan mantalite ayisyen ke revolityon an fet ;fok se moun tankou Joel Ducasse ki pou fè ayityen konnen eta peyi ya.
Mezanmi pou ayiti fè yon pwogrè fok se nan mantalite ayisyen ke revolityon an fet ;fok se moun tankou Joel Ducasse ki pou fè ayityen konnen eta peyi ya.
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